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CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

I. Les méthodes de prévisions


1. L’extrapolation proportionnelle à partir du chiffre d’affaires (CA)

Cette méthode part généralement du chiffre d’affaire, connaissant le rapport entre


celui-ci et le fond de roulement, le besoin en fond de roulement ou la trésorerie pour
une période donnée, on peut en déduire les prévisions pour les périodes suivantes.

Exemple : En retenant l’hypothèse de la proportionnalité, et sachant qu’à la période


to : le CA= 1 000000, Trésorerie nette= 180 000 , prévoir la trésorerie pour un CA
prévisionnel de 1 500 000 de la période T1.
T to 180 000
----- = ------------- = 18%
CA to 1 000000
En retenant l’hypothèse de la proportionnalité, on peut prévoir la trésorerie pour un
chiffre d’affaires prévisionnelle de la période T1
CA d = 1500 000, Td = 270 000 DH, soit 1 500 000 x 18%

→Cette méthode est simple, mais elle présente des lacunes. D’abord, elle part de la
relation F .R = B.F.G + Trésorerie nette et suppose une relation proportionnelle entre le
chiffre d’affaires et le B.F.G . or, le BFG observé à un moment donné, à partir du bilan
ne traduit pas nécessairement l’exacte réalité des délais de rotation des stocks ou des
durées des crédits clients et fournisseurs.
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2. L’extrapolation linéaire à partir du chiffre d’affaire :

A partir de données historiques et d’une méthode statistique plus ou moins élaboré, on peut
établir une relation entre le chiffre d’affaires et le B.F.R. ou la trésorerie du type y = ax + b ; il
s’agira alors d’identifier les paramètres a et b de la fonction d’ajustement ; on pourra dès lors
prévoir le niveau du B.F.R. ou la trésorerie.

Application

Supposons qu’une entreprise présente une certaine stabilité d’environ 0,20% du ratio suivant : FR/CA et que la
relation établie entre le CA et la trésorerie est représentée par la fonction y=0,20x+50 000, pour un
CA prévisionnel de 1 000 000 DH
➢ Nous aurons : y= 0,20x 1000 000+ 50 000 = 250 000DH
(b) correspond à stock-outil de trésorerie indépendant du C.A,
(y) représente le FR,
(x) représente le niveau du CA.
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3. La méthode des délais d’écoulement

➢ Afin de comprendre le mécanisme de cette méthode:

• Soit une entreprise commerciale présentant les données suivantes : CA = 20 Millions ;


coût d’achat des marchandises vendues 14 Millions de DH (soit 70% du CA), achat =
21 Millions de DH.
• Son bilan de fin d’exercice se présente comme suit:

Actif Passif
Immobilisations 7 Capitaux propres 8
Stocks 3,5 Dettes LMT 5
Créances commerciales 2,5 Dettes commerciales 2
Encaisse 2

Total 15 Total 15
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 A partir de ces données comptables, nous pouvons calculer les ratios suivants :
- délai de stockage (d1) = (stocks/coût d’achat des marchandises vendues) x 360 = 90 jours ;
- délai crédit client (d2) = (créances commerciales/CA TTC) x 360 = 45js
- délai crédit fournisseur (d3) = (dettes commerciales/achats TTC) = 60 jours

 Les besoins financiers du cycle d’exploitation peuvent maintenant être calculés selon le
raisonnement suivant :
- le crédit fournisseur constitue une ressources correspondant à 60 j x 70% = 42 jours du CA ;
- le crédit client crée un besoin financier de 45 jours de CA ;
- le stockage crée également un besoins financier équivalent à 90 j x 70% = 63 jours de CA.

➢ Au total, le montant des besoins cycliques en FR s’élève à 45 + 63 – 42 = 66 jours du


CA. Ce qui équivaut à 20 (CA) x 66/360j =3,66 Millions de DH, soit environ 18,5% du
CA annuel
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4. Prévision du budget de trésorerie


Budget de trésorerie:

Le budget de trésorerie est l’ensemble des budgets de recettes et


de dépenses, d’exploitation et hors exploitation.

