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CHAPITRE 1.

REVUE DE LITTERATURE

Le commerce international peut se définir comme


«l’ensemble des biens et services échangés entre les pays». Le
commerce est l’une des plus anciennes et des plus importantes
inventions de l’humanité avec l’apparition de l’agriculture au néolithique.
Certains le considèrent comme l’origine de la civilisation.
Ultérieurement, le commerce désigne l’activité qui fait circuler les
marchandises, à plus ou moins grandes distances et propose la vente
sur le marché1.

Le commerce comprend les importations et les exportations


parce qu’aucun pays ne dispose de toutes ressources (matières
premières) et facteurs de production (terre, travail, technologie) sur son
propre territoire, et ils recourent pour tirer de profit des différents coûts
de production entre-deux, ce qui entraine une certaine spécialisation
internationale. Il désigne aussi l’ensemble des flux de marchandises
entre deux pays différents. Au sens général, il inclut aussi les flux des
services marchands. Ce type de commerce existe depuis des siècles,
mais connaît un nouvel essor du fait de la mondialisation économique2.

L’internationalisation des économies est un phénomène


général et nécessaire : général car toutes les nations participent au
commerce international quelle que soit leur dimension ou leur régime
économique, nécessaire car aucun pays ne disposer de toutes
ressources naturelles, humaines, techniques nécessaire à la production
de l’ensemble des biens souhaités par les consommateurs3.

Le commerce international a pris de l’importance que l’on sait


dans la vie des Etats, des entreprises et des particuliers. Cette
importance joue un rôle fondamental dans le processus du
développement .Le commerce international est un moteur de la
croissance économique car il contribue à la prospérité économique des
Etats. De nos jours le commerce international se présente comme l’un
des problèmes le plus grave auquel les pays sont confrontés. Les
échanges commerciaux favorisent le développement des pays riches au
détriment des pays pauvres suite à la détérioration de terme de
l’échange.

Dans le cadre cette étude nous allons procéder à l’aperçu


général des théories sur le commerce international et la croissance.
1
GUILLOCHON B., PELTRAULT F., ET VENET B. Économie internationale. 8e édition, Paris, Dunod,
2016, p.29
2
ÉTHIER D. Relations économiques internationales, Montréal, PUM, 2011, p.247
3
Ibidem.
1.1. aperçu général sur les théories le commerce international et la
croissance économique

La théorie du commerce international est la branche de la


science économique qui s'intéresse à la modélisation des échanges de
biens et de services entre États. Elle se penche également sur les
questions d'investissement international et de taux de change. La
théorie du commerce international comprend deux branches
essentielles. La première est fondée sur la pensée classique inspirée de
David Ricardo, et la seconde s'inspire des outils de l'organisation
industrielle et de l'économie géographique4.

Les principales théories du commerce international sont


celles du libre-échange et du protectionnisme. Le débat entre ces deux
théories est l’un des plus vieux de la science économique. Ce débat a
opposé physiocrates, puis classiques, adeptes du libre échangisme
contre mercantilistes devenus colbertistes et protectionnistes.

1.1.1. Thèse hétérodoxe : le libre-échange

Le libre-échange est une doctrine économique qui prône


la liberté de circulation de tous les biens économiques (produits,
services, capitaux, monnaie) entre les pays. Elle est une favorable à la
libre circulation des biens et des services, ce qui suppose de limiter,
voire de supprimer, toutes les barrières douanières et les entraves
diverses au libre-échange5.

L’un des premiers auteurs attachés à la consécration du


libre-échange est sans doute Adam Smith. Par la suite, des économistes
comme Ricardo contribueront à en préciser certains principes, en
particulier avec l’idée de l’avantage comparatif que les nations pourraient
tirer de la spécialisation de leurs productions couplée à la liberté des
échanges. Adam Smith raisonne dans le cas de deux pays, ne
produisant chacun que deux biens. Un pays dispose d’un avantage
absolu sur son partenaire dans un bien lorsqu’il peut le produire avec
moins de travailleurs que son partenaire. Pour une quantité de
travailleurs donnée, il est donc possible d’obtenir par la spécialisation
internationale une production mondiale supérieure à celle obtenu en
situation d’autarcie6.

