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Processus de Production :
analyse théorique et empirique
2023/2024
Sommaire
Introduction générale .......................................................................... 2
................................................................................................................ 4
Partie 1 : les théories du commerce international et la DIPP ......... 4
Chapitre 1 : Revue de littérature ..................................................... 4
Section 1 : Les théories traditionnelles ......................................... 4
Section 2 : Théories contemporaines ............................................ 6
Chapitre 2 : Evolution de la division internationale des processus
de production ..................................................................................... 9
Section 1 : Evolution historique .................................................... 9
Section 2 : Mécanismes et implications de la Division
Internationale des Processus Productifs .................................... 10
.............................................................................................................. 13
Partie 2 : le positionnement du Maroc dans la DIPP ..................... 13
Chapitre 1 : Le Maroc dans la division internationale des
processus de production ................................................................. 13
Section 1 : Le positionnement économique du Maroc .............. 13
Section 2 : Intégration du Maroc dans la DIPP ........................ 15
Chapitre 2 : Etude de cas ............................................................... 18
Section 1 : Les IDE au Maroc : ................................................... 18
Section 2 : Renault Maroc et la DIPP : ...................................... 19
Conclusion générale ........................................................................... 20
Les références : .................................................................................. 21
1
Introduction générale
Depuis les années 90, le monde de la production internationale a subi une transformation
majeure. Les entreprises du monde entier ont dû élaborer des stratégies de production
complexes pour maximiser leurs gains et rester compétitives face à une concurrence
internationale de plus en plus acharnée. Ces évolutions ont donné naissance à un phénomène
clé : la division internationale des processus de production.
La division internationale des processus de production est une approche qui repose sur la
répartition des étapes de fabrication des biens finaux dans différents pays, tout en conservant
un contrôle sur ces segments par le biais d’échanges intra-firmes. Cette nouvelle réalité a
dépassé la conception traditionnelle de la fragmentation internationale de la production, où les
entreprises occidentales externalisaient simplement certaines étapes de production vers des
fournisseurs à faible coût de main-d’œuvre.
2
Heckscher-Ohlin-samuelson. Ces théories, qui se basent sur les avantages comparatifs des pays,
les rendements d’échelle constants et la concurrence parfaite, ne parviennent pas à saisir
pleinement la réalité de la DIPP.
Au niveau empirique, la division internationale des processus de production est souvent réduite
à l’utilisation de biens intermédiaires étrangers dans la fabrication des produits finaux, ou à la
répartition des tâches en fonction du développement des pays. Cette approche conduit à une
distinction entre l’externalisation à l’étranger, telle que la sous-traitance à des entreprises
étrangères indépendantes, et l’internalisation à l’étranger, principalement réalisée par les FMN.
Cependant, cette définition ne permet pas de rendre compte de l’ensemble des dynamiques
complexes en jeu. Presque toutes les entreprises manufacturières, qu’elles soient
multinationales ou non, ont recours à des intrants intermédiaires étrangers pour rester
compétitives à l’échelle internationale. Aujourd’hui, ces biens intermédiaires étrangers jouent
un rôle essentiel, similaire à celui des matières premières, dans la production de biens finaux.
Ainsi, utiliser de tels intrants ne signifie pas nécessairement que l’entreprise a divisé
l’intégralité de son processus de production à l’échelle internationale.
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Partie 1 : les théories du commerce international et la DIPP
Chapitre 1 : Revue de littérature
Introduction
Dans notre exploration des mécanismes du commerce international, nous commençons par un
premier chapitre consacré à la compréhension des bases conceptuelles qui ont influencé notre
vision des échanges économiques entre les pays. Nous allons parcourir les théories classiques
et contemporaines qui ont façonné notre compréhension des forces qui gouvernent le commerce
international. Ce chapitre nous permettra d'acquérir une solide base de connaissances en mettant
en lumière des idées clés, telles que les avantages comparatifs, l'innovation et la spécialisation
économique. Cette base nous servira de fondement pour explorer plus en profondeur les
mécanismes du commerce international.
