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Dr.

Abraham AMOUSSOUGA GERO


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CHAPITRE 2 : EQUILIBRE DES


MARCHES
Comme dit précédemment l’équilibre des marchés traduit la confrontation
entre l’offre et la demande. La courbe de demande du marché des
consommateurs nous permet de connaître la quantité demandée en fonction
des prix.

En premier lieu, l’équilibre du marché est appréhendé par le modèle de


Concurrence Pure et Parfaite (CPP). Ce modèle nous permet de comprendre le
programme de maximisation du profit du producteur mais en soulignant
l’importance que joue les prix pour les consommateurs et la production. Alors
on dit que l’agent économique est « price taker » c’est à dire preneur de prix, il
ne peut pas influencer le niveau de prix du marché.

SECTION 1 : Marché en concurrence pure et parfaite


La concurrence est une situation où il y a plusieurs entreprises rivales qui
offrent le même bien, ce qui permet aux consommateurs de faire un choix.
Les consommateurs font alors un choix par rapport à la valeur monétaire ou
le prix du bien ou par rapport à la qualité.

Conditions
Atomicité de l’offre et de la demande : il existe une multitude d'offreurs et
de demandeurs, de telle sorte qu'aucun (comparable à un atome face à
l'ensemble) ne puisse influencer le marché.
La fluidité́ du marché́ : il n'existe pas de restrictions à l'entrée du marché́,
ainsi la concurrence n'est pas figée ;
Homogénéité́ des produits : toutes les entreprises offrent le même produit
sur le marché́. Les caractéristiques objectives ou subjectives des produits
vendus par les divers concurrents sont les mêmes. Il n’y a pas de
différenciation des produits.
Libre circulation des facteurs de production : les facteurs se déplacent
spontanément sans coût ni délai, vers les marches où la demande est la plus
forte. Cela suppose que les travailleurs offrent leur travail aux entreprises qui
les rémunèrent le plus.
Transparence du marché́ : l’information des agents est parfaite, ils peuvent
disposer sans coût de toute l’information requise pour leurs prises de
décisions. En particulier, ils peuvent comparer sans aucun coût la qualité́ des
produits des différents offreurs et leurs prix. Cette condition associée à celle
d’homogénéité́ du produit, renforce l’unicité́ du prix.
Lorsque ces 5 conditions sont réunies ont dit que le marché est concurrence

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pure et parfaite et les agents sont preneurs de prix. Lorsqu’une seule de ces
conditions est relâchée alors nous ne sommes plus en concurrence pure et
parfaite et les agents peuvent agir sur les prix.

Comportement d’une firme concurrentiel : maximisation du profit

Dans un régime de concurrence pure et parfaite, chaque firme considère le


prix comme une donnée (price taker), c’est-à-dire indépendante de ses propres
actions, si bien que les actions de tous les intervenants déterminent le prix du
marché.

Une firme concurrentielle est libre de fixer son prix de vente et de produire la
quantité́ qu’elle désire. Cependant, si son prix est supérieur à celui du marché́,
personne n’achètera son produit. En revanche, si elle pratique un prix
inférieur, elle aura autant de clients qu’elle veut. C’est pourquoi on dit qu’une
firme concurrentielle est confrontée (une demande infiniment élastique (c’est-
à-dire très sensible aux variations du prix).

Sur un marché concurrentiel, la firme doit chercher à maximiser son profit


qui est égal à la recette totale moins les coûts. Considérons le cas d’une
laiterie.

La laiterie produit une quantité de lait 𝑄 au prix 𝑃. Par conséquent la recette


totale est égale :

𝑅 = 𝑃×𝑄

Comme la laiterie est une petite entreprise, elle ne peut influencer le prix et
vend au prix du marché. Ainsi si elle double la quantité de lait le prix reste le
même.

Le tableau suivant nous permet de déterminer la recette totale (𝑅𝑇), recette


marginale (𝑅𝑚) qui nous donne la variation de la recette totale lorsque la vente
augmente d’une unité supplémentaire et recette moyenne (𝑅𝑀) qui nous
donnent la recette de la firme pour une unité de bien vendue.

𝑅𝑒𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
𝑅𝑒𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 =
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒

𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒


𝑅𝑒𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑔𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 =
𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒

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Tableau 1 : Recette totale, moyenne et marginale.

