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5 "Le contrôle de gestion pour tous" "Le retraitement des éléments


exceptionnels" David Doriol, expert-comptable et commissaire aux comptes.
-Bonjour à tous.
On va avoir une vidéo beaucoup plus apaisée que la précédente.
Je vais être moins en colère.
Là, on va parler un peu, je dirais, de tous les éléments...
On va parler des centimes, là, ou du détail pour savoir si oui ou non ce
détail mérite d'être incorporé dans le coût de revient de nos produits,
dans les charges économiques ou pas.
On va donc traiter de ce qu'on appelle les éléments somptuaires ou les
éléments dits exceptionnels.
Il existe plusieurs rubriques que nous n'avons pas encore vues dont la
première sont les autres achats et charges externes.
En comptabilité, c'est globalement un compte fourre-tout qui agglomère des
dépenses qui peuvent aller des locations, du crédit-bail, des frais de
bouche, des frais d'hôtel, des frais de déplacement, c'est-à-dire tout un
tas de dépenses qui, globalement...
On doit a minima se poser la question de savoir si ce sont des dépenses qui
sont bien liées à la mission de l'entreprise.
Est-ce que ce ne sont pas des dépenses qu'on appelle somptuaires, c'est-à-
dire plutôt d'ordre privé facturées par l'entreprise, payées par
l'entreprise, que des dépenses dont elle a franchement besoin ?
Il est très fréquent que l'entreprise prenne à sa charge des dépenses de
gérance, et la question qui se pose, c'est si elles entrent vraiment dans
l'objet social, est-ce qu'il n'est pas de bon ton de considérer qu'elles
sont non incorporables dans les charges retraitées économiquement ?
Et donc, question, est-ce que...
Alors, il y a des entreprises qui répondent clairement non, et qui disent
même à certains salariés, cadres dans l'entreprise : "Pour manger, vous
avez un forfait hôtel à tant, vous avez un forfait location de voiture à
tant, vous avez telle gamme à prendre à tant, vous pouvez manger le midi,
mais vous ne payez pas plus de 20 et quelques par repas, même si vous
invitez des clients, c'est tant par tête.
Et vous ne vous amenez pas avec des factures de 200, 300 balles,
l'entreprise n'est pas là pour vous payer des bouteilles de vin et des bons
petits plats."
Ou alors, c'est un cadre beaucoup plus exceptionnel, où il y a un vrai
budget défini pour ça et c'est clairement pour gagner des contrats, etc.
Globalement...
Je n'ai pas répondu à la question, la question est complètement ouverte,
est-ce que ces dépenses-là méritent un peu de gratter, oui ou non ?
On sait pertinemment qu'il y a...
Attention, quand je dis ça, je ne blâme personne, il y a des entreprises
qui sont très âpres au gain et il y a des salariés qui, au contraire, ne
sont jamais chez eux, donc quand ils ont l'occasion de voyager en première,
ils le font.
La question, c'est est-ce que vous retraitez ou pas ce pôle un peu bizarre
d'autres achats et charges externes ?
Et est-ce que vous prenez dans les charges économiques la totalité de ces
charges-là ou est-ce que vous fixez des limites de retraitement et vous ne
les rembourserez plus à vos salariés ?
Autre point, c'est le point des éléments exceptionnels, c'est-à-dire qu'en
contrôle de gestion, en comptabilité analytique, on n'incorpore pas
l'exceptionnel.
L'exceptionnel, c'est le rare.
Ça n'arrive quasiment jamais.
Ça ne veut pas dire que c'est des petits montants, mais ce n'est pas
récurrent.
Si c'était récurrent, on les mettrait en exploitation.
Si ça ne l'est pas, c'est en exceptionnel.
Dans l'exceptionnel, il y a trois rubriques, les opérations dites de
gestion, dites en capital et les dotations aux dépréciations et provisions
un peu réglementées.
La première, opérations de gestion, c'est celle à laquelle on peut
s'intéresser.
Par exemple, si on parle du mécénat, c'est ici.
Les dons, c'est ici.
La question quand vous faites du mécénat, du don, c'est si c'est quelque
chose qui est véritablement exceptionnel, si ce n'est pas de la publicité
déguisée, si ça ne mériterait pas d'être réincorporé aux coûts parce que
vous entretenez un club de rugby, votre entreprise sponsorise un club de
rugby, mais à chaque match, il y a marqué le nom de votre boîte, il y a du
public, des médias qui regardent, est-ce que concrètement vous ne recyclez
pas cette dépense comme étant un coût de publicité, par exemple ?
Même si vous faites des dons à des grandes fondations, des associations à
but caritatif, et cetera, est-ce que vous le faites de manière très
désintéressée, c'est un don, donc c'est pris sur la marge, ou est-ce que
vous le réincorporez aux coûts et c'est fixé dans le prix de vente, donc
votre client paie les dons ?
Les opérations en capital, c'est plus quand vous vendez une immo, etc.,
donc là, il n'y a pas trop de débat, on ne le prendra pas.
On ne prendra pas non plus les amortissements fiscaux puisqu'on a déjà
traité le problème de la fiscalité tout à l'heure, c'est quelque chose
qu'on ne prendra pas puisqu'on le retraite en matière économique.
Se pose la question des deux dernières dépenses, la participation des
salariés et l'impôt sur les sociétés.
La participation des salariés, c'est quelque chose que vous payez sur le
bénéfice, il faut donc connaître le bénéfice pour calculer la
participation.
C'est une somme qui va être prélevée sur le bénéfice pour être affectée aux
salariés.
C'est un complément de salaire.
C'est totalement légal.
Il faut que l'entreprise ait plus de 50 salariés, mais globalement, c'est
presque assimilable à des charges de personnel.
Donc, la question, c'est les prenez-vous comme des charges de personnel,
oui ou non ?
Le problème de cette dépense, c'est qu'elle est liée au bénéfice.
S'il y a du bénéfice, il y en a, s'il y a plus ou moins de bénéfice, il y
en a plus ou moins, s'il n'y a plus de bénéfice, il n'y en a pas.
Autrement dit, c'est une dépense qui fluctue.
La question, c'est est-ce que vous êtes stable sur cette dépense, est-ce
que vous voulez l'incorporer et est-ce opportun de le faire ?
En général, en comptabilité analytique, on considère que ce sont des
charges qui n'ont pas l'orientation classique d'une charge parce qu'elles
sont conditionnées au bénéfice.
Je mets un point d'interrogation.
Pareil sur l'impôt sur les sociétés.
L'impôt sur les sociétés est une taxe qui est prélevée sur le bénéfice.
Pour qu'il y ait de l'impôt, il faut qu'il y ait du bénéfice.
Donc, cette dépense est liée à la fluctuation du bénéfice, ce n'est pas
quelque chose qui est régulier, sauf si vous êtes généralement bénéficiaire
et que votre bénéfice est stable dans le temps.
Comme ce sont des dépenses qui sont instables, la logique voudrait qu'on
n'en tienne pas compte, mais je voulais vous en parler.
J'en ai donc terminé avec les points exceptionnels, donc on ne va pas
s'attarder sur ces points-là.
Je vous laisse méditer sur le sujet.
À tout de suite.

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