Ricardo a illustré sa théorie en prenant l'exemple de deux produits (le drap et le vin) et de deux
pays (le Portugal et l'Angleterre).
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Angleterre Portugal Production mondiale
Vin 120 80 2 unités de vin
Drap 100 90 2 unités de drap
Heures totales du 220 170
travail
Dans son exemple, le Portugal est plus productif que l'Angleterre dans les deux domaines, mais
l'avantage comparatif du Portugal est plus marqué dans la production de vin que dans celle du
drap. Par conséquent, selon la théorie des avantages comparatifs, le Portugal devrait se
spécialiser dans la production de vin, tandis que l'Angleterre devrait se spécialiser dans la
production de drap, puis les deux pays devraient échanger une partie de leur production.
Cependant, il est important de noter que cette théorie repose sur certaines hypothèses
restrictives, notamment l'absence de coûts de transport. De plus, une spécialisation excessive
peut rendre les pays vulnérables. Par exemple, si un pays se spécialise fortement dans la
production de vin et qu'une maladie décime les vignes, cela pourrait entraîner une crise
économique majeure.
2) La théorie HOS :
La théorie HOS (1930-1940), basée sur le modèle des 2x2x2, est un concept économique
élaboré par les économistes suédois Eli Heckscher, Bertil Ohlin, et les économistes américains
Paul Samuelson et Wolfgang Stolper. Cette théorie repose sur le principe de l'Allocation
Optimale des Ressources par l'Échange en utilisant un modèle simplifié de l'économie
mondiale.
Le modèle des 2x2x2 se réfère à un scénario hypothétique avec deux pays, deux biens, et deux
facteurs de production (le travail et le capital). L'idée centrale de la théorie HOS est que les
pays se spécialisent dans la production de biens pour lesquels ils ont une dotation relative plus
abondante de facteurs de production. Pour expliquer plus en détail, supposons qu'il y a deux
pays, A et B, deux biens, X et Y, et deux facteurs de production, le capital (K) et la main-
d'œuvre (L). Les pays diffèrent dans leur dotation de ces facteurs. Par exemple, le pays A peut
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avoir une abondance relativement plus grande de capital par rapport à la main-d'œuvre, tandis
que le pays B peut avoir une dotation plus grande de main-d'œuvre par rapport au capital. Selon
la théorie HOS, le pays A se spécialisera dans la production du bien X, qui est intensif en capital,
car il dispose d'une grande quantité de capital par rapport à la main-d'œuvre. Le pays B se
spécialisera dans la production du bien Y, qui est intensif en main-d'œuvre, car il a plus de
main-d'œuvre par rapport au capital. Cette spécialisation permet aux deux pays de tirer parti de
leurs avantages comparatifs en produisant des biens de manière plus efficace. En conséquence,
ils échangeront ces biens sur le marché international. Ce commerce bénéficie à chaque pays en
augmentant la production, les revenus et le bien-être économique.
Exemple : Les biens produits en Chine, pays qui possède une importante force de travail, sont
le reflet de l'intensité du facteur travail tandis que les machines produites en Allemagne, par
exemple, reflètent l'intensité du capital en termes d'utilisation de facteurs.
Contre-exemple : Les États-Unis ont un taux de capital par tête parmi les plus élevés du monde
et pourtant ils exportent des produits relativement intensifs en travail. Ce qui ne correspond pas
à la prédiction classique de la théorie HOS. Cette complexité économique découle de divers
facteurs, y compris l'innovation, la technologie et les préférences des consommateurs, qui
modifient les schémas traditionnels de spécialisation économique.
L'approche néo-technologique, initiée par des chercheurs tels que Posner (1961), Vernon
(1966), et Krugman (1979), met en avant le rôle clé du progrès technique et de l'innovation dans
l'analyse du commerce international.
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la diffusion du produit dans d'autres pays (demand lag) et du temps nécessaire à la mise
en place de produits concurrents imités dans les pays étrangers (imitation lag).
b) Les travaux de Vernon (1966) sont également liés à cette approche néo-technologique.
Vernon a étendu l'analyse du cycle de vie des produits au commerce international.
