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Cours de Transport et Logistique

Introduction générale
• Dans un contexte fortement globalisé, où le rôle des échanges et la mise à disposition des informations sont en croissance, la
fonction « transport-logistique » évolue constamment et sa pertinence constitue un facteur crucial de compétitivité. En effet,
le transport est devenu une partie intégrante du processus de : approvisionnement-production-distribution et un maillon
déterminant de la chaine logistique, où l’efficacité, la compétitivité et la sûreté constituent autant de facteurs déterminants
pour la réussite des échanges.
• Le besoin des entreprises d’accroitre leurs parts de marché avec la réduction des barrières commerciales et douanières et le
développement des nouvelles technologies de l’information, a poussé ces entreprises à accorder une place de choix à la
fonction logistique qui se trouve maintenant au cœur de leur stratégie. En plus, avec la pression exercée par la concurrence,
les entreprises cherchent à fournir un meilleur service à une clientèle de plus en plus exigeante en termes de qualité du produit,
de délai de livraison et de coût. Tous ces facteurs ont fait que la logistique a pris, ces dernières années un développement
toujours plus important.
• Les marges de manœuvre pour gagner de la compétitivité se réduisent dans certains secteurs en matière d’investissement, de
différenciation technologique et de productivité, mais restent importantes au niveau de la logistique. Ainsi, la logistique
représente, pour l’entreprise, un facteur décisif dans la compétitivité prix et hors prix et peut être à l’origine d’un avantage
concurrentiel par rapports aux autres compétiteurs
• Plusieurs études qui ont concerné le lien entre logistique et performance de l’entreprise (citées dans Beaulieu et al, 2009), ont
dégagé les principaux résultats suivants :

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90 % du top 3000 entreprises mondiales considèrent que la gestion de la chaine logistique constitue une dimension très
importante de la performance de l’entreprise ;
Les firmes ayant des pratiques logistiques plus matures sont 40 % plus profitables que les entreprises qui n’ont pas des
pratiques aussi évoluées
Ces mêmes firmes ont des coûts logistiques équivalents à 9 % des revenus comparativement à 10,7 % pour la moyenne
des répondants.
• La performance de la logistique a permis à de nombreuses firmes d’acquérir un avantage concurrentiel déterminant,
exemples : Walmart, Amazon, Zara
• Les échanges internationaux et le transport sont deux activités intimement liées. En effet, on ne peut pas envisager un
commerce à l’échelle mondiale sans des services de transport.
• Plusieurs modes de transport sont disponibles pour permettre à l’entreprise d’acheminer ses marchandises à destination.
Chaque mode présente des caractéristiques particulières, que l’entreprise doit prendre en considération, quant au choix du
type de transport approprié, en fonction de ses objectifs.

La Tunisie est concernée par l’amélioration de tous les éléments composants la logistique de ses échanges extérieurs, en particulier
la logistique du transport. En effet, les coûts logistiques de la Tunisie restent élevés par rapport aux pays européens et même aux pays
voisins. Ce ci montre l’intérêt apporté à l’étude du transport et de la logistique relatifs au CE de la Tunisie.

NB : Ce cours s’intéresse exclusivement au transport international des marchandises.

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Objectifs spécifiques du cours

- Comprendre comment fonctionne une chaine logistique au niveau international


- Comprendre la différence entre « transport « et « logistique » et la relation entre les deux concepts
- Connaitre chaque moyen de transport, en respect des lois et les règlements le régissant
- Connaitre les types d’équipements et les documents nécessaires à chaque mode de transport
- Connaitre les modes de paiements (les tarifs) du transport
- Connaitre les avantages et les inconvénients de chaque mode de transport
- Reconnaitre le rôle des principaux intervenants dans la logistique de transport
- Être capable de choisir le meilleur mode de transport de point de vue rentabilité et satisfaction des clients
- Connaitre la logistique de transport relative au commerce extérieur de la Tunisie

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Chapitre 1- Introduction au transport et à la logistique
« Si le transport peut se passer quelquefois de la logistique, la logistique ne peut jamais exclure
le transport qui reste un des éléments-clé de la performance » Pons J, 2005

Section 1- Qu’est-ce que la logistique ?

