Vous êtes sur la page 1sur 46

Modèles LT et modèles

AS-AD
Thomas Raffinot
Court terme et long terme

 Quelle sont les principales différences entre le court-terme et le


long-terme?

 A court terme, le stock de capital est fixe et s’adapte à long


terme

 A long terme les prix peuvent s’ajuster. A court terme, les prix
mettent du temps à s’ajuster. Ils sont dit rigides à court terme. Si
les prix ne peuvent pas s’ajuster à un changement dans
l’économie, alors l’ajustement doit venir des quantités (en
l’occurrence le PIB)

2
Rigidité des prix
 Quelques pistes :
Coûts de menu (menu costs): il est coûteux de changer les prix
Détermination des prix étalée au cours du temps: les
entreprises ne veulent pas forcément changer leurs prix de
façon drastique par peur de perdre des clients par rapport à
leurs compétiteurs=>ajustement graduel
Salaires fixes
Certains prix peuvent être fixés par contrat
Les évolutions des prix délivrent aux agents des informations
complexes, qui demandent du temps pour être déchiffrées, qui
peuvent susciter des interprétations divergentes selon les
agents

3
La croissance LT

Les facteurs de production sont :


Le capital (physique-humain)
Le volume d’emploi
La productivité globale des facteurs

4
Le capital
 Le capital est l'ensemble des moyens durables permettant de produire des biens ou des
services :
Le capital physique (immobilier, matériels de production, biens durables, etc.), qui
s'accroît avec l'investissement et, sans investissement, décroît au fil du temps (selon
un taux de dépréciation du capital)
Le capital humain, qui correspond aux connaissances accumulées par les humains et
mobilisables pour travailler (apprentissage, formation d'ingénieur, expérience, etc.)
 L’investissement permet d’augmenter le capital

5
Le volume emploi
 L'emploi représente l’ensemble du travail fourni au sein d’une économie nationale, par
l’ensemble de la population active qui n’est pas au chômage
 La démographie est le facteur explicatif principal du volume d’emploi

6
Attention au chômage de longue durée
 La réduction permanente de l’activité dans certains secteurs conduisent à une perte de capital
humain et une hausse du chômage
 Les salariés transformés en chômeurs de longue durée deviennent progressivement “inemployables”
ou “hors marché”. Soit parce que la durée de leur chômage implique une perte réelle de productivité,
soit parce qu’elle joue comme un “stigmate” perçu négativement par les employeurs

7
La productivité globale des facteurs
 La PGF est l'accroissement relatif de richesse qui n'est pas expliquée par l'accroissement d'un usage
de capital ou de travail. L'élément principal de la PGF est le progrès technique qui, avec la même
combinaison de capital et de travail permet de créer plus de richesse
 L'augmentation de la PGF peut aussi résulter d'une modification de la structure de production ou de
son organisation
 Attention : ce n’est pas la productivité apparente du travail (rapport entre la valeur ajoutée et la
quantité de travail mise en œuvre)