Selon lui, chaque produit suit un cycle de vie en quatre étapes : le lancement, la
croissance, la saturation, et le déclin. Au cours de la phase de saturation, le produit cesse
de progresser sur le marché domestique et est imité par d'autres entreprises dans d'autres
pays. Finalement, lors de la phase de déclin, le produit est progressivement remplacé
par des produits plus innovants, et la production est délocalisée pour profiter de coûts
de la baisse des couts de production. L'avantage comparatif se déplace alors du domaine
de l'innovation vers celui du prix.
c) Les analyses de Krugman (1979) s'appuient sur l'hypothèse que le Nord est le seul à
innover, tandis que le Sud imite le Nord. Cette perspective dynamique de Krugman
complète les travaux de Posner, qui ont mis en avant l'importance de l'innovation dans
l'acquisition d'un avantage comparatif temporaire. Dans le modèle de Krugman, le
transfert de technologies du Nord vers le Sud, bien que présent, est assorti d'un
décalage temporel. Cela permet au Nord d'obtenir un monopole temporaire,
conformément à l'idée de Posner selon laquelle l'innovation est à la base de l'avantage
comparatif. Ainsi, l'analyse de Krugman représente une évolution dynamique des
théories de l'avantage comparatif, où la capacité à maintenir une avance en innovation
est cruciale pour déterminer l'avantage comparatif à un moment donné.
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fragmentation internationale. L’avantage représenté par la lettre « O » réside dans l’avantage
spécifique de l’entreprise, essentiel pour sa compétitivité sur les marchés nationaux et
internationaux. Les avantages « L » liés à la localisation des activités renvoient aux avantages
spécifiques propres à chaque pays, tels que les coûts salariaux, la taille du marché, ou le cadre
institutionnel. En fonction de ces avantages, une entreprise peut choisir de délocaliser certaines
étapes de sa production afin de maximiser ses bénéfices, tout en maintenant son image de
marque. Les avantages « I », quant à eux, sont liés au mode d’approvisionnement des
entreprises en intrants intermédiaires pour la fabrication de biens finaux. Les avantages de
l’internalisation sont étroitement associés aux avantages « O », car en gardant certaines étapes
du processus de production au sein de la firme, que ce soit à l’étranger ou au niveau national,
l’entreprise protège jalousement ses avantages spécifiques. Cette stratégie est couramment
adoptée par les entreprises intensives en capital et en connaissances. Par exemple, les
entreprises pharmaceutiques internalisent fréquemment leur production pour protéger leurs
découvertes scientifiques et éviter les risques liés à la sous-traitance
Conclusion
L'évolution des théories du commerce international, partant des perspectives mercantilistes vers
le libéralisme économique, puis vers des théories plus récentes mettant l'accent sur la
spécialisation, l'innovation, et la division internationale des processus de production. Ces
théories fournissent le fondement pour comprendre les dynamiques complexes du commerce
international et ses impacts sur l'économie mondiale.
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Chapitre 2 : Evolution de la division internationale des processus de
production
Introduction
Au début des années 1980, Bernard Lassudrie-Duchêne a été parmi les premiers à livrer une
analyse théorique de la décomposition (ou fragmentation) internationale des processus
productif (la DIPP).
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- Après la Seconde Guerre mondiale, la période d'après-guerre jusqu'aux années 1970
a été marquée par des restrictions commerciales et des barrières tarifaires qui ont freiné
le processus de mondialisation. Toutefois, des accords commerciaux internationaux,
tels que le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), ont cherché
à promouvoir la libéralisation des échanges.
- Dans les années 1980 et 1990, la révolution de l'information, avec l'essor des
technologies de l'information et de la communication, a révolutionné les
communications mondiales. La libéralisation des échanges a gagné en importance avec
la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, remplaçant le
GATT. Cette période a également vu la montée de la DIPP, facilitée par la baisse des
coûts de transaction, la capacité de gestion à distance grâce à la technologie et l'accent
sur la réduction des coûts.