Exemple : une chaine logistique du secteur alimentaire

Producteur •Fraises Entrepôt


agricole d'un • Yaourt
distributeur

Entreprises de
•Concentré
transformation de fraise
Grandes
des fruits surfaces

Fabriquant Petits commerçants -->


de yaourt Clients (consommateurs)

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1.1. Historique
Historiquement, la logistique est un concept d’origine militaire et qui a été créé aux États Unis dans les années 1950. Il désigne l’art
de combiner tous les moyens de transport, de ravitaillement et de logements des troupes. Le terme logistique, emprunté au vocabulaire
militaire, n’a été transposé que récemment à la gestion de l’entreprise. En effet, dans les années 70, la logistique a été adaptée et mise
en place, en particulier, dans la grande distribution et dans l’automobile. A ses débuts, la logistique ne représentait pas une fonction
en tant que telle. Elle était rattachée au service transport, stockage ou encore la production des entreprises. Actuellement, la logistique
représente un service incontournable et constitue un enjeu stratégique majeur pour les entreprises engagées dans des secteurs
concurrentiels.

1.2. Définitions
J.Colin (1990) a définit la logistique comme étant « une technique de maitrise des flux physiques de marchandises et d’informations
associées que l’entreprise déclenche, reçoit, transforme et expédie »

Selon le Conseil économique et social des Nations Unies, la logistique est définie comme le « processus de conception et de gestion
de la chaine d’approvisionnement dans le sens le plus large. Cette chaine peut comprendre la fourniture de matières premières
nécessaires à la fabrication, en passant par la gestion des matériaux sur le lieu de fabrication, la livraison aux entrepôts et aux centres
de distribution finale au lieu de consommation » (Le Moigne, 2013)

→ La logistique est un ensemble de techniques et de moyens visant à mettre à disposition un produit donné au bon moment, au bon
endroit, au moindre coût et avec la meilleure qualité. Il s’agit d’optimiser les moyens pour atteindre les objectifs prédéfinis.

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La logistique Internationale
La gestion de la logistique sur le plan international présente certaines particularités par rapport à la logistique nationale puisque
l’entreprise ne fait plus du commerce dans un seul pays, mais dans plusieurs pays. La logistique internationale concerne l’ensemble
des opérations de transport, de stockage, de distribution, de dédouanement, d’assurance et de paiement de la marchandise, permettant
de la mettre à disposition dans les délais et les quantités souhaitées sur les lieux de production, de distribution ou de consommation.
1.3. Objectifs de la logistique
La logistique a pour but de gérer les flux physiques, de l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la mise à la consommation
des produits finis au moindre coût et avec la meilleure qualité de service.

En outre, une bonne logistique peut jouer 3 rôles dans l’entreprise :

➢ Un outil de management : elle conduit à la maitrise des flux, à la réduction des stocks et au respect des délais.

➢ Un argument commercial : elle permet de rassurer le client sur la bonne qualité de service au sein de l’entreprise en
particulier le délai de livraison (un client cherche toujours à acheter un bon produit livré à temps)

➢ Une source de productivité : elle permet d’agir sur les coûts logistiques afin d’améliorer la productivité de l’entreprise sur
le plan commercial (les coûts logistiques à l’exportation représentent environ 30% des coûts totaux des ventes internationales)

NB : la logistique sur le plan international permet à l’entreprise d’optimiser ses coûts d’approvisionnement et d’être plus
compétitive sur les marchés extérieurs.

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1.4. La logistique : activité qui gère trois types de flux

➢ Les flux physiques : les opérations physiques recouvrent principalement l’emballage, le pré acheminement, le transport
(principal), la manutention, le post acheminement, le stockage et la livraison au lieu final de consommation. On part d’un
site de production, pour ensuite se diriger probablement vers un ou plusieurs entrepôts, puis vers un magasin ou un client
final. Il faut noter que l’organisation matérielle de ces opérations doit tenir compte de la nature des produits, la quantité, la
distance, les délais, etc.

