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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie


Département ECONOMIE
--------------------------------------------
Maitrise en option « MACROECONOMIE ET MODELISATION »
……………………………….

Mémoire

pour l’obtention du

Diplôme de Maitrise ès – Sciences Economiques

DIAGNOSTIC DES
INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT
(CAS : MADAGASCAR)

L’impétrante : RAHARINIRINA Lalatiana Sonnia

Encadrée par : Monsieur RAKOTONDRADANO Claude

Membre du jury : Monsieur ANDRIANARIZAKA Marc

Année universitaire : 2008-2009

Date de soutenance : 12 Mars 2010


UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
--------------------------------------------
Maitrise en option « MACROECONOMIE ET MODELISATION »
……………………………….

Mémoire

pour l’obtention du

Diplôme de Maitrise ès – Sciences Economiques

DIAGNOSTIC DES
INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT
(CAS : MADAGASCAR)

L’impétrante : RAHARINIRINA Lalatiana Sonnia

Année universitaire : 2008-2009


AVANT- PROPOS
Dans le cadre de l’achèvement de notre cursus universitaire en second cycle, au
sein du Département ECONOMIE, de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de
Sociologie, au titre de l’année universitaire 2008-2009 ; chaque étudiant est tenu
d’effectuer un mémoire de fin d’étude portant sur un sujet de réflexion personnel qui l’a
intéressé durant les formations académiques acquises depuis la première année. Le but
étant de renforcer ces formations données, par une recherche individuelle afin de faire une
imprégnation dans le domaine réelle (plus que des théories) de l’économie.

Dans cet ouvrage, notre étude est basée sur le domaine des investissements directs
étrangers (IDE) portant leurs rôles et leurs répercussions sur l’économie des pays en
développement (PED). Compte tenu des afflux massifs des IDE à destination de ces pays
surtout depuis les années 1990, dû par les politiques de promotion des IDE que ces derniers
ont effectué depuis quelques temps ; les regards de plusieurs économistes se sont tournés
vers l’analyse de causalité IDE- CROISSANCE sur les PED (dont les plus connus sont :
DUNNING, MARKUSEN, VERNON, ….).

Cet ouvrage participe entre autre à cette analyse, et offre une vision synthétique
sur les externalités que ce soit positives ou négatives que les IDE pourraient répercuter aux
PED et spécialement pour Madagascar. Il vise aussi à expliquer les causes de l’inefficacité
et les conditions de l’efficacité dans ces pays et proposera des solutions et des réflexions
personnelles sur le sujet.

Nous espérons aux lecteurs de trouver dans cet ouvrage des informations qu’ils
souhaitent recueillir sur le domaine évoqué ci-dessus. Que cet ouvrage puisse enrichir leurs
connaissances et apporter des informations indispensables pour une contribution au
développement (surtout pour Madagascar).

REMERCIEMENTS
Ma profonde gratitude s’adresse en premier lieu à l’Eternel : Dieu. C’est grâce à
son Amour, que j’ai pu avoir le courage pour arriver aux termes de cette étude.

Je réitère également ma reconnaissance envers tous les corps enseignants du


département ECONOMIE de l’Université d’Antananarivo pour m’avoir forgé durant ces
quatre années d’études ; de la première jusqu’à la quatrième année ; en ayant donné une
part de leurs connaissances. Ces remerciements vont particulièrement à M.RANOVONA
ANDRIAMARO ; Doyen actuel de la faculté DEGS ; et à M.RAVELOMANANA
Mamy ; chef de département ECONOMIE.

Mais, ce mémoire n’aurait jamais vu le jour sans l’aimable contribution de


Monsieur RAKOTONDRADANO Claude ; qui ; par ses précieux conseils et guides, m’a
permis de pouvoir bien mener à terme cet ouvrage. Qu’il puisse trouver ici mes vifs
remerciements.

Mes remerciements s‘adressent ensuite ; à mes parents qui m’ont toujours soutenu
moralement et financièrement durant mes longues années d’études. C’était un travail de
longue haleine qui a nécessité tant de courage ; de patience, de persévérance et de
sacrifices.

Je remercie également, les différentes institutions qui ont contribué d’une façon
substantielle à l’élaboration de cet ouvrage telles que la Banque Mondiale, l’Institut
National de la statistique, la Banque Centrale de Madagascar ainsi que toutes les autres.
Et, finalement ;

Je tiens à exprimer mes remerciements chaleureux à ma famille ; à mes amis qui


ont contribué de près ou de loin : leurs contributions inestimables m’ont été utiles pour
l’achèvement de ce mémoire. Puissent toutes ces personnes trouver ici l’expression de mes
sincères gratitudes.

A vous tous , merci !


LISTE DES ABREVIATIONS

APPI : Accord de Promotion Et De Protection Des Investissements

BCM : Banque Centrale de Madagascar

BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra

BTP : Bâtiment Et Travaux Publics

BUT : Bibliothèque Universitaire de Tananarive

CAPE : plate forme de négociation avec le secteur privé

CNUCED : Commission des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement

COI : Comité de L’océan Indien

COMESA: Commission Market for Southern and Eastern Africa

CREAM : Cahier de Recherches, d’Appui en analyses Economiques de Madagascar

EDBM: Economic Development Board of Madagascar

EIDE : Entreprise d’investissement Direct Etranger

ESP : Environment System Politic

FES : Friedrich Ebert Stiftung

FMI : Fond Monétaire International

FMN : Firmes MultiNationales

GUIDE : Guichet Unique des Investissements et du Développement des Entreprises

IDE : Investissement Direct Etranger

INSTAT : Institut National de la Statistique

MFB : Ministère des Finances et du Budget

i
MGA: Malagasy Ariary

OLI: Ownership specificity, Location, Internationalisation

PED : Pays En Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PNB : Produit National Brut

QMM : Qit fer Madagascar Mineral

SA: Société Anonyme

SADC: Southern of African Development Corporation

SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée

SFI : Société Financière Internationale

TIL : Textile Industries Limited

TELMA : Telecom Malagasy

PPP : Partenariat Public-Privé

PGF : Productivité Globale des Facteurs

ii
TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS
REMERCIEMENTS

LISTE DES ABREVIATIONS …………………………………………………………..i

TABLE DES MATIERES………………………………………………………………..iii

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : CONCEPTS DE BASE ET APPROCHES THEORIQUES.. 4


Chapitre I- LE SOUS DEVELOPPEMENT ET THEORIES
ECONOMIQUES DE L’INVESTISSEMENT ........................................... 5
I-1 NOTION DU SOUS DEVELOPPEMENT ET CONCEPT D’IDE. ................... 5
I-1-1 Qu’est ce que le sous développement ? ....................................................... 5
I.1.1.1. Le concept de sous développement .................................................... 5
1) Définition ................................................................................... 5
2) Sous développement et pauvreté ................................................ 6
I.1.1.2. Critères et aspect généraux du sous développement .......................... 7
1) Critères démographiques ............................................................ 7
2) Critère social ............................................................................... 7
3) Critère économique .................................................................... 9
I-1-2 Concept d’investissement direct étranger (IDE) ......................................... 10
I-1-2-1 Définition ........................................................................................... 10
1) Investissement direct étranger ................................................... 10
2) Entreprise d’investissement direct ............................................ 11
3) Firmes multinationales(FMN) ................................................... 12
4) Distinction entre investissement direct étranger et
investissement en portefeuille .................................................... 12
I-1-2-2 Typologie d’investissement direct étranger ....................................... 12
1) Fusions et acquisitions .............................................................. 12
2) Création ex nihilo ...................................................................... 13
3) Participation ............................................................................... 13
I-2 APPROCHE THEORIQUE .............................................................................. 13

I-2-1 Théorie de sous développement .............................................................. 13


