Vous êtes sur la page 1sur 6

LES MARCHES OLIGOPOLISTIQUES

Le marché oligopolistique correspond à une structure


intermédiaire de marché, entre l e s deux cas extrêmes que sont le marché
concurrentiel et le monopole. Il correspond à l’existence d’un petit no mb re de
vendeurs et cela implique une concurrence entre des firmes qui ont un
pouvoir de marché.

Dans un oligopole, chaque firme est capable d’identifier clairement ses


concurrents et de tenir compte de leur comportement quand elle prend ses
décisions de quantités ou de prix. Par conséquent, il existe une
interdépendance entre les décisions des firmes. Cette interdépendance
correspond à l’existence des comportements stratégiques qui tiennent compte
d e s réactions des concurrents aux décisions de la firme.
De manière générale, les situations d’oligopole sont soutenues par des
barrières à l’entrée qui découragent l’entrée de nouveaux concurrents
Il a trois sources de barrières à l’entrée à savoir ; les économies d’échelle,
les différences absolues de coûts et la différenciation du produit.

Le duopole caractérise un contexte de marché oligopolistique dans lequel


seulement deux firmes font face à plusieurs demandeurs

Dans une situation de duopole, des comportements stratégiques se


manifestent qui sont de nature non coopérative ou coopérative. La théorie
économique distingue le modèle d’équilibre non coopératifs (stratégies
concurrentielles) conduisant soit à : l’équilibre de Cournot ou à l’équilibre de
Bertrand; et le modèle d'équilibre coopératif (stratégie d'entente)

Le modèle d’équilibre non coopératif 


La théorie de l’oligopole non coopératif est une méthode d’analyse d’oligopole
identique à celle de l’équilibre de Nash où les firmes utilisent leurs niveaux de
production comme base de leurs comportements stratégiques.

Dans ce cadre, les firmes prennent des décisions en fonction de leur profit et de
celui de leur concurrent. L’interdépendance des profits et des décisions créées des
d’interactions stratégiques. Ce type d’interactions est appelé jeu. Le duopole permet
donc d'étudier de façon simple les fondements de la concurrence et d'introduire
la théorie des jeux.

Les stratégies concurrentielles impliquent les modèles d'équilibre non


coopératif. Dans ce contexte, les firmes disposent de plusieurs stratégies pour se
concurrencer. Les stratégies relatives aux actions par les quantités (duopole
de Cournot, duopole de Stackelberg, duopole de Bowley et duopole de Hotelling)
ou par les prix (duopole de Bertrand).
Lorsqu’une firme n’est pas en courant des décisions prises par son rivale. Alors,
elle doit prévoir le choix de l’autre pour que sa décision soit judicieuse. C’est le cas
des décisions simultanées où les deux firmes décident en même temps des
quantités (duopole symétrique de Cournot) ou des prix (duopole de Bertrand). Si une
firme fixe sa quantité avant l’autre. Dans ce cas, les interactions stratégiques
constituent un processus séquentiel. Il s’agit du duopole asymétrique de
Stackelberg, c’est-à-dire que les deux firmes concurrentes n'ont pas la même
puissance. On parle alors de firme leader pour la firme dominante et de firme
suiveur ou satellite pour la deuxième.

A- Les modèles de choix simultané


Dans une situation de duopole, deux entreprises se partage le marché,
choisissent leurs quantités (duopole de Cournot) ou leurs prix (duopole de Bertrand)
simultanément et cherchent à maximiser leurs profits.
I. Duopole symétrique de Cournot
Le duopole de Cournot est un modèle économique utilisé pour décrire une
structure industrielle dans laquelle les entreprises sont en concurrence par rapport à
leurs quantités de production. Elles décident de ces quantités indépendamment les
unes des autres et simultanément.

Les différents équilibres de duopole dépendent des comportements


d’adaptation, de dépendance ou de maîtrise des duopoleurs.
La notion de conjecture est au cœur de la théorie du duopole : c’est une
anticipation faite sur les comportements des autres entreprises pour en tenir compte
lors de ses choix.

