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international.
Pour expliquer les intérêts et les enjeux de l’ouverture au commerce international, les
chercheurs ont établi des modèles théoriques où agissent les différents motifs de
l’échange. Et à l’examen de ces modèles, deux types d’approches s’avèrent dominantes :
L’approche du « Trade-takers » ou « Preneurs d’échanges » et l’approche du « Trade-
makers » ou « faiseurs d’échanges ».
I : Approche du « Trade-takers ».
C’est celle de la théorie traditionnelle de l’échange international, qui stipule que les
avantages comparatifs sont le produit de l’histoire et de la géographie ; certains pays
sont riches en capital et en technologie et d’autres disposent naturellement de main-
d’œuvre abondante mais non qualifiée, en plus d’inputs d’ordre agricole, minéral et
énergétique qu’ils ne sont pas en mesure de mettre en valeur. De ce fait, les pays doivent
s’impliquer dans le commerce, ils sont « Trade-takers ».
La base de cette approche est formulée par le modèle de D. Ricardo et le théorème
H.O.S, cependant, les premiers éléments de cette approche ont été énoncés bien avant,
par A. Smith.
Le mérite de Smith réside dans le fait d’être le premier auteur à attaquer la théorie
mercantiliste du commerce international (qui se base sur l’idée qu’il faut chercher
l’accroissement de la richesse nationale d’une nation dans son milieu géographique, en
accumulant de grandes quantités d’or, par le développement des exportations et la
limitation des importations) et à défendre la liberté des échanges entre les pays.
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L’idée de Smith se base sur deux principaux concepts : l’avantage acquis et la division
du travail. Pour montrer les bienfaits du commerce sans entrave entre les pays, il
transpose une vision microéconomique à un processus macroéconomique global. Pour
lui, comme la division du travail, la parcellisation des tâches et la libre entreprise,
constituent les facteurs d’efficacité et de stimulation de la production dans un pays, ces
mêmes méthodes doivent s’appliquer au niveau international. Et comme le producteur
à l’intérieur d’un pays, trouve un avantage à se spécialiser dans une production
déterminée (forgeron, boulanger...), et à échanger les biens qu’il produit contre d’autres
biens, les nations peuvent aussi se répartir les tâches entre elles et échanger les
marchandises dans lesquelles elles sont spécialisées.
En outre, Smith souligne que chaque pays réalise un gain à la spécialisation mais, pour
lui, une nation ne peut échanger un bien que lorsqu’elle arrive à avoir un avantage absolu
concernant la production de ce bien. L’avantage absolu signifie selon cette analyse que
la nation doit disposer au niveau de la production d’un bien donné, une performance non
égalée par aucun de ses partenaires commerciaux.
David Ricardo, dans sa théorie des avantages comparatifs, va démontrer que même un
pays qui n’a pas d’avantage absolu dans aucun bien, a intérêt à s’engager dans l’échange
international, étant donné que ce n’est pas l’avantage absolu qui compte mais l’avantage
relatif, autrement dit, un pays qui est moins efficace que les autres pays dans la
production de tous les biens, sera relativement moins inefficace dans la production d’au
moins un bien.
Ainsi, pour Ricardo, un pays peut ne pas disposer d’un avantage absolu dans la
production d’un bien et participer avec gain dans l’échange international en exportant
ce même bien. Et aussi un pays peut être amené à importer un produit pour lequel il
dispose d’un avantage absolu et gagner dans l’échange.
Ricardo explique les différences de coûts relatifs entre les pays par la productivité de la
main d’œuvre et par la technique utilisée. Cette explication reste à revoir vu que le
modèle ricardien se contente de constater les avantages comparatifs sans fournir les
éléments qui expliquent leurs sources.
Les économistes Heckscher, Ohlin et Samuelson, ont tenté de fournir plus d’explications
au concept de l’avantage comparatif, tout en restant fidèles à l’optique de la
spécialisation et de la division internationale du travail.