I-2-1-1 Approche structurale ........................................................................ 13

iii
1) L’économie des PED est une économie désarticulée ...................... 13
 Economie du secteur traditionnel : .......................................... 13
 Désarticulation de l’économie urbaine : ................................. 14
 Les grandes firmes exportatrices : ........................................... 14
2) L’économie sous développée est une économie dominée : .............. 14
I-2-1-2 Approche naturaliste univoque : ..................................................... 15
1) La croissance démographique : ..................................................... 15
2) La spécificité culturelle : ............................................................... 15
I-2-1-3 Approche Libéraliste : ................................................................... 15
1) Théorie de Rostow : ..................................................................... 15
2) Théorie de J.SCHUMPETER « théorie de destruction
créatrice » : .................................................................................. 16
3) Théorie de la spécialisation : ........................................................ 16
 Théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith :............................. 16
 Théorie de l’avantage comparatif de RICARDO :....................... 17
I-2-1-4 Le cercle vicieux du sous développement : ................................... 17
1) Sur le plan alimentaire : ............................................................... 18
2) Sur le plan éducatif : .................................................................... 18
3) Sur le plan économique : .............................................................. 18
I-2-2 Théories économiques de l’investissement : .............................................. 18
I-2-2.1 Théorie de l’investissement : .............................................................. 18
1) Le multiplicateur d’investissement : ............................................ 18
2) Théorie de surcapitalisation (goulot d’étranglement) : ............... 19
I-2-2.2 Théories de l’investissement direct étranger : .................................... 19
1) Théorie de la croissance endogène : ............................................ 19
2) Théories néoclassiques :............................................................... 20
3) Théories issues des études empiriques : ....................................... 20
 Ecole de dépendance : .......................................................... 20
 Ecole de modernisation ........................................................ 20
 Ecole de l’intégration : ......................................................... 20
 Le paradigme ESP « Environment System Politic » de
Koopman et Montias : ........................................................... 21

CONCLUSION CHAPITRE 1 ........................................................................... 22

iv
Chapitre II : APPROCHE PRATIQUE DES IDE DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT ...................................................................................... 23
II-1 LES IDE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT ET
CONDITIONNALITES REQUISES DES INVESTISSEURS. ................................ 23
II-1-1 Pourquoi recourir aux investissements privés ? ..................................................... 23
II-1-1-1 Déficience de l’épargne intérieure : ............................................................... 23
1) Déficience de l’épargne privée : ................................................................... 24
a) Déficit chronique des entreprises privées : ............................................... 24
b) Faible épargne des consommateurs ............................................................ 24
> La faiblesse du revenu : .......................................................................... 24
> Consommation ostentatoire : .................................................................. 24
> Thésaurisation : ....................................................................................... 24
2) Déficience des épargnes publiques :............................................................. 24
II-1-1-2 Risques élevés sur le remboursement des prêts : ........................................... 25
II-1-2 Les déterminants principaux d’investissement direct étranger : ............................ 26
II-1-2-1 Cadre institutionnel et juridique favorable :.................................................... 26
1) Mesure protectionniste allégée : ..................................................................... 26
2) Environnement politique sécurisant :.............................................................. 26
II-1-2-2 Politique commerciale :................................................................................... 27
1) Ouverture du pays : ....................................................................................... 27
2) La taille du marché ......................................................................................... 27
3) Proximité géographique et écart technologique du pays d’accueil : .......... 27
II-1-2-3 Attractivité du territoire : ................................................................................ 28
1) La dotation en capital humain est à prix compétitif :...................................... 28
2) Disposition des ressources naturelles abondantes et exploitables : ................ 28
II-1-2-4 Stabilité économique : ...................................................................................... 28
II-1-2-5 Critère financier : ............................................................................................ 29
II-1-3 Obstacles à l’IDE dans les pays en développement : .............................................. 29
II-1-3-1 Les barrières protectionnistes :.......................................................................... 30
II-1-3-2 Cadre institutionnel non incitatif :..................................................................... 30
II-2 STRATEGIES D’IDE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT. .......................... 30
II-2-1 Stratégie commerciale : .......................................................................................... 30
II-2-2 Stratégie industrielle : ............................................................................................ 31
II.2.3 Stratégie financière : ............................................................................................... 32
v
II-3 LES DOMAINES LES PLUS PRATIQUES. ............................................................... 33
II-3-1 Industries manufacturières : ................................................................................ 33
II-3-2 Industries extractives : ........................................................................................ 33
CONCLUSION CHAPITRE II ............................................................................................ 35
Chapitre III : APPROCHE PRATIQUE A MADAGASCAR .......................................... 36
III-1 QUELQUES FAITS SUR L’IDE A MADAGASCAR. .............................................. 36
III-1-1 Cadre juridique et politique de l’investissement : .............................................. 36
III-1-1-1 Environnement juridique des affaires : ........................................................ 36
III-1-1-2 Cadre politique :........................................................................................... 36
1) Politique d’investissement : ....................................................................... 37
2) Politique monétaire et fiscale : ................................................................... 38
3) Politique sectorielle : .................................................................................. 38
4) Politique en matière de relation avec l’extérieur : ..................................... 39
III-1-2 Climat d’investissement à Madagascar : ............................................................ 39
III-1-2-1 Indicateur du climat d’investissement : ....................................................... 39
1) Réduction en temps sur les procédures de création d’entreprises : ............ 40
2) Réduction du nombre de procédures : ........................................................ 41
III-2 EVOLUTION D’ENTREE DES CAPITAUX PRIVES A MADAGASCAR ......... 42
III-2-1 Réalisation d’IDE en 2007 : .............................................................................. 42
III-2-1-1 En ce qui concerne les entreprises affiliées créées : .............................. 43
III-2-1-2 Pour les filiales : .................................................................................... 43
III-2-1-3 Quant aux succursales :.......................................................................... 43
III-2-2 Flux d’IDE à Madagascar et son évolution : ...................................................... 43
III-2-2-1 Composition des flux d’IDE : ................................................................ 44
III-2-2-2 Flux d’IDE par type de capitaux de 2002 à 2007 : ................................ 44
III-2-2-3 Flux d’IDE selon le type d’entreprise : .................................................. 44
III-2-2-4 Flux d’IDE par branche d’activité : ....................................................... 45
III-3 EXEMPLES PRATIQUES. ......................................................................................... 45
Le projet d’Ambatovy (DYNATEK-SHERRITT) : ............................................ 45
III-3-1 A propos du projet :................................................................................... 46
III-3-2 Faits marquants des investissements : ....................................................... 47
CONCLUSION CHAPITRE III........................................................................................... 48

CONCLUSION PARTIE I : ................................................................................................. 49

vi
PARTIE 2 : ANALYSE DIAGNOSTIC DES IDE ............................................................. 50
Chapitre 1 : ANALYSE DES EXTERNALITES DES IDE DANS LES PED ................. 51
I.1 CONTRIBUTION A LA CROISSANCE. ............................................................... 51
I-1-1 Effet sur le pays d’accueil :.......................................................................... 51
I.1.1.1 Effet sur l’emploi :........................................................................... 51
I.1.1.2 Effets sur la distribution de revenus : ........................................... 52
I.1.1.3 Effets sur l’entreprise locale : ......................................................... 52
1) Compétence dans le domaine de la gestion de l’entreprise : ............ 52
2) Formation des employés locaux : ..................................................... 52
3) Effet catalyseur pour le capital domestique : .................................... 53
4) Effet sur la concurrence : ................................................................. 53
I-1-1-4 Effets sur le transfert de technologie : ......................................... 53
I-1-1-5 Effet sur le capital humain ............................................................ 54
I-1-1-6 Effets sur les exportations et le commerce extérieur .................... 54
I-1-1-7 Effet sur l’Etat : ............................................................................. 55
I-1-2 Analyse de causalité IDE – CROISSANCE : ............................................ 55
I-2 LIMITES ET EXTERNALITES NEGATIVES DE L’IDE .................................. 58
I- 2 -1 Effet sur les Entreprises locales. .............................................................. 58
I -2-1-1 Effet d’éviction : ...................................................................... 58
I-2- 1-2 Non adaptation aux réalités économiques : ................................ 58
I-2-2 Extraterritorialité des activités et effet de domination : ............................. 59
1) Faible intégration des activités à l’économie locale : ................. 59
2) Effet de domination ...................................................................... 60
I-2-3 Effet sur l’emploi :…………………………………………………….60
I-2-4 Extraction excessive des ressources naturelles : ........................................ 60
I-2-5 Faible capacité d’absorption des technologies ........................................... 61
CONCLUSION CHAPITRE I ..................................................................................... 62

