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Revue Organisation et Territoires n°5, Octobre 2020 ISSN :2508-9188

La place de l’attractivité territoriale dans la relation entre


l’investissement direct étranger et la croissance économique
au Maroc : Une étude économétrique

Tariq RACHID1
tariqrayane@gmail.com

Hicham JEKKI2
jekkihicham@gmail.com

Résumé

L’objet de ce travail est d’évaluer les effets économiques de l’IDE sur la croissance
économique d’un pays en voie de développement tel que le Maroc en relation avec le concept de
l’attractivité du territoire. L’importance de l’IDE trouve sa justification dans sa capacité de générer
des externalités positives (“ effets de Spillover”), exercées sur l’ensemble des variables
économiques (le capital humain, l’investissement domestique, les exportations, les différents
secteurs d’activité et le tissu industriel) et par conséquent sur la croissance économique du pays.
Ainsi, la question fondamentale est de vérifier si le territoire marocain est suffisamment attractif
pour générer ces effets économiques positifs théoriquement attendus et politiquement prétendus.

Les tests de causalité ont suggéré l’absence d’une relation à court terme entre la croissance
économique (Cr) et l’IDE, tandis que le test de cointégration et le mécanisme à correction d’erreur
ont permis de vérifier l’existence éventuelle d’une relation à long terme ou d’équilibre entre lesdites
variables

L’analyse empirique des effets selon les différentes échelles d’analyse de la période d’étude,
a permis de constater que les : effets économiques de l’IDE sur la croissance économique sont
conditionnés et différentiés. On enregistre un effet positif avec un effet d’éviction en présence de
l’investissement domestique et un effet de complémentarité en présence de la variable des
exportations.

Mots clés : IDE, attractivité du territoire, effets économiques, Tests de causalité, Test de
cointégration, croissance économique, Maroc.

1
Professeur à la FSJES SETTAT et membre du Laboratoire de Recherche en Economie Théorique et
Appliquée
(LARETA).
2
Professeur à la FSJES SETTAT et Directeur du Laboratoire de Recherche en Economie Théorique et
Appliquée
(LARETA).

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1. Introduction générale :

Il y a lieu de se demander ici quelle est l’utilité, aujourd’hui, d’une réflexion sur l’IDE au
Maroc. De nombreux travaux, de multiples débats ont alimenté une littérature plus abondante sur le
thème. Ce travail s’efforce de contribuer autant que faire se peut à ce débat qui n’est pas encore
tranché, qui ne le sera jamais d’ailleurs, et qui est toujours d’actualité en l’absence pour l’heure
d’un consensus à propos. Trois raisons majeures semblent déterminantes à ce niveau :

 Un contexte mondial nouveau


 Une évolution conjointe des deux variables au Maroc
 L’avènement des nouvelles théories de la croissance

Pour ce qui est du nouveau contexte mondial, il est caractérisé par une mondialisation ayant des
impacts sur les entreprises. Lesquelles s’internationalisent aussi bien pour produire et vendre à
l’étranger que pour s’approvisionner ou faire de la recherche dans un environnement approprié.

Selon le FMI, « L’IDE est effectué dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise
exerçant ses activités sur le territoire d’une économie autre que celle de l’investisseur, le but de ce
dernier étant d’avoir un pouvoir effectif de décision dans la gestion de l’entreprise ».

Selon le rapport de la CNUCED 3 sur « l’investissement dans le monde », 2015, on compte


aujourd’hui quelques 82 000 FMN, avec 810 000 filiales étrangères. Ces FMN sont plus grandes,
plus riches que certaines nations, avec un chiffre d’affaires annuel plus important que le PIB de
certains pays.

A titre d’exemple, le GDF Suez (Groupe industriel français dans le secteur énergétique hors pétrole)
qui était au départ un simple fournisseur de services aux collectivités locales en France est devenu
le 1er groupe mondial de production d’énergie avec un chiffre d’affaires de 508,1 milliards de
dollars, égalant ainsi le PIB de la Belgique.

Son impact n’épargne pas non plus la notion de territoire, lequel territoire n’est plus conçu
selon l’approche classique comme un espace géographique neutre n’affectant que le coût de
transaction, mais comme un « construit » économique, politique et socioculturel.

Le même impact est par ailleurs observé au niveau du rôle de l’Etat en matière de mise en
place des politiques économiques où on est passé de politiques mixtes (politique budgétaire &
politique monétaire) aux politiques d’attractivité. De ce fait, l’Etat n’est plus ni Etat gendarme ni
Etat producteur ni Etat régulateur mais Etat séducteur, selon l’expression de Michalet dans son
ouvrage « La séduction des nations ». (Ed. Economica, janvier 1999).

Bref, les FMN se désirent et les pays rivalisent dans le dessein de les séduire.

3
Rapport de la CNUCED (2007) sur l’investissement dans le monde.

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2. Contexte général, problématique et revue de la littérature :

2.1 Contexte général :

A l’instar de plusieurs pays en voie de développement et depuis les années 80, le Maroc a
fait des politiques d’attractivité l’une de ses préoccupations majeures et ce, par la mise en place de
plusieurs mesures qui visent la promotion de l’IDE.

Les séries de réformes que le Royaume a engagé depuis les années quatre-vingt, ont
nettement amélioré les performances globales du territoire marocain. Les principaux indicateurs se
sont nettement améliorés. Le taux de croissance annuel moyen pour la période 2001-2009 a été de
5,1% contre 3,4% de la précédente décennie. De même, l’économie marocaine a fait preuve d’une
grande résilience face à la crise économique internationale. Le pays a enregistré un taux de
croissance annuel de 5%. Afin d’atténuer la dépendance du taux de croissance global au secteur
agricole et aux conditions climatiques, des politiques multisectorielles ont été mises en place en
accordant une priorité à quelques secteurs jugés à haute valeur ajoutée et à fort potentiel de création
d’emploi (secteur des services).
En outre, le pays a signé de nombreux accords de libre-échange, lui permettant de devenir
une plate-forme de production, d’investissement et d’échanges ouverts sur les espaces européens,
arabo-méditerranéen, nord-atlantique et africain. La taille du marché offert aux investisseurs est
d’un milliard de consommateurs (marché américain, européen, turc, émirati, égyptien, jordanien et
tunisien).
Depuis 1993, notamment avec l’abrogation de Lois sur la marocanisation, les investisseurs
étrangers jouissent des mêmes droits que les investisseurs marocains et ce, conformément aux
principes du traitement international et de la nation la plus favorisée (NPF) qui préconise l’égalité
entre les deux types d’investisseurs. De nombreux secteurs sont désormais soumis à la libre
concurrence et les investisseurs étrangers ont la pleine liberté de rapatrier leurs bénéfices,
dividendes et capitaux.
En janvier 1996, une loi-cadre portant sur une charte d’investissement est entrée en vigueur.
Elle a pour principal objectif d’améliorer et assainir l’environnement macro-économique.
Ce dernier doit être favorable en avantageant, simplifiant et allégeant les procédures
administratives relatives à l’investissement tant national qu’étranger.
Le pays a fait du secteur privé un partenaire est un acteur principal dans la dynamisation du
système productif national. De nombreux plans et stratégies sectoriels ont été mis en place afin
d’améliorer sa productivité et sa compétitivité. L’objectif de ces plans consiste à exploiter à fond les
avantages compétitifs et répondre à la demande nationale et aux exigences de la demande étrangère.
Parmi ces plans, il y a lieu de citer, quoique sommairement :
– Au niveau du secteur industriel , « un plan d’Émergence » qui a été mis en place en 2005 ,
qui a identifié de nouveau créneaux et secteurs jugés prioritaires et desquels le pays dispose
d’avantages comparatifs importants : il s’agit notamment des secteurs de l’électronique de pointe,