➢ Les flux d’informations : Il s’agit des transactions commerciales internationales nécessitant plusieurs saisies d’informations
depuis le lancement de la commande jusqu’à la livraison du produit au client. Les flux d’information sont parfois en retard
sur les flux physiques, ce qui peut engendrer des pertes de temps et d’argent, notamment pour les opérations de commerce
international. Ainsi, une logistique efficace nécessite la synchronisation des deux flux. Dans ce but, les entreprises ont cherché
à informatiser la circulation des informations liées aux différentes transactions (bons de commande, facturation, livraison,

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etc.) en ayant recours à l’échange de données informatisées (EDI). L’objectif de l’EDI est de remplacer chaque document
papier par un document électronique. L’adoption de l’EDI par les entreprises a amélioré la logistique en matière de rapidité
et fiabilité de l’information, ce qui a permis la réconciliation entre les flux physiques et les flux d’information.

➔ Les flux informationnels représentent en quelques sortes le cerveau qui va faire fonctionner les flux physiques. Ces flux
d’informations sont essentiels au fonctionnement des flux physiques. Le défi de ces informations, c’est de savoir les utiliser
pour prévoir et anticiper l’avenir.

➢ Les flux financiers : Ils constituent des flux monétaires visant à satisfaire les acteurs ayant participés au fonctionnement de
la chaine logistique. Ces flux sont la contrepartie des flux physiques. Il s’agit de tous les déplacements d’argent vers les
partenaires, fournisseurs et sous-traitants, ainsi qu’au sein de l’entreprise. Le flux d’argent est une stratégie
d’approvisionnement à part entière. Dans les grandes entreprises, ce flux s’effectue en plusieurs devises. Et la stratégie pour
déplacer ces devises entre les fournisseurs et l’entreprise est fondamentale et est un facteur d’échec ou de réussite.

NB : Les flux financiers peuvent aussi être considérés comme des flux d’information.

Manutention des marchandises : opération de chargement ou de déchargement des camions, des wagons de train ou des
navires

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1.5. La fonction logistique au sein de l’entreprise : trois sous-fonctions
Les entreprises ont tendance à créer une fonction logistique responsable de la mise en œuvre d’une démarche logistique, qui consiste
à répondre aux quatre questions suivantes :

1- Quoi ? Quel produit livrer ? (Ou réceptionner)


2- Où ? A quel endroit ?
3- Quand ? A quel moment ?
4- Comment ? Quels moyens mettre en œuvre ?
La réponse à ces questions dépend de deux objectifs :

➢ La satisfaction des clients


➢ La minimisation des coûts
La logistique concerne la gestion des flux physiques que ce soient les matières premières (approvisionnement) ou les produits finis
(distribution).

→Pour les matières premières, cette gestion concerne l’achat, le transport, le stockage et l’approvisionnement de la production :
tout ce qui dépend de la gestion normale de la production.

→Pour les produits finis, le flux physique prend sa source à la sortie de la production et concerne le transport, le stockage et
l’approvisionnement de la distribution : c’est le domaine de la gestion de la distribution.

La fonction logistique dans l’entreprise a un rôle transversal qui est de permettre la cohérence des flux entre les différents sous-
systèmes : Achats → productions → ventes

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Les sous fonctions de la logistique

Sous fonction Part dans les coûts Rôle dans l’entreprise


approvisionnement-achat globaux logistiques
(Logistique Organisation de l’acheminement et la réception des matières premières et composantes en
d’approvisionnement) 29 % provenance des fournisseurs

Sous fonction production Gestion de l’ensemble des flux physiques et d’informations durant les différentes phases de la
(Logistique de 7% production
production)

Sous fonction de Organisation de la livraison des produits depuis les lieux de production jusqu’aux points de
distribution 64 % consommation
(Logistique de
distribution)

Section 2- De la simple logistique au « Supply Chain management »


Il est opportun d’envisager le concept de logistique sous son aspect historique et son évolution.
→ Jusqu’à une période récente la logistique était considérée comme une fonction secondaire de l’entreprise et le rôle de responsable
logistique se limitait à l’organisation matérielle des transports des matières premières et des marchandises

