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PROFESSEURE : EL GHARBAOUI B.

Cours : Analyse et Diagnostic Financiers (ADF)


Niveau : Semestre 3

CHAPITRE 1 : Analyse et Diagnostic de l’équilibre


Financier – Étude du bilan
SECTION 1 : Le bilan fonctionnel ou l’approche économique

I/. Présentation du bilan fonctionnel


Un bilan est dit fonctionnel lorsque les dettes et les créances sont analysées et enregistrées selon
leur fonction et sont maintenues dans leur compte d’inscription initial jusqu’à leur règlement
final.
La présentation fonctionnelle du bilan permet de dégager les grandes masses du bilan en mettant
en évidence leur rôles et leurs dimensions économiques.
Elle permet également de répondre à deux questions :
-D’où viennent les ressources ?
-Où sont-elles utilisées?
Donc, un bilan est dit fonctionnel lorsque les postes y sont classés d'après la fonction
à laquelle ils se rapportent.

Le bilan fonctionnel donne une vision de l’entreprise en terme d’emplois et de ressources.


Il présente les politiques d’investissement et de financement des années passées. Il est fondé
sur la continuité de l’activité de l’entreprise.
Au niveau de ce bilan, les ressources et les emplois sont évalués à leur valeur d’origine (valeur
brute), et on établit un classement par emplois (actif du bilan comptable) et ressources (passif
du bilan comptable), et ce selon leur nature et leur destination selon le cycle ou fonction
(investissement, financement ou exploitation).

Pour l’analyse fonctionnelle, l’entreprise est une entité économique dont l’objectif principal
est la production de biens et de services. Pour ce faire, l’entreprise doit investir et trouver les
ressources financières nécessaires à son fonctionnement et à sa croissance.

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1/. Du bilan comptable au bilan fonctionnel

Retraitements 1 :
Les emplois stables intègrent les valeurs brutes des immobilisations en non valeurs, des
immobilisations corporelles et des immobilisations financières... (de tous les éléments de
l’actif).
Le raisonnement en termes de valeurs brutes permet de neutraliser les effets d’amortissement
et des provisions, et de rendre cohérent les comparaisons inter-entreprises.
CES AMORTISSEMENTS ET PROVISIONS SONT ALORS TRANSFÉRÉS AUX
CAPITAUX PROPRES ASSIMILÉS.
= On prend en considération les valeurs brutes des immobilisations et on ajoute la somme des
amortissements et des provisions au niveau des capitaux propres (Ressources stables).

L'amortissement est aussi une ressource d'un point de vue « financier » :


Les dotations aux amortissements n'étant pas décaissées, elles sont rajoutées aux capitaux
propres assimilés qui représente la « ressource » interne de financement produite grâce à
l'activité et ce, de manière récurrente.

Retraitements 2 :
En ce qui concerne le traitement des primes de remboursement des obligations: Les primes
correspondent à la différence entre le prix de remboursement des obligations et leur prix
d’émission.
Ces primes sont prévues par l’entreprise s’endettant auprès du grand public dans le cadre d’un
emprunt obligataire pour inciter les épargnants à la souscription aux obligations émises par
l’entreprise.
Dans ce sens, le prix de remboursement est le plus souvent supérieur au prix d’émission de ces
obligations.

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En réalité, ces primes de remboursement des obligations correspondent à une fraction de


l’emprunt obligataire laissée aux souscripteurs pour les encourager à souscrire aux obligations
émises pour l’entreprise.
Leur traitement suppose par conséquent de LES ENLEVER DES EMPLOIS STABLES
(ACTIF IMMOBILISÉ; IMMOBILISATION EN NV) ET DE LES DÉDUIRE DES
DETTES DE FINANCEMENT (EMPRUNT OBLIGATAIRE).

Retraitements 3 :
En ce qui concerne les écarts de conversion-actif (perte latente de change) et les écarts de
conversion passif (gain de change latent), ils doivent être retranchés aux postes concernés des
emplois et des ressources.
CES ÉCARTS SONT NEUTRALISÉS PAR LE MÉCANISME DE
CONTREPASSATION.

Pour l’écart de conversion actif sur éléments durables (immobilisations), ON RETRANCHE


LA VALEUR DE L’ECA DES EMPLOIS STABLES (LT) ET ÉGALEMENT DES
RESSOURCES STABLES (DETTES DE FINANCEMENTS) (LT).