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des équipements automobiles, des équipements aéronautiques, du textile, des produits agricoles, des
produits de la mer et de l’artisanat en sus des secteurs de la biotechnologie, la nanotechnologie et
microélectronique ajoutés récemment,
– Au niveau du secteur de la communication, le programme « Maroc Numérique 2013»,
initié fin 2009 et qui vise le développement de l’économie numérique, l’amélioration de l’accès au
haut débit et l’informatisation des PME, programme qui bénéficiera d’un montant d’investissement
à hauteur de 636 millions de dollars, en plus de la stratégie nommée « contrat progrès 2006-2012 »
qui a de même été mise en place pour développer le secteur des nouvelles technologies de
l’information et de la communication , stratégie qui ambitionne le doublement du chiffre d’affaires
dudit secteur, les deux stratégies conçus pour l’intégration du pays dans une nouvelle ère
d’économie d’information et de savoir,
– Au niveau du secteur du tourisme, deux nouvelles visions, « la Vision 2010 » et« la Vision
2020 », qui se sont attachées à augmenter le nombre de visiteurs et à favoriser l’élargissement du
processus de développement touristique par création de nouvelles zones géographique et de
nouveaux types d’activités touristiques dont le tourisme rural, le tourisme familial, le tourisme
écologique, etc.
– Au niveau du secteur agricole, le « Plan Maroc vert » qui a été mis en place en avril 2008
pour le développement des performances globales et qui s’attache à favoriser le développement
social des agriculteurs avec la mise en place de projets de reconversion, de diversification et
d’intensification.
– Au niveau du secteur artisanal, la « Vision 2015 » qui s’avise de restructurer et développer
le tissu des producteurs de référence,
– Au niveau du secteur commercial, le plan « Rawaj 2020 » qui vise à restructurer le
commerce intérieur dans le cadre d’une action globale : marchés de gros, grandes surfaces et
marchés de proximité,
– Au niveau du secteur de la pêche, « le plan Halieutis», 2009, qui vient compléter le plan «
Maroc Vert » et qui vise le développement du secteur de la pêche et l’exploitation optimale des
ressources halieutiques pour une amélioration de sa compétitivité à l’échelle internationale,
– Au niveau du secteur de l’énergie, le « Projet marocain de l’énergie solaire », qui a pour
objectif la mise en place en 2020 d’une capacité de production électrique solaire de 2 000 MW sur
cinq sites tout en envisageant l’atteinte de deux objectifs principaux, un objectif économique par
contribution à l’atténuation de dépendance énergétique et un autre écologique par contribution à la
diminution des émissions gaz à effet de serre,
– Au niveau du secteur logistique, une stratégie d’optimisation de marchandises qui a connu
le jour en 2010 tout en optant pour le développement du secteur et ce, par le biais de la formation et
des mesures incitatives.
De plus, on enregistre que le cadre institutionnel de traitement d’investissement en général
s’est beaucoup amélioré. Deux institutions ont la charge d’accueillir, orienter et statuer sur
d’éventuels problèmes et blocages afférents aux projets d’investissement : une direction
d’investissement relevant du ministère de la finance et de l’économie et une commission des

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investissements sous la présidence effective du premier ministre. Depuis 2002, le pays a institué les
Centres Régionaux d’Investissement (CRI), une sorte de guichets uniques au niveau des 16 régions
du pays. En Février 2009, le pays a créé l’Agence Marocaine de Développement des Investissement
(AMDI), un organe chargé du développement et de la promotion des investissements au Maroc.
L’organe est chargé de la promotion des investissements par le biais de l’organisation de
compagnes de communication, de conférences. L’agence en question contribue aux travaux de la
commission nationale de l’environnement des affaires.
En raison de sa proximité géographique et culturelle avec l’Europe, de sa stabilité politique,
de la disponibilité de ses ressources humaines ainsi que de l’importance de ses ressources
naturelles, le potentiel d’attractivité du Maroc est on ne peut plus considérable mais pas au point de
garantir et pérenniser des flux massifs de nouveaux IDE.
En 2005, avec un flux brut de 2,9 milliards de dollars, le pays s'est classé premier pays hôte
d 'IDE au Maghreb et quatrième en Afrique, 18% de la FBCF, 5% du PIB.

Graphique 1 : Evolution conjointe de l’IDE et la croissance


3,000

2,500

2,000

1,500

1,000

500

-500
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

CR IDE

L’évolution conjointe des deux variables suggère l’existence d’une corrélation positive, mais
sans pour autant signifier un rapport de causalité en l’absence d’un cadre de référence approprié.
De ce fait, lesdits concepts ont évolué indépendamment l’un de l’autre, le premier dans le cadre des
théories de la croissance et le second dans le cadre des théories de l’IDE, deux théories somme toute
qui feront l’objet du graphique 2.

2.2 Revue de la littérature:

Par référence aux travaux théoriques et empiriques, il est possible de distinguer trois types de
facteurs explicatifs de la croissance économique:

• Les facteurs dits de stock, objet d’accumulation : il s’agit essentiellement


- du capital physique, du travail (Sach, Mellinger (1998))

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- du capital humain 4(Romer (1986),Guellec, 1995),Lucas (1988),Rebelo (1991),),
- du capital public (Barro ((1997)) )
- et du progrès technique (Romer (1986),Guellec, 1995), Lucas (1988),Rebelo
(1991),),).
• Les facteurs catalyseurs : ouverture internationale
- IDE (Bosworth(1999), Soto(2000)),
- Echange commercial (Michalet (1977), Warner (1995)),
- Système financier (Robini et Sala-i-Martin (1992)),

 Les facteurs d’environnement

- Environnement macro-économiques (Fisher (1999)),


- Politiques publiques et qualité des institutions (Alesina (1994), Perroti(1994),
- Environnement sociopolitique (Leevine(1997), Abramovitz(1998)).
On retrouve les mêmes facteurs dans le cadre des théories de l’IDE, abstraction faite des
avantages compétitifs de la firme. La décision d’implantation d’une firme internationale est
déterminée selon les avantages comparatifs du territoire et l’évaluation :

- du climat d’investissement

- des risques-pays

- et du traitement de l’IDE

4
Le capital humain désigne le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus. Ce
sont non seulement les qualifications, mais aussi (et dans le cas de pays en voie de développement et surtout) l’état de
santé, la nutrition et l’hygiène. Le capital humain est un facteur de croissance. Il n’y a là rien de nouveau et les théories
antérieures (classiques et traditionnelles) le soulignaient déjà.