4
ÉTHIER D. Relations économiques internationales, Montréal, PUM, 2011, p.61.
5
NYAHOHO E. et PROULX P-P. Le commerce international. Théories, politiques et perspectives
industrielles, 3e édition,Québec, PUQ, 2006, p.87.
6
SMITH A, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, (1776), Paris, PUF,
coll. Pratiques théoriques, 1995, p. 151
Smith affirme que les pays, dès qu’ils disposent d’un
avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir :
l’échange international est un jeu à somme positive. Cependant, le
modèle développé par Smith ne s’applique qu’aux pays disposant d’un
avantage absolu. A la différence de ce modèle, David Ricardo fonde
l’origine de l’échange international sur des différences relatives de
productivité. Tout pays peut désormais participer au commerce
international, même s’il dispose d’un désavantage absolu. Chaque pays
a intérêt à se spécialiser dans le bien dans lequel il dispose de la
productivité relative la plus forte. Toutefois, le modèle de Ricardo ne
fournit pas d’indication quant à la répartition du gain née de la
spécialisation. Stuart Mill a prolongé la théorie ricardienne en
introduisant le rôle de la demande mondiale7.

Le libre-échange ne profite pas à tous les pays de la


même manière. Il est souvent accusé de creuser les écarts de richesses
entre les pays. Les pays les plus riches sont les plus aptes à échanger
avec les autres et deviennent ainsi de plus en plus riches. Les pays les
plus pauvres ont plus de difficultés à participer à ces échanges.

1.1.2.Thèse orthodoxe : le protectionnisme

Le protectionnisme préconise un ensemble de mesures


favorisant les activités nationales au détriment de la concurrence
étrangère. Il vise à interdire ou limiter les importations de biens et
services afin de protéger les entreprises et activités nationales de la
concurrence extérieure.

La mise en place de telles politiques peut se faire entre


autres pour des raisons stratégiques ou culturelles. Les pays peuvent
ainsi mettre en place un protectionnisme partiel, qui ne concerne que
certains produits.

Le protectionnisme fait appel à un ensemble si vaste de mesures


qu’il n’est guère possible de délimiter ses frontières. Ces mesures sont
généralement regroupées en deux catégories : les mesures tarifaires et les
mesures non tarifaires. Dans le premier cas, il s’agit d’une charge imposée sur
des biens importés et vise essentiellement à réduire le volume des importations.
Dans le second, il s’agit des quotas liés à l’importation8.

Le "protectionnisme éducateur" de Friedrich List ne remet


pas en cause le libre-échange mais seulement certains de ses effets.
7
ÉTHIER D. op.cit. p.94.
8
NYAHOHO E. et PROULX P-P. op.cit., p.112
Pour List, le protectionnisme doit être provisoire : il doit protéger les
industries naissantes jusqu'à ce qu'elles atteignent une taille leur
permettant d'affronter la concurrence. Certaines industries ne pourraient
en effet résister dès le début à la concurrence internationale, mais le
protectionnisme est bien "temporaire" car s'ils ne sont soumis à la
concurrence les producteurs pourraient proposer des prix bien
supérieurs aux prix mondiaux9.

Le protectionnisme est une mesure défensive qui présente


plusieurs limites notamment : le fait que les producteurs ne sont pas
incités à l'innovation puisqu'ils disposent d'un marché protégé. Les
économies peuvent protéger des industries inefficaces, ce qui est
défavorable à l'obtention de gains de productivité10.

Enfin, les consommateurs ne bénéficient pas de l'effet de


la concurrence sur les prix. Aussi les consommateurs ont un choix plus
restreint : les importations diminuent, il existe de plus un risque de
rétorsion qui défavorise les exportations (chute des exportations). Le
taux de change, a des effets sur les importations et exportations.
Lorsque la demande de monnaie est inférieure à l'offre, la monnaie se
déprécie : cela augmente le prix des importations et diminue le prix des
exportations.

1.2. Synthèse sur les résultats théoriques et empiriques dans la


littérature

Pour réaliser ce travail, nous nous sommes référés à


quelques auteurs pour apprécier ce qu’ils ont écrit sur le commerce
international, Il s’agit notamment de :

 Marcel KAMBA KIBATSHI dans « Impact du commerce


international sur le développement économique de la République
Démocratique du Congo »

L’auteur souligne que l’importance du commerce


international dans l'activité économique mondiale est un fait acquis. Et
ceci c’est parce que non seulement l'histoire des faits économiques
indique à quel point le développement a été fondé sur le commerce
international, mais aussi tout au long de l'histoire, les relations
internationales ont pu être déterminantes dans les rapports
9
LIST F, Système national d’économie politique, PUF, Paris, 1980, p.77
10
GUILLOCHON B., PELTRAULT F., ET VENET B. Économie internationale. 8e édition, Paris,
Dunod, 2016, p.61
économiques, sociaux et humains des certains pays. A travers son
étude, l’auteur cherche à évaluer les possibilités extérieures ouvertes à
la République Démocratique du Congo en examinant le comportement
des exportations et les importations congolaises dans le commerce
extérieur11.

