Mise au point
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4
MISE EN PLACE D’UN IDENTIFIANT PERSONNEL DE LA COUVERTURE
MEDICALE AU MAROC
SETTING UP A MEDICAL COVERAGE IDENTITY IN MOROCCO
Hicham MOUHDI
Centre des Etudes Doctorales de la Vie et de la Santé, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Med
V -Rabat-
RESUME
Avec l’entrée en vigueur du Régime d’Assistance
Médicale (RAMED), le processus de
généralisation de la Couverture Médicale de Base
(CMB) au Maroc à l’ensemble de la population
entamera une phase cruciale de son
développement, caractérisée par une juxtaposition
des différents régimes obligatoires de base qui
rend l’encadrement et le suivi de chacun de ces
régimes et de celui du dispositif de la CMB dans
sa globalité une nécessité absolue.
Cet encadrement et ce suivi, qui ont pour objectif
de permettre au système de se construire et de se
développer sur des bases saines et solides, devront
se réaliser selon une méthodologie et à travers des
mécanismes suffisamment cohérents et
coordonnés, permettant la convergence des
différents régimes, dans la progressivité, vers une
plus grande solidarité et équité face à l’accès aux
soins. Pour ce faire, cette vision doit contribuer à
l’intégration des principes de bonne gouvernance
visant l’amélioration de la performance du
système.
L’institution d’un Identifiant Personnel devant
être attribué à chaque bénéficiaire des différents
régimes de la CMB, constitue l’un des éléments
les plus importants de pilotage et de management
du dispositif.
Ce choix provient essentiellement du
fractionnement de la couverture médicale de base
en plusieurs régimes de l’Assurance Maladie
Obligatoire (AMO) et du régime du RAMED. S’il
n’existait qu’un seul régime d’assurance maladie,
la question du choix d’un identifiant unique ne se
poserait pas ou du moins ne se poserait pas dans
les mêmes conditions. Peut-on penser que, dans la
perspective de l'universalité de la couverture
étendue à toute la population marocaine, il soit
loisible à tout organisme gestionnaire d'attribuer à
ses seuls assujettis cotisants, un numéro matricule
d'assurance maladie, séquentiel ou autre ? Cette
façon de faire n'est pas sans risques à l'égard de la
fraude sociale et de la déperdition d'informations
stratégiques sur la consommation et la
dispensation des prestations garanties.
Mots clés : Couverture médicale de base, Régime
d’assistance médicale, Assurance maladie obligatoire,
Identifiant Unique, Régulateur.
1
ABSTRACT
With the start of The Medical Assistance system
(MAS), the generalization's process of the Basic
Health Coverage BHC in Morocco to the entire
population was a crucial phase of this scheme
development, characterized by a juxtaposition of
the different compulsory basic schemes, which
makes the supervising and the following of each
scheme and that of the BHC system in its overall,
an absolute necessity.
This framework and this follow, which are
intended to allow the system to build and develop
on sound basis and firm ground, should be
realized according to a methodology and through
sufficiently coherent and coordinated
mechanisms, allowing the convergence of various
schemes in escalation way towards greater
solidarity and fairness in access to care. To do
this, this vision should contribute to the
integration of good governance principles to
improve the system's performance.
The establishment of a medical coverage identity
(MCID) that must be allocated to each beneficiary
of the various schemes of the BHC is one of the
most important elements of control and
management of the device.
This choice comes essentially from the splitting of
the Basic health Coverage in many schemes of
compulsory health insurance (CHI) and the The
Medical Assistance system (MAS). If there was
only one health insurance plan, the issue of choice
of a unique identifier would not exist or at least
would not arise under the same conditions. Can
we think that, in view of the universality of health
coverage extended to the entire Moroccan
population, it is lawful for any managing body to
attribute to his subject only contributors, a
numbered health insurance, sequential or other?
This approach is not without risks with regard to
social fraud and the loss of strategic information
on the consumption and delivery of guaranteed
services.
Keywords: Basic health coverage, The Medical
Assistance system (MAS), Compulsory health
insurance, Unique identifier, regulator:
Mise au point
INTRODUCTION
Avec l’entrée en vigueur du RAMED, au dernier
trimestre de l’année 2007, le processus de
généralisation de la couverture médicale de base
