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SLASSI Droit des Affaires


Semestre 5 2019.2020 1
A.SLASSI Droit des Affaires
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 Définition:
 Droit cambiaire, latin, signifie littéralement: droit de change.
 Aujourd’hui, droit des moyens de paiement ou droit des
instruments de paiement = ensemble des règles applicables aux
effets de commerce.
 En droit des affaires, paiement = délivrance, exécution en nature ou
en espèce.
 Généralement, le paiement s’effectue:
- soit en numéraire, monnaie fiduciaire (immédiatement libératoire)
- soit par virement ou carte bancaire;
- soit encore par remise d’un chèque, d’une lettre de change,
d’un billet à ordre (ces instruments ne sont pas immédiatement effectifs:
ce n’est que lorsque le compte de l’autre personne est crédité qu’il peut
utiliser les fonds, se pose alors le problème de solvabilité).

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Qu’est ce qu’un effet de commerce ?

 Titre qui permet de mobiliser des sommes d’argent.

 Titre négociable à ordre et au porteur représentant une créance


de somme d’argent non encore échue, exigible à vue ou à court
terme et constatant l’engagement d’une personne de payer ou
de faire payer cette somme d’argent à une échéance
déterminée.

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Utilité des effets de commerce ?

 Simplification des moyens de paiement, essentiellement


lorsqu’il s’agit de grosses sommes.

 Renforcement de la sécurité des paiements: en principe, le


vol d’un effet de commerce ne devrait pas permettre de
l’utiliser pour paiement à l’insu du vrai propriétaire.

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Différents modes de paiement :

- Modes de paiement immédiat: payable à vue (le chèque, le virement


et la carte bancaire).

- Modes de paiement différé: par accord entre les parties, il n’est


possible d’avoir le paiement qu’après un terme (c’est le cas de la lettre
de change et du billet à ordre)

NB: Ces instruments sont destinés à être mobilisés au sens financier,


i.e, transformés en argent en vendant l’instrument à quelqu’un
qui accepte de payer.
Mais tous les instruments ne sont pas mobilisables tel est le cas de la carte
bancaire et du virement, nous nous limiterons ici de traiter les instruments
mobilisables à savoir: la lettre de change, le billet à ordre et le chèque.

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Titre 1:

La lettre de change

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A. Définition
La lettre de change (ou traite) est un écrit par lequel une
personne, appelée le tireur (créancier, vendeur), donne l’ordre à
l’un de ses débiteurs, appelé le tiré (acheteur, débiteur) de payer
une certaine somme (valeur nominale), à une date déterminée
(échéance), à lui-même ou à une troisième personne, appelée le
bénéficiaire, ou à son ordre (i.e, à une personne qu’elle désignera
ultérieurement).

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I- Caractères généraux:
B. Historique:
o Premier effet de commerce apparu au Moyen-âge.
o Créé par les marchands italiens.
o L’idée est que lorsqu’une personne acquiert un bien auprès d’une
personne à un endroit donné elle peut enjoindre à un troisième
homme situé sur le chemin de retour vers la ville de départ du
marchand de lui fournir la somme due (notamment quand cette
troisième personne devait de l’argent à l’acquéreur).

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I- Caractères généraux: -suite-
C. Fonctions:
1. A l’origine (moyen âge), la traite avait une fonction de change:
née dans les grandes foires auxquelles participaient des
marchands de nationalités différentes.
2. 16ème siècle: elle acquiert une fonction de paiement. Elle devient
à ordre: on paye à l’ordre de telle personne ou de toute autre
personne dont le nom est ajouté au dos de la lettre. Elle a, alors,
vocation à circuler entre marchands.
3. Actuellement, elle a une fonction de crédit. Pour vendre plus, le
vendeur accorde un paiement différé. Le tireur peut escompter la
lettre de change chez un banquier qui a la garantie de paiement
par les endosseurs solidaires.

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I- Caractères généraux: -suite-
D. Nature juridique:
Contrairement au chèque et au billet à ordre (lorsqu’il ne résulte pas
d’une transaction commerciale), la lettre de change est toujours un acte
de commerce par la forme, i.e, elle est commerciale quelle que soit
la profession ou l’activité principale des personnes (tireur, tiré
accepteur, avaliseur, endosseur) qui l’utilisent et quel que soit
l’objet de la créance pour laquelle elle a été émise (civile ou
commerciale).

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I- Caractères généraux: -suite-
E. Avantages:

1- Moyen de garantie de la créance (garantie d’être payer à


l’échéance);

2- Moyen de financement (escompte);

3- Moyen de paiement (endossement)

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II- L’émission de la lettre de change
A. Conditions de forme:
Comme tout titre, la lettre de change est formaliste. Elle doit exister
matériellement sur un support papier pour permettre la circulation.
Une créance en soi est un rapport juridique immatériel, elle doit être
matérialisé par un papier.

La lettre de change est plus contraignante qu’une simple obligation


civile parce qu’elle contient une obligation civile et une obligation
cambiaire.