Pour l’écart de conversion actif sur éléments cycliques (créances…), ON RETRANCE LA


VALEUR DE L’ECA DES EMPLOIS CYCLIQUES (CT) ET ÉGALEMENT DES
RESSOURCES CYCLIQUES (CT).

Pour l’écart de conversion passif sur éléments durables (Dettes),ON RETRANCHE LA


VALEUR DE L’ECP DES EMPLOIS STABLES (LT) ET ÉGALEMENT DES
RESSOURCES STABLES (DETTES DE FINANCEMENTS) (LT).

Pour l’écart de conversion passif sur éléments cycliques (créances…), ON RETRANCE LA


VALEUR DE L’ECP DES EMPLOIS CYCLIQUES (CT) ET ÉGALEMENT DES
RESSOURCES CYCLIQUES (CT).

Retraitements 4 :
Suivant l’optique du rapprochement des comptes comptables de la réalité économique de
l’entreprise, l’analyste financier réalise un retraitement concernant le crédit-bail ou leasing des
biens mobiliers.
Juridiquement, l’entreprise n’est pas propriétaire des actifs financés par crédit-bail.
Mais économiquement, elle les utilise en tant que moyen de production.
Comptablement, ces éléments pris en leasing ne figurent pas à l’actif. Seules les redevances
leasing figurent au compte de produits et de charges (CPC).

Pour tenir compte de cette réalité, les spécialistes suggèrent de CONSIDÉRER LES BIENS
PRIS EN CRÉDIT BAIL COMME ÉLÉMENTS DES IMMOBILISATIONS DONT LE
FINANCEMENT EST ASSURÉ THÉORIQUEMENT PAR EMPRUNT.

Le retraitement comptable du matériel pris en crédit-bail s’effectue comme suit :


AUX EMPLOIS STABLES : seront enregistrées les immobilisations en crédit-bail à la valeur
d’entrée brute (VE).
AUX RESSOURCES STABLES : seront inscrites dans les capitaux propres assimilés les
amortissement théoriques de l’immobilisation, et dans les dettes de financement, les
amortissements théoriques restants à effectuer soit la valeur nette d’amortissement.

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Cumul d’amort. Théorique = (VE – VR) x Tx d’amort x Durée écoulée


VNA = VE – Cumul d’amort.
*La valeur résiduelle d'un actif correspond à sa valeur à la fin de la durée d'utilité.

2/. Étude de l’équilibre du bilan

a- Indicateurs de l’équilibre financier :


Le bilan fonctionnel permet de juger l’équilibre financier de l’entreprise. Sa lecture nous permet
de comparer les masses de l’actif et du passif pour dégager les soldes significatifs et de réaliser
l’analyse fonctionnelle de l’équilibre financier.
L’analyse passe par le calcul des trois indicateurs :
Ø Le Fonds de Roulement Net Global (FRNG) qui est appelé aussi le Fonds de
Roulement Fonctionnel (FRF).
Ø Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)
Ø La Trésorerie Nette (TN)
Mis en relation, ces trois indicateurs servent à vérifier l’équilibre financier de l’entreprise à
partir du bilan fonctionnelle qui se traduit par l’égalité :
FRNG = BFR + TN

Ø Le Fonds de Roulement Net Global (FRNG) qui est appelé aussi le Fonds de
Roulement Fonctionnel (FRF).
Il est égal à la différence entre les ressources stables et durables représentant le cycle long de
financement, et les emplois stables représentant le cycle d’investissement (par le haut du bilan).

Signification du FRNG :
La règle selon laquelle les ressources stables doivent financer les emplois stables est à
l’origine de la constitution du fonds de roulement net global.
En effet, le FRNG correspond à l’excédent des ressources stables (acycliques, durables) qui,
après financement des emplois stables (immobilisés) demeure disponible pour couvrir les
besoins de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise. En ce sens, le FRNG
représente une « marge de sécurité » ou un « fond de garantie ».

