Vous êtes sur la page 1sur 17

International Journal of Advanced Research in Innovation, Management & Social Sciences

IJARMIS2
Volume 4, Issue 1 , February 2021.
www.ijarimss.org

La performance de Système de Santé Marocain et COVID-19 entre le système bismarckien et le


système beveridgien
Youssef Er-Rays 1*, Hamid Ait Lemqeddem1

1
Ibn Tofail University, Kenitra, Morocco.
*Corresponding Author: raysyoussef@gmail.com

ARTICLE INFO ABSTRACT

Received: October 2020 Dans ce document, nous examinons deux grands systèmes de santé issus de l’état
Accepted: January 2021 providence social durant la pandémie COVID-19, il s’agit d’une part les services de
Volume: 4 santé nationaux fondé par Beveridge (1948), D’autre part, le système de sécurité sociale
Issue: 1 fondé par Bismarck (1883).cette comparaison ne permet pas de savoir quel est le
meilleur système, mais d’enrichir une revue littérature en matière de typologie, les
KEYWORDS dépenses, accès aux soins, satisfaction des patients… .Cet article analyse les principaux
Système Bismarckien, Système composants de Système Santé Marocain et les axes prisent en compte pour améliorer la
Beveridgien, Performance de performance à travers le mode de financement, la gestion du Système national de
Système de Santé Marocain et santé et l’organisation de l’offre et la demande de soins
COVID-19.

1. Introduction

Les débats sur la performance des systèmes de santé sont devenus un sujet d’actualité, depuis la publication du rapport sur la
santé dans le monde 2000 (OMS, 2000) jusqu’à l’apparition la crise sanitaire COVID-19. Dès l’apparition de la pandémie de
maladie coronavirus 2019, le débat est maintenant en plein essor et au cœur de tous les événements actuels académiques et
professionnels nationales et internationaux. Cette crise fait apparaitre un mirage du régime mondial notamment la santé qu’a
sévi non seulement les pays en développement mais aussi les pays développés à travers la recrudescence remarquables des
inégalités, la transformation du classes moyens vers des classes marginalisés, qui nourrissent les inégalités de l’accès aux
services de la santé. Cette situation pénible renvois à une discussion urgente, profonde et bonne sur les problèmes liés à la
santé des femmes, décentralisation, durabilité, l’équité d'accès aux soins de santé, la santé maternelle et infantile, le
financement, les dépenses, l’organisation et l’efficience …. Les régimes de la santé des pays en développement sont
bouleversés par cette poussée sanitaire, ils sont déjà connus par leurs faiblesses et leurs défaillances. Ils sont généralement
fondé entre deux idéologies doctrines l’un Beverdgienne et l’autre Bismarckienne. Le modèle Bismarckienne est fondé à la fin
du XIXe siècle par le chancelier allemand Otto Von Bismarck (1815-1898), il renvois à des mécanismes de fonctionnement et
de financements basées sur le principe assurantiel, cette logique a été mise en œuvre en raison de mobilité syndicaux et les
protestations des ouvriers qu’ont pour but d’améliorer les conditions de travail. Ce modèle tient d’originalité par plusieurs
principes parmi lesquels, la protection obligatoire qui repose sur une cotisation financière des salariés et des patronats qui
prend la forme de cotisations sociales, il se caractérise par l’intervention de secteur privé en matière de la gestion des

1
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

assurances, des établissements des soins de la santé…. Alors que le modèle Beverdgienne est basé sur le principe assuranciels
qui est fondé par l’économiste William Beveridge (1879-1963). Il est basé sur trois grands principes, tout d’abord, le principe
universalité basé sur la couverture totale de la population, Puis le principe d’unité fondé sur l’intervention et la gestion du
système de la santé par l’état, enfin le principe d’uniformité qui se réalise par l’allocation des services de soins de la santé basé
seulement sur la notion du besoin de la santé des patients, il ne prend pas en considération la position financière ou sociétale
des individus.

Le système de la santé marocain fait partie intégrante de ces systèmes, il est actuellement soumis aux pressions de la
mondialisation comme d’autre système. Il a été fondé en 1959 sur la base d’un régime protectorat, une partie financé par
l’état destiné à la catégorie pauvre et vulnérable et d’autre partie financé par la cotisation des salariés public et privé sous
rigide des assurances public, semi-public et privé. Le régime de la santé au Maroc connaît plusieurs lacunes et carences depuis
son fondement, en effet, il y a une diversité des dysfonctionnements liées, d’une part a l’aspect réglementaire et législative
notamment à travers les lois régissent les métiers de la santé, les prestations de soins, la couverture sanitaire, la relation entre
patient et un établissement de la santé public ou privé,…. D’autre part, l’aspect économique lié à la qualité de soins de la santé
servis, le financement, la tarification, les charges supportées par les ménages, l’avidité des établissements privés qui ne
prennent en considération que l’aspect commerciale… etc. Et enfin l’aspect organisationnel qui se résume par l’absence de
contrôle de la gestion, manque de la bonne gouvernance, l’accessibilité, l’équité, la performance des différents centres
hospitaliers et les établissements de soins de la santé de bases publics et privés…etc. Il a vu plusieurs réformes de
l’indépendance à nos jours. Cela donne un changement de nature du système marocain de santé. Dans ce travail nous allons
étudier le système dans sa globalité en le comparant par apport d’autre système et essayer de lui accorder selon son
architecture institutionnelle et organisationnelle actuelle un cadre doctrinal cohérent. Cette présentation permet d’assimiler
les dessins d’un système de santé dans son ensemble et tirer les réflexions pesant de son évolution, notre recherche basée sur
une épistémologie constructive. D’ou la nécessité de poser plusieurs questions, parmi lesquelles : Agence National
d’Assurance de Maladie ; Assurance Privé ; Compte National de Santé ; Haut commissariat de Plan ; Institut National
d’Administration Sanitaire ; Initiative Nationale de Développement Humain ; L'Organisation de coopération et de
développement économiques ; Organisation Mondiale de Santé ; Organisation Nationale de Développement Humain ; Produit
Intérieur Brut ; Système National De Santé ; Système National Marocain ; Système de Sécurité Sociale ; Ministère de la santé.