vii
Chapitre II : CAS DE MADAGASCAR ............................................................................ 63
II-1 EFFETS BENEFIQUES DE L’IDE A L’ECONOMIE MALAGASY ..................... 63
II-1-1 Contribution à la croissance des grandes variables macroéconomiques.............. 63
II-1-1-1 Part de l’IDE sur le PIB : .............................................................................. 63
II-1-1-2 Accroissement de la valeur ajoutée crée par les entreprises
d’investissement direct étranger EIDE : .......................................................... 64
1) Production industrielle effectué par les EIDE : ............................................ 65
a) Volume de production industrielle par type d’entreprise d’IDE et par
division……………………………………………………………...65
b) Volume de production industrielle par nomenclature de synthèse :...... 66
2) Indice de production industrielle (IPI) : ....................................................... 67
a) Evolution de l’indice de production industrielle par division : ............. 67
b) Indice de production industrielle par nomenclature de synthèse : ........ 68
II-1-2 Effet sur l’emploi. ..................................................................................... 69
II-1-3 Effet sur le capital humain par l’apport des technologies .................................... 70
II-1-4 Cas de la DYNATEK- SHERITT ........................................................................ 71
II-1-4-1 Création et formation d’emplois : ................................................................ 71
1) Création d’emplois :……………………………………………………..71
2) Formation des salariés locaux : .................................................................... 72
II-1-4-2 Création de prospérité à l’échelle nationale : ............................................... 72
1) Contribution à la croissance du PIB et des ressources de l’Etat :................. 72
2) Investissement pour l’amélioration des infrastructures durables : ............... 73
II-2 EXTERNALITES NEGATIVES DE L’IDE SUR L’ECONOMIE
MALAGASY ............................................................................................................ 74
II-2-1 Effet d’éviction sur les entreprises locales. ............................................................ 74
II-2-2 Problème socio-économique .................................................................................. 75
II-2-3 Capital humain et faible capacité d’absorption des technologies
apportées ................................................................................................................ 76
II-2-4 Remise en cause des dégâts environnementaux causés ......................................... 77
CONCLUSION CHAPITRE II................................................................................. 78

viii
Chapitre III : SYNTHESES ; SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS .................... 79
III-1 SYNTHESES ....................................................................................................... 79
III-1-1 Inefficacité des IDE dans les PED (retombée négative). .............................. 79
III-1-1-1 Contradiction dans les stratégies : ...................................................... 79
III-1-1-2 Faiblesse des effets induits des IDE :................................................. 81
III-1-1-3 Effet néfaste des l’IDE à long terme dans les PED : ......................... 81
III-1-1-4 Cause de l’inefficacité des IDE pour Madagascar : ........................... 82
III-1-2 Conditions d’efficacité des IDE.................................................................... 83
III-1-2-1 Niveau de formation du pays d’accueil : ............................................. 83
III-1-2-2 Effet de complémentarité entre l’IDE et l’investissement domestique
(ou interne) ......................................................................................... 84
III-1-2-3 Identification des bénéficiaires des IDE ............................................. 84
III-2 SOLUTIONS et RECOMMANDATIONS ......................................................... 85
III-2-1 Solutions. ...................................................................................................... 85
III-2-1-1 Stratégie protectionniste ...................................................................... 85
1) Industrialisation par substitution aux importations (ISI) ................... 85
2) Ouverture et initiation de la concurrence après maturité .................... 86
III- 2-1-2 Stratégie d’internationalisation .......................................................... 86
1) Développer les industries domestiques .............................................. 87
2) Stratégie tournée vers l’exportation ................................................... 90
a) Pourquoi exporter ........................................................................ 90
b) Mode d’internationalisation ........................................................ 90
 La stratégie d’activité locale ................................................... 90
 La stratégie de différenciation ................................................. 91
 La stratégie de différenciation des produits standards ............ 91
III-2-1-3 Cas de Madagascar face à l’IDE ......................................................... 91
1) Stratégie sociale ................................................................................. 91
2) Stratégie industrielle ........................................................................... 91
III-2-2 Recommandations........................................................................................ 92
CONCLUSION CHAPITRE III.………………………………………………………..94
CONCLUSION PARTIE II……………………………………………………………...95
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 96

ix
INTRODUCTION
De nos jours, le contexte de mondialisation prend de plus amples envergure à
l’échelle mondiale, notamment dans les pays en développement. A l’heure actuelle et bien
plus de décennies, ces pays considérés comme sous développés, regroupant les pays du
Sud, sont restés encerclés dans le cercle vicieux de la pauvreté malgré divers relations
économiques engendrés par ce contexte bien plus en vogue et en expansion. Dans le cadre
de recherche d’une issue bien plus efficace et durable au sous développement, devenu une
situation chronique dans ces pays, des stratégies d’internationalisation beaucoup plus
viable pour l’économie de ces pays ont été mises en place. Les investissements directs
étrangers ou IDE semblent être déterminants parmi ces stratégies et prend une place
prédominante dans leurs économies, aussi vulnérables soient-elles. Aussi semblerait-il
important de centrer cette étude sur ce type d’investissement dans les pays en voie de
développement et les répercussions engendrées par ce dernier à leurs économies, en
évoquant le cas de Madagascar. Notre étude portera ainsi le thème :

« DIAGNOSTIC DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LES


PAYS EN DEVELOPPEMENT. (CAS : MADAGASCAR) ».

Ce thème a été choisi vu le constat actuel, d’une part, la prépondérance de ce type


d’ investissement sur les capitaux étrangers reçus par Madagascar avec une part avoisinant
les 94% du total de ces capitaux en 2007 et ,d’autre part, la multiplicité continue de ces
investissements sur notre territoire, particulièrement durant ces quatre dernières années.
Notre analyse aura donc pour objet l’évaluation des externalités apportées par ces
investissements ainsi que l’appréhension de l’efficacité ou non de ces investissements sur
l’économie des PED, plus particulièrement sur l’économie malagasy. On pourra aussi
expliquer par cette étude la prépondérance de ces investissements dans les PED, suite à
leur faiblesse de l’épargne. Cependant, nous savons pertinemment, en économie, que la
manque d’épargne est un facteur nuisible de l’économie des pays en développement (PED)
et qui les cloisonnent dans le cercle vicieux du sous développement dans le sens que cette
insuffisance induit à la faiblesse de l’investissement. Cela implique la faible productivité et
ainsi un faible revenu. De ce fait, l’épargne est faible, et la situation se renouvelle. La
volonté de rompre ce cercle, source d’instabilité explique le recours aux IDE et son essor
considérable dans les PED. Mais ces transferts de capitaux étrangers ne sont pas effectués
à des fins nécessairement positives pour les PED. Les investisseurs visent principalement

1
un but : en tirer des bénéfices à long terme dans ces pays hôtes sous différentes formes
telles que l’accès au ressources naturelles ou en tenant une part importante dans le capital
des entreprises résidentes et y prendre le contrôle par le biais des firmes
multinationales(FMN).

Face à la réalité actuelle de Madagascar, bénéficiaire de ces IDE par l’accès aux
ressources naturelles, notamment l’exploitation des ressources minières à Fort-Dauphin,
Ambatovy , l’existence des entreprises franches industrielles et bien d’autres filiales des
FMN sur notre territoire, ces phénomènes nous font remettre en question et appréhender
l’efficacité ou non des IDE sur notre économie et des PED en général. Nous nous
demandons si ces investissements constitueraient des opportunités à ces économies si
fragiles ou inversement nuiraient davantage ces vulnérables économies bien qu’elles le
sont déjà. Face aux problèmes d’inefficacité dans certains pays, quelles seraient les
conditions spécifiques dans lesquelles les IDE sont propices ou non au développement des
pays du sud ? Ainsi, par cette étude, nous serons en mesure de déterminer à quel seuil les
IDE seront favorables à notre économie et si elles sont inefficaces, nous verrons les autres
alternatives possibles.

