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SOUS LA DIRECTION DE
Docteur Yachine N’DRI Maître Assistant, Enseignant-Chercheur en
Gestion d’Entreprise et Entrepreneuriat
INTRODUCTION GENERALE
La finance d’entreprise est une discipline des sciences de gestion qui regroupe un certain nombre
d’outils destinés à aider les décideurs de l’entreprise mais aussi les tiers à « analyser le passé en
vue de prévoir l’avenir ». De manière schématique, les outils d’analyse du passé constituent
l’analyse financière. Ceux -ci regroupent les outils d’analyse du bilan, du compte de résultat, des
tableaux de flux de trésorerie et des ratios financiers et permettent d’aboutir au diagnostic. Les
outils de prévision de l’avenir constituent la gestion financière. Ces outils permettent l’étude de la
rentabilité des investissements et de leur financement.
o La deuxième est la politique financière qui consiste à préparer et prendre des décisions
financières qui engage l’avenir et influence les valeurs de l’actif et du passif, les résultats
et la valeur de l’entreprise.
La finance d ’entreprise regroupe donc l’ensemble des activités d’une organisation. Elle vise à
planifier et à contrôler l’utilisation des liquidités et des avoirs qui sont possédés par l’entité pour
réaliser sa stratégie. C’est un outil destiné au gestionnaire. Elle est nécessaire et indispensable au
pilotage de l’entreprise.
Les objectifs de la finance d’entreprise sont en apparence contradictoires :
o D’un autre côté la rentabilité de l’entreprise par la réduction des intérêts et autre frais
bancaires et par l’optimisation de l’emploi des capitaux propres.
En fait ces deux objectifs sont aussi complémentaires puisque les capitaux disponibles pour
assurer la sécurité de l’entreprise sont contingentés par ses résultats et les opportunités de
croissance.
-1-
La finance d’entreprise revêt deux dimensions :
o Une dimension « ex-post l’analyse financière en tant qu’outil de la gestion fondé sur une
vision purement technique basé sur l’analyse.
o Une dimension « ex-ante, la prévision, celle-ci est établie à des horizons différents.
Le long et le moyen terme, il s’agit de la prévision des emplois stables et des
ressources durables qui les financent.
Le court terme qui concerne la prévision des besoins du cycle d’exploitation
o intéresser nos étudiants à pouvoir poser un diagnostic financier afin de déterminer les
forces et les faiblesses de l’entreprise.
o initier l’étudiant au maniement des principaux outils afin de déterminer la rentabilité d’un
investissement, choisir un projet d’investissement.
o savoir construire une prévision financière.
Nous nous attacherons à étudier la finance d’entreprise suivant les reformes du SYSCOHADA
révisé à travers les chapitres suivants :
-2-
Chapitre 1 : ANALYSE DU BILAN FONCTIONNEL
Le bilan fonctionnel est un bilan dont les postes sont affectés selon les principales fonctions
économiques de l’entreprise ou cycles auxquels ils se rapportent.
Ces fonctions ou cycles sont :
-
Cycles longs : la fonction Financement (qui regroupe les ressources durables ou
stables), la fonction Investissement (qui comprend les emplois stables) ;
Cycles courts : la fonction Exploitation (qui est constitué des emplois circulants, des
-
dettes circulantes et de la trésorerie).
2- Utilité du bilan fonctionnel
L’étude du bilan fonctionnel est réalisée dans une optique interne, axée sur la gestion de
l’entreprise en continuité d’exploitation.
Elle met en évidence la structure financière de l’entreprise afin de renseigner les dirigeants sur
la manière dont sont financés les besoins de l’entreprise et de s’assurer que l’équilibre
fonctionnel est maintenu.
Contrairement au bilan comptable normalisé de l’OHADA qui est obligatoire, l’établissement
du bilan fonctionnel dépend des dirigeants qui souhaitent analyser la situation financière de
leur entreprise.
La trésorerie-actif :
Cette masse regroupe les titres de placement, les valeurs à encaisser et les disponibilités.
-3-
3.2- Le Passif :
Le passif comprend aussi 3 grandes qui sont : les ressources stables, le passif circulant et la
trésorerie-passif.
Les ressources stables :
C’est l’ensemble des ressources durables. On distingue : les capitaux propres et les dettes
financières.
Le passif circulant :
Il comprend les dettes circulantes qui sont classées dans les rubriques : Passif circulant HAO
et Passif circulant d’exploitation.
- Le passif circulant HAO regroupe les dettes circulantes occasionnelles, irrégulières.
- Le passif circulant d’exploitation regroupe les dettes circulantes courantes, régulières.
La trésorerie-passif :
Ce sont les découverts bancaires, les crédits de trésorerie et les crédits d’escompte.
Le bilan fonctionnel est établi à partir du bilan comptable, après des retraitements à effectuer
sur certains postes.
4- Les retraitements à effectuer pour établir le bilan fonctionnel :
POSTES DE L’ACTIF DU BILAN RETRAITEMENTS POUR ETABLIR LE BILAN
COMPTABLE FONCTIONNEL
Postes à inscrire à l’Actif dans les Emplois stables
Les immobilisations incorporelles (21)
avec leurs montants bruts.
Les immobilisations corporelles (22, 23, 24)
Les cumuls d’amortissement et de dépréciation sont à
Les immobilisations financières (25, 26, 27)
ajouter dans les Capitaux Propres au Passif.
Les stocks d’exploitation (3… sauf 318)
Postes à inscrire à l’Actif Circulant d’exploitation,
Les créances d’exploitation (4…SD sauf
pour leurs montants nets.
485, 488)
Les stocks occasionnels (318…)
Les créances sur cessions occasionnelles
d’immobilisations (485)
Postes à inscrire à l’Actif Circulant HAO, pour
Les créances sur cessions de titres de
leurs montants nets.
placements (4721)
Les autres créances HAO (488)
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5.1- Bilan fonctionnel détaillé : (schéma indicatif)
Monta Monta
ACTIF PASSIF
Nt Nt
Capital
Réserves
Immobilisations incorporelles Brut Report à nouveau
Immobilisations corporelles Brut Résultat net de l’exercice
Immobilisations financières (avant répartition)
- ECP (sur créances financières) Subventions d’investissement
Brut Provisions réglementées
+ ECA (sur créances
+ Amortissements et
financières)
dépréciation des éléments
EMPLOIS STABLES Brut d’actifs immobilisés
Capitaux Propres
Stocks occasionnels Emprunts
Créances/cessions Occ Imm Net Dettes de crédit-bail
Créances sur cessions de titres Net Dettes financières diverses
Autres créances HAO Net +ECP (sur Dettes financières)
- ECP (sur créances HAO) -ECA (sur Dettes financières)
+ ECA (sur créances HAO) Provisions financières pour
Actif Circulant HAO Net risques et charges
Stocks d’exploitation Net Dettes Financières
RESSOURCES STABLES
Créances d’exploitation
-ECP (sur créances Fournisseurs d’investissement
Net Dettes/acquisitions de titres de
d’exploitation)
place Autres dettes HAO
+ ECA (sur créances d’exploit.)