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Graphique 2: Les déterminants de la croissance et de l’IDE

Du schéma (Graphique 2) précédent, on s’aperçoit que les déterminants de la


croissance sont en grande partie les déterminants de l’IDE. Ils interagissent conjointement et
génèrent par voie de conséquence des effets directs et des effets indirects sur la croissance par le
biais des retombées. Dans ce qui suit, nous essayerons d’élucider ces interactions.

A titre d’exemple, la stabilité économique (ie environnement macroéconomique sain)


est à la fois un déterminant de l’IDE et un déterminant de la croissance (effet direct). Parallèlement,
un effet indirect est généré par la création de la valeur ajoutée des FMN implantées, ce qui engendre
une croissance du revenu domestique, une amélioration des recettes fiscales nettes et par conséquent
l’amélioration de la productivité et de la croissance.

De multiples exemples révèlent que l’on peut agréger ces interactions en cinq
principaux effets :

 Effets sur la productivité, (Wang, (1990), Haddad et Harrison(1993), Lucas,(1990),


Benhabib et Spiegel, (1994), Coe et al. (1997).)
• Effets sur l’investissement domestique, (Balasurbramanyam et al (1996), Borestzein(1998))

• Effets sur le capital humain (Noorbakhsh et al 2001, Aitken, Harisson, Lipsey (1996))
• Effets sur les exportations, (Borestzein (1998), Bosworth et Collins(1999))

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• et effets sur le tissu industriel. (Caves(1974), Blomström(1983))

2. 3 Problématique :
La prise en compte de ces effets dans un même modèle requerrait une réflexion profonde sur
la façon dont ils s’articulent dans la fonction de production. Or, cette prise en compte n’est devenue
possible qu’au lendemain de l’avènement, des nouvelles théories de la croissance, théories dont
l’apport majeur a consisté en l’endogénisation du progrès technique, lequel dépend des décisions et
politiques des agents économiques.

Par ailleurs, ces effets ne peuvent être étudiés indissociablement de l’attractivité du


territoire. En fait pour qu’effets il y ait, l’attractivité devrait être suffisante. D’où l’importance de
l’évaluation simultanée des deux systèmes : système productif et système attractif.

Ajoutons que, depuis les années quatre-vingt, on assiste à un changement d’attitude des
PVD envers l’IDE, changement qui trouve sa justification dans les effets positifs attendus, d’où
l’importance de l’évaluation de ces derniers.

Pour le cas du Maroc, signalons en outre, que ces effets n’ont pas encore fait objet d’une
étude à long terme, en intégrant les mêmes variables et en relation avec le concept d’attractivité.

C’est à partir de ces quatre constats qu’est née notre problématique.

" Le territoire marocain est-il suffisamment attractif pour générer les effets5 positifs
attendus ? "
3. Analyse économétrique :
Sur le plan économétrique, fondé sur l’approche hypothético-déductive imposée par l’outil
économétrique.
Nous avons jugé utile d’antéposer l’évaluation des effets par l’examen de la relation a-
théorique des propriétés statistiques des deux variables IDE et croissance. Cet examen est effectué
en faisant recours aux tests de causalité, au modèle de cointégration par le mécanisme à correction
d’erreurs. Ce préalable est d’utilité extrêmement importante pour les essais ultérieurs de
modélisation.

5
La notion " d’effets " ne doit être ni perçue ni conçue comme étant un choc externe, soudain,
aléatoire et conjoncturel. Il ne s’agit pas de passage d’un stade initial à un autre final. Ce n’est pas non plus
une trace, éphémère, laissée par un choc. Car “l’effet” transforme les composantes et change les
caractéristiques du système antérieur. Le terme de " effets " est ici utilisé à la place de celui de "relation IDE-
croissance " afin de souligner la nécessité de définir la nature des liens et les mécanismes sous-jacents à la
relation. Il s’inscrit dans le cadre d’une approche explicative de la complexité des relations causales et du
sens des causalités susceptibles d’exister entre les flux de l’IDE et le rythme de la croissance. Le terme effets
est utilisé ici au pluriel pour englober quatre types d’effets majeurs : effet-échelle, effet-temps et un effet-
sens et effets-variables.

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En fait, la relation IDE-croissance peut revêtir des caractéristiques différentes selon les échelles
d’analyse (Pays, secteur et industrie). Au niveau global, régressé par la MMCO et MMCG, nous
avons introduit les quatre variables objet de notre étude (Capital humain (KH), volume des
exportations (EXPORT), investissement domestique (ID) et l’IDE).

3.1 Étude de la relation athéorique entre IDE-Croissance :

L’objectif de cette section est d’étudier les propriétés statistiques des deux variables d’étude IDE et
croissance économique (Relation athéorique qui constituera une base lors de l’intégration des autres
variables jugées explicatives et suggérées par les théories) en faisant recours à trois types
d’estimations : les tests de causalité (Granger et Sims) et le test de cointégration avec le mécanisme
de correction d’erreur.

3.1.2 Le test de causalité :

3.1.2.1 Présentation de la méthode :

Le temps ne peut faire marche arrière. Ceci veut dire que si un évènement A se produit avant
un évènement B, alors il est possible que A soit la cause de B. Toutefois, il est impossible que B ait
causé A. Autrement dit, les évènements passés peuvent être la cause de ceux d’aujourd’hui. Les
évènements futurs ne le peuvent pas "6. Telle est l’idée en général du test de causalité de Granger
que nous adoptons dans cette étude.

« . . . L’affirmation " yi " n’est que l’abréviation de celle, plus précise mais plus longue " yi contient
des informations utiles pour prédire yj (dans le sens linéaire des moindres Carrés) en plus du passé
historique des autres variables du système ". Pour des raisons de simplification, nous disons
simplement que yi cause yj7 ».

3.1.2.2 Le test de Granger :


L’objectif du test de causalité de Granger 8 est de répondre à la question suivante : est-ce la
croissance qui « cause » l’IDE (Cr → IDE), ou est-ce l’IDE qui « cause » la croissance économique
(IDE→Cr) ? Le test de Granger suppose que l’information permettant la prévision de nos variables
d’étude Cr et IDE est contenue uniquement dans les séries chronologiques des dites variables. Le
test implique les deux estimations suivantes :

(1)

6
Gary Koop, Analysis of Economic Data, John Wiley & Sons, New York, 2000, p.175.
7
Francis X, Diebold, Elements of Forecasting, South Western Publishing, 2ème éd, 2001, p.254.
8
Bien que connu sous le nom de test de causalité de Granger, il serait plus approprié de parler de test de causalité de Wiener-
Granger, car il fut d’abord suggéré par Wiener.

