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La lettre de change

- La lettre de change est un moyen de crédit et de paiement (Transfert d’argent sans

manipulation physique de monnaie).

- La lettre de change (précisément la signature de la lettre de change) est un acte de

commerce par la forme, quelle que soit la nature de la créance ou de l’opération à

l’occasion de laquelle elle a lieu et quelle que soit l’activité professionnelle et la qualité du

signataire.
- La lettre change, ainsi les autres effets de commerce, présente trois caractéristiques

fondamentales :

 Formalisme

 Négociabilité

 Abstraction

- La lettre de change, ainsi les autres EC, présente deux fonctions essentielles :

 Transport symbolique de l’argent

 Crédit à court terme


A – La définition de la lettre de change :

La lettre de change est un acte aux termes duquel une personne, appelée le tireur, donne

mandat à une autre personne, dénommé le tiré, de payer, à une date plus ou moins précise,

une somme d’argent à une troisième personne dite le porteur ou le bénéficiaire ou encore le

preneur, ou à l’ordre de cette troisième personne.


2 – Création de la lettre de change :

La validité de la lettre de change en tant que telle suppose la réunion de conditions de forme

et de fond, définies par l’article 159 et suivants du code de commerce de 1996.

– Conditions de forme :

- Exigence de l’écrit

- Mentions obligatoires de la lettre de change

- Mentions facultatives
a - Exigence de l’écrit :

La lettre de change doit être obligatoirement constatée par écrit. Véritable condition de validité

et non de simple preuve. Le titre formant lettre de change doit légalement et impérativement

contenir les mentions légales.

b - Mentions obligatoires de la lettre de change :

 Dénomination :

La lettre de change doit contenir d’abord la dénomination « lettre de change » dans le corps

même de son texte et ladite dénomination doit être formulée dans la langue utilisée pour la

rédaction du titre.
 Désignation des parties principales :

 Tireur : celui qui émet la lettre de change. Celle –ci contient nécessairement le nom et la

signature du tireur dès sa création . Celui-ci est le principal garant du paiement du titre.

 Tiré : celui qui doit payer. Il doit apposer son nom et sa signature soit à la date de l’émission

soit à l’occasion de son acceptation du titre. C’est lui que le porteur devra présenter la lettre

de change pour son règlement. En pratique, on indique ainsi son adresse et le numéro de son

compte bancaire.

 Bénéficiaire : le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait.
 Mandat pur et simple de payer une somme d’argent :

Le mandat de payer une somme d’argent exprimée en chiffres et en lettres.

 Dates d’émission et d’échéance :

• Date d’émission : nous permet de vérifier la capacité du tireur et aussi de connaitre le point

de départ du délai de présentation du titre pour son règlement (délai de paiement).

• Date d’échéance : elle est réglementée par les articles 181 et suivants du code de

commerce. L’échéance peut être à vue, à un certain délai de vue, à un certain délai de date,

à jour fixe .
 Lieux d’émission et de paiement :

• Lieu d’émission : la détermination s’explique pour éviter le problème des conflits de lois.

• Lieu de paiement : s’impose pour éviter l’hésitation entre les domiciles du tiré et du tireur.
- Sanctions des énonciations de l’écrit : le défaut ou l’irrégularité ou l’inobservation des

énonciations susmentionnées permet l’application de trois types de sanctions suivant

l’importance des mentions concernées.

 Défaut de signature du tireur et l’oubli d’indiquer la somme à payer, engendre la nullité

totale et de l’ordre public de l’acte juridique.

 Omission de la dénomination de « lettre de change » ou sa rédaction dans une langue autre

que celle de l’ensemble du texte, ou encore le mandat conditionné de payer engendre la

nullité relative de l’acte juridique.


D’autres irrégularités demeurent susceptibles de rattrapage en observant les solutions

substitutives légales (solutions de rechange) (les mentions générales de l’article 60 du cc) :

- À défaut d’indication de l’échéance, la lettre de change est considérée comme payable à

vue.

- À défaut d’indication du lieu de paiement, le lieu désigné à coté du nom du tiré est réputé le

lieu de paiement et, en même temps, le lieu du domicile du tiré. À défaut de cette dernière

indiction, le lieu de paiement est celui où le tiré exerce son activité ou celui ou il est

domicilié.

