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Introduction
Le droit est-il une science ? Si l’on répond par l’affirmative, il faut alors envisager de
connaître un langage spécifique avant d’entamer une étude du droit. On comprend alors
mieux pourquoi un cours de technique d’expression juridique a été instauré dans le
programme des étudiants qui vont débuter une licence de droit, notamment, en première
année.
Pour ce faire, dans le cadre de ce cours, nous verrons, d’une part, le langage utilisé par les
juristes et, d’autre part, le raisonnement juridique.
I. Le langage juridique
A. Les prérequis
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1) L’expression de la cause et de la conséquence
a) La cause
La cause
Utilisation courante et mise en évidence
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Comme l’alerte (plus nom) Ex : pour de son crime à
a été donnée Compte tenu de quelle raison est la jalousie (responsabilité
très vite, la (plus nom) n’a-t-il pas La maladie probable)
population a pu Ex : compte voulu chronique Etre issu de
être évacuée tenu des pièces témoigner ? constitue un Etre motivé par
La population a versées au motif de Ex : le juge lui
pu être évacuée dossier, licenciement a imputé la
à temps car l’avocat de la Agent de la responsabilité
l’alerte a été partie adverse cause de la faillite de
donnée très vite doit déposer de L’auteur son entreprise.
Il a saisi le nouvelles Le créateur
juge ; en effet, conclusions L’inventeur
son voisin a Vu (plus nom) Ex : les auteurs
détruit le mur Ex : vu la de contrefaçon
mitoyen entre constitution du sont punis par
leurs propriétés 08 novembre la loi
2016
Vu les
nécessités de
service
b) L’expression de la conséquence
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Activité : choisir la cause ou la conséquence
Compléter les phrases suivantes en exprimant soit la cause soit la conséquence. Il existe
plusieurs possibilités.
L’usine de voiture a été délocalisée à Daloa…….les salaires y sont moins élevés et la main
d’œuvre qualifiée. Cela a bien entendu……..la fermeture de l’usine à Abidjan. Des
manifestations de grande ampleur ont eu lieu ; …….. la campagne électorale, les salariés
licenciés ont été entendus par les pouvoirs publics ; l’Etat a……….promis des aides au
reclassement.
a) L’expression de la concession
b) L’expression de l’opposition
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+ Indicatif Conjonction de Au lieu de
Alors que coordination : Par opposition à
Tandis que Mais A l’inverse de
Adverbes : Contrairement à
Par contre A la place
En revanche A défaut de
Par opposition A l’opposé de
Au contraire
inversement
Ici, on entend par législateur le créateur de droit objectif. On évoquera essentiellement les
termes utilisés par le parlement et les autorités administratives. L’exposé des motifs permet de
comprendre les raisons de l’élaboration d’une loi.
En ce qui nous concerne, il apparaît nécessaire de connaître quelques outils pour se référer
au droit objectif dans un raisonnement.
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2. Le langage judiciaire
La lecture d’un jugement c'est-à-dire une décision rendue par le tribunal de première
instance.
L’appelant : le demandeur
L’intimé : le défendeur
Logique juridique ou logique du droit équivaut à la science qui étudie les raisonnements
juridiques.
la logique juridique générale et logique judiciaire dont objet = raisonnement du juge.
logique scientifique ou logique formelle = s'applique à des certitudes et aboutit à des
conclusions certaines.
Or en droit, rarement des certitudes et des conclusions certaines.
Habituellement, la logique juridique ne débouche pas sur des certitudes parce qu’il s'agit de
concilier le raisonnement et la justice pour aboutir à une solution acceptable.
Mais grandes variations selon époques et pays: Raisons
1. Logique juridique dépend de la conception qu'on a du droit.
2. Juriste opère une sélection des éléments sur lesquels il raisonne
=> critère des choix repose sur un jugement influencé par l'époque...
3. Raisons qui militent en faveur d'une solution sont contredites par d'autres raisons en
faveur d'une autre solution.
Une solution considérée comme juste à un moment donné peut devenir plus tard
erronée.
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A. Le syllogisme judiciaire
1) Définitions
Le syllogisme correspond à l’opération intellectuelle par laquelle, du rapport
de 2 termes avec un même 3e appelé moyen terme, on conclut à leur rapport
mutuel.