Il permet de :
▪ Prévoir les besoins de financement ou les excédents de
trésorerie à court terme ;
▪ Choisir le ou les modes de financement ou de placement les
plus adéquats, dans le but de disposer des financements
nécessaires, aux meilleures conditions possibles, et
d’optimiser le résultat financier de l’entreprise.
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Méthodes d’élaboration du budget de trésorerie

➢ Les deux méthodes couramment utilisées sont:

✓ La méthode des encaissements-décaissements


✓ La méthode des emplois-ressources
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Méthode des encaissements – décaissements

 Elle est un état qui indique mois par mois ou même semaine
par semaine les recettes (encaissements) et les dépenses
(décaissements) prévisionnelles de l’entreprise ainsi que le
montant de ses besoins de trésorerie ou de l’encaisse
disponible.

 Prévoir la trésorerie par cette méthode nécessite une


connaissance parfaite du volume des ventes, de la capacité de
production, de la consommation, des investissements, etc.

 Cette méthode centralise aussi l’ensemble des recettes et des


dépenses liées ou non à l’exploitation auxquelles l’entreprise
aura à faire face.
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a) Les budgets d’exploitation :

▪ Le budget des ventes est bien entendu le budget le plus important ; c’est lui, en effet,
qui reflète le niveau d’activités attendu de l’entreprise, compte tenu des activités
existantes maintenues, des activités existantes prochainement abandonnées et des
activités nouvelles.

→ On trouve par la suite les différents budgets de charges ou frais variables


d’exploitation qui sont commandés par le budget des ventes.

▪ Le budget des achats (matières premières, les matières consommables, les


emballages, les marchandises, …) représente habituellement la rubrique la plus
importante.

▪ Pour le budget des charges externes (par exemple, les rémunérations


d’intermédiaires, les transports, etc.), le budget des impôts, taxes et versements
assimilés,…

▪ Les budgets des charges fixes tels que la publicité, des frais administratifs comme les
fournitures de bureau, les charges de téléphone et de poste, … ou encore des frais
industriels tels que les primes d’assurances, les charges d’entretien, etc.
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b) Les budgets hors exploitation

Ils consignent les données relatives aux opérations stratégiques de l’entreprise, c’est-à-dire
les mouvements de fonds qui doivent survenir dans les tous prochains mois, en raison des
décisions d’investissement, de financement à long terme, ….

➢ On peut répartir ces données en deux catégories, selon qu’elles concernent des ressources
ou des emplois stratégiques.

❖ Les budgets de ressources stratégiques comprennent notamment :


✓ Le budget des augmentations de capital,
✓ Le budget des nouveaux emprunts à long terme,
✓ Le budget des désinvestissements (où l’on peut séparer, par exemple, les cessions
d’immobilisations corporelles et les cessions d’immobilisations financières).

❖ Les budgets d’emplois stratégiques comprennent surtout :


✓ Le budget des investissements (à éclater au besoin) que l’on appelle parfois le plan annuel
d’équipement , il concerne des acquisitions de terrains, de bâtiments, de machines, etc.;
✓ Le budget des remboursements d’emprunts ;
✓ Le budget (rare dans la réalité) des réductions de capital ;
✓ Le budget des dividendes (ou attributions similaires).
CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME
CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

i. Le budget des encaissements

➢ Il s’agit des flux financiers entrants ou des entrées de fonds en trésorerie prévues
pendant la période considérée.