➢ N'y a-t-il en effet pas de différences systématiques de santé résultat entre les systèmes bévérégdiens et bismarkiens
depuis l’independence jusqu’à la pandémie COVID 19 ?
➢ Les régimes bévérégdiens dépensent-ils réellement moins en soins de santé en % du PIB et par habitant et
maîtrisent-ils mieux les coûts?
2
IJAMRISS 4(1)

➢ La population des modèles bismarkiens est-elle plus satisfaite sur son régime de prestation de soins de santé que
dans les modèles bévérégdiens?
➢ Comment notre système de santé affronte cette pandémie ? Quels impacts cette crise peut-elle avoir sur son
organisation et son efficience ? Peut-on assister à une transformation de notre système de santé dans le monde de l’après la
crise sanitaire Covid 19 ?

Pour ce faire, on a recours à des moteurs comme Scopus, Google Scholar, RecherchGate, Biomédical Central, Pubmed et
SciencesDirect … . Tout d’abord, Nous avons utilisé des données de séries chronologiques pour les pays de OMS entre 2000 et
2020, provenant de l’OCDE Data Health, de l’OMS Data et de la Banque Mondiale, qui concerne les deux indicateurs
importantes tel que les dépenses de la santé et espérance de vie à la naissance, qualifiés de pays SNS, SSS et AP. Puis, nous
avons analyse le Système de Santé Marocain (SSM) notamment le mode de financement, organisation l’offre et la demande de
soins, la couverture sociale à partir l’exploitation des études, des rapports, les articles, documents stratégiques :

Nous examinons tout d’abord une revue littératures sur les systèmes de santé entre le système bismarckien et le système
beveridgien. Puis, nous abordons la question de l’Etat providence et la pandémie COVID-19. Ensuite, nous traitons le système
national de la santé marocain notamment le financement, les dépenses et les informations sur le processus de
fonctionnement et de l’organisation pour comparer les prestations de soins et l’équité et l’accessibilité aux établissements de
santé. L’évolution de ces agrégats pourrait constituer un indicateur de la typologie du système marocain de santé.

2. Une revue littérature

Depuis l’apparition de l’industrie moderne en Europe, de nouveaux rapports sociaux, le paupérisme, les accidents de
travail ont émergé et se sont imposées, d’où l’intervention de l’Etat est devenu important pour assurer la sécurité sociale des
employés et leurs familles, cette intervention prend une variété terminologie État providence, État social, État incitateur, État
stratège (OLIVIER, 2014). Dès le bouleversement industriel, deux pensées sociaux sont nés l’un ’individualisme humaniste vient
de l’époque des Lumières et l’autre l’État providence prenant en compte les considérations collectives basé sur les dimensions
de solidarités. Les différentes expressions qui proposent de l’intervention publique dans un but est d’assurer la sécurité
sociale, dépendent chaque nation ou pays. Par exemple, en France, le concept est utilisé comme l’Etat providence. Alors
qu’en Allemand vient l’Etat social, l’Etat libre de Prusse considèrent que le rôle de l’Etat est un devoir social destiné à aider la
population en situation de précarité. Dès l’année 1881, Bismarck développe un régime de sécurité sociale, non seulement
pour répandre aux protestations des employés et soutenir la paix sociale, mais aussi de consolider la puissance industrielle, c-
à-d, son intéressement est de mettre fin le désaccorde entre le travail et le capital.

Durant la grande crise des années trente, puis les crises des démocraties libérales, ensuite le contexte de la seconde
guerre mondiale ont permet une évolution d’une tout autre ampleur et la naissance des « Welfarestates » garantissant la

3
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

sécurité sociale pour tous, ce courant vise à assurer le bien-être social aussi bien pour les employés que pour toute la
population, ce qui différent au principe de l’Etat providence qui s’occupe principalement au risque social. Il revient à Beveridge
de dessiner les fondements généraux du mouvement social dans le fameux plan « Social insurance and allied services » (1942).
Sous la nouvelle conceptualisation par le courant keynésianisme, les orientations sociales notamment la santé sont de mieux
en mieux incorporées aux stratégies économiques.

Dès l’arrivée la crise stagflationniste des années 1970 ébranle la croyance dans les vertus des politiques macro-
économiques keynésiennes fait apparaitre des anomalies persistantes tels l'échec des objectifs économiques, la détérioration
de l'investissement productif…. Elle offre une fenêtre d'opportunités aux « outsiders » néo-libéraux (OMS, 2000), l’idée
néolibéral (Merrien, 2007) se façonne autour de deux principales piliers : le monétarisme, le libre-marché d’une part, la
destruction du syndicalisme et la remise en cause de l’Etat social, d’autre part. Leur théorie de base est la supériorité des
ajustements volontaires (volontarism) sur les ajustements collectifs (welfarism), les idées économiques néo-libérales (OCDE,
La réforme des régimes publics de pensions, 1988), mettant l'accent sur la nécessité de la dérégulation des circuits
économiques et des effets négatifs de l'Etat social sur la croissance économique.

Parmi les premières travaux de comparaisons concerne la typologie est inspiré de l’OCDE (1987), La typologie a émergé
d'une recherche dominée par les économistes pour trouver les meilleures solutions sur le fonctionnement interne des
systèmes de santé, aux problèmes communs (Freeman M., 2000), et pour classe les systèmes de santé en fonction des
variations de financement des soins de santé et des différences correspondantes dans l'offre de soins de santé entre trois
modèles de base du système de santé : le modèle d'assurance sociale obligatoire fondé par Bismarck, la couverture universelle
fait partie d'un système de sécurité sociale, les soins de santé sont financés par les cotisations de l'employeur et des employés,
par le biais de fonds d'assurance à but non lucratif, et la fourniture de soins de santé relève de la propriété publique ou privée,
dans le modèle du service national de santé fondé par Bevedge en 1942, se caractérise par une couverture universelle, par le
financement de la fiscalité générale et par la propriété publique et / ou le contrôle de la prestation des soins de santé. Enfin,
dans le modèle d'assurance privé, les soins de santé sont financés par des contributions individuelles et / ou par l'employeur,
et la prestation des soins de santé est principalement de propriété privée. Baldwin (1990, 2007), consacre dans son
comparaison internationale entre le système bismarckien et le système beveridgien 1, les types des états providences et le
programme de réforme «Troisième voie» en Grande-Bretagne et en Allemagne, dans laquelle il discute des obstacles à la
convergence des politiques de santé. Dans le même sens, D’autre auteurs comme Blank et ses collègues (2006) et (2013);
Ham, 1997; Scott, 2011 Wendt 2009; Rothgang et al., 2010 et 2013 , Marmor et al., 2012, Moran 1999 et 2000 ont analysé

