L’OMS au Maroc

2018-2019 La santé pour tous, par tous.

Photo : Monica Volpin de Pixabay

Maroc
Catalogage à la source : Bibliothèque de l’OMS
Organisation mondiale de la Santé. Bureau régional
de la Méditerranée orientale
L’OMS au Maroc - 2018-2019 : la santé pour
tous, par tous / Organisation mondiale de la Santé.
Bureau régional de la Méditerranée orientale
p.
(ISBN 978-92-9022-380-1)
(ISBN 978-92-9022-381-8) (en ligne)
1. Accessibilité des services de santé – Maroc
2. Services de santé pour autochtones
3. Gestion de la santé de la population
4. Promotion de la santé
5. Organisation mondiale de la santé
I. Titre
II. Bureau régional de la Méditerranée orientale
(Classification NLM : WA 540)
© Organisation mondiale de la Santé 2021
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L’OMS au Maroc
2018-2019

La santé pour tous, par tous.

Maroc
« (…) À cet égard, Nous tenons à exprimer
nos remerciements à l’OMS, pour son soutien
constant au Royaume du Maroc dans ses efforts
pour l’amélioration du système de santé national,
l’optimisation des prestations de santé offertes
aux citoyens et la lutte contre les maladies,
notamment dans le cadre de la réforme des soins
de santé primaires, et de l’Accord de la Stratégie
de coopération conclu entre le Maroc et l’OMS
pour la période 2017-2021. (…)
Nous voudrions saisir cette opportunité pour
saluer hautement le rôle d’avant-garde que joue
l’OMS, en matière de soutien au processus de mise
en place de la couverture santé universelle. (...) »

Extrait du message adressé par SM le Roi Mohammed VI

aux participants à la célébration de la Journée mondiale
de la Santé
8 avril 2019

5
Photo : Yolanda Coervers de Pixabay
Sommaire

Éditorial 8
L’action de l’Organisation mondiale de la Santé 9
1. Servir les populations 10
2. Maintenir la sécurité sanitaire 16
3. Promouvoir la santé 20
4. Le rôle de chef de file de l’OMS au Maroc 24
 Éditorial
« J’ai le plaisir de diriger le
bureau de l’Organisation
mondiale de la Santé ( OMS )
© Hassan Chabbi
au Maroc depuis février 2018.
Ces deux années de travail ont
été extrêmement fructueuses
et gratifiantes pour mes collaborateurs et moi-même.
Lors de la période biennale 2018-2019, nous avons
continué à promouvoir la santé et à lutter contre
les maladies transmissibles ou chroniques, nouveaux
fléaux de nos sociétés en mutation. Parallèlement,
nous nous sommes investis dans la mise en œuvre du
Règlement sanitaire international, qui est l’instrument
de base pour prévenir la propagation des maladies et
préparer des réponses appropriées et coordonnées
aux urgences de santé publique.
Ponctué d’une série de grands événements, ce cycle
de deux ans a été tout particulièrement marqué par
la célébration de la Journée mondiale de la Santé,
en avril 2019, en présence de Leurs Excellences le
Chef du Gouvernement du Royaume du Maroc et le
Ministre de la Santé. Au cours de cette manifestation,
nous avons eu le privilège d’accueillir notre Directeur
général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, et
notre Directeur régional, le Dr Ahmed Al Mandhari.
Nous avons aussi eu l’honneur de recevoir une lettre
de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui pose les
8 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
grandes lignes de la réforme du système de santé
marocain, préalablement annoncée dans le Discours
Royal lors de la dix-neuvième fête du Trône, en
juillet 2018. Ces Hautes Orientations Royales
constituent un tournant décisif dans la façon de
penser la politique sanitaire dans le pays et visent à
renforcer les synergies entre les différentes politiques
publiques, de manière à garantir un impact direct et
tangible sur la population. Conscients de l’importance
et de l’envergure de l’enjeu et du défi, nous nous
sommes immédiatement attelés à la tâche, aux côtés
de nos partenaires nationaux et internationaux,
afin d’organiser deux dialogues nationaux de haut
niveau, l’un sur le financement de la santé, en
juin 2019, et l’autre sur les soins de santé primaires,
en décembre 2019. Les recommandations issues de
ces deux dialogues constitueront des piliers pour
l’action que nous comptons mener à court et à
moyen termes au Maroc.
Le treizième programme général de travail (2019-
2023) structure notre action au niveau mondial
autour de trois axes : Protéger les populations à
travers la couverture santé universelle, Maintenir la
sécurité sanitaire et Promouvoir la santé pour toutes
les populations et à tous les âges de la vie. C’est sur
cette base que nous poursuivrons nos efforts pour
la prochaine période biennale et conformément
aux priorités d’actions prévues par la stratégie de
coopération Maroc-OMS pour la période 2017-2021.
Dans le cadre de notre mandat, nous croyons
fermement que le capital humain est au cœur de tout
système de santé et qu’un système de santé fort est
celui qui œuvre au renforcement des capacités des
hommes et des femmes qui le portent.
De même, nous soutenons l’idée qu’un système de
santé fort est celui dans lequel les prises de décision
reposent sur des données solides et, dans la mesure du
possible, sur des arguments scientifiquement éprouvés.
Sans vouloir prétendre à l’exhaustivité, le présent
document vous donnera un aperçu de la diversité de
nos activités à travers nos réalisations phare. Il vous
fera également découvrir une organisation au cœur
du changement et une équipe dévouée et motivée,
au service de la santé des citoyens marocains.
Si ce document n’aborde pas l’épidémie de COVID-19,
c’est parce qu’il porte sur la période précédant
la survenue de la pandémie. Néanmoins, nos
engagements passés nourrissent et renforcent notre
détermination d’aujourd’hui à appuyer le Royaume
du Maroc dans la lutte contre cette urgence sanitaire
sans précédent. »
Dr Maryam BIGDELI
Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé au Maroc
L’action de l’Organisation mondiale de la Santé
Le cadre de l’action de l’Organisation
mondiale de la Santé
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est
une institution du système des Nations Unies dont
Afin d’aider les pays à atteindre l’ODD 3, le treizième
PGT s’articule autour de trois objectifs stratégiques :
La couverture santé universelle
La protection de la population dans les situations
de santé, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques
sectorielles et la réalisation des objectifs nationaux, tout
en veillant à ne laisser personne de côté.