+ECP (sur dettes HAO)
Actif Circulant d’Exploitation Net - ECA (sur dettes HAO)
ACTIF CIRCULANT Net Passif Circulant HAO
Titres de placement Net Dettes fournisseurs
Valeurs à encaisser Net d’exploitation +ECP (sur
Banques, Chèques postaux, dettes d’exploitation) - ECA
Net (sur dettes d’exploitation)
Caisse
Dettes sociales
TRESORERIE-ACTIF Net
Dettes fiscales
TOTAL ACTIF Autres dettes
RisquesCirculant
Passif provisionnés
d’Exploitation
PASSIF CIRCULANT
Banque, crédit d’escompte
Banque, crédit de trésorerie
Banque, découverts
TRESORERIE-PASSIF
TOTAL PASSIF
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5.2- Bilan fonctionnel condensé :
ACTIF Montant % PASSIF Montant %
Capitaux propres
Le bilan fonctionnel est construit autour d’un équilibre central entre, d’une part, ressources
stables et emplois stables (lié à la notion de fonds de roulement global), et d’autre part entre
actifs circulants et passifs circulants (lié à la not ion de besoin en fonds de roulement). L’étude
de ces éléments traduit l’équilibre financier de l’entreprise. Des ratios utilisant différents
éléments du bilan permettent de tirer des enseignements plus précis sur la situation financière
de l’entreprise.
Si le FRNG est négatif, cela signifie que l’entreprise finance des emplois stables à l’aide de
dettes d’exploitation. En cas de diminution de son volume d’activité, l’entreprise risque alors
de ne plus pouvoir financer ses emplois stables et de retrouver dans une situation critique.
-7-
Le montant du fonds de roulement dépend des décisions à long terme concernant la politique
d’investissement et la politique de financement de l’entreprise.
-8-
A l’inverse, une entreprise industrielle vendant sa production à des centrales d’achat aura un
volume de créances clients élevé (les centrales d’achat payant à 90 jours au minimum) et des
dettes fournisseurs plus réduites (du fait de l’activité de transformation et des délais moyens
de règlement de ses fournisseurs de matières premières plus courts). Son BFE sera
probablement positif et élevé, ce qui traduit la difficulté structurelle de l’exploitation de
s’autofinancer.
Le BFHAO est en général une composante mineure du BFR. Il est souvent lié aux opérations
de financement et d’investissement. Le BFHAO n’est pas stable car dépendant d’éléments
exceptionnels. Son caractère conjoncturel le rend peu prévisible.
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EXERCICE N°1:
Le bilan de la S.A. DEZ au 30/09/04 après inventaire se présente comme suit :
LIBELLES MONTANTS AMORTISS. MONTANTS LIBELLES MONTANTS
BRUTS DEPRE. NETS
Brevets 17 800 000 17 800 000 Capital 125 000 000
Mat. et outillage 35 000 000 12 500 000 22 500 000 Réserve 5 000 000
Mat. de transport 25 800 000 5 160 000 20 640 000 Résultat 7 050 000
Mobiliers 12 500 000 1 000 000 11 500 000 Emprunt à L.T. 7 500 000
Mat. de bureau 15 000 000 3 000 000 12 000 000 Provision financière 8 840 000
Titres de part. 8 500 000 8 500 000 Fournisseurs d’invest. 11 850 000
Marchandises 25 000 000 1 200 000 23 800 000 Fournisseurs d’expl. 6 000 000
Matières premières 12 000 000 500 000 11 500 000 Dettes fiscales 9 950 000
Produits finis 8 350 000 8 350 000
Clients 28 050 000 3 000 000 25 050 000
Titres de placements 12 750 000 12 750 000
Banque 4 500 000 4 500 000
Caisse 2 300 000 2 300 000
TOTAL 207 550 000 26 360 000 181 190 000 181 190 000
Travail à faire :
Etablir le bilan fonctionnel
EXERCICE 2 :
On vous présente le bilan comptable de 'entreprise AZERTY au 31/12/N (en KF):
ACTIF BRUT AMORT. NET
DEPRE.
213 Logiciels 1 900 100 1 800
2311 Bâtiments industriels 50 000 2 000 48 000
2411 Matériel industriel 30 000 10 000 20 000
2442 Matériel informatique 5 000 3 000 2 000
2444 Mobilier de bureau 9 000 3 000 6 000
245 Matériel de transport 40 000 9 000 31 000
26 Titres de participation 10 000 0 10 000
318 Marchandises HAO 15 000 1 000 14 000
4851 Créances sur cessions d'immobilisations 10 000 0 10 000
311 Marchandises 5 000 1 500 3 500
321 Matières premières 40 000 0 40 000
361 Produits finis 30 000 2 000 28 000
411 Clients 21000 1 000 20 000
415 Clients EENE 6 000 0 6 000
50 Titres de placement 4 000 2 000 2 000
52 Banque 8 000 0 8 000
57 Caisse 2 000 0 2 000
478 Ecarts de conversion-actif 3 000 0 3 000
TOTAL 289 900 255 300
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PASSIF MONTANT
101 Capital social 90 000
11 Réserves 2 000
121 Report à nouveau créditeur 1 000
131 Résultat net: bénéfice 29 000
14 Subvention d'investissement 10 000
161 Emprunts obligataires 20 000
162 emprunts auprès des établissements de crédit 10 000
17 Dettes de location acquisition 5 000
19 Provisions financières pour risques et charges 2 000
481 Fournisseurs d'investissement 23 000
483 Dettes sur acquisition de titres de placement 3 000
401 Fournisseurs 20 000
42 Personnel 25 000
43 Organismes sociaux 2 300
44 Etat et collectivités publiques 3 000
565 Escompte de crédit ordinaire 6 000
479 Ecarts de conversion-passif 4 000
TOTAL PASSIF 255 300
Informations annexes :
Travail à faire :
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Chapitre 2 : ANALYSE DU BILAN FINANCIER
Il comprend deux grandes masses qui sont : l’Actif à plus d’un an et l’Actif à moins d’un an.
