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: L’investissement
I/ Définitions
L’investissement est une dépense engagée en vue d’obtenir des flux de revenus futurs.
L’investissement est défini aussi comme l’achat de biens de production durables. On limite la
notion aux dépenses visant à acquérir des biens servant directement et pendant plus d’un an à
la production. Ces dépenses se distinguent de la consommation intermédiaire dans la mesure
où elles s’inscrivent dans un cycle de long terme, alors que les consommations intermédiaires
sont utilisées en une seule fois et immédiatement détruites ou transformées dans le processus
de production.
II/ Typologie : l’investissement constitue la base du capital dans la mesure où il per- met à la fois
son renouvellement (dépréciation avec le temps) et son développement (innovation, progrès technique)
En comptabilité nationale :
Le taux d’autofinancement = (Epargne brute/ FBCF) * 100
Ce mode de financement présente l’avantage de financer les investissements sans subir les coûts
d’intérêt et de garder l’autonomie de gestion de l’entreprise. En revanche, l’inconvénient du
financement interne est le fait que les actionnaires, privés des dividendes, attendent des profits élevés.
2/ Financement externe :
- Au niveau microéconomique : quelles sont les motivations qui poussent les entre- prises à
investir ?
- Au niveau macroéconomique : quel rôle joue l’investissement dans le développement
économique d’une nation ?
A ce niveau, le taux d’intérêt va intervenir pour rendre comparables les dépenses et revenus relatives à
des périodes différentes.
La rentabilité de l’investissement peut être étudiée selon deux règles connues dans la théorie des choix
de projet : la règle de la valeur actualisée nette (VAN) et la règle du taux de rende- ment interne (TRI).
conséquences :
- Une dépense d’investissement initial Io à la période zéro pour l’achat des équipements
- Une série de revenus annuels nets obtenus au cours de la durée de vie et d’activité du projet.
Les revenus nets sont la différence entre les recettes et les dépenses annuelles.
La valeur actuelle (VA) des revenus prévus et attendus d’un investissement sur plusieurs an- nées (R1,
R2,…) est calculée à partir du taux d’intérêt du marché (i), le taux auquel on peut prêter ou emprunter.
La valeur actualisée nette (VAN) est la différence entre les revenus futurs actualisés d’un pro- jet et
son coût à la période présente Io.
La VAN est fonction de Io, Rt et i = f (Io, Rt, i ). Elle devient un critère pour le choix des pro- jets
d’investissement selon la règle suivante :
Si VAN > 0, l’investissement rapporte plus que son coût donc il est à retenir
Si VAN < 0, l’investissement n’est pas rentable car il coûte plus que ce qu’il rapporte. Il est à
rejeter.
D’après la formule, la VAN est une fonction décroissante du taux d’intérêt, car plus le taux d’intérêt
augmente, plus la recette totale nette du projet est faible.
La décision d’investissement peut être établie en comparant le TRI avec le taux d’intérêt.
Si le TRI est inférieur à (i), le projet est à rejeter car l’investissement n’est pas rentable
En conclusion, rappelons que le choix d’investir selon ces deux règles dépend du taux d’intérêt (i). En
effet, la baisse du taux d’intérêt fait augmenter le montant des investissements et vice versa.
Application :
La société Krichène envisage d’investir 27000 dinars dans un projet dont la durée d’utilisation est
de 5 ans. Cette entreprise a une idée assez précise sur les revenus annuels nets qui seront générés par
cet investissement.
Année 1 2 3 4 5
Revenus annuels nets (R) 0 7000 15000 13000 7000
Le financement de cet investissement sera réalisé par un emprunt au taux d’intérêt annuel de 10%.
Solution :
1/ i = 10%
- La demande anticipée, estimée à partir d’une extrapolation, corrigée du cycle, des taux de
croissance antérieurs
- La profitabilité, qui correspond à l’écart entre la rentabilité économique et le coût du capital,
estimé à partir du taux d’intérêt.
L’investissement peut aussi être abordé du côté de l’offre. En effet, il agit sur l’offre et joue un rôle
important en économie, indépendamment de l‘orientation des politiques économiques.
L’investissement d’aujourd’hui est un déterminant de l’offre globale de demain dans la me- sure où il
accroît les capacités de production de l’économie, améliore la productivité globale et permet à
l’économie d’enregistrer des taux de croissance supérieurs.
Ainsi, les pays qui réservent une part importante de leur PIB à l’investissement, connaissent les taux
de croissance les plus élevés.
L’investissement autonome ne constitue pas la totalité des investissements. Il existe d’autres types
d’investissement qui sont en relation directe avec le revenu national et la demande.
2/ L’influence du revenu et de la demande : la variation du revenu dans une économie agit sur la
demande. La capacité de production doit alors s’adapter à la nouvelle de- mande, ce qui signifie de
nouveaux investissements.
Lorsque le revenu s’élève, la demande augmente, si le capital existant n’est pas sous employé,
l’investissement en capital s’accroît, afin d’augmenter les capacités de production.
Les enquêtes auprès des entrepreneurs montrent que la demande, qui conditionne les profits espérés,
est le premier déterminant de l’investissement.
Comme d’un point de vue macroéconomique, la demande est égale à la production, on constate que
l’investissement répond aux variations de la production de la manière suivante :
Le mécanisme de l’accélérateur montre que toute variation de la demande entraîne des variations
amplifiées si :
3/ Le rôle des profits : le profit est source d’autofinancement, selon Helmut Schmidt, "les profits
d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain"
Cette relation est vérifiée par les études qui montrent une forte corrélation entre taux de marge et taux
d’autofinancement24indiquant que l’existence de profit conduit les entreprises à moins s’endetter.
Conclusion
L’investissement dépend de la volonté d’investir et de la capacité à le faire. Comme il dépend aussi du
climat de confiance ou de méfiance dans lequel évoluent les entreprises, d’où l’acharnement des
gouvernements à convaincre les entrepreneurs que l’environnement des affaires est favorable et qu’ils
peuvent avoir confiance en l’avenir.