En effet, Heckscher et Ohlin adhèrent à l’idée que les avantages comparatifs constituent
le fondement de l’échange international. Leur contribution réside principalement dans
l’explication différente qu’ils donnent au concept de la spécialisation.
Leur théorème démontre que la détention de l’avantage comparatif est liée à
l’abondance ou la rareté relative des facteurs de production et que chaque pays, a donc
intérêt à privilégier la production des biens pour lesquels ils disposent de ressources
abondantes.
Les idées de Heckscher et de Ohlin impliquent en définitive que les pays doivent
orienter leur production vers les biens pour lesquels ils utilisent en grande quantité, le
facteur de production disponible en abondance. L’abondance d’après leur modèle, n’est
pas liée au volume absolu ou à la valeur absolue des facteurs de production dont
disposent les pays, mais à leur niveau comparatif d’un pays à un autre.
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II : Approche du « Trade-makers ».
Cette approche est due à un ensemble de développements théoriques qui ont tenté de
cerner les nouvelles réalités économiques survenues à partir des années 1960 telles que ;
le rôle grandissant des firmes multinationales, la montée de nouveaux pays industriels
sur la scène mondiale, le rôle de la recherche-développement dans la production, la
croissance du commerce intra branche…
Le dénominateur commun de ces développements théoriques est l’idée que les pays ne
subissent pas le commerce international, mais ils le créent grâce à leur vitalité
scientifique et technologique, les pays sont donc selon cette vision « trade-makers ».
Les trois principales optiques de cette approche « trade-makers » sont : l’optique néo
factorielle, l’optique néo technologique et l’optique du commerce intra branche.
Dans sa version la plus générale et la plus simple, la théorie néo factorielle s’énonce
ainsi : Dans l’échange international, chaque pays exporte le bien pour lequel il utilise
ses qualifications de travail relativement abondantes.
Selon cette vision, des facteurs importants dans le commerce international, comme la
qualité de la main d’œuvre et de manière générale le capital humain, doivent être pris
en compte. Ainsi la prise en considération de l’éducation et de la formation mène à la
conclusion qu’un pays pourvu en capital, exportera les biens qui comportent beaucoup
de travail qualifié, vu qu’un tel pays a la capacité d’utiliser ses moyens pour former des
travailleurs qualifiés, au moment où un pays qui a peu de capital, exportera des biens
intensifs en travail non qualifié.
Sur un autre plan, on peut souligner que la théorie néo factorielle prête à un aspect
dynamique du modèle qu’elle propose : il suffit pour un pays donné de multiplier les
disponibilités de qualification du travail pour qu’il puisse participer de plus en plus
activement au commerce international.
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B : L’optique néo technologique.
Cette approche insiste sur le progrès technologique en tant que base explicative de
l’échange international. En plus de la qualification de travail, d’autres facteurs non
moins importants, entrent en jeu selon cette optique. Il s’agit de la recherche-
développement (R-D) et des innovations.
Or dès qu’on introduit le progrès technologique dans l’analyse, deux remarques
s’imposent :
Deux idées sont donc introduites par les tenants de cette optique (Poner, Vernon..), celle
du rôle des innovations technologiques dans le commerce international et celle de la
caractéristique des produits exportés et des produits importés.
Le modèle H.O.S, d’après lequel les échanges internationaux reposent sur les ressources
naturelles et humaines, rend compte seulement d’une partie de l’échange, la théorie néo
factorielle met en évidence le fait que les échanges sont également basés sur la capacité
des firmes et des pays à augmenter la production et le commerce grâce à la promotion
des innovations technologiques.
Les notions commerce intra branche, intra sectoriel, intra industriel ou encore commerce
croisé ou horizontal, désignent en général le même phénomène.
Un prédécesseur de l’analyse de ce type du commerce est S. Linder, dont la théorie est
connue sous le nom de la demande représentative.