L’Actif à plus d’un an ou Valeurs immobilisées ou encore Actif immobilisé net :
Cette masse regroupe tous les biens qui appartiennent à l’entreprise et dont la cession ou les
encaissements sont réalisables à plus d’un an.
L’Actif à moins d’un an :
Cette masse regroupe tous les biens qui appartiennent à l’entreprise et dont la cessio n ou les
encaissements sont réalisables à moins d’un an et ceux qui sont déjà des disponibilités.
Ces biens sont classés dans trois rubriques :
Les Valeurs d’exploitation qui sont les stocks à moins d’un an ;
Les Valeurs réalisables qui sont les créances à encaisser à moins d’un an ;
Les Disponibilités ou Valeurs disponibles qui représentent les liquidités de
l’entreprise.
3.2 Le Passif :
Il comprend aussi deux grandes masses qui sont : les Capitaux permanents ou passif à plus
d’un an et les Dettes à moins d’un an ou passif à moins d’un an.
Les capitaux permanents ou Passif à plus d’un an:
Ils sont constitués des capitaux propres et des dettes à plus d’un an.
Les Capitaux propres : ce sont des ressources que l’entreprise doit aux associés. En
cas de liquidation, ils seront remboursés en dernière position après toutes les dettes.
Les Dettes à plus d’un an : ce sont les dettes qui doivent être remboursées sur une
durée supérieure à un an.
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Les Dettes à moins d’un an ou passif à moins d’un an:
Ce sont les dettes qui doivent être remboursées dans un délai ne dépassant un an.
Le bilan financier est établi à partir du bilan comptable après des retraitements sur certains
postes.
4. Les retraitements à effectuer :
postes de l’actif du bilan
retraitements à effectuer pour établir le bilan financier
comptable
Les immobilisations
incorporelles (21) Postes à inscrire à l’Actif dans les Valeurs immobilisées avec
Les immobilisations corporelles leurs valeurs réelles.
(22, 23, 24) (sauf les Les immobilisations incorporelles et corporelles à céder à
immobilisations prises en moins d’un an sont inscrites dans les Valeurs d’exploitation.
location acquisition) Les immobilisations financières à céder ou encaisser à moins
Les immobilisations financières d’un an et les intérêts courus sont inscrites dans les Valeurs
(25, 26, 27 sauf intérêts courus réalisables ou dans les Disponibilités selon le degré de
sur prêts et la part à moins d’un liquidité.
an)
elles ne doivent pas être retenues dans le bilan financier car
n’appartenant pas à l’entreprise.
Les immobilisations prises en
Il faut les soustraire des immobilisations corporelles à l’Actif et
location acquisition
aussi des dettes de location acquisition (17) du Passif.
Ils sont normalement inscrits pour leur valeur réelle dans les
valeurs d’exploitation (stocks flottants).
Les stocks (3…)
La part qui sera utilisée de façon durable par l’entreprise (stocks
outils) doit être inscrite dans les valeurs immobilisées.
Les créances (4…) Elles sont inscrites pour leurs valeurs réelles dans les valeurs
(sauf les Effets de commerce réalisables si elles sont à moins d’un an.
faciles à escompter) La part à plus d’un an doit être inscrite dans les valeurs
immobilisées.
Effets de commerce faciles à
escompter (selon le plafond Ils doivent être inscrits dans les disponibilités.
d’escompte que la banque
accorde)
Poste à inscrire dans les disponibilités si aucune information
Les titres de placement (50) n’est donnée. Selon les informations sur leur degré de
cessibilité, les titres de placement peuvent être inscrits dans les
valeurs réalisables (cessibles sous quelques mois) ou dans les
valeurs immobilisées (cessibles à plus d’un an).
Valeurs à encaisser A inscrire dans les disponibilités (sauf informations contraires ;
Banque, Chèques postaux, par exemple dépôt à terme de plus d’un an à inscrire dans les
Caisse valeurs immobilisées).
- 13 -
Ce sont des actifs fictifs. Il ne faut pas les inscrire à l’Actif.
Il faut soustraire leur montant au Passif :
- des Provisions financières pour risques et charges 19 (si
Les Ecarts de conversion-Actif les ECA sont liés à un poste de l’Actif immobilisé ou
(478) des Dettes financières) ou
- des Risques provisionnés 499 (si les ECA sont liés à un
poste de l’Actif circulant ou du Passif circulant).
Lorsqu’ils ne sont pas couverts par une provision, les Ecarts de
conversion-Actif doivent être retranchés des Capitaux propres
au Passif.
NB : Si le Fonds commercial créé par l’entreprise ne figure pas dans le bilan comptable. Il
doit être évalué et inscrit dans l’Actif à plus d’un an du bilan financier.
- 14 -
risques et charges (19) celles qui sont sans objet.
Risques provisionnés (499, 599)
Pour les provisions ayant un objet :
- lorsque les risques et charges sont à plus d’un an, il
faut inscrire leurs montants dans les Dettes à plus
d’un an.
- Lorsque les risques et charges sont à moins d’un
an, il faut inscrire leur montant dans les Dettes à
moins d’un an
Pour les provisions sans objet :
Il faut calculer :
- un impôt latent sur leurs montants
(Impôt latent = Montant x Taux impôt sur le résultat)
- leurs Montants nets après impôts
(Montants net après impôt = Montant – Impôt latent)
Il faut :
- inscrire leurs Montants nets après impôt dans les
Capitaux propres au Passif ;
- inscrire l’impôt latent dans les Dettes à moins
d’un an au Passif.
Dettes commerciales (419, 40, 481)
Postes à inscrire dans les Dettes à moins d’un an.
Dettes fiscales (44)
Néanmoins, lorsqu’ils comportent une part à plus d’un an,
Dettes sociales (42, 43)
il faut inscrire cette part dans les Dettes à plus d’un an.
Autres dettes (45, 46, 47)
Comptes courants bloqués (462) Poste à inscrire dans les dettes financières
Crédits d’escompte (564, 565)
Crédits de trésorerie (561) Postes à inscrire dans les Dettes à moins d’un an.
Découverts (SC 52, 53 et 54)
Les Ecarts de conversion-Passif
Poste à inscrire dans les Capitaux propres.
(479)
NB :
Les postes étant inscrits dans le bilan financier avec leurs valeurs réelles, il peut exister une
plus-value ou une moins-value due à la différence entre les valeurs réelles et les valeurs
comptables nettes.
Les plus-values ou les moins-values constatées sont inscrites au Passif dans les Capitaux
Propres.
5. Présentation du bilan financier :
Le bilan financier peut être présenté de façon détaillée ou condensée.