- Au 21e siècle, l'économie de la connaissance a mis l'accent sur l'importance des
connaissances et des compétences dans la production. La Division Internationale des
Processus de Production a évolué vers des formes plus complexes, notamment la
Division cognitive, mettant l'accent sur la coordination des parties prenantes et des
acteurs impliqués dans les processus de production. Les activités intensives en
connaissance, telles que la recherche et développement (R&D), se sont concentrées
dans les grandes agglomérations pour favoriser l'innovation.
La Division Internationale des Processus de Production est un concept complexe qui repose
sur plusieurs mécanismes essentiels pour comprendre comment les entreprises répartissent leurs
processus de production à l'échelle mondiale.
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L'un de ces mécanismes est la fragmentation des processus productifs, qui consiste à
décomposer la production en segments distincts. Cette fragmentation peut se faire de deux
manières :
la division technique du travail, qui vise à optimiser les séquences d'opérations pour
minimiser les coûts de production.
la division cognitive du travail, qui se concentre sur la différenciation des connaissances
nécessaires au processus de production.
Par exemple, dans l'industrie automobile, la division technique du travail pourrait signifier que
la fabrication des composants tels que les pneus, les moteurs et les sièges est délocalisée vers
différents pays en fonction des coûts de main-d'œuvre et des avantages de localisation. À
l'inverse, la division cognitive du travail pourrait concerner la conception et la R&D pour
développer de nouvelles technologies, où chaque segment du processus est lié à un bloc de
savoir spécifique.
Les coûts de transaction et la coordination sont également des mécanismes importants dans
le cadre de la DIPP. La réintégration des segments fragmentés dans le produit final impose des
coûts de transport, de transaction et de coordination.
Par exemple, si une entreprise produit des composants dans différents pays, elle devra gérer les
coûts de transport pour acheminer ces composants vers un site d'assemblage central. De plus,
elle devra coordonner les activités de différents acteurs pour assurer que les pièces s'assemblent
correctement.
2) Implications significatives
La DIPP a des implications majeures pour les entreprises, les économies nationales et la
dynamique de la mondialisation. Tout d'abord, en fragmentant leurs processus de production et
en les distribuant dans différents pays, les entreprises cherchent à exploiter des avantages
comparatifs spécifiques à chaque lieu. Cela peut conduire à une utilisation plus efficace des
ressources, à la réduction des coûts de production et à l'amélioration de la compétitivité.
Cependant, cela a également des conséquences sur l'emploi et les compétences dans les pays
hôtes. Par exemple, lorsque des segments de production intensifs en main-d'œuvre sont
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délocalisés vers des pays à bas salaires, cela peut entraîner la perte d'emplois dans les pays
développés.
De plus, il favorise la spécialisation régionale. Les zones qui offrent des compétences
spécifiques ou des avantages en matière de coûts pour certains segments de production attirent
davantage d'entreprises. Cela conduit à une concentration géographique de l'activité
économique, en particulier dans les grandes agglomérations. Par exemple, les entreprises de
haute technologie ont tendance à se regrouper dans des clusters tels que la Silicon Valley en
Californie, où elles peuvent tirer parti des connaissances locales, des réseaux de recherche et
développement et de la main-d'œuvre qualifiée. Cette division internationale a également des
implications en matière de coordination des processus de production. Les entreprises doivent
mettre en place des mécanismes de coordination efficaces pour réintégrer les segments de
production dispersés et obtenir un produit final de haute qualité. Cela peut nécessiter des
investissements importants dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement, les technologies
de l'information et la logistique.
En somme, la DIPP est un élément clé de la mondialisation, car elle permet aux entreprises de
participer à des chaînes de valeur mondiale. Les entreprises sont de plus en plus interconnectées
à l'échelle mondiale, collaborant avec des fournisseurs, des partenaires et des clients dans le
monde entier. Cela renforce la dépendance des entreprises à l'égard de l'économie mondiale et
les expose à des risques liés aux fluctuations des taux de change, aux perturbations de la chaîne
d'approvisionnement mondiale et aux changements dans la demande des consommateurs à
l'échelle internationale.