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Linder souligne donc que la commercialisation d’un produit donné se fait dans un
premier temps sur le marché local, ce qui permettra au producteur d’acquérir assez
d’expérience dans le marketing de ce produit afin d’étendre sa commercialisation par la
suite à l’étranger. Toutefois, l’exportation concernera seulement les pays où il y a des
conditions de demande et donc des revenus par tête similaires à celles du pays d’origine.
Mais elle aboutit à des idées qui sont totalement à l’opposé de la théorie des dotations
factorielles, car pour lui, les échanges internationaux s’effectueront de plus en plus entre
les pays à structure de demande similaire, et plus leurs structures de demande sont
identiques plus le volume d’échanges réalisés entre eux est grand.
Le point commun des approches qu’on a présentées dans les deux sections précédentes
est qu’elles mettent l’accent sur les avantages du libre-échange. Ces approches
défendent en effet l’idée que la libre circulation des biens et des services entraine la
réalisation de gains pour l’ensemble des pays qui s’engagent dans le commerce
international, qu’ils soient « trade makers » ou « trade takers ».
A : L’approche marxiste.
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des pays les moins avancés est inférieure à celle que contiennent les exportations des
pays les plus avancés. Par conséquent le commerce international profite aux pays les
plus avancés et consacre l’inégalité entre eux et les pays les moins avancés.
L’approche de la protection, développée par les auteurs List, Perroux et De Bernis, prend
comme point de départ l’inégalité du niveau d’industrialisation entre les pays et se base
sur l’argument de l’apprentissage.
Ainsi, pour les tenants de cette approche, le protectionnisme doit être adopté comme
étant une phase préalable au libre-échange dans la mesure où les activités relatives aux
industries naissantes risquent de disparaître par la concurrence des produits des
industries des pays les plus avancés. Ceci concerne particulièrement les pays en
développement qui ont un avantage comparatif potentiel dans l’industrie manufacturière
mais leurs industries ne peuvent pas initialement soutenir la concurrence des industries
solidement établies des pays avancés.
En effet, pour permettre aux nouvelles industries de prendre racine, l’Etat doit les
protéger jusqu’à ce qu’elles deviennent suffisamment fortes pour se confronter à la
concurrence internationale. De ce fait, en protégeant l’industrie dans le premier temps
de son développement, le pays leur permettra de réaliser des économies d’échelle et de
bénéficier des gains d’apprentissage. Ce qui engendrera une baisse du coût moyen par
rapport à celui des producteurs étrangers.
Par voie de conséquence, une fois que le coût moyen est égal ou inférieur à celui des
producteurs étrangers et donc que l’avantage comparatif du pays est établi, la protection
n’a plus raison d’être.
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C : L’approche de la concurrence imparfaite dans le commerce
international.
La concurrence parfaite implique en général que les entreprises subissent les prix qui se
fixent sur le marché. En revanche dans un marché de concurrence imparfaite les
entreprises peuvent influencer les prix de leurs produits et ils sont en mesure de vendre
plus en réduisant les prix.
Sur le plan international, les économies d’échelle procurent un avantage important aux
entreprises qui arrivent à la taille optimale susceptible de leur permettre de différencier
les gammes de produits et d’amortir les charges de la recherche-développement.
Or, la concurrence imparfaite ne se caractérise pas seulement par l’existence de grands
rendements mais également par l’existence de barrières à l’entrée et de surplus relatifs
aux positions monopolistiques.
Dans ce contexte, le commerce international consacre l’inégalité entre les pays qui
disposent des entreprises les plus performantes et ceux qui disposent des entreprises les
moins performantes. Ce qui donne une situation de concurrence imparfaite entre les pays
par le biais des poids de leurs entreprises mais aussi à travers l’intervention des Etats
qui jugent dans ces cas justifiable leur soutien à leurs entreprises par des mesures allant
de la protection aux subventions.