-
- Si l’oubli porte sur le lieu de création de lettre de change, la loi la considère comme

souscrite dans le lieu désigné à coté du nom du tireur. Si le lieu n’est pas indiqué à coté du

nom du tireur, la lettre de change est considéré comme souscrite dans le lieu du domicile

du tireur.

- L’irrégularité peut également porter sur la date de création de la lettre de change. A défaut

d’indication, cette date est considérée être celle de la remise du titre au bénéficiaire.
c - Les mentions facultatives :

- Les mentions facultatives dépendent de la liberté d’appréciation des circonstances de la

signature de la traite par les parties engagées.

- Leur omission ou leur violation n’implique point de sanction de nullité.

- Les inobservations de ces clauses exposent leurs auteurs beaucoup plus aux conséquences

de la responsabilité civile.

 Les clauses de domiciliation auprès d’un établissement bancaire.

 La clause « non endossable » ou bien « non à ordre ». On a pas la circulation de la lettre de

change par endossement, mais par la voie civile, la cession régie par art 195 du DOC.
Conditions de fond :

Comme pour l’établissement de tout acte juridique engageant la responsabilité de son auteur,

la création de la lettre de change nécessite le respect des conditions classiques de capacité, de

consentement, d’objet et de cause.

 La capacité : la signature de la lettre de change est acte de commerce, donc tous les

signataires doivent :

- Avoir la majorité de dix huit ans grégoriens révolus.

- Jouir pleinement de leurs facultés mentales.

- Ne souffrir aucune limitation ou interdiction judiciaire touchant leur liberté d’exercer les A.C.
 Le consentement :

- Le consentement se manifeste par la simple signature des personnes concernées et

l’indication de leur identité sur le titre.

- Pour le tiré on parle de l’acceptation et non du consentement : le tiré accepte d’être engagé

par la LC au moment de son émission ou plus tard, à celui de son paiement.

- L’acceptation crée toujours une garantie de paiement supplémentaire à celle du tireur et

transforme le tiré en débiteur principal après le tireur.


 La cause :

- La cause au sens de motif impulsif et déterminant de l’engagement ne fait pas partie des

mentions du titre (LC est un acte de commerce abstrait).

- La cause est présumée existante et de nature licite, à partir :

 La créance de tireur sur le tiré

 La signature du tireur et l’acceptation du tiré mentionnées par le titre.


 L’objet

- La provision consiste dans le paiement d’une somme d’argent notamment à titre de prêt, dans

la fourniture d’un produit ou la prestation d’un service, par le tireur au tiré, engendrant La

créance du premier sur le second, et la dette du second à l’égard du premier.

- A la date du paiement, de l’échéance, la créance doit être certaine, liquide, exigible et

disponible. Un montant au moins égal à celui de la traite.

- La provision s’impose à l’échéance. La provision du chèque doit exister à la date de l’émission.

- La valeur fournie constitue la dette du tireur au profit du porteur. La créance de celui-ci sur le

tireur.
L’ENDOSSEMENT

- Le tireur et le tiré d’une part, le tireur et bénéficiaire d’autres part, se lient par des transactions

commerciales déterminées (rapport commercial préalable à La création du titre).

- A l’occasion des dites opérations, le tireur a crée la lettre de change.

- Le tireur émet ou tire la lettre de change sur son débiteur, le tiré, au profit d’un tiers (porteur)

qui est son créancier.

- Le tireur remet la lettre de change au bénéficiaire (le tireur cède sa créance sur le tiré au

porteur en lui transmettant (endossant) la lettre). Ce dernier a trois options :


- Il remet la lettre de change à son banquier (il endossera la lettre au profit de sa banque)

(l’escompte)

- Le bénéficiaire peut conserver la lettre de change jusqu’à son échéance, pour la présenter lui-

même au tiré, et se faire payer.

- Il peut la transmettre à son tour à un nouveau porteur (son propre créancier) (l’endossement).
A – La définition :

- L’endossement signifie la circulation (la négociation ou la cession) du titre entre différentes

personnes ou entreprises depuis son émission jusqu’à son paiement effectif.

- Celui qui remet le titre est l’endosseur, celui qui le reçoit l’endossataire (un nouveau

porteur).

- Plus qu’il y a d’endosseurs, plus qu’il y a de débiteurs à la disposition du porteur (augmente

les chances d’encaissement de son montant par le porteur).