➢ Les encaissements proviennent :


• Des règlements à échéance des créances détenues sur les clients.
• Des effets de commerce encaissés ou négociés lors de remises à l’escompte,
• Des ventes ou des recettes encaissées au comptant en espèces, par chèques,
par virements,
• Des concours bancaires éventuels,
• Des emprunts obtenus auprès d’organismes financiers,
• ...
CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

Structure du tableau des encaissements


CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

iii. Le budget des décaissements

➢ Ils sont constitués par les flux financiers sortants prévus pendant la période c’est à dire
des paiements. Comme pour les encaissements, certains décaissements proviennent des
engagements de la période antérieure

➢ Les décaissements proviennent:


• Des achats de biens et services payés au comptant,

• Des règlements des dettes aux fournisseurs, à 30, 60, 90 jours d’échéance,

• Des effets de commerce domiciliés, réglés par banque au bénéficiaire,

• Des salaires nets, des impôts, des frais payés,

• Des remboursements d’emprunt et du paiement des intérêts,

• ...

➢ Il est possible de distinguer les opérations :


• D’exploitation (achats, ventes, ...).

• Hors exploitation (emprunts, investissements, ...).


CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

Structure du tableau des décaissements


CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

ii. Le budget de TVA

Le décaissement mensuel de TVA dépend du régime s’appliquant à l’entreprise :


Dans le calcul de la TVA sur les débits, le fait générateur est la facturation. Si
l’entreprise opte pour la TVA sur les encaissements, le fait générateur sera le
décaissement de la vente.

➢ La TVA qui sera calculée pour le mois M va être payer le mois M+1 se calcule
comme suit:
+ TVA collectée sur les ventes facturées le mois M.
-TVA déductible sur las achats des biens et services ne constituant pas des
immobilisations, enregistrés le mois M.
- TVA déductible sur les immobilisations sur le mois M.
CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

STRUCTURE DU BUDGET DE TVA

Janv Fév Déc Total


TVA facturée

TVA récupérable
D’achats
D’autres charges
Total récupérable
Total à payer
Décaissement de TVA
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iv. Budget de trésorerie

 Il permet de prévoir les difficultés de trésorerie à venir et essayer de les éviter en trouvant des
solutions adaptées le plus tôt possible.

 Il permet également de vérifier globalement s’il y a une cohérence entre le fonds de roulement
et le besoin en fonds de roulement:
• Si le budget est alternativement excédentaire et déficitaire cela traduit une situation
normale.
• Si le budget est constamment déficitaire ou excédentaire il y a une inadéquation entre le
fond de roulement et le besoin en fond de roulement.

 Le budget de trésorerie permet aussi de déterminer le meilleur moment où doivent avoir lieu
certaines opérations exceptionnelles (achat nouvelle machine, nouvel équipement )
CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

STRUCTURE DU BUDGET DE TRÉSORERIE

Solde final de trésorerie = solde initial + encaissements – décaissements.


CHAPITRE IV : LES PRÉVISIONS DE TRÉSORERIE À COURT TERME

Méthode des emplois-ressources


→ Cette méthode consiste à établir des situations mensuelles prévisionnelles.
Elle consiste à déterminer la trésorerie nette prévisionnelle sur la base de la
différence qui résulte entre le FR et le BFR. Elle permet aussi de mettre en
relief les différents éléments qui agissent sur la variation du FR et du BFR et
donc de la trésorerie.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS
À COURT TERME

Quels financements?
déficit Quel montant?
Pour quelle durée?
Budget de
trésorerie Quels placements?
Investissements?
excédent Quel montant? Pour
quelle durée?
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

➢Hypothèse 1: trésorerie largement excédentaire

• Rembourser par anticipation les emprunts à long terme


• Financer les programmes d’acquisition des investissements prévus
• Réaliser des placements financiers à court terme qui prendront différentes
formes selon le type de fiscalité souhaité

➢Hypothèse 2 : soldes négatifs plusieurs solutions

• La mobilisation des créances commerciales existantes (escompte d’effets


négociables…)
• L’obtention de crédits bancaires de trésorerie
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