(CMB) à l’ensemble de la population a entamé
une phase cruciale de son développement,
caractérisée par une juxtaposition des différents
régimes obligatoires de base qui rend
l’encadrement et le suivi de chacun de ces
régimes et de celui du dispositif de la CMB dans
sa globalité, d’une nécessité absolue.
Cet encadrement et ce suivi, qui ont pour objectif
de permettre au système de se construire et de se
développer sur des bases saines et solides, devront
se réaliser selon une méthodologie et à travers des
mécanismes suffisamment cohérents et
coordonnés, permettant la convergence des
différents régimes, dans la progressivité, vers une
plus grande solidarité et équité face à l’accès aux
soins. Pour ce faire, cette vision doit contribuer à
l’intégration des principes de bonne gouvernance
visant l’amélioration de la performance du
système.
L’institution d’un Identifiant Personnel devant
être attribué à chaque bénéficiaire des différents
régimes de la CMB, constitue l’un des éléments
les plus importants de pilotage et de management
du dispositif. Ce choix provient essentiellement
du fractionnement de la CMB en plusieurs
régimes de l’AMO et du régime du RAMED. S’il
n’existait qu’un seul régime d’assurance maladie,
la question du choix d’un identifiant unique ne se
poserait pas ou du moins ne se poserait pas dans
les mêmes conditions. Peut-on penser que, dans la
perspective de l'universalité de la couverture
étendue à toute la population marocaine, il soit
loisible à tout organisme gestionnaire d'attribuer à
2
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4
ses seuls assujettis cotisants, un numéro matricule
d'assurance maladie, séquentiel ou autre ? Cette
façon de faire ne serait pas sans risques à l'égard
de la fraude sociale et de la déperdition
d'informations stratégiques sur la consommation
et la dispensation des prestations garanties.
En conséquence, les conditions et les
circonstances de la mise en place du système de la
CMB rendent pertinent et opportun de prévoir, au
départ, l'attribution d'un identifiant unique,
personnalisé à chaque assuré et ce, quel que soit
le régime. Cet identifiant des personnes assurées
de la CMB constituerait le référentiel commun à
tous les régimes. Comme on le verra plus loin, il
"détermine" davantage les personnes assurées que
leur statut dans un régime particulier. Enfin, cet
identifiant serait permanent (de la naissance au
décès) et ne serait utilisé qu'aux fins exclusives de
la CMB.
Ce système d’identification permettrait de tracer
les frontières entre les différents régimes tant au
niveau des populations bénéficiaires qu’au niveau
des cotisations/contributions et des dépenses de
chacun d’entre eux. Il permettrait en outre, une
meilleure maîtrise des équilibres financiers de la
CMB en général et des différents régimes qui la
composent. Des retombées très positives sur la
qualité des prestations attendues en résulteront.
Cet article a pour objet de présenter un projet de
mise en place de cet outil d’identification des
bénéficiaires de la CMB, intitulé l’IPCM :
« Identifiant Personnel de la Couverture
Médicale. »
COMPOSANTES DE LA COUVERTURE
MEDICALE DE BASE ET POPULATIONS
COUVERTES
Mise au point
UN IDENTIFIANT PERSONNEL POUR
L’ENSEMBLE DES BENEFICIAIRES DE LA
CMB (IPCM)
Après l’entrée en vigueur du RAMED, de l’AMO
des Etudiants et à la veille du démarrage de
l’AMO des indépendants, il devient nécessaire et
urgent d’instituer un Identifiant Personnel devant
être attribué à l’ensemble des assurés et
bénéficiaires des différents régimes de la CMB.
On pourrait penser que le numéro de la Carte
d'identité nationale (CIN) pourrait servir de
numéro d'assurance maladie (IPCM).
Mentionnons à cet égard qu’une proportion
importante des adultes dans le milieu rural, que
les personnes d'âge mineur, ainsi que les
travailleurs étrangers ne sont pas titulaires de la
CIN. Cette population, dépendant du régime, peut
représenter 50 % des bénéficiaires. Les
considérations qui justifient cette mesure sont
multiples et variées :
3
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4
Considérations liées à l’organisation générale
du système de la CMB
 Exclusivité des Régimes
Les dispositions réglementaires liées aux
conditions d’éligibilité à chacun des régimes
susvisés font qu’une personne ne peut bénéficier
que d’un seul régime de base à la fois. Ce qui fait
que l’ensemble du système de la CMB fonctionne
selon le principe des vases communicants de sorte
que chaque bénéficiaire ne peut, à un instant
donné, relever que d’un seul régime de base au
sein de l’AMO ou du RAMED.
 Assurance maladie complémentaire
La loi 65-00 prévoit la possibilité de développer
des couvertures complémentaires. En effet, son
article 9 stipule que « L’AMO de base garantit le
remboursement ou la prise en charge directe
Mise au point
d’une partie des frais de soins par l’organisme
gestionnaire de l’AMO de base, désigné, ci-après
« organisme gestionnaire », l’autre partie restant à
la charge de l’assuré. Celui-ci conserve la liberté
de souscrire une assurance complémentaire en
vue de couvrir les frais restant à sa charge ». Les
mutuelles relevant de la CNOPS offrent
également une assurance complémentaire
financée au moyen de cotisations.
D’autre part, la mise en place d’assurances
complémentaires privées est appelée à monter en
charge au fur et à mesure de la convergence des
régimes AMO de base, dans la perspective de
bâtir un système intégré de couverture médicale
dans notre pays, reposant sur un régime de CMB
commune à l’ensemble de la population, couplé à
un régime d’assurances complémentaires
spécifiques, en mesure de répondre aux besoins
variés de couvertures additionnelles.
L’évolution de ces assurances complémentaires
sera grandement facilitée par la qualité et la
transparence des échanges des informations entre
les organismes gestionnaires des régimes de base
et ceux des régimes complémentaires.
Considérations liées à la mobilité des assurés et
leurs ayants droit d’un régime à l’autre
La loi 65-00 a consacré son article 74 à la
mobilité des assurés de l’AMO, en stipulant que
des règles de coordination entre les différents
Organismes Gestionnaires de l’AMO de base en
cas de mobilité des salariés entre les deux secteurs
public et privé seront définies par voie
réglementaire.
L’ANAM, la CNSS et la CNOPS ont défini une
première série de règles de gestion de certains cas
de mobilité de salariés, à titre expérimental, avant
de les finaliser éventuellement et les rendre
opposables par voie réglementaire. Ces cas
concernent, par exemple :
- Des personnes titulaires d’une pension de
base délivrée par la CNSS, tout en
bénéficiant d’une couverture médicale de la
CNOPS en qualité d’anciens salariés du
secteur public (Retraités de la CNOPS, des
sucreries, etc..) ;
- Des personnes titulaires d’une pension de
base délivrée par la CNSS, tout en
bénéficiant d’une couverture médicale de la
CNOPS par le biais du conjoint. Parmi ces
bénéficiaires il y a notamment des personnes
ayant des professions libérales et des artisans
qui sont dorénavant assujetties à l’AMO
indépendants ;
- Une population non identifiée qui bénéficie
au titre d’une pluralité de pensions, de
prestations AMO relevant des deux
organismes (exemple : CMR ou
4
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4
RCAR /CNSS). (Risque de cumul
d’assurances).
Au-delà de ces quelques exemples, il y a lieu
de noter que le phénomène de mobilité
justifiée et réglementaire et surtout de
tentatives « d’exode » dictées par des
considérations socio-économiques, mais aussi
culturelles vers les régimes les plus attrayants
et les moins onéreux, connaîtra une ampleur
qui risque de devenir incontrôlable si des
mesures ne sont pas prises pour maîtriser et
canaliser cette mobilité.
« La mise en place de mécanismes de
coordination entre les régimes de l’AMO et du
RAMED, en vue de délimiter les populations
concernées et leur basculement entre les régimes
(nécessité d’un identifiant unique). Cette question
s’accentue davantage suite à la mise en œuvre
prévisionnelle du régime d’AMO propre aux
indépendants. ».
Considérations liées à la mise en place d’une
veille en matière de gestion du risque
Les expériences internationales en matière
d’assurance maladie montrent que tous les
régimes d’assurance maladie sont exposés à
divers dysfonctionnements et dépassements qui
peuvent porter énormément de préjudices à leur
équilibre et leur viabilité.
L’ANAM, et dans le cadre de ses missions de
régulation et de contrôle, compte proposer une
démarche globale et intégrée pour asseoir une
politique et un plan d’action relatifs à la gestion
du risque en matière d’assurance maladie,
notamment de prévention contre la fraude.
L’instauration d’un Identifiant Personnel
constitue le moyen incontournable permettant
d’atteindre cet objectif. En effet, l’exploitation de
l’utilisation de cet instrument permettra, plus
particulièrement de :
- Assurer l’étanchéité des frontières entre les
régimes
- Détecter les immatriculations multiples
auprès d’un ou de plusieurs régimes, à
travers le recoupement des données de
ces différents régimes,
- Assurer la traçabilité intra et inter régimes
- Faciliter la communication des données
entre acteurs.
- Prévenir certaines pratiques frauduleuses,
etc.
Elle permet en outre de prévenir les fausses
identités lors de consultations et au moment de la
prescription médicale (Carte et identifiant
significatif).
Mise au point
Considérations liées au suivi de l’effectivité, de
la qualité et du coût des soins dispensés dans le
cadre de la CMB.
Le développement et la pérennisation des
différents régimes de la CMB passent
nécessairement par un encadrement et un suivi
organisés et rigoureux de la qualité des soins
requis et des dépenses de santé, par rapport à
chacun des régimes et au niveau du dispositif de
la CMB dans sa globalité.
Pour ce faire, et en plus de l’identifiant national
que l’ANAM attribue, individuellement, aux
praticiens et aux établissements de soins et qui
permettra au système d’information de l’ANAM
de générer, avec le concours de la CNSS et de la
CNOPS, les informations utiles et nécessaires
pour le suivi et l’évaluation de l’offre de soins
dans le cadre de l’AMO, l’affectation d’un
Identifiant Personnel aux bénéficiaires de la CMB
permettra de suivre et de déterminer les
trajectoires de soins reçus par les patients.
L’analyse qui pourra en découler, constitue à la
fois une condition et un moyen pour pouvoir
orienter l’accès aux soins vers les solutions les
plus efficientes.
De plus, la consolidation de l’ensemble des
dépenses relatives aux soins reçus par un patient
donné, constitue un objectif qu’il faudra
absolument atteindre par la mise en place des
outils et mécanismes adéquats, tels que le dossier
médical, le parcours de soins coordonné et
l’identifiant personnel
OBJECTIFS ESCOMPTES A TRAVERS LA
MISE EN PLACE D’UN IPCM
De ce qui précède, il s’avère que l’IPCM répond à
plusieurs objectifs, dont les plus évidents :
- Assurer une vision générale du dispositif de
la CMB au niveau national ;
- Faciliter l’intégration des régimes dans le
cadre d’une évolution visant la
convergence de leurs paramètres ;
- Consolider les dépenses maladies ;
- Faciliter et favoriser l’émergence de
l’assurance complémentaire ;
- Lutter contre la fraude ;
- Assurer la traçabilité intra-régime :
- Gestion de différents statuts au sein du même
régime ;
- Passage du statut d’ayant droit à celui
d’assuré ;
- Conjoint Assuré ou ayant droit ;
- Identifiants différents dans plus d’une
mutuelle à la fois auprès de la CNOPS par
exemple ;
- RAMED absolu vers RAMED relatif et vice-
versa ;
5
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4
- Assurer la traçabilité inter-régimes
- Assurés multiples auprès de plus d’un régime
CNOPS, CNSS et RAMED par exemple ;
- Mutation inter-régimes, notamment AMO
vers RAMED ;
- Etc…
- Lutter contre la fraude :
- Détecter les immatriculations multiples
- Prévenir les pratiques frauduleuses (être
assujetti à un régime et passer pour ayant
droit d’un autre régime avec un panier de
soins plus favorable)
- Agréger la consommation médicale d’une
même personne couverte auprès d’un régime
de base et de plusieurs
régimes complémentaires pour des besoins de
pilotage des paramètres de couverture ;
Principales caractéristiques de l’IPCM à
mettre en œuvre : Choix d’un identifiant
signifiant
Il n'est pas suffisant de déterminer un identifiant
unique à chaque personne assurée, encore faut-il
qu'il signifie quelque chose. La conception même
de cet identifiant n'est pas uniquement déterminée
par les seuls besoins des organismes gestionnaires
au titre des relations qu'ils entretiennent avec
leurs assurés. Au premier chef, la signification de
l'identifiant unique concerne la personne assurée
et les prestataires de soins, individuels et
institutionnels qui utiliseront cet identifiant dans
leurs nombreux rapports avec l'organisme
gestionnaire.
La valeur ajoutée à l'identifiant unique est le sens
donné aux chiffres qui composent le numéro
d'assurance maladie et qui renseignent sur les
caractéristiques propres à chaque individu et qui
permettent de discriminer ou de distinguer chaque
personne assurée des millions d'autres du système
de la CMB.
En résumé, parmi les caractéristiques de
l’identifiant unique projeté, citons :
- Un identifiant différent du N°
d’immatriculation de l’organisme
gestionnaire et qui ne le remplace pas ;
- Un identifiant qui ne se réfère à aucun
régime de couverture médicale, ni à aucun
organisme gestionnaire en particulier,
permettant ainsi à une personne de conserver
son identifiant à vie même lorsque son statut
évolue ;
- Un identifiant intangible, permettant ainsi à
une personne de conserver son identifiant
qu’il soit rattaché à l’AMO ou au RAMED,
voire même dépourvu à certains moments de
tous droits ;
Mise au point
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4

- Un matricule qui identifie chaque personne - Le sexe ;

de façon unique, en reprenant certaines
caractéristiques personnelles immuables ;
- Un identifiant significatif pour le
gestionnaire et le prestataire ;
- Un identifiant dont les règles de composition
sont simples à appliquer.
- Le siècle de naissance ;
- L’année de naissance ;
- Le jour et le mois de naissance : en notant
que l’état civil d’une grande partie des
marocains n’indique que leur année de
naissance.

COMPOSITION DE L’IPCM A METTRE EN La structure de 14 caractères de l’IPCM se

ŒUVRE présenterait comme suit :

Structure de l’IPCM Code PPP AA MM JJ ORDR CI

Largeur 3 2 2 2 3 2
Basé sur des caractéristiques immuables des
individus et comportant une partie significative
(sexe, âge ...), les éléments qui composent l’IPCM
doivent être suffisamment discriminants :
- Lieu de naissance, Pachalik ou cercle et
province ou préfecture de naissance ;

Les composantes de la structure

PPP Code affiné des lieux de naissance (Cercle ou pachalik + provinces ou préfectures)
AA Année de naissance
MM Sexe, mois de naissance et siècle de naissance (1)
JJ Jour de naissance (2)
ORDR Numéro séquentiel lorsque les 9 premiers chiffres sont identiques (3)
CI Clé de contrôle (4)

6
Mise au point
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4

Codification des différentes composantes :

Le mois de naissance (m=01 à 12) pour les hommes.
Un mois de naissance non connu porte le code m=13
Dans l’IPCM on verra apparaître :
MM = m + sexe * 50 + k* 13
Sexe= 0 pour un homme ; 1 pour une femme
Ce qui revient à ajouter 50 pour les femmes
K= 0 pour le 20éme siècle / K= 1 pour le 21éme siècle /
MM : Sexe, siècle et mois de
(1) K= 2 pour le 22éme siècle
naissance
Exemple : Pour une femme née en mars 2001
On a sexe=1, k= 1 et m= 03
Donc MM = 03 + 50 + 13 = 66
Dans le sens inverse pour récupérer le mois, le sexe et le siècle de naissance on fait
l’opération dans l’autre sens.
Si MM > 50 sexe = 1 (F) et MM : =MM-50
Le reste de la division par 13 donne le mois et le siècle en est le quotient.
Si le jour de naissance n’est pas connu, ce champ est codifié de 1 à 99. Cela permet de
(2) JJ : Jour de naissance
gérer avec le numéro d’ordre jusqu’à 100 000.
ORDR : Numéro séquentiel Numéro séquentiel quand la préfecture/province, sexe et date sont identiques (gestion
(3) lorsque les 9 premiers chiffres de 1000 doublons)
sont identiques
Cl : Clé de contrôle [97-mod (NUM12 ;97)], NUM12 étant le numéro composé des 12 premiers chiffres.
(4) mod(xxx ;xxx) étant le reste de la division par 97
(modulo97)

POUVOIR DISCRIMINANT DE L’IPCM : PRODUCTION ET ATTRIBUTION DES

(I.E. : UNICITE DE L’IDENTIFIANT) IPCM

La règle de base pour un identifiant est son
unicité. Deux personnes différentes ne peuvent
avoir le même identifiant. Il était donc important
de choisir une structure de l’identifiant qui puisse
aboutir à son unicité.
Ainsi le choix de la préfecture ou province de
naissance, possède un pouvoir de discrimination
de 10. (La préfecture de Casablanca représentant
10% de la population marocaine). Le sexe permet
de distinguer la moitié de la population. L’année
de naissance permet d’après les statistiques
nationales d’obtenir une sous population 40 fois
moins importante. Le jour et mois de naissance
permettent de diviser la population par 365.
Ce calcul ayant fait abstraction du cercle ou
Pachalik.
Ainsi les personnes ayant en commun la province
ou la préfecture de naissance, le sexe et la date
complète de naissance ne peuvent dépasser 103
personnes. Le numéro d’ordre avec en soutien une
base de données centralisée permet de les
distinguer en affectant des numéros
chronologiques.
Quand la date de naissance est limitée à l’année,
le champ prévu pour le jour de naissance est
utilisé comme incrément supplémentaire. Cela
permet d’avoir l’assurance de l’unicité de
l’identifiant pour plusieurs décennies.
De part sa mission du contrôle de la double
immatriculation Un service chargé de générer et
d’attribuer l’IPCM peut être institué auprès de
l’ANAM à cet effet. Cette centralisation de la
production de l’IPCM auprès de l’ANAM à pour
objectif de répondre aux impératifs de l’unicité de
cet identifiant.
Pour ce faire, une base de données centrale
couvrant tous les régimes de la CMB et appelée
« fichier d’immatriculation », sera créée et
maintenue au niveau de l’ANAM. Ce fichier
contenant toutes les informations nécessaires à la
détermination et à l’émission de l’IPCM sera le
garant, la référence exclusive de l’appartenance à
un régime.
Cet identifiant ou numéro d’assurance maladie est
confidentiel et se doit d’être protégé et sécurisé à
titre de renseignement nominatif, partout où il
sera utilisé dans le système de la CMB.
CONCLUSION
Avec l’extension de la couverture médicale de
base au Maroc, qui reste un défi majeur pour
l’ensemble des politiques publiques. Ce processus
doit être accompagné par un arsenal de mesures
organisationnelles et juridiques, notamment la
mise en place d’un identifiant unique de
l’assurance maladie qui constitue non seulement
un outil de suivi et de maitrise médicalisée de
dépenses mais aussi un moyen pour une meilleure

7
Mise au point
Journal Marocain des Sciences Médicales 2016, Tome XX ; N°4

prise en charge médicale coté prévention grâce au
suivi personnalisé.
REFERENCE
1. La sécurité du système d’information dans les
établissements de santé (Cédric Cartar, édition
presses de l’EHESP 2012)
2. Etude préparatoire en vue de compléter le système
d’information sur la Santé au moyen de données
provenant d’une perspective longitudinale
dynamique, Rapport de recherche AGORA NAGY
/00/131 école de Santé publique de l’université
libre de Bruxelles.
3. Lignes directives de l’AISS, technologie de
l’information et de la communication.
4. Le système d’information de l’Assurance Maladie,
SNIIRAM et les échantillons des bénéficiaires,
François le Normand CNAMTS,
5. Management d’un projet système d’information
7ème édition, Chantale Morley édition DUNOD
Avril 2012.
6. Faisabilité d’un système d’information public sur la
médecine de ville IRDES 10/2006. Varine
Chevreuil, Philippe le fur, Thomas Renaud,
Catherine serment.
7. Système d’information de production de soins :
analyse des expériences des établissements de
Santé, groupement pour la modernisation du
système d’information hospitalier.
8. Loi 65-00, portant code de la couverture médicale
de base au Maroc
9. Rapport annuel global de l’Assuran Maladie
Obligatoire au Maroc (2015)