Des études de la réalité économique des PED, des IDE sous toutes ses formes et
ses implications, les conditions requises par les investisseurs ; via les différentes ouvrages
et rapports, nous serviront d’outils de référence à notre analyse. Les consultations
documentaires au sein de quelques institutions telles que le Ministère de l’Economie et du
Commerce et de l’Industrie (MECI), le ministère des Finances et du Budget (MFB),
l’Institut National de la Statistique (INSTAT), mais aussi au sein de la Banque Mondiale
et la Banque centrale de Madagascar (BCM) renforceront notre étude. Ce mémoire
s’appuie également sur les documentations auprès des centres bibliothécaires et de
recherche, à savoir : la Bibliothèque Universitaire de Tananarive (BUT), la fondation
Friedrich Ebert Stiftung (FES) et le centre : Cahier de Recherches, d’Appui en analyses
Economiques de Madagascar (CREAM). Enfin, les sites d’informations sur internet nous
serviront aussi d’outils supplémentaires.

L’étude se portera ainsi sur deux parties : nous entamerons en développant, en


premier lieu, le concept de base qui nous permettra de voir différentes notions de sous-
développement et des investissements directs étrangers ainsi que les liens de causalité
entre ces deux notions et les théories économiques y afférentes ; et en s’appuyant sur des

2
approches pratiques. La seconde partie se portera sur une analyse diagnostic sur les IDE
dans les pays en développement et surtout à Madagascar ; ce qui va mettre en évidence
les externalités que ce soit négatives ou positives apportées par ces IDE en concluant par
des synthèses, solutions et recommandations. Cette synthèse effectuée nous permettra d’en
tirer des solutions et perspectives de réussite économique, principalement pour notre cher
pays.

3
PREMIERE PARTIE

CONCEPTS DE BASE ET
APPROCHES THEORIQUES
PREMIERE PARTIE

CONCEPTS DE BASE ET APPROCHES


THEORIQUES

Plusieurs PED concourent à promouvoir l’afflux des investissements directs


étrangers (IDE) dans leur pays ; dans le cadre de la recherche d’une issue au problème de
sous développement. C’est ainsi que depuis les années 90, des politiques de promotion et
d’incitation de ces investissements ont été établies par les autorités publiques des PED
pour pouvoir améliorer l’environnement économique favorable aux affaires et aux
investissements. Face à cette réalité, la question se pose sur la relation entre sous
développement et les IDE et les répercussions engendrées par ces derniers sur l’économie
des PED. Avant donc de présenter ces répercussions, il serait bénéfique de passer en revue
les théories de base dans cette première partie, expliquant le sous développement et les
IDE. Nous cherchons à expliquer dans cette partie le lien entre les deux concepts qui sera
appuyé par des approches pratiques dans les PED et à Madagascar en prenant l’exemple
concret du projet Ambatovy.

4
Chapitre I- LE SOUS DEVELOPPEMENT ET THEORIES

ECONOMIQUES DE L’INVESTISSEMENT

Le phénomène de sous développement demeure être le plus grand problème des


pays en développement. En quoi consiste le sous développement ? Quels sont ses
caractéristiques, ses aspects généraux, ses causes, … ? Le premier chapitre de cette partie
sera consacré sur des définitions du sous développement et ses aspects généraux, ses
manifestations, ses origines et causes et les théories économiques y afférentes. Ce chapitre
portera entre autre sur des différentes définitions du sous développement ; de
l’investissement direct étranger et quelques théories concernant l’investissement,
notamment l’IDE.

I-1 NOTION DU SOUS DEVELOPPEMENT ET CONCEPT D’IDE.


Cette section sera consacrée aux définitions du sous développement et des
investissements directs étrangers (IDE).

I-1-1 Qu’est ce que le sous développement ?


I-1-1-1 Le concept de sous développement :
1) Définition :
Le sous développement peut être défini comme l’ensemble des caractéristiques
communes des pays pauvres, qu’on attribue souvent la nomination de « pays du tiers
monde ». On a parfois défini le tiers monde comme un ensemble de pays à performance
différente des pays développés. D’une façon générale, la notion de sous développement est
explicitée entre autre par la faiblesse du niveau de vie qui se manifeste tant socialement
qu’économiquement. Cependant, ce concept est utilisé pour désigner les pays qui souffrent
de la pauvreté, des carences alimentaires ou de la famine, de l’analphabétisme, de sous
alimentation, de sous emploi, du sous industrialisation, du sous nutrition, et caractérisé par
une économie victime de pression et de dominations extérieures. J.M.ALBERTINI définit
l’économie sous développée comme « une économie désarticulée et dominée »1.
On utilise tant de termes pour décrire ces pays qui souffrent de la pauvreté : pays en
développement, pays en voie de développement, pays du tiers monde, de la périphérie, du
sud. Mais actuellement, le terme « pays en développement » est beaucoup plus en vogue.

1
ALBERTINI J.-M. in Le mécanisme du sous développement, Edition Ouvrières, 9e édition, Paris, 1967, p 109

5
Le sous développement évoque un dualisme avec les pays développés. Le terme de
dualisme cherche à exprimer la coexistence, d’un côté dans les pays développés, dotés
d’une société industrielle ou commerciale en croissance, en recherche de profit et
performante, dont tous les secteurs sont bien articulés ; d’ un autre côté, les pays en voie de
développement, avec une société traditionnelle orientée vers l’agriculture, rurale,
stagnante, vouée vers l’autosubsistance et désarticulée.
2) Sous développement et pauvreté :
La notion de sous développement se traduit, en premier lieu, par la faiblesse du niveau
de vie, mesurée par le produit national brut par habitant. A cet égard, la Banque Mondiale2
classe les pays selon leurs appartenances dans les catégories de revenu ci-après :
-pays à faible revenu : ayant un revenu annuel par habitant égal ou inferieur à 975 dollars
US ;
-pays à faible revenu intermédiaire dont le revenu par habitant est compris entre 976 et
3855 dollars US ;
-pays à haut revenu intermédiaire dont le revenu par habitant est compris entre 3856 et
11905 dollars US ;
- pays à haut revenu égal ou supérieur à 11906 dollars US.
Le sous développement serait alors une question de degré, un seuil à ne pas franchir.
La pauvreté, de son côté, est définie comme le fait de ne pas pouvoir atteindre un
niveau de vie minimum, selon la Banque mondiale. Cette définition offre une vision encore
plus subjectif, du fait qu’elle prend en compte les revenus dont disposent les ménages, le
montant de leur niveau de consommation, le bien-être social, l’accès aux ressources. Les
indicateurs de mesure de l’ampleur de la pauvreté sont par la suite : les revenus des
ménages et les dépenses par personnes : qui sont les indicateurs acceptables du niveau de
vie. A cet indicateur s’ajoute, la santé, l’espérance de vie, l’instruction et l’accès à des
biens publics ou à des ressources qui appartiennent à tout le monde. L’accès facile à l’eau
potable, par exemple, n’entre pas dans la mesure de la consommation ou d’un revenu, bien
que ce fût nécessairement vital dans la vie quotidienne ; le niveau de consommation qui est
également mesuré par :
-Les dépenses à engager pour un niveau minimum de nutrition et d’autres nécessités de la
vie quotidienne.

2
http://web.worldbank.org (2008)

6
-Les dépenses à affecter pour la participation à la vie en société (redevances, cotisations
sociales…).
On peut ainsi en retenir la différence entre les notions de sous développement et de
pauvreté : la première étant en effet l’une des causes de la seconde.

I-1-1-2 Critères et aspect généraux du sous développement :


Ces critères permettent de retracer d’une manière descriptive les situations actuelles des
PED, afin de cerner certains aspects et permettront par la suite de proposer les efforts à
entreprendre.