→ Depuis les années 70 la fonction logistique a beaucoup évolué

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→Dans les années 1980, beaucoup d’entreprises ont réuni dans un même service logistique toutes les fonctions qui traitent les
flux, des approvisionnements à la distribution, en passant par la gestion de production et la planification des ressources clés. Il s’agit
du concept de « chaine logistique intégrée »

→ Les années 1990 voient une tendance à l’élargissement de ce concept de logistique intégrée vers une conception plus ouverte, le
« Supply Chain Management » (SCM), dans lequel c’est toute l’organisation de l’entreprise qui est pensée au travers des flux, au-
delà de ses structures actuelles d’opérations (vente, distribution, production, achats, approvisionnement) pour permettre davantage
de flexibilité.

→Une traduction littérale définit le SCM comme une chaîne d’approvisionnement. Il serait cependant plus juste de lui accorder la
notion de logistique globale.

→ L’essor du SCM dans les années 90 trouve principalement son origine dans la volonté des entreprises industrielles et commerciales
de répondre en quasi-temps réel aux demandes des clients, tout en étant capables de se maintenir en bonne place, face à la
concurrence, par l’introduction régulière de nouveaux produits dans des conditions satisfaisantes de coût et de qualité de service.

→ Le SCM consiste principalement à porter une plus grande attention à des exigences renforcées des clients, qui attendent de moins
en moins un produit seul et de plus en plus tout un service, c’est-à-dire avec un mode particulier de livraison, de délai, de fiabilité,
de sécurité d’approvisionnement, de transfert de données, d’après-vente… (notions de « value added service », « total logistic
pakage »).

→ Le concept de SCM peut être défini comme la gestion des flux physiques et d’information du client du client au fournisseur du
fournisseur (de bout à bout), afin d’offrir une réponse la plus satisfaisante possible aux besoins des clients. Cette définition assez

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large implique que le management du SC démarre dès l’extraction des matières premières pour se terminer à la fin de la vie du
produit, incluant éventuellement son recyclage.

→Le but de la SCM est de rendre accessible ses produits au bon moment, au bon endroit et au meilleur prix. Pour cela il va donc
falloir trouver l’équilibre entre la satisfaction des clients et la rentabilité de l’entreprise

→La SCM participe également de plus en plus à l’image écologique que souhaite véhiculer une entreprise. Les moyens de transport
ou les matériaux utilisés dans les processus de travail de la chaîne d’approvisionnement peuvent être mis en avant pour donner une
image environnementale et durable à l’entreprise ou au contraire avoir un impact négatif si les moyens employés sont polluants par
exemple.

→ Actuellement, certaines firmes se sont lancées dans des projets de commerce électronique et de systèmes de planification intégrés
qui doivent leur permettre de transformer la chaîne logistique globale en « demand Chain » ou e. Chain.

→ L’utilisation de l’EDI et des TIC en général, pour partager les données entre les clients et fournisseurs a permis à la firme de
répondre à une vraie demande (par opposition à la prévision des ventes).

Les niveaux de logistique

Niveau 0 Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4

Logistique traditionnelle Logistique fonctionnelle Chaine logistique intégrée Logistique globale en supply Chain E. Chain

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Chaine logistique globale

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Une chaine logistique est un système composé de plusieurs maillons et faisant intervenir divers intervenants qui mettent en œuvre
d’énormes moyens et qui répondent à de nombreuses règles et contraintes.
Cette chaine englobe l’achat, la logistique du transport, l’approvisionnement, la production, la logistique de distribution et les
transactions financières.
Plus en détails, la chaîne logistique regroupe principalement les opérations suivantes :
• L’emballage et le marquage des colis
• La documentation (préparation des documents qui accompagnent les expéditions)
• L’entreposage
• La manutention
• Le transport
• L’assurance
• Le dédouanement
• Les opérations de payements

➔ Le sous-système transport a une place privilégiée dans le concept de logistique globale

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Section 3- Le transport : composante incontournable de la chaine logistique globale

3.1. Importance de la fonction de transport au sein du concept de logistique


Il est erroné et dangereux de réduire la logistique à la seule composante transport, car l’entreprise qui ne chercherait qu’à optimiser
ses coûts et la fiabilité de ses transports passerait à côté d’un gisement plus large d’optimisation des coûts (emballage, stockage,
préparation de la commande et du transport…). Dans ce cours, nous nous intéresserons à la fonction transport au sein de ce concept
global et nous insisterons sur l’importance d’une excellente maitrise de cet outil logistique au regard de ses impacts sur les coûts
logistiques globaux et de ses impacts sur la qualité de service.