L'analyse de Cournot met en valeur l'interdépendance des deux firmes sur le


même marché. En effet, les décisions de l'une sont influencées par l'autre. La
situation d'équilibre du duopole intervient lorsque chaque firme maximise son profit
compte tenu de la production de l'autre. L'équilibre de Cournot est considéré comme
un équilibre de Nash car les stratégies des deux firmes sont optimales compte tenu
de leurs actions réciproques.
L’équilibre de Cournot

Q2
(a – c)/b
R1 Equilibre de Cournot-Nash

(a – c)/2b
C
Q2
R2

0 Q1 (a – c)/2b (a – c)/b Q1
La courbe de réaction (R1) de la firme 1 montre combien elle va produire en
fonction de ce qu’elle pense que la firme 2 produira. Et la courbe de réaction (R2) de
la firme 2 montre combien elle va produire en fonction de ce qu’elle pense que la
firme 1 produira
L’équilibre de Cournot est défini à l’intersection (point C) des deux droites
représentatives des fonctions de réaction. Au point C, aucune des firmes n’a intérêt à
modifier sa production.
La fonction de réaction d’un joueur, ou courbe de meilleure réponse, indique sa
décision optimale pour toute décision de son adversaire Ainsi : l’équilibre de Nash
est à l’intersection des fonctions de réaction.
L’équilibre de Cournot-Nash est la situation obtenue en résolvant le système
constitué des deux fonctions de réaction.
Un équilibre de Nash est une combinaison de stratégies telle que la stratégie de
chaque joueur correspond à un optimum, étant donné le choix de l’autre joueur.
les hypothèses de Cournot :
- La variable stratégique est la quantité et chaque firme s’engage à fournir une
quantité donnée au prix qui s’établira sur le marché et considère que la production de
l'autre est constant ;
- Le produit vendu par les deux firmes est homogène et ne peut être vendu qu’au
même prix ;
- Le prix du marché est fonction de la quantité totale Q= (Q1 + Q2) vendue par les 2
firmes ; (Q1 et Q2 : niveaux de production des firmes 1 et 2).
- La fonction de demande inverse est le prix du marché : P(Q) = a – b (Q1 + Q2) ;
- Les coûts unitaires de production (c) des firmes sont constants (c ≥ 0).
- Le coût de production de la firme: CT(Q) = cQ