1) -Critères démographiques :
Les PED sont généralement caractérisés par une dimension accrue du nombre de la
population et dont l’accroissement s’étend d’une manière exponentielle des rythmes
actuels de croît démographique à l’échelle mondiale. La population des pays développés
met 70 à 80 ans pour doubler alors que 25 à 30 ans suffisent pour les pays du tiers monde
pour doubler la sienne. 24 ans suffisent en Indonésie ; alors qu’au Royaume-Uni, il en faut
140 ans3. L’augmentation rapide de la population des PED, expliquée par le taux de
croissance démographique, résulte d’un taux de natalité austère qui est en légère régression
et d’un taux de mortalité en diminution considérable.
La structure par âge de la population des pays en développement montre que la
population est particulièrement jeune. De manière générale ; une partie majoritaire de la
population des pays en développement est âgée de moins de 20 ans4. Malgré la jeunesse de
la population, la tranche active généralement plus faible que dans les pays développés.

2) -Critère social :
Sur le plan sanitaire : l’un des aspects généraux de la population du tiers-monde est
l’état de santé caractérisé par une hygiène indécente, rudimentaire et un mauvais état
sanitaire de l’ensemble de la population : une population vulnérable aux maladies
endémiques et aux invasions bactériologiques. (Divers indicateurs concourent à expliquer
cet état et cette qualification, à savoir le niveau élevé de la mortalité, l’espérance de vie
limitée et la faiblesse du rendement de la population).

3
CAZES G., DOMINGO J., Le sous développement et ses critères, édition BREAL Montreuil, novembre 1991, p40
4
INSTAT

7
Sur le plan alimentaire : les pays en développement souffrent des carences
alimentaires ou l’insuffisance tant quantitative (sous-nutrition) que qualitative
(malnutrition).
Sur le niveau d’instruction : une difficulté qui persiste dans les pays en développement et
qui explique leur retard par rapport au pays développés et le faible degré d’instruction de la
population. Dans les pays pauvres, particulièrement ruraux en majorité, la population
s’intéresse plutôt aux cultures des terres, qui semblent pour eux bien lucratives plutôt que
de s’instruire durant de longues années.
En ce qui concerne l’emploi : la persistance du chômage peut être aussi un indice
du sous-développement. Il figure parmi les critères sociologiques des pays en
développement. J.M ALBERTINI considère le tiers-monde comme des « pays de
chômeurs »5. Le manque d’industrialisation en est la principale cause. Malgré la dimension
démographique et la forte disposition de potentiel humain, les pays en développement ne
comptent qu’une tranche très étroite de la population active.
Les pays du tiers-monde comptent en 1988 environ 2,3 milliards de personnes en âge
de travailler pour une population totale proche de 4 milliards6. Selon A.Angeloponlos, ce
chiffre atteindrait 3 milliards d’actifs potentiels à la fin du siècle : cela signifie que 100
personnes en âge de travailler dans le monde, 83 se trouvent dans les régions considérées
actuellement comme peu développés et seulement 17 dans les régions industrialisées.7
L’évaluation auprès du tiers-monde montre que 8% à 25%8 de la population
seulement seront en activité. Le chômage prend la forme de sous-emploi : une grande
partie des paysans du tiers-monde ne peut s’occuper utilement toute l’année : ils sont sous-
employés. Le chômage urbain est beaucoup plus fréquent que rural. En effet, la population
rurale tend à se concentrer en ville suite au progrès technique et au mythe urbain. Or
l’emploi y est difficile ; les industries emploient plus de travailleurs qu’il n’était
nécessaire : là ou un travailleur est utile ; on emploie deux, avec un salaire très bas qui ne
suffirait même pas à sa subsistance. On voit ainsi dans toutes les villes des pays en
développement proliférer les petits métiers : les cireurs de souliers, les cordonniers, les
plantons en tout genre, les petits gargotiers : ce sont des manifestations multiformes de
sous-développement. Le sous-emploi rural est devenu un sous-emploi urbain : c’est l’une

5
ALBERTINI J.-M. in Le mécanisme du sous développement, Edition Ouvrières, 9e édition, Paris, 1967, p 31
6
CAZES G., DOMINGO J., Le sous développement et ses critères, édition BREAL Montreuil, novembre 1991, p64
7
Ibid., p64.
8
Ibid.

8
des causes profondes du sous-développement. L’aspect particulier du sous-développement
est le non coordination entre l’exode rurale et les besoins en mains d’œuvre urbaine.

3) - Critère économique :
Quand on parle de sous-développement, il est surtout question d’appréciation des
divers critères économiques caractéristiques de ce phénomène. Divers indicateurs
économiques sont ainsi pris en compte notamment : le revenu ou produit par habitant, le
niveau d’investissement, le PIB, l‘épargne, la composition de l’exportation,
l’importation,…
 Revenu ou produit par habitant : PNB (Produit National Brut)9
L’indicateur qui est le plus significatif pour étudier le critère économique est le PNB
ou Produit National Brut rapporté au nombre total d’habitants. Cet indicateur permet
d’apprécier puissance effectuée par les nationaux à l’intérieur comme à l’extérieur du
pays : en terme classique : il est utilisé en vue de comparer les richesses respectives des
pays développés et des pays en développement et permet de repérer les progrès accomplis
suivant les différentes périodes.
Toutefois, le PNB ne reflète pas vraiment la réalité du fait qu’il ne cerne pas
totalement le niveau de vie des habitants. Les agrégats sont calculés à partir du prix du
marché et d’une économie largement ouverte sur le marché. Or dans les pays en
développement, bien des secteurs ne se trouvent pas inclus quant à l’évaluation de ce prix
du fait qu’une grande partie des activités sont réalisées par des dons et entraides ou sont
liés à la vie familiale et ne sont pas comptabilisés. La faiblesse du produit ou revenu
mesure en fait l’ouverture au marché.
 PIB (Produit Intérieur Brut) : la répartition du PIB confirme la faible part du
secteur industriel
 Consommation en énergie : cette mesure permet d’apprécier le degré
d’industrialisation d’un pays et le développement du machinisme. Or, dans un pays
industrialisé, un citoyen s’approprie de 16 fois plus d’énergie que celui d’un pays à
faible revenu (non compris les pays exportateurs de pétroles)
 Epargne intérieure brut : elle reste très faible compte tenu de la nécessité de
financer les industries.

9
Obtenu en déduisant du produit domestique brut les revenus de facteurs de production réalisés sur le territoire nationale, mais qui
sont transférés à l’étranger et en ajoutant au produit domestique brut les revenus de facteur de production nationaux situés à
l’étranger et transféré dans le pays.

9
 Place des divers secteurs économiques : Dans les pays en développement, il y a
une prédominance du secteur primaire. Or, le secondaire ne s’accroit pas faute
d’industrialisation : c’est le tertiaire qui bénéficiera de la diminution du primaire .
 Le commerce extérieur : sur le domaine d’exportation : les produits primaires et
produits de base constituent l’essentiel de cette exportation faute d’insuffisance (en
qualité et en nature) de biens manufacturés. Dans la plupart, 2 ou 3 produits
constituent l’essentiel de cette exportation. Sur le domaine d’importation : les pays
en développement enregistrent une forte importation des produits manufacturés et
qui résultent à la balance de payement largement déficitaire, ce qui incite parfois à
l’endettement extérieur.
 Le taux d’investissement : le taux d’investissement des pays en développement
sont généralement faibles. Ils consacrent généralement moins de 15% de son
produit domestique à l’investissement. Tandis qu’en pays développés, le taux
d’investissement se situe bien au dessus de ce seuil.
Même s’il existe certains pays qui se trouvent au dessus de ce seuil, cette performance
est obtenue par l’activité des grandes firmes étrangères.
 Niveau d’industrialisation : dans les PED, l’immigration incontrôlée rurale en ville
et la forte urbanisation augmente à un rythme sans commune mesuré avec
l’industrialisation. Cette dernière y est très faible.

