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TRESORERIE
Le tableau des flux de trésorerie1 est l’une des principales innovations issu du nouveau
référentiel comptable OHADA adopté le 26 janvier 2017 à Brazzaville (Congo), Publié au Journal
Officiel le 15 février 2017 et qui entrera en vigueur le 1er janvier 2018.Il remplace le Tableau
Financier des Ressources et des Emplois (TAFIRE) en vigueur dans le système comptable OHADA
depuis Janvier 2000.
Les informations concernant les flux de trésorerie d’une entité sont utiles aux utilisateurs des
états financiers car elles leur apportent une base d’évaluation de la capacité de l’entité à générer de la
trésorerie2 et des équivalents de trésorerie3. Les décisions économiques que prennent les utilisateurs
imposent d’évaluer la capacité d’une entité à dégager de la trésorerie ou des équivalents de trésorerie
ainsi que l’échéance et le caractère certain de leur concrétisation.
D’après la norme IAS 7 en conformité avec les normes comptables OHADA, les utilisateurs
des états financiers d’une entreprise sont intéressés par la façon dont l’entreprise génère et utilise sa
trésorerie ou ses équivalents de trésorerie. Ces entreprises ont besoin de trésorerie essentiellement pour
les mêmes raisons, quelle que soit l’activité principale génératrice de produits. Elles ont besoin de
trésorerie pour conduire leurs activités, s’acquitter de leurs obligations et assurer une rentabilité
à leurs investisseurs. Pour ce fait, la norme IAS 7 en conformité avec les normes comptables
OHADA ont pour objectif d’imposer la fourniture d’une information sur l’historique des évolutions de
la trésorerie et des équivalents de trésorerie d’une entité au moyen d’un tableau des flux de trésorerie
classant ces flux en activités d’exploitation, d’investissement et de financement.
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Les flux de trésorerie sont les entrées et sorties de trésorerie et d’équivalents de trésorerie.
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La trésorerie comprend les fonds en caisse et les dépôts à vue
3
Les équivalents de trésorerie sont les placements à court terme, très liquides qui sont facilement convertibles en
un montant connu de trésorerie et qui sont soumis à un risque négligeable de changement de valeur.
1
Tableau 1: Structure du tableau des flux de trésorerie relatif au nouveau référentiel comptable
OHADA
décaissables
(
formule de calcul
Excédent Brut d’Exploitation
2
+ Revenus financiers
+ Gains de change
+ Transferts de charges financières
+ Produits HAO
+ Transferts de charges HAO
- Charges HAO
- Frais financiers
- Pertes de change
- Participation
Impôts sur les résultats
Analyse
Capacité d’autofinancement d’exploitation
Elle représente l’ensemble des ressources de financement internes dégagées par l’activité
d’exploitation de l’entité. Elle constitue un flux résiduel de trésorerie effective ou potentielle généré
par les opérations d’exploitation.
Capacité d’autofinancement globale (CAFG)
La CAFG calculée est la capacité globale, compte tenu non seulement du circuit d’exploitation mais
aussi des opérations financières et hors activités ordinaires (H.A.O.), et après impôts sur les bénéfices.
Elle représente la trésorerie potentielle globale, disponible sur une certaine période, dont l’entité peut
disposer pour financer l’investissement. Le niveau de la CAFG est l’expression de l’aptitude de
l’entité:
- à renouveler ses investissements (maintien de son capital technique);
- à réaliser, au-delà, des investissements de croissance.
La CAFG est donc le principal indicateur du potentiel de financement de la croissance de l’entité.
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encaissements et des décaissements liés aux produits encaissables et aux charges décaissables de
l’exercice, il faut utiliser les relations suivantes:
Encaissements au cours de l’exercice N = Produits (N) + Créances (N-1) – Créances (N)
Variation des créances
Décaissements au cours de l’exercice N = Achats (N) + Dettes (N-1) – Dettes (N)
Variation des dettes
Par ailleurs, dans le compte de résultat, figure dans les charges le montant des achats
consommés qui tient compte de la variation des stocks. Or, ce sont les achats de marchandises et de
matières premières qui génèrent des dettes vis-à-vis des fournisseurs.
Pour reconstituer le montant des marchandises et des matières premières achetées, il faut
éliminer la variation des stocks.
Achats de l’exercice = Achats consommés – Variation des stocks
Capacité d’autofinancement Globale (CAFG)
- Variation de l’actif circulant HAO (exercice N-N-1)1
- Variation des stocks et en-cours (exercice N-N-1)a
- Variation des créances et emplois assimilés et des intérêts courus des
immobilisations financiers (exercice N-N-1)a et1
+ Variation du passif circulant et des intérêts des emprunts et dettes
financières courus (exercice N-N-1)b et1
Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles
(a) Si les stocks ou les créances augmentent, la variation est négative. Elle est positive dans le cas
contraire.