• Le transport est une composante très importante de la chaine logistique, il constitue une extension du service de l’entreprise,
il représente un élément crucial de la satisfaction du client, donc de l’établissement de relations d’affaires à long terme.
• La fonction transport poursuit une finalité double selon le sens des flux : respecter les conditions de la promesse de vente
(logistique aval) et optimiser ses approvisionnements (logistique amont). L’entreprise cherche à réaliser une maitrise des flux
de transport pour éviter les ruptures de matières premières ou de pièces détachées en logistique amont, ou des
disfonctionnements dans la livraison des produits finis en logistique aval, ainsi qu’une maitrise des coûts globaux.
• Le transport est le maillon principal de l’optimisation de la chaine logistique du CI
• L’objectif d’atteindre « l’excellence logistique » ou « l’efficience logistique globale » doit inclure nécessairement la
performance au niveau des opérations de transport
• Performance de la composante Transport : réduire les coûts de transport sans dégrader le niveau de service (maitrise
optimale des coûts de transport).

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3.2. Définitions
• Origine du terme « transport » du latin :
Trans : au-delà
Portare : porter, c’est le fait de porter quelqu’un ou quelque chose d’un lieu à un autre
➔ Le transport consiste à déplacer une marchandise d’un point à un autre.
• Transporter implique souvent la notion de véhicule et de voie de communication (route, rail, mer, canal, voies aériennes). Les
voies de communications font partie des infrastructures de transport comme : les ponts, les tunnels, les ports, les gares, etc.
• La chaine de transport est l’ensemble de services qui requiert l’expédition d’une marchandise depuis le fournisseur jusqu’au
client. Elle fait appel à des opérateurs, transporteurs maritimes, aériens et terrestres, ports et aéroports et à l’ensemble des
auxiliaires du transport. Ces opérateurs, assurent l’organisation de la circulation des marchandises, leur stockage, leur
manutention.

3.3. Quelques statistiques

• Le transport représentant jusqu’à 15 % de la valeur d’un produit manufacturé, la baisse de quelques points de ce coût peut
doubler la marge de profit du fabriquant.
• Les opérations de transport représentent environ 40% des coûts globaux logistiques (incluant les coûts d’emballage, de
stockage, de traitement des commandes, d’EDI, de coûts financiers…).
• Les produits passent un peu près 80 % de leur vie entre différents modes de transport
• Le transport des marchandises est le principal responsable de l’impact des entreprises sur l’environnement : il consomme à
lui seul 15 millions de barils de pétrole par jour, soit environ 20 % de la production mondiale (Le Moigne, 2013)

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3.4. Transport, CI et croissance économique

• « Le transport est un moteur essentiel du progrès économique et social. Il déplace des marchandises et des personnes et
contribue à la performance des services dans le monde. Le secteur de la logistique participe à hauteur de quelque 6 % au PIB
mondial avec une valeur totale des opérations de logistique excédent largement 10 % du commerce mondial » OMC, 2005
• Le transport entraine la croissance des économies. La présence d’une infrastructure et un réseau permet des déplacements à
meilleur prix et plus rapides. Un réseau de transport facilite les échanges des biens dans et entre les nations. Aujourd’hui, la
disposition par un pays de grands ports et aéroports constitue un atout essentiel. Les transports maritime et aérien sont les
principaux vecteurs à longue distance et le moteur essentiel de l’économie mondiale.
• Le développement du transport a joué un rôle moteur fondamental, non pas seulement dans le développement des relations
internationales, mais aussi dans le commerce extérieur et la croissance économique des nations.
• Depuis le milieu du 19ème siècle (inventions des chemins de fer et des navires à vapeur), les progrès prodigieux en capacité,
vitesse, confort et productivité des différents moyens de transport a entrainé la multiplication des mouvements d’hommes et
de marchandises et la baisse relative des taux de fret favorable à une intensification des échanges mondiaux.
• Depuis les années 1980, les progrès techniques qui ont touchés l’information et la télétransmission des documents,
l’automatisation du contrôle et du guidage des moyens de transport ont contribué à créer des chaines de transport du
producteur au client. Ils ont conduit à une intégration croissante du transport de marchandises dans le processus même de
production d’une entreprise et lui perdre son caractère de service distinct. Le transport est si étroitement intégré au processus
de fabrication que les moyens de transport sont fabriqués pour le transport d’un matériel donné et à l’inverse le produit est
souvent adapté au moyen de transport.