1 from Beveridge back to Bismarck : the superannuation issue


4
IJAMRISS 4(1)

profondément la typologie et qui vise à mieux comprendre les conséquences des systèmes de santé, ainsi leurs institutions et
leurs organisations qui façonnent les système de santé. Par exemple, Rothgang et ses collègues, 2009 (Wendt, Frisina, &
Rothgang, 2009)et 2013 (Böhm, Schmid, Götze, Landwehr, & Rothgang, 2013 Dec)ont déduit dans leur typologie qui distingue
trois dimensions principales du système de santé: la réglementation, le financement et la fourniture de services, et trois types
d'acteurs: les acteurs étatiques, sociaux et privés, ils ont mis d’accord qu'il existe une relation hiérarchique entre les trois
dimensions, dirigée par les trois types, dont l’objective est de comparer chaque modèle qui sont en cinq pour eux :1) le service
national de santé, 2) l’assurance maladie nationale, 3 ) l’assurance maladie, 4) l’assurance maladie étatiste et 5) le système de
santé privé. Même chose pour Nadine et ses collègues (Reibling, Ariaans, & Wendt, 2019)ont développé une typologie (Cylus,
Papanicolas, & Smith, 2017) de cinq systèmes de santé en fonction de leurs caractéristiques, leurs modèles institutionnels de
financement et de prestation de services (Wendt C. , 2014): a) le type public orienté vers l’offre et les choix (France), b) le
programme axé sur la performance et les soins primaires type public (France), c) le système orienté règlement type
public (UK), d) les systèmes à faible offre et à faible type mixte de performance (Pologne) et e) le système d’alimentation et de
type privé orienté vers la performance (USA).

La comparaison entre ces deux types de modèle a été très répandue chez J.V. Zee et M. W. Kroneman (2007) (Zee &
Kroneman, Février 2007), qui ont examiné de leur étude que les systèmes nationaux obtiennent de meilleurs résultats sur les
taux de mortalité et l'espérance de vie globaux (après 1980). Pour la mortalité infantile, les taux ont convergé entre les deux
types de systèmes et depuis 1980, aucune différence n'a cessé d'exister. En revanche, Les systèmes d’assurances coûtent plus
cher et les systèmes nationaux ont une meilleure maîtrise des coûts. Tandis que, Les habitants des pays dotés de systèmes
d’assurances sont en moyenne nettement plus satisfaits que ceux des pays du national. En revanche, (USHER, 1976)., Zhang Y,
Baicker K, Newhouse JP,2010, Reibling N., 2010, Stolt R, Blomqvist P, Winblad U., 2011, Stoy V., 2014 et Plantenga J, Remery
C., 2017, Stéphane R. et al, (2003) (Rossignol & Taugourdeau, 2003), ces auteurs ont exploré que les dimension sociaux est
insuffisants en matière d’élaboration des politiques de système de santé, ce qui aggrave l’équité d’accès aux soins en terme
en termes de maîtrise des coûts, les taux de cotisation (Browning, 1975) optimaux, l’amélioration non seulement de la qualité
des soins mais aussi réduire les inégalité de revenu… etc. Par ailleurs, d’autres auteurs ont adopté des typologies différentes.
Titmuss opéra une distinction entre trois modèles (Titmuss, 1974) : 1) Modèle de politique sociale sur le bien-être résiduel où
la couverture médicale s’achète sur le marché ; 2) Industrial Achievement-Performance Model of Social Policy’’, la couverture
est offerte aux salariés. Enfin, 3) un ‘Institutional Redistributive Model of Social Policy’’, dans lequel les services sont
universelles. Il est basé sur les théories de l’effet du changement social sur l’économie, et vise en particulier la réduction des
inégalités. Parmi aussi les études comparatives dans les pays anglo-saxon, le travail de G. E. Andersen (1990) (Esping-
Andersen, The Three Worlds of Welfare Capitalism., 1990) (1999) (ESPING-ANDERSEN, 1999) représente une référence
majeure. Dans son analyse des systèmes de santé se caractérisent par les enjeux sociaux spécifiques qui se combinent aux
idées nouvelles pour donner lieu à trois combinaisons idéales ou régimes d’État-providence européens, ces combinaisons

5
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

repose sur deux concepts : celui de « démarchandisation » et celui de « système de stratification ». Cette comparaison permet
une répartition en trois formes fondamentales de l’État providence: le modèle libéral, le modèle social-démocrate et le
modèle conservateur corporatiste. « Le système réalise un grand degré de ‘démarchandisation’, lorsqu’il offre des prestations
à la population indépendamment de sa participation au marché » (MEROUANI, HAMMOUDA, & MOUDDEN, 2014, p. 112).

3. Méthodologie de la recherche

A ce stade nous avons analysé des systèmes de santé entre le régime Bismarckien et le régime Beveridgien, après avoir
vu une revue littérature sur les systèmes de santé, dont l’objectif de construire une vue globale des avancées scientifiques et
la méthodologie de recherche. Dans cette étude, le but principal est de repérer, discerner, d’évaluer et de résumer les
recherches scientifiques dans la perspective d’aborder une problématique sur la recherche de manière explicite.

Dans ce fait, nous avons adopté une revue littérature concernant les systèmes de santé entre la doctrine Bismarckienne
et la doctrine Beveridgienne des différents auteurs provient de plusieurs moteurs de recherches qui sont considérés comme
une référence conforme aux normes de qualité reconnues à l’échelle internationale et aux meilleures pratiques et qu’elles
intègrent les développements méthodologiques les plus récents, nous avons rassemblé les études publiées au moyen de
moteurs de recherche de données bibliographiques dans les domaines de la sécurité sociale, les système de santé,
l’organisation le système de la santé, les dépenses de la santé, espérance de vie, on a combiné tous ces mots clés dans un
cadre de Benchmarking entre le régime de Bismarckiet le régime de Beveridge.