Conclusion
Ce chapitre a exploré la Division Internationale des Processus de Production une approche qui
décompose la production en étapes réparties dans différents pays pour optimiser les avantages
comparatifs et réduire les coûts. L'évolution de la DIPP est liée à la mondialisation et à
l'innovation, intégrant la division technique et cognitive du travail. Nous avons examiné les
mécanismes de la DIPP, tels que la fragmentation et la coordination, ainsi que ses implications
pour les entreprises et les économies. Ce chapitre prépare à une analyse plus approfondie de la
DIPP dans le contexte des pays en développement et présente un cas d'entreprise multinationale
du secteur automobile.
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Partie 2 : le positionnement du Maroc dans la DIPP
Introduction
Le Maroc, pays situé à la croisée de l'Afrique et de l'Europe, a connu une évolution économique
remarquable depuis son indépendance en 1956. Ce chapitre se penche sur la position
économique du Maroc dans la Division Internationale des Processus de Production (DIPP),
mettant en lumière les principaux secteurs qui façonnent son intégration dans l'économie
mondiale. L'économie marocaine a connu des transformations significatives, passant d'une
dépendance aux matières premières à une diversification de ses exportations vers les produits
manufacturés. La main-d'œuvre abordable et la situation géostratégique du Maroc ont contribué
à sa montée en tant que destination des investissements étrangers et plateforme de production
pour les marchés émergents. Les secteurs clés tels que l'agriculture, l'industrie automobile et le
textile joueront un rôle central dans cette analyse.
Les pouvoirs publics marocains se sont orientés, après l’indépendance du pays en 1956, vers la
mise en place d’une stratégie de développement basée d’une part sur l’exportation de matières
premières (notamment les phosphates) et, d’autre part, sur une tentative d’industrialisation en
substitution aux importations de biens de consommation. Cette double stratégie n’a pas connu
le succès attendu d’une part en raison de l’instabilité des recettes d’exportations et de la
dégradation des termes de l’échange. Le choix s’est alors porté sur la promotion des
exportations de produits manufacturés qui a commencé par le textile et s’est étendu à d’autres
secteurs économiques.
L’avantage comparatif du Maroc repose sur la main-d’œuvre bon marché, mais aussi sur sa
situation géostratégique. Le Maroc voulait ainsi profiter de la nouvelle division internationale
du travail pour s’assurer une forte insertion dans le commerce mondial et devenir une
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destination des IDE manufacturiers. Le pays est également pressenti pour devenir une
plateforme de production et d’exportation vers d’autres 4 pays émergents.
Le secteur agricole marocain, qui contribue à hauteur de 12,3% du PIB, est un acteur clé dans
la DIPP. Il alimente les chaînes d'approvisionnement mondiales, en particulier dans le secteur
agroalimentaire. Le Maroc est l'un des grands producteurs de produits agricoles, employant
environ 2 960 000 personnes de manière directe et indirecte, avec plus de 10 millions de
personnes vivant de l'agriculture. En exportant des produits agricoles, il joue un rôle significatif
dans la production alimentaire mondiale. Par exemple, l'industrie agroalimentaire représente
4% du PIB et réalise 3,9 milliards de MAD à l'export, ce qui démontre son intégration dans les
réseaux d'approvisionnement alimentaire internationaux.
Le secteur automobile
L'Office des changes du Maroc a indiqué que l'industrie automobile du pays a établi un record
avec des exportations de 44 milliards de dirhams (environ 4,8 milliards de dollars) au cours du
semestre 2023. Ce chiffre représente une augmentation de 23 % par rapport à l'année précédente
et place l'industrie automobile en tête des exportations marocaines, devant l'agriculture et la
sylviculture.
L'industrie automobile a fait du Maroc une destination de choix pour les investissements
étrangers, grâce aux avantages compétitifs de sa situation à proximité de l'Europe et de
l'Afrique, aux accords commerciaux préférentiels avec plus de 50 pays, aux incitations fiscales
accordées par le gouvernement central du pays et à la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée
et compétitive. En outre, une stratégie industrielle nationale a été mise en place pour
promouvoir l'intégration locale des composants et des services dans les véhicules, ainsi que
pour diversifier les marchés d'exportation et les chaînes de valeur.