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(2)

Par hypothèse les termes d’erreurs μ1t et μ2t sont supposés non corrélés. L’équation (1) pose
que les le taux de croissance du PIB par habitant observé à l’instant (t) est relié à ses valeurs passées
et à celles de l’IDE. L’équation (2) pose que l’IDE observé à l’instant (t) est relié à ses valeurs
antérieures et à celle de Cr. Il convient donc de distinguer quatre cas de figure :
Puisque le futur ne peut prévoir le passé, si la variable IDE(Granger) 9 est la cause de la variable Cr,
alors des variations de l’IDE devraient précéder celles de Cr. En conséquence, dans une régression
de Cr sur d’autres variables (y compris son propre passé), on inclut les valeurs passées ou décalées
de l’IDE et s’il y a amélioration significative de la prévision de la croissance, on peut dire que l’IDE
est la cause de Cr. Un raisonnement identique s’applique si la croissance cause l’IDE.10

La formulation des hypothèses du test :


1. Une causalité unidirectionnelle de l’IDE vers la croissance (Cr) est confirmée si
l’ensemble des coefficients estimés sur IDE décalé de l’équation (1) sont

statistiquement différents de zéro (C’est-à-dire,  i  0 ) et si la série des

coefficients estimés du Cr décalé, dans l’équation (2), n’est pas statistiquement

différente de zéro (c’est-à-dire,  j  0 ) .Dans ce cas l’IDE cause la croissance et

on écrit(IDE Cr) ;
2. Inversement, il existe une relation unidirectionnelle de Cr vers l’IDE, si l’ensemble
des coefficients estimés sur IDE décalé de l’équation (1) ne sont statistiquement
différents de zéro (C’est-à-dire,   i  0) et si la série des coefficients estimés du

Cr décalé, dans (3.2), est statistiquement différente de zéro (c’est-à-dire,  j  0 ).

Dans ce cas l’IDE cause la croissance et on écrit(CrIDE) ;

9
Quelques remarques importantes :
1. La stationnarité : voire en annexe le tableau de stationnarité des variables
2. Le nombre de retard optimal : nombre de retard est calculé selon la méthode de calcul des deux critères : Akaike et Schwar tz.
3.Le test de causalité dépend des valeurs décalées, c’est-à-dire du nombre de retard intégré k.
10
L’une des limites les plus importantes du test de causalité de Granger est qu’elle dépend du nombre de retard intégré. Ce test examine l’éventualité
d’une relation causale à court terme. Pour tester la relation à long terme, nous nous faisons recours à un autre type de test, celui du test de
cointégration entre les deux variables : croissance et l’IDE.

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3. Rétroaction ou causalité bilatérale sont évoquées lorsque les ensembles de coefficients
de Cr et l’IDE sont statistiquement significativement différents de zéro dans les deux

équations (1) et (2) (c’est-à-dire :   i  0 ,   j  0 ),   i  0 ,   j  0 ). La

croissance cause IDE et l’IDE cause la croissance. On écrit : (CrIDE) et (IDE


Cr) .
4. Finalement l’indépendance est suggérée que les séries de coefficients de Cr et l’IDE

ne sont pas statistiquement différent de zéro. C’est-à-dire :  i  0 ,  j  0 ,

11
 i  0 et  j  0 ).

 IDEt→Crt
– H0 : L’IDE ne cause pas la croissance
– H1 : L’IDE cause la croissance
 Le modèle non contraint :
Crt= 38, 527 − 0, 416Crt−1 − 0, 0018IDEt−1 + e1t
R2 = 0, 17 ; n = 40 ; SCRU = 79665, 62
 Le modèle contraint :
Crt= 38, 5101 − 0, 417327Crt−1 + e1t
R2 = 0, 171 ; n = 40 ; SCRR = 79695, 7 12
(𝑆𝐶𝑅𝑅− 𝑆𝐶𝑅𝑈)/𝐶 (79695,7− 79665,62)
F*= ( ) =79665,62/(39 − 2 − 1) = 0, 0139
𝑆𝐶𝑅𝑈/(𝑛−𝑐−1)

𝛼 005
On a F* <𝐹(1:𝑛−𝑘−1) =𝐹(1:37) = 4, 08, donc on accepte H0. Il n’y a pas de causalité au sens de
Granger de l’IDE vers la croissance.
Le même résultat est confirmé par le test de Khi-deux 13 :

11
Damodar N.Gujarati, Econométrie, De Boeck Université, 2004, 4ème édition, p.691
12
On a un seul coefficient dont on cherche à tester la nullité.
13
Ces tests sont effectués en utilisant le test de Fisher classique de nullité des coefficients, équation par équation ou bien directement
par comparaison entre un modèle VAR(p) non contraint (UVAR) et le modèle VAR(p) contraint (RVAR). On calcule le ratio de
vraisemblance suivant :
2
𝑳∗ = (𝑛 − 𝑐) × (𝐿𝑛(∑ 𝑹𝑽𝑨𝑹) − 𝑳𝒏(∑ 𝑼𝑽𝑨𝑹))qui suit une loi𝝌 avec (2p) degrés de liberté avec :
- ∑ 𝑹𝑽𝑨𝑹) : matrice des variances covariances des résidus du modèle contraint
- ∑ 𝑼𝑽𝑨𝑹)) : matrice des variances covariances des résidus du modèle non contraint
- n =nombre d’observations,
- c =nombre de paramètres estimés dans chaque équation du modèle non contraint
- p =nombre de retard du modèle VAR;(A partir la représentation VAR(1)), nous procédons à la fois aux tests de Granger
et deSims. Nous estimons les deux modèles contraint et non contraint. Pour notre cas p=1.

11
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𝐿∗ = (𝑛 − 𝑐) × (ln((∑ 𝑅𝑉𝐴𝑅) − ln (∑ 𝑈𝑉𝐴𝑅)) = (40 − 1)( 19, 831 − 19.8024 ) = 0, 0268

- 𝜒2(2p) = 5, 991.
On a L*< 𝜒2(2p), donc on accepte H0, de la validité de la contrainte, l’IDE ne cause pas la
croissance, ce qui confirme le test de Granger.
 Crt→IDEt
– H0 : La croissance ne cause pas l’IDE
– H1 : La croissance cause l’IDE
 Le modèle non contraint :
IDEt= 0, 805 − 0, 673Crt−1 − 0, 808IDEt−1 + e1t
R2 = 0, 62 ; n = 40 ; SCRU = 834978
 Le modèle contraint :
IDEt= 0, 805 − 0, 808IDEt−1 + e1t
R2 = 0, 62 ; n = 40 ; SCRR = 8392703
(𝑆𝐶𝑅𝑅− 𝑆𝐶𝑅𝑈)/𝑐 (8392703 − 834978)/1)
F*= ( 𝑆𝐶𝑅𝑈/(𝑛−𝑐−1) ) =(8392703/(40 − 2 − 1)) = 0, 1901
𝛼 005
On a F* <𝐹(1:𝑛−𝑘−1) =𝐹(1:37) = 4, 08, donc on accepteH0. Il n’y a pas de causalité au sens de
Granger de la croissance vers l’IDE.
Le même résultat est confirmé par le test de Khi-deux :

𝐿∗ = (𝑛 − 𝑐) × (ln((∑ 𝑅𝑉𝐴𝑅) − ln (∑ 𝑈𝑉𝐴𝑅)) =) = 0,3640

- 𝜒2(2p) = 5, 991.
On a L*< 𝜒2(2p), donc on accepte H0, de la validité de la contrainte, l’IDE ne cause pas la
croissance, ce qui confirme le test de Granger.