I. Les outils de financements disponibles pour gérer les difficultés de trésorerie


1. Les crédits de trésorerie
a) La facilité de caisse :
Il s’agit d’un crédit à très court terme destiné à combler les décalages très brefs entre
encaissements et décaissements. On peut citer par exemple les facilités accordées en fin de
mois pour payer les salaires. Dans tous les cas, l'utilisation de ces crédits doit être de courte
durée (quelques jours).

b) Le découvert ou avance en compte courant :


Lorsque le compte bancaire d'un agent économique est débiteur, la banque peut lui offrir un
crédit global sans prendre en considération la cause précise de la situation. Le taux d'intérêt
appliqué à ce type de financement est assez élevé. Ceci est dû au fait qu'il n'existe pas
d'adossement à un bien ou à sa garantie correspondante.

c) Les billets de trésorerie :


Il s’agit d’un titre de créance négociable (TCN). Celui-ci est émis par une entreprise,
généralement de grande taille, en situation de besoin de financement.
Le but d’une telle initiative est d’inciter d’autres agents économiques en situation
excédentaire à acheter les titres concernés. Ainsi, les deux agents économiques qui entrent en
jeu sont bénéficiaires. D’une part, l’entreprise émettrice des TCN peut poursuivre son
activité. D’autre part, l’autre agent économique profitera d’un placement privilégié à court
terme (entre 10 jours et un an).
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS
ET LES PLACEMENTS À COURT TERME

d) Le financement des valeurs d'exploitation (stocks) :

→ Les entreprises peuvent également financer leur stock en sollicitant des crédits
bancaires à court terme. En garantie, les banques peuvent exiger un nantissement sur
les stocks avec ou sans dépossession. Ces crédits de trésorerie prennent des formes
multiples :

Les crédits de campagne: sont destinés à assurer le financement des besoins des entreprises
dont l'activité est saisonnière.

Les avances sur marchandises : correspondent à des avances de trésoreries au financement


partiel des stocks importants constitués par les entreprises. Les stocks peuvent être nantis au
profit du banquier.

Les avances sur warrants : les stocks financés par la banque peuvent également être
déposés dans les magasins généraux, établissements réglementés par dahir. Ces
établissements sont responsables des marchandises déposées et reçoivent une rémunération
de leurs services de garde. Il est remis au déposant un récépissé à ordre qui confère le droit
de propriété et un warrant à ordre qui autorise le nantissement des marchandises entreposées.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES
PLACEMENTS À COURT TERME

2. Le crédit documentaire

C’est l'opération par laquelle une Banque s'engage d'ordre et pour compte de son client à
régler à un tiers Exportateur, dans un Délai déterminé, un montant déterminé contre la
remise de Documents strictement conformes justifiant la valeur et l'expédition des
Marchandises.

Le développement des échanges internationaux et l’éloignement des opérateurs


économiques (importateurs, exportateurs) imposent à ceux-ci l’observation de règles de
prudence destinées à assurer la bonne fin des opérations commerciales. L’expéditeur doit
produire des documents relatifs à la marchandise exportée :
✓ La facture commerciale en plusieurs exemplaires ;
✓ Les pièces relatives à l’expédition (essentiellement le connaissement, la lettre de
voiture ou lettre de transport aérien, etc.) ;
✓ Les documents attestant les caractéristiques des marchandises exportées (certificat
d’origine, note de poids et de colisage, etc.).

Ainsi, le crédit documentaire garantit à l’importateur, que les documents relatifs à


l’expédition sont bien arrivés et sont conformes aux conditions qu’il a fixées, et à
l’exportateur que le prix convenu sera réglé.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS
ET LES PLACEMENTS À COURT TERME

3. Les crédits de mobilisation ou crédits objectifs :

L’escompte commercial :

Si l’entreprise ressent des besoins de trésorerie, elle peut, sous réserve de l’autorisation
accordée par la banque, mobiliser auprès de celle-ci les titres de créances à échéance,
qu’elle détient sur ses clients : on dit qu’elle escompte les effets.
L’entreprise remet l’effet non échu au banquier et de cette manière lui transfert la
créance. En échange, ce dernier met à sa disposition une somme d’argent correspondant
au nominal de l’effet, sous déduction de frais et d’un intérêt calculé sur la durée allant
jusqu’à l’échéance. Cette somme correspond en quelque sorte à la valeur actuelle de la
créance.

