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DECISION D’INVESTISSEMENT

Introduction
La politique de croissance d’une entreprise repose sur l’acquisition de capital fixe de production
qui se traduit financièrement par l’affectation de ressources. De par sa nature, on distingue
plusieurs types d’investissement :


Un investissement peut être en numéraire (capitaux propres).

Un investissement peut être intellectuel (formation, recherche et développement, expérience).

Un investissement peut être industriel et commercial (acquisition d’immobilisation
corporelle, bien physique…).

Quelle que soit la nature de l’investissement, les mécanismes financiers permettant d’apprécier la
rentabilité sont les mêmes.
Il s’agira toujours de comparer le capital investi au revenu net généré par l’investissement.

 Le montant du capital investi sera égal au prix d’achat des biens plus les frais liés à
l’acquisition de ces biens.

C .I = prix d’achat + frais

 Le revenu net correspond ici à la somme des encaissements retranchés de la somme des
décaissements (R = Somme des encaissements - Somme des décaissements).
C’est aussi égal à la Capacité d’Autofinancement (CAF).

I. EVALUATION DES FLUX DE FONDS LIES A UN PROJET D’INVESTISSEMENT.

On distingue deux (2) catégories de flux : l’investissement initial, la variation du besoin de fond de
roulement et la valeur résiduelle de l’actif qui n’est pas obligatoire.

A. L’INVESTISSEMENT INITIAL :
Il correspond à la dépense faite à l’instant zéro (to) pour apprécier les équipements nécessaires aux
projets. Il s’agit généralement du montant de la valeur des biens acquis par l’entreprise.

DECIDION D`INVESTISSEMENT / M. SECK Magatte


B. LES BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT (BFR) :
Ils correspondent aux besoins de financement générés par l’activité supplémentaire. Le BFR est
généralement calculé par rapport au Chiffre d’Affaires (C A). Autrement dit, nous avons un BFR
normatif exprimé en nombre de jour CAHT.

a = stock = Stock m/ses x 360 - si c = Dettes fournisseurs = Fournisseurs x 360


achat HT achat TTC

b = Créances clients = Clients x 360 - si d = Dettes fiscales = TVA mensuelle x 360


C A.TTC TVA annuelle

BFR = (a+b) - (c+d) = n jours CA. HT ===== » BFR = CA .HT x n


360

Exemple d’Application :
L’entreprise « Maria-JUS-BI » est l’œuvre d’une fatickoise « Awa » et est spécialisée dans la
transformation des fruits et légumes en jus naturel.
Pour l’année 2015, elle a un Chiffre d’Affaires hors taxe (CA HT) de 15.000.000 qui est le double de
l’année précédente.
TAF : Calculer le BFR si n est égal à 20 jours.

C. LA VALEUR RESIDUELLE (V R) :
Elle correspond à la valeur Vénale ou la Valeur nominale comptable (VNC) du bien. A la fin de la
durée de vie du projet, il est fréquent que certains actifs possèdent encore une valeur. C’est
notamment le cas des terrains, des constructions et de certains équipements amortissables comme les
véhicules. Il est important de ne pas oublier que la valeur résiduelle doit être mise au crédit du projet
initial. C’est aussi important de prendre en compte la valeur résiduelle dans la détermination du
CASH-FLOW de la dernière période.
Ne pas prendre en compte cette valeur résiduelle peut conduire à une sous-évaluation notaire de la
valeur résiduelle.
DECIDION D`INVESTISSEMENT / M. SECK Magatte
D. LES FLUX D’EXPLOITATIONS (Cash-flow d’exploitation) :
Il s’agit de déterminer le montant des revenus nets ou cash-flow d’exploitations générées par
l’exploitation du projet.
En général, un projet se traduit par une activité nouvelle c’est-à -dire par une augmentation de son
Chiffre d’Affaires (CA).

II. LES CRITERES DE CHOIX D’INVESTISSEMENT :


Dans cette partie, plusieurs critères seront utilisés pour l’appréciation de la rentabilité, des
risques, la durée et l’engagement dans un projet donné. Ils sont : DRCI, VAN, IP et le TIR ou (TRI).
0 1 2 3 n

IO CF1 CF2 CF3 CFn

A. LA DUREE DE RECUPERATION DU CAPITAL INVESTI (DRCI) ou PAY-BAD :


Il correspond au temps nécessaire pour que l’entreprise récupère l’investissement initial grâ ce aux
rentrées nettes de trésorerie. C’est un critère de liquidité qui permet d’apprécier le risque lié au
projet, mais ce critère ne permet pas de dire que ce projet est rentable ou pas.

DECIDION D`INVESTISSEMENT / M. SECK Magatte


Exemple d’Application :
Au cabinet « Safi-consulting », on considère deux (2) projets d’investissement « Alpha : A » et
« Béta : B» dont les niveaux capitaux investis (en milliers) sont : Capital Investi projet A = 2.000 et
celui du projet B = 1.000.
Les cash-flows prévisionnels liés à ces projets sont les suivants :

Période Alpha Béta

1 800 100
2 1000 200
3 800 300
4 200 400
5 - 600
6 - 400

T A F : Calculer les DRCI des deux (2) projets.

B. LA VALEUR ACTUELLE NETTE (VAN) :

La VAN est la différence entre la somme des cash-flows actualisés et l’investissement initial Io.
Soient : CF1 ; CF2 ; CF3 ; . . . ; CFn = les cash-flows sortis de l’exploitation d’une entreprise. K
= taux d’actualisation.

Io = investissement initial.