I-1-2 Concept d’investissement direct étranger (IDE) :


I-1-2-1 Définition :
1) Investissement direct étranger :
Un investissement étranger désigne l’ensemble des ressources (apport en capital
ou bénéfices réinvestis) pour une entité résidente et effectué par une autre entité résidente
d’une autre économie. La qualification de direct caractérise les investissements
directement réalisés par des firmes étrangères qui créent ou développent les entreprises
résidentes dans le but d’acquérir un intérêt durable dans cette entreprise. L’investissement
réalisé donne ainsi le droit à la prise de participation directe à la gestion de l’entreprise
d’investissement direct. Selon HUGONNIER(1997) : il est défini comme un
investissement réalisé par une entreprise ou institution financière non résidente ou par une
entreprise résidente sous contrôle étrangère, au moyen de la création ou de l’extension
d’une entreprise filiale ou d’un succursale ou au moyen de prise de participation dans une

10
entreprise nouvelle ou déjà existante10. D’une manière générale, le manuel de balance de
paiement du Fond Monétaire Internationale (FMI) définit les IDE comme différentes
opérations financières destinés à agir sur le marché et la gestion d’entreprises implantées
dans un pays différents de celui de la maison mère.11
Il y a donc une relation à long terme entre les deux entités et l’investisseur exerce
une influence significative quant à la gestion de l’entreprise.
L’Investissement direct comprend : la transaction initiale entre les deux entités, et
peut aussi inclure les autres transactions ultérieures en capital. Entrent dans les IDE :
l’apport en capital, les prêts, les crédits commerciaux et dépôts consentis par la maison
mère aux sociétés qui ont fait l’objet d’investissement direct. L’investissement direct offre
à celui qui l’initie une possibilité d’exercer une influence réelle et durable sur la gestion de
l’institution financière dans laquelle se fait l’investissement ou de l’entreprise
d’investissement direct.
2) Entreprise d’investissement direct :
C’est l’entreprise qui fait l’objet d’investissement direct ; et qui ; conformément aux
recommandations du Fonds Monétaire International (FMI), l’investisseur y détient au
moins 10% des fonds propres de l’entreprise. Ce pourcentage concerne l’action ordinaire
ou le droit de vote dans le cas d’une filiale ou d’une société affiliée ou l’équivalent
lorsqu’il s’agit d’un siège d’exploitation ou encore d’une succursale. Ce pourcentage étant
jugé suffisamment élevé pour que l’investisseur puisse exercer un contrôle et ait voix à la
gestion directe de l’entreprise. L’entreprise d’investissement peut prendre trois formes
selon la part du capital investi.
> Société affiliée : Si l‘investisseur détient un capital entre 10 et 50% des capitaux
propres de l’entreprise, l’investisseur direct et ses filiales possèdent donc 50% au plus
des actions avec les droits de vote, de participation et la décision effective sur la
gestion de l’entreprise.
> Une filiale : lorsque l’investisseur contrôle directement ou d’une façon indirecte plus
de 50% des actions ordinaires. Ce pourcentage lui donne le droit de designer ou de
révoquer une majorité des membres du conseil d’administration, du directoire et du
conseil de surveillance.

10
SIMON Yves, LAUTIER Delphine, Techniques financières internationale, 8e éd., Economica, Paris, 2003, p720
11
YELE M.B, l’analyse de déterminants de flux d’IDE dans les pays de l’UEMOA, consortium pour la recherche économique en Afrique,
Guinée, 2005.

11
> Une succursale : c’est une filiale à 100% ou entreprise en participation n’ayant pas de
la personnalité morale distincte dans le pays d’accueil et appartenant directement ou
indirectement à l’investisseur direct.
3) Firmes multinationales(FMN) :
Il s’agit d’une société détenue par plusieurs nations, qu’elle en aient ou non des
filiales dans d’autres pays. La firme multinationale(FMN) a un siège basé dans son pays
d’origine et opère dans plusieurs pays étrangers au travers des filiales et soumise aux lois
et devoirs de ces pays. Elle peut exercer ses pouvoirs dans ces pays étrangers en se
fusionnant ou en acquérant une entreprise déjà existante. MICHALET définit la FMN
comme étant « une entreprise ou une groupe d’entreprises, le plus souvent de grande taille,
qui, à partir d’une base nationale, a implanté à l’étranger plusieurs filiales dans plusieurs
pays, avec une stratégie et une organisation conçue à l’échelle mondiale »12.
4) Distinction entre investissement direct étranger et investissement en
portefeuille :
Un investissement étranger peut revêtir deux formes :
 L’investissement en portefeuille : l’investisseur prend une participation au capital
de l’entreprise ; il se contente de fournir un apport financier à l’entreprise et lui
permet de repartir ses risques, auquel cas, il effectue un investissement indirect.
 Investissement direct étranger : à la différence de l’investissement en portefeuille,
l’IDE représente non pas un simple achat d’action ou de titres mais le financement
fourni par des investisseurs étrangers qui, non seulement, détiennent une partie du
capital de l’entreprise mais aussi participent directement à la gestion de cette
dernière. Cette gestion peut exposer l’entreprise à de meilleures techniques de
gestion, à l’accès à des technologies performantes et à un champ de compétence et
de relations commerciales plus élargies.

I-1-2-2 Typologie d’investissement direct étranger :


Un IDE peut prendre plusieurs formes selon la modalité d’implantation ou le mode de
financement dans le pays d’accueil.
1) Fusions et acquisitions : un IDE prend la forme de fusion lorsque deux sociétés se
fusionnent dans le but d’élargir leur force sur le marché et agrandir leur pouvoir
pour la concurrence. Dans le cas où une société rachète une autre plus petite et

12
BOUALAM Fatima, « Les institutions et attractivité des IDE », colloque internationale « ouverture et émergence en méditerranée »
17 et 18 octobre 2008, Rabat- Maroc.

12
beaucoup moins performante, on parle d’acquisition. Ces deux formes d’IDE sont
devenus les principales modalités d’implantation à l’étranger depuis le début des
années 1990, car elles sont les moyens les plus rapide de rendre opérationnel dans
un plus bref délai un investissement direct.
2) Création ex nihilo : pour cette seconde forme, l’investisseur direct exerce les
opérations d’investissement dans les pays hôtes en y créant un ou plusieurs filiales
indépendantes ou sous le contrôle direct de la maison mère.
3) Participation : une société est une société de participation si elle détient une part
entre 10% et 50% du capital d’une autre société. On parle de placement en dehors
de cet intervalle.

I-1 APPROCHE THEORIQUE.

I-2-1 Théorie de sous développement :


I-2-1-1 Approche structurale :
L’explication plus approfondie donnée aux causes de sous développement ne s’agit
non seulement d’une définition statistique, mais surtout d’une analyse de structure et de
nature. Selon François Perroux, l’état du sous développement trouve racine dans « la
différence de structure et de nature avec les pays développés »13.
1) L’économie des PED est une économie désarticulée :
Le sous développement a comme cause principale la structure de l’économie qui
est formée d’économies juxtaposées. A la différence des pays développés dont l’économie
dans son ensemble forme un tout cohérent, complémentaire et en interdépendance. Les
PED sont caractérisés de leur côté par un non organisation et n’entretiennent pas des
relations étroites entre les rouages de l’économie à savoir l’économie du secteur
traditionnel, urbaine et les économies des grandes firmes exportatrices.