Pour le banquier, l’effet correspondant à une opération commerciale dont le dénouement


à l’échéance (règlement par le trié : le client) permettra de rembourser l’avance d’argent
accordée par le banquier.
Pour l’entreprise, c’est une technique de crédit relativement souple. L’obtention du
crédit d’escompte peut être facile lorsque la réputation et la solvabilité des « tirés » sont
établies.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS
À COURT TERME
4. Le financement des opérations d’exportation :

a) L'affacturage ou factoring :

Cette technique met en présence l'entreprise et le factor ; Celui-ci achète à l'entreprise ses
créances commerciales pour leur montant sous déduction d'une commission qui représente la
rémunération de ses services.

Cependant, Comme l'entreprise se décharge du risque d'insolvabilité, il est normal que cette forme
de crédit soit plus coûteuse que les solutions traditionnelles.

b) Les cautions ou crédits par signature :

Il s’agit d’un engagement écrit de la banque du fournisseur d’ordre et pour compte de celui-ci,
en faveur d’un bénéficiaire (l’acheteur ou l’importateur). Dans ce cas, la banque prête sa signature
sans endosser une charge de trésorerie. La délivrance d’une caution bancaire ne se traduit pas par
une avance de fonds. La banque se contente de prêter sa signature.

→ Les cautions administratives :


-La caution provisoire :
Elle est exigée de tout soumissionnaire à un marché public. Elle est destinée à garantir son
engagement moral d’exécuter le marché au cas où il serait déclaré adjudicataire.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS
ET LES PLACEMENTS À COURT TERME
- La caution définitive :
Remplace la caution provisoire en cas d’adjudication du marché. Destinée à garantir la bonne fin
des travaux attestée par la réception définitive donnée par l’Administration. (Le montant de cette
caution est généralement égal à 3% du marché.)
- La caution pour retenue de garantie :
Destinée à garantir la bonne exécution des travaux et à prémunir l’Administration contre des vices
ou des défauts éventuels.

→Les cautions en douane :


Ce sont des cautions délivrées par la banque pour le compte de l’entreprise importatrice ou
exportatrice au profit de l’Administration des douanes. Elles sont destinées, soit à différer le
paiement des droits et taxes douaniers, soit à suspendre leur sort à la réalisation d’une condition
suspensive.
➢ Les cautions qui différent le paiement des droits :
Le crédit d’enlèvement :
Pour faciliter le trafic des marchandises dans les ports, l’Administration des douanes peut
délivrer le « bon à enlever » après vérification des biens importés, mais avant la liquidation des
droits. Le bénéfice de ce régime est soumis à une demande accompagnée d’une caution bancaire
garantissant le paiement des droits et taxes dans un délai de 15 à 30 jours maximum après la date
d’enlèvement des marchandises.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS
ET LES PLACEMENTS À COURT TERME

L’obligation cautionnée :
Permet à l’entreprise de différer leur paiement de 30,60 ou 120 jours avec une
majoration à un taux fixé par décret du ministère des finances. Elle se matérialise
par un billet à ordre, souscrit par l’importateur et avalisé par la banque.

L’acquit à caution ou caution de transit :


Des marchandises qui entrent par exemple sur le territoire national à Tanger, alors
que le bureau de dédouanement prévu est à Casablanca, peuvent circuler entre les
deux villes « sous douane » à condition de respecter des règles strictes fixées par
l’Administration.
Cette possibilité est soumise à la production par l’importateur d’une caution de
transit ou acquit à caution.

