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ENSUP AFRIQUE

Année Académique
2021-2022

Cours de Gestion Financière

A-OBJECTIFS
La gestion financière qui est une discipline très important dans la vie de tous les jours, a des
objectifs très nobles pour la bonne marche de l’entreprise. C’est ainsi que des objectifs
généraux ci-après peuvent être recherchés :

 Analyser la rentabilité économique et financière de l’entreprise


 Aider à faire une gestion fine de la trésorerie d’une entreprise
 Choisir le meilleur investissement dans un projet de financement.

C’est pourquoi, nous pourrons structurer le cours ainsi qu’il suit :

B-STRUCTURATION

Chap. I : Rappels & Etude de la Rentabilité Economique et de la Rentabilité Financière

A- RAPPELS
B- RENTABILITE ECONOMIQUE
C- RENTABILITE FINANCIERE
D- APPLICATION PRATIQUE

Chap. II : Diagnostic Financier : de la trésorerie à la stratégie à long terme

A- La critique du bilan

a1) Comment l’évaluation des actifs et des dettes modifie à la fois l’application de la
solvabilité et celle des besoins de financement ?
a2) Comment le reclassement au sein de l’actif et du passif modifie seulement l’application
des besoins de financement

B- Analyse de la Solvabilité
C- Besoins, contraintes et règles de financement
D- Analyse dynamique des problèmes de financement

Chap. III : La Gestion de Trésorerie


Chap. IV : Le choix de financement des investissements

A- Les critères de choix des investissements


B- Le taux de rentabilité requis des investissements

Conclusion : Cas d’application pratique.

1
Bibliographie

Pierre CONSO ‘Gestion financière de l’entreprise’ DUNOD


Eric MANCHON ‘Analyse bancaire de l’entreprise’
Robert COHEN ‘La PME et sa trésorerie’ Edition d’Organisation’

Chap I : Rappels & Etude de la Rentabilité Economique & de la Rentabilité Financière

Introduction : l’Analyse financière a pour objet précis de dresser un diagnostic et de pouvoir


susciter une décision aussi bien de la part du banquier que de l’analyste financier de
l’entreprise. C’est pourquoi la gestion financière qui est le soubassement va viser dans ce
cadre les objectifs généraux que nous avons fini de décliner. Mais il est nécessaire de
procéder à quelques rappels d’analyse financière pour mieux structurer le cours de gestion
financière.

A- Rappels
Le gestionnaire financier utilise les comptes de la comptabilité générale pour donner les
définitions sommaires avant d’aborder la gestion financière proprement dite.
▪ Les redressements et regroupements de comptes permettent d’analyser les
résultats de l’entreprise et de les comparer avec ceux d’autres entreprises.
▪ Le besoin de fonds de roulement correspond aux charges que l’entreprise doit
payer (matières premières, personnel…) pour produire et avant d’encaisser le
paiement de ses produits.
▪ Le cash flow est une bonne façon de mesurer la performance du manager.
▪ L’autofinancement permet de savoir si l’entreprise peut investir et rembourser
les emprunts à contracter.
▪ Le tableau de financement fait apparaître les variations financières entre les
postes du long terme, tandis que le tableau de variation du fonds de roulement
fait apparaître les variations entre les postes du court terme.
▪ La valeur ajoutée permet de mesurer ce que l’entreprise ajoute à ce qu’elle
achète pour produire et vendre.
▪ Les ratios permettent de comparer les performances de l’entreprise par rapport
à ses résultats antérieurs et par rapport à ses concurrents.
❖ Quelques définitions
▪ Le bilan est la photographie de ce que l’entreprise possède (actif) et doit
(passif) à un instant donné. Le bilan est fait au moins une fois par an, au
moment de la clôture de l'exercice comptable et plus souvent si la gestion le
nécessite.
▪ Le tableau de synthèse du bilan est une présentation résumée du bilan ou de
plusieurs bilans successifs aidant à analyser la situation financière.

Actif Année Passif Année


1 2 3 1 2 3
Valeurs immobilisées (VI) - - - Fonds propres (FP) - - -
Dettes log, moyen
Valeurs d’exploitation (VE) - - - terme (DL MT) - - -
Dettes court terme
Valeurs réalisables et disponibles - - - (DCT) - - -