3.1.2.3 Le test de Sims :


La formulation des hypothèses du test :
 Crt→ IDEt
- H0 : La croissance ne cause pas l’IDE
- H1 : La croissance cause l’IDE
 Le modèle non contraint :

- Si L*>𝝌2(2p), lu dans la table, alors on rejette l’hypothèse de validité de la contrainte.

12
Revue Organisation et Territoires n°5, Octobre 2020 ISSN :2508-9188
Crt= 38, 254 − 0, 443Crt−1−0, 0036IDEt−1−0, 006IDEt+1+ et
R2 = 0, 18 ; SCRU= 77076, 71
 Le modèle contraint :
Crt= 37, 621 − 0, 427Crt−1 − 0, 0002IDEt−1 + e1t
R2 = 0, 2818 ; n = 39 ; (.) = t de StudentSCRR = 77604
(𝑆𝐶𝑅𝑅− 𝑆𝐶𝑅𝑈)/𝑐 (77604 − 77076,71)/1)
F*= ( 𝑆𝐶𝑅𝑈/(𝑛−𝑐−1) ) =(77076,71/(39 − 2 − 1) = 0, 23985
𝛼 005
On a F* <𝐹(1:𝑛−𝑘−1) =𝐹(1:35) = 4, 04, donc on accepte H0. L’IDEt+1 n’explique pas la croissance. Il
y a donc absence de causalité au sens de Sims de la croissance vers l’IDE

– H0 : L’IDE ne cause pas la croissance


– H1 : L’IDE cause la croissance

 Le modèle non contraint :


IDEt= 81, 186 − 0, 836Crt−1 − 0, 798IDEt−1 − 0, 8369Crt+1 + e1t
R2 = 0, 63 ; n= 39 ; SCRU= 79965
 Le modèle contraint :
IDEt= 65, 4 + 0, 5439Crt−1 − 0, 797IDEt−1 + e1t
R2 = 0, 1818 ; n= 39; SCRR= 80604
(𝑆𝐶𝑅𝑅− 𝑆𝐶𝑅𝑈)/𝑐 (80604 − 79965)/1)
F*= ( 𝑆𝐶𝑅𝑈/(𝑛−𝑐−1) ) =(79965/(39 − 2 − 1) = 0, 2572
𝛼 005
On a F* <𝐹(1:𝑛−𝑘−1) =𝐹(1:35) = 4, 04, donc on accepte H0. Crt+1 n’explique pas la croissance. Il y a
donc absence de causalité au sens de Sims de l’IDE vers la croissance.

Les deux tests de causalité (Granger et Sims) confirment l’absence d’une relation de causalité
bilatérale entre les deux variables d’étude. Or, les tests de causalité sont des tests de court terme et
dépendent principalement du nombre de retards pris en considération lors de l’estimation. Afin de
compléter l’examen des propriétés statistiques de nos variables d’étude, on devrait examiner leurs
comportements sur le long terme ; et ce dans le cadre du test de la cointégration et du modèle à
correction d’erreur.

3.1.3. Le test de cointégration et le mécanisme à correction d’erreur :

D’un point de vue économique, deux variables sont cointégrées si elles présentent entre elles une
relation à long terme (ou d’équilibre). La théorie économique est souvent exprimée en termes

13
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d’équilibre . Comme le note Granger, «un test de cointégration peut être considéré comme un pré-
14

test pour écarter des situations de fausse régression» 15.

L’objectif de notre test est d’examiner l’éventualité de l’existence d’une relation à long terme (ou
d’équilibre) entre la croissance économique (Cr) et l’IDE.
Il existe plusieurs méthodes de tests de régression16. Nous optons pour le test DF ou DFA de racine
unitaire sur les résidus estimés à partir de la régression de cointégration.

3.1.3.1 Test de cointégration : Cr et IDE

L’algorithme de la méthode de Engel et Granger en deux étapes se présente ainsi :

- L’étape 1 : Tester l’ordre d’intégration des variables :


La croissance et l’IDE sont intégrées de même ordre I(1).(Voir annexe , le tableau de test de
stationnarité et d’ordre d’intégration).

IDEt→ est intégré d’ordre 1 : I(1) et Crt→est intégré d’ordre 1 : I(1)

- L’étape 2 : Estimation de la relation à long terme :


Puisque la condition nécessaire est vérifiée, on estime par les MCO la relation de l’équilibre entre
les deux variables.
Soit : 𝐶𝑟𝑡 = 𝛽0 + 𝛽1 𝐼𝐷𝐸𝑡 + 𝜇𝑡 (3)

𝐶𝑟𝑡 = 1018, 293348 + 0, 270897𝐼𝐷𝐸𝑡 + 𝑢̂𝑡 :

(32.922) (9.9748)

R2 = 0, 7132 ; n = 42; (.) = t de Student

Le résidu issu de cette régression doit être stationnaire :


𝜇𝑡 = 𝐶𝑟𝑡 − 𝛽0 − 𝛽1 𝐼𝐷𝐸𝑡 soit

𝑢̂𝑡 = 𝐶𝑟𝑡 − 1018, 293348 − 0, 270897𝐼𝐷𝐸𝑡

3.1.3.2 Estimation du modèle à correction d’erreur :

3.1.3.2.1 L’examen de la stationnarité du résidu

Puisque les deux variables l’IDE et Cr sont individuellement non stationnaires car elles sont
intégrées de même ordre I(1) (voir stationnarité des séries dans l’annexe des résultats).

- Selon ADF Test Statistic : −2.344294 est inférieur à −1.9495 donc la série de l’erreur est
stationnaire pour une valeur critique de 5%.

14
Par exemple la théorie quantitative de la monnaie de Fisher ou celle de la parité des pouvoirs d’achat (PPA), l’équilibre de la
balance de paiement.
15
Damodar N.Gujarati, Econométrie, De Boeck Université, 2004, 4ème édition, p.812
16
La méthode de régression de la cointégration de Durbin-Watson (RCDW)

14
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- De même Selon Phillips-Perron Test : −5.616960 est inférieur à −2.6196 donc la série est
stationnaire pour une valeur critique de 1%.
D’où, la régression (3) ci-dessus est une régression de cointégration et elle n’est pas fausse.