En droit des affaires, il est utile de simplifier la forme de la lettre


de change: prévoir des formalités allégées pour faciliter la circulation.
Néanmoins certaines mentions sont obligatoires.

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II- L’émission de la lettre de change
A. Conditions de forme: -suite-

Elles sont énoncées dans le code de commerce (article 159 et s)


On distingue entre:
1- Les mentions obligatoires;
2- Les mentions facultatives.

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A. Conditions de forme: -suite-
1. Les mentions obligatoires: (art 159)
1. La dénomination «lettre de change»;
2. Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée;
3. Le nom du tiré (celui qui doit payer);
4. L’indication de l’échéance;
5. Le lieu où le paiement doit s’effectuer;
6. L'indication de la date et du lieu où la lettre est créée ;
7. Le nom et la signature du tireur ;
8. Le nom du bénéficiaire.

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A. Conditions de forme: -suite-
1. Les mentions obligatoires: -suite-
NB: La lettre de change ne contenant pas l’une des mentions
obligatoires est réputée non valable mais il peut être considéré
comme un titre ordinaire établissant la créance si les conditions
comme titre sont remplies. (art 160)
Exception: L’absence de certaines mentions peuvent être corrigées:
- L’échéance: payable à vue;
- Le lieu de paiement: lieu désigné à côté du nom du tiré (son domicile), à
défaut, celui où il exerce son activité principale ou où il est domicilié;
- La signature du tiré:
- Le lieu de création: lieu désigné à côté du nom du tireur (ou son domicile);
- La date de création: celle de la remise du titre au bénéficiaire.

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A. Conditions de forme: -suite-
2. Les mentions facultatives:
 La clause "sans garantie" ou clause "à forfait" a pour conséquence
d'exonérer celui qui la stipule de la garantie qu'il doit au bénéficiaire
en vertu de la lettre de change.

 La clause "suivant avis": mention portée sur une lettre de change


interdisant au tiré d'accepter ou de payer, avant d'en avoir reçu
l'autorisation du tireur.

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A. Conditions de forme: -suite-
2. Les mentions facultatives: -suite-
 La stipulation d'intérêts : Dans une lettre de change payable à vue ou
à un certain délai de vue, il peut être stipulé par le tireur que la somme
sera productive d'intérêts. Dans toute autre lettre de change, cette
stipulation est réputée non écrite. (art 162)
 La clause "retour sans frais" ou "sans protêt": Le tireur, un
endosseur ou un avaliseur peut, par cette clause inscrite sur la lettre de
change et signée, dispenser le porteur de faire dresser pour exercer ses
recours un protêt faute d'acceptation ou faute de paiement.
 La clause "non à ordre": toute lettre de change, même non
expressément tirée à ordre, est transmissible par la voie
de l'endossement.

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II- L’émission de la lettre de change: -suite-
B. Conditions de fond:
En tant que contrat établi entre le tireur, le tiré et le bénéficiaire, la
lettre de change obéit aux conditions générales de validité des
contrats tels qu’édictées par le DOC; ainsi qu’aux conditions les
plus spécifiques aux effets de commerce, telles que prévues par le
Code de Commerce marocain.

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B. Conditions de fond: -suite-
1. Le consentement des parties:
La lettre de change est un acte juridique qui requiert le consentement
des différents signataires.
Il ne peut y avoir d'engagement valable que si, à l'instant où il
s'engage, celui qui contracte, se trouve libre de toute contrainte. La
validité de la lettre de change impose que le consentement soit donné
par une personne apte à exprimer une volonté lucide.
L'erreur, le dol ou la violence sont des vices du consentement.
Si la lettre de change porte une fausse signature du tiré, ce dernier
n'est pas engagé dans les liens cambiaires. En revanche, les
obligations des autres signataires n'en sont pas moins valables.

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2. La capacité :
Tout signataire d’une lettre de change doit avoir la capacité (être sain
d’esprit) pour faire le commerce car, en vertu de l’article 9 du C.c, la
lettre de change est toujours un acte de commerce.
L’article 164 C.c prévoit que: «la lettre de change souscrite par un
mineur non commerçant est nulle à son égard, sauf les droits des
parties conformément au droit commun», i.e, le droit de le
poursuivre civilement.

NB: La signature du mineur sur une lettre de change ne porte pas


atteinte à la validité des autres signatures en raison du principe de
l’indépendance des signatures.

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2. La capacité : -suite-
 Il est interdit aux incapables même par l’intermédiaire de leur
représentants légaux, comme il est interdit à certaines professions
d’engager par lettre de change car c’est incompatible avec la non-
commercialité (fonctionnaires, professions libérales réglementées).

 La sanction est la nullité de la traite mais c’est une nullité


relative en ce sens où elle n’affecte que le titre et non la créance
représentée par le titre, i.e, la nullité n’affecte que l’engagement
cambiaire du signataire.

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Merci de votre
attention

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