© Ministère de la Santé Maroc

le mandat exclusif est la santé. L’OMS coordonne
les travaux dans ce domaine qui ont un caractère
international. Elle est chargée de diriger l’action
sanitaire mondiale, de définir les programmes
de recherche en santé, de fixer les normes et les
critères, de présenter des options politiques fondées
sur des données probantes, de fournir un soutien
technique aux pays et de suivre et d’apprécier les
tendances en matière de santé publique1.
Son action s’inscrit dans le cadre du Programme
mondial de développement durable et de ses
17 Objectifs (ODD) que les 193 États Membres
de l’Organisation des Nations Unies ont convenu
d’atteindre à l’horizon 2030. L’ODD 3, en particulier,
est consacré à la santé et au bien-être des populations
et vise à « permettre à tous de vivre en bonne santé
et à promouvoir le bien-être de tous, à tout âge ». Les
ODD sont un fondement du treizième programme
général de travail (PGT) de l’OMS2.
d’urgence sanitaire
« Nous nous félicitons de la
coopération historique riche
L’amélioration de la santé des populations. et fructueuse établie avec
l’Organisation mondiale de la
L’action de l’OMS au Maroc Santé (OMS), partenaire qui
accompagne le Royaume du
C’est au niveau du Siège de l’OMS à Genève et des Maroc en appuyant ses différentes réformes du
six bureaux régionaux que la vision, les orientations système de santé. »
stratégiques de l’OMS, les normes, et les lignes Pr Khalid AIT TALEB
directrices en matière de santé des populations Ministre de la Santé
sont définies.
Le bureau de l’OMS au Maroc a pour rôle d’adapter Les priorités de collaboration entre l’OMS
ces éléments au contexte national afin d’accompagner et le Maroc pour la période biennale
le système de santé marocain dans leur mise en œuvre 2018-2019 comme pour le prochain exercice,
et de répondre aux besoins du pays. sont définies dans le cadre de la Stratégie de
Le bureau agit en collaboration étroite avec coopération OMS-Maroc couvrant la période
l’ensemble de ses partenaires, notamment le 2017-2021 : http://www.emro.who.int/fr/
Gouvernement (et particulièrement le ministère mor/morocco-news/strategie-de-cooperation-
de la Santé), mais aussi la société civile et le monde oms-maroc-2017-2021.html. Elles portent sur la
académique pour la définition des priorités du système couverture santé universelle, la réalisation des
objectifs de développement durable, la sécurité
sanitaire et la gouvernance de la santé.

1
https://www.un.org/youthenvoy/fr/2013/09/oms-lorganisation-mondiale-sante/
2
https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/328842/WHO-PRP-18.1-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y

9
« L’OMS a pour objectif d’améliorer l’état de santé de toute
la population mondiale, particulièrement celle en situation
de vulnérabilité : les enfants, les personnes en situation de
handicap, les réfugiés, les migrants ou encore les populations
vivant dans des zones enclavées. Pour cela, elle accompagne
le renforcement des systèmes de santé et encourage les pays à
mettre en œuvre des programmes pensés pour ces populations
afin de répondre à leurs besoins spécifiques et d’améliorer
l’accès à des services de santé qui répondent à leurs besoins. »

Dr Hafid HACHRI
Administrateur recruté sur le plan national –
Systèmes de santé et Santé publique, OMS

« La question du financement de la santé est fondamentale

pour les populations, notamment celles qui sont vulnérables.
L’OMS intervient en appuyant le Maroc dans la formulation
de ses politiques de financement de la santé et dans
l’accompagnement de leur mise en œuvre. »

M. El Houcine AKHNIF
Administrateur recruté sur le plan national –
Couverture santé universelle nationale, OMS
 1
SERVIR LES
POPULATIONS