8
Middle income trap: piège du revenu intermediaire

9
Le mal hollandais
•Le mal hollandais est une expression inventée en 1977 par les rédacteurs de la revue The Economist pour décrire la
mauvaise tenue de l’économie hollandaise à la suite d’une importante découverte de gisements de gaz naturel. Il s’agit
d’étudier les conséquences structurelles d'une « augmentation de la richesse » d'un pays (souvent liée à la
découverte de matières premières ou à la prédominance de la finance dans l’économie)
•Supposons que l'économie est divisée en trois secteurs : un secteur « dominant» soumis à la concurrence internationale
(par exemple la production de pétrole), un secteur traditionnel soumis également à la concurrence internationale et un
troisième secteur non exposé à la concurrence internationale (commerce de détail, services à la personne,
construction,…).
•Une hausse de la rentabilité de la production du secteur « dominant» (liée à une hausse du prix de vente, de découverte
de nouvelles ressources, etc.) affecte cette économie :
• déplacement de la main-d'œuvre vers le secteur dominant, où les rémunérations augmentent du fait d'une
demande plus élevée : cela se fait au détriment des autres secteurs (désindustrialisation directe). Le niveau des
salaires élevé tend à se diffuser dans le reste de l'économie, au détriment de l'emploi et de la
compétitivité du pays (désindustrialisation indirecte)
• les revenus supplémentaires à la disposition des agents économiques du pays vont accroître la demande de
biens, importante principalement pour le secteur non exportateur (construction d'infrastructures par exemple), et
provoquer une hausse générale des prix dans le pays et une hausse du taux de change réel
• les exportations favorisent aussi une surévaluation de la monnaie nationale. Une appréciation du taux de
change réel est observée, soit via la hausse des prix intérieurs si le taux de change est fixe, soit via une
progression du taux de change nominal si le taux de change est flexible. Dans les deux cas, la compétitivité
du secteur des exportations traditionnelles est une deuxième fois compromise ; c'est "l'effet dépenses

• Enfin, les nouveaux revenus gonflent les recettes de l'Etat et rendent ces dernières instables

Pays émergents
11 : perspectives et investissements-CGA du 6 décembre 2012
Attention aux matières premières
Croissance plus faible à venir

 Les récessions ne conduisent pas seulement à une perte cyclique de production, mais à une
perte définitive de production, c’est-à-dire à une perte de production potentielle : destruction de
capital physique (faillites…), de capital financier (défauts…), de capital humain (le chômage de
longue durée conduit à une perte d’employabilité, et à un possible effet d’hystérèse du taux de
chômage)

« Effet de la crise sur la


croissance de long terme »,
CGA des hypothèses
financières LT, mai 2012.
Un sentier de croissance
vers le bas, d’où la lenteur
du deleveraging, les
risques à la périphérie, le
décrochage vis-à-vis des
US (en macro et sur les
classes d’actifs)

13
Une croissance potentielle revue en baisse
 En période de risque déflationniste, les différents acteurs ont tendance à surestimer la
croissance à venir. Les effets d’hystérèse de la crise actuelle sont donc sous-estimés
 La croissance potentielle est désormais estimée à 0.8%, soit entre l’estimation du FMI à 0.6% et
celle de la Commission européenne à 1%
 La croissance potentielle est la seule anticipation raisonnable d’une croissance LT
Evolution des anticipations de croissance pour l’année suivante
Estimation de la croissance potentielle de la zone euro
4.0%

3.5%

3.0%

2.5%

2.0%

1.5%

1.0%

0.5%

0.0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
FMI Oxford Commission

14
Conséquence sur l’inflation tendancielle : baisse

 La perte de PIB potentiel conduit à une hausse du taux de chômage structurel. Ralentissement du PIB
nominal et rigidité à la baisse des salaires conduisent à une hausse du chômage, et ce dernier comprime
ensuite l’inflation.

15
Rendements de LT des taux longs core : la règle

 La « règle d’or » néoclassique conduit depuis Wicksell et


Allais à positionner, pour les projections de long terme, les
taux longs nominaux autour du sentier anticipé de la
croissance du PIB nominal

 En théorie, la rémunération de l’entrepreneur (l’activité


nominale totale, la somme des valeurs ajoutées) et celle
du rentier (les taux longs) ne doivent pas s’écarter
durablement

 C’est bien ce que l’on observe empiriquement sur un cycle


complet

 Taux longs nominaux de LT = Croissance potentielle (du PIB réel)


+ Inflation tendancielle (mesurée par le déflateur du PIB)

16
Fonction de Cobb-Douglas
 Les économistes utilisent une fonction de type Cobb-douglas pour
représenter la production :
1 
Y  AK L
 K est le capital, L le travail et A la productivité globale des facteurs

 La productivité marginale représente la variation de la production


engendrée soit par l'apport de moyens humains supplémentaires ou
soit par le recours de moyens de production supplémentaire (outils,
machines...). Elle se mesure par rapport au nombre de biens
supplémentaires produits par une machine pour une durée donnée.