Interprétation détaillée du FRNG :


FRNG>0 ⇔ ressources stables > emplois stables
Les ressources stables permettent de financer l’intégralité de l’actif immobilisé et de financer
en plus une partie de l’actif circulant. Le FRNG est le montant des ressources stables
permettant de financer les actifs circulants après financement de l’ensemble des
immobilisations. La règle fondamentale de l’équilibre financier est respectée.
FRNG <0 ⇔ ressources stables<emplois stables
Les ressources durables ne suffisent pas à financer l’intégralité des immobilisations. Celles-ci
sont donc en partie financées par des ressources à court terme (dettes d’exploitation ou
trésorerie passive). La règle fondamentale de l’équilibre financier n’est pas respectée.
FRNG =0 ⇔ ressources stables =emplois stables
Les ressources durables permettent d’assurer la totalité du financement des immobilisations
mais la situation n’est pas optimale, car il n’y a pas de ressources stables permettant le
financement du cycle d’exploitation.
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Ø Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)


Il est égal à la différence entre les emplois cycliques et les ressources cycliques. Les
opérations d’exploitation entraînent la formation de besoins de financement représentés
notamment par les stocks et les créances clients mais permettent aussi la constitution de
moyen de financement tels que les dettes fournisseurs. La confrontation de ces besoins et de
ces moyens de financement définit le besoin de financement induit par l’activité de
l’entreprise ou BFR.

Signification et interprétation du BFR :


Si la différence est positive, cela signifie que les emplois d’exploitations sont supérieurs aux
ressources d’exploitation, ce qui traduit un besoin de financement global qui doit être
financé.
En cas de différence négative, il s’agit alors d’une ressource de financement.
Le FRNG doit permettre de financer le BFR.

Ø La Trésorerie Nette (TN)


Elle est la résultante de l’équilibre entre le fonds de roulement (FRNG) et le besoin de fonds
de roulement (BFR). /ou par la différence entre les emplois de trésorerie et les ressources de
trésorerie.

Si les composantes du BFR sont liées à l’activité d’exploitation de l’entreprise (de façon directe
ou indirecte), celles de la trésorerie sont liées aux opérations financières à court terme.
L’entreprise recherche des moyens de financement à court terme qui constituent les ressources
de trésorerie (découverts bancaires et effets escomptés non échus). Elles résultent des
négociations qui s’intègrent à la gestion de trésorerie.
D’autre part, l’entreprise génère des excédents monétaires qui se répartissent en emplois de
trésorerie (disponibilités).

Interprétation de la TN :
Si TN<0, ET<RT, l’entreprise est dépendante de ses ressources financières à court terme. Elle
utilise des ressources financières très coûteuses (les découverts bancaires supportant des agios
d’un montant très élevé), pour financer soit une partie de ses immobilisations, soit une partie
des besoins de son cycle d’exploitation.
L’objectif est une trésorerie proche de zéro, avec à la fois une trésorerie active et passive quasi
nulles.
Si TN=0, cette situation peut en effet être obtenue par une trésorerie active et une trésorerie
passive très importantes : par exemple une caisse et des comptes banque très importants et d’un
autre coté des découverts bancaires élevés. L’objectif de la gestion de trésorerie est d’éviter ce
genre de situation.

D’après l’analyse fonctionnelle, elle correspond à l’excédent ou à l’insuffisance de fonds de


roulement après le financement du BFR.

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On distingue deux situations :


– FRNG > BFR : la trésorerie est positive ; elle constitue un excédent de ressources ;
– FRNG < BFR : la trésorerie est négative ; elle constitue une insuffisance de ressources qui
doit être comblée par un crédit bancaire.
En principe, l’objectif à atteindre est une trésorerie nette proche de zéro. La trésorerie nette ne
doit cependant pas être trop importante car elle constitue un emploi qui ne rapporte pas.

La règle de l’équilibre financier minimum :


Cette règle est la suivante : « Les emplois stables doivent être financés par les ressources
stables ».
Le non-respect de cette règle risquerait d’entrainer des problèmes de trésorerie.
Le respect strict de la règle de l’équilibre financier minimum ne garantit pas totalement
l’absence des problèmes de trésorerie, c’est pourquoi on estime qu’une marge de sécurité est
nécessaire. Cette marge est le fonds de roulement.

Pour remédier à une trésorerie nette négative :


Ø Augmenter le FRNG en augmentant les ressources stables à travers l’augmentation du
capital de l’entreprise ou en ayant recours à un emprunt supplémentaire.
Ø Diminuer le BFR en diminuant les stocks, en réduisant la durée des créances clients,
ou en demandant un prolongement de la dette fournisseur.

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