Les cautions à l’entrepôt (entrepôt de stockage) :


Régime permettant à l’entreprise d’importer et de stocker en suspension des
droits et taxes douaniers, et pour une durée déterminée, des marchandises, non
destinées à être mises à la consommation immédiatement. L’entrepôt peut être
public ou privé autorisé par l’Administration des douanes.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS
ET LES PLACEMENTS À COURT TERME

➢ Les cautions qui permettent de ne pas décaisser les droits et taxes


douaniers :

L’admission temporaire :
Ce régime autorise les entreprises exportatrices à importer, en suspension des droits
de douane, des matières ou marchandises destinées à être transformées ou à recevoir
un complément de transformation avant d’être réexportées.
Le montant des droits et taxes fait l’objet de la délivrance d’une caution bancaire,
dont la mainlevée n’est donnée par l’Administration des douanes qu’après
réexportation des marchandises en question

L’importation temporaire :
Ce régime s’applique aux biens importés au Maroc et devant y séjourner pendant un
certain temps, sans subir aucune transformation, avant d’être réexportés.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES
PLACEMENTS À COURT TERME

II. Critères de choix des placements :

Deux critères doivent être pris en compte dans le choix du placement la rentabilité et la
sécurité: un placement risqué peut être beaucoup plus lucratif qu’un placement plus sûr : il
revient au chef d’entreprise de mesurer les risques et la rentabilité du placement.

L'entrepris doit définir au préalable quel niveau de risque elle est disposée à prendre et par
conséquent à quel niveau de rendement elle se limite. L'entreprise s'assigne ainsi un couple
rentabilité-risque admissible.

a) Couple risque-rentabilité :

La rentabilité dépend non seulement des intérêts perçus, mais aussi des plus values. Le
rendement des placements n'est souvent connu qu'a posteriori ce qui rend aléatoire le
choix du meilleur placement.

 S’agissant de la sécurité, les placements en actions et dans une moindre mesure en


obligations présentent un risque de moins value (risque en capital) alors que les placements en
titres de créances négociables offrent une meilleure sécurité.

 Par ailleurs, les placements à taux fixe présentent un risque de taux si le taux du
marché augmente alors que pour les placements à taux variable, le risque est celui d'une baisse
de taux. Le critère de rentabilité est souvent contradictoire avec celui de sécurité.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES
PLACEMENTS À COURT TERME

b) Les facteurs de décision :

➢ Le choix des placements dépend des facteurs suivants:


✓ Durée prévue du placement ;
✓ Anticipations sur l'évolution des taux d'intérêts et des taux de
change dans le cas de placement en devises. Ces prévisions tentent de
limiter le risque de taux ;
✓ Régime fiscal des différents types de placements ;
✓ Attitude de l'entreprise par rapport au risque en capital.

➢ Ainsi, l’étape suivante est de trouver les placements adaptes à la durée des
excédents, on distingue trois possibilités de placement :
✓ Les placements bancaires
✓ Les placements sur le marché
✓ Les placements auprès d’une autre entreprise
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

II. Les outils disponibles pour placer les excédents


1. Les placements bancaires

Dépôt de fonds sur un compte spécial,


pour une durée d'au moins un mois, à
Dépôt à terme
l'aide d'une lettre de blocage. Le taux
de rémunération est fixé librement,
d'un commun accord, entre la
banque et l'entreprise.

Placements
bancaires Des titres négociables représentatifs
d'une créance à court ou à moyen
terme. Ils sont à ordre ou au
porteur. Ils sont généralement émis
par les banques. Le taux d'intérêt est
Bon de caisse librement négociable. Il existe des bons
à intérêts fixe et des bons d'épargne à
intérêts progressifs. La durée se situe
entre un mois et cinq ans. Ils sont
remboursables a tout moment a l'issue
du troisième mois.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

2. Les placements sur le marché

Actions
l'action est un titre qui constate le droit de l'associé
dans une société. C'est un titre de propriété.