La rationalité du producteur le pousse à maximiser son profit. En d’autres


termes organiser sa production de la façon la plus efficiente, en considérant
les impératifs du marché́, donc le prix. Le profit peut s’écrire :

𝜋 = 𝑃𝑄 − 𝐶𝑇 = 𝑅𝑇 − 𝐶𝑇

Le maximum de cette fonction est atteint lorsque :

- La dérivée première par rapport à 𝑄 est nulle ce qui signifie :

𝜋 @ = 𝑃 − 𝐶𝑀𝑔 = 𝑅𝑀𝑔 − 𝐶𝑀𝑔


𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅𝑚𝑔 𝑒𝑡 𝐶𝑚𝑔 𝑞𝑢𝑖 𝑟𝑒𝑝𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑡 𝑚𝑎𝑟𝑔𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑔𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒
𝑑 @ 𝑜𝑢 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑜𝑛𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑃 = 𝐶𝑀𝑔 𝑜𝑢 𝑅𝑀𝑔 = 𝐶𝑀𝑔
- La dérivée seconde doit être inférieur à zéro ce qui signifie :
−𝐶𝑀𝑔′ ≤ 0
Puisqu’au niveau de production optimale, le coût marginal est
croissant.

Figure 19 : Représentation du coût moyen total (𝐶𝑀𝑇), du coût moyen variable (𝐶𝑀𝑉), la recette moyenne (𝑅𝑀), le
prix 𝑃, la recette marginale (𝑅𝑀𝑔) et le coût marginal 𝐶𝑀𝑔)

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Au niveau de 𝑄G , la courbe de coût marginal 𝐶𝑀HG est inférieur à la courbe de


recette marginale 𝑅𝑀HG , donc augmenter la production est profitable à
l’entreprise. Au niveau de 𝑄I , la courbe de coût marginal 𝐶𝑀HI est supérieur à
la courbe de recette e 𝑅𝑀HI , donc diminuer la production est profitable à
l’entreprise. Par contre au niveau 𝑄JKL le profit est maximum et elle
correspond à l’intersection de la courbe de recette marginale et le courbe de
coût marginal.
En outre dans certains cas une firme peut décider de fermer son entreprise
ou de sortir du marché. La décision de fermeture est une décision de court
terme de ne rien produire tandis que la décision de sortie est une décision de
long terme de quitter le marché.
Ø Décision de fermeture
La firme décide de fermer si la recette totale est inférieure à son coût variable
( elle arrive à continuer à payer ses coûts fixes)
𝑅𝑇 < 𝐶𝑉
En divisant par les quantités on obtient :
𝑅𝑇 𝐶𝑉
< 𝑜𝑟 𝑅𝑇 = 𝑃𝑄
𝑄 𝑄
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑜𝑛 𝑎 ∶ 𝑃 < 𝐶𝑀𝑉
En résumé, une entreprise décide de fermer si le prix est inférieur au coût
variable moyen.
Ø Décision de sortie ou seuil de rentabilité
La firme décide de sortir si la recette totale est inférieure à son coût total.
𝑅𝑇 < 𝐶𝑇
En divisant par les quantités on obtient :
𝑅𝑇 𝐶𝑇
< 𝑜𝑟 𝑅𝑇 = 𝑃𝑄
𝑄 𝑄
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑜𝑛 𝑎 ∶ 𝑃 < 𝐶𝑀𝑇
En résumé, une entreprise décide de fermer si le prix est inférieur au coût
moyen total.
Dans le cas contraire une firme décide de son entré sur un marché si :
𝑃 > 𝐶𝑀𝑇

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SECTION 2 : Marchés imparfaits
A- Monopole

