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1 "Le contrôle de gestion pour tous" "Les charges font les coûts" David
Doriol, expert-comptable et commissaire aux comptes.
-Bonjour à tous.
Donc, on a évoqué le sujet sur les coûts et les problématiques coûts, il
est temps maintenant d'y revenir, mais franchement un peu plus en
profondeur, par étapes.
Là, on va soulever le problème de la matière première pour calculer les
coûts, à savoir la comptabilité financière, la comptabilité nationale.
Parce qu'au fond, elle n'est pas si facile à utiliser que cela, bien
qu'étant la seule matière première dont on dispose.
En fait, je viens de le dire, quand on regarde la comptabilité nationale et
qu'on regarde nos bilans, comptes de résultat, qu'on zoome sur le compte de
résultat, il y a, vous savez, à gauche...
Si vous avez bien suivi le MOOC sur la comptabilité pour tous, vous savez
que les dépenses sont à gauche de notre tableau, on les appelle les
charges.
Les charges sont la véritable matière première nécessaire pour calculer les
coûts, c'est-à-dire que ce sont bien les charges qui font les coûts.
Sauf qu'il faut qu'on éclaircisse un peu le problème des charges.
Les charges, en fait, c'est un héritage de plein d'endroits, c'est-à-dire
que le compte de résultat est un vrai déversoir.
Il y a des charges qui naissent directement dans le compte de résultat, ce
sont les dépenses classiques, les charges de personnel, les loyers, les
notaires, les frais de bouche, les frais d'hôtel, etc.
Ces dépenses naissent dans le compte de résultat.
Mais il y en a d'autres qui proviennent, par exemple, de l'actif du bilan,
c'est-à-dire qui proviennent des immobilisations que vous avez utilisées et
qui subissent, on va le voir, des amortissements.
Il y a des charges que l'on calcule, ce ne sont pas des charges que l'on
vit vraiment, que l'on paie, mais on fait des hypothèses de travail et on
les déverse dans le compte de résultat.
Pareil, dans le bilan, au passif, si l'entreprise a provoqué des risques
par son activité, ces risques se traduisent, quand ils naissent, en
dépenses.
Là aussi, ce sont des coûts totalement calculés, il n'y a pas une vraie
facture initiale.
C'est facile d'avoir une facture d'achat de marchandise, c'est objectif.
Là, c'est un peu larvé.
Et en plus, ça dépend de règles qui ne dépendent même pas de l'entreprise,
qui sont des règles purement comptables ou purement fiscales.
Eh oui, en comptabilité financière, de nombreuses charges sont enregistrées
selon des conventions, des normes, des lois, des règlements.
qui nous donnent le code comptable, des lois purement comptables.
Et pire encore, le fiscaliste contraint le comptable, c'est-à-dire qu'on
fait en plus de l'optimisation fiscale.
Et l'optimisation fiscale nous amène à jouer sur les niveaux de charges
d'une entreprise pour piloter le bénéfice et donc piloter l'impôt.
Mais alors, évidemment, nous, on veut des charges vraies, on ne veut pas
des charges maximisées fiscalement.
Donc, étant donné qu'on est contraint par des lois qui ne sont pas si
naturelles que ça, pas si objectives que ça, qui sont intéressées, il va
falloir qu'on les retraite pour avoir une valeur de dépenses plus
économique, parce que c'est bien l'économique qui anime le contrôle de
gestion.
Le contrôle de gestion a un but de stratégie de l'entreprise.
Il a un but de connaître l'incitation à l'achat, donc il n'a pas à se
mentir fiscalement.
Autrement dit, les charges qui sont dans la comptabilité financière sont
souvent des charges fiscales.
Eh bien, il va falloir les retraiter, en ajouter, en retirer, en nuancer,
en recalculer, pour avoir un volume de dépenses qui soit franchement
économique et que l'on va pouvoir administrer, facturer aux coûts.
Le mot facturer prend vraiment son sens parce que, je vous l'ai mis, se
tromper sur le volume de charges à incorporer aux coûts ou à ne pas
incorporer aux coûts, c'est prendre des risques.
Se tromper sur le volume de charge, c'est prendre les risques, si on en met
trop, de surfacturer en termes de coût de revient nos produits, et donc,
mécaniquement, nos prix de vente, et rendre difficilement commercialisable
un produit qui aurait pu être moins cher si on ne s'était pas trompé, ou au
contraire, de sous-évaluer le niveau de dépenses, facturer un prix qui est
franchement bas, et pour le coup, vendre à perte.
C'est une problématique qu'il faut dès maintenant lever pour obtenir des
coûts beaucoup plus pertinents.
C'est ce que nous allons voir sur les prochaines vidéos : comment retraiter
économiquement des dépenses qui sont purement fiscales.
À tout de suite.

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