(b) Si les dettes augmentent, la variation est positive. Elle est négative dans le cas contraire.
(1) A l’exclusion par exemple:
- des variations liées aux dettes et créances sur cession et acquisition ou production
d’immobilisations. Ces variations sont prises en compte pour déterminer les
décaissements liés aux acquisitions d’immobilisations (en cas d’acquisition à crédit) et les
encaissements liés aux cessions d’immobilisations (en cas de cession à crédit);
- des variations liées aux dettes et créances rattachées aux opérations de financement
(variation de créances liée aux subventions d’investissement par exemple);
- de la variation des écarts de conversion d’exploitation;
- de la variation des apporteurs sur le capital;
- de la variation des apporteurs restant dû sur capital appelé;
- de la variation du versement restant à effectuer sur titres de placement non libérés;
- et d’une manière générale, toutes les dettes et créances relatives à la variation du besoin de
financement lié aux activités opérationnelles qui sont rattachables à un compte de charge
ou de produit retenu pour le calcul de la capacité d’autofinancement globale.
On constate que le retraitement fait intervenir les variations des stocks, des créances et des
dettes liées aux activités opérationnelles (créances et dettes exclusivement liées à des produits
encaissables et charges décaissables retenus pour le calcul de la CAFG), c’est-à-dire les
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composantes de la variation du besoin de financement lié aux activités opérationnelles. On peut donc
déduire que:
Capacité d’Autofinancement Globale (CAFG)
- Variation du besoin de financement lié aux activités opérationnelles (2)
= Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles
(2) une augmentation du besoin de financement lié aux activités opérationnelles traduit une
variation négative de la trésorerie. Dans le cas inverse, une partie de la trésorerie qui avait été
investie dans le besoin de financement lié aux activités opérationnelles est récupérée, la
variation est positive.
1. Interprétation
Le montant des flux issus des activités opérationnelles permet de mesurer la capacité de
l’entreprise à investir. Ce montant peut être rapporté au chiffre d’affaires. Plus ce taux est élevé,
plus l’entité dispose de marges disponibles pour investir.
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Interprétation : le montant des flux de trésorerie des activités d’investissement indique le besoin net
de l’entité en matière de financement. Il peut être rapporté au chiffre d’affaires pour mesurer le taux
d’investissement net.
Une entité dont les investissements sont élevés et les cessions faibles ou nulles est dans
une stratégie de croissance.
Une entité dont les investissements sont élevés, mais qui a cédé des immobilisations est
plutôt dans une stratégie de croissance et de reconfiguration de son outil de travail.
Une entité qui investit peu et cède des immobilisations est dans une stratégie de
recentrage.
A. Flux de trésorerie provenant des activités de financement
Les flux des activités de financement sont ceux provenant des activités qui résultent des
changements dans l’importance et la composition des capitaux propres et des emprunts de l’entité.
Sont considérés comme flux provenant des activités de financement, tous les décaissements et les
encaissements résultant des changements dans le montant et la composition des capitaux propres et des
emprunts de l’entité.
Remarque : si l’acquisition d’immobilisation liée à un contrat de location d’acquisition constitue une
transaction sans effet de trésorerie, il est important de noter que le remboursement de la dette relative à
ce contrat doit figurer dans les flux provenant des activités de financement. En effet, dans les
décaissements relatifs aux loyers de location acquisition. Seule la quote-part du loyer lié aux intérêts
(compte 672 Intérêts dans loyers de location acquisition) est maintenue dans les flux provenant des
activités d’exploitation. La part du décaissement relative au remboursement de la dette (compte 17
dettes de location acquisition) a été exclue des flux provenant des activités opérationnelles et
considérée comme un flux provenant des activités de financement.
En revanche, les variations de capitaux propres ou d’emprunts qui n’ont pas générées un flux de
trésorerie ne figure pas dans le tableau des flux.
En résumé, les flux de trésorerie provenant des activités de financement peuvent être synthétisés de la
façon suivante:
Augmentation de capital par apport nouveaux
+ Subventions d’investissement reçues
- Prélèvement sur le capital
- Distribution de dividendes
= Flux de trésorerie provenant des capitaux propres (1)
+ Emprunts
+ Autres dettes financières
- Remboursements des emprunts et autres dettes financières
= Trésorerie provenant des capitaux étrangers (2)
= Flux de trésorerie provenant des activités de financement (3) = (1) + (2)
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Interprétation : le montant de flux de trésorerie des activités de financement explique la manière dont
l’entité se finance, soit sous la forme de fonds propres, soit sous la forme de dettes financières.
L’analyse des flux de trésorerie liés au financement révèle la stratégie de financement choisie par
l’entité.
FIN DU CHAPITRE 4
4
A l’exclusion des variations des créances et dettes liées aux activités d’investissement (variation des créances
sur cession d’immobilisation et des dettes sur acquisition d’immobilisation) et de financement (par exemple
variation des créances subventions d’investissements reçues)