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Introduction

Définition du capital-risque (venture capital)

Le capital risque (également connu comme Venture Capital ou VC) est une prise de
participation par un ou des investisseurs, généralement minoritaire, au capital de sociétés
non cotées en bourse (BPIFrance).

De même, le VC est également défini comme un processus d'investissement à risque, se


concrétisant par des prises de participation minoritaires dans des entreprises prometteuses
et innovantes (Ben Haj Youssef, p. 8). Une autre façon de le comprendre est comme si l'on
ouvrait une fenêtre sur les technologies naissantes.

Une des caractéristiques du capital risque est que les entreprises dans lesquelles ils
investissent sont généralement d’entreprises innovantes à fort potentiel de croissance, donc
l’investisseur peut réaliser une plus-value substantielle lors de la cession de ses titres.

L'idée centrale est la suivante: le fond de VC peut aider à la création d’entreprises en


mettant en place un programme de Capital Risque. Le VC apporte son savoir-faire
technique et managérial et injecte de l’argent. En contrepartie, les entrepreneurs apportent
leurs innovations.

En autre, les risques les plus connus de VC sont de ne jamais pouvoir revendre les actions
souscrites et de tout perdre si l’entreprise disparaît.

Importance du capital-risque dans l’écosystème entrepreneurial en France

L'importance du capital-risque dans l'écosystème entrepreneurial en France ne peut être


ignorée, jouant un rôle essentiel dans le soutien et l'évolution des start-ups et des
entreprises novatrices. Ce mode de financement offre aux entrepreneurs la possibilité
d'obtenir les fonds nécessaires pour concrétiser leurs idées et encourager l'innovation dans
divers secteurs.

Le capital-risque, en investissant dans des projets risqués, favorise l'innovation en


permettant aux entrepreneurs de poursuivre des idées novatrices sans les contraintes
financières habituelles. Ces investissements facilitent la recherche et le développement de
nouvelles technologies, de produits et de services, renforçant ainsi la compétitivité des
entreprises françaises à l'échelle internationale.

Pour les start-ups, le capital-risque va au-delà de la simple injection de fonds. Les


investisseurs apportent également leur expertise, leurs conseils et leur réseau, aidant les
jeunes entreprises à naviguer dans le monde complexe des affaires. Cela accélère la
croissance des start-ups, favorise leur expansion et consolide leur position sur le marché.

Enfin, l'importance du capital-risque dans l'écosystème entrepreneurial français a un impact


significatif sur l'économie nationale. En soutenant la création d'emplois, en favorisant
l'innovation et en contribuant à la croissance des entreprises, le capital-risque joue un rôle
clé dans la dynamique économique du pays, positionnant la France en tant qu'acteur majeur
dans le domaine de l'entrepreneuriat et de l'innovation.
I. État des lieux du Venture Capital en France
1.1. Historique du capital-risque en France

Il est important de mentionner que l'histoire du capital-risque moderne trouve ses origines
aux États-Unis. Tout d'abord, c'est Georges Doriot, né en 1902, qui a lancé le premier
capital-risque tel qu'il existe sous sa forme actuelle en créant, avec des financiers de Boston
en 1946, la société American Research & Development Company (ARD) destinée à prendre
des participations en capital dans de petites sociétés innovantes (Battini, 2011, p. 28).

De plus, c'est dans ce pays que le marché du capital risque est si diversifié, fort et riche, et il
a été un élément clé pour des changements importants dans l'histoire, comme mentionné
dans Capital Risque: mode d’emploi (Battini, 2011, p. 29), c'est le capital-risque américain
qui a soutenu les quatre révolutions industrielles de la fin du siècle (la micro-informatique,
les microprocesseurs, les biotechnologies et aujourd'hui les industries de l'information).

En ce qui concerne l'histoire du capital risque (VC) en France, les pouvoirs publics créent en
1955 les SDR - Sociétés de Développement Régional - dans le but d’apporter des fonds
propres aux PME au niveau de la Région. Cependant, sans équipes formées à cette
nouvelle activité, sans stratégie, sans volonté, les SDR préfèrent très rapidement distribuer
des prêts bonifiés par l’Etat.