5.1 Bilan financier détaillé (schéma indicatif) :
- 15 -
ACTIF Valeur réelle
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
+ stocks outils
+ part des créances circulantes à plus d’un an
+ titres de placement cessibles à plus d’un an
Valeurs immobilisées ou actif a plus d’un an
Stocks (stocks flottants)
Valeurs d’exploitation (A)
Créances H A O (cessions d’immobilisations)
Créances clients
Charges constatées d’avance
+ intérêts courus sur prêts
+ Part des prêts à moins d’un an
+ titres immobilisés ou de participations cessibles à moins d’un an
+ Titres placement (cessibles sous quelques mois)
Valeurs réalisables (B)
Titres de placement (cessibles à vue)
Valeurs à encaisser
Banques, Chèques postaux, Caisse
+ Effets faciles à escompter
Disponibilités (C)
Actif à moins d’un an (A+B+C)
TOTAL ACTIF
Valeurs
PASSIF
réelles
Capital
Réserves
Report à nouveau
+ Plus-values ou Moins-values
+ Subventions d’investissement (montant net d’impôt)
+ Provisions réglementées (montant net d’impôt)
+ Comptes courants bloqués
+ Provisions financières pour risques et charges sans objet (montant net
d’impôt)
+ Ecarts de conversion-Passif
- Ecarts de conversion-Actif non couverts par les provisions
- 16 -
Capitaux Propres
Emprunts
- Dettes de location acquisition
+ Impôts latents sur les subventions d’investissement
+ Impôts latents sur les provisions réglementées
Provisions financières pour risques et charges à plus d’un an (justifiée)
- Ecarts de conversion-Actif couverts par les provisions financières pour
risques et charges
Dettes à plus d’un an
CAPITAUX PERMANENTS
Dettes fournisseurs
Produits constatés d’avance
Dettes fiscales
Dettes sociales
Dividendes à payer
Risques provisionnés (justifiés)
- Ecarts de conversion-Actif couverts par les risques provisionnés
+ Intérêts courus sur emprunts
+ Part des emprunts à moins d’un an
+ Impôts latents sur les provisions financières sans objet
+ Provisions financières pour risques et charges à moins d’un an (justifiées)
Banque, crédit d’escompte
Banque, crédit de trésorerie
Banque, découverts
DETTES A MOINS D’UN AN
TOTAL PASSIF
6. ANALYSE :
L’analyse du bilan financier peut être effectuée à partir du Fonds de roulement financier et de
Ratios.
- 17 -
6.1 Le Fonds de roulement financier (FRF) :
Le Fonds de roulement financier ou Fonds de roulement liquidité est l’excédent de l’actif à
moins d’un an sur les dettes à moins d’un an.
- 18 -
EXERCICE N°1: (BTS 2008)
Le bilan après inventaire au 31/12/N des établissements LIDIAN se présente comme suit :
Actif Brut Amort/Pr Net Passif Montant
TOTAL 40 600 000 11 600 000 29 000 000 TOTAL 29 000 000
Travail à faire :
1) Présenter le bilan financier
2) Calculer le fonds de roulement.
EXERCICE 2
Le bilan de la S.A. Bethel au 31/12/2011 après inventaire se présente comme suit :
- 19 -
LIBELLES MONTANT AMORT. MONTANT LIBELLES MONT
BRUT PROV. NET
Terrains 19 000 000 19 000 000 Capital 50 000 000
Bâtiments 40 000 000 5 000 000 35 000 000 Réserve indisponible 4 200 000
Mat. et outillage 10 000 000 2 000 000 8 000 000 Réserve libre 6 000 000
Mat. de transport 25 000 000 4 000 000 21 000 000 Report à nouveau 300 000
Mobiliers 10 000 000 3 000 000 7 000 000 Résultat 18 200 000
Mat. de bureau 5 200 000 1 200 000 4 000 000 Subvention d’invest. 8 200 000
Titres de particip. 16 000 000 16 000 000 Provisions règlement. 7 000 000
Matières premières 10 500 000 1 500 000 9 000 000 Emprunts 16 000 000
Produits finis 6 000 000 800 000 5 200 000 Provisions financières 6 000 000
Clients 15 000 000 2 000 000 13 000 000 Fournisseurs 21 400 000
Titre de placement 5 200 000 200 000 5 000 000 Dettes fiscales 4 200 000
Banque 4 300 000 4 300 000 Dettes sociales 4 000 000
Caisse 1 000 000 1 000 000 Effet à payer 2 000 000
TOTAL 167 200 000 19 700 000 147 500 000 147 500 000
Renseignements divers :
- Les terrains ont une valeur de 20 000 000.
- Les bâtiments sont estimés à 38 000 000.
- Les matériels et outillages sont estimés à 7 000 000
- Le mobilier est estimé à 5 000 000.
- Le matériel de bureau comporte des micro-ordinateurs obsolètes dont la valeur réelle
est estimée à 4 500 000.
- Les titres de participation au vu de leur valeur boursière valent 17 000 000.
- Les matières premières valent réellement 8 900 000.
- Le gestionnaire des stocks décide d’avoir un stock outil représentant 10% du montant
net des stocks.
- Les créances sont constituées des éléments suivants :
o Effet à recevoir 3 000 000 ; le plafond d’escompte est de 5 000 000.
o Client douteux 3 000 000 ; parmi ces clients, il existe 500 000 à considérer
comme des pertes.
o Le reste est constitué de créances clients.
- Le tiers des provisions financières sont des provisions sans objet.
- Une partie des emprunts à long terme sera remboursée sur deux mois 3 000 000.
- Des titres de placement d’une valeur de 1 000 000 ne peuvent pas être revendus à
court terme. Ils doivent être considérés comme des titres à plus d’un an.
- Le projet de répartition du résultat se présente ainsi :
o 10% à la réserve légale
o Le reste plus le report à nouveau antérieur sera reparti ainsi : 1 275 000 sous
forme de réserve facultative ; 8 000 000 sous forme de dividende.
Travail à faire :
1- Faire le tableau des plus-values et des moins-values
2- Faire les reclassements et les redressements nécessaires
3- Etablir le bilan financier
4- Etablir le bilan en grandes masses
5- Calculer le fonds de roulement net ; le BFR, et la trésorerie nette
6- Analyser
- 20 -
EXERCICE N°3:
Le bilan de l'entreprise ORDI au 31/12/N après inventaire se présente comme suit :
Actif Mont. Brut Amort Mont. net Passif Mont.
