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ENTREPRISES ?
Doivent-elles maîtriser la totalité de leur filière en intégrant un maximum d’activités ? Doivent-elles au contraire
tout miser sur un facteur clef de succès, en adoptant une stratégie de recentrage ?
II - LA STRATEGIE D’INTEGRATION
N
Vidéo de 2'40
http://www.distripedie.com/distripedie/spip.php?article204
ANNEXE 2
La guerre des matières premières aura bien lieu
Le groupe Bolloré a choisi la technologie des piles à lithium pour développer sa voiture électrique. Le lithium est un métal
avec un potentiel électrochimique très élevé et une densité très faible, ce qui en fait un matériau de choix pour les
batteries. On en trouve essentiellement en Argentine, en Bolivie et en Chine. Vincent Bolloré souhaite sécuriser son
approvisionnement en lithium et propose au gouvernement bolivien d'investir 1,2 milliard de dollars pour exploiter le
précieux minerai dans le pays.
Nouvelle anodine ? Pas tout à fait. Elle est plutôt un signe supplémentaire de l'intérêt croissant des grandes entreprises
pour les matières premières : LG, Mitsubishi et Sumitomo, par exemple, cherchent également à prendre pied dans le
lithium. Même démarche chez Areva qui cherche à accroître ses réserves d'uranium au Niger. De son côté EDF est prêt à
échanger avec Total une participation au futur réacteur nucléaire de Penly contre un gisement de gaz. Nexans, fabricant de
câbles électriques, envisage de sécuriser son approvisionnement en cuivre.
Cette course aux matières premières modifie les modèles économiques. La diversification horizontale laisse la place à
l'intégration verticale : l'entreprise revient vers la logique du contrôle de la chaîne de production, depuis l'exploitation
directe des matières premières jusqu'au produit fini. Simple retour au modèle économique du siècle dernier ? Là encore,
pas tout à fait. Il ne s'agit plus de s'assurer de la totalité de la chaîne de production mais seulement des parties
stratégiques. Le transport, la manutention, la réalisation de certaines pièces sont déléguées à d'autres entreprises. Le
recours à des sous-traitants permet aussi d'externaliser les risques industriels.
En clair, les grands groupes s'affranchissent de leurs responsabilités : ils gardent les profits et confient les risques à des
officines. Total, par exemple, n'hésite pas à sous-traiter le transport du pétrole pour ne pas avoir à assumer les marées
noires... Cette guerre des matières premières ne se cantonne pas au pétrole ou au gaz, elle touche toutes les catégories,
aussi bien les minerais que les denrées alimentaires. La baisse actuelle des cours masque provisoirement son intensité.
Mais elle est bien là et les investissements massifs de la Chine en Afrique en sont une autre illustration,
Challenges 23/04/2009
16. Quel problème rencontre le groupe Bolloré pour développer sa voiture électrique ?
17. Quelle(s) solution(s) Vincent Bolloré souhaite mettre en place ?
18. D’autres entreprises ont un intérêt croissant pour les matières premières. Citer ces entreprises et les
matières premières concernées.
19. La solution proposée relève-t-elle d’une stratégie d’intégration par l’amont ou d’une stratégie d’intégration
par l’aval ?
ANNEXE 3
Coca-Cola enterre sa stratégie centenaire en avalant son embouteilleur américain
Aux Etats-Unis, le groupe ne va plus seulement faire du marketing, il va aussi fabriquer ses boissons
Le revirement est total et met un terme à une stratégie plus que centenaire. Pour faire face à la forte érosion du marché
des sodas aux Etats-Unis et au Canada, Coca-Cola Company ne va plus seulement faire du marketing et de la
communication. Le groupe va aussi fabriquer et distribuer ses boissons dans ces deux pays. La firme d'Atlanta a annoncé,
jeudi 25 février, le rachat par échange d'actions des activités nord-américaines de Coca-Cola Enterprises, la société
produisant et commercialisant les boissons du groupe dans cette région mais aussi en Europe de l'Ouest. Coût de
l'opération : 12,5 à 13 milliards de dollars (9,2 à 9,6 milliards d'euros). Depuis sa naissance en 1892, six ans après la mise
au point du breuvage par le pharmacien John Pemberton, Coca-Cola Company avait fait le choix de se concentrer sur la
promotion et la création de nouveaux produits. Des embouteilleurs locaux sous licence, les bottlers, lui achetaient à prix
d'or le " concentré " nécessaire à la conception de la boisson, puis le mélangeaient à de l'eau, avant de le mettre en
bouteille et de le commercialiser. En s'associant à des centaines d'entreprises locales, Coca-Cola Company s'était très vite
imposé sur tout le territoire américain, chaque ville ayant son embouteilleur. Comme la production et la distribution
s'avèrent très gourmandes en capital et en salariés, la firme d'Atlanta avait trouvé la formule idéale pour afficher des
marges plus que confortables.
Une reprise en main
Mais depuis 2004, la machine s'est peu à peu grippée outre-Atlantique. A cause de campagnes anti-obésité, les ventes du
groupe en Amérique du Nord ont encore baissé de 2 % en 2009, les consommateurs américains se détournant des
boissons gazeuses au profit de l'eau ou des jus de fruits.
En gérant directement les usines, Coca-Cola veut pouvoir s'épargner les lourdeurs inhérentes au système des bottlers et
gagner en réactivité pour s'adapter au mieux aux goûts des consommateurs.
Un moyen aussi de bénéficier de la force de frappe de Coca-Cola Company au moment des négociations tarifaires avec la
grande distribution. Une façon enfin de répondre à l'éternel rival PepsiCo, qui avait racheté en avril 2009 ses deux
principaux bottlers nord-américains pour 7,8 milliards de dollars.
Reste la stratégie adoptée pour le reste du monde. " Ailleurs, l'approche de franchise est conservée, explique Hubert
Patricot, président Europe de Coca-Cola Enterprises. Les Etats-Unis et le Canada sont les exceptions qui confirment la
règle. " Mais certains s'interrogent quand même : " La vraie question, c'est de savoir si c'est la fin d'une histoire, note un
spécialiste du secteur, ou seulement le début de la fin d'une histoire. "
Le Monde 27/02/2010