Obligations
VMP C'est un titre de créance, à intérêt fixe ou variable c’est un
placement réputé peu risqué mais avec des taux de
-Ils sont négociables
rendement moindre relativement aux autres produits
-Confèrent des droits financiers.
identiques par catégorie
- Sont cotées ou susceptibles Opérations de réméré et de pension livrée
de l'être Elles sont des opérations d'échange temporaire de titres contre
espèces. Elles différent par leur base juridique. La vente à
réméré est une vente ferme de titres assortie d'une faculté de
rachat. La pension livrée consiste en un échange simultané de titres
et de liquidités avec un transfert de propriété du titre à celui
qui prend en pension.
Une vente à réméré est une vente comportant une option de
rachat, après un certain délai, à un prix fixe initialement. Dans la
pratique, les ventes à réméré concernent des obligations ou des
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES
PLACEMENTS À COURT TERME

SICAV
Une SICAV est une société dont l'actif est constitué
d'un portefeuille de VM. La gestion en est assurée par
une banque ou une société de bourse.
Les SICAV mettent en place des portefeuilles d'actions
complémentaires qui permettent de limiter les risques
de pertes en bourse. En effet en tant qu'investisseur
individuel il est difficile de diversifier son portefeuille
OPCVM et limiter ses risques en souscrivant des actifs
Ces organismes offrent un différents. Grâce aux SICAV vous pouvez avoir un
service clé en main aux portefeuille diversifié sans avoir besoin d'un capital
investisseurs, des investi immense
compétences, une
diversification des actifs et
des économies d'échelle. On
distingue deux cadres FCP
juridiques pour les OPCVM Il s'agit d'un fonds d'investissement collectif qui permet
de gérer des placements financiers. Le capital minimum
d'un FCP est limité et il n'existe aucune obligation de
publication des résultats obtenus. De plus, les FCP ne
fonctionne pas selon le principe juridique de personne
morale, chaque investisseur qui apporte des parts
possède un droit de copropriété sur les valeurs du fonds,
qui est égal aux parts apportées
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

Les titres de créances négociables


Bons du trésor négociables Billet de trésorerie Certificats de dépôts
-Émetteurs: le Trésor -Emetteurs : toutes personnes -Émetteurs : établissements
-Souscripteurs: toute personne morales de droit marocain à bancaires.
physique ou morale . l'exclusion des banques et des -Souscripteurs : toute personne
-Montant unitaire minimum : sociétés de financement, ayant 3 physique ou morale résidente
100.000 Dh. ans d'existence au moins et ou non-résidente.
-Durée: disposant de fonds propres d'un -Montant unitaire minimum :
.Des bons à court terme d'une montant minimal de 5 MDH et 100.000 Dh.
durée de 13, 26 et 52 semaines ; appartenant à l'une des catégories -Durée : de 10 jours au moins à
.Des bons à moyen terme d'une suivantes : 7 ans au plus.
maturité de 2 et 5 ans, .Les sociétés par actions; -Taux : librement déterminé, il
remboursables in fine .Les établissement publics à doit, cependant, être : Fixe
.Des bons à long terme, caractère non financier lorsque la durée des est
également remboursables in fine, .Et les coopératives. inférieure ou égale à 1 an, les
d’une durée de -Souscripteurs : toute personne intérêts sont alors payables à
10, de 15, de 20 ans et de 30 ans physique ou morale résidente ou l'échéance;
-Remboursement: non résidente.!Montant unitaire Fixe ou révisable quand la
.Les intérêts produites par les BT minimum : 100 000 Dh durée des CDN est supérieure à
à court terme sont réglés à -Durée : 10 jours au moins à 1 an 1 an. Dans ce dernier cas, les
l’échéance sur la base de 360 au plus. intérêts sont payables
jours -Taux : librement déterminés mais annuellement à la date
.Les intérêts des BT à moyen et à fixes. Ils peuvent donner lieu à des anniversaire.
long terme sont payables intérêts précomptés.
annuellement et à -Domiciliation : obligatoire, auprès
terme échu des banques, lesquelles doivent
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES PLACEMENTS À
COURT TERME