Définition
Une firme est en situation de monopole lorsque sur le marché, elle n’a pas de
concurrents. A cet égard, elle est price maker puisque le prix dépend de son
bon vouloir. Elle peut soit fixer, par voie d’autorité, le prix auquel se solderont
les transactions ou offrir une quantité relativement faible du bien de manière
à ce que la spéculation qui va s’en suivre influence le prix.
La source la plus simple pour une firme de devenir un monopole est de détenir
un facteur de production clé. Par exemple lorsque nous sommes dans un
village qui n’est pas desservi pas la société de distribution d’eau et qu’il n y a
qu’un seul puits d’eau détenu par un propriétaire alors ce dernier aura le
monopole sur l’eau et est un price maker ou faiseur de prix. Il pourra fixer un
prix très élevé même si son coût marginal est faible. Mais cette source de
monopole est très rare dans la réalité.
Ø Monopole public
Dans de nombreux pays et surtout dans nos pays en développement, le
monopole est constitué parce que l’Etat a décidé ou a donné le droit exclusif
de la distribution ou de vente d’un service à une personne. Certaines fois le
monopole résulte même de l’influence politique.
On peut citer le cas de la Suède dont le monopole de la vente de boisson
alcoolisée est un monopole d’Etat parce qu’il est d’intérêt public pour l’Etat de
contrôler la consommation de l’alcool.
C’est le cas également des brevets et des droits d’auteurs. Dans le premier cas,
l’entreprise a le droit exclusif de fabriquer ou de vendre le produit. Dans le
deuxième cas, l’Etat garantit au détenteur du droit la non-publication et la
vente de son produit sans sa permission.
Ø Monopole naturel
Le monopole naturel est détenu par une firme lorsqu’elle peut produire à un
coût inférieur à celui affiché par deux firmes ou plus. Ce monopole naturel se
constitue lorsque des économies d’échelle se constituent le long de la chaine
de production.
Maximisation du profit chez le monopole
En situation de monopole, comme le producteur est le seul sur le marché, il
peut modifier les prix du bien en ajustant la quantité produite. Par
conséquent, sa courbe de demande correspond à la courbe de demande du
marché. Et sa courbe de demande est décroissante, une augmentation des
quantités conduit à une baisse des prix et une augmentation des prix conduit
à une baisse des quantités demandées.

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Figure 20 : Courbe de demande du monopole

Ainsi la courbe de demande du monopole ne permet pas à ce dernier de fixé u


prix très élevé c’est une contrainte en quelque sorte. Le monopole peut choisir
n’importe quel point sur la courbe de demande mais il ne peut pas choisir un
point en dehors, une quantité pour un prix donné.
Pour déterminer la combinaison optimale du monopole comme en
concurrence parfaite il doit maximiser son profit qui est égal à la recette totale
moins le coût total.
Ø Recette du monopole
Considérons la situation suivante comme dite précédemment une seule ville
ou nous avons qu’un seul distributeur d’eau.

Tableau 2 : Recette totale, moyenne et marginale d’un monopole


A la différence de la firme concurrentielle en situation de monopole la recette
marginale est plus faible que le prix car la courbe de demande est
décroissante. Pour augmenter ses quantités vendues, l’entreprise doit
diminuer son prix.
La recette marginale du monopole est différente de la recette marginale de la
firme concurrentielle. En effet lorsqu’un monopole augmente la quantité
vendue on a deux effets :
- Effet quantité : plus de quantité 𝑄 produite.
- Effet prix : baisse du prix

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Cette différence s’explique par le fait qu’en concurrence pur et parfaite la firme
est preneuse de prix, quelle que soit la quantité vendue elle vend au prix du
marché, donc sa recette marginale est égale au prix. Par contre, une
augmentation du monopole d’une unité il réduit le prix et ce dernier conduit
à une contraction des recettes des unités déjà produites. En résumé la recette
marginale du monopole est inférieure au prix.

Ø Profit

Figure 21 : Maximisation du profit pour un monopole


CAS 1
Supposons d’abord que la firme décide de produire à un niveau bas comme
𝑄G . Dans cette situation, le coût marginal est inférieur à la recette marginale.
Si la firme augmentait la production d’une unité supplémentaire, la recette
supplémentaire serait supérieure au coût supplémentaire et le profit
augmenterait. Ainsi quand le coût marginal est inférieur à la recette marginale
la firme peut augmenter le profit en produisant davantage d’unités.
CAS 2
Supposons que la firme produit décide un produire à un niveau de production
très élevé. Dans cette situation le coût marginal est supérieur à la recette
marginale. Si la firme décide d’augmenter la production d’une unité
supplémentaire, le coût supplémentaire serait supérieur à la recette
marginale. Par conséquent, la firme peut augmenter son profit en réduisant
la production.

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CAS OPTIMAL
En résumé la firme doit ajuster son niveau de production jusqu’à atteindre la
quantité 𝑄JKL , la recette marginale est égal au coût marginal. Ainsi la quantité
qui maximise le profit est à l’intersection de la courbe de recette marginale et
de la courbe de coût marginal. Cette intersection se situe au point A. Ainsi
nous nous retrouvons dans la règle de la firme concurrentielle recette
marginale est égale au coût marginal mais avec la différence que dans le cas
du monopole la recette marginale est inférieur au prix.