Photo : Emily Hasson de Pixabay


Servir les populations implique l’amélioration de
la qualité des services, l’adoption d’une approche
holistique intégrée, centrée sur la personne, la lutte
contre les iniquités, la mise en place de modalités de
financement et d’investissement solides et efficaces,
ainsi que le renforcement de la gouvernance et des
capacités des acteurs à tous les niveaux du système.
Servir les populations, en améliorant la
qualité des services de santé …
Tout au long de la période biennale 2018-2019,
l’OMS a mis en œuvre un certain nombre d’actions
afin d’accompagner le Maroc dans le processus
de renforcement des soins de santé primaires et
l’amélioration de la qualité des services de santé.
© Jamal Belhaj
Cet accompagnement soutenu s’est traduit par
la réalisation de deux grandes études : l’Enquête
nationale sur la population et la santé familiale
en 2018, basée sur un échantillon représentatif de
la population et l’Enquête nationale d’évaluation
de la qualité des soins et services des maternités
hospitalières et des unités de néonatologie au niveau
des hôpitaux régionaux, réalisée en collaboration
avec l’Hôpital universitaire de la maternité des
Orangers à Rabat, reconnu, depuis septembre 2018,
Centre collaborateur de l’OMS en santé reproductive,
formation et recherche.
12 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
Visite du Centre collaborateur en santé reproductive - Maternité des Orangers -
relevant du CHU Ibn Sina de Rabat par le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional
de l’OMS pour la Méditerranée orientale, accompagné par le Pr Rachid Bezad,
Directeur du Centre et le Dr Maryam Bigdeli, Représentante de l’OMS au Maroc
Des études de ce type contribuent à une
identification plus rigoureuse des besoins de la
population sur la base de données solides et
vérifiées, ainsi qu’à une orientation plus méthodique
des politiques et des interventions de santé pour
renforcer l’offre de soins et la qualité des services
de santé.
Ces progrès se sont concrétisés par l’élaboration
de plans d’action régionaux pour l’élimination des
décès évitables des mères et des nouveau-nés, et de
manière plus large, par la mise en place d’un forum
national unique, sur le thème des soins de santé
primaires, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté
le Roi Mohammed VI. Ce forum a permis d’élaborer
une feuille de route pour le développement des soins
de santé primaires au Maroc dans le cadre d’une
vision intégrée pour la réforme du système de santé,
une vision qui tient compte des principes d’équité
et de justice sociale et qui permet de satisfaire
les besoins de santé de toutes les catégories de la
population, à travers la dispensation de prestations
de prévention, de soins curatifs, de promotion de la
santé et de réadaptation tout au long des cycles de vie.
La période biennale 2018-2019 a également été
l’occasion, pour l’OMS, de soutenir l’élaboration d’un
plan d’action multisectoriel pour la prévention et la
prise en charge des femmes et des enfants victimes
de violences, au niveau des hôpitaux.
… en prenant en compte l’intégration de
la lutte contre les maladies
Le Maroc est un pays en pleine transition
épidémiologique. S’il est vrai qu’il a réussi à éliminer
un ensemble de maladies transmissibles telles que le
paludisme en 2010 et le trachome cécitant en 2016,
et qu’il n’enregistre plus de cas de bilharziose, de
diphtérie, de tétanos néonatal, de poliomyélite ou
de choléra, il continue à faire face à des problèmes
sanitaires persistants tels que la tuberculose, le VIH,
les hépatites virales, les méningites, la leishmaniose,
la rage, etc. En outre, le Maroc est exposé à
des problèmes de santé émergents et doit faire
face à la charge croissante liée aux maladies non
transmissibles.
L’OMS soutient la politique du pays en matière
de prévention et de lutte, tant pour des maladies
transmissibles que non transmissibles3.
En ce qui concerne les maladies transmissibles,
ce soutien s’est principalement matérialisé par la
réalisation d’une étude sur l’hépatite C, au niveau
de la population générale, permettant ainsi de poser
les bases scientifiques de la stratégie de traitement
et d’élimination de la maladie. De même, le combat
pour mettre fin à la tuberculose continue avec une
attention particulière pour les formes résistantes
de la maladie, et surtout l’accompagnement de la
modernisation du Réseau national de laboratoires
du Programme national de lutte antituberculeuse.
En effet, la modernisation du diagnostic de la
tuberculose sera décisive pour l’élimination de
cette maladie au Maroc. Enfin, dans le cadre de la
lutte contre le sida, l’OMS a porté une attention
particulière à la mise à jour des recommandations
nationales en matière de traitement, ainsi qu’au
renforcement du système d’information pour
optimiser l’accessibilité aux services de santé.
3
L’action de l’OMS en matière de maladies non transmissibles
est détaillée dans le chapitre 3 « Promouvoir la santé » p. 20
du présent document
… en appuyant la couverture santé
universelle et le financement de la santé
Fortement ancrée dans les soins de santé primaires,
la couverture santé universelle (CSU) est de plus en
plus considérée comme un élément fondamental
du développement durable mondial. Il s’agit de
l’une des grandes priorités de l’OMS. La CSU permet
à l’ensemble de la population un accès équitable
à des services de santé de qualité, sans que leur
coût n’entraîne des difficultés financières pour les
usagers. Assurer la CSU suppose un renforcement
du système de santé dans sa globalité ainsi que
la mise en place de mécanismes de financement
solides et pérennes.
L’action de l’OMS au Maroc s’inscrit dans ce cadre
avec un appui particulier à la formulation des
politiques de financement de la santé et à leur
mise en œuvre. L’année 2019 a été marquée par
l’organisation, sous le Haut Patronage de Sa Majesté
le Roi Mohammed VI, d’une conférence nationale
sous le thème : « Quel modèle de financement
pour une couverture santé universelle ? ». Cette
rencontre a permis de catalyser la contribution
de l’ensemble des acteurs nationaux impliqués
et d’instaurer un véritable dialogue politique et
sociétal, dans un esprit d’ouverture, d’objectivité et
de responsabilité. Inaugurée par Leurs Excellences
le Chef du Gouvernement du Maroc et le Ministre
de la Santé, cette expérience unique, perçue
comme préalable incontournable et fondamental à
la dynamique nationale de refonte du système de
santé, a débouché sur l’élaboration d’une Stratégie
nationale pour le financement de la santé au Maroc
qui a été citée en exemple lors de l’Assemblée
générale des Nations Unies en septembre de la
même année.
… en renforçant les capacités des
professionnels de santé
Le soutien et l’appui de l’OMS aux politiques
nationales et aux projets de réforme ne sauraient
aboutir sans le renforcement des capacités
humaines. Toute politique ou réforme de santé exige
la disponibilité de professionnels de santé qualifiés
et en nombre suffisant. Elle passe également par
l’évolution constante des usages professionnels
conformément aux recommandations et aux
principes de bonnes pratiques internationales.
Conscients de cette exigence, l’OMS soutient le
renforcement des capacités des professionnels de
santé dans des domaines aussi variés que la lutte
contre les maladies, le renforcement du système
de santé ou encore la préparation aux urgences de
santé publique et aux catastrophes.
Abstraction faite d’un ensemble de formations et
d’ateliers techniques spécialisés réalisés au cours de la
période biennale en appui à différents programmes
de santé, ce soutien s’est concrétisé par la formulation
13
 du Plan stratégique national de développement L’action de l’OMS en matière de gouvernance prône
des ressources humaines 2019-2025, ainsi que « L’Université Mohammed VI un système de santé national cohérent et efficient,
des Sciences de la Santé est une
par la création et la mise en place d’un MBA en centré sur la personne et soutenable financièrement.