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• Ces progrès effacent la frontière entre des transports internationaux et des transports intérieurs. En effet une part
importante des transports intérieurs n’est qu’un chainon d’acheminement du transport international. Le transport intérieur aux
Etats est de plus en plus conditionné par le transport international. La dimension des voies terrestres, des accès aéroportuaires
et portuaires doit répondre aux normes des véhicules qui effectuent les transports internationaux, sous peine de voir les grands
trafics détournés vers l’étranger.
• L’établissement de nouvelles normes de sécurité et de protection de l’environnement et la construction d’infrastructures
communes ont conduit à un nouvel ordre juridique international. Les Etats sont contraintes d’adopter les politiques de
transport international.
• Aujourd’hui, le transport est de plus en plus lié aux industries de l’électronique, de l’information et des
télécommunications. Le développement technique des ports et des aéroports a facilité la rupture de charge et leur
concentration a permis des transbordements plus rapides des lignes entres elles. Le service des conteneurs et de la marchandise
par Satellite et l’informatisation du suivi de la marchandise (du chargeur au client), ont permis aux opérateurs de faire des
opérations de transport de bout en bout avec des coûts réduits.

Section 4- Fonction achat du transport et choix de la solution transport


Nous nous intéressons maintenant à un aspect plus commercial du transport

4.1. Rôle et importance de la fonction-achat transport dans l’entreprise

❖ Les choix logistiques constituent le prolongement indispensable de la politique commerciale de l’entreprise.

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❖ Le rôle des fonctions achats-logistique est d'assurer la continuité et la fiabilité des flux de marchandises, depuis l'entrepôt de
fournisseur, jusqu'à la réception par le demandeur. La fonction achats a deux objectifs principaux : la fiabilité des
fournisseurs et l'obtention des meilleures conditions de vente.
❖ Le choix en matière de transport de marchandises a une grande importance sur le plan des coûts, des délais de livraison et au
niveau de la qualité du service rendu (sûreté et sécurité des expéditions, respect des délais, image de marque de l’entreprise…)
❖ Certaines entreprises considèrent le transport comme un mal « nécessaire » et donc elles préfèrent laisser le fournisseur ou le
client s’en charger, ce qui revient à vendre « départ » (EXW) ou au mieux FOB (65 % des entreprises) et à acheter « rendu »
(CIF) dans 54 % des cas. Selon le Baromètre Outsourcing Europe (Ernst et Young, 2008), 73 % des entreprises européennes
ont recours à l’externalisation de leurs fonctions logistiques. Ce type de stratégies peut entrainer, pour l’entreprise, un
manque à gagner en termes d’opportunités de croissance en optimisant toutes ses ressources cachées, dont la fonction
transport. Mais, pour d’autres économistes, l’externalisation ou la sous-traitance de la fonction logistique permet à l’entreprise
de se concentrer sur son activité de base et de réaliser des économies de fonctionnement et d’investissement (Kraeim, 2005).