2
(VRD)
Total - - - Total - - -

❖ L’Actif comprend les groupes de comptes suivant dans l’ordre de liquidité croissante c’est
à dire en commençant par ceux dont la rotation est la plus lente : valeurs immobilisées
puis capitaux circulants.
• Les valeurs immobilisées incluent les immobilisations nettes c’est à dire les
immobilisations brutes moins les amortissements déjà pratiqués, les autres
immobilisations nettes telles que prêts consentis à long terme, titres de participations
possédés, etc..
• Les capitaux circulants comprennent les trois catégories suivants – VE +VR +VD
VE : tous les stocks moins les provisions pour dépréciations de stocks
VR : toutes les dettes à court terme des tiers, c’est à dire les comptes de tiers débiteurs (clients
etc..) et les comptes financiers débiteurs (prêts consentis à court terme, effets à recevoir etc..)
représentant une dette à moins d’un an à l’égard de la société, déduction faite des provisions
(pour créances douteuses ou dettes irrécouvrables, etc..)
VD : tous les comptes représentant une liquidité disponible immédiatement : banque, caisse,
CCP etc..
❖ Le passif comprend les groupes de comptes dans l’ordre d’exigibilité croissante c’est à
dire en commençant par les capitaux dont l’entreprise peut disposer le plus longtemps
possible à savoir les capitaux permanents, ensuite les dettes à court terme.
• CP = FP + DL MT
Règles de l’équilibre financier :
→ les capitaux utilisés pour financer chacun des postes de l’actif doivent rester à la
disposition de l’entreprise pendant un temps au moins égal à la durée de ce poste
(immobilisation, stocks, ou VR) incluant ainsi une marge de sécurité.
→ les fonds propres, constituant le gage des créanciers, doivent au moins être égaux
dettes à long et moyen terme.
B – Rentabilité Economique :
La rentabilité économique mesure l’efficacité des capitaux utilisés par l’entreprise dans le
cadre de son activité ; elle s’apprécie sous une forme générale en rapportant le capital (actif
total) aux résultats.
Mais en réalité de façon plus précise, la RE s’obtient en établissant le quotient ci-après :

Bénéfice Net + Intérêts payés à l’ensemble des prêteurs

Capitaux propres + Endettement à long , moyen et court terme

Notons que c’est une notion que l’on veut toujours comparer à la rentabilité financière que
nous verrons un peu plus tard.
Il suffit simplement de rendre les numérateurs homogènes pour établir des ratios éliminant
l’incidence de l’impôt sur les sociétés : d’où
Rentabilité financière = B avt impôt / Capitaux propres

et rentabilité économique = B avt impôt + Intérêt payés à l’ensemble des prêteurs


Capitaux Propres + Endettement à long, moyen et court terme

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D’autre part, comme l’entreprise ne rémunère pas l’ensemble des dettes à court terme, le
calcul du ratio.

B avt impôt + Intérêts dus au titre de l’endettement à LMT , donne une appréciation
(Cpo +Endettement à long , moyen et court
satisfaisant de la rentabilité économique
En multipliant numérateur et dénominateur du ratio de rentabilité économique par le CA HT,
on obtient une relation du même type que celle mise en évidence pour la rentabilité financière.
Ainsi on aura :

(B avant impôt+Intérêt payé à l’ensemble des prêteurs)xCA HT=B avant I+ Int. P.aux prêteur x

( Cpo+ Endétement à L, M et CT) x CA HT CA HT

CA HT

Cpo+End.à L,M et CT

Ceci pour démontrer que la rentabilité de l’ensemble des capitaux engagés ou encore
rentabilité économique, c’est en fait le produit de la marge bénéficiaire (consolidée) par les
taux de rotation de l’ensemble des capitaux engagés. C’est sur la base de cette rotation entre
les ratios et les résultats et les ratios de gestion que la société Du Pont de Nemours a mis au
point, dans les années 1920 un systéme de contrôle de gestion fondé sur la rentabilité des
capitaux engagés. Et il faut noter que ce systéme est aujourd’hui largement utilisé dans
l’industrie US et à l’étranger. Matérialisons-le par un schéma

Coût de
Produits production
Résultat av.impôt
d’exploitation
+ Int. dus aux
prêteurs
+
Marge Nette « corrigée »
R avt impôt +int dus aux
prêteurs Divisé
Coût
ventes Charges Administratif
d’exploitation
Rentabilité des ventes
capitaux engagés
Résultat av impôt
multiplié par Intérêts dus aux Coût de
+int.dus aux prêteurs
prêteurs distribution
Actif total

ventes

Rotation des Valeur


Valeurs
capitaux d’exploitation
immobilisées
Ventes
Divisé +
Actif total +
par

Actif Valeur
circulant résiduelles
Actif 4
total
+
5
Donc ce systéme de manière simplifiée, repose sur la rentabilité économique et permet
d’examiner les facteurs qui déterminent le niveau de cet indicateur de performance.

L’utilisation des immobilisations à leur valeur brute s’explique par la volonté des dirigeants
de mesurer beaucoup plus la performance et la gestion que le rendement financier.
En effet, un bénéfice annuel constant et un actif en évolution par le jeu de l’amortissement,
peuvent donner en les reportant l’illusion d’une rentabilité meilleur.

Donc l’amélioration de la rentabilité des capitaux engagés passe par une augmentation des
résultats de l’entreprise (augmentation des ventes, réduction des charges, développement des
activités les plus rémunératrices) et par une diminution des capitaux engagés, en
immobilisations et en valeurs d’exploitation notamment ou du moins par un accroissement du
premier terme, susmentionné plus rapide que le second.