© Hassan Chabbi
université engagée en faveur du
management hospitalier, en partenariat avec développement de compétences de Ce système devait offrir un ensemble de services
l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé. haut niveau afin de répondre aux intégrés et de qualité, dans le respect des valeurs
Plus de 50  managers relevant de 14 hôpitaux publics besoins du Maroc, mais aussi de la et des principes de droit humain, de continuité, de
Région de la Méditerranée orientale et de l’Afrique.
marocains ont bénéficié de cette formation innovante. proximité, de reddition des comptes, de solidarité,
L’OMS apporte son soutien à cet engagement et nous
avons eu l’honneur de formaliser cette collaboration en d’inclusion et d’efficience.
Parallèlement, l’OMS appuie l’initiative nationale
signant ensemble une convention en 2018. »
visant à créer un Observatoire des Ressources
Humaines pour la santé dont le but sera de produire
Pr Chakib NEJJARI
« C’est un travail minutieux que nous
des données pour la prise de décision en matière de Président de l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé
sommes en train de mener avec
ressources humaines et d’instaurer des plateformes l’OMS et le ministère de la Santé
institutionnelles d’échange et de concertation entre … en appuyant la gouvernance du pour améliorer la gouvernance du

© ONDH
l’ensemble des partenaires et parties prenantes. système de santé système de santé, en collaboration
avec l’ensemble des praticiens au
Durant cette période biennale, l’OMS a également niveau national, régional et mondial. »
renouvelé son soutien au renforcement de la
gouvernance du système de santé marocain. M. El Hassan EL MANSOURI
Secrétaire Général de l’Observatoire National du
Elle a développé et mis en place un Bureau de gestion Développement Humain (ONDH)

de projets au sein du Secrétariat général du ministère

de la Santé chargé du suivi de la mise en œuvre du plan
santé 2025. L’Organisation a également collaboré avec
le ministère de la Gouvernance et des Affaires générales
pour agir sur les déterminants de la santé et contribuer
à une convergence des politiques publiques autour
de la santé ou encore avec l’Observatoire National du
Développement Humain qui assure actuellement le
secrétariat de la section francophone de la Région de
© UM6SS
… et en appuyant la politique
pharmaceutique
La performance du système de santé dépend,
en grande partie, des systèmes d’achat et
d’approvisionnement en médicaments et en
technologies de la santé, qui conditionnent la
disponibilité et l’accessibilité des médicaments.

L’OMS soutient les efforts déployés par le pays

la Méditerranée orientale du projet de collaboration sur de manière à ce que la politique pharmaceutique
Signature de l’accord de coopération entre l’OMS et l’UM6SS par le Dr Jaouad la gouvernance des systèmes de santé (dont la section nationale reste intégrée et centrée sur les besoins
Mahjour, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale par intérim et
le Pr Chakib Nejjari, Président de l’UM6SS (février 2018) mondiale se trouve au Siège de l’OMS à Genève).

14 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
des personnes et des communautés, avec un juste
équilibre entre les soins hospitaliers et ambulatoires, qu’ils
soient publics ou privés.

En 2019, à la demande du ministère de la Santé, l’OMS

a réalisé une évaluation de la mise en application du
décret nº°2-13-852 du 14 safar 1435 (18 décembre 2013)
relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix
public de vente des médicaments fabriqués localement
ou importés. Adopté en 2013, le décret en question
avait conduit à plusieurs baisses successives du prix des
médicaments disponibles sur le marché national. Cette
étude a permis d’appréhender l’impact de ce décret sur
les différentes parties prenantes concernées : acteurs du
secteur pharmaceutique (industriels, grossistes, pharmacies
d’officine), caisses d’assurance maladie, secteur public et
citoyen. Elle pose les bases d’un travail à approfondir dans
le cadre de la prochaine période biennale.

Parallèlement, au niveau international, un projet

conjointement lancé par l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS) et l’Union africaine (UA) ambitionne de
créer une Agence africaine des médicaments   (AMA),
qui serait en charge d’harmoniser et d’aligner les

© WHO/EMRO/Riccardo Venturi
réglementations sur l’ensemble du continent. Une telle
évolution pourrait révolutionner les conditions d’accès
et d’approvisionnement en produits pharmaceutiques et
soulager substantiellement les tensions auxquelles sont
soumis les systèmes de santé en Afrique, notamment au
regard des besoins liés à l’émergence des maladies non
transmissibles. Le Maroc fait partie des cinq pays qui se
sont proposés pour accueillir le Siège de l’AMA. Photo extraite de l’album « Stop TB » de la banque d’image du bureau régional de l’OMS pour la Méditérranée orientale

15
 2
MAINTENIR
LA SÉCURITÉ
SANITAIRE
© WHO/EMRO/Mohsen Allam
 « L’OMS, à travers son programme de gestion des urgences de
santé publique et en particulier le programme de gestion des
risques infectieux appelle à « réduire la mortalité, la morbidité
et les perturbations sociétales résultant des épidémies grâce
aux activités de prévention, de préparation, de réponse et de
rétablissement » en orientant et fournissant un appui soutenu
pour la caractérisation des pathogènes, le renforcement de
leur gestion, le maintien des stocks mondiaux de vaccins et
de médicaments pour garantir un accès opportun et équitable
aux interventions vitales. »

Dr Soumia TRIKI
Administratrice recrutée sur le plan national - Préparation contre
la pandémie grippale et les urgences de santé publique, OMS

« L’OMS contribue à maintenir la sécurité sanitaire à travers le

renforcement des fonctions essentielles du système de santé
et l’amélioration de sa résilience, ainsi que l’optimisation des
capacités de prévention, de veille, de détection, d’alerte et
de riposte contre les risques majeurs de santé publique, aussi
bien à l’échelle nationale que dans le cadre d’interventions
collectives internationales. L’appui de l’OMS englobe la
gestion des risques biologiques, chimiques, radiologiques et
nucléaires, qu’ils soient naturels, accidentels ou intentionnels,
et s’étend aux champs des catastrophes naturelles et de la
santé  environnementale.  »