EXW : Ex-Works (départ usine) : responsabilité totale de l’acheteur à partir des locaux du vendeur

CIF : Cost Insurance Freight (coût, assurance et fret) : responsabilité totale de l’acheteur à partir du moment où la marchandise
a été remise au transporteur aux fins d’expédition

L’externalisation : « consiste à transférer vers des prestataires extérieurs des processus, tâches, ou activités traditionnellement
réalisées en interne par le personnel de l’entreprise » (Samii, 2004)

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❖ La fonction achat transport participe pleinement à la maitrise des coûts logistiques et surtout l’amélioration de la qualité de
service en permettant aux entreprises :
D’être présentes plus rapidement que leurs concurrents sur un marché mondialisé
D’être approvisionnées au moindre coût et dans les meilleurs délais, en matières premières ou pièces détachées en
provenance de fournisseurs performants situés à l’autre bout du monde, et ainsi la fiabilité de transport permet
l’abaissement de stock de sécurité
❖ La fonction achat transport est intégrée dans un concept et une stratégie très vaste d’optimisation logistique (SCM) visant à
supprimer tous les coûts inutiles au long de la chaine du fournisseur jusqu’au client.
❖ Service achats → réduction des dépenses de l’entreprise → réducteur de coût → bulle d’oxygène (en particulier pour une
entreprise en difficultés financières)
❖ Le service achats a pour mission de réaliser des accords commerciaux avec les prestataires et de s’assurer que ces accords
soient bien respectés
❖ Le service achats doit effectuer une veille continue et stratégique sur son marché-fournisseur du service transport →
récupérer de façon permanente des informations stratégiques sur l’évolution du marché → bonne visibilité du marché
fournisseur → faire jouer la concurrence entre les différents fournisseurs → optimisation de l’achat de transport
❖ Le service achats doit bien identifier les besoins des clients afin de rechercher et de trouver des solutions au plus juste →
équilibre entre ressources engagées et qualité de service offerte.
❖ Dans la définition des besoins et pour réaliser l’optimisation dans les opérations de transport, deux éléments doivent être pris
en compte :

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La globalisation des volumes : il s’agit de globaliser les achats chez un même prestataire en lui confiant plus de
volume, ce qui permettrait au transporteur d’optimiser les chargements lors de déplacements.
L’optimisation des chargements et des flux : il s’agit de réduire les kilomètres à vide, le nombre de trajets et le
temps de déplacement, ce qui permettrait de diminuer nettement les coûts de transport.
❖ Au-delà de la définition des besoins, une autre étape du processus achats peut permettre de générer des leviers d’optimisation.
Il s’agit du contrôle et de suivi des prestataires, en utilisant des indicateurs d’évaluation (taux de retard, qualité de la livraison,
suivi des litiges, respect de l’environnement…).

4.2. Choix de la solution Transport


❖ Le choix de mode de transport : C’est un élément de succès à l’import-export. L’entreprise doit choisir le mode de transport
le plus efficace puisque ce choix influence :
• Le délai de livraison de l’entreprise.
• Le prix de vente.
• L’image de marque et la crédibilité.
❖ Une entreprise ne pourra proposer à ses clients un service de qualité que si ses prestataires de services de transport et
logistique, font de même. Il revient alors au service achats de s’assurer que la solution (transport et logistique) est conforme
aux attentes des clients en termes de qualité de service. Si non, l’entreprise risque de subir des impacts commerciaux (perte
de la clientèle, dégradation de l’image de marque) et des impacts financiers (liés au retard de livraison)
❖ Les choix logistiques comprennent entre autres, le choix de la solution transport qui dépend :
Des avantages et des inconvénients de chaque mode de transport ;
De la nature des marchandises à traiter (dimensions, valeur, poids, fragilité…) ;

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Des exigences de la clientèle (délais, fréquences, quantités, prix) ;
Des zones géographiques concernées et leur spécificité (fréquence des départs, transit time, sécurité…). Le transit time
représente les délais de transport en ajoutant les attentes au départ et à l'arrivée pour le chargement et déchargement,
formalités douanières... liés au transport
Du type du terme commercial : les incoterms définissent dans le cadre d’une transaction internationale les droits et les
obligations réciproques des parties (l’acheteur et le vendeur) concernant le transport de marchandises sous le triple
aspect des coûts, de risques et de documents. Ainsi, l’incoterm choisi va déterminer toutes les composantes relatives
à la réalisation de l’opération de transport.