17
Productivité marginale : décroissante
 La production par travailleur est une fonction croissance du capital par travailleur
 Mais le rendement est décroissant : plus le stock de capital pour un travailleur
s’accroit, sa production augmente mais d’un montant de plus en plus faible.

18
La croissance CT : le modèle AS-AD

Le modèle offre globale demande globale, OG-DG, souvent


désigné par AS-AD (aggregate supply-aggregate demand)
permet d’étudier les dynamiques économiques de CT

Ce modèle permet de présenter dans un seul diagramme


les relations entre le niveau des prix d’une part (ou la
variation de ce niveau) et le niveau de la production offerte
et demandée d’autre part

19
La courbe de demande AD
 La courbe de demande globale indique la quantité de biens et services
demandées dans l’économie pour tout niveau de prix

 Elle répond donc à la question suivante : combien les agents


demandent de biens pour chaque niveau des prix ?

 La courbe de demande globale présente est négative: la baisse des prix


tend à augmenter la demande globale de biens et services

 Elle dépend des sentiments et des émotions humaines qui influencent


le comportement des agents économiques (consommateurs,
investisseurs, producteurs, etc.). Cette notion appelée « esprits
animaux » a été mise en exergue par JM Keynes puis reprise par
Akerlof et Shiller

20
La courbe de demande AD
Lorsque les prix augmentent, moins d’agents sont intéressés
Un même agent peut décider substituer ce bien par autre chose.

DG
Y
21
Choc de demande AD

Choc temporaire :
Conditions météo
Organiser les JO, la coupe du monde…
Perspectives de croissance négative dans une autre partie du
monde

Choc permanent :
Evolution permanente des anticipations du secteur privé

22
Choc positif : hausse des dépenses

23
Choc négatif : hausse des taux
P

DG0
DG1

 La hausse des taux d’intérêt décourage l’achat de biens durables


(consommation) et les dépenses d’investissement des entreprises;
 la courbe de demande globale se déplace donc vers la gauche.

24
La courbe de demande globale représente une relation
d’équilibre entre le PIB réel et le niveau général des prix lorsque
les entreprises peuvent en tout temps ajuster leur production aux
fluctuations de la demande

En réalité, les entreprises peuvent difficilement s’ajuster à la


demande globale sans tenir compte de leurs coûts

Nous avons donc besoin d’une deuxième relation d’équilibre qui,


combinée à la première, nous permettra de mieux comprendre la
détermination du PIB réel et du niveau des prix sur le marché des
biens et des services : la courbe d'offre global.

25
La courbe d’offre : AS

Dans la mesure où les firmes recherchent la maximisation


de leur profit, ces dernières vont ajuster leur production
lorsque cela leur sera rentable

Cet arbitrage dépend du degré d'utilisation des facteurs de


production c'est-à-dire du facteur capital et du facteur travail

La courbe d’offre globale indique la quantité de biens et


services produits dans l’économie pour tout niveau de prix

26
La courbe d’offre : production
 Quand les entreprises sont en sous-emploi de leur capacité de production (par
exemple des machines inoccupées), elles ont tendance à répondre à la
croissance de la demande en produisant plus et en modifiant peu leurs prix
 Quand elles se rapprochent du plein-emploi, il leur est plus profitable
d’augmenter leur prix plutôt que de produire plus

27
La courbe d’offre : travail
 Quand le taux de chômage est faible, les entreprises ont souvent du mal à
recruter pour faire face à l'augmentation de la demande. La tension sur le
marché du travail conduit à une hausse des salaires et par répercussion du
niveau des prix

 Inversement, quand le taux de chômage est élevé, le recrutement est plus


facile et les entreprises peuvent embaucher et produire plus sans tension sur
les salaires et sur les prix. Dans ce cas, la production réagit plus vite que les
prix à la hausse de la demande