En résumé, notre conclusion, basée sur les tests d’Engel-Granger ou le test d’Engel-Granger
augmenté (EGA)17, est que les deux variables croissance économique (Cr) et l’investissement direct
étranger (IDE) sont cointégrés. Il semble exister une relation stable à long terme entre ces variables
: elles ne s’éloigneront pas l’une de l’autre aléatoirement. Elles évoluent conjointement dans un
sentier d’équilibre.

3.1.3.2.2 Estimation de la relation à court terme, le mécanisme de correction d’erreurs :


On procède à l’estimation de la relation à court terme par la méthode des moindres carrées :

∆𝐶𝑟𝑡 = 𝛼0 + 𝛼1 Δ𝐼𝐷𝐸𝑡 + 𝛼2 𝜇𝑡−1 + 𝑒𝑡

∆𝐶𝑟𝑡 = 26, 4136 + 0, 01178Δ𝐼𝐷𝐸𝑡 − 0, 046445𝜇𝑡−1 (4)


(0.316) (−4.362)_

Le coefficient 𝛼2 du résidu décalé est négatif significativement au seuil de 5%.


Cr et IDE étaient intégrés, c’est-à-dire qu’il y a une relation de long terme, ou d’équilibre, entre les
deux. Bien sûr, un déséquilibre de court terme peut survenir. En conséquence, il faut interpréter le
terme de l’équation (4) comme « l’erreur de déséquilibre ». On peut donc utiliser ce terme d’erreur
pour relier le déséquilibre de court terme de la croissance à son sentier de long terme.

Le mécanisme de correction d’erreur (MCE), d’abord utilisé par Sargan18 puis diffusé par Engele et
Granger, est conçu comme un mécanisme d’ajustement du déséquilibre. Un théorème de
représentation de Granger, énonce que si deux variables sont cointégrées, la relation peut
s’exprimer comme un (MCE). Pour notre cas IDE-Croissace, soit le modèle suivant :

∆𝐶𝑟𝑡 = 𝛼0 + 𝛼1 Δ𝐼𝐷𝐸𝑡 + 𝛼2 𝜇𝑡−1 + 𝑒𝑡 (5)

𝜶𝟐 <0 Où ∆est l’opérateur de la différence première, et un terme aléatoire et μt−1 = Crt−1− 𝜷𝟎 −


𝜷𝟏 IDEt−1, c’est-à-dire est la valeur retardée d’une période de l’erreur tirée de la régression de
cointégration.

Pour notre cas :


∆𝐶𝑟𝑡 = 26, 4136 + 0, 01178Δ𝐼𝐷𝐸𝑡 − 0, 046445𝜇𝑡−1 (6)
(0.316) (−4.362)_

n= 42 ; R2 = 0, 7132 ; (.) =t de student

Statistiquement, le terme d’erreur d’équilibre est nul, ce qui suggère que Crt s’ajuste aux variations
de l’IDEt dans la même période. Comme l’indique 3.1.16, les variantes courtes de l’IDEt. On peut

17
Les tests EGA et RCDW sont aujourd’hui complétés par des tests plus puissants présentés par Johanson. Mais,
l’examen de la méthode de Johanson nécessite un développement de démonstrations mathématiques très compliqués.
18
J.D.Sargan, " Wages and Prices in the United Kingdom : A study in Econometric Methodology " in K.F.Wallis et D.F.
Hendry, éd., Quantitative Economics and Econometric Analysis, Basil Blackwell, Oxford, R.-U., 1984 ;

15
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interpréter 0, 01178 comme la variation de la croissance par rapport à la variation de l’IDEt à court
terme. Celle de long terme étant fournie par la relation statique d’équilibre de l’équation (3) de
valeur 0, 270897 19
Tout au long de cette section, nous avons essayé d’étudier la relation athéorique entre la croissance
économique et l’IDE. Les deux tests de Granger et de Sims, ont confirmé l’absence de causalité
bidirectionnelle entre les deux variables. Cependant, les tests de cointégration ont décelé l’existence
d’une relation d’équilibre et de long terme entre les deux variables. Ce résultat peut s’expliquer par
deux raisons :
- Premièrement, le test de causalité est un test de court terme et dépend essentiellement du nombre
de retard.
- Deuxièmement, cette relation de long terme peut être captée soit par l’enrichissement du modèle
de base et l’intégration d’autre variable, objet du modèle global à effets-directs

3.2 Effets au niveau global :

Dans ce modèle, l’objectif est d’essayer de capter la relation à long terme (Confirmé par le test de
cointégration) par l’enrichissement du modèle en introduisant trois variables supplémentaires,
chacune d’elles mesure un type d’effet spécifique : capital humain (KH : effet de seuil),
investissement domestique (ID : effets d’entrainement/ d’éviction) et exportations (EXPORT : effet
de complémentarité/substituabilité).
La forme fonctionnelle est la suivante :

Crt= a0 + a1IDEt+ a2KHt+ a3IDt+ a4EXPORTt+ et (7)

3.2.1 Effets directs :

Afin de rendre nos résultats statistiquement plus robustes, nous jugeons très utile d’appliquer une
batterie de tests sur les variables explicatives (tests de colinéarité), sur les erreurs (Normalité de
l’erreur, homoscédasticité, auto-corrélations), sur les coefficients significativité individuelle (test de
Student), partielle (Fisher), globale (R2) et sur la stabilité des coefficients (Chow, CUSUM,
CUSUMSQ). L’ensemble de ces tests seront présentés dans le tableau récapitulatif ci-après :

Les types de tests Noms des tests utilisés Résultats des tests Référence des
économétriques résultats

 Tests de la multi-colinéarité - Test de Klein Absence de


des variables explicatives - - Test de Ferrar multicolinérité
et Glauber
 Tests de la stationnarité - - Dickey Fuller Toutes les variables
augmenté sont stationnaires et
(ADF) intégrées d’ordre (1)

19
S.G. Hall montre quelques limites du test de cointégration : " alors que le concept de cointégration est clairement une
base théorique importante du modèle de correction d’erreur, il existe encore un nombre de problèmes relatifs à son
application pratique ; les valeurs critiques et la performance dans les petits échantillon de beaucoup de ces tests sont
inconnues pour une large variété de modèles ; l’inspection du corrélogramme peut toutefois être un important outil .S.G.
Hall, " An Application of the Granger and Engel Two-step Estimation Procedure to the United Kingdom Aggregate Wage Data
", Oxford Bulletin of Economics and Statistics, vol. 48, n ° 3, aout 1986, p. 238.

16
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exception

 Test de normalité des - Jarque et Bera(J − B). L’erreur suit une loi
erreurs normale.

 Tests d’hétéroscédasticité - Goldfeld-Quandt, Les erreurs sont


- Gliesjer et White homoscédastiques

 Test d’autocorrélation des - Durbin et Watson Les erreurs sont


résidus - Test de Breusch-Godfrey auto-corrélées et
corrigées.