- L’endossement peut être fait même au profit du tiré, du tireur ou de tout autre obligé (la L.C

circule, peut tomber, dans un certain temps entre les mains du tiré ou du tireur).
B – Les conditions de l’endossement :

- L’endossement doit avoir lieu par écrit (L’écrit signifie la signature et la nom de

l’endosseur).

- L’endossement doit être pur et simple (non conditionné).

- L’endossement partiel est nul car il diminue la portée de la garantie de paiement.

- Il est utile de mentionner l’expression « pour l’endossement ».

- Il importe de préciser la nature ou la forme de l’endossement ( translatif, de garantie ou

par procuration).
- La formule de l’endossement se réalise en inscrivant au dos de la lettre de change : payer à

l’ordre de (…), suivi de la date et de la signature de l’endosseur.

- La formule du « non ordre », impose le paiement au cessionnaire désigné lui-même et

restreindre les procédés de circulation au formalisme de la cession civile de créance (art. 195

DOC).

- L’endossement doit être daté. Il peut avoir lieu pendant la durée qui sépare la date de

l’émission et celle de l’échéance voir après celle-ci mais avant l’établissement du protêt.
- L’endossement doit être inscrit sur la lettre de change elle-même ou sur une feuille qui y est

attachés (allonge), et non sur un papier séparé.

- L’endossement peut être fait :

 A une personne déterminée (E. nominatif).

 En blanc (la signature de l’endosseur sans la désignation du bénéficiaire).

 Ou bien au porteur (il vaut comme endossement en blanc).


C – Formes de l’endossement :

L’endossement peut être fait de trois manières différentes : à titre de propriété, de

procuration ou de garantie.

1 – L’endossement translatif ou à titre de propriété :

- Il a pour but de le transfert de propriété de la traite et la provision qu’elle comporte.

- Ce type d’endossement traduit l’engagement de l’endosseur de garantir à l’endossataire

l’existence de la créance et plus particulièrement de la provision et le paiement à l’échéance.


2 – L’endossement par procuration ou pour encaissement :

- L’endosseur remet son titre à un tiers (sa banque en général), avec mandat pour recevoir

pour son compte le paiement le jour de l’échéance.

- Une procuration donnée par l’endosseur à l’endossataire d’encaisser la somme indiquée

par la traite, pour le compte personnel dudit endosseur.

- Le porteur est mandataire de l’endosseur il ne devient pas propriétaire de l’effet.

- Ce type d’endossement est effectué aux banques qui prêtent leurs services à leurs clients.

- Les formules : valeur en recouvrement, valeur à l’encaissement, valeur par procuration,

suivie de la signature de l’endosseur.


3 – L’endossement pignoratif ou de garantie ou à titre de gage :

- Il consiste pour un porteur, qui a besoin de liquidités, sans perdre la propriété de la lettre de

change à la mettre en gage.

- Il s’agit par exemple, d’une lettre de change de grande valeur, remise à une banque pour

garantir l’ouverture d’un crédit.

- L’endossataire n’est qu’un simple créancier gagiste dont la créance est garantie par la lettre

de change.

- Ce mode d’endossement se fait par la formule valeur en gage, ou valeur en garantie.


D – Les effets de l’endossement :

1 - Inopposabilité des exceptions :

Les personnes actionnées en vertu de la lettre de change ne peuvent opposer au porteur les

exceptions fondées sur leurs rapports personnels avec le tireur ou avec les porteurs

antérieurs (art. 171).

Ex : L’exception de compensation à l’égard du tireur ou d’un porteur antérieur. Poursuivi en

paiement de 5000 dh, un endosseur ne peut opposer au porteur qu’il est lui-même créancier

du tireur pour cette somme.


Ce principe connait certaines limitations. En d’autres termes, on a des exceptions

opposables au porteur :

- Un signataire quel qu’il soit peut opposer au porteur les exceptions, motifs de non

paiement qu’il a personnellement contre lui. Par exemple, le porteur réclame 5000 dh au

signataire endosseur, lequel est créancier ou porteur pour la même somme. Il peut lui

opposer cette exception. Il y dans ce cas compensation de créances.