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❖ Le choix de la solution transport requiert l’étude des différentes offres de transport. De telles offres seront comparées en
fonction de critères multiples dont les principaux sont les suivants :
Coût total
Le coût du transport est un facteur déterminant du coût total de la solution logistique choisie. L’entreprise, pour évaluer ses coûts,
doit tenir compte, non seulement du prix de transport mais également de plusieurs frais accessoires comme l’acheminement, les
intermédiaires, les formalités, l’emballage, l’assurance, le post acheminement, etc. Ainsi, le raisonnement doit être fait en termes de
coût total.
Délai d’acheminement
La durée totale du transport (transit time) et le respect des délais sont des facteurs de compétitivité de plus en plus importants dans
un contexte où le juste à temps, la notion de stock zéro sont devenus des critères de bonne gestion. De plus, certains produits
(périssables ou de grande valeur) ne supportent que des temps d’immobilisation très courts.
Sécurité des marchandises
La sécurité des marchandises (en particulier celles à forte valeur ajoutée) dépend du mode de transport utilisé, mais aussi du caractère
approprié de l’emballage et de la solution globale élaborée par le transitaire : nombre de ruptures de charge, itinéraire retenu, contrôle
du chargement et du déchargement de la marchandise…
Fiabilité
La fiabilité comprend la ponctualité, mais aussi la capacité du transporteur à livrer les produits conformément aux documents du
transport, en termes de quantité, qualité, délais et personne et lieux convenus. Cet aspect correspond au concept de « On Time-In
Full » qui constitue un facteur déterminant de la satisfaction du client livré.

NB : La solution transport, lorsqu’elle est choisie de manière efficace, elle permet à l’entreprise d’apporter un avantage compétitif
aux produits livrés au client final (délais, qualité de livraison, traçabilité, flexibilité…)

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4.3. Le choix du mode de transport et les infrastructures
La pertinence d’un choix de transport dépend aussi des infrastructures de transport. En effet, l’absence ou l’inefficacité relative des
infrastructures chargées de recevoir les moyens de transport rend inefficace le mode de transport qui aurait été retenu, et oblige à
mettre en place une alternative moins favorable. C’est pourquoi le choix du mode de transport ne peut pas être réalisé en dehors de
son environnement.
Concrètement, la décision de mettre un mode de transport maritime en œuvre, nécessite de vérifier la capacité des ports à effectuer
les transbordements. De même, la décision de mettre en œuvre un transport aérien nécessite de vérifier la capacité de l’aéroport à
gérer le trafic. En plus, un choix optimal du mode de transport nécessite de vérifier le coût de l’utilisation des infrastructures et les
alternatives possibles sur place, en cas de défaillances.

4.4. Comparaison prix/vitesse des différents modes de transport

Pour des distances et des poids transportés élevés, l’ordre de performance au regard du prix de revient, des différents modes de
transport est le suivant :

1- Transport maritime et fluvial


2- Transport ferroviaire
3- Transport routier
4- Transport aérien

Il faut noter qu’en ce qui concerne la vitesse, l’ordre est inverse.

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Définitions

Rupture de charge : c’est une interruption du transport le temps d’effectuer le déchargement et le chargement des marchandises d’un
moyen de transport à un autre. Elle s’accompagne souvent d’un transfert de responsabilités.

Transbordements : c’est la manipulation et le transfert des marchandises d’un moyen de transport à un autre. Le terme
transbordement peut être utilisé pour la manipulation des marchandises entre :

- Deux navires
- Un navire et un camion ou un train
- Un camion et un train
- Ou tout simplement, d’un quai d’arrivée à un quai de départ

Juste à temps : c’est une méthode d’organisation et de gestion de la production consistant à réduire au minimum le temps de passage
des produits à travers les différentes étapes de fabrication, les en-cours de fabrication et les stocks. Cette méthode est connue
également sous la dénomination « 5 zéros » : « Zéro panne », « Zéro délai », « Zéro papier », « Zéro stock » et « Zéro défaut ».

→ Équation fondamentale du « juste à temps » : production = demande → Fabriquer et livrer un produit juste au moment où il doit
être vendu et livré au client

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