Pour ce faire, on a recours à des moteurs comme Scopus, Google Scholar, RecherchGate, Biomédical Central, Pubmed
et SciencesDirect … . Ensuite, nous avons utilisé des données de séries chronologiques pour les pays de OMS entre 2000 et
2020, provenant de l’OCDE Data Health, de l’OMS Data et de la Banque Mondiale, qui concerne les deux indicateurs
importantes tel que les dépenses de la santé et espérance de vie à la naissance, qualifiés de pays SNS, SSS et AP. Enfin, nous
avons analyse le Système de Santé Marocain (SSM) notamment le mode de financement, organisation l’offre et la demande de
soins, la couverture sociale à partir l’exploitation des études, des rapports, les articles, documents stratégiques :

ANAM: Agence National d’Assurance de Maladie ; AP: Assurance Privé ; CNS: Compte National de Santé ; HCP: Haut
commissariat de Plan ; INAS: Institut National d’Administration Sanitaire ; INDH: Initiative Nationale de Développement
Humain ; OCDE : L'Organisation de coopération et de développement économiques
; OMS: Organisation Mondiale de Santé ; ONDH: Organisation Nationale de Développement Humain ; PIB: Produit Intérieur
Brut ; SNS : Système National De Santé ; SSM : Système National Marocain ; SSS: Système de Sécurité Sociale ; M.S : Ministère
de la santé.
6
IJAMRISS 4(1)

4. Discussion et Résultat
4.1. Discussion
4.1.1. L'Etat providence et COVID-19

Les études sur le système de santé au Maroc ne sont pas nombreuses, ce système se caractérise par trois phases :
précoloniale, postcoloniale et après l’indépendance ;

Précoloniale et postcoloniale : En général, La période de précoloniale se caractérise par un système de santé solidaire
soutenue par les sultans et financé par l’Etat de différents dynastie de selon la conjoncture politique, économique et sociale,
elle est bouleversée par le caractère religieux, on peut déduire que ce système relevé à un modèle semi-beveridgien. Tandis
que postcoloniale a connu même modèle, surtout dans la période des épidémies (1912-1938) de tel sorte que les
médecins, infirmiers et autres aides sanitaires soignaient en priorité la population française civile et militaire, mais également
les Marocains, en particulier les notables. Ceci a été une composante important pour arrêter la traditionnelle répulsion pour
tout ce qui venait des pays chrétiens. Ce système est financé par les recettes de l’agriculture, la pèche… . En revanche, durant
la Deuxième Guerre Mondiale, dite La période "creuse" (1939-1945), tous les efforts sont concentrés sur le front aussi bien
militaire que sanitaire, il y a eu également un arrêt total des constructions sanitaires. Juste après la guerre, il y avait un
décollage sanitaire (1946-1956) ou l'augmentation de l'investissement dans le domaine médical pris son route, un grand
nombre d'hôpitaux furent construits durant cette période, nombre de lits hospitaliers est passé de quelques centaines en 1912
à 14000. Le nombre de consultations annuelles pour "musulmans " qui était d'environ 3 millions en 1925, dépassait les 19
millions en 1955. Par ailleurs, le nombre de médecins qui n'était que de 200 en 1930 a atteint le chiffre de 1050 en 1955, cette
troisième de postcoloniale relève à un modèle beveridgien, destiné au français et toute la population marocain.

Après l’indépendance : A la veille de l’indépendance, le Maroc a préféré un système de santé où l’Etat (Belghiti Alaoui, 2006)
s’occupait de la production des soins et services, du financement, de la gestion des établissements et de la régulation du
secteur. L’objectif premier, voire fondamental, du système de santé étant l’amélioration de la santé de la population
marocaine; celle-ci a connu au cours des 50 dernières années une amélioration qui s’est traduite par l’augmentation de
l’espérance de vie à la naissance (76,5 ans vs de 47 ans), la diminution du taux brut de mortalité ( 5,5‰ vs de 19‰), la
diminution de la mortalité infantile (40 décès contre 118 pour 1000 naissances), infanto juvénile (47 décès contre 203 pour
1000 naissances vivantes) et de la mortalité maternelle (227 décès contre de 631 pour 100 000 naissances vivantes) et la
diminution, voire l’éradication, d’un certain nombre de maladies dont les maladies cibles de la vaccination.. L’analyse de la
charge de morbidité globale, fait ressortir une transition épidémiologique où la charge de morbidité globale du groupe des
maladies non transmissibles (diabète, hypertension artérielle, athérosclérose…) est supérieure à celle du groupe des maladies
transmissibles, montrant ainsi que le Maroc fait face à un double fardeau de morbidité.

7
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

Depuis les crises précédentes, passant par la crise financière du Supprime en 2008 jusqu’à la crise sanitaire de la pandémie
COVID-19, l’interventionnisme de l’Etat devient un sujet préoccupant, il a adopté des mesures actives dans différents
transformations dans tous les domaines à savoir économiques, sociaux, sanitaires, sécuritaires …. Notre préoccupation
s’oriente essentiellement vers le domaine social sous l’intervention de l’Etat providence, car selon Polanyi exprime que ces
mutations qui motive la sécurité sociale par EP (Polanyi, 2009). Le moment ou les libéralismes considèrent que le marché est
un phénomène naturel et un mode d’autorégulation spontané. Alors que Karl Polanyi dénonce qu’il y a un manque de l’équité
dans l’économie du marché d’où la nécessité de s’orienter vers l’Etat providence comme étant une volonté d’établir un
équilibre de l’économie dans les rapports sociaux et entre le capital et le travail. Comment le concept d’Etat providence
continue d’acquérir la capacité de résister et à réagir face à ces différents changements contextuels ?