Ce systéme permet également d’intégrer les phénomènes d’effet de levier (leverage factor)
c’est à dire de montrer la relation existante entre la rentabilité des capitaux propres (rentabilité
financière) et la rentabilité des capitaux engagés (rentabilité économique)

En effet la multiplication du ratio de rentabilité économique par les Cpo d’une part et par le
résultat avant impôt d’autre part, met en évidence l’existence d’une importante relation :

Rentabilité économique = Rav impôt + Int dus aux prêteurs x Cpo x Résultat avt Impôt

Cpo + Endettement L, M et CT Cpo Résultat avt Impôt

= Résultat av impôt x Cpo x Résultat avt impôt +Int. dus aux Prêteurs

Cpo Cpo +Endet.L, M et CT Résultat avant impôt

= Rentabilité financière x L

Conséquences : la rentabilité économique est égale au produit de la rentabilité financière d’un


coefficient appelé en anglais leverage factor (effet de levier).

C’est cette équation qui permet d’exprimer les conditions d’amélioration de la rentabilité des
Cpo ; compte tenu d’un certain niveau de rentabilité économique. Il convient donc d’agir sur
le facteur L et donc d’accroître l’importance des capitaux d’emprunt par rapport aux Cpo dans
la structure de financement de l’entreprise. Ce qui nous pousse à voir la rentabilité financière

C-La Rentabilité Financière


La rentabilité financière s’apprécie en comparant le bénéfice net aux seuls capitaux propres :
B Net / Cpo. D’ailleurs ce ratio est souvent appelé ratio de rentabilité des capitaux propres ou
ratio de rendement effectif de l’entreprise.
Donc, il mesure l’efficacité avec laquelle, les firmes utilisent les capitaux qui leur sont confiés
par les actionnaires.

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Mais en réalités, ce sont les financiers Américains qui les premiers, formalisèrent cette notion
de rentabilité des capitaux engagés qui vise à comparer le surplus des ressources créées par
l’entreprise à l’ensemble des ressources utilisés.

C’est ainsi que Alfred P. SLOAN, alors président de la General Motors, assisté de son
remarquable Directeur financier Donaldson BROWN, développe en 1917 un systéme de
sélection des investissements fondé sur ce concept de rentabilité des capitaux investis (return
on investment).
Ces deux mirent en application ce principe selon lequel une activité supplémentaire doit
dégager un rapport résultats bénéficiaires / dépenses d’investissement supérieur à la rentabilité
des capitaux engagés moyenne obtenue jusqu’à présent par la firme. C’est d’ailleurs à un tel
système de mesure de performance auquel recoururent dans les années 20, les dirigeants de
Du Pont de Nemours.
Aujourd’hui, il est admis que la rentabilité Q conditionne l’expression des firmes. En France
des études ont montré que la RF des entreprises se montait en moyenne à 6 % contre le double
pour les 500 premières entreprises US.
L’initiative en France de créer un club des entreprises performantes, oblige les firmes
désireuses d’y participer de satisfaire au moins deux des 3 critères suivants :
- Taux annuel moyen de développement du CA au moins égal à 17% pendant 3 ans ou ventes
à l’exportation au moins égales à 25% du CA total.
- Ratio cash flow / CA au moins égal à 7,5% sur 3 ans
- Ratio Bénéfice Net Comptable après impôt / Fpo au moins égal à 10% sur 3 ans.
La multiplication du numérateur et du dénominateur du ratio de rentabilité des capitaux propres
par le CA HT permet de mettre en évidence une équation fondamentale et de faire apparaître
les actions susceptibles d’améliorer la rentabilité financière de la firme. En effet :

Brut x CA HT = Brut x CA HT
Cpo x CA HT CA HT Cpo

Cette relation montre que la rentabilité des capitaux propres est égale au produit de la marge
bénéficiaire par le taux de rotation des capitaux propres .
Ainsi donc se trouve formalisée l’importance de la contribution à l’obtention de la rentabilité
financière globale du facteur « rotation des capitaux » trop longtemps sous estimé dans la
gestion des entreprises.

C’est pourquoi, certaines firmes du secteur de la distribution notamment, ont réalisé


d’excellentes performances en mettant au rang d’objectif de leur politique générale
l’amélioration de la vitesse de rotation de leurs capitaux.

C’est la raison pour laquelle M. FOURNIER , PDG de Carrefour expliquait dans le lancement
puis le succès de la société qu’il anime ceci : « Nous nous sommes immédiatement aperçus
qu’avec des marges amputées de moitié, le CA et les bénéfices pour des investissements
égaux, étaient deux à trois fois plus forts ; nous nous sommes également rendu compte qu’il
fallait très peu de capitaux ».

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