 Ce mécanisme est cohérent avec la courbe de Phillips déjà étudiée :


inflation
 a
inflation anticipée
 u  u  n

chômage conjoncturel

28
La courbe d’offre : AS
 L’offre augmente quand les prix augmente, et elle diminue quand les prix
diminuent. L’offre est en relation croissante avec le prix de vente

29
Choc de d’offre AS

Choc temporaire :
Conditions météo (tremblement de terre, tornades..)
Hausse temporaire du prix du pétrole

Choc permanent :
Hausse permanente du prix du pétrole
Choc de productivité (internet par exemple)
Evolution de la structure de l’économie

30
Hausse des salaires

P OG1 OG0

Y
Une variation positive des salaires augmentent les coûts unitaires de
production et engendrent un déplacement de la courbe d’offre globale vers le
haut et la gauche.
Choc de productivité

P
OG0 OG1

Y
Un choc de productivité positif stimule l’offre globale car il permet d’augmenter la
production tout en diminuant les coûts unitaires
La courbe d’offre globale se déplace donc vers le bas et vers la droite
Equilibre macro

L’intersection des courbes de demande et d’offre


globales détermine la seule combinaison des
valeurs du PIB réel et du niveau des prix
compatibles avec les décisions des agents
économiques

33
L’équilibre macroéconomique
 L’intersection des courbes de demande et d’offre globales détermine la seule
combinaison des valeurs du PIB réel et du niveau des prix compatibles avec les
décisions des agents économiques
P

OG

E
PE

DG

YE
Y
Choc négatif sur la demande globale

• Un choc négatif sur la


P DG (p.ex. une hausse
des impôts des
particuliers) déplace la
OG courbe de demande
globale vers la gauche.

• Le PIB réel diminue.

P0 • Le niveau général des


DG0 prix
P1 diminue.
DG1

Y
Y1 Y0
Choc positif sur la demande globale

• Un choc positif sur la DG


OG (p.ex. une baisse du taux
d’intérêt réel) déplace la
courbe de demande global
vers la droite.
P1 • Le PIB réel augmente.
DG1
P0 • Le niveau général des prix
DG0 augmente.

Y
Y0 Y1
Multiplicateur budgétaire

37
Choc positif sur l’offre globale

• Un choc positif sur l’OG


P
(p.ex. une baisse des
taxes
sur la masse salariale)
OG0 OG1 diminue les coûts
unitaires de
production et déplace
ainsi
la courbe d’offre globale
vers le bas et vers la
P0 droite.
P1 DG
• Le PIB réel augmente.

Y • Le niveau général des


Y0 Y1 prix
diminue.
Choc négatif sur l’offre globale

P • Un choc négatif sur


l’OG (p.ex. une hausse
du prix du pétrole)
OG1 augmente les coûts
OG0 unitaires de production
et déplace ainsi la
courbe d’offre globale
vers le haut et
la gauche.
P1
• Le PIB réel diminue.
P0 DG
• Le niveau général des
prix
Y augmente
Y1 Y0
Constatations

Des chocs (positif ou négatif) sur la demande


globale entraînent une variation du PIB réel et du
niveau général des prix dans la même direction
Des chocs (positifs ou négatifs) sur l’offre globale
entraînent une variation du PIB réel et du niveau
général des prix dans des directions opposées

Difficulté de différencier choc d’offre et de


demande dans la réalité

40
A long terme
 A long-terme, les prix s’ajustent parfaitement et la dichotomie classique
s'applique. Les politiques de demande n'ont plus d'effet sur le PIB mais
seulement sur l'inflation. Nous pouvons représenter cette propriété des
économies à long-terme dans OG-DG en traçant une courbe d'offre globale
verticale et égale au produit de long-terme

41
Synthèse

43
Choc négatif sur la demande globale

Vous aimerez peut-être aussi