Après avoir analysé l’évolution de l’Etat providence, nous discuterons les modèles de configurations étatiques, chacune a sa
propre raisonnement de l’organisation et d’incorporation sociale (Esping-Andersen, Les trois mondes de l’État-providence.
Essai sur le capitalisme moderne, Les trois mondes de l’État-providence. Essai sur le capitalisme moderne, 1999 (1990)) qui
sont inspirées de l’Etat providence pour répondre notre question. Esping-Andersen est l’un des auteurs qui ont traité
profondément cette problématique, il a identifié généralement trois systèmes :

Primo, L’État-providence dite « libéral », modèle représenté en Australie, au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en
Irlande et en Nouvelle-Zélande, l’assistance est fondée sur une évaluation stricte des ressources. Les transferts universels et
les programmes d’assurance sociale restent résiduels. Secondo, « monde » de l’État providence, dit « conservateur-
corporatiste », caractérise des Etats comme l’Allemagne, l’Autriche, la France, la Belgique et l’Italie, marqués par un héritage
important d’étatisme, de corporatisme et d’influence de l’Église. Tertio, l’État-providence « social-démocrate », le moins
répandu, est particulièrement illustré de façon idéal-typique par les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège, Suède),
nations qui ont une forte tradition démocratique et de rejet du catholicisme.

Durant la pandémie COVID 19, tous les pays ont été touché, non seulement l’état de santé de leur population, mais aussi elle
a des répercutions sans précédent sur la majorité de secteurs économiques, sociaux et politiques, celles-ci sont dues par
l’ensemble des mesures préventives prises par des Etats parallèlement pour contenir la propagation de cette maladie virale
à travers la fermeture des frontières, l'arrêt des vols internationaux, les restrictions de transport intérieur et les couvre-feux,
le confinement, des interdictions et restrictions partielles ont été adoptés dans certains pays comme l'Italie, l'Espagne, la
Russie , l'Inde, Angleterre, en Irlande et en Chine. Alors d’autres pays comme les États-Unis, le Canada, l’Iran, France,
l’Allemagne, le Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, le Portugal, le Brésil, l’Autriche et l’Israël n’ont pas imposé le couvre-feu.

8
IJAMRISS 4(1)

Ces actions menées ont ralentis l’activité commerciale, la vie économique, la production des entreprises, la paix sociale… etc.
Parmi les conséquences dévastatrices à moyen et à long terme de la fermeture des économies qui ont impacté
négativement sur les différents couches économiques et sociaux notamment d’une part, les femmes, les jeunes, les
employés à bas salaires, les arrêts des salaire, l’augmentation des taux de chômage, les personnes en situation de handicap,
les migrants et les refugiés, d’autres part, les petites et moyennes entreprises (PME), les compagnes aériennes et
touristiques, les travailleurs du secteur informel et les groupes vulnérables préalablement à risque pour raison de santé ou
d’inclusion sociale et économique. Cette turbulence de l’économie réelle causée par la pandémie COVID 19 qui a fait
basculer toutes les balances théoriques, idéologiques, …etc. L’un des courants les plus touchés est celles des libéralismes et
néolibéralismes, d’après leurs préoccupations, ce qui est en même temps une source de problème supplémentaire pour
eux, il s’agit de l’improvisation des autorités publiques sous le prétexte d’imposition de procédures d’urgence pour contenir
la pandémie et soutenir les personnes vulnérable. Cet intervionnisme de l’Etat est aujourd’hui prend une nouvelles voies
lesquelles sont remis en question par les néolibérales, cela reste discutable et brumeux, et le véritable résultat de ces mesures
n'est pas connu pour eux, de sorte qu’il y aura la première fois un compromis total entre le capitalisme et le socialisme pour
faire face ensemble aux effets négatifs de l’arrêt de l’économie, ce modèle a considérablement impacté sur le maintien le plus
possible la paix et la protection sociale. Ce qui ouvre la porte aux Etats de se positionner dans plusieurs secteurs de façon
qu’ils interviennent aux différents marchés.

Figure 1 : Les mesures contre le COVID-19 et le niveau de capacité d’accueil des établissements de santé

Pour simplifier le retour puissant de l’Etat providence, figure (1) montre que dans casier rouge ou il y a une absence des
mesures de préventions, on constate qu’il y a une augmentation remarquable des cas infectés par le virus qui dépassent le
seuil maximum de capacité des établissements hospitaliers, alors que quand les Etats appliquent les mesures de protections,
les cas infectés deviennent au dessous du seuil.

4.1.2. Le système national de santé

4.1.2.1. Financements de la santé au Maroc

9
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

Selon le ministère de la santé (2015), Les ressources du financement de la santé proviennent essentiellement par les
paiements directs des ménages avec un taux de financement 51 % qui constituent un fardeau pour les citoyens, suivis par les
cotisations de sécurité sociale avec un taux de 24 %, puis les ressources fiscales qui représentent 22 % de taux de financement.
Tandis que les aides internationale et autres dépenses privées des ménages représentent chacune 1 %. La moitie du coûts
supportés par les ménages constituent une source d’iniquité et d’inégalité du système de financement de la santé au Maroc
qui dépend grandement des paiements directs des ménages par rapport le financement par les ressources fiscales et la
coopération internationale qui représentent une part relativement moins importante, cette iniquité peut créer du coûts des
soins supplémentaire des soins. Prenant l’exemple, « pour les assurés de la CNSS porteurs d’affections lourdes, le restant à
charge est en moyenne de 4300 MAD par an, alors que 50% des assurés ont un salaire mensuel moyen inférieur à 2500 MAD et
87% inférieur à 6 500 MAD » (OCDE, Mobilisation des recettes fiscales pour le financement de la santé au Maroc, 2020, p. 30).
Plusieurs raisons expliquent cette situation, la qualité de l’offre de soins dans le secteur public est faible, incitant les patients à
se tourner vers l’offre de soins du secteur privé, moins bien remboursée. 40 % de la population marocaine reste encore en
dehors de la couverture par l’AMO (aides familiales, indépendants, auto-entrepreneurs) (OCDE, Mobilisation des recettes
fiscales pour le financement de la santé au Maroc, 2020). Les coûts réels supportés par le patient sont parfois supérieurs aux
tarifs nationaux de référence (et ainsi aux frais remboursés dans le cadre de l’AMO). Enfin, certains actes médicaux et
médicaments ne sont pas inclus dans le panier de soins de l’AMO. Selon les Comptes Nationaux de la Santé, en 2013, la moitié
des dépenses des ménages étaient dirigées vers le secteur de santé privé (dans le cas des Ramédistes, il s’agit de 41% de leurs
dépenses (Santé, 2015). Cette tendance est reflétée du point de vue des cliniques et cabinets privés, dont 70% des flux
financiers proviennent des ménages contre seulement 30% des assurances et mutuelles.