- Un signataire poursuivi peut opposer les exceptions cambiaires c’est-à-dire résultant de

la lettre elle-même. Par exemple, défaut d’une mention obligatoire (vice du

consentement, l’incapacité).
2 – La solidarité des signataires :

Tous les signataires de la lettre de change sont tenus solidairement envers le porteur ; s’il n’est

pas payé au terme convenu, il peut demander le paiement de la lettre de change à l’un

quelconque des signataires, c’est-à-dire à son endosseur, aux endosseurs antérieurs et au

tireur.
3 – L’indépendance des signatures :

Il arrive que la lettre de change contienne des signatures valables à coté de signatures

invalidées par le droit (pour la raison de la démence de la minorité, des signatures de

personnes imaginaires). Dans ce cas, l’inefficacité juridique de la traite ne concerne que les

personnes intéressées par les anomalies mentionnées. Les obligations des autres signataires

demeurent valables et les engagent pleinement dans les termes de la lettre de change.
L’acceptation

A – Définition :

L’acceptation est l’acte par lequel le tiré (débiteur du tireur), consent et s’engage à payer le

montant de la lettre de change à celui qui en sera régulièrement porteur à l’échéance.

Elle s’exprime par le mot « accepté » ou tout autre mot équivalent suivi de la signature du tiré.

Mais la simple signature du tiré (au recto du titre pour éviter toute confusion avec d’autres

signatures, portées au verso du titre ou même sur une allonge ou écrit distinct) vaut

acceptation.
B – La condition de présentation à l’acceptation :

Elle demeure en principe facultative mais devient obligatoire soit en application de la loi soit

en exécution d’une clause imposée par le tireur ou l’endosseur.

L’acceptation est normalement pure et simple dans ce sens qu’elle ne doit être accompagnée

ni des conditions suspensives ou résolutoires, des réserves portant sur la date d’échéance,

sur le montant, sur l’obligation cambiaire du tiré.


C – Date de présentation à l’acceptation :

La lettre peut être, jusqu’à l’échéance, présentée à l’acceptation du tiré, au lieu de son

domicile, par le porteur ou même par un simple détenteur.

Dans la pratique, l’acceptation de la lettre de change n’est pas toujours simultanée à

l’émission du titre. Très souvent, elle fait suite à une présentation ultérieure de la lettre au

tiré.
D – Formes de l’acceptation :

1 – L’acceptation émane normalement du tiré.

2 – L’acceptation par intervention celle qui provient soit d’un signataire de la traite soit d’un

tiers :

a – L’acceptation par intervention en vertu d’une procuration conventionnelle ou d’une

attribution légale : souvent, le tireur, un endosseur et l’aval, désignent par précaution, un

tiers, en pratique une banque, pour accepter la traite en cas de résistance du tiré.

b – L’acceptation spontanée par intervention : l’intervention spontanée des tiers, en dehors

de toute procuration ou obligation légale.


- Le tiers intervenant agit librement dans l’intérêt du tiré, du tireur ou d’un endosseur

poursuivi par le porteur.

- L’accepteur par intervention devient alors obligé accessoire (non principal comme le tiré),

ou de deuxième degré, envers le porteur et les endosseurs postérieurs à celui pour le

compte duquel il est intervenu, de la même manière que celui-ci.


E – Effets de l’acceptation :

- L’acceptation le met dans la condition de débiteur principal, à la place du tireur.

- L’acception l’oblige de payer personnellement le montant à l’échéance dans les conditions

de rigueur impliquées par le droit cambiaire.

- L’acceptation donnée engendre un effet essentiel, la purge des exceptions. Le tiré s’interdit

d’opposer au porteur de bonne foi, les exceptions qu’il pouvait opposer au tireur pour

refuser le paiement.
F – Refus de l’acceptation :

Le tiré demeure libre d’accepter ou de refuser la lettre de change. Le refus d’acceptation

produit :

- Un recours ordinaire par le porteur contre le tiré. Dans ce cas, celui-ci peut alors opposer au

porteur même les exceptions personnelles qu’il peut avoir contre le tireur (on n’a pas la

purge des exceptions).

- Un recours cambiaire par le porteur contre les signataires de la traite (tireur, endosseurs et

aval), il peut les poursuivre même avant l’échéance, à la condition d’établir un protêt faute

d’acceptation, sauf si la lettre contient une clause de retour sans frais ou sans protêt.
Le régime de paiement

La présentation de la traite au paiement, à la différence de la présentation à l’acceptation, est

toujours obligatoire à l’échéance, sous peine de perdre le droit au recours.