Fonds commercial 17 800 000 17 800 000 Capital 100 000 000
Mat. et outillage 30 000 000 7 500 000 22 500 000 Réserve légale 18 500 000
Mat. de transport 25 800 000 5 160 000 20 640 000 Réserve statutaire 4 000 000
Mob. de bureau 10 000 000 1 000 000 9 000 000 Bénéfice net 22500 000
Mat. de bureau 15 000 000 3 000 000 12 000 000 Emprunts 13 000 000
Titres de part. 8 500 000 8 500 000 Prov. fin risques . 8 840 000
Marchandises 25 000 000 1 200 000 23 800 000 Fourn. d'investis. 2 000 000
Matières Prem. 12 000 000 500 000 11 500 000 Fourn. d'expl. 2 850 000
Produits finis 8 350 000 8 350 000 Dettes fiscales 3 000 000
Clients 17 800 000 3 000 000 14 800 000 Effets à payer 1 950 000
Effets à recevoir 12 750 000 12 750 000
Titres de placem. 10 200 000 2 000 000 8 200 000
Banque 4 500 000 4 500 000
Caisse 2 300 000 2 300 000
Total actif 200 000 000 23 360 000 176 640 000 Total passif 176 640 000
Renseignements divers :
- Le matériel et outillage est estimé à 28 000 000.
- Le mobilier est estimé à 12000000.
- Le matériel de bureau est obsolète. Sa valeur réelle est estimée à 10 000 000.
- Les titres de participation valent 10 000 000.
- Le stock outil des marchandises représente 15% du montant net des marchandises.
- Le stock flottant de produits finis représente 90% du poste produits finis le reste sera utilisé
de façon durable par l'entreprise.
- Les matières premières valent réellement 10 500 000.
- Le plafond d'escompte de l'entreprise est de 8 000 000.
- 30% des provisions financières pour risques sont sans objet.
- Un montant de 2 500 000 F des emprunts sera remboursé dans deux mois et il y a 600000F
d'intérêts courus.
- Des titres de placement d'une valeur de 5 000 000 ne peuvent être cédés avant un an. Le
résultat sera réparti de la façon suivante : dotation de la réserve légale dans les limites prévues
par la loi ; sur le solde 95% à distribuer dans quelques mois sous forme de dividendes et le
reste en report à nouveau.
TRAVAIL A FAIRE :
1- Etablir le bilan financier détaillé.
2- Calculer le Fonds de Roulement Financier, le ratio de solvabilité générale et porter un
jugement sur la liquidité et la solvabilité de l'entreprise.
- 21 -
EXERCICE N°4:
Le bilan après inventaire d’une S.A. ATTO au 30/09/2012 se présente comme suit :
ACTIF Montants Amort Montant PASSIF Montant
Bruts /prov. net
Terrains 3 500 000 - 3 500 000 Capital 3 000 000
Matériel industriel 1 500 000 300 000 1 200 000 Réserves indispo. 300 000
Mobilier de bureau 500 000 100 000 400 000 Réserves libres 175 000
Matériel informatique 600 000 200 000 400 000 Report à nouveau 25 000
Titre de participation 800 000 - 800 000 Résultat net 900 000
Stocks de marchandises 350 000 50 000 300 000 Provision financière 600 000
Créances Clients 1 500 000 200 000 1 300 000 Dettes financières 2 200 000
Titre de placement 500 000 - 500 000 Dettes Fournisseurs 1 300 000
Banque 1 200 000 - 1 200 000 Dettes fiscales 700 000
Caisse 200 000 - 200 000 Dettes sociales 500 000
Découvert bancaire 100 000
TOTAL 10 650 000 850 000 9 800 000 TOTAL 9 800 000
Renseignements divers :
1- Définition et Objectif
1-1. Définition
Le compte de résultat recense, pour une période donnée toutes les ressources produites par
l’activité de l’entité et les charges consommées ou occasionnées par les mis en œuvre.
1-2. Objectif
Il permet de porter un jugement sur l’efficacité de la gestion conduite par les dirigeants de
l’entreprise et aussi d’apprécier la rentabilité de l’entreprise.
2- Détermination du Résultat par les soldes significatifs ou Soldes intermédiaires de
gestion
Cet indicateur permet de calculer la performance des entités commerciales. Elle représente le
supplement de valeur apportée par l’entité au coût d’achat des marchandises vendues.
- 23 -
2-3.Valeur ajoutée:
C’est la différence entre la production et la consommation. Elle représente la richesse crée par
Charges Lettrage Produits Lettrage
Achat HT de marchandises RA Ventes de marchandises TA
+/- Var. de stock de marchandises RB + Ventes de produits fabriqués TB
Achat stockés de matières premières et fourn. RC +Travaux, services vendus TC
+/- Variation de stock d’autres approvision. RD +Produits accessoires TD
+Autres achats RE +/- Production stockée TE
+/- Variation de stock autres approvision. RF + Production immobilisée TF
+Transport RG +subvention d’exploitation TG
+Services extérieurs RH +autres produits TH
+Impôts et taxes RI + Transferts de charges d’exploitation TI
+Autres charges RJ
Total charges 2 Total produits 2
Valeur Ajoutée(TN) = Total Produits 2 – Total charges 2
l’entité du fait de ses opérations d’exploitation et mesure son poids économique.
NB : Variation de stock = stock final – stock initial
2-3 Excédent brut d’exploitation
L’EBE ou Excédent Brut d’Exploitation est la ressource que l’entité tire de son exploitation
après avoir rémunéré le facteur travail.
Charges Lettrage Produits Lettrage
Charges de personnel RK VA XC
Total charges 3 Total produits 3
EBE = Total produits 3 – Total charges 3 = VA – charges de personnel
- 24 -
2-6 Résultat des activités ordinaires
C’est le résultat lié à l’activité normale de l’entreprise.
Résultat des activités ordinaires(UI)= total des produits AO – Total des charges AO
= Résultat d’exploitation + Résultat financier
2-7 Résultat Hors activités ordinaires
C’est le résultat lié à l’activité exceptionnel de l’entreprise
RHAO (UP) = Total des produits HAO – Total des Charges HAO
- 25 -
MODELE DE COMPTE DE RESULTAT
Désignation entité:…………………………. Exercice clos le 31-12
Numéro d'identification: …………………………………. Durée en (mois): …
La CAFG est un solde financier qui présente la trésorerie potentielle créée par l’entreprise à
partir de ses activités.
Elle peut être utilisée par l’entreprise pour financer ses investissements.
Elle constitue un indicateur de performance de l’entreprise.