 Economie du secteur traditionnel :


Les ménages qui vivent principalement de l’agriculture sont restés coupés en dehors
du marché et se trouvent cloisonnés au reste de l’économie. Cependant, l’agriculture est
perçue non seulement comme un mode de production ; mais elle est aussi une mode de vie
pour les paysans. La cause de ce fait est ; d’une part ; les mentalités encore traditionnelles,

13
CAZES G., DOMINGO J., Le sous développement et ses critères, édition BREAL Montreuil, novembre 1991, p17

13
qui aspirent une certaine réticence à l’économie d’échange, au progrès techniques et à
l’innovation ; et d’autre part ; la lourdeur de dominations par les grands propriétaires
terriens, les commerçants et les usuriers ; affectés à ces paysans, qui les enferment et les
empêchent de s’épanouir et de permettre à l’ouverture aux autres secteurs économiques.
 Désarticulation de l’économie urbaine :
Contrairement aux économies urbaines des pays développés qui comprennent une
forte industrialisation dans leur villes qui sont considérés comme un grand centre de
production industrielle ; l‘économie urbaine des PED, de son côté, est une économie de
consommation. Elle consomme mais produit peu. En effet, elle vit nécessairement aux
dépens de ressources extérieures pour pouvoir survivre. « C’est une économie entretenue
et malade d’argent » qui ne se suffit pas par progrès de revenus mais dépend étroitement de
l’extérieur14. La désarticulation de l‘ économie urbaine des PED relève donc de la manque
d’industrialisation productive.
 Les grandes firmes exportatrices :
Les grandes firmes étrangères implantées dans les PED sont très peu intégrées au
reste de l’économie et n’entretiennent pas une relation étroite à l’économie nationale. En
effet : elles vivent en fonction du marché extérieur et liées aux stratégies des firmes
dominantes ; elles importent la plupart des biens dont elles ont besoin ; les revenus
distribués dans le pays sont négligeables. Les rentrées de devises provenant de leur
exportation et de nouveaux investissements sont en grande partie compensées par le
rapatriement des bénéfices et des revenus des cadres supérieurs étrangers.

2) L’économie sous développée est une économie dominée :


La domination est un fardeau qui pèse sur l’économie des PED. Cette économie est
soumise d’une part ; à une domination interne et d’autre part, externe. La domination
interne concerne les structures agraires des PED : la domination des grands propriétaires
terriens ; celles des commerçants et des usuriers sur les agriculteurs, les empêchent de faire
plus d’effort à la production et ne permettra l’utilisation correct du sol en fonction du
développement. L’agriculture ne pourra avoir un véritable dynamisme interne à cause de sa
dépendance à l’aide et au commerce extérieur. L’économie nationale ne sera donc qu’une
sorte « d’excroissance des économies développées »15.

14
ALBERTINI J.-M. in Le mécanisme du sous développement, Edition Ouvrières, 9e édition, Paris, 1967, p 81
15
Ibid. ; p47

14
I-2-1-2 Approche naturaliste univoque :
1) La croissance démographique :
Elle constitue un majeur problème au sous développement. Les PED connaissent, la
plupart, une forte croissance démographique qui ne s’accroit pas d’une façon
proportionnelle au niveau de la production. MALTHUS a expliqué ce fait comme une
distorsion entre croissance démographique et croissance économique ; c’est-à-dire qu’il
existe un déséquilibre entre le pouvoir de reproduction de l’espèce humaine
considérablement élevé et les moyens de subsistance et la capacité de production qui sont
par contre beaucoup plus limités. D’une autre vision, la puissance démographique peut être
un facteur de développement car le travail qui est le facteur primaire de la puissance
pourrait être mobilisé par un grand nombre de population : en effet la puissance d’une
nation dépend du nombre de bras au travail.
2) La spécificité culturelle :
Cette théorie offre une vision positive de la culture et l’interaction positive qu’elle
apporte au développement. Les pays qui ont pu se développer ont su valoriser leur culture
et leur idéologie pour des fins essentiellement économiques. La diffusion des cultures :
façon de vivre, de s’habiller… des pays dominants permet le changement de
comportement commercial des pays développés et provoque « un effet de
démonstration »16 qui explique un stimulus des besoins nouveaux dû par les modèles
socioculturels des autres pays. (Généralement nord-américain et européen)

I-2-1-3 Approche Libéraliste :


1) Théorie de Rostow :
Cette théorie de Rostow appelée encore « théorie de modernisation » explique d’une
manière synthétique le processus de l’évolution sociale que les pays riches ont franchi et
que ceux considérés comme « pauvres » doivent franchir pour pouvoir atteindre un objectif
commun : le développement. Elle met l’accent sur la linéarité de l’évolution sociale de
chaque pays, avec une succession de cinq étapes obligatoires avec un aboutissement
unique. Dans un premier temps, la société traditionnelle impose son conservatisme,
stérilise l’initiative individuelle et se contente d’une autosubsistance. C’est une société
agricole rurale, archaïque et stationnaire où la terre est la seule activité productive qui
détermine la richesse. Dans une seconde étape surviennent les pré-conditions au décollage

16
ALBERTINI J.-M. in Le mécanisme du sous développement, Edition Ouvrières, 9e édition, Paris, 1967, p76

15
marqué par l’introduction du progrès technique sur l’agriculture et la création
d’infrastructures ; ces derniers marquent ainsi une mutation d’une société traditionnelle à la
place d’une société industrielle. L’étape du décollage apparait par la suite ; elle est suivie
d’une grande mutation politique, sociale et juridique propice à l’économie et à l’échange.
La condition est que le taux d’investissement doit être supérieur à 10% du revenu. Le
développement devient endogène car la croissance minimale est assurée par ce taux et
permet la hausse rapide de l’épargne domestique, laquelle garantit à son tour un niveau
d’investissement plus élevé. On entre ainsi dans une phase de maturité où les techniques
modernes sont généralisées à toutes les activités économiques. C’est la quatrième étape
précédant l’économie de consommation de masse identifiée à l’étape suprême du
développement (où la consommation se généralise à toutes les couches de la population et
à un niveau de vie élevé). Le sous-développement, selon ROSTOW est assimilé à un retard
à cette théorie de modernisation ; il est dû par une réaction temporaire et austère des
sociétés archaïques empêchant de réunir les conditions préalables au développement pour
passer à la deuxième phase de la théorie.
2) Théorie de J.SCHUMPETER (1983-1950) « théorie de
destruction créatrice » :
Cette théorie met l’accent sur la nécessité de passer par une rupture afin de briser
l’état stationnaire et les techniques archaïques, et pour instaurer un état plus évolutif et
performant. Cette rupture est due par les innovations techniques et technologiques : les
nouvelles formes d’organisation d’entreprises, nouvelles méthodes de production, …. En
effet, la destruction des techniques archaïques et traditionnelles, bien qu’elle engendre une
certaine instabilité, permet l’instauration d’une nouvelle technique plus performante et
améliorera la productivité. L’innovation génère donc l’évolution et la prospérité de la
société.
3) Théorie de la spécialisation :
Chaque pays, même sous développé, peut tirer avantage de la spécialisation en
produit qui est plus abondant dans son pays, par le biais de l’échange, sans pouvoir
nécessairement détenir une industrialisation significative.

 Théorie de l’avantage absolu d’Adam SMITH (1723-1790) :


Cette théorie stipule que « chaque pays doit se spécialiser dans la production des
biens pour lesquels il est le plus efficace ou spécialiste ». Pour se faire, il y a nécessité
d’échange par le commerce extérieur : vendre à l’extérieur permettra le développement
16
industriel. Cette vente se fera alors suivant les lois de l’avantage absolu, qui préconise la
division internationale du travail. Il a pris l’exemple de deux pays, Etats-Unis et Grande
Bretagne, qui produisent chacun deux produits : du tissu ( avec respectivement a et a’,
heures de travail) et du blé ( avec respectivement b et b’ heures de travail). Les deux pays
ont intérêt à l’échange si a<a’ et b>b’ qui s’écrit a/a’ < 1 < b/b’. La Grande Bretagne doit
se spécialiser en tissu et les Etats-Unis en blé. Si le prix relatif des produits échangés le
permet, l’échange aura lieu et permettra la répartition de production entre les pays suivant
leur capacité de production. C’est la division internationale du travail.
 Théorie de l’avantage comparatif de RICARDO (1772-1823) :
Une théorie qui offre une précision à celle de SMITH. RICARDO explique entre autre
l’avantage de la spécialisation même si un pays est en désavantage absolu pour différents
points par rapport à un pays, il aura intérêt au commerce international s’il se spécialise
dans le produit où son désavantage est le plus faible. Pour expliquer cette thèse, il a pris le
cas de deux pays, Portugal et Angleterre, produisant chacun du vin ( avec respectivement a
et a’, heures de travail) et du drap ( avec respectivement b et b’, heures de travail). Si a>a’
et b>b’ pour une même quantité produite, l’Angleterre est le plus avantageux dans les deux
productions. La spécialisation se fera donc d’une façon relative : le Portugal va se
spécialiser dans la production de biens où son désavantage est le plus faible. Si le Portugal
dépense 100 heures à fabriquer du vin, l’échange de cette unité sera intéressant s’il lui
fournit en retour plus de drap qu’il n’en aurait en dépensant lui-même 100 heures à
fabriquer du drap. Ainsi, quelque soit les différences de productivité absolue, s’il y a de
productivité relative, il existe un taux de change qui rend les échanges bénéfiques pour les
deux pays. Le désavantage absolu n’est donc pas une contrainte.