A – L’échéance : Date d’échéance : elle est réglementée par les articles 181 et suivants du

code de commerce.

- L’échéance peut être à vue,

- à un certain délai de vue,

- à un certain délai de date,

- à jour fixe .
L’aval

- Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste) est la caution solidaire du signataire en faveur duquel

il s’est engagé (l’avalisé) . Il garantit personnellement le paiement de tout ou partie de la lettre

de change.

- Il peut être un tiers ou même un des signataires de la traite.

- Il doit préciser pour quel signataire il s’engage, à défaut il est réputé donné au tireur.

- L’aval est donné sur la lettre avec la mention « bon pour aval » et la signature ; il peut être

donné aussi sur une allonge ou par un acte séparé.


- s’il a payé pour l’avalisé défaillant, il a un droit de recours non seulement contre lui, mais

contre tout autre signataire de la lettre en vertu du principe cambiaire de la solidarité.


B – Les règles à suivre pour compter les délais de l’échéance :

- L’échéance d’une lettre de change tirée à un ou plusieurs mois de date ou de vue a lieu à la

date correspondante du mois où le paiement doit être effectué ; à défaut de date

correspondante, l’échéance a lieu le dernier jour de ce mois.

- Quand une lettre est tirée à un ou plusieurs mois et demi de date ou de vue, on compte

d’abord les mois entiers.

- Si l’échéance est fixée au commencement, au milieu ou à la fin du mois, on entend par ces

termes le 1er, le 15 ou le dernier jour du mois.


- Les expressions « huit jours » ou « quinze jours » s’entendent, non d’une ou de deux

semaines, mais d’un délai de huit ou de quinze jours.

- L’expression de demi-moi indique un délai de quinze jours.


C – Le paiement avant l’échéance :

- La fixation précise de la date d’échéance est une mention obligatoire..

- La loi écarte le paiement tardif car il entraîne des conséquences graves pour les différents

signataires (le porteur, le tiré et les autres coobligés).

- Le paiement par anticipation est possible dans trois cas :

 Le cas de refus d’acceptation

 Le redressement, la liquidation judiciaire ou la cessation de paiements du tiré

 Le redressement ou la liquidation judiciaire du tireur, comportant une clause de non

présentation à l’acceptation.
D – Le paiement partiel :

- En règle générale, le paiement couvre la totalité du montant figurant sur la lettre de change.

Dans ce cas, le tiré exige le porteur de lui remettre la lettre de change acquittée.

- Le paiement partiel (une proportion du montant qui figure sur la traite), est possible, et la

loi empêche le porteur de le refuser :

 Si le porteur a refusé un paiement partiel, le tiré peut déposer la somme partielle au

secrétariat – greffe du tribunal de commerce compétent.

 S’il est effectué, le porteur doit remettre au tiré une quittance dans la limite de la

proportion payée.
Pour le surplus, le porteur doit dresser un protêt pour l’encaisser sur la base du droit

cambiaire. A défaut du protêt, il va l’encaisser en tant qu’un créancier ordinaire.


E – Lieu de paiement :

- Si la lettre de change observe le silence sur le lieu de paiement, le lieu indiqué à côté du

nom du tiré est présumé lieu de paiement.

- En l’absence de cette hypothèse, le lieu du domicile du tiré, ou celui où il exerce ses

activités professionnelles, constitue le lieu du paiement.

- Si aucune des solutions indiquées ne s’applique, le défaut du lieu de paiement expose la

lettre de change à la nullité comme effet de commerce.


F – L’opposition au paiement de la lettre de change :

En principe, deux cas qui nous permet d’opposer au paiement de la lettre de change (art.

189) :

- Le vol ou la perte du titre.

- Le redressement ou la liquidation judiciaire du porteur.


L’ exercice du recours cambiaire :

En cas d’échec de la procédure de paiement :

- Le porteur peut soit retourner la traite si elle contient une clause de retour sans frais.

- Soit dresser un protêt et donner avis du défaut de paiement ou d’acceptation à ses

endosseurs successifs et faire.


Le porteur peut faire ses recours :

 A l’échéance, s’il présente la traite au paiement à cette datte sans recevoir ledit paiement.

 ou avant l’échéance dans les situations suivantes :

 Un refus total ou partiel d’acceptation de la part du tiré.