Formules de calcul:
La méthode additive :
Reprises d'amortissements et de
Résultat net
provisions (791, 797, 798, 86)
Produits des cessions occasionnelles Dotations aux amortissements et
d’immobilisations (82) provisions (68, 69, 85)
Valeurs comptables des cessions
occasionnelles d’immobilisations (81)
Total (I) Total (II)
CAFG = Total (II)-Total (I)
NB :
Les cessions occasionnelles d’immobilisations ne sont pas prises en compte pour le calcul de
la CAFG. Il faut donc éliminer du Résultat net les comptes 82 et 81.
- 27 -
4-2 L’autofinancement :
Définition:
L’AF est un solde financier qui présente la trésorerie potentielle créée par l’entreprise à partir
de ses activités après les distributions de dividendes.
Formule de calcul:
AF = CAFG – Distribution de dividendes
Il s’agit des dividendes de l’exercice N-1 mis en payement dans l’exercice N et des acomptes
sur dividendes de l’exercice N.
La part de marché
Il permet de mesurer l’importance des activités d’une entreprise par rapport celles de
l’ensemble des entreprises du même secteur d’activité.
- 28 -
Nom Formule de calcul Explication
CAHT de A x 100
Par exemple, si ce ratio est = 20% cela signifie
Part de marché d’une CAHT total des entreprises du
que le CAHT de l’entreprise A représente 20%
entreprise A même secteur d’activité
du CAHT total.
L’entreprise A détient donc 20% du marché.
EXERCICE 1 :
La Société STAR est spécialisée dans la fabrication, la distribution et le négoce de pièces de rechange
pour vélos et motos.
Pour l’exercice N, on vous présente un extrait de la balance après inventaire (en KF).
N° de Solde Solde
Intitulé des comptes
compte débiteur créditeur
601 Achats de marchandises 11.600
6019 Rabais, remises et ristournes obtenus 600
602 Achats de matières premières 212.400
6029 Rabais, remises et ristournes obtenus 10.400
6031 Variation de stock de marchandises 1.000
6032 Variation de stock de matières premières 24.000
608 Achats d’emballages 33.800
611 Transports sur achats 1.400
622 Locations et charges locatives 59.000
631 Frais bancaires 2.000
64 Impôts et taxes 14.200
659 Charges provisionnées 15.860
661 Rémunérations directes versées au personnel 71.200
664 Charges sociales 32.400
671 Intérêts des emprunts 6.400
673 Escomptes accordés 1.760
681 Dotations aux amortissements d’exploitation 10.400
81 Valeurs comptables des cessions d’immobilisations 3.000
701 Ventes de marchandises 11.600
702 Ventes de produits finis 450.800
707 Produits accessoires 16.000
736 Variations de stock de produits finis 16.000
759 Reprises de charges provisionnées d’exploitation 11.540
771 Intérêts de prêts 4.700
779 Reprises de charges provisionnées financières 340
781 Transferts de charges d’exploitation 2.000
82 Produits des cessions d’immobilisations 2.000
84 Produits HAO 160
TOTAL 476.420 550.140
- 29 –
TRAVAIL A FAIRE:
EXERCICE 2 :
Le 31/12/20N l’entreprise « MOUNACI » vous fournit les données suivantes après inventaire :
Cpte Libellés Soldes débiteurs Soldes créditeurs
601 Achat de marchandises 50.000.000
602 Achat matière première 10.000.000
6031 Variation stock marchandises 7.000.000
6032 Variation stock matières premières 1.000.000
604 Achat matières et fournitures premières 5.000.000
623 Redevance de crédit-bail 6.000.000
624 Entretien réparation 8.000.000
626 Etude, recherches et documentation 500.000
627 Publicité 1.000.000
632 Rémunération d’intermédiaire 1.000.000
633 Frais de formation du personnel 2.000.000
64 Impôts et taxes 2.000.000
651 Pertes sur créances 100.000
6582 Dons 500.000
66 Charges du personnel 16.000.000
671 Intérêts des emprunts 2.000.000
676 Perte de change 250.000
681 Dotation aux amortissements d’exploitation 5.000.000
691 Dotation aux provisions d’exploitation 2.000.000
697 Dotation aux provisions financières 600.000
701 Vente de marchandises 90.000.000
702 Vente de produits finis 25.000.000
736 Variation de stock de produits finis 10.000.000
758 Produits divers 2.500.000
774 Revenu des titres de placement 2.000.000
797 Reprise des provisions financières 2.500.000
81 Valeur comptable de cession d’immobilisations 2.500.000
82 Produit de cession d’immobilisations 5.000.000
851 Dotation aux provisions réglementées 4.550.000
863 Reprise de provision pour risque et charge HAO 3.000.000
TRAVAIL A FAIRE:
1- Calculer les soldes intermédiaires de gestion.
2- Etablir le compte de résultat normalisé du référentiel comptable de l'OHADA (Annexe).
3- Calculer de deux façons la CAFG.
- 30 -
Chapitre 4 : LE DIAGNOSTIC FINANCIER
Le diagnostic financier pourrait être considéré comme fonctionnel car il porte essentiellement
sur les données financières de l’entreprise. Cette perspective serait réductrice tant le
diagnostic financier est au cœur de toute démarche d’analyse globale de l’entreprise.
Le diagnostic financier est une des composantes principales du diagnostic stratégique général.
Il permet de mettre en lumière nombre des choix de gestion opérés dans l’entreprise, les
réussites et échecs dans les différentes activités, les forces et faiblesses.
Le diagnostic financier est ainsi au centre de toutes les informations susceptibles d’éclairer le
jugement que l’on peut porter sur une entreprise.
Ce chapitre propose une démarche générale de diagnostic. L’analyse des données financières
est essentiellement abordée au travers des ratios qui fournissent une information claire et
synthétique facilitant la comparaison sectorielle et temporelle.
Il est important de comprendre le contexte dans lequel l’entreprise évolue.
Le diagnostic financier repose sur une approche contingente : de multiples variables peuvent
influencer les résultats et les choix de gestion opérer par les dirigeants (histoire de
l’entreprise, secteur d’activité, taille, environnement concurrentiel…)
Parmi les autres facteurs affectant le jugement que porte l’analyste sur une entreprise, deux
dimensions semblent également déterminantes : la destination et les caractéristiques générales
de l’entreprise. Nous comptons les abordés après avoir rappelé les principaux outils du
diagnostic financier.
- 31 -
1-1 Les outils et principes du diagnostic financier
Le diagnostic financier utilise les outils d’analyse suivant :
Analyse de l’exploitation : soldes intermédiaires de gestion pour comprendre la
formation des résultats et la structure des coûts, calcul de la capacité
d’autofinancement, ratios de gestion, analyse du besoin en fonds de roulement.