 Isabelle RABAUD et Thierry MONTALIEU dans « Une analyse


critique des mesures de restriction aux échanges de services »12 :

Les auteurs soulignent que les négociateurs


commerciaux de l’OMC ont identifié quatre modes d’échange de
services : l’échange transfrontière, la consommation à l’étranger, la
présence commerciale et la présence de personnes physiques.

Les entraves aux échanges de services s’étendent donc


aux réglementations domestiques. Ils ont examiné la manière dont les
équations de gravité expliquent les déterminants des échanges de
services et comment elles permettent l’évaluation des gains liés à la
suppression de ces entraves.

Au préalable, ils ont exposé comment les barrières aux


échanges de services sont surestimées. Ils ont montré ensuite que si les
équations de gravité expliquent bien les opérations internationales de
services, les méthodes utilisées tendent à surévaluer les effets des
entraves aux échanges et donc la croissance des flux d’exportations et
d’ide de services attendue de la libéralisation.

 Emmanuel NYAHOHO et Pierre-Paul PROULX, dans : Le


commerce international. Théories, politiques et perspectives
industrielles.

A travers leurs écrits, les auteurs ont, d’une part, ont


exposé qui sous-tendent les théories du commerce international, dans
ses aspects positifs et normatifs, et, d’autre part, de les renseigner sur la
pratique des affaires13.

Dans le premier cas, ils ont développé la théorie du


commerce international et leurs effets théoriques des politiques
11
KAMBA KIBATSHI M. « Impact du commerce international sur le développement économique de la
République Démocratique du Congo.» in : Revue polonaise de developpement socio-économique,
pp.361-385.
12
RABAUD I. et MONTALIEU T, « Une analyse critique des mesures de restriction aux échanges de
services » in : Revue économique, volume 63, 2014-2, pp. 779 -793
13
NYAHOHO E. et PROULX P-P. Le commerce international. Théories, politiques et perspectives
industrielles, 3e édition,Québec, PUQ, 2006, p.18.
commerciales dont, entre autres, les tarifs douaniers, les quotas, les
subventions ou les taxes à l’exportation, le dumping, la protection
effective, pour déboucher sur une évaluation critique des arguments
pour ou contre le libre-échange.

Dans le second cas, ils ont procédé à l’analyse des


politiques commerciales réellement pratiquées par certains pays. Ils ont
en effet, décrit l’environnement socioéconomique dans lequel se
déterminent ces politiques, les principaux acteurs en jeu, les dossiers
controversés et, par conséquent, de mieux diagnostiquer les
perspectives d’ententes multilatérales.

 Grégoire BAKANDEJA WA MPUNGU dans : Le droit du


commerce international. Les peurs justifiées de l'Afrique face à la
mondialisation des marchés.

L’auteur dresse un état des lieux du système des


échanges internationaux mis en place, notamment avec le concours actif
de l'Organisation des Nations Unies.

En effet, au lieu de résoudre la problématique de


l'inégalité croissante entre les économies qui divisent le monde et
alimentent les conflits entre nations, il s'avère aujourd'hui que ce
système instauré depuis plus de 40 ans n'a pas permis de la réduire.

S'interrogeant sur les chances réelles de réussite de la


mondialisation des marchés si celle-ci ne s'accompagne pas de
changement d'attitudes, l'auteur livre son point de vue sur les stratégies
à mettre en œuvre pour atténuer les écueils du processus amorcé. Il
insiste sur l'apport de la loi et les aspects juridiques des échanges
commerciaux internationaux14.

Il plaide également pour une plus grande solidarité entre


les peuples et prône le regroupement des pays pauvres au sein
d'ensembles régionaux, cadres appropriés pour la promotion du
développement intégré. Il propose des conditions indispensables pour
que la mondialisation soit facteur de progrès et non instrument de
domination au service des pays riches dans le commerce extérieur.