 Redressement ou liquidation judiciaire ou cessation du paiement du tiré, que ce dernier soit

accepteur ou non, même si la cessation de ses paiements n’est pas constatée par un

jugement.

 Redressement et liquidation judiciaire du tireur, dont la présentation à l’acceptation est

écartée.
 La saisie des biens du tiré demeurée infructueuse.

Le porteur peut exercer ses recours contre le tiré, les endosseurs, le tireur et les autres

obligés, aval et payeur par intervention.

I - La validité du recours suppose l’accomplissement préalable de certaines formalités :

- Le protêt

- Avis du défaut d’acceptation ou de paiement (l’obligation d’informer les signataires du

défaut de paiement).
A – le protêt :

1 – définition :

Le protêt est un acte écrit authentique qui constate d’une manière irréfutable le refus

d’acceptation ou de paiement. Il est dressé par un agent du secrétariat –greffe du tribunal de

commerce dans la circonscription duquel se trouve le domicile du redevable du paiement.

2 – lieu du protêt :

Le protêt doit être dressé au domicile commercial du tiré, ou tout garant saisi en paiement, ou

à son domicile élu ou à son dernier domicile connu.


3 – La date du protêt :

Dans ce cadre, on distingue entre le protêt faute d’acceptation et le protêt faute de paiement.

a – le protêt faute d’acceptation :

- L’échéance de la lettre de change est à un certain délai de date ou à jour fixe : le délai du

protêt est entre la date d’émission et celle d’échéance.

- L’échéance de la lettre de change est à un certain délai de vue : le délai du protêt est un an.

- L’échéance de la lettre de change est à vue. Dans ce cas, nous n’avons pas besoin de la

présentation à l’acceptation (et partant du protêt du défaut de l’acceptation).


Le protêt faute d’acceptation entraîne deux conséquences :

- Il ouvre la voie à l’exercice du recours.

- Il dispense de la présentation au paiement et du protêt faute de paiement.

b – le protêt faute de paiement :

- La lettre de change payable à jour fixe ou un certain délai de date ou certain délai de vue, le

protêt faute de paiement doit être fait dans les cinq jours ouvrables qui suivent le jour où la

le titre est payable.

- La lettre de change payable à vue, le protêt doit être fait le jour de la présentation ou plus

tard, le dernier jour de l’année d’émission.


4 – contenu du protêt :

L’acte de protêt contient la transcription littérale de la lettre de change :

- L’acceptation, des endossements et des recommandations qui y sont indiquées.

- La sommation de payer le montant de la lettre de change.

- La présence ou l’absence de celui qui doit payer.

- Les motifs de refus de payer le montant.

- Les motifs du refus de signer le protêt.


5 – Les conséquences du protêt :

- Il constate le défaut d’acceptation ou de paiement.

- Il atteste aussi que le porteur a bien exécuté son obligation de présentation de la lettre au

tiré.
5 – les cas qui dispensent le porteur du protêt :

- Redressement ou liquidation judiciaire du tiré.

- Redressement et liquidation judiciaire du tireur, dont la présentation à l’acceptation est

écartée.

- La force majeure.

- Le titre contient la clause retour sans frais.


B - Avis du défaut d’acceptation ou de paiement (l’obligation d’informer les signataires du

défaut de paiement.

- Le porteur doit donner avis du défaut d’acceptation ou de paiement à son endosseur dans

les six jours ouvrables qui suivent le jour du protêt.

- Chaque endosseur doit, dans les trois jours ouvrables, qui suivent le jour où il a reçu l’avis,

faire connaître à son endosseur l’avis qu’il a reçu, en remontant jusqu’au tireur.

- Les signataires ont droit à être informés pour :

 Pour protéger leurs droits et leur réputation commerciale.

 La possibilité de payer le titre sans subir la poursuite.


II – Les prescriptions des recours :

Ce sont des délais très brefs fixés par le législateur.

- L’action cambiaire contre le tiré accepteur se prescrit par 3 ans à compter de l’échéance.

- L’action du porteur contre les endosseurs et contre le tireur par un an à dater du protêt.

- Les actions des endosseurs entre eux et contre le tireur se prescrivent par six mois à dater

du jours du paiement de la lettre.

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