 Test de stabilité des - Tests CUSUM et CUSUM - Les coefficients


coefficients : SQ estimés sont tous
stables.
- Test de Chow
- Le modèle est bien
- Test de spécification de spécifié.
Ramsey
 Test de significativité - Test de Student
individuelle, partielle et - Test de Fisher
globale :

Le modèle définitif adopté après estimation et tests est celui obtenu par la méthode de Cochrane-
Orcutt :(Voir Tableau 7 dans l’annexe des résultats)

Crt= 563, 3107+0, 002078IDEt+0, 465958KHt−4, 890926IDt +7, 838783EXPORTt (8)


(1,433389) (0,152430) (0,258995) ( −2,449064) (4,200011)

R2=0,9824 ; n=39 ; (.) = t de student:

En guise de conclusion, le modèle est globalement significatif, et présente des résultats


interprétables :

Les résultats de l’estimation montrent l’apparition des signes attendus théoriquement pour le capital
humain (KH), l’investissement direct étranger (IDE) avec des signes nonsignificatifs.et es
exportations (EXPORT) avec un signe positif significatif (effet de complémentarité significatif), et
l’investissement (ID) a un signe négatif significatif (effet d’éviction).

3.2.1.5 Éléments interprétations :

Les résultats de l’ajustement de l’équation (8) montrent que toutes les variables explicatives ont le
signe attendu théorique, exception faite de l’investissement domestique. Ils décèlent le rôle
prépondérant des déterminants classiques de la croissance économique (KH, EXPORT). L’IDE
semble agir positivement sur la croissance économique mais de manière statistiquement non
significative.

17
Revue Organisation et Territoires n°5, Octobre 2020 ISSN :2508-9188
– L’effet significatif d’éviction pour l’ID :

L’IDE a tendance à évincer l’investissement domestique, ce qui par conséquent limitera


fortement sa contribution à la croissance économique. En outre, les caractéristiques de l’IDE
peuvent expliquer en grande partie l’effet non significatif de l’IDE : sa volatilité, sa dépendance aux
opérations de privatisation, sa faiblesse par rapport à l’attractivité potentielle et aux pays ayant des
économies similaires, l’absence de réinvestissement des revenus générés des premiers
investissements sont les principaux facteurs explicatifs de la non significativité de l’IDE sur la
croissance économique.

– L’effet significatif de complémentarité pour les exportations :

Ce résultat peut s’expliquer par la nature de l’IDE (IDE vertical) drainé vers le pays. L’IDE
vertical est attiré par le coût des facteurs de production et les FMN qui réexportent les biens
produits vers leurs pays d’origine. Les IDE se sont développés pour profiter de l’avantage des prix
des facteurs au niveau du pays d’accueil. (Hanson,2001, Markusen et al.1996). Dans ce cas, deux
types d’investissement sont à distinguer à savoir la délocalisation des activités de production
intensives en travail peu qualifié réalisées dans les pays présentant un avantage comparatif de faible
coût de travail, et les activités de services de la société mère, R&D, publicités intensives en capital
physique et humain nécessitant une qualification dans les pays relativement dotés en travail qualifié.

Markusen et al.1996, avancent l’hypothèse selon laquelle on peut supposer que les IDE dirigés vers
les PVD sont dans leur majorité de nature verticale. (Les multinationales horizontales se réalisent en
fonction de l’arbitrage du coût de l’échange. Ce coût affecte et détermine la décision ou non de
s’implanter à l’étranger.

Si ce coût est bas, la firme préfère produire localement et servir les marchés étrangers par le biais
des exportations. Si ce coût est élevé, la firme a intérêt de se multinationaliser afin de détourner les
barrières douanières et servir la demande étrangère pour l’unité délocalisée.) La majorité des IDE
attirés par les pays en voie de développement (PVD), en l’occurrence le Maroc, sont des
investissements de nature verticale. C’est ce qui justifie que l’origine des IDE drainés vers le pays
en voie de développement sont d’origine des pays développés (l’Union européenne, les États-Unis,
etc.)

– L’effet positif non significatif du capital humain :

Le signe attendu non significatif pour le seuil de signification de 5% semble imputé en partie au
choix même de l’indicateur, même si pour le cas du Maroc, et pour d’autres pays en voie de
développement (PVD), on constate qu’il y a une inadéquation entre les besoins des structures
productives et le système d’enseignement, ce qui donne lieu à la fois à une faible productivité des
nouveaux travailleurs et des effets d’apprentissage insuffisants pour générer des gains de
productivité significatifs lors des transferts de nouvelle technologie. Cette absence de
complémentarité entre la technologie et le niveau d’éducation requis aggrave le problème de
l’assimilation et de la maîtrise des nouvelles technologies pour le cas du Maroc. Parallèlement, la
formation de la main d’œuvre révèle des lacunes du système éducatif marocain et influence par voie
de conséquence la productivité du facteur travail. Ces lacunes trouvent leurs explications en grande
partie dans l’absence d’une vision claire des choix politiques en matière de la gestion des priorités
éducationnelles et des objectifs stratégiques de développement. Les choix politiques impliquent une

18
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baisse de la qualité de la formation de la main d’œuvre de moins en moins adaptée au marché du
travail et au niveau de développement du pays.

Le désengagement progressif de l’État quant au le système éducatif s’est fait en espérant un


éventuel relais de la part du secteur privé. Ce secteur souffre à son tour d’un certain nombre de
déficiences justifiées par les conditions économiques défavorables des ménages, ce qui n’a pas
permis la réorientation de la demande vers le secteur privé.
En termes de conclusion pour l’apport explicatif de cette variable, la dichotomie entre le système
éducatif et le système productif n’incite pas à l’introduction de nouvelles technologies en vue d’un
développement aussi bien économique que social. Chaque sphère retient et développe son savoir
indépendamment de l’autre. Toutes ces raisons montrent la non pertinence et l’effet négatif du taux
de scolarisation en matière d’explication de la croissance économique.

De plus, le capital humain se trouve affecté significativement par la variable présentant le degré de
l’urbanisation. L’appartenance aux zones urbaines contribue effectivement à l’amélioration de la
qualité du capital humain. Les économies d’agglomération favorisent l’accès aux différents services
et institutions sociales, culturelles, sanitaires et politiques.

L’ensemble de ces facteurs améliorent la qualité du capital humain (formation, santé, éducation et
loisirs). Les effets positifs et non significatifs des dépenses d’éducation et de santé rapportées au
PIB peuvent s’expliquer par le niveau faible de ces dépenses par rapport aux attentes de la
population qui ne cesse d’évoluer et de s’agglomérer dans le milieu urbain à cause de l’exode
rurale.

– IDE-croissance :

Les caractéristiques de l’IDE peuvent expliquer en grande partie l’effet non significatif de l’IDE : sa
volatilité, sa dépendance aux opérations de privatisation, sa faiblesse par rapport à l’attractivité
potentielle et par rapport aux pays ayant des économies similaires et l’absence de réinvestissement
des revenus générés des premiers investissements sont les principaux facteurs explicatifs de la non
significativité de l’IDE sur la croissance économique. Quant aux investissements directs étrangers,
le test économétrique soulève un effet positif non significatif. Parallèlement, les IDE se concentrent
dans des industries peu porteuses en termes de transfert technologique. Les activités de
concentration entre les branches sont limitées.