𝐶𝑜𝑛𝑐𝑢𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑃𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑃𝑎𝑟𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒 ∶ 𝑃 = 𝑅𝑀𝑔 = 𝐶𝑀𝑔


𝑀𝑜𝑛𝑜𝑝𝑜𝑙𝑒 ∶ 𝑃 > 𝑅𝑀𝑔 = 𝐶𝑀𝑔

L’égalité entre la recette marginale et le coût marginal est la quantité qui


maximise le profit dans les deux, seule la relation entre le prix et la recette
marginale diffère. Le prix qui maximise le profit est déterminé à travers la
courbe de demande du marché ce qui correspond au point B. Ainsi en
monopole, le prix qui maximise le profit est supérieur au coût marginal.
Déterminons ensuite le profit du monopole.
𝜋 = 𝑅𝑇 − 𝐶𝑇
𝜋 = (𝑅𝑇/𝑄 − 𝐶𝑇/𝑄)×𝑄

𝑅𝑇/𝑄 : représente la recette moyenne totale qui est égale au prix 𝑃


𝐶𝑇/𝑄 : représente le coût moyen total 𝐶𝑀𝑇
𝜋 = (𝑃 − 𝐶𝑀𝑇)×𝑄

Figure22 : Profit du monopole

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Cette équation nous permet de mesurer le profit à travers l’aire ombré situé
sur la gauche de la figure. L’aire du rectangle représente le profit total de la
firme.
B- Oligopoles et duopoles

1. Définition
Un oligopole est un type particulier de marché où l’on rencontre un nombre
restreint de firmes. C’est une structure de marché telle qu’un petit nombre de
vendeurs offrent des produits similaires ou identiques. L’analyse des marchés
oligopolistiques porte essentiellement sur deux points, à savoir la
différenciation du produit et l’entrée dans la branche. En d’autres termes
l’oligopole se situe entre la concurrence pure et parfaite et le monopole.
Par rapport aux marchés concurrentiels, c’est-à-dire comportant un «grand
nombre » d’offreurs, et où les agents ont tendance à se comporter en price-
takers, les situations de « petit nombre » présentent une différence qualitative
essentielle, à savoir le fait de l’interdépendance des décisions des entreprises.
Chaque firme sait que ses choix, en prix ou en quantités, influenceront ceux
des autres, et qu’elle subira à son tour les effets des décisions prises par ses
concurrents.
Par souci de simplicité, on n’analysera que la situation dans laquelle on ne
rencontre que deux offreurs : un duopole.
2. Comportements coopératifs : cartel et price leadership

Les conditions du marché́ peuvent être telles qu’elles facilitent un accord entre
toutes les entreprises qui en font partie : dans cette hypothèse, les entreprises
ont intérêt à établir en commun un prix qui assure le maximum de profit pour
l’ensemble de l’industrie, plutôt que d’adopter des prix individuels. Semblable
accord de prix, appelé́ « cartel » est susceptible de conduire à la maximisation
des profits joints.
Un cartel est un accord limité conclu entre entreprises pour une durée
temporaire, qui maintient l’autonomie et l’individualité́ des parties à l’accord.
Il porte essentiellement sur les ventes, et s’applique soit à une fixation des
quantités totales à produire avec partage du marché́ entre les firmes membres
du cartel, soit à un accord sur les prix, soit sur les deux.
Par exemple : Le cartel de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole)
Avec ce comportement, nous constatons que c’est le prix de monopole qui
assure le profit maximum et que tout autre prix choisi par le cartel donnerait
pour les firmes un profit moindre. Le prix du produit et la production totale
de l’industrie sont déterminés par l’égalité́ entre la recette marginale
correspondant à la demande agrégée (demande mondiale), et le coût marginal
agrégé́ (somme horizontale des coûts marginaux individuels). La répartition de
la production totale entre les entreprises membres du cartel est déterminée de
telle sorte que les coûts marginaux individuels soient égaux entre eux, car

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c’est la répartition qui minimise le coût total pour les firmes ou l’industrie.
Il est évident que le maintien d’une telle collusion n’est possible que si chaque
entreprise reçoit au moins autant de l’entente que ce qu’elle obtiendrait par
un comportement indépendant. Ainsi ces accords de cartel, qu’ils soient
déclarés ou tacites, sont fragiles.
- Une première difficulté́ tient au nombre des entreprises en présence.
Plus le nombre grandit, plus il est difficile de maintenir l’accord.
L’absence de critère objectif pour répartir entre les membres les gains
résultant de la collusion (le profit supplémentaire obtenu grâce à elle)
devient rapidement la cause de désaccords.