Si A = B et que
B=C
alors A = C
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a) L'articulation du syllogisme judiciaire: Trois éléments
a.1) La majeure:
"Si une personne a...,
alors elle doit..."
a.2) La mineure:
"Or X a ..."
a.3) La conclusion:
"Donc, X doit..."
b) L’explication des éléments du syllogisme
b.1) La majeure
= Enonce la règle de droit
Elle affirme de manière générale et abstraite que, si telle hypothèse est
réalisée, telle conséquence s'ensuivra.
Règle est fournie par les sources de droit reconnues par l' ordre juridique.
Qui veut appliquer le droit, doit d'abord rechercher cette règle.
=> méthode du traitement du cas pratique.
b.2) La mineure
= consiste dans la confrontation de la situation de fait avec l'hypothèse
abstraite de la règle.
Cette confrontation suppose la connaissance du fait et du droit pour établir
le rapport de l'un avec l'autre = passage du général au particulier.
a) L'hypothèse légale est donnée par la règle de droit, telle qu'elle a été
analysée dans la majeure.
b) Le fait ou le cas concret est donné par la réalité!
Qui veut appliquer le droit, doit d'abord constater les faits (pour aboutir
à un jugement de fait qui affirme que choses se présentent de telle ou
telle manière) = version que retiendra juge pour appliquer le droit.
Droit de procédure fixe ces règles qui permettent d'établir les faits.
c) La confrontation entre la situation de fait et la règle de droit on
peut alors affirmer si le cas concret remplit les conditions
d'application de la règle de droit.
Le fait (inclus dans hypothèse de règle) reçoit sa qualification
juridique = subsomption.
interprétation de la norme.
b.3) La conclusion
Suivant le résultat de confrontation, la conclusion attribue ou n'attribue pas,
à la situation de fait la conséquence prévue par la règle de droit.
= particularisation de la règle générale: on attache au cas visé la
conséquence générale.
3) Syllogisme et jugement
Les différentes étapes du syllogisme
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= étapes effectuées par juge pour la résolution du problème = structure du
jugement.
début: reconstituer les faits.
TROIS PARTIES DU JUGEMENT:
1. Les faits
Juge expose la version des faits qu'il a retenue sur la base des preuves qui lui
ont été offertes.
2. Le droit
Juge rappelle la règle applicable et vérifie si les faits retenus remplissent les
conditions prévues par la règle.
NB : la majeure et la mineure constituent les motifs qui justifient le dispositif
3. Le dispositif
Suivant le résultat de cette analyse, le juge décide quelle est la solution du
litige, eu égard aux effets prévus par la règle applicable.
B. L'ANALOGIE JURIDIQUE
Un des plus anciens procédés juridiques; on l'applique toujours couramment aussi bien
le juge que législateur.
1°) La notion d'analogie
Analogie juridique ou argument a pari
extension d'une disposition légale concernant un cas particulier à un autre cas
particulier non prévu par le législateur mais semblable sur les points essentiels,
pour une raison d'équité.
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Droit canonique fait de l' analogie = source du droit fondée sur l' équité =
des considérations extérieures au droit destinées à réaliser la justice.
Juge doit recourir à l'équité pour établir la justice.
= fondement plus logique puisque le juge sort du cadre de la loi et recours à
l' analogie.
3°) Aspects divers de l'analogie juridique
Rappel : l'analogie peut avoir la forme de l'argument a pari
Il consiste à étendre le champ d’application de la règle de droit, édictée pour
un cas déterminé, à d’autres cas semblables en se fondant sur l’identité des
motifs
Argument a fortiori
Ce raisonnement conduit le juge à étendre la solution d’une loi édictée pour
un cas déterminé à d’autres cas qui n’ont pas été prévu par le législateur. En
pratique, le juge étend une solution légale ou jurisprudentielle donnée à un
cas non prévu, parce que les raisons qui ont guidé le législateur se
retrouvent avec encore plus de force dans le cas non prévu. Il se distingue
alors de l’argument a pari dans la mesure où les cas sont différents.
Argument a contrario
= le juge adopte la solution contraire à celle retenue par la loi dans un cas
pour résoudre un cas inverse. En d’autres termes, si l’application d’une
règle de droit est subordonnée à des conditions déterminées, et que celles-ci
ne sont pas remplies, on en déduit à contrario l’application de la règle
contraire ou inverse.
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