Dr Yassine AQACHMAR
Administrateur recruté sur le plan national –
Préparation aux urgences de santé publique au
titre du Règlement sanitaire international, OMS

L’OMS est le garant institutionnel de la sécurité
sanitaire au niveau mondial. Ce mandat découle
notamment des dispositions du Règlement sanitaire
international (RSI) qui constitue le cadre juridique
fondamental engageant les États pour la mise en
place des dispositifs de veille, d’alerte et de riposte
contre les événements de santé publique, de
portée nationale ou internationale, qui menacent
la sécurité sanitaire.
Au Maroc, la période biennale écoulée a permis à l’OMS
de poursuivre son appui à l’expertise nationale dans le
contexte particulier des situations d’urgence sanitaire.
Plus spécifiquement, ces efforts ont abouti à la
réalisation d’autoévaluations des capacités du
Maroc en ce qui concerne la mise en œuvre du
RSI, l’élaboration d’un plan national multirisque
de préparation aux urgences de santé publique, la
production de plans de communication applicables
à différentes situations d’urgence sanitaire, et la
satisfaction des besoins nationaux les plus prioritaires
en matière de contrôle sanitaire aux frontières.
Par ailleurs, ces efforts ont contribué à
perfectionner les capacités de riposte du pays à
travers le développement d’un Centre national
opérationnel pour les urgences de santé publique, la
mise en place d’équipes spécialisées d’intervention
rapide, l’introduction de l’initiative des équipes
médicales d’urgence.
18 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
Pleins feux sur le plan de lutte contre la
pandémie grippale (PIP)
Depuis 2014, l’OMS travaille en collaboration avec le
Gouvernement marocain pour la mise en œuvre de
plans annuels de préparation et de lutte contre la
pandémie grippale (PIP pour « Pandemic Influenza
Preparedness »). L’enjeu est de taille. Il s’agit d’un
travail de longue haleine qui consiste, d’une part,
à renforcer la surveillance épidémiologique de
manière à ce que les virus à potentiel pandémique
soient détectés précocement, et, d’autre part, à
améliorer le partage des données qui s’y rapportent
et à assurer un accès universel et équitable aux
vaccins et aux médicaments antiviraux consacrés au
traitement prophylactique et curatif de la grippe.
La société civile, l’industrie pharmaceutique et les
institutions académiques participent à ce processus.
Durant la période biennale 2018-2019, 24 équipes
d’intervention rapide ont été mises en place dans
différentes provinces du Royaume parallèlement
au développement d’un plan de communication
spécifique à la grippe pandémique et à la réalisation
d’un exercice de formation consacré à l’analyse du
risque de transmission d’un virus grippal à potentiel
pandémique entre l’animal et l’homme.
En outre, la mise en œuvre du PIP permet de
développer un certain nombre de capacités requises
au titre du RSI, contribuant corollairement à la
sécurité sanitaire du pays.
Le programme PIP a joué un rôle fondamental
dans la mise en œuvre de la riposte à l’épidémie de
COVID-19 en 2020.
Regard sur la résistance aux
antimicrobiens
Dans toutes les régions du monde, la résistance
aux antimicrobiens atteint désormais des niveaux
dangereusement élevés. Il s’agit aujourd’hui de
l’une des plus graves menaces qui pèsent sur la
sécurité sanitaire mondiale. La résistance aux
antimicrobiens a une forte incidence sur les niveaux
de morbidité et de mortalité, mais aussi sur la
productivité économique des pays.
Le Gouvernement marocain a approuvé le
plan d’action mondial pour combattre la
résistance aux antimicrobiens, entériné par
l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015.
L’OMS appuie les nombreux efforts déployés
par le pays afin d’élaborer et de mettre en
œuvre une politique globale intégrée prenant
en considération l’interface homme-animal-
environnement dans le cadre d’une approche
«  Un monde, une santé  ». Elle contribue
également à préserver la capacité du pays à
prévenir et à traiter les maladies infectieuses à
l’aide de médicaments sûrs et efficaces.
Cet engagement mutuel a débouché sur la formulation
d’un plan stratégique multisectoriel de prévention et
de contrôle de la résistance aux antimicrobiens.
Parallèlement, l’OMS soutient la mise en œuvre Mme Peggy Edmond Hanna, Consultante senior en communication du risque et engagement communautaire, lors de l’atelier de communication sur les risques à destination des
différents départements ministériels (9 au 12 décembre 2019 à Rabat)
de ce plan stratégique à travers des interventions
ciblées qui visent au renforcement des capacités
des laboratoires et des systèmes de surveillance,
mais également à l’éducation et à la sensibilisation
des professionnels et du grand public sur l’urgence
d’agir contre la résistance aux antimicrobiens.

Et plus encore
Lors de la période biennale écoulée, l’OMS a travaillé
en collaboration avec d’autres institutions des
Nations Unies pour analyser la situation sanitaire
des migrants et des réfugiés et soutenir les efforts
permettant un meilleur accès aux services de santé
pour ces populations. Avec la co-présidence du
sous-groupe chargé de la santé au sein du groupe
thématique sur la migration, l’OMS espère attirer
l’attention des partenaires sur les besoins en santé
spécifiques de cette population cible, au-delà de
la santé sexuelle et reproductive, notamment en
santé mentale et pour l’accès aux traitements des
maladies chroniques telles que le diabète.