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Le secteur textile
Le secteur textile marocain occupe une place centrale dans la Division Internationale des
Processus de Production, en particulier en ce qui concerne son rôle clé dans les échanges
commerciaux avec l'Europe.
En 2021, ce secteur représentait 15% du PIB industriel du Maroc, soulignant son importance
au sein du secteur manufacturier du pays. De plus, il contribuait à hauteur de 11% des
exportations totales du Maroc, faisant de lui un acteur majeur de l'ouverture du pays aux
marchés internationaux. En outre, le secteur textile emploie directement environ 200 000
personnes, ce qui en fait un important pourvoyeur d'emplois, renforçant ainsi son impact sur
l'économie et l'emploi au Maroc. L'Europe est le principal client du secteur textile marocain, et
la majorité de sa production est exportée vers les pays européens. Les chiffres pour les trois
premiers trimestres de 2022 indiquent que le Maroc prévoyait d'exporter 3,8 milliards d'euros
de textiles vers l'Union Européenne en 2022. Cette statistique démontre l'ampleur des échanges
commerciaux entre le Maroc et l'Europe, en particulier dans le secteur textile.
Notre pays a établi un réseau étendu d'accords de libre-échange avec de nombreux pays et
régions, ce qui a eu un impact significatif sur son commerce international.
- Accords avec l'Union Européenne : Le Maroc est lié à l' l'Union Européenne
par l'Accord d'Association et l'Accord de Libre-Échange (en 2000), qui ont
ouvert la porte à des échanges commerciaux importants. Ces accords ont favorisé
une augmentation substantielle des exportations marocaines vers l'UE, en particulier
dans le secteur agricole. Cependant, ils ont également entraîné une plus grande
dépendance aux importations de produits européens.
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- Accord de Libre-Échange avec les États-Unis a stimulé les exportations
marocaines vers le marché américain, notamment dans les domaines des textiles,
des produits agricoles et des phosphates.
- Accords régionaux en Afrique : Le Maroc a établi des accords régionaux en
Afrique, notamment avec la Communauté Économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté Économique et Monétaire des États de
l'Afrique Centrale. Ces accords visent à renforcer les liens commerciaux avec les
pays d'Afrique subsaharienne.
2) Impact des Accords de Libre-Échange sur l'Intégration du Maroc dans la DIPP
Les accords de libre-échange signés par le Maroc ont joué un rôle essentiel dans son intégration
croissante dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, en particulier dans le contexte de
la Division Internationale des Processus de Production (DIPP). Les accords de libre-échange
ont ouvert des portes aux exportations marocaines vers des marchés internationaux, permettant
au Maroc de devenir un maillon essentiel dans la DIPP.
En septembre 2021, les secteurs privés européen et marocain ont adopté un pacte appelant à
la modernisation des relations commerciales Maroc-UE.
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Les exportations européennes vers le Maroc ont augmenté de 55% depuis 2012, témoignant de
la demande croissante de produits marocains au sein de l'UE. En parallèle, les exportations
marocaines vers l'Union Européenne ont doublé, en particulier dans les secteurs clés tels que
l'agriculture, l'industrie et les textiles. Cela a permis au Maroc de devenir un fournisseur majeur
pour l'UE, renforçant son rôle au sein des chaînes de production européennes.
Ces investissements massifs démontrent l'attrait croissant du Maroc en tant que destination
d'investissement pour les entreprises européennes. Ils ont créé des liens étroits entre les
économies marocaine et européenne. Les IDE de l'UE ont favorisé la création de filiales, de
partenariats et de projets communs au Maroc, renforçant ainsi les relations commerciales
bilatérales.
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Chapitre 2 : Etude de cas
Introduction :
Le chapitre 2 de cette étude se penche sur deux aspects importants de l'économie marocaine.