S’ajoutant à ceci, la concentration de l’IDE dans des secteurs où la contribution des nouvelles
technologies est moins importante (Textile par exemple). L’IDE n’est pas pour autant significative,
bien qu’il soit de signe positif. Un tel constat pourrait être justifié par la concentration de l’IDE dans
le secteur de l’industrie, dans le secteur de l’énergie surtout
" certains types d’IDE, ceux qui forment des enclaves dans les ressources naturelles et le pétrole,
devraient avoir une contribution relativement plus faible sur la croissance économique " (LTM,
2007). Ainsi la contribution à la croissance peut se limiter à la réalisation des revenus.

L’ensemble des résultats obtenus permettent de conclure avec beaucoup de prudence et de recul que
l’effet de l’IDE sur la croissance est positif, à condition qu’il existe un minimum nécessaire de
conditions économiques préalables, qui aident l’IDE à exercer ses effets économiques attendus.

19
Revue Organisation et Territoires n°5, Octobre 2020 ISSN :2508-9188
Sans doute, l’IDE permet au pays d’accéder à la technologie étrangère, d’améliorer la compétitivité,
de qualifier le capital humain, d’assainir le climat d’affaire et l’environnement macro-économique
par le biais de la mise en place des politiques d’attractivité ; dans le sens où ces variables qui sont
théoriquement complémentaires permettent d’accroitre le niveau de production.

Mais, pour le cas du Maroc, nous avons enregistré un effet négatif non significatif du capital
humain sur la croissance économique, effets dûs aux problèmes du système éducatif du pays, et
ayant un lien fort et étroit avec les effets attendus de l’IDE. Les retombées technologiques sont
limitées. On peut de même expliquer la faiblesse des IDE par un certain nombre de facteurs
structurels : l’instabilité politique, lourdeurs administratives, corruption, etc.

4. Conclusion :
Revenons à notre problématique de départ : " Le territoire marocain est-il suffisamment
attractif pour générer les effets positifs attendus ? "
Comme souvent, et au risque de décevoir les adeptes de vérités toutes faites, la nature
complexe de la relation IDE-Croissance ne permet d’aboutir à une réponse ni catégorique ni
dichotomique. Mais ce qui semble s’affermir c’est que cette relation n’a pas été aussi souvent
empiriquement vérifiée que l’on veut bien l’admettre (Lucas 1983). Ce qui pousse à opter pour une
réponse nuancée« Oui, …. Mais… »
Oui pour :
• Les séries de réformes engagées qui ont considérablement amélioré l’environnement
macroéconomique, et ont accru la compétitivité et favorisé l’intégration.

Mais pas pour :


• Les caractéristiques structurelles et aspects qui inhibent la génération des effets sur la
croissance, dont :

- La dépendance de la valeur ajoutée aux conditions climatiques


- La spécialisation dans les branches manufacturières à faible valeur ajoutée,
- La dépendance de l’attractivité aux opérations de privatisation
- Le niveau de qualification, et le PNTS jugés insuffisants
Constats confirmés par quatre instances internationales : FMI, Agence Standard & Poor’s et
Coface, Mody’s et le PNUD.
Par référence aux différents travaux empiriques, théoriques et à nos résultats, un certain
nombre d’enseignements peuvent être retenus. On constate que les effets économiques de l’IDE sur
la croissance économique sont conditionnés et différentiés :
- Conditionnement dû aux pré-conditions, aux effets de seuil et au rôle des complémentarités
- Différenciation due à l’effet-temps
1. Les pré-conditions :

20
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Les principales conditions préalables sont :
- Le cadre macro-économique (financier, fiscal,)
- Le niveau d’infrastructure.
- La capacité d’absorption.
- l’importance des facteurs institutionnels et de gouvernance.
2. Effets de seuil :
En dessous d’un niveau donné d’une variable explicative, le niveau de qualification de la
main d’œuvre ou le niveau d’infrastructure à titre indicatif, il serait difficile de s’attendre à un effet
positif (Ghosh et wolf 1998).
3. Le rôle des complémentarités :
Sans liberté économique, sans ouverture, un niveau soutenu d’éducation ne servirait à rien.
Sans un niveau minimal de capital humain, les investissements dans les NTIC ne soutiendraient
guère la croissance, etc. Ce n’est qu’associée à une autre variable qu’une variable apparaît exercer
une influence sur la croissance (voir notamment Berthélémy et Varoudakis 1996 sur ce point).
4. Effets-temps :
L’IDE peut générer des effets différents selon l’échelle temps dans laquelle on se place. Par
exemple, à court terme, il peut y avoir des effets positifs suivis d’une phase destructrice et
génératrice d’effets négatifs. L’inverse est aussi fréquent. Des effets négatifs peuvent surgir à court
terme. A long terme, des effets positifs pourraient se produire.(ALAYA 2004).
En conclusion, le territoire marocain dispose de larges marges de manœuvre par rapport à "
ses potentialités d’attractivité " et par rapport " aux frontières de ses possibilités de production ". Le
défi majeur à relever consiste à exploiter et mobiliser toutes ces potentialités et ces possibilités dans
le cadre d’une politique économique d’attractivité, de croissance et de développement efficace
cohérente et ciblée. Tous les efforts actuels du Maroc tendent à conforter ce « climat » nécessaire au
développement de l’investissement étranger. Il reste à espérer qu’il puisse persuader les autres de
son avenir. Sur la base de ces constats, certains enseignements et recommandation peuvent être
tirés.

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Annexe des tests et des résultats économétriques :

1. Résultats du test de causalité :

Tableau 1 : Résultat du test de causalité

Source : Calcul de l’auteur sous Eviews

2. Résultats du test de cointégration :


Tableau 2 : Estimation du modèle à long terme

Tableau 3 : Tests de stationnarité de l’erreur

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Tableau 4 : Estimation du modèle de correction d’erreur

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3. Résultats des tests de multi-colinéarité :

Tableau 5 : Résultat d’estimation pour le test de Klein

4. Résultats des tests d’hétéroscédasticité :

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Tableau 6: Étude de la Stationnarité des variables :

5. Résultats des tests d’auto-corrélaion d’erreur :


Tableau 7 : Résultats du test de Gleisjer

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Tableau 8 : Test de Durbin-Watson

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Tableau 9 : Estimation d’un modèle auto-régressif d’ordre 1

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Tableau 8 : Régression, calcul des résidus et estimation de p

Tableau 10 : Estimation d’un modèle auto-régressif d’ordre 1

Tableau 11 :Récapitulation des résultats selon les différentes méthodes

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6. Résultats des tests de stabilité :


Tableau 12 : CUSUM, CUSUMSQ

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Tableau 13 : Test de Chow

Tableau 14 : Test de Ramsey

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