© OMS Maroc/Lina Touri

19
 « La promotion de la santé, c’est permettre à tout un chacun
d’améliorer ou de contrôler l’état de sa propre santé. Pour
ce faire, trois éléments sont indispensables : 1. Mettre la
santé au cœur de toutes les politiques de manière à ce que
les départements gouvernementaux, les organisations de la
société civile et le secteur privé œuvrent main dans la main
pour agir en faveur de la santé ; 2. Améliorer les connaissances
pour permettre aux gens d’acquérir les connaissances, les
compétences et bénéficier des informations pour faire les
bons choix en matière de santé ; 3. Promouvoir un cadre de vie
sain, notamment les villes saines. »

Dr Hicham EL BERRI
En charge des maladies non
transmissibles, OMS

20 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
 3
LA SANTÉ
PROMOUVOIR

21

© WHO/EMRO/Mohsen Allam

Les maladies non transmissibles (MNT) telles que les
cancers, le diabète, les maladies cardio-vasculaires,
les maladies respiratoires chroniques et l’insuffisance
rénale terminale sont responsables, à elles seules,
de 71 % de la charge de mortalité et de 60 %
de la charge de morbidité dans le monde. Elles
représentent le mal du XXIe siècle et constituent un
défi de plus en plus contraignant pour tous les pays.
Au Maroc, les MNT sont responsables de près
de 80 % des décès, toutes causes confondues. Elles
infligent un stress financier considérable au système
de santé et imposent un fardeau économique très
lourd assumé, en grande partie, par les ménages
avec des retombées sociales parfois dévastatrices.
Pourtant, la prévention et la maîtrise des MNT sont
à la portée du pays, sous réserve de disposer de
politiques sanitaires audacieuses orientées vers la
promotion de la santé et visant à lutter contre les
déterminants comportementaux, environnementaux,
sociaux et économiques incriminés dans la genèse et
l’évolution de ces maladies. Toutefois, ces politiques
ne peuvent réellement être efficaces que dans le
cadre d’approches multisectorielles intégrées et
convergentes, susceptibles de susciter l’adhésion
de l’ensemble des acteurs impliqués, de redéfinir
les frontières de la responsabilité individuelle et
collective pour le maintien du capital santé et de
s’affranchir des schémas consuméristes effrénés de
l’économie moderne.
22 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
L’action de l’OMS pour la période biennale
2018-2019 s’inscrit dans le cadre du Plan d’action
mondial 2013-2020 pour la lutte contre les MNT.
Ce dernier s’articule autour de trois dimensions
fondamentales : le développement économique,
la viabilité environnementale et l’inclusion sociale.
Il sert de base aux activités de plaidoyer et de
sensibilisation et permet de renforcer la volonté
politique et l’engagement communautaire autour
des actions pertinentes de prévention et de
promotion de la santé.
« Nous tenons à remercier l’OMS
© Hassan Chabbi pour son soutien. Elle est restée à
nos côtés tout au long du processus
d’adoption de la taxe sur les sodas.
Elle ne cesse d’appuyer les actions
que nous menons afin d’informer et
de sensibiliser le grand public. L’organisation soutient
notre travail de plaidoyer pour défendre l’intérêt du
patient diabétique et promouvoir un mode de vie sain
auprès de l’ensemble des citoyens. »
Pr Jamal BELKHADIR
Président de la ligue marocaine de luttre contre le diabète
La stratégie multisectorielle pour les
maladies non transmissibles
La mise en place d’interventions intersectorielles
combinées pour la prévention et la maîtrise des
MNT constitue un défi de taille. Durant la
période biennale écoulée, elle a impliqué un
véritable travail de fond qui a permis d’aligner
progressivement les parties prenantes autour
d’une vision commune et d’objectifs réalistes.
L’enquête nationale sur les facteurs de risque
communs des MNT selon l’approche STEPwise
de l’OMS a permis de collecter, de mettre à jour
et d’explorer, sur des bases scientifiques solides,
les données relatives aux facteurs de risque des
principales MNT au Maroc. Cette enquête a été
réalisée sur près de 6 100 ménages répartis sur la
totalité du territoire national.
L’exploitation des résultats de l’enquête STEPwise a
permis, dans un deuxième temps, de formuler une
stratégie nationale multisectorielle de prévention et
de prise en charge des MNT, en collaboration avec
un ensemble de partenaires gouvernementaux et
non gouvernementaux.
Le soutien de l’OMS s’est ensuite poursuivi en
entretenant, de manière très active, la dynamique de
sensibilisation et de mobilisation des parties prenantes.
En 2019, une charte nationale multisectorielle a
finalement été signée par 17 secteurs, témoignant
d’une large appropriation du cadre stratégique et
d’un engagement de tous les acteurs signataires en
faveur de la lutte contre les MNT.

Conférence sur le Plan d’Action National Multisectoriel de Prévention
et de Contrôle des Maladies Non Transmissibles 2020-2021
Par ailleurs, compte tenu de l’ampleur des MNT au
Maroc et de leurs répercussions socio-économiques,
de leur incidence sur le développement et, en
particulier, de leur nature multisectorielle, le bureau
de l’OMS, en sa qualité d’institution chef de file des
Nations Unies pour la santé, s’emploie à unir et
coordonner les efforts déployés par l’ensemble des
institutions, fonds et programmes du système des
Nations Unies concernés, les institutions financières
internationales, les banques de développement
et autres parties prenantes afin de soutenir les
mesures nationales visant à prévenir et à maîtriser
© WHO/EMRO/Mohsen Allam
les MNT et à atténuer leur incidence.
© Hassan Chabbi
L’OMS a également appuyé le programme de
santé mentale, notamment en accompagnant
une étude sur les déterminants du suicide chez les
adolescents et en réalisant un guide pour permettre
aux professionnels de la santé d’accompagner les
parents dans le développement et le bien-être
mental de leurs enfants.
En collaboration avec d’autres institutions des
Nations Unies et avec la participation de la société
civile et du ministère de l’Éducation, l’OMS agit sur
l’inclusion des enfants en situation de handicap
dans le milieu scolaire, selon une approche basée
sur les droits humains.
23
4
LE RÔLE DE CHEF
DE FILE DE L’OMS
AU MAROC