Le financement du système de la santé est divisé en deux secteurs, le secteur public et le secteur privé. Quand au secteur
public, le budget alloué au ministère de la santé est autour de 8 % en 2020, il est répartis au budget de fonctionnement et
d’investissement, cette dernière a conne une progression remarquable depuis 2011 jusqu’à 2020. Dans la loi financière 2021,
PIB pour la santé aura lieu une augmentation sans précédente pour faire face la pandémie COVID-19. Pourtant, ces niveaux ne
répons aux exigences de l’OMS qui s’articule autour de 12 %.

Une diversification des organismes publiques qui jouent de différentes fonctions dans le système de la santé, dont le
financement émane de plusieurs sources selon ressources budgétaires en MAD (d’après la Loi de Finances 2019) avec 22.6
Mds2 : - Le Ministère de la Santé (18.684 Mds) ; - Les établissements publics sous tutelle (ANAM, CHU) (n.d) ; - Les SEGMA

2Ceci est un ordre de grandeur à prendre avec précaution : 1) Le budget des établissements publics sous tutelle n’est pas considéré ; 2) Les informations sur

les cas datent de 2017, les informations pour 2019 n’étant pas disponibles ; 3) Le fonds de la pharmacie centrale n’est pas inclus en tant que tel dans le calcul
car il est financé sur le budget du ministère de la santé et le fonds d’appui à la cohésion sociale.
10
IJAMRISS 4(1)

rattachés au Ministère de la Santé (hôpitaux provinciaux et régionaux) 1.0195 Mds ; - Les comptes d’affectation spéciale
relatifs à la santé : le Fonds de la Pharmacie centrale (rattaché au Ministère de la Santé) 3.33 Mds (2017), le Fonds d’appui à la
Cohésion Sociale (Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration) Total : 2.45 Mds, l’INDH
(Ministère de l’Intérieur) 410 M (2017)3.

4.1.2.2. Les dépenses de la santé au Maroc

La consommation et les dépenses des soins médicaux et hygiène se positionnent au troisième rang de 13.9 % en 2014
contre 12.1 % en 2007, avec une augmentation de 14.88 %, contre Une baisse assez prononcée du poids de l’alimentaire qui
atteint 35,8% contre 40,6% en 2007 (HCP 2019). Une hausse du poids des dépenses d’hygiène et soins de santé de l’ordre de
2,1 point en comparaison avec 2007. Contre Une baisse assez prononcée du poids de l’alimentaire qui atteint 35,8% contre
40,6% en 2007. Les médicaments prennent la première place en matière de dépenses en soins de santé avec 39 %, suivis par
les dépenses d’analyse et radiologie (20 %) et honoraires des médecins (20 %) (HCP 2019). Il s’est avère que l’assuré supporte
plus 48.72 % les frais de prestations de soins environs 3516 Dhs en 2015 contre 6856 Dhs payé par la couverture médicale
quelque soit le secteur privé ou le secteur public. Le ratio de financement des soins de santé qui représente le montant des
cotisations et des contributions ainsi que du reste à charge rapporté au total des dépenses médicales engagées est de 125,8%
126,0% respectivement pour les années 2014 et 2015 (ANAM 2018).

4.1.2.3. Le système national de santé

Le SNS a un caractère mixte qui joint le secteur privé et le secteur public, Son organisation se caractérise par la coexistence
d’un système moderne de soins et d’un système traditionnel:

Figure 2 : Système National de Soins

Secteur public Secteur prive Secteur privé à but lucratif


•Réseau hospitalier public •Hôpitaux et étbs de soins de la •Cliniques privées
(hôpitaux ep, segma, regie) C.N.S.S., des mutuelles, de •Cabinets privés :
•Réseau des établissements de l’O.C.P et l’O.N.E (consultation, soins,
soins de santé de base •Cabinets dentaires et diagnostics et rééducation…)
•Instituts et laboratoires laboratoires d’analyses des •Laboratoires de biologie
nationaux mutuelles médicale et
•Services de santé des forces •Hôpitaux et centres de soins anatomopathologie
armes royales du Croissant Rouge •Opticiens et prothésistes,
•Bureaux municipaux et •Hôpitaux et centres de soins •Officines
communaux d’hygiène des Ligues et Fondations

3 Dans le cas du Fonds de soutien à l’INDH, les 410 M MAD représentent les financements pour des programmes de santé dans le cadre du programme de

réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural de l’INDH


11
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

Source : Mrabet M. (2015)

Offres de soins : Selon l’article art 9 ; Loi cadre 34-09, L’offre de soins de santé au Maroc comporte quatre axes : Les
ressources humaines ; Les infrastructures sanitaires relevant du secteur public ou privé ; Toutes autres installations de santé,
fixes ou mobiles ; Ainsi que les moyens mis en œuvre pour produire des prestations de soins et de services en réponse aux
besoins de santé des individus, des familles et des collectivités. L’offre publique de soins en mode fixe est composée des
quatre réseaux d’établissements de santé (art 5 ; décret 2-14-562) suivants :

• Le réseau des établissements de soins de santé primaires (RESSP) ;

• Le réseau hospitalier (RH) ;

• Le réseau intégré des soins d’urgence médicale (RISUM) ;

• Le réseau des établissements médico-sociaux (REMS).

Le système de santé marocain est agencé de façon pyramidale du point de vue spatial et fonctionnel : Les réseaux des
établissements des soins de santé de bases 5 [ESSP] (art 21 Décret 2-14-562) de premier recours figure (3): qui se composent
des dispensaires ruraux et des centres de santé urbains pour la prévention, le traitement, et la promotion de la santé, les
maladies de 1er niveau, les soins de proximité et la santé maternelle et infantile) ; ensuite les réseaux hospitaliers (art 27
Décret 2-14-562) qui se composent des établissements suivants: les centres hospitaliers préfectoraux et provinciaux ; Les
centres hospitaliers régionaux et les formations hospitalières universitaires gérées de manière autonome ; ces établissements
sont complétés par les hôpitaux psychiatriques ; les centres régionaux d'oncologie et les centres d'hémodialyse. En
coordonnant avec Réseau intégré de soins d’urgence (RISUM (Art 38 D2-14-562)) et Réseau des établissements médico-
sociaux (REMS (Art 38 D2-14-562)).