Analyse de la structure financière : calcul du fonds de roulement net global, analyse
patrimoniale de l’actif immobilisé, ratios de structure.
Analyse de l’endettement : niveau d’endettement par rapport au fonds propres, coût de
l’endettement, coût moyen pondéré des capitaux propres, ratios d’endettement…
Analyse de la trésorerie : trésorerie active et passive, escompte, concours bancaires,
coût moyen de la trésorerie passive, tableaux de flux de trésorerie.
Ces différentes dimensions du diagnostic financier ne sont évidemment pas indépendantes les
unes des autres et il appartiendra à chaque analyste, en fonction de ses besoins et des
informations disponibles, de définir un angle d’attaque pour porter un jugement sur
l’entreprise. Dans la plupart des cas, l’analyse sera élaborée autour de la relation entre
rentabilité et risque : cette entreprise ou cette activité est-elle rentable et avec quel niveau de
risque ?
Ainsi, l’analyste financier définira ses propres seuils, c’est -à-dire les valeurs (rentabilité,
risque) pour lesquelles il considère que l’entreprise est en bonne ou mauvaise santé financière.
Les ratios constituent alors un mode d’organisation des informations financières
particulièrement apprécié, car ils favorisent la comparabilité interne (sur plusieurs périodes ou
entre les différentes activités de l’entreprise) et externe (par rapport aux principaux
concurrents, aux normes sectorielles, voire par rapport à d’autres secteurs d’activité en cas
d’interrogation sur les opportunités d’investir dans une entreprise).
Le diagnostic financier repose sur le diptyque rentabilité/risque :
La rentabilité est définie de manière générale comme le rapport entre un résultat et les moyens
mis en œuvre pour l ’obtenir. Ces notions seront discutées plus loin, mais elles sont définies
rapidement ici :
- La rentabilité des capitaux propres est alors le rapport entre le résultat net (susceptible
d’être distribué et/ou mis en réserves) et les capitaux propres (ressources apportées par
les actionnaires pour générer le résultat net).
Ces outils « classiques » du diagnostic financier sont parfois jugés insuffisants pour rendre
compte de la création de valeur par l’entreprise. La prise en compte des nombreuses parties
prenantes (partenaires industriels et commerciaux, salariés, actionnaires, mais également
pouvoirs publics ou concurrents) amène de plus en plus d’analystes à intégrer dans leur
diagnostic de nouveaux indicateurs, notamment environnementaux et sociaux.
Quatre limites des indicateurs financiers traditionnels justifient ces développements récents :
- La difficile prise en compte des actifs incorporels, qui rassemblent des actifs
hétérogènes et difficilement évaluables sur la base des informations comptables.
- Les limites des approches financières à court terme et la nécessité de penser le
diagnostic financier sur le moyen et le long terme.
- Le dépassement du concept de valeur actionnariale.
- La prise en compte de nouveaux risques. Les risques écologiques et sociaux associés à
l’activité d’une entreprise sont de plus en plus pris en compte par ses partenaires dans
leur décision de collaboration.
Ces développements récents sont essentiellement le fait des grandes entreprises cotées, mais il
est envisageable qu’ils s’appliquent également aux entreprises de plus petite taille dans les
années à venir.
Ainsi, outre la diversité des outils mobilisés, la forme du diagnostic financier et la démarche
retenue pourront varier en fonction des objectifs du diagnostic et de la nature des
destinataires.
- 33 -
Bien que cela ne soit pas une liste exhaustive, quatre destinataires principaux du diagnostic
financier peuvent être identifiés : les dirigeants, les actionnaires et les investisseurs potentiels,
les partenaires financiers (banques) et les partenaires industriels et commerciaux.
1-2-1 Le diagnostic financier pour les dirigeants
La théorie économique classique fait l’hypothèse que les actionnaires sont essentiellement
intéressés par la rentabilité de leur investissement. Nous retiendrons cette approche ici dans la
mesure où les catégories particulières d’actionnaires (notamment l’actionnariat familial) ont
des attentes proches de celles des dirigeants évoqués précédemment.
Lorsque le diagnostic financier est réalisé pour les actionnaires, il a généralement pour
objectif(s) un ou plusieurs des points suivants :
La qualité de l’information fournie aux actio nnaires dépendra en grande partie de la qualité
des informations et données obtenues par l’analyste : entretiens avec les dirigeants, documents
financiers internes, etc.
- 34 -
1-2-3 Le diagnostic financier pour les partenaires financiers
Le diagnostic financier réalisé par un banquier est très généralement réalisé dans le cadre
d’une demande de prêt. Le diagnostic sera alors basé essentiellement sur l’étude de
l’endettement de l’entreprise. Le banquier sera particulièrement attentif à ne pas dépasser
certaines normes sectorielles ou générales qui sont définies par l’établissement bancaire en
fonction de sa politique de financement des entreprises. Le ratio liquidatif (fonds propres nets
/ total bilan) permettra à l’analyste bancaire d’avoir une première information sur le niveau
d’endettement général de l’entreprise. En fonction de l’activité, un ratio liquidatif égal à 20 %
ou plus sera considéré comme acceptable, même s’il ne permet pas le remboursement des tiers
en cas de liquidation.
Ce type de ratio sera donc complété par une analyse patrimoniale, en s’attachant notamment à
estimer la valeur du fonds de commerce et des autres immobilisations.
Bien que centré sur l’endettement, le diagnostic bancaire ne fera évidemment pas ab straction
des autres dimensions du diagnostic : évaluer un niveau d’endettement acceptable sans
l’analyser au regard des capacités de remboursement, donc des flux disponibles, serait inutile.
L’exploitation (ratios de gestion, flux de trésorerie et besoin en fonds de roulement) seront
donc intégrés au diagnostic bancaire.
Les clients seront donc particulièrement attentifs à la capacité de l’entreprise à fournir ses
produits et/ou services en temps et en heure, selon les conditions tarifaires définies dans le
contrat. Pour cela, ils focaliseront leur analyse sur les ratios fournissant une information sur le
degré de vétusté des immobilisations (amortissements / immobilisations amortissables), les
délais de rotation des stocks, mais également sur des informations générales telles que la
situation de trésorerie ou la structure d’endettement, afin de s’assurer que leur fournisseur ne
risque pas la liquidation.
- 35 -
1-3 L’influence des caractéristiques générales de l’entreprise
Il n’est pas envisageable de lister tous les facteurs de contingence susceptible d’influencer la
démarche de diagnostic.