© Meryam Benjelloun

De par son mandat exclusif en matière de santé,
l’OMS se positionne en tant qu’autorité directrice,
coordonnatrice et normative de l’action sanitaire au
sein du système des Nations Unies. Elle représente
également l’un des partenaires privilégiés de tous les
acteurs du système de santé au Maroc.
L’OMS joue un rôle fondamental au
sein du système des Nations Unies,
© Hassan Chabbi
notamment un rôle stratégique,
normatif, et technique dans tout
ce qui concerne le secteur de la
santé. Elle a valeur de référence
et il est donc essentiel de bénéficier du rôle de chef
de file que joue l’Organisation dans le système
des Nations Unies. L’UNICEF et l’OMS doivent
poursuivre ensemble leur partenariat stratégique et
opérationnel sur les dossiers majeurs concernant la
santé des enfants et des femmes du Maroc.
Mme Giovanna BARBERIS
Représentante de l’UNICEF au Maroc
De manière générale, l’OMS doit exercer son mandat
en renforçant et en nourrissant le dialogue auprès des
décideurs nationaux et des détenteurs d’enjeu, afin
que la santé soit inscrite et maintenue au cœur des
politiques publiques nationales. Elle doit également
veiller à renforcer les capacités et la résilience du
système de santé dans son ensemble en mobilisant le
savoir-faire technique nécessaire au développement
26 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
et à la mise en œuvre de projets structurants. Forte
de son mandat et de son expertise, l’OMS joue très
souvent un rôle de levier, voire de garant, pour la
© Hassan Chabbi
levée de fonds en faveur de la santé, auprès des
différents bailleurs de fonds.
Durant la période biennale 2018-2019, l’OMS
a entièrement assumé son rôle tant au niveau
technique, que politique ou financier. Plusieurs
exemples illustrent cet engagement.
L’OMS s’est ainsi engagée, auprès de ses partenaires,
dans un processus de plaidoyer politique destiné
à lutter contre le fléau dangereusement croissant
des MNT. Ce plaidoyer politique, doublé d’un
argumentaire technique préparé par ses propres
experts, a permis à différentes parties prenantes
de mieux entrevoir le lien entre, d’une part,
la consommation de produits trop sucrés et,
d’autre part, les retombées sociales et économiques
des MNT. Forts de ce consensus, les députés de la
Commission des Finances et du Développement
Économique à la Chambre des Représentants ont
proposé des amendements au projet de loi de
finances 2019 et le Parlement marocain a finalement
voté un nouveau barème de taxation des boissons,
gazeuses ou non, à base de sucre.
Sur la base de plusieurs rapports dont
celui de l’OMS, du Haut commissariat
au plan (HCP) et d’un bureau d’étude
international et afin de lutter contre
les maladies chroniques comme le
diabète, l’hypertension artérielle ou
les maladies cardiovasculaires, le Parlement marocain a
voté une loi en 2019 pour l’augmentation de la taxation
des boissons sucrées proportionnellement à leur teneur
en sucre .
Dr Mustapha IBRAHIMI
Député marocain
Par ailleurs, l’OMS préside et intervient dans de
nombreux comités dans le but de renforcer le
leadership, la coordination et l’action de tous les
acteurs concernés en matière de promotion du
système de santé, du bien-être de la population
et de l’inclusion sociale. L’OMS contribue ainsi à
fédérer l’ensemble des parties prenantes autour
des priorités sanitaires nationales et internationales,
et contribue à renforcer les mécanismes de
gouvernance ainsi que la synergie et la convergence
des politiques et des stratégies de mise en œuvre.
À titre d’exemple, l’OMS préside le Partenariat
H6 pour la lutte contre la mortalité mère-enfant,
copréside le Groupe de résultat 3 (santé) du Plan
cadre des Nations Unies pour l’aide au
développement (PNUAD), siège au Comité de
Coordination Maroc mis en place par le Fonds
mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
 paludisme, et co-préside le Groupe thématique santé
avec l’Union européenne. Ces différents comités et
groupes de travail ont pour but d’aborder de manière
coordonnée avec l’ensemble des partenaires, les
avancées des projets soutenus par les organisations
internationales dans le domaine de la santé.
Notre rôle de leadership est de
© Meryam Benjelloun
Nations Unies signataires du plan, sous l’égide de
l’OMS. Ce dialogue constitue un jalon essentiel de
l’ODD 3.
En novembre de la même année, l’OMS a participé
à la campagne « Seize jours d’activisme pour mettre
fin à la violence faite aux femmes et aux filles ».
Lancée le 25 novembre 2019 à Marrakech, sous le
thème « Masculinités positives : les hommes et les
garçons rejettent les violences faites aux femmes et
le Chef du Gouvernement, le Ministre de la
Santé, le Dr Tedros Ghebreyesus Adhanom,
Directeur général de l’OMS et le Dr  Ahmed
Al Mandhari, Directeur du Bureau régional de
l’OMS pour la Méditerranée orientale.
La Journée mondiale de la Santé a ainsi constitué
pour l’OMS une occasion exceptionnelle de rappeler
la place cruciale des soins de santé primaires et
d’attirer l’attention sur les actions nécessaires pour