I-2-1-4 Le cercle vicieux du sous développement :


Ce sont des théories qui considèrent l‘existence d’un facteur primitive nuisible à
l’économie des pays pauvres, les empêchant de se développer ; mais qui intensifie de plus
en plus la pauvreté. Cependant, l’économie et les sociétés des PED sont attardées sur
différents points marquant les signes du sous développement : analphabétisme, baisse du
niveau de vie, carence alimentaire,…. Ces phénomènes s’enchainent sur elles même et
rend le problème de plus en plus inquiétant.

17
1) Sur le plan alimentaire :
La malnutrition engendre la faible productivité du travail, qui entrainera la baisse du
rendement agricole ; laquelle affectera une déficience alimentaire et un manque d’apport
en calorie pour la population et ainsi de suite.
2) Sur le plan éducatif :
L’analphabétisme limite les gains des producteurs, limitation qui va décourager
l’esprit de créativité, d’entreprenariat et contribuerait à la stagnation du revenu. Cette
dernière empêche le financement de l’éducation, l’analphabétisation ; et le problème se
renouvelle.
3) Sur le plan économique :
La faiblesse d’épargne, que ce soit privée ou publique, en est la cause principale. En
effet, la pauvreté de la masse l’incite faiblement à épargner ; une situation qui va induire à
la baisse de l’investissement et décourager les travailleurs. Ainsi, la productivité va
diminuer, laquelle fera baisser le revenu. Ce dernier état impliquera la limitation de la
consommation qui, en quelque sorte, négligerait la préférence pour l’épargne et la situation
arrive à l’initial.

I-2-2 Théories économiques de l’investissement :


I-2-2-1 Théorie de l’investissement :
1) Le multiplicateur d’investissement :
C’est une théorie développée par KEYNES (1883-1946) qui montre à quelle mesure
un supplément d’investissement peut influer sur le revenu, qui va à son tour affecter une
demande supplémentaire correspondante de consommation. Le modèle montre, ainsi qu’un
investissement supplémentaire de 100 détermine un accroissement de revenu équivalent, et
va déboucher sur une demande accrue équivalente à cette hausse de 80 par exemple si la
propension marginale à consommer est de 80% du revenu. Celle-ci à son tour va susciter à
son tour une production nouvelle de 80, accroitra de nouveau le revenu et une
consommation supplémentaire de 64, etc. au total, à long terme, le supplément initial de
revenu de 100 approchera 500. Il y a donc un effet multiplicateur appelé « multiplicateur
keynésien », permettant cet accroissement. Ainsi les PED ont intérêt à investir puisque
l’effet sur le revenu doit dépasser cet investissement initial. A noter que ce modèle vaut en
économie fermée en pratique. Il ne profite pas au pays si l’économie de ce dernier s’ouvre
à l‘extérieur, c’est l’extérieur qui va absorber l’effet multiplicateur.

18
2) Théorie de surcapitalisation (goulot d’étranglement) :
Cette théorie montre une conséquence néfaste de l’investissement due à
l’accroissement incontrôlable de ce dernier dans un pays. L’excès d’investissement trouve
racine dans l’optimisme excessive des investisseurs à investir, qui engendrerait par la suite
un déséquilibre macroéconomique, et provoquant une crise. Dans ce modèle, les études ont
montré que, certes, le volume d’investissement qui excède l’épargne est favorable pour
l’économie ; mais une hausse non calculée n’est nullement avantageuse. Cette hausse peut
permettre dans un premier temps la production accrue de biens d’équipements. Or, si
l’amplification successive et continue n’est pas suivie par une demande proportionnelle en
biens de consommation, il y aura déséquilibre ou pénurie, qualifié souvent de goulot
d’étranglement.

I-2-2.2 Théories de l’investissement direct étranger :


1) Théorie de la croissance endogène :
Cette théorie constitue un cadre approprié pour l’étude de l’effet de l’IDE sur la
croissance économique. Elle est à la fois une limite, un prolongateur de la théorie
néoclassique de la croissance ; plus particulièrement celle de SOLOW (1957). Le modèle
de SOLOW souligne l’hypothèse des rendements d’échelle décroissant du capital, qui
stipule que les économies qui ont un niveau initial du stock de capital par tête plus faible,
tendent à avoir des rendements d’échelle et un taux de croissance plus élevé. Ce qui va
leur permettre de converger à long terme vers les pays riches. Or, l’existence des
rendements décroissants fait que l’accumulation du capital ne peut rendre compte d’une
croissance continue. Ainsi, une croissance de long terme ne peut être assurée que si l’on
prend en compte des améliorations technologiques liées au progrès de qualification et liées
à l’innovation. La théorie de la croissance endogène a ainsi mis l’accent sur le rôle central
de l’accumulation et de la diffusion de la technologie dans la croissance économique. Les
externalités apportés par les changements techniques et des éléments tel que l’amélioration
de l’organisation de la production, considérés comme des facteurs exogènes, sont
primordiales pour assurer une croissance économique soutenue de long terme et ceci en
contrebalançant les effets de rendement décroissants de l’accumulation du capital,
développé par SOLOW. On peut en tirer que les déterminants clés de la croissance sont
endogènes.

19
2) Théories néoclassiques :
Pour les néoclassiques, la décision de localisation des IDE dépend des dotations en
facteurs de production (notamment du travail et du capital) et de ressources naturelles que
le pays hôte puisse permettre aux investisseurs d’effectuer leurs opérations. A ces deux
conditions s’ajoute la localisation géographique favorable à l’installation des IDE en
prenant comme critère : la taille du pays, les effets de frais de transport que les opérations
engendreraient. Les néoclassiques accordent une importance à ces éléments quand il s’agit
d’économie d’échelle identifiée dans les activités des grandes firmes. La proximité
géographique peut constituer un stimulant à la décision d’investir.

3) Théories issues des études empiriques :


Des études empiriques sur les effets de l’IDE ont donné naissance à des théories
dans les différentes écoles :
 Ecole de dépendance : dont les théories reposent sur l’idée que l’IDE ne fait que
renforcer la pauvreté des pays en développement ; il intensifie davantage le sous-
développement par la dépendance envers les grandes firmes et la dominance de ces
dernières exercée sur les pays en développement. L’IDE apporte plus de retombées
négatives que positives pour les pays d’accueil.
 Ecole de modernisation (Saskia Wilhelms, 1998)17 : Cette école offre une vision
positive sur l’IDE ; il est en effet un « élément catalyseur de croissance » ; sous la
condition que les économies réceptrices soient libérées des interventions étatiques
contraignantes et ouverte à l’investissement et au commerce. La théorie utilise deux
approches : -Théorie du marché parfait : qui est issue de la théorie de libre échange,
en utilisant les analyses d’équilibre générale.
-Théorie du marché imparfait : qui prend en compte différentes approches
telle que l’organisation industrielle, la théorie de la firme, la théorie de
l’internationalisation de la localisation et de la mondialisation.

 Ecole de l’intégration : Cette école analyse les effets des IDE du point de vue des pays
récepteurs et émetteurs en tenant compte des variables macroéconomiques,
microéconomique et mésoéconomique (les institutions). La théorie rassemble d’un coté
« une approche éclectique » constituée de la base théorique la plus employée

17
BOUALAM Fatima, « Les institutions et attractivité des IDE », colