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RERJ –N°7 7‫ العدد‬2021 ‫المجلة اإللكترونية أللبحاث القانونية‬

L’impact de la technique du coup d’accordéon


sur les droits des actionnaires

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Kawtar NFISSI
Professeur de l’enseignement supérieur - Habilité
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - FES
Département de Droit privé

Résumé :
Parmi les opérations sur le capital social, celle du coup d'accordéon en est sans doute la plus
controversée. Le risque majeur se manifeste lorsque cette technique financière est détournée, à cause
d'un abus de majorité susceptible de contrevenir le principe de l’égalité des actionnaires.
Lors de cette opération, les derniers risquent d’être exclus de la société du fait de l’annulation de
leurs actions consécutivement à la réduction de capital, d’où ils se virent contraints d’augmenter
leurs engagements en souscrivant à l’augmentation de capital successive pour pouvoir demeurer
dans la société.
En effet, la validité de cette technique peut paraître fragile, tant elle heurte deux principes
fondamentaux du droit des sociétés : l'interdiction d'augmenter les engagements des actionnaires
d’une part, et le droit de ceux-ci de ne pas être exclus contre leur gré d’autre part.
En raison de ce risque de lésion des droits des actionnaires, des mesures de protection s’imposent
afin d’éviter toute discrimination ou rupture d’égalité à l’occasion du coup d’accordéon, et veiller à
la régularité des variations de capital qui fondent cette opération.

Mots clés :
Coup d’accordéon, restructuration de capital, réduction-augmentation,
contrôle de l’égalité, protection des actionnaires.

ISSN:7476-2605 ‫ردمـد‬
Introduction :
Le capital social est fixé dans les statuts de la société. Il est au carrefour des
intérêts des actionnaires comme des tiers, créanciers potentiels de la société pour
lesquels il constitue une garantie intangible1. Pour cette raison, les actionnaires ne
peuvent pas le réduire indirectement, et ils ne sont jamais forcés de l’augmenter.
En effet, le capital social y joue en fait un triple rôle : il est la clef de répartition
des droits entre les actionnaires, un gage pour les créanciers, et enfin, un instrument
188 de financement pour l’entreprise. Cette pluralité des rôles du capital social est de
nature à engendrer de profondes contradictions. En tant qu’instrument de
financement, le capital devrait pouvoir être modifié autant que le besoin s’en fait
sentir. Dans ses deux autres fonctions par contre, il impose la stabilité, et c’est donc
très logiquement qu’a été retenu par la loi, et plus généralement par la tradition
juridique.
Cette fixité du capital social est un principe souverain qui comporte deux
aspects : le premier, concernant l’ordre externe, vise la fonction de gage général
assurée par le capital social d’une société de capitaux, et se traduit par le principe
d’intangibilité.
Or la relativité de ce principe autorise au sein des sociétés de capitaux et des
SARL les opérations de restructuration en cours de vie sociale, et s’oppose
seulement en contrepartie à ce que celles-ci interviennent d’une manière indirecte
ou clandestine. Le développement même de l’entreprise peut exiger un ajustement
des statuts, c'est-à-dire du pacte social, lorsque celle-ci connait une forte croissance
d'activités ou au contraire des pertes financières importantes2.
Dans cet ordre d’idées, l’entité sociétaire risque en cours de vie sociale, de
confronter une perte financière de grande envergure lorsque la valeur de son actif
est devenue inférieure au montant du capital social. Dans un cas pareil, seule la voie
de la restructuration et du renflouement du capital social reste souvent possible 3,
puisque la loi impose aux entreprises de détenir un montant minimal de capitaux
propres qui doit être égal au moins à la moitié du capital social. Ce dernier est alors
réduit du montant des pertes.

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D. Langé : « Commissaires aux comptes », Juris-classeur Sociétés, Fasc. 134-20, n° 97, p. 18.
Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se faire accompagner
par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/, consulté le 05/12/2020.
-Arnaud BURG EDOUARD DELFOUR : « La protection des minoritaires lors d’un coup
d’accordéon : le pacte d’associés », Option Finance, 21 Février 2020, p. 13.
Cette diminution de capital va permettre de résorber les pertes antérieures dans
le passif du bilan, afin d’assainir le bilan comptable avant l’arrivée d’un nouvel
investisseur1.
Il s’agit d’une mesure de salubrité privée lorsqu’elle tend uniquement à mettre
l’estimation du fonds social en accord avec les faits 2. C’est le premier objectif qui
nous préoccupe à cet égard.
Même si la réduction du capital aboutit à la disparition des pertes, elle n’est pas une fin en soi, p
189ramener celui-ci jusqu'au minimum légal par des associés qui vont apporter des liquidités4, afin d
de la société.

D’ailleurs c’est grâce à cette connexité qu’une réduction du capital à zéro peut
être admise.
Cette réduction sous condition ne produit ses effets qu’au moment même où
l’augmentation de capital produit les siens, de telle sorte que le capital de la société
n’est inférieur au plancher légal qu’un instant de raison5.
On comprend aisément que cette opération de ménage bien particulière d’où le
nom imagé, soit appelée « coup de l’accordéon » afin d’imager la baisse ou la
contraction du capital social qui précède son augmentation. La réduction de capital
initie la démarche et l’augmentation de capital qui s’ensuit la clôture6.
On parle alors d’effet de levier. À la fin de l’opération, la société possédera
une situation comptable plus saine, lui permettant de poursuivre son activité sur de
meilleures bases7.

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- Maxence PERRIN, Avocat à Dijon en droit des affaires, « Capitaux propres inférieurs à la moitié
du capital social Diminution/ augmentation : une opération en deus temps », Publié le 01/04/2018 -
Mis à jour le 05/07/2018, https://www.maxenceperrinavocatdijon.fr/, consulté le 08/12/2020.
- P. DIDIER et Ph. DIDIER, Les sociétés commerciales, Tome 2, éd. Economica, p. 180.
- L’augmentation de capital est en numéraire, soit en apports en espèces, soit par compensation
avec des créances, (une augmentation de capital par incorporation de réserves est possible mais
elle ne permet pas de reconstituer les capitaux propres).
- Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se faire accompagner
par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/, consulté le 05/12/2020.
- P. DIDIER et Ph. DIDIER, Les sociétés commerciales, op. cit., p. 179.
- Laurent DUFOUR, Le coup d’accordéon pour restructurer le capital social d’une entreprise, le
05/08/2020, www.leblogdudirigeant.com/, consulté le 03/12/2020.
- Restructurations du capital : le « coup d'accordéon », par Avocats Picovschi,
https://www.avocats-picovschi.com/, mis à jour le 04/03/2019, consulté le 30/11/2020.
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C’est dans cet esprit que certaines entreprises en difficultés réalisent un coup
d’accordéon1. En cela, on ne peut pas nier que cette technique est conforme à
l'intérêt social2, puisqu’elle est justifiée par la survie de la société. En cas où elle
n’est pas imposée, elle mérite à la limite d’être encouragée.
Bien que « l’opération accordéon » constitue une modification statutaire
envisageable au sein des entités sociétaires, il n’existe ni définition légale, ni
définition jurisprudentielle de la notion. Cette opération n’est pas expressément
réglementée par le législateur marocain. Quant à la jurisprudence marocaine, même
190 si elle est plus ou moins active en matière de modifications statutaires, elle reste
absente relativement à cette variation de capital de type particulier, vu son caractère
rarissime dans la vie des entreprises marocaines.
En parallèle, la jurisprudence française a fixé ses conditions de validité dans
plusieurs arrêts. Elle a considéré qu’un coup d’accordéon est licite à deux
conditions : s’il assurait la survie de la société, et si les associés antérieurs à la
réduction du capital se voyaient reconnaître un droit préférentiel de souscription à
l’augmentation de capital corrélative3.
Si cette opération semble simple, voir simpliste lorsqu’on la décrit, elle génère
toutefois un certain nombre de risques, puisqu’elle entraine des modifications
statutaires successives 4.
Le risque de porter atteinte aux droits des actionnaires qui est omniprésent dans
les restructurations statutaires, se multiplie dans l'opération du coup d'accordéon.
C’est pour cette raison qu’elle nécessite une bonne préparation et de nombreuses
précautions.
Si l’on se réfère à l’esprit de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes telle qu’elle
a été modifiée par la loi n°20-05, la réduction de capital ne doit pas porter atteinte
aux droits et obligations des associés les uns par rapport aux autres, de la même

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Op. cit.
- Islem OMRANI, La réduction du capital social à zéro, mémoire pour l'obtention du DEA en droit
des contrats et des investissements, Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis, 2003-
2004.
- www.notis-consulting.net/, consulté le 02/12/2020.
- Laurent DUFOUR, Le coup d’accordéon pour restructurer le capital social d’une entreprise, le
05/08/2020, www.leblogdudirigeant.com/, consulté le 03/12/2020.
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manière qu’une augmentation de capital ne peut avoir pour effet d'avantager
certains associés par rapport aux autres1.
Puisque l’opération de réduction du capital à zéro entraîne la disparition de
tous les actionnaires, dans quelle mesure est-il possible d’admettre la survie de la
société sans actionnaires ?
Par ailleurs, le coup d’accordéon, de par sa finalité financière, est une véritable
protection des créanciers, dans la mesure où il permet l’arrivée d’argent frais et
souvent, avec un changement de direction, un retour à meilleure fortune 2. Ceci dit,
191
la problématique préoccupante dans ce contexte est relative au sort qui serait
réservé aux actionnaires, notamment les minoritaires, lors du coup d’accordéon?
Le risque de dilution de leur participation au capital n’aurait-il pas pour
conséquence d’engendrer une exclusion abusive et déguisée de la société en
portant atteinte à leur droit de rester associés ?
Face à ces risques calamiteux, existe-il un véritable système de protection qui
serait apte à préserver les droits des actionnaires, de manière à assurer un équilibre
entre leurs intérêts et le besoin de survie de l’entité sociétaire ?
Si on avance que la technique du coup d’accordéon ne pourrait pas se réaliser
sans dommage pour les actionnaires (I), et reste soumise au risque de leur
contestation, un système de contrôle serait judicieux et primordial, à travers des
moyens de protection susceptibles de préserver les droits et les intérêts des
actionnaires estimés lésés (II).

I : L’atteinte aux droits des actionnaires dans la


technique du coup d’accordéon

Si les sociétés par actions ont la possibilité de recourir librement à la technique


du coup d’accordéon, il existe une limite à cette liberté, qui réside dans le respect
du principe d’égalité des actionnaires3, puisque ceux-ci sont les premiers à subir les
effets d’une telle opération.
L’inconvénient majeur sera le risque d’abus de majorité se traduisant par une
rupture intentionnelle d’égalité entre les actionnaires (A).

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- Consulté le 20/ 12/ 2020 : « Peut-on exclure contre son gré un associé lors d'un "coup
d'accordéon ? », (IMAVOCATS), https://www.fusacq.com/, consulté le 05/01/2021.
- P. DIDIER et Ph. DIDIER, Les sociétés commerciales, op. cit., p. 181.
G. LESGUILLIER : « Réduction du capital social », Joly Sociétés, VI°, n° 15, p. 8.

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En outre, si le coup d'accordéon s'accompagne d'une suppression du droit
préférentiel de souscription, il aboutira à l'exclusion de tous les actionnaires ou de
certains d'entre eux (B).

A: Le risque de rupture de l’égalité entre les actionnaires


En principe, l’égalité de traitement des actionnaires favorise les coups
d’accordéon qui eux-mêmes sont censés encourager les sociétés à reconstituer leurs
192 fonds propres et donc leur capacité à investir, s’endetter et résister aux aléas futurs
de la conjoncture économique, par le choix de leurs actionnaires existants.
A strictement parler, la loi 17-95 n’impose qu’une seule règle de fond relative à
la réduction du capital social. Cette règle exige que l’égalité entre les actionnaires
soit respectée en toutes circonstances. Aux termes de l’article 210 : « La réduction
du capital ne doit en aucun cas avoir pour effet ni de porter atteinte à l’égalité des
actionnaires ni d’abaisser la valeur nominale des actions en dessous du minimum
légal. ». Lorsque celle-ci s’opère au dessous du minimum légal ou à néant, pour
être licite, elle ne doit pas constituer un abus de majorité. Il s’agit d’éviter que la
réduction ne lèse personne1.
Le principe est que tout actionnaire doit supporter ou tirer profit des mêmes
opérations en fonction du nombre d’actions qu’il possède ; Ainsi la réduction ne
devrait pas porter sur certains titres et non sur d'autres.
Or en cas de réduction du capital à zéro, il n’y aura pas en principe une rupture
d’égalité lorsque tous les actionnaires subiront le même sort. Une telle réduction
emporte une double conséquence. Les titres anciens disparaissent avec les droits
dont ils pouvaient être l’objet et les associés ou actionnaires anciens se voient
chassés de la société puisqu’ils n’ont plus aucun titre.
Quant à la phase suivante d’augmentation de capital, la règle de l’égalité est
formellement respectée si tous les actionnaires ont la possibilité de souscrire à
l’augmentation.
Le cas peut être particulier pour les sociétés par actions (SA et SAS) qui
disposent d’actions avec des droits préférentiels. Tous les associés doivent pouvoir
souscrire, s’ils le désirent, par l’exercice de leur droit préférentiel de souscription.
Cependant une stricte égalité ne pourrait être respectée que si toutes les actions
étaient annulées, et les rapports d’échanges étaient les mêmes pour tous les
actionnaires majoritaires et minoritaires qui auraient tous la possibilité de souscrire
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L’article 210 de la loi 17-95 telle qu’elle a été modifiée et complétée par la loi 20-05.
à l’augmentation de capital décidée, participant ainsi à l’apurement des pertes et à
la reconstitution du capital social sans aucune discrimination à l’égard de la
minorité.
En effet, le principe d'égalité qui est d’ordre public se réalise en pratique par la
préservation des intérêts financiers et patrimoniaux des actionnaires, afin d’assurer
le maintien et l’évolution du capital social1.
Ayant une fonction démocratique, le principe d’égalité doit permettre d'éviter
que des intérêts particuliers ne soient privilégiés, des avantages spéciaux ne soient
193
accordés.
Le principe d’égalité de traitement des actionnaires mais aussi l’avenir
potentiel de la société (possibilité de dépôt de bilan par exemple) sont pris en
compte quand les victimes supposées d’un coup d’accordéon vont en justice 2. Dans
ce cas là, les tribunaux seraient à même de sanctionner les actionnaires auteurs de
cet abus.
Dans cet ordre d’idées, la cour de cassation française a retenu, dans un arrêt
du 11 janvier 2017, qu’une opération de coup d’accordéon doit être annulée dans
le cas où elle est entachée de fraude aux droits des associés minoritaires 3. Cette
jurisprudence retient qu’il ne doit y avoir aucun abus de majorité de la part des
associés majoritaires, ni fraude aux droits des minoritaires qui enfreindrait le
principe d’égalité entre associés4. Cependant, l’application du principe d'égalité est
particulièrement délicate lorsque le capital social est composé d'actions qui
comportent des droits différents, en particulier des actions ordinaires et des actions
de priorité. La solution consisterait à établir un tableau comparatif des avantages
qui appartenaient et qui appartiendront aux actions de priorité respectivement avec
l'ancien capital ainsi qu’avec le nouveau.
Par ailleurs, le respect de l’égalité entre actionnaires doit être apprécié par
catégorie d’actions. C’est à dire que s’il est impossible, à l’intérieur d’une même
catégorie d’actions, de créer une quelconque discrimination. Il est en revanche
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Y. DE CORDT et G. HORSMANS, L’égalité entre actionnaires, éd. Bruylant, 2004, p. 470.
Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se faire accompagner
par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/, consulté le 20/ 12/ 2020.
- Tel est le cas d’un coup d’accordéon décidé durant l’été alors que nombre d’associés étaient
indisponibles, que la survie de la société n’était pas en jeu et que l’objectif réel de l’opération était
de permettre à l’associé majoritaire de prendre l’entier contrôle de la société.

Cass. com. 11 janvier 2017, n° 14-27.052.


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permis de faire supporter les conséquences de la réduction du capital de manière
différenciée selon le type d’actions dès lors que le sacrifice a été accepté par les
actionnaires concernés lors de la délibération de l’assemblée de cette catégorie.
Dans ce sens, la loi ne prévoit qu’une mesure de protection personnelle pour
chaque actionnaire, que celui-ci peut refuser à travers la renonciation à son droit
préférentiel de souscription qui lui est autorisée par la loi 17-95 sur les sociétés
anonymes marocaines telle qu’elle a été modifiée par la loi 20-051.
Cette disposition peut paraître anodine, puisque le droit préférentiel de
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souscription qui n’est pas exercé est inéluctablement condamné à s’éteindre.
Or par une telle renonciation, la rupture de l’égalité pourrait être voulue,
notamment lorsque les anciens actionnaires estiment que les faveurs consenties aux
nouveaux souscripteurs contribuent au développement de la société et à
l’enrichissement collectif ; l’intérêt individuel de l’actionnaire étant sacrifié au
bénéfice de l’intérêt général de l’entité sociétaire.
Seulement, la renonciation à la protection légale doit être clairement et
librement consentie. Il ne faudrait pas cependant que le consentement des
renonçants soit vicié par une absence ou une insuffisance d’informations. Rien
n’exclut d’ailleurs que cette décision individuelle puisse tourner au détriment de
leurs intérêts, sachant bien que la renonciation, même qu’elle soit volontaire,
constitue tout de même une privation d’un droit essentiel, au même titre que la
suppression par décision collective de l’assemblée générale. Le résultat de la
privation est le même. Pour cette raison, des mesures de protection des actionnaires
renonçants s’avèrent nécessaires.
Toutefois, même si une rupture d'égalité est démontrée, il paraît difficile d'en
faire le fondement d'une éventuelle annulation, dès lors que l'opération contribue au
raffermissement de la situation sociale.
En revanche, lorsque la survie de l’entreprise n’est pas en jeu, les actionnaires
minoritaires peuvent avoir intérêt à combattre une restructuration sociétaire ayant
pour effet de diluer leurs droits, faire disparaître leurs actions et de porter atteinte à
leurs intérêts2.

B : Le risque d’exclusion des actionnaires minoritaires


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- Selon l’alinéa 2 de l’article 189 de la loi 17-95 sur les SA : « Les actionnaires peuvent renoncer à
titre individuel à leur droit préférentiel. ».
Restructurations du capital : le « coup d'accordéon », par Avocats PICOVSHI,
https://www.avocats-picovschi.com/, mis à jour le 04/03/2019.
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L’inconvénient majeur du coup d’accordéon sera le risque de dilution des
anciens associés au capital social. Cette technique pourrait avoir un impact sur les
minoritaires en ce que l’annulation de leurs actions pourrait aboutir à leur exclusion
de la société1, notamment s’ils n’auraient pas la possibilité de participer à
l’augmentation de capital qui suit faute de moyens financiers 2, ou si les majoritaires
décident de supprimer le droit préférentiel de souscription, afin d’empêcher les
minoritaires de souscrire. Il sera possible d’éviter une telle dissolution en prévoyant
au préalable des droits préférentiels de souscription au profit des associés3.
195
En effet, deux hypothèses sont envisageables à propos de l'exclusion suite à un
coup d'accordéon, selon que l'opération est réalisée avec ou sans maintien du droit
préférentiel de souscription. Si ladite opération est réalisée avec maintien du droit
préférentiel de souscription à l'augmentation du capital, les associés demeurent dans
la société tant qu'ils n'ont pas renoncé audit droit4. Par contre si le droit préférentiel
de souscription est supprimé, les anciens actionnaires risquent de se trouver exclus
de la société contre leur gré5, sinon il y aurait une augmentation de leurs
engagements.
En fait, la souscription des actions nouvelles est habituellement réservée à ceux
qui ont accepté d’apporter leur concours financier pour le rétablissement de la
situation de la société, d’où suppression en leur faveur du droit préférentiel de
souscription6.
De toute manière, que ce soit par suppression collective par l’assemblée ou
renonciation individuelle, le choix n’est pas offert aux actionnaires : être exclu ou
souscrire à l’augmentation, telle est l'alternative. Or, le montant de l'augmentation
de capital, qui forme la deuxième étape du coup d'accordéon, est souvent si élevé
qu'il est interdit pratiquement aux actionnaires de participer de manière effective à
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- A cet égard, on a pu qualifier le coup d'accordéon de « coup de force », J.P. CHAZAL et Y.
REINHARD, note sous Versailles, 20 mai 1999, RTD com. 2000, p. 962.
- Annulation d’un coup d’accordéon et droits des minoritaires, Fiches pratiques,
https://www.action-conseils.com/fiches pratiques/lachs-Infos/, publié le 15/03/2017, consulté le
29/11/2020.
- Maxence PERRIN Avocat à DIJON en droit des affaires : « Capitaux propres inférieurs à la
moitié du capital social Diminution/ augmentation : une opération en deus temps », publié le
01/04/2018 - Mis à jour le 05/07/2018, https://www.maxenceperrinavocatdijon.fr/, consulté le
12/12/2020.
-Alain COURET, Le développement du droit préférentiel de souscription de l'actionnaire en droit
comparé, Revue des sociétés 1979, p. 505.
A. Fauchon, Quand l'accordéoniste joue faux, Bull. Joly, 1998, p. 303.
- P. DIDIER et Ph. DIDIER, Les sociétés commerciales, op. cit., p. 181.

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on des fonds propres et consacre de facto leur éviction. Sur ce, il pourrait sembler
logique que le maintien du droit préférentiel de souscription lors de l’augmentation
de capital suivant cette réduction soit considéré comme une condition de validité de
l’opération1.
Pourtant, la suppression du droit préférentiel est possible, quand bien même il
serait le seul droit qui subsiste à l'actionnaire. Cette solution permet ainsi à
l'investisseur qui vient au secours d'une société en difficulté de participer à
l'augmentation de capital à laquelle il a souscrit pour obtenir le contrôle.
On ne peut pas nier que la suppression d’un droit aussi important présente un
196
coût certain pour l’actionnaire, qu’il ne doit normalement supporter qu’en
l contrepartie de la préservation d’un intérêt direct ou indirect, à travers la société,
' notamment lorsque celle-ci est en difficulté financière et que son sauvetage passe
o par une prise de participation, généralement majoritaire. Il s’agit d’un manque à
p gagner pour l’actionnaire à double titre. Non seulement ce dernier est privé
é d’exercer un droit qui a une valeur financière, mais également et surtout de
r maintenir l’importance de sa participation à moindre coût.
a Pire encore, les actionnaires minoritaires risquent de se trouver dans
t l’impossibilité de s’y opposer dans le cas où ils ne disposent pas de la minorité de
i blocage à l’AGE. Ils pourraient de trouver alors évincés de la société sans pouvoir
o participer à l’augmentation de capital corrélative.
n Face à ces constats alarmistes, on ne peut que partager la remarque de Michel
GERMAIN : « voici le droit fondamental des actionnaires à faire partie de la
d société qui vole en éclats. Voici les actionnaires exclus »2.
e Il ne reste aux actionnaires lésés qu’arguer seulement qu’ils avaient été exclus
de façon irrégulière de la société, au motif que la suppression de leur droit
r préférentiel de souscription avait porté atteinte à leurs intérêts et qu’ils avaient subi
e une expropriation illicite.
c Pour ces considérations, il est impératif de justifier aux yeux des actionnaires
o l’intérêt qu’ils ont à abandonner un droit primordial au profit d’autrui.
n
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s - Selon l’alinéa 1er de l’article 189 de la loi 17-95 sur les SA : « Les actionnaires ont un droit de
t préférence à la souscription des actions nouvelles de numéraire, proportionnellement au nombre
i d'actions qu'ils possèdent. Toute clause contraire est réputée non écrite. Pendant la durée de la
souscription, ce droit est négociable ou cessible dans les mêmes conditions que l'action elle-
t même. ».
u - M. GERMAIN : « Le capital de la société commerciale », in L'influence du droit communautaire
t sur le droit des affaires en France, Colloque de Deau ville, Rev. juris. com., n° spécial, novembre
1987, p. 31.
i
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Dans ce sens, la cour de cassation française avait clairement affirmé, dans son
fameux arrêt USINOR, la licéité du coup d’accordéon, en l’absence de droit
préférentiel de souscription au profit des anciens actionnaires 1, dès lors que
l’unique dessein de l’opération était d’assurer la survie de la société.
Par ailleurs, une autre difficulté juridique apparait lorsque l’augmentation de
capital est réalisée avec un investisseur extérieur. Dans ce cas, certains actionnaires
devront réduire leur participation en acceptant de renoncer à tout ou partie de leur
droit préférentiel de souscription2. Mais ce qui est inquiétant ici c’est que la
197
transmission de l'entreprise audit tiers repreneur aurait souvent pour effet l’éviction
des anciens actionnaires3.
Pourtant, certaines décisions jurisprudentielles françaises étaient favorables à la
réservation de l'augmentation du capital à un tiers et à l'exclusion de tous les
actionnaires. Ainsi, dans un arrêt du 2 décembre 1998, la Cour d'appel de
Besançon4 avait jugé valable un coup d'accordéon opéré avec suppression du droit
préférentiel de souscription de tous les actionnaires.
Dans le même ordre d’idées, la Cour de cassation française s'était prononcée,
dans un arrêt du 18 juin 20025, sur la validité du coup d'accordéon pour lequel
l'augmentation du capital était réservée à un tiers par suppression du droit
préférentiel des actionnaires. D'après cette jurisprudence, la suppression du droit
préférentiel de souscription avait pour objet d’assurer la pérennité de l’entreprise et
n'avait pas porté atteinte à l'intérêt commun des associés (et notamment des
associés minoritaires). En l’espèce, l'opération n'avait pas lésé les actionnaires, car
compte tenu de la situation, un dépôt de bilan était l’alternative, et les actionnaires
minoritaires, d’une façon ou d’une autre, auraient eu une situation identique.

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- La validité d’une réduction du capital à zéro avec suppression du droit préférentiel de
souscription l’augmentation a été affirmée à l’occasion de l’affaire l’Amy : Cass. com., 18 juin
2002, Dalloz 2002, p. 32650.
- Laurent DUFOUR, Le coup d’accordéon pour restructurer le capital social d’une entreprise, le
05/08/2020, www.leblogdudirigeant.com/, consulté le 03/12/2020.
- www.notis-consulting.net/, consulté le 02/12/2020.
-CA Besançon (ch. com.), 2 décembre 1998, Revue des sociétés 1999, p. 362, note Benoît
LEBARS. Sur cet arrêt, v. également A. FAUCHON, « La validité de l'opération-accordéon
encore renforcée, Bull. Joly 1999, p. 943.
Cass. com. 18 juin 2002, Bull. 2002 IV, n° 108, p. 116.
tal social revêt un aspect d’ordre interne, qui relève du caractère irrévocable de la
quote-part de l’actionnaire ; cette irrévocabilité1 est sanctionnée par la théorie des
droits propres de l’actionnaire, et techniquement par l’interdiction d’augmenter les
engagements de ce dernier. Cela renvoie au principe selon lequel tout associé a le
droit de rester dans la société et ne peut en être exclu, ni contraint de céder ses parts
ou actions contre son gré, sauf si la loi ou les statuts en disposent autrement2.
De toute manière, force est de constater qu’aussi bien la phase d’augmentation
du capital que celle de sa réduction sont drastiques et forcément douloureuses pour
les actionnaires, notamment les minoritaires.
198
Toute l’inquiétude provient du fait que cette pratique du coup d’accordéon qui
P doit correspondre normalement à l’obligation des actionnaires de contribuer aux
a pertes sociales et sauvegarder une société en difficulté financière, pourrait se
r convertir en une manipulation d’expropriation illégale et un moyen d’éviction, d’où
a devient-elle source de contestations et passible par conséquent de sanctions
i juridiques.3
l A priori, la validité de cette opération financière peut paraître fragile, tant elle
l heurte deux principes fondamentaux du droit des sociétés : l'interdiction
e d'augmenter les engagements des actionnaires, et le droit de ceux-ci de ne pas être
u exclus de la société contre leur gré.
r Voici pourquoi elle est à mener avec le plus grand soin et sans nul doute avec
s les conseils de professionnels spécialisés en la matière 4. Cette technique financière
, a donné lieu à un contentieux nourri et croissant au fil des années, émanant bien
p souvent d’actionnaires minoritaires qui s’estiment lésés par des décisions qu’ils
u jugent contraires à leurs intérêts financiers. A ce sujet, l'une des principales
i questions qui a occupé la jurisprudence est celle du respect des droits des associés,
s notamment les minoritaires lors de cette opération.
q La jurisprudence française était riche en la matière, dans l’objectif de s'assurer
u que le coup d'accordéon ne s'accompagne pas d'un abus de majorité et ne traduit pas
e
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importe que cette irrévocabilité soit liée à l’aspect contractuel ou au caractère institutionnel
l de la société, et particulièrement la société anonyme.
e - Cass. com., 12 Mars 1996, Revue des Sociétés, p. 554.
-Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se faire accompagner
c par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/, consulté le 20/ 12/ 2020.
-Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se faire accompagner
a
par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/, consulté le 20/ 12/ 2020.
p
i
RERJ –N°7 7‫ العدد‬2021 ‫المجلة اإللكترونية أللبحاث القانونية‬
simplement la volonté d'éliminer les minoritaires. C'est ainsi que la Cour de
Versailles a jugé, dans un arrêt du 20 mai 1999, qu'une telle opération est licite
lorsqu'elle est justifiée par l'intérêt de la société « à la condition qu'elle ne constitue
pas un abus de majorité. »1.
Dans ce cas d’espèce, la cour avait confirmé que les actionnaires pouvaient
légalement être exclus de fait de la société, car ne disposant pas des liquidités
nécessaires pour bénéficier de leur droit préférentiel de souscription, et que la
survie de la société dépendait de la mesure de réduction du capital à zéro2.
199
Plusieurs années plus tard, l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 26 juin 2012
était une nouvelle manifestation de cette analyse de fait. La dite cour a jugé qu’une
opération de « coup d’accordéon », alors même qu’elle était réalisée avec maintien
du droit préférentiel de souscription au profit des anciens actionnaires, pouvait
néanmoins relever d’une fraude de l’actionnaire majoritaire.
Dans la lignée de cette jurisprudence, la cour de cassation française retenait,
dans un arrêt du 16 avril 2013, le caractère frauduleux d’une augmentation de
capital visant à reconstituer les capitaux propres de la société, lorsqu’elle est
décidée de manière précipitée et assortie d’une prime d’émission non justifiée par
la situation de la société et de conditions mettant les associés minoritaires dans
l'impossibilité d'y souscrire, tel qu’un bref délai de souscription3.
De manière plus générale, si une opération sur le capital social est utilisée à la
seule fin d’exclure des actionnaires, cette dernière pourra être annulée. A l’inverse,
les actionnaires minoritaires ne doivent pas porter préjudice à la société en ne
recherchant que leurs propres intérêts.
En tous cas, le juge doit rechercher la pesée des intérêts en présence, une sorte
de bilan coût-avantages pour la société et pour les associés4.
Malgré le risque existant, cette perte de droits causée par l’accordéon sociétaire
reste plus avantageuse que la dissolution de la société (et sa possible reprise lors de
sa liquidation par le tribunal de commerce), mais elle demeure toujours difficile à
accepter.

‫ـ ــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ‬
- CA Versailles, 20 mai 1999 : Bull. Joly, 2000, note S. SYLVESTRE- TOUVIN, p. 190.
- Op. cit.
- Cass. com. 16-4-2013 n° 09-10.583 F-D : RJDA 7/13, n° 641, p. 55.
- Avocats PICOVSHI : « Restructurations du capital : le «coup d'accordéon», https://www.avocats-
picovschi.com/, mis à jour le 04/03/2019.
ISSN:7476-2605 ‫ردمـد‬
RERJ –N°7 7‫ العدد‬2021 ‫المجلة اإللكترونية أللبحاث القانونية‬
La Cour de cassation française, dans un arrêt récent du 7 mai 20191, donne
une nouvelle illustration des voies d’actions offertes à un minoritaire qui subi un
coup d’accordéon2. La solution apportée par cette jurisprudence permet à la fois de
valider le coup d’accordéon, nécessaire à la survie de l’entreprise, et de respecter
les droits des minoritaires.
Selon la majorité des décisions, peut-on le constater, le coup d'accordéon n'est
valable que si les actionnaires antérieurs à la réduction du capital se voient
reconnaître un droit préférentiel de souscription à l'augmentation corrélative, de
200
telle sorte qu'ils puissent échapper à la valse.

II : La nécessité d’une règlementation protectrice


des actionnaires dans le coup d’accordéon
Puisque l’opération du coup d’accordéon est une technique financière qui
présente un grand avantage dans la recapitalisation et le renflouement des
entreprises, l’environnement sociétaire marocain n’est pas resté réticent eu égard à
cette opération (A).
Bien que le législateur marocain ne règlemente pas expressément cette
opération, il confie aux commissaires aux comptes la tâche importante de contrôler
les deux variations du capital (réduction et augmentation) qui la fondent (B), en
raison des problèmes financiers accrus qu’elle suscitera dans le milieu des
actionnaires.
A: L’émergence de la pratique du coup d’accordéon dans
le milieu sociétaire marocain
Technique financière ignorée par le législateur marocain, le coup d’accordéon
a vu le jour sur le plan de la pratique sociétaire pour la première fois au Maroc par
le biais du groupe américain de sécurité et de surveillance des biens et des
personnes « Brink’s Inc », qui a procédé à la restructuration du haut de bilan de sa
filiale marocaine3.
En effet, Brink’s Maroc dont la création remonte à 1999, a « subir » un coup
d’accordéon destiné à nettoyer le passif des pertes cumulées au titre des exercices
‫ـ ــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ‬
- Un coup d’accordéon annulé pour fraude aux droits de l’associé minoritaire, Mémento Société
commerciales n° 52162, Cass. com. 7-5-2019 n° 17-18.785 F-D, Editions Francis Lefebvre.
-Arnaud BURG EDOUARD DELFOUR : « La protection des minoritaires lors d’un coup
d’accordéon : le pacte d’associés », OPTION FINANCE - DS Avocats, 21 FÉVRIER 2020.
- Coup d’accordéon chez Brink’s Maroc, CHALLENGE, 17 MARS 2017, consulté le 28/11/2020.

ISSN:7476-2605 ‫ردمـد‬
antérieurs. La technique en question s’est matérialisée par une opération de
réduction de capital de 27,7 millions de DH ayant ramené le capital social à 23,2
millions de DH, laquelle a été suivie immédiatement par une recapitalisation de
29,5 millions de DH entièrement souscrite par la maison mère directe Brink’s
France et qui hisse, au passage, le capital à 52,6 millions de DH.
Il faut dire que cette entité spécialisée dans le transport et convoyage de
fonds avait massivement investi au cours des cinq dernières années dans les
201 ressources humaines, la flotte de véhicules blindés, les équipements tels les
systèmes de comptage et de tri et les infrastructures, notamment pour une meilleure
couverture du territoire national avec une présence à Marrakech, Agadir, Fès,
Nador, Ouarzazate, Rabat et Tanger. L’objectif de ce plan de développement a été
de gagner des parts de marché face à l’hégémonie du leader G4S, qui s’accapare
plus de 50% d’un marché du convoyage de fonds estimé à plus de 400 millions de
DH, et qui compte de plus en plus de nouveaux clients en dehors du secteur
financier. Il fut le premier à externaliser cette prestation il y a une vingtaine
d’années.
A titre de précision, signalons que le groupe Brink’s Inc s’était départi de
l’activité de gardiennage (sécurité de biens et des sites) qu’il exerçait au Maroc à
travers Brink’s Maroc Guarding en revendant 100% du capital en 2013 au suisse
Securitas. Selon certaines rumeurs, l’activité de convoyage portée par Brink’s
Maroc viendrait bientôt parachever le désengagement total de la maison mère du
Maroc. Le coup d’accordéon imprimé à cette filiale en serait-il un préalable.
En effet, si la doctrine française a largement admis la licéité de cette opération
capitalistique et la jurisprudence française a élaboré une construction solide en sa
faveur ; il est légitime de se demander à présent comment ce mécanisme financier
serait-il appréhendé par la doctrine marocaine, et quelle serait la position de notre
jurisprudence au regard de cette technique nouvellement pratiquée dans le milieu
des entreprises au Maroc ?
Le législateur marocain garderait-il son silence sur cette opération malgré
qu’elle ait vu le jour sur le terrain de la pratique sociétaire marocaine, en
engendrant un échec anticipé du processus de recapitalisation des sociétés en
difficulté ? Ou bien l’émergence de cette technique serait-elle à même à provoquer
son enthousiasme afin de produire une règlementation moderne et adéquate, qui
constituerait une référence légale solide en cas de problèmes juridiques suscités par
le coup d’accordéon dans l’environnement entrepreneurial marocain ?
En tout état de cause, afin de s'assurer que les objectifs initiaux du
déclenchement de cette opération financière soient atteints, et d'appréhender au
mieux les pièges de la mise en œuvre des recours possibles en cette matière,
l’intervention d’un expert averti serait d’une importance cruciale dans le contrôle
de la préservation des droits des actionnaires à cette occasion.

D’ailleurs c’est dans l’objectif de contrôler la régularité des opérations de


recapitalisation et d’ôter les soupçons des actionnaires qui s’estiment lésés à cette
202 occasion, que le législateur a confié à l’auditeur légal la mission de vérifier que les
variations de capital s’opèrent dans des conditions régulières et que les formalités
prescrites par la loi sont respectées.

B : L’intervention du commissaire aux comptes : un rôle


protecteur mais entaché de complexité
La place éminente du commissaire aux comptes, observateur éclairé des
affaires sociales et doté d’une indépendance vis-à-vis des organes dirigeants, a
incité le législateur à le mettre au premier rang pour intervenir en cas de recours par
les sociétés par actions aux vicissitudes du capital social.

Lors de ces opérations extraordinaires, c’est le risque accru d’atteinte aux


droits des actionnaires qui va donner un fondement et une logique à l’intervention
des commissaires aux comptes. L’objectif principal consiste à défendre les intérêts
des actionnaires dans les augmentations de capital qui portent le risque de diluer la
participation des actionnaires préexistants, ainsi que dans les réductions dont les
effets peuvent aller jusqu’à l’exclusion des actionnaires minoritaires.

Le rôle de l’auditeur légal est défini par l’alinéa 2 de l’article 211 de la loi 17-
95, selon lequel: « L'assemblée statue sur le rapport du ou des commissaires aux
comptes qui font connaître leur appréciation sur les causes et conditions de la
réduction.». Cette disposition paraît excellente dans son principe ; elle s’inscrit
parmi les différentes mesures tendant à prévenir les abus de majorité, au lieu de se
borner à en limiter les conséquences une fois qu’ils ont été commis.

Le respect de l’égalité des actionnaires existants constitue la principale


contrainte des opérations sur le capital social. La vérification de cette règle est
inhérente à la démarche du commissaire aux comptes, puisque tout au long de sa
mission dans la société anonyme, celui-ci doit être attentif au risque de rupture de
l’égalité.
Intervenant obligé dans le processus de décisions portant sur le capital social, il
sera au premier rang pour relever les atteintes à cette égalité1.
Il est vrai que l’auditeur légal n’a pas à faire un contrôle spécialement orienté
vers le respect de l’égalité des actionnaires à l’occasion de cette opération, mais il
doit en permanence, à l’occasion de l’exercice de ses autres contrôles et
vérifications, avoir cet objectif présent à l’esprit.
Or, la loi ne le charge pas de mettre en œuvre des procédures spécifiques pour
détecter les cas de rupture. S’il acquiert la conviction que l’égalité entre les
203
actionnaires n’a pas été respectée, il doit s’entretenir avec les dirigeants de la
société anonyme et signaler cette irrégularité à l’assemblée générale2.
Dans le cadre de cette opération, compte tenu des libertés prises par le
législateur avec le principe même d’égalité entre les actionnaires, l’auditeur légal
n’a pas à veiller à l’égalité absolue, mais seulement à l’absence de rupture d’égalité
prohibée par la loi3. C’est une mission très intéressante qui sollicite de sa part une
grande vigilance, afin d’assurer un contrôle efficace de l’opération.
Le rôle du commissaire aux comptes sera principalement d’ôter les soupçons
des minoritaires qui estiment que l’opération en question nuit à leurs intérêts, et qui
sont enclins à suspecter les dirigeants de méconnaître leurs intérêts au profit des
actionnaires majoritaires. A cet égard, l’intervention de ces professionnels évitera
toute discrimination et tout abus lors des opérations de modification du capital
social.
Pour atteindre cet objectif, ils doivent mener un contrôle rigoureux de
l’opération réduction-augmentation, afin de s’assurer sinon qu’il ait bien une prise
en considération des intérêts en présence et qu’il n’y ait pas de volonté de nuire aux
petits actionnaires par la réalisation du coup d’accordéon. Ainsi, toute réduction de
capital à zéro entrainant la suppression des actions existantes ne pourra être votée
qu’au vu du rapport du commissaire aux comptes, document qui doit être porté à la
connaissance de l’assemblée générale qui se prononcera sur l’opération.
L’intervention de l’auditeur légal dans ce cadre est double : il doit d’abord
s’assurer que la réduction du capital a été réalisée de la manière la plus propre à
faire respecter l’égalité entre les actionnaires, qui doivent tous subir un sort

‫ـ ــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ‬
D. Langé : « Commissaires aux comptes », J.-CL. Sociétés, Fasc. 134-20, n° 88, p. 17.
Mémento Lefebvre, Audit et Commissariat aux comptes, Guide de l’auditeur et de l’audité,
2009- 2010, n° 56825, p. 898.
D. Langé : « Commissaires aux comptes », J.- Cl. Sociétés, Fasc. 134-20, n° 97, p. 18.
commun. Plus concrètement, il vérifie que les causes et les conditions de
l’opération sont régulières et conformes aux dispositions légales.
Sa diligence au stade de l’augmentation de capital, consiste à protéger les
anciens actionnaires dont le droit préférentiel de souscription a été supprimé1.
Selon les articles 209 et 211 de la loi 17-95 telle qu’elle a été modifiée et
complétée par la loi 20-05 : « la réduction du capital est décidée par l'assemblée
générale extraordinaire sur le vu d'un rapport des commissaires aux comptes qui
font connaître leur appréciation sur les causes et les conditions de l’opération.».
204
L’auditeur légal fait état de son contrôle dans son rapport spécial, établi à
l’intention des actionnaires, à travers lequel il vise à éclairer ceux-ci sur toute
atteinte éventuelle à leurs droits, et pour que l’assemblée puisse se prononcer sur les
opérations en question en pleine connaissance de cause. Il précise dans son rapport
spécial à l’assemblée les raisons de l’opération envisagée, et souligne que cette
dernière est tout à fait loin de porter atteinte à l’égalité des actionnaires2.
Lorsque le commissaire aux comptes contrôle le respect de l’égalité des
actionnaires, il veille au respect de la situation collective, à l’absence d’abus de
majorité. Son intervention dans ce cadre reste cohérente avec l’ensemble de sa
mission. Ce qui lui permet d’être le vigil de l’abus de majorité.
Dans l’objectif de faciliter un accomplissement utile et efficace de la mission
du commissaire aux comptes, et dans un souci d’information et de protection des
actionnaires, la loi 17-95 dans son article 211 impose que le projet de réduction de
capital social doit être communiqué au commissaire dans un délai suffisant, pour
que celui-ci puisse établir son rapport en temps opportun ; ce délai est de quarante
cinq jours au moins avant la réunion de l’assemblée générale devant statuer sur
l’opération en question3.
Signalons que cette communication participe de la validité de l’opération,
puisque c’est l’assemblée générale des actionnaires qui a le pouvoir de se prononcer
sur la réduction de capital envisagée, et ce sont les actionnaires qui sont les
premiers à subir toute conséquence de l’opération. Le résultat de leur vote dépend
largement de la lecture de ce document.
Par conséquent, un actionnaire non informé à cause de l’absence du rapport du
commissaire aux comptes, n’aura aucun moyen de voir comblée son ignorance, et
ne peut donc émettre un vote éclairé4.
‫ـ ــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ‬
- S. Sylvestre-Touvin, Le coup d’accordéon ou les vicissitudes de capital, PUAM, 2003, p. 279.
D. Langé : « Commissaires aux comptes », J.-CL. Sociétés, Fasc. 134-20, n° 117, p. 21.
- Mémento Lefebvre, Audit et commissariat aux comptes, 2009-2010, n° 57700, p. 923.
A. Fauchon, Quand l’accordéoniste joue faux ?, Bull. Joly, 1998, p. 303.
Par ailleurs, une remarque importante nous interpelle dans ce contexte
relativement au rôle qui aurait dû être attribué au commissaire aux comptes en cas
de renonciation par les actionnaires à leurs droits. Si la loi ne le charge pas
d’établir, dans ce cadre, un rapport particulier à l’intention de l’assemblée générale,
il serait souhaitable pour pallier justement ce silence de la loi qu’une norme
professionnelle lui attribue la diligence de vérifier plus ou moins les informations
spécifiques à la renonciation à l’égalité et le respect des conditions légales de cette
renonciation.
205
Le contrôle effectué par l’auditeur légal dans ce cadre ne serait pas sans utilité
pour les actionnaires puisque, à travers le contrôle de la légalité de la renonciation,
ce professionnel contribuerait au respect du principe fondamental de l’égalité des
actionnaires.
Toutefois, cette exigence pour l’auditeur légal de contrôler le respect de
l’égalité de traitement des actionnaires est d’une compréhension un peu difficile,
dans la mesure où, en même temps, toute immixtion dans la gestion de la société
anonyme contrôlée lui est interdite. Or en rédigeant son rapport sur le projet de
réduction de capital, le commissaire aux comptes fait apparaître son appréciation
personnelle sur les causes et les conditions de l’opération. Il peut, si nécessaire,
critiquer la manière dont l’opération se réalise, et contester même les motifs
invoqués. Dans ce sens, on peut se demander comment le commissaire aux comptes
pourrait-il accomplir sa mission avec pertinence et efficacité, tout en respectant la
limite légale qui lui est faite ?
Ce frein aux diligences de l’auditeur légal dans ce contexte ne serait-il pas de
nature à impacter le but de protection des droits des actionnaires dans la variation
de capital en question ?
En fait, il s’agit d’un cas exceptionnel dans lequel la mission de l’auditeur légal
peut tendre vers une appréciation de l’opportunité, proche de l’immixtion dans la
gestion. Cette tolérance est justifiée par le souci manifesté par le législateur de
veiller à ce que les actionnaires soient correctement et suffisamment informés des
causes qui ont poussé la société à décider la réalisation d’une opération aussi
importante, et des conditions dans lesquelles celle-ci se réalise, avant que
l’assemblée n’ait à prendre sa décision d’approbation.

‫ـــــــــــــــــــــــــــــــ‬.. .
Conclusion

« L’opération-accordéon » est une opération séduisante. La réduction du


capital à zéro d’une société qui a perdu la totalité de son actif net, est sans nul doute
l’instrument idéal pour son refinancement. La question qui était préoccupante était
celle de s’assurer que le coup d'accordéon n’était pas un moyen détourné utilisé par
les majoritaires afin d'exclure les minoritaires. Ceci étant dit, la justification
majeure du coup d’accordéon, dans la majorité des décisions jurisprudentielles reste
inhérente, d’une manière générale, à l’intérêt social et l’intérêt commun des
206 actionnaires, en l’absence de toute intention frauduleuse et loin de toute rupture de
l’égalité.
Cela laisse comprendre que même si cette opération a un impact certain sur la
situation des actionnaires, ses conséquences graves peuvent être justifiées par
l’intérêt social et par la nécessité d’assurer la survie de la société, qui ne pourra être
que bénéfique pour les actionnaires.
Toutefois, malgré les justifications jurisprudentielles prononcées en faveur du
coup d’accordéon, l’accordéon sociétaire demeure bien un coup, et entraîne la valse
des actionnaires. Cela nécessiterait une intervention objective des commissaires aux
comptes afin de préserver l’égalité des actionnaires, et protéger leurs droits contre
toute lésion éventuelle.
En dépit de sa finalité financière intéressante, le coup d’accordéon reste une
opération capitalistique dont les conséquences pour les associés peuvent être à la
fois multiples et importantes. Or, si le coup d’accordéon est favorable pour la
société, il l’est en revanche moins à l’égard des associés qu’ils soient actuels ou
potentiels. Les premiers verront leurs actions disparaître du fait d’une réduction du
capital à zéro, et par conséquent une augmentation de leurs engagements en cas de
souscription à l’augmentation consécutive de capital, ou bien une exclusion
imposée dans le cas contraire. Par conséquent, peut-on douter d’une véritable
liberté de choix laissée aux actionnaires, du moment qu’ils se voient sacrifier leur
droit de rester dans la société afin d’en régulariser la situation déficitaire.
Dans tous les cas, ce préjudice causé aux actionnaires actuels n’est qu’une
conséquence de leur contribution aux pertes. Bien que la licéité de l’opération ne
soit plus à démontrer, son régime suscite encore des difficultés. Peut-être les
prochaines études, accompagnées espérons d’une intervention de la part du
législateur à travers une règlementation expresse de la technique du coup
d’accordéon, pourraient aider à trouver des solutions aux problèmes juridiques déjà
soulevés.
Au total, l'intérêt de la société peut être recherché au détriment de celui des
associés dont ils sont membres. C'est, d'ailleurs, l'une des conséquences de
l'appartenance de l'associé à la société qui justifie de privilégier l'intérêt de celle-ci
sur les intérêts individuels de ses membres.
Références bibliographiques

Ouvrages
 -Mémento Lefebvre, Audit et Commissariat aux comptes, Guide de l’auditeur
et de l’audité, 2009- 2010, n° 56825.
 -P. DIDIER et Ph. DIDIER, Les sociétés commerciales, Tome 2, éd.
207 Economica, 2011.
 -Y. De CORDT et G. HORSMANS, L’égalité entre actionnaires, éd.
Bruylant, 2004.
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capital, Presses universitaires d’Aix-Marseille 3, 2003.

Jurisclasseurs et périodiques

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 -S. DANA-DEMARET : « Capital social », Répertoire Sociétés Dalloz 2009,
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 -Mémento Lefebvre, Audit et commissariat aux comptes, 2009-2010.
 -J. DEVEZE, A. COURET et G. HIRIGOEN, Lamy Droit de financement,
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 -Mémento Société commerciales n° 52162, « Un coup d’accordéon annulé
pour fraude aux droits de l’associé minoritaire », Cass. com. 7-5-2019 n°
17-18.785 F-D, Editions Francis Lefebvre.

Articles, Revues et Mémoires


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l'actionnaire en droit comparé, Revue des sociétés 1979.
 -A. FAUCHON, Quand l'accordéoniste joue faux, Bull. Joly, 1998.
 -A. FAUCHON, « La validité de l'opération-accordéon encore renforcée,
Bull. Joly 1999.
 -Arnaud BURG EDOUARD DELFOUR : « La protection des minoritaires
lors d’un coup d’accordéon : le pacte d’associés », OPTION FINANCE - 21
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 -G. LESGUILLIER : « Réduction du capital social », Joly Sociétés, VI°.
 - Islem OMRANI, La réduction du capital social à zéro, mémoire pour
l'obtention du DEA en droit des contrats et des investissements, Faculté de
Droit et des Sciences Politiques de Tunis, 2003-2004.
 -J.P. CHAZAL et Y. REINHARD, note sous Versailles, 20 mai 1999, RTD com., 2000.
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Jurisprudence

-Cass. Com., 17 mai 1994, Revue des sociétés 1994, note S. DANA-DEMARET.
-Cass. com., 12 Mars 1996, Revue des Sociétés 1996.
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208 -CA Besançon (ch. com.), 2 décembre 1998, Revue des sociétés 1999, p. 362, note
Benoît LEBARS.
-Cass. Com, 18 juin 2002, Dalloz 2002.
-Cass. com. 16-4-2013, n° 09-10.583 F-D : RJDA 7/13.
- Cass. com. 7-5-2019, n° 17-18.785 F-D, Editions Francis Lefebvre.
Webographie
 -Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se
faire accompagner par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/.
- -Laurent DUFOUR, Le coup d’accordéon pour restructurer le capital

social d’une entreprise, le 05/08/2020, www.leblogdudirigeant.com/.


 -Avocats Picovschi : « Restructurations du capital : le « coup d'accordéon »,
https://www.avocats-picovschi.com/.
 -Coup d’accordéon chez Brink’s Maroc, CHALLENGE, 17 MARS 2017.

 -Maxence PERRIN, Avocat à DIJON en droit des affaires : « Capitaux propres inférieurs à la
moitié du capital social Diminution/ augmentation : une opération en deus temps »,
https://www.maxenceperrinavocatdijon.fr/.
 -Julien SAINT-FLOUR : « Coup d’accordéon, pourquoi est-il important de se
faire accompagner par un avocat ? », https://www.captaincontrat.com/.
 -« Peut-on exclure contre son gré un associé lors d'un "coup d'accordéon ? »,
(IMAVOCATS), https://www.fusacq.com/.
 -https://www.notis-consulting.net/.
 -https://www.maxenceperrinavocatdijon.fr/.
 -https://www.wikipedia.com/.

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