- Un second facteur négatif est l’incertitude qui affecte le choix de la


meilleure politique de maximisation. Les perspectives d’avenir et les
opinions concernant les coûts et la demande varient d’un membre à
l’autre du cartel.

- Enfin, lorsque la législation nationale sur l’organisation de la


concurrence interdit les cartels, elle contraint semblables accords à se
négocier dans la clandestinité́.
Généralement, la collusion ne sera donc pas parfaite et n’assurera qu’une
coordination plus ou moins forte, ne coïncidant pas avec le maximum des
profits joints.
Un cas de type de collusion imparfaite est celui du prix directeur (price
leadership). Nous nous retrouvons alors dans le cas d’un modèle de
Stackelberg. Dans ce modèle, l’une des firmes fait office de leader sur le
marché́ et l’autre fait office de « suiveur ou follower ». Le follower aligne son
comportement sur les décisions prises par le décideur, lesquelles décisions
peuvent se rapporter à la quantité́ de bien ou au prix de vente du bien sur le
marché́. Ces entreprises « dominées » se comportent en price-taker, le prix de
l’entreprise dominante étant un paramètre auquel elles s’adaptent. On dit
alors que l’interaction stratégique dans ce modèle est un jeu séquentiel. Leur
courbe de demande est parfaitement élastique et se confond avec la recette
marginale; la quantité́ qu’elles produisent est déterminée par la rencontre
entre leur coût marginal et le prix fixé par la firme dominante.

Comportements non coopératifs ou compétitifs


Lorsqu’il y a rivalité entre les oligopoleurs, l’analyse se complique. Cela ne
signifie pas que la théorie de l’oligopole soit alors « indéterminée », mais plus
exactement que des déterminants autres que le prix et la quantité doivent être
pris en considération : l’opposition entre une maximisation de longue et de
courtes périodes, le goût du risque, la capacité de subir des pertes sans se
retirer du jeu, entrent en ligne de compte. Nous nous contenterons de
présenter une illustration importante, à savoir le modèle du duopole de
Cournot.

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Le duopole de Cournot concerne le cas d’une industrie comportant
seulement deux entreprises, mais il peut être étendu à des cas où elles sont
plus nombreuses. Considérons deux firmes A et B, concurrentes sur le marché
d’un même produit, devant choisir leur niveau de production. Le prix sur le
marché est supposé commun aux deux entreprises, et se situer à un niveau
déterminé par la courbe de demande collective, sur la base des quantités que
veulent offrir les oligopoleurs (donc d’autant plus bas que celles-ci sont
élevées).

Tableau 3

Supposons que la réaction du marché́ aux décisions qu’elles prennent de part


et d’autre se présente de la manière suivante, résumée au tableau … : si les
firmes choisissent toutes deux de ne produire qu’une petite quantité́ (le total
correspondant par exemple à ce que serait le niveau de monopole, qui permet
que le prix soit élevé́), elles obtiennent chacune des profits de 100 ; si elles
produisent toutes deux une grande quantité́, qui n’est alors absorbée qu’à un
prix faible, elles gagnent toutes deux 70 ; si A produit une petite quantité́ alors
que B en produit une grande (celle-ci s’accaparant ainsi une part majeure du
marché́), les profits ne sont que de 15 pour A mais atteignent 110 pour B ;
enfin, un résultat inverse prévaut si c’est A qui offre la grande quantité́ et B la
petite.
Dans de telles circonstances, Cournot affirme que les deux producteurs de
l’industrie choisiront la grande quantité́, et il a proposé́ d’appeler cette
situation l’équilibre du duopole.
Si l’on accepte l’équilibre de Cournot comme une représentation valable de ce
qui se passe sur un marché́ oligopolistique, il est intéressant d’observer le
méfait de cette forme de compétition pour les participants : si les deux
entreprises s’entendaient (et formaient par exemple un cartel), elles pourraient
décider ensemble de choisir toutes deux la stratégie des petites quantités, et
gagner chacune 100 plutôt que les 70 qu’elles peuvent seulement obtenir
isolement à l’équilibre.
Dans le modèle de Cournot, chacune des deux firmes définit son
comportement en anticipant les actions du concurrent. Il s’agit donc d’un jeu
simultané́. On dira alors que l’équilibre est réalisé́ si les anticipations faites
par les deux firmes sont conforment à la réalité́.