Dans la première section, nous explorons le rôle prééminent du Maroc en tant que récepteur
majeur d'Investissements Directs Étrangers dans la région MENA pour l'année 2023. En
parallèle, la deuxième section met en lumière l'exemple emblématique de Renault Maroc et sa
stratégie de Division Internationale des Processus de Production, incarnant ainsi la réussite de
l'industrie automobile dans le pays.
Le Maroc est considéré comme l'un des pays phares de la région MENA en matière
d'investissements directs étrangers pour l'année 2023, selon le classement récent établi par le
Foreign Direct Investment Intelligence (FDII). Il occupe ainsi la troisième place en termes
d'économie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, affichant une dynamique
d'investissement prometteuse pour les douze prochains mois.
Le pays se positionne comme le principal récepteur des IDE dans le secteur manufacturier de
la région, notamment dans les domaines de l'automobile et de l'aviation. De plus, il demeure
une destination privilégiée pour les investissements étrangers, avec une croissance
remarquable de plus de 31% des IDE en 2022. Cette tendance témoigne de la confiance
accordée par les investisseurs étrangers et les institutions financières internationales telles que
l'UE, la BERD, la Banque Mondiale et le FMI envers le Maroc.
Cette progression reflète également l'adoption de nouvelles stratégies par les entreprises
européennes, visant à optimiser leurs chaînes d'approvisionnement et à réduire les délais de
livraison. En outre, les secteurs automobile et textile se révèlent être des marchés attractifs
pour les investisseurs étrangers, avec une augmentation significative de 35% des exportations
automobiles en 2022, malgré un contexte économique complexe. Cela laisse entrevoir une
continuation du développement florissant de cette industrie dans les années à venir.
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Section 2 : Renault Maroc et la DIPP :
Renault Maroc se distingue en tant que leader sur le marché automobile marocain, avec une
usine de grande envergure à Tanger, la plus importante au sud de la Méditerranée. En 2022,
l'usine a produit pas moins de 350 018 véhicules, dont 86% étaient destinés à l'exportation,
apportant ainsi une contribution significative à l'économie nationale, représentant 3,2% du
PIB. De surcroît, 70% des exportations de véhicules du Royaume proviennent de cette usine.
Au-delà de l'assemblage et du montage des véhicules, Renault Maroc gère l'intégralité du
processus de fabrication, depuis l'emboutissage des tôles jusqu'au montage final. Ce succès est
le fruit d'une conjonction de facteurs, parmi lesquels la stabilité politique et économique du
pays, sa position géopolitique avantageuse, la qualité de ses infrastructures logistiques, les
avantages fiscaux pour les investisseurs, ainsi que la compétitivité du coût de la main-
d'œuvre.
Le cas de Renault Maroc illustre de manière exemplaire la stratégie de Division Internationale
des Processus de Production (DIPP) de Renault. La conception et le développement des
modèles s'effectuent principalement au siège de Renault en France, tandis que de nombreuses
pièces et composants, tels que les moteurs, les transmissions, les composants électroniques,
etc., sont produits dans des usines spécialisées à travers l'Europe et d'autres régions du monde.
L'assemblage final des véhicules se déroule dans l'usine de Tanger, au Maroc, où les pièces et
composants préfabriqués sont expédiés depuis diverses sources internationales. La logistique
joue un rôle central dans le processus, assurant le transport des composants et des véhicules
semi-assemblés à travers les frontières, souvent par camion ou train, depuis les fournisseurs
jusqu'à l'usine de Tanger. Une fois les véhicules assemblés, ils peuvent être distribués dans
divers marchés internationaux, nécessitant ainsi des opérations logistiques sophistiquées. Le
support et l'entretien des véhicules vendus sont gérés par un réseau de concessionnaires et de
centres de service, répartis dans différents pays.
Conclusion :
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Conclusion générale
La problématique initiale, portant sur l'évolution du Maroc dans la DIPP, trouve sa réponse
dans notre analyse empirique. Le positionnement économique du Maroc dans la DIPP se
dessine clairement, démontrant une participation active dans les processus productifs
internationaux. L'étude de cas, notamment l'expérience de Renault, illustre concrètement
l'impact des investissements étrangers directs sur le tissu économique marocain.
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Les références :
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