En 1970, encore sous l'influence de pouvoirs publics et d’un banquier, M Schlogel, est créé
l’Institut de Développement Industriel (IDI) pour faire du Capital Développement au profit
d’entreprises moyennes.

Enfin, en faisant une comparaison entre le Venture Capital américain et le Capital Risque
français, on pourrait conclure que le premier s'est développé sous l'appel du marché, tandis
que le second va se développer poussé par l'autorité publique. En autre, le début du siècle
marque véritablement le commencement de l'activité du VC en France, un peu partout en
Europe, tandis que le marché américain "explose”.

1.2. Analyse des tendances récentes en matière d’investissements

L'analyse des récentes tendances en matière d'investissements en capital-risque (VC) met


en lumière plusieurs évolutions clés du paysage financier et entrepreneurial. Premièrement,
une augmentation notable des investissements dans des secteurs émergents tels que
l'intelligence artificielle, la biotechnologie et les énergies renouvelables, souligne l'attrait des
investisseurs pour des domaines propices à l'innovation et à la croissance future.

De manière simultanée, la diversification géographique des investissements en capital-


risque se traduit par une expansion au-delà des marchés conventionnels vers des régions
émergentes, créant ainsi un environnement d'investissement plus globalisé et stimulant le
développement entrepreneurial dans des économies en croissance.

Une tendance marquée est également la focalisation croissante sur les start-ups orientées
vers l'impact social et environnemental. Les investisseurs recherchent activement des
opportunités alignant les retours financiers avec des objectifs durables, en réponse à des
préoccupations grandissantes en matière de responsabilité sociale des entreprises.
De plus, l'évaluation des investissements en capital-risque incorpore de plus en plus des
métriques non financières, mettant en avant des critères tels que l'impact environnemental,
social et de gouvernance (ESG), reflétant une sensibilisation accrue aux questions de
durabilité.

1.3. Principaux acteurs du capital-risque en France

Selon le Baromètre EY du capital-risque en France (2011), les montants levés par les start-
up en France étaient les suivants : 11,57 milliards d'euros (plus de 115 % par rapport à
2020), levés lors de 784 opérations, pour un montant moyen de 14,76 millions d'euros. De
plus, les secteurs qui ont attiré le plus d'investissements étaient les suivants : Services
internet (3 925 millions d'euros), Fintech (2 548 millions d'euros), Logiciels et services
informatiques (2 161 millions d'euros), sciences de la vie (1 581 millions d'euros) et
cleantech (764 millions d'euros).

Selon le niveau des investissements par région, la région Île-de-France représente 80 % des
investissements en valeur pour l'année 2021. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et
Occitanie occupent respectivement la deuxième et la troisième place avec 5,8 % et 4,6 %
des investissements en valeur.

D'après Crunchbase, une base de données d'informations liées aux investissements, les 5
principales sociétés de capital-risque en France en fonction du nombre d'investissements
sont Partech (558), Sofinnova Partners (313), Seventure Partners (260), Omnes Capital
(245) et Alven (215).

II. Le rôle du CFO dans le processus de financement par le capital-risque


2.1. Implication du CFO dans la recherche de financement

Le rôle du CFO dans le processus de financement par le capital-risque est essentiel pour
assurer le succès de l'entreprise dans sa recherche de fonds. Tout d'abord, le CFO joue un
rôle central dans l'identification des besoins financiers de l'entreprise. En travaillant en
étroite collaboration avec les équipes opérationnelles, le CFO évalue les ressources
nécessaires pour soutenir les initiatives de croissance, les développements technologiques
et les activités quotidiennes. Cette analyse approfondie permet de déterminer la quantité de
financement nécessaire et les conditions optimales pour garantir la viabilité financière à long
terme de l'entreprise.

De plus, le CFO est impliqué dans la préparation et la présentation des informations


financières aux investisseurs potentiels. En tant que principal responsable de la
communication financière, le CFO doit élaborer des rapports clairs et persuasifs démontrant
la santé financière de l'entreprise, sa performance passée et ses projections futures. Cette
capacité à présenter de manière convaincante le cas financier de l'entreprise est cruciale
pour susciter l'intérêt des investisseurs en capital-risque.