Si l’on veut porter un jugement sur le contexte dans lequel l’entreprise évolue, il est essentiel
d’effectuer un rapide diagnostic stratégique, basé à la fois sur l ’analyse de son environnement
(diagnostic externe) et sur l’analyse de son fonctionnement (diagnostic interne).
- 36 -
E : caractéristiques Écologiques
L : caractéristiques légales
Le diagnostic financier de l’entreprise doit tenir compte des caractéristiques générales de son
secteur d’activité. Les commentaires sur l’évolution du chiffre d’affaires seront en effet
différents selon que le secteur connaît une forte croissance ou est au contraire en récession.
Pour cela, il faut identifier le secteur d’activité de l’entreprise.
Au sein d’un même secteur d’activité, de nombreuses entreprises peuvent évoluer sans être en
concurrence directe. Il est donc indispensable, pour comprendre l’environnement
concurrentiel et ainsi pouvoir réaliser des comparaisons inter-entreprises, d’identifier les
concurrents pertinents de l’entreprise. Les concurrents pertinents sont les acteurs qui
proposent des produits ou services étroitement substituables et qui mènent le même type de
stratégie.
Le diagnostic interne vise à analyser l’organisation afin de définir ses forces et faiblesses au
regard des attentes de l’environnement et des parties prenantes. Le diagnostic stratégique
interne est moins fréquemment associé au diagnostic financier pour deux raisons principales.
En premier lieu, il est souvent difficile pour un analyste financier d’obtenir des informations
précises et fiables sur les conditions de réalisation de l’activité au sein de l’entreprise. En
second lieu, le fonctionnement interne de l’entreprise est généralement bien traduit, au moins
partiellement, par les données financières relatives à l’exploitation.
Le diagnostic interne ne doit cependant pas être négligé dans la mesure où c’est la
confrontation des conclusions du diagnostic interne et du diagnostic externe qui permet de
comprendre le positionnement d’une entreprise dans son environnement.
- 37 -
3- La démarche générale du diagnostic financier
La présentation d’un diagnostic financier repose sur une démarche d’analyse rigoureuse.
Nous pouvons distinguer six étapes essentielles :
- Définition des objectifs de l’analyse.
- Examen global des états financiers autorisant un premier jugement.
- Recherche des informations additionnelles.
- Applications des techniques d’analyse, notamment à l’aide des ratios de solvabilité, de
structure financière, de gestion et de rentabilité.
- Jugement sur la situation, formulation des recommandations, prise de décision.
Les agents économiques intéressés par l’information financière publiée par les sociétés sont
nombreux :
Les prêteurs, les actionnaires, l’État, les syndicats, les salariés, les dirigeants constituent les
lecteurs les plus attentifs.
Le banquier s’efforce de déterminer si l’entreprise sera en mesure de faire f ace aux échéances
de remboursement.
Les obligataires sont soucieux de la couverture des intérêts.
Les actionnaires privilégient les informations sur les bénéfices, la rentabilité, l’équilibre
financier.
Les dirigeants s’intéressent à tous les aspects de l’entreprise et notamment à la pertinence des
investissements tout en assumant leurs responsabilités vis-à-vis des tiers.
Les salariés apprécient la pérennité de l’entreprise et leur part dans le partage de la valeur
ajoutée.
Plus particulièrement les objectifs d’une analyse peuvent reposer sur :
- la pertinence des stratégies définies,
- l’application des stratégies,
- la rentabilité économique,
- la rentabilité financière,
- le partage des performances,
- la politique de financement,
- l’équilibre financier à court, moyen ou long terme,
- la couverture des intérêts et des remboursements,
- la couverture des distributions de dividendes,
- 38 -
- le manque de liquidité immédiate,
- l’évaluation de l’entreprise.
Il s’agit d’une analyse rapide sans calculs approfondis. Il convient de porter un jugement
d’ensemble.
Cette étape conditionne les techniques à définir en étape 4.
L’analyste précise les outils à utiliser (ratios, grandeurs, agrégats, flux) en fonction de ce
premier jugement d’ensemble.
Les techniques à utiliser ne sont pas préétablies mais sont adaptées aux objectifs et au premier
examen global.
En général, cet examen porte sur :
- les ventes (cycle de vie des produits, environnement économique...),
- le bénéfice,
- la trésorerie,
- l’évolution des actifs,
- l’évolution des dettes.
Cette étape permet d’apprécier l’importance du travail à fournir compte tenu des objectifs
assignés.
Les montants, apparaissant aux bilans et comptes de résultat, doivent être confrontés à
d’autres sources d’informations.
Parmi celles-ci, nous accordons une importance particulière à cinq catégories des documents :
– Les rapports de gestion.
– Les rapports des commissaires aux comptes.
– Les annexes comptables.
– Les plaquettes annuelles.
– Les états financiers intermédiaires et prévisionnels.
- 39 -
3-4 Etape 4 – les techniques d’analyse
La méthode développée sera principalement l ’analyse des états financiers par les ratios. Les
autres outils d’analyse financière ont été présentés précédemment (tableaux de flux, bilans
fonctionnels et financiers, soldes de gestion, agrégats...).
L’analyse des états financiers par la méthode des ratios consiste à utiliser des rapports
significatifs pour évaluer une entreprise.
L’intérêt de la méthode est de réduire la multitude des chiffres contenus dans les états
financiers à un nombre limité de rapports. Il s’agit donc d’un processus comptable dans la
mesure où un ratio convertit des données brutes en une information.
Le rapport entre les deux grandeurs utilisées pour former le ratio doit être significatif. Un lien
de cause à effet doit réunir le numérateur et le dénominateur. Le rapprochement des termes
doit permettre de mieux comprendre l’entreprise.
Chaque analyste choisit ses ratios, sa façon de calculer les grandeurs financières de base.
Nous constatons une grande variété des ratios utilisés.
À l’aide d’une vingtaine de ratios, un analyste peut établir un diagnostic précis sur les
principaux aspects d’une situation financière.
Pour ce cours, nous présentons les ratios en fonction des objectifs de l’étude. Quatre
catégories peuvent être distinguées :
– Les ratios de liquidité. Leur objectif est de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer ses
engagements à court terme.
– Les ratios de structure. Leur objectif est d’apprécier les modes de financement choisis par le
passé afin de mesurer la solvabilité de l’entreprise sur le moyen et long terme.
– Les ratios de gestion. Leur objectif est d’évaluer l’activité et les coûts associés.
– Les ratios de rentabilité. Leur objectif est de mesurer les conséquences en termes de profit
d’un capital économique ou financier mis en place.
- 40 -