14
BAKANDEJA WA MPUNGU. Le droit du commerce international. Les peurs justifiées de l'Afrique
face à la mondialisation des marchés. De Boeck, 2001, p.27.
 Claude-Danièle ECHAUDEMAISON et Frank BAZUREAU dans :
Dictionnaire d'économie et de sciences sociales

Les auteurs notent que depuis la fin de la Seconde


Guerre mondiale, les échanges internationaux ont pris une ampleur
croissante. Toutes les nations sont devenues interdépendantes, profitant
de la mise en place d'un cadre institutionnel favorable aux échanges.
Aujourd'hui, même les pays les plus fermés sont contraintes d'ouvrir petit
à petit leurs frontières et de prendre part à ce gigantesque marché
mondial. Le commerce international correspond à l'ensemble des biens
et services faisant l'objet d'un échange entre les espaces économiques
nationaux. Il est mesuré par le total des exportations (importations)
mondiale15.

 Friedrich LIST : Système national d’économie politique

Dans cet ouvrage, List défend la nécessité d’un


protectionnisme temporaire, un protectionnisme éducateur qui éviterait à
une industrie naissante de se trouver handicapée par la concurrence des
biens importés substituables existants, qui bénéficient déjà des
économies d’apprentissage.

Cependant, List souligne que le protectionnisme ne peut


pas profiter à tout le monde : les petites nations ont intérêt au libre-
échange si elles veillent à une bonne insertion dans le système
commercial. Seules les industries qui disposent d’industries capables, à
long terme, de rivaliser avec les plus puissantes ont intérêt au
protectionnisme.

Dans le fil de List, l’économiste japonais Akamatsu


développe la théorie du modèle de développement « en vol d’oies
sauvages » : un pays sous-développé peut se développer relativement
et rapidement avec des industries qui fabriquent d’abord des produits
bon marché pour le marché intérieur, et commencent à exporter, dès
qu’ils sont assez forts, avec des niveaux croissants de qualité16.

15
C-D ECHAUDEMAISON et BAZUREA.: Dictionnaire d'économie et de sciences sociales", Paris,
Nathan, 2013, p.47.
16
Ibidem.
 Blaise MUHIRE dans : étude sur le commerce et les opportunités
pour un dialogue transfrontalier dans la région des grands lacs.

Cette étude propose donc une lecture des processus et


des initiatives sous régionales entrepris par les pays de la région, avec
un accent particulier sur les stratégies de facilitation du commerce
transfrontalier ainsi que les efforts du dialogue menés par les
organisations de la société civile. Cette étude démontre la pertinence de
promouvoir le commerce transfrontalier et explique pourquoi ce
commerce suscite un engouement auprès d’acteurs institutionnels
internationaux en dépit des difficultés qui persistent. Il s’agit notamment
de la formalisation du commerce transfrontalier, la lourdeur des
procédures lors de la traversée aux frontières et les régimes douaniers
souvent protectionnistes et enfin les tracasseries perpétrées par certains
agents affectés à la douane envers les petits commerçants17.

17
MUHIRE B. étude sur le commerce et les opportunités pour un dialogue transfrontalier dans la
région des grands lacs, Kinshasa, KAS, 2020, p.14
SOURCES BIBLIOGRPAPHIQUES

1. GUILLOCHON B., PELTRAULT F., ET VENET B. Économie


internationale. 8e édition, Paris, Dunod, 2016.

2. ÉTHIER D. Relations économiques internationales, Montréal,


PUM, 2011,

3. NYAHOHO E. et PROULX P-P. Le commerce international.


Théories, politiques et perspectives industrielles, 3e
édition,Québec, PUQ, 2006.

4. SMITH A, Recherches sur la nature et les causes de la richesse


des nations, (1776), Paris, PUF, coll. Pratiques théoriques, 1995.

5. LIST F, Système national d’économie politique, PUF, Paris, 1980,

6. KAMBA KIBATSHI M. « Impact du commerce international sur le


développement économique de la République Démocratique du
Congo.» in : Revue polonaise de developpement socio-
économique, pp.361-385.

7. RABAUD I. et MONTALIEU T, « Une analyse critique des


mesures de restriction aux échanges de services » in : Revue
économique, volume 63, 2014-2, pp. 779 -793

8. BAKANDEJA WA MPUNGU. Le droit du commerce international.


Les peurs justifiées de l'Afrique face à la mondialisation des
marchés. De Boeck, 2001.

9. C-D ECHAUDEMAISON et BAZUREA.: Dictionnaire d'économie et


de sciences sociales", Paris, Nathan, 2013.

10. MUHIRE B. étude sur le commerce et les opportunités pour


un dialogue transfrontalier dans la région des grands lacs,
Kinshasa, KAS, 2020.

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