II. Duopole de Bertrand : Concurrence en prix 

Dans l'analyse de Bertrand, la variable stratégique sur la base de laquelle les


firmes se concurrencent est le prix.
Les hypothèses sont cependant identiques à celles de Cournot, à savoir que le
produit est homogène, que les firmes ont la capacité de répondre à toute demande et
que le prix pratiqué est identique pour les deux firmes.
Les hypothèses du modèle sont :
- Deux firmes produisent des biens identiques et se font concurrence en prix et ont
des contraintes de capacité ;
- La demande est linéaire : Q = D(P) = 1 - P
- Le coût marginal de production est constant et identique pour les deux firmes : c
- La demande inverse du marché: P = P (Q1 + Q2) = 1 - (Q1 + Q2)
Les firmes baissent donc leur prix jusqu’à l’équilibre, où le prix est égal au
coût marginal
C’est le paradoxe de Bertrand : il suffit de deux entreprises pour obtenir le
résultat de concurrence parfaite (prix égal au coût marginal, profit nul).
Si les coûts unitaires sont constants mais différents, par exemple c1 < c2, alors
la firme 1 fixe un prix légèrement inférieur à c2, et « éjecte » la firme 2 du marché :
La firme 1 reste seule, mais ne se comporte pas comme un monopole classique.
Le duopole de Bertrand peut être considéré comme un cas limite de duopole
avec produits différenciés
B- Le modèle à choix séquentiel :Duopole asymétrique de
Stackelberg :
Le duopole de Stackelberg complète en mettant en évidence le concept
d'interdépendance conjecturale qui prévoit que chaque firme sait que sa situation
dépend de celle de l'autre, mais aussi que l'entreprise concurrente adopte un
raisonnement identique. Il est asymétrique, c’est-à-dire que l’une des deux firmes
est leader et l’autre est follower ou suiveur
Si la firme 1 est leader, pour maximiser son profit, elle devra tenir compte du
comportement de la firme 2 en intégrant la fonction de réaction de celle-ci à sa
propre fonction de profit. Si les deux firmes croient que l'autre est suiveur, il y a
déséquilibre. Si les deux firmes pensent être pilotes (hypothèse de Bowley), il y a
aussi déséquilibre (la production globale est beaucoup plus forte que celle évaluée
par chaque firme). Cela peut entraîner une baisse des prix
. Le modèle de Stackelberg peut être étudié en leadership en quantité ou en
leadership en prix.
1. Le modèle de Stackelberg en leadership en quantité
Dans le cas de leadership en quantité, la firme leader choisit la première la quantité
à produire pour maximiser son profit. La firme follower détermine sa quantité en
fonction de la quantité de la firme leader.
Les hypothèses du modèle sont :
- La Firme 1 (leader du marché): Produit une quantité Q1
- La Firme 2 (follower ou suiveur): Produit une quantité Q2
- La demande inverse du marché est: P (Q1 + Q2) = a – b (Q1 + Q2) ;
- Le coût de Production est: CT (Q) = CQ (C : coût moyen constant).
2. Le modèle de Stackelberg en leadership en prix
la firme 1 fixe le prix P
Si la firme 2 fixe un prix élevé, la clientèle se déplace automatiquement vers celle
qui fixe un prix bas. A contrario, si la firme 2 fixe un prix inférieur, elle va gagner
toutes les parts de marché, et peut être un monopole pour le produit en question.
Dans un équilibre où les deux firmes produisent des quantités données, elles
fixeront le même prix. Dans le modèle d’équilibre de Stackelberg en prix, la firme 2
est "price-taker".
Position du problème
- La demande inverse du marché: P (Q1 + Q2) = a – b (Q1 + Q2);
- Le coût de production de la Firme 1: CT (Q) = CQ1;
- Le coût de production de la Firme 2: CT (Q) = DQ2;

Le modèle d’équilibre coopératif 


Il s’agit de stratégies coopératives ou de stratégies d’entente. Les
entreprises s’entendent en matière de quantité et de prix en s’engagent dans des
accords de coopération appelés collusion.
Pour l’entente, il s’agit de s’accorder de façon informelle sur les stratégies à
tenir pour chacune des entreprises concernées ou bien de s’accorder sur la stratégie
globale des entreprises partenaires.
La collusion est un "contrat" entre deux ou plusieurs entreprises, qui garantit
un niveau de profit à chacune d’elles, ce profit devant rester identique,

Il y a deux types de collusions : le cartel et l’entreprise dominante.

1. Le cartel : est un accord qui lie un ensemble d’entreprises qui


reconnaissent leur interdépendance, transfèrent à une autorité les pouvoirs de
décision en matière de prix, quantité et maximisation de profit (Cm = Rm). Ainsi, le
cartel devient une entité en situation de monopole.

Dans le modèle du cartel, Les deux entreprises acceptent d’adopter une


politique commune de maximisation des profits. Autrement dit, elles vont tenter de
maximiser le profit comme si le marché se transforme en monopole. On définit ainsi
la fonction de profit global.

Π = Π1 + Π2 = f (Q1 + Q2) . (Q1 + Q2) – g(Q1) – h(Q2) (I)

Le quota est donc un accord sur le nombre d’unités qu’un membre de cartel est
autorisé à vendre au prix du compromis. On fixe à chaque membre une zone ou une
région où il va vendre ses produits. Chaque membre s’engage à ne pas empiéter sur
le territoire des autres.

2. L’entreprise dominante : Il s’agit d’une entente (informelle) passée


entre un groupe d’entreprise en vertu de laquelle une entreprise est désignée pour
coordonner les décisions en matière de prix. Cette entreprise est appelée dominante.
C’est généralement celle qui a le plus de pouvoir sur le marché. Cette entreprise
dominante fixe le niveau de production et les prix comme un monopole et ensuite elle
permet aux autres de vendre leur production au prix fixé par elle. Il existe trois types
d’entreprises dominantes : l’entreprise à très faible coût, l’entreprise dominante et
l’entreprise barométrique.

Vous aimerez peut-être aussi