Figure 3: Organisation de l’offre soins de secteur public au Maroc

12
IJAMRISS 4(1)

Source: Er-Rays (2020)

4.2. Résultat

Les empreintes au modèle beveridgien : Durant la pandémie COVID 19, le système de santé marocain est toujours sous
l'influence de la sphère politique et de la bureaucratie administrative. Si on voudrait se référer à des trois principes de la
doctrine beveridgienne ("trois U") : Le premier principe est de l’unité qui n’apparait pas clairement dans le système de santé
marocain selon lequel il existe une multiple caisse de couverture sociale notamment CNOPS, CNSS, RCAR et ANAM cette
pluralité des organismes ne répond pas à un fond unique, un seul modèle, elles sont gérées sous la tutelle deux régimes AMO
et RAMED. Concernant l’universalité est le deuxième principe, la couverture sociale ne couvre pas toute la population, tous le
risque, le système de couverture sociale est basé essentiellement sur la logique professionnel, il ne se fonde pas sur le
principe de citoyenneté, le Maroc a intégré un régime RAMED pour couvrir la population marginalisé, cette dernière ont
seulement l’accès au secteur public. Le troisième principe est l’uniformité selon laquelle le système de santé marocain n’est
pas engagé dans le processus basé sur le même service pour tous, l’accès aux prestations se donne selon la position sociale de
personne, ces prestations sont en rapport direct avec les cotisations sociales et les rémunérations antérieures. Tandis que,
depuis l’apparition la pandémie COVID 19, les prestations pour tous sont justifiées par le risque de propagation et l’incapacité
financière causée par les mesures de restrictions lesquelles engendrent un arrêt de l’activité économie.

13
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

Les points communs avec le modèle bismarckien : Le système de santé marocain se caractérise par une multitude régime
sociale, ces régimes sont financés par les cotisations des salariés et leurs employeurs, ils constituent un part important de
financement du système de santé, ils ne sont pas gérés directement par l’Etat mais par des organismes sociaux qui sont
autonomes. Le principe des ces régimes est basé sur une approche de redistribution des revenus de sorte qu’ils résident
néanmoins concentré sur une coopération horizontale (des personnes sains portants vers les malades, des jeunes vers les
personnes âgés, des parents sans enfants vers les parents avec enfants). Le raisonnement statutaire et professionnelle
maintient la hiérarchie sociale plus qu’elle ne la compense. Tandis que le financement des prestations des personnes non
salariés, marginalisés et en situation de pauvreté non assurable vient des impôts.

L’assurance prive : Les ressources du financement de la système de la santé proviennent essentiellement par les paiements
directs des ménages avec un taux de financement 51 % qui constituent un fardeau pour les citoyens, suivis par les cotisations
de sécurité sociale avec un taux de 24 %, puis les ressources fiscales qui représentent 22 % de taux de financement.

5. Conclusion

Au final, le système de la santé marocain se réfère plus d’éléments à la doctrine bismarckienne qu’à la doctrine
beveridgienne, même si les principes de ce dernier ne sont pas niés. Ainsi, l’universalisme est recherché mais en se basant sur
l’universalisation de la couverture sociale et en se fondant sur l’hypothèse que l’emploi salarié sera la règle, selon laquelle
toutes les personnes obtiendront d’une couverture sociale, soit par une cotisation direct, soit par le biais de du statut d’ayants
droit. Ainsi, le système de la santé marocain s’imposera à parvenir les principes beveridgiens d’universalisme en prenant en
compte des orientations très largement les principes bismarckiens. Ajout l’obstacle à inscrire le système de santé national
dans un seul régime, il révèle le caractéristique de la couverture sociale marocaine et avant tout son pragmatisme et sa
capacité de rajustement à l'encontre des changements sociales notamment face à cette crise sanitaire COVID-19.Aborder le
thème de la performance d’un système de santé au Maroc face à cette pandémie Coronavirus est une tâche difficile, d'autant
que les sources d’information connues jusqu'à présent restent muettes et n'avancent que des indications rudimentaires, voire
minces et sporadiques.

D’abord, Nous constatons d’après cette comparaison qu’il y a deux systèmes de santé principaux basée sur un cadre
théorique intégrant les idées issues de la recherche comparée sur l’Etat providence de la protection sociale qui représente un
élément clés dans le pais social et la stabilité de l’état, le premier est bismarckien cherche toujours à contrôler des coûts en
limitant le choix des fournisseurs, il est financé par l’assurance tandis que le deuxième est Beveridgien cherche généralement
augmenter le choix et à réduire les temps d’attente, il est financé par les impôts qui se caractérise par une couverture

14
IJAMRISS 4(1)

universelle. De ce fait, à partir ces deux modèles, chaque pays établi son propre sous système selon le dynamisme
économique, social, politique, idéologique…, dans ce sens, il y a des pays de l'OCDE comme la France et Belgique ont choisi
type public orienté vers l'offre et le choix, le Japon et la Suisse ont choisi le type public axé sur la performance et les soins
primaires et Canada et Italie le type public régi par la réglementation, alors que Pologne a opté le type mixte à faible offre et à
faible rendement et enfin, US a un système de type privé axé sur l'offre et la performance. La mise en application ce sous-
système "ne reste donc valides que tant que l’histoire reste immobile" (Esping-Andersen, Les trois mondes de l’État-
providence. Essai sur le capitalisme moderne, Les trois mondes de l’État-providence. Essai sur le capitalisme moderne, 1999
(1990)), ainsi il n y a pas et il n’aura pas un système ou sous système mieux que l’autre. Par conséquence, la performance d’un
système de santé dépend de style managérial et des caractéristiques structurelles spécifiques de chaque pays risquent de ne
pas être efficaces.