3. Les placements auprès d’une autre entreprise

Il s’agit de la possibilité pour une


entreprise de régler les fournisseurs
au comptant, moyennant un
Escompte fournisseur escompte (dit escompte de
règlement) au lieu de les régler à
plus longue échéance.
Placements auprès
d'une autre Ils ne sont possibles que si l’une
entreprise des deux entreprises est un
établissement financier (société de
crédit bail par exemple.) A titre
Prêts à plus de 2 ans exceptionnel, une entreprise peut
accorder un prêt à une autre
entreprise, par exemple afin de
renforcer les relations
commerciales.
CHAPITRE V : LES INSTRUMENTS DU PLAN DE TRÉSORERIE : LES CRÉDITS ET LES
PLACEMENTS À COURT TERME

4. Placements en devises :

Les placements en devises sont souvent utilisés pour se


prémunir contre les risques de change. Ils se font sous forme
de blocage de devises ou encore sous forme d'obligations en
monnaie étrangères.
CHAPITRE VI: LE PLAN DE FINANCEMENT PRÉVISIONNEL: L’HORIZON PLURIANNUEL

I. Définition

Le plan de financement permet d’apprécier les incidences monétaires des


décisions d’investissement et de financement de long terme. Il constitue un outil
essentiel permettant de mesurer la trésorerie dans les années à venir dans le but
de remplir deux fonctions : assurer la cohérence de la stratégie, contrôler sa
mise en œuvre et négocier les financements externes. Son horizon est compris
entre 3 et 5 ans.
Le plan de financement représente un tableau de financement construit à partir
des flux prévisionnels. Le plus souvent, sa structure s’inspire de la conception
fonctionnelle (FR fonctionnel, BFR, trésorerie) et se boucle sur la trésorerie.

→Comment construire votre plan de financement?


CHAPITRE VI: LE PLAN DE FINANCEMENT PRÉVISIONNEL: L’HORIZON PLURIANNUEL

II. Structure du plan de financement

Année N N+1 N+2


Variation du FR fonctionnel
Emplois
Investissements hors taxes
Remboursements
Dividendes
Ressources
CAF
Cessions d’actifs
Augmentations de capital
Emprunts à long terme
Subventions d’investissement
Variation du BFR global
Variation du BFR d’exploitation
Variation du BFR hors exploitation
Variation de trésorerie
Trésorerie initiale
Trésorerie finale = besoin à financer
Par concours bancaires courants
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III. L’équilibre du plan de financement

Pour assurer l’équilibre financier, on distingue plusieurs phases:


-Distinguer les besoins de financement à long terme
-Calculer les ressources internes
-Déterminer les ressources externes nécessaires
-Evaluer les moyens de financement externes: augmentation de capital et emprunts

Le total des ressources prévisionnelles doit être supérieur au total des besoins
prévisionnels pour que l’entreprise puisse disposer d’une marge de sécurité en cas
d’erreurs de prévisions ou de besoins de financement non prévus.

Le plan de financement que l’entreprise choisira sera celui qui ajustera au mieux le plan
d’investissement à la structure financière de l’entreprise et à la rentabilité à venir.

L’exécution du plan de financement s’effectue sur deux périodes:


-Réalisation des investissements prévus
-Remboursement des crédits obtenus

L’entreprise doit vérifier qu’elle n’a pas excéder sa capacité d’emprunt. Elle effectue alors
une comparaison entre les annuités de remboursement des emprunts et sa capacité
d’autofinancement.
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IV. Le contrôle du plan de financement

Le contrôle s’effectue par comparaison entre les données


de l’analyse des bilans de fin d’exercice et celles du plan
de financement

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