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Théorie des jeux


Pour mieux saisir les interactions stratégiques entre entreprises sur un
marché oligopolistique, il s’avère important d’utiliser la théorie des jeux pour
voir une face cachée de l’iceberg, c’est-à-dire des situations qui ne ressortent
pas directement des cas étudiés précédemment.

Ø Définition

La théorie des jeux consiste à étudier le comportement des firmes ou individus


dans des situations d’interactions stratégiques. En « stratégie », chaque firme
ou individu doit prendre une décision en s’intéressant à la réaction des autres
firmes. Chaque firme sait que son profit dépend de sa production mais aussi
de celles des autres. La firme prend en considération l’impact qu’aurait sa
décision sur les autres.

Le jeu le plus important en théorie des jeux est appelé le « dilemme du


prisonnier ». Qui nous montre l’importance de la coopération entre individus.
Ce jeu s’applique également au niveau des forces armées en stratégie
appliquée pour une guerre.

Ø Dilemme du prisonnier

Bonnie et Clyde, deux criminels sont capturés par la police qui a accumulé
beaucoup de preuves contre ces derniers, ce qui leur vaudrait une année de
détention. Mais la police les soupçonne d’avoir braqué une banque mais les
preuves sont minces.

Clyde et Bonnie sont alors interrogés séparément :

Interrogatoire : Nous détenons les preuves pour vous coffrez pour un an. Si
vous avouez que vous avez braqué la bijouterie et vous dénoncez votre complice,
on vous disculpe et on abandonne les charges, vous êtes relâchés. Votre
complice écope de 20 ans de prison. Mais si votre complice et vous-même avouez
le braquage, nous n’aurons pas besoin de procès et vous écopez tous deux de 8
ans de prison.

Que vont faire alors Bonnie and Clyde ? avoueront-ils ou garderons-il le


silence ?

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Figure 23 : Dilemme du prisonnier

Clyde : Je ne sais pas ce que Bonnie va faire. S’il se tait, le mieux que j’ai à
faire c’est d’avouer et je passerai un an en prison. S’il avoue, le mieux que j’ai
à faire c’est d’avouer et je passerai 8 ans en prison. Dans tous les cas, quoi que
Bonnie fasse, il vaut mieux que j’avoue.

Bonnie : Il appliquera aussi le même raisonnement qui est d’avouer.

La stratégie dominante est alors d’avouer. Cette stratégie dominante est la


meilleure pour un joueur, quelle que soit la stratégie jouée par les autres
joueurs.

Ø Un autre cas de dilemme de prisonnier

La course à l’armement est proche du dilemme du prisonnier. Pour illustrer


cette idée, prenons deux nations rivales. Le cas de l’Iran et d’Israël qui sont
des puissances au Moyen-Orient. Chaque pays préfère avoir plus d’armes car
le fait de détenir un arsenal lui permet d’être plus influent sur le plan mondial.
Cependant chaque pays préfère aussi vivre dans un monde débarrassé des
armes de ses voisins afin d’utiliser la ressource affectée à autres dépenses.

D’où l’existence d’un jeu mortel. Si Israël s’arme alors l’Iran doit s’armer pour
compenser sa perte d’influence. Si Israël se désarme alors l’Iran s’arme pour
gagner en influence. Pour chaque pays la décision gagnante est l’armement.

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Figure 24 : Jeu de course à l’armement

Ø Equilibre de Nash

La théorie des jeux est basée sur l’équilibre de Nash. Dans un jeu à deux
joueurs, un équilibre de Nash est une situation dans laquelle chaque joueur
choisit sa meilleure réponse compte tenu de la réponse de l’autre, et les
stratégies retenues de chaque joueur sont mutuellement cohérentes. Une
autre façon de définir un équilibre de Nash est une situation dont personne
n’a intérêt à dévier individuellement, sachant la stratégie de l’autre.
Ce concept d’équilibre de Nash est assez naturel et a trois propriétés qu’il
convient de discuter :
- la rationalité : il repose sur l’optimisation et la poursuite de l’intérêt
individuel, pour ne pas dire l’égoïsme, des joueurs;
- la spontanéité : la convergence vers l’équilibre se fait en général sans
besoin d’intervention extérieur.

- La stabilité : si on y est, on reste, puisque par définition les deux joueurs


ne souhaitent pas dévier de cet équilibre.

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