Enfin, le CFO joue un rôle critique dans la négociation des termes du financement avec les
investisseurs. Son expertise financière est précieuse pour garantir que les accords conclus
sont équitables, conformes aux objectifs stratégiques de l'entreprise et favorables à sa
croissance. L'implication proactive du CFO dans l'ensemble du processus de recherche de
financement contribue à renforcer la crédibilité de l'entreprise et à établir des relations
solides avec les investisseurs en capital-risque.

2.2. Évaluation des besoins financiers et structuration de la levée de fonds

Le rôle du Chief Financial Officer (CFO) dans le processus de financement par le capital-
risque débute par une évaluation approfondie des besoins financiers de l'entreprise,
impliquant une analyse collaborative avec les parties prenantes. Cette évaluation va au-delà
des besoins opérationnels immédiats, incluant les investissements requis pour la
croissance, la recherche et développement, et l'expansion vers de nouveaux marchés. Le
CFO joue un rôle clé dans la détermination de la quantité de financement nécessaire et la
structuration d'une levée de fonds répondant aux exigences spécifiques de l'entreprise.

Ensuite, le CFO est chargé de structurer la levée de fonds de manière optimale, collaborant
étroitement avec les équipes juridiques et opérationnelles pour concevoir des modalités
attractives pour les investisseurs en capital-risque. Cela implique de trouver un équilibre
entre les objectifs de l'entreprise et les attentes des investisseurs, déterminant les modalités
de participation au capital, les droits de veto, et d'autres conditions cruciales. Cette étape
nécessite une expertise financière et juridique pointue pour garantir une levée de fonds
réussie et mutuellement avantageuse. Le CFO demeure un acteur central tout au long du
processus, assurant une gestion efficace des fonds levés et une communication
transparente avec les investisseurs pour maintenir la confiance et des relations positives sur
le long terme. Ainsi, en tant que gardien des intérêts financiers de l'entreprise, le CFO
continue à jouer un rôle crucial même après la conclusion de la levée de fonds.

2.3. Gestion des aspects comptables et fiscaux liés aux investissements

Tout d'abord, le CFO est chargé de garantir une transparence financière totale lors des
transactions avec les investisseurs en capital-risque. Cela implique la préparation et la
présentation de rapports financiers détaillés, la mise en place de systèmes de comptabilité
robustes et la conformité aux normes comptables en vigueur. Une gestion comptable
rigoureuse est cruciale pour maintenir la confiance des investisseurs et démontrer la
responsabilité financière de l'entreprise.

En outre, le CFO doit naviguer à travers les implications fiscales complexes liées aux
investissements en capital-risque. Il est responsable de structurer les transactions de
manière à optimiser les avantages fiscaux pour l'entreprise et les investisseurs. Cela peut
impliquer la compréhension des incitations fiscales spécifiques au secteur du capital-risque,
la gestion des obligations fiscales à court et à long terme, et la planification fiscale
stratégique pour maximiser les rendements tout en restant conforme aux réglementations
fiscales en vigueur.

Enfin, le CFO continue à jouer un rôle central dans la gestion comptable et fiscale après la
conclusion de la levée de fonds. Il veille à ce que les fonds soient alloués conformément aux
objectifs convenus, que les obligations fiscales soient respectées, et que les rapports
financiers continuent d'être transparents. La gestion proactive des aspects comptables et
fiscaux par le CFO est essentielle pour optimiser la santé financière globale de l'entreprise
et garantir la conformité tout au long du partenariat avec les investisseurs en capital-risque.

BIBLIOGRAPHIE

Battini P. (2011) Capital Risque: mode d’emploi. Conseils et financements pour


entrepreneurs ambitieux

Ben Haj Youssef A. Le Capital Risque Industriel quand les grands groupes financent les
entrepreneurs: Le cas de France Télécom

BPIFrance. Les financements: Capital risque

EY (2021). Baromètre EY du capital risque en France.

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