On a : VAN = CF1 /(1+k) + CF2 /(1+k)2 + CF3 /(1+k)3 + ……… + CFn/(1+k)n - Io

VAN = CF1(1+k)-1 + CF2(1+k)-2 + CF3(1+k)-3 + … … … + CFn(1+k)–n - Io

VAN = ∑ CFi(1+k)-i - Io
Le projet est dit rentable si la VAN est supérieur à 0 (VAN > 0). Plus que la VAN est élevée, plus le
projet est intéressant.
 Exemple :
Soit l’entreprise « Mat-bureau » spécialisée dans la vente de matériel bureautique. Elle fait un
investissement initial de 150.000F CFA dont la durée de vie économique est de quatre (4) ans. Le
projet génère les cash-flows suivants :
1ére année =40.000 ; 2éme année =70.000 ; 3éme année =80.000 ; 4éme année = 60.000.

Pour un taux d’actualisation K = 13%.

T A F : Calculer la VAN de cet investissement.

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C. L’INDICE DE PROFITABILITE ( I P ) :

I P = ∑ CFi (1+k)-i / Io.


Soit VAN = ∑ CFi (1+k)-i - Io ===== » CFi (1+k)-i = VAN + Io

I P = ( VAN + Io ) / Io.

Pour qu’un investissement soit rentable, l’IP doit être supérieur à 1 (I P > 1). Il mesure l’avantage
relatif susceptible d’être retiré d’un investissement. Autrement dit, l’IP mesure l’avantage induit par
1F du capital investi.

Exemple :
Considérez les données de l’exemple précédent et calculez l’indice de profitabilité (IP).

D. LE TAUX INTERNE DE RENTABILITE (TIR) ou TAUX DE RENDEMENT INTERNE (TRI) :

C’est le taux d’actualisation qui rend la valeur actuelle nette égale à Zéro (=== » VAN = 0 ).
C’est donc le taux pour lequel la VAN est nulle.
∑ CFi (1+k)-i - Io = 0

Exemple :
Calculer le TIR ou le TRI qui permet d’annuler la VAN du projet sur l’exercice précédent.

E. CRITERES INTEGRES :
Pour lever l’apparente contradiction qui peut exister entre deux (2) projets d’investissement, on en
recourt aux critères intégrés. On est amené à calculer la VAN Intégrée (VANI) et le TIR Intégré
(TIRI).
L’utilisation de ces deux (2) critères donne à la fin des choix concordants.

1) La Valeur Actuelle Nette Intégrée (VANI) :

Elle se calcule en évaluant tout d’abord la valeur acquise par les différents Cash-flow au taux de
réinvestissement donné jusqu’à la fin de la vie du projet puis en actualisant la valeur acquise au
cout des Capitaux engagés dans le Projet.

Si : Z = taux de réinvestissement de CF.


K = taux d’actualisation
Io = montant de l’investissement initial.
CFi = les Cash-Flow successifs.
0 1 2 3 4 n
Io CF1 CF2 CF3 CF4 CFn

CF1 (1+z)n-1 CF2 (1+z)n-2

CF3 (1+z)n-3

CFn-1 (1+z)1
CFn
∑ CFi(1+z)n
∑ CFi(1+z)n
(1+k)n
========» VANI = ∑ CFi(1+z)n-1 - Io
(1+k)n

2) Le TIR Intégré (TIRI) : r

C’est le taux d’actualisation pour lequel la VANI est égale à zéro (VANI = 0) Si
r est le taux de rendement integer.

On a l’équation telle que : VANI = 0 = ∑ CFi(1+z)n-1 - Io = 0


(1+r)n
III. EVALUATION et CHOIX DES INVESTISSEMENTS EN SITUATION D’INCERTITUDE :
Dans le domaine de l’investissement nous considérons que l’avenir est probabilisable. C’est à dire
qu’il est possible de déterminer toutes les valeurs prises par un Cash-Flow relatif à un exercice et
d’affecter une probabilité de réalisation à chacune des valeurs.

En d’autres termes, en avenir probabilisable chaque Cash-Flow d’un projet est une variable aléatoire
dont on connait la loi de probabilité. Dans une telle situation on distingue deux (2) approches pour
estimer le risque.

========»L’Approche Espérance Mathématique et Variance.


========»L’Approche du Risque par le MEDAF (Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers).

A) APPROCHE ESPERANCE - VARIANCE :

L’espérance d’un projet d’investissement permet d’apprécier la rentabilité alors que la variance (ou
l’écart-type) est un indicateur pour mesurer le risque.
Nous avons donc le couple (Rentabilité - Risque) pour apprécier la valeur d’un projet
d’investissement et dans tout investissement, il s’agira de maximiser la rentabilité et de minimiser le
risqué.
La rentabilité du projet sera mesurée par l’espérance mathématique : E(van) et le risqué sera

apprécié ici par l’écart-type : 6(van).


Co C1 C2
0..

Si : VAN = C1 (1+k)-1 + C2 (1+k)-2 - Co

=====» E( VAN) = (1+k)-1 E (C1) + (1+k)-2 E (C2) - Co

=====» V( VAN) = (1+k)-2 V (C1) + (1+k)-4 V (C2)

Exemple d’Application :
Considérons deux investissements ayant le même Capital initial : Co = 100, ayant une même durée
d’étude n = 2 ans et k = 10%.
Le premier (1er) investissement généré les Cash-Flow suivants : C1 et C2.
Co C1 C2
0 H C1P(C1) H C2P(C2)
O 600,3 O 500,4
M 700,4 M 500,4
P 800,3 P 1000,2
Le deuxième (2éme) investissement généré les Cash-Flow suivantes : C1’" et C2’”.

Co C1”” C2””
0
H C1”P(C1”) H C2”P(C2”)
O 600,3 O 500,4
M 620,5 M 800,4
P 800,2 P 1000,2

Travail à Faire : Calculer l’Espérance de la VAN et la Variance de chaque investissement.

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