Le SSM est un modèle mixte, qui a un caractère libéral où il y a une complémentarité entre plusieurs acteurs public et
privé. On peut dire que l’AMO est financé par les cotisations des employés de secteur public et privé (CNOPS est une union
de 8 sociétés mutualistes du secteur public du Maroc et la CNSS pour les travailleurs salariés du secteur privé) est un
exemple du système bismarckien, alors que le RAMED et AMOE sont finance par budget d’état est un exemple du système
beveridgien. Alors que l’offre de soins se répartie entre secteur privé et public. Malgré les avancés en matière de prévention
que curative, le secteur privé se localise dans les grandes villes, il est plus attractif par apport le secteur public, en matière
d’accès, la disponibilité et les délais d’attente et la maitrise des couts. L’organisation de SSM souffre de plusieurs
dysfonctionnements que le Maroc devra faire face afin d’améliorer sa performance sanitaire par la bonne gouvernance
organisationnelle et institutionnelle : l’accompagnement des stratégies et des programmes, suivis et contrôle de gestion…, le
renforcement l’arsenal juridique, faire motiver et participer tous les catégories du Personnel est un facteur majore pour la
réussite ce secteur.

Nous pensons que notre étude peut constituer une base pour un débat politique sur les avantages et les inconvénients de
SSM. Le grand défi consiste à concilier les restrictions organisationnelles telles que les listes d’attente et la gestion des points
d'accès avec les préférences du consommateur.

15
The performance of the Moroccan Health System and COVID-19 between the Bismarckian system and the
Beveridgien system

References

Böhm, K., Schmid, A., Götze, R., Landwehr, C., & Rothgang, H. (2013 Dec). Five Types of OECD Healthcare Systems:
Empirical Results of a Deductive Classification. Health Policy. 2013 Dec;113(3):258-69. , 3 (113), 258-69, doi:
10.1016/j.healthpol.2013.09.003. Epub 2013 Sep 13. PMID: 24095274.

Browning, E. (1975). Why The Social Security Insurance Budget Is Too Large In A Democracy? Economic Inquiry , 13
(n.d), 373-388.

Cylus, J., Papanicolas, I., & Smith, P. C. (2017). How to make sense of health system efficiency comparisons? World
Health Organization 2017, ISSN 1997-8073. World Health Organization. ISSN 1997-8073.

Esping-Andersen, G. (1999 (1990)). Les trois mondes de l’État-providence. Essai sur le capitalisme moderne, Les
trois mondes de l’État-providence. Essai sur le capitalisme moderne. Paris: PUF, 310 pages (traduit de l’anglais par
F.-X. MERRIEN).

ESPING-ANDERSEN, G. ( 1999). Social Foundations of Postindustrial Economies. (U. PRESS, Ed.) New York:
OXPORD.

Esping-Andersen, G. (1990). The Three Worlds of Welfare Capitalism. Cambridge: Polity Press.

Freeman, R. E. (1984). Strategic Management: A Stakeholder Approach. Marshall, M. A.,Pitma, Boston.

MEROUANI, W., HAMMOUDA, N.-E., & MOUDDEN, C. E. (2014). LE SYSTEME ALGERIEN DE PROTECTION SOCIALE :
ENTRE BISMARCKIEN ET BEVERIDGIEN. Les cahiers du cread (107-108), 109-147.

Merrien, F. X. (2007). Quel modèle d'État Providence ? Chapitre 1 Les devenirs de la solidarité sociale. PUF.

OCDE. (1988). La réforme des régimes publics de pensions. Paris.

OCDE. (2020). Mobilisation des recettes fiscales pour le financement de la santé au Maroc. Paris: OCDE,
www.oecd.org/fr/fiscalite/politiques-fiscales/mobilisation-des-recettes-fiscales-pour-lefinancement-de-la-sante-
au-maroc.htm.

OLIVIER, L. (2014). Construction, déconstruction et réinvention de l’État providence. In Première partie : Le champ
de l'Etat social: (pp. 11-32). IRENEE, Université de Lorraine : Civitas Europa.

OMS. (2000). Rapport sur la santé dans le monde 2000. Santé systèmes : améliorer les performances. Genève:
Organisation mondiale de la santé.

Polanyi, K. (2009). La grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps,. Gallimard.

16
IJAMRISS 4(1)

Reibling, N., Ariaans, M., & Wendt, C. (2019). Worlds of Healthcare: A Healthcare System Typology of OECD
Countries. University of Siegen, Germany article info Article history: Received 14 January 2019 Received in revised
form 4 April 2019 Accepted 4 May 2019 , n.d.

Rossignol, S., & Taugourdeau, E. (2003). Beveridge Ou Bismarck, Quelles conséquences sur le bienêtre d'agents
hétérogènes? . Presses De Sciences Po : Revue Economiqu , 54 (3), 541-550, Issn 0035-2764 Isbn 2724629515.

Santé, M. d. (2015). Comptes nationaux de la santé. Rabat: Ministère de la Santé .

Titmuss, R. M. (1974). Social Policy: An Introduction. London: Brian Abel-Smith and Kay Titmuss, Allen and Unwin,
pp 160.

USHER, D. (1976). The Welfare Economics Of The Socialization Of Commodities. Journal of Public Economics , 8
(North-Holland Publishing), 151-l 68.

Wendt, C. (2014). Changing Healthcare System Types. Social Policy & Administration , 4 (48), 864–882,
http://dx.doi.org/10.1111/spol.12061.

Wendt, C., Frisina, L., & Rothgang, H. (2009). Healthcare System Types: A Conceptual Framework for Comparison.
Social Policy & Administration (43), 70 - 90, 10.1111/j.1467-9515.2008.00647.x.

Zee, J. v., & Kroneman, M. W. ( Février 2007). Bismarck ou Beveridge: un concours de beauté entre dinosaures.
BMC Health Services Research , 11 (7), 94.

Youssef Er-Rays
PhD student, National School of Business and Management, Laboratory of Organizational
Management Sciences, Ibn Tofail University, Kenitra, Morocco. E-mail:
raysyoussef@gmail.com.

Hamid Ait Lemqeddem


Professor – Researcher, National School of Business and Management, Laboratory of
Organizational Management Sciences, Ibn Tofail University, Kenitra, Morocco. E-mail:
glemqeddem@gmail.com.

17

Vous aimerez peut-être aussi