fédérer tous les acteurs pour tout
ce qui contribue à améliorer la
santé de la population, en ne
laissant personne de côté. Nous
travaillerons avec différents
partenaires selon la problématique, en ayant toutefois
le souci de mettre toujours le citoyen au centre de
notre action.
Nous continuerons également à mettre en œuvre des
actions de plaidoyer sur des sujets primordiaux, même
si nous sommes les seuls à les aborder. Par exemple,
nous continuerons à plaider pour un monde sans tabac,
car nous savons que le tabac est un produit qui tue sans
aucune merci.
Dr Maryam BIGDELI
Représentante de l’OMS au Maroc
Enfin, l’OMS, en tant qu’institution des Nations
Unies, contribue aux initiatives majeures de la
communauté internationale.
En juin 2019, le Maroc a été le premier pays de la
Région à conduire un dialogue national sur le Plan
d’Action mondial pour la santé et le bien-être des
populations, en partenariat avec les institutions des
que la couverture santé universelle devienne une
aux filles », cette initiative mondiale de la société
civile organisée sous l’égide du Secrétariat général réalité pour tous. Un accent particulier a été mis
des Nations Unies a été pour l’OMS l’occasion de sur le droit fondamental de jouir du meilleur état
promouvoir la conscience collective autour de la de santé possible et la nécessité d’appréhender
les déterminants les plus larges de la santé, dans
question de l’égalité entre les sexes et de la nécessité
impérieuse de prévenir et de lutter contre toutes les le cadre de politiques et de mesures sectorielles et
formes de violences sexistes. intersectorielles convergentes et dans le respect des
principes et des valeurs des droits humains et de la
L’année 2019 a également été marquée par la
justice sociale.
célébration de la Journée mondiale de la Santé sous
Afin de marquer la détermination du pays à œuvrer
le thème « Soins de santé primaires : la voie vers la
dans ce sens, l’OMS et le ministère de la Santé ont
couverture santé universelle ». Arrivée à mi-parcours
mobilisé les acteurs et les partenaires du système de
entre la Conférence mondiale sur les soins de santé
santé national ainsi que diverses personnalités pour
primaires, organisée à Astana en octobre 2018 et
une marche symbolique « Walk the talk » placée
la réunion de haut niveau sur la couverture santé
sous le thème de « La santé pour tous et par tous :
universelle, qui s’est tenue lors de l’Assemblée
de la parole aux actes ».
générale des Nations Unies en septembre 2019,
cette célébration a été particulièrement mise
en exergue par un message de Sa Majesté
le Roi Mohammed VI lors de la cérémonie
de commémoration, de même que la
participation effective de Leurs Excellences

27
 L’équipe OMS au Maroc
BUREAU DE LA REPRÉSENTATION
Dr Maryam Bigdeli
Représentante de l’OMS au Maroc
PÔLE TECHNIQUE
Dr Hafid Hachri
Administrateur recruté sur
le plan national — Systèmes
de santé et Santé publique
Dr Yassine Aqachmar
Administrateur recruté sur
le plan national — Préparation du
pays aux situations d’urgence et
Règlement sanitaire international
28 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
Mme Hanane Khelladi
Assistante de la
Représentante de l’OMS
M. El Houcine Akhnif
Administrateur
recruté sur le plan
national — Couverture
santé universelle nationale
Dr Hicham El Berri
En charge des maladies
non transmissibles
Mme Lina Touri
Chargée de communication
Dr Soumia Triki
Administratrice
recrutée sur le plan
national — Préparation
contre la pandémie
grippale et les urgences
de santé publique
M. Amine Talbi
Assistant de programme
 PÔLE OPÉRATIONS
Le travail de l’OMS au Maroc n’est possible que grâce
à l’étroite collaboration entre l’équipe technique
et l’équipe des opérations qui inclut le personnel
administratif, financier, informatique et logistique. M. Ghassane
L’action de l’OMS au Maroc est également optimisée
grâce à la richesse des profils de l’équipe locale qui
El Falah
justifie de compétences avérées en matière de santé Responsable des M. Ibrahim Ouakrim
publique, d’épidémiologie, d’économie de la santé, de opérations Informaticien
gestion des organisations de santé.

Ghassane El FALAH
Responsable des opérations, OMS
M. Nabil Akjij Mme Zhour Salhi
Assistant financier Assistante administrative

M. Ahmed El
Khoumri M. Mustapha Asbahi
Chauffeur/Messager Chauffeur/Messager

Photos : © Hassan Chabbi

 © Hassan Chabbi

Devant l’ampleur des chantiers entamés par l’OMS au Maroc durant la période biennale 2018-2019, le
bureau de l’OMS au Maroc a renforcé ses effectifs ; quatre nouveaux collaborateurs sont ainsi venus
enrichir l’équipe en 2019.

29
 Evènements marquants de la période biennale 2018-2019
2018
26 mars
Célébration de la Journée mondiale
de lutte contre la tuberculose, sous le
thème « Des leaders pour un monde
sans tuberculose »
2019
7 avril
Marche « Walk the talk » sous le
thème de la « Santé pour tous et par
tous : de la parole aux actes »
30 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
9 avril
Journée mondiale de la Santé sous
le thème de « La couverture santé
universelle »
8 avril
Rencontre nationale autour du thème
de la Journée « Santé pour tous et
par tous : un appel à la solidarité et à
l’action »
27 avril
Lancement du MBA management
hospitalier au Maroc
18-19 juin
Conférence nationale sur le
financement de la santé dans le cadre
de la couverture universelle
5 mai
Célébration de la Journée
internationale de la sage-femme
20 juin
Réunion du dialogue pays autour du
plan d’action mondial pour une vie
saine (GAP)
29 juin
Participation à la 7 édition de la Nuit
e
blanche et des droits de l’Homme sous
le thème du droit à la santé
5 septembre 12-18 novembre
Cérémonie de désignation du centre de Célébration de la semaine mondiale
la sante reproductive du CHU Ibn Sina en pour un bon usage des antibiotiques
tant que Centre collaborateur de l’OMS

© Hassan Chabbi
12 novembre 18 et 19 décembre 23 décembre
Travaux de la 5e réunion et de la 2e conférence Forum national sur les soins de santé Atelier final sur le financement
scientifique sur le Réseau de surveillance primaires de la santé
des infections respiratoires aiguës en
Méditerranée orientale

31
32 L’ O M S A U M A R O C | 2 0 1 8 - 2 0 1 9
Equipe du bureau de l’OMS au Maroc

© Hassan Chabbi
33
Contact :
EM.173382 3, Rue Prince Sidi Mohamed BP 812 Rabat Mechouar 10000 Morocco
Téléphone : +212 537 632259
Télécopie : +212 537 632209
emacomorwr@who.int

Pour plus d’informations :

Site Web : http://www.emro.who.int/fr/countries/mor/index.html
: @OMSMaroc – Organisation mondiale de la Santé au Maroc
: Organisation mondiale de la Santé au Maroc
 Maroc

PROMOUVOIR LA SANTÉ / PRÉSERVER LA SÉCURITÉ MONDIALE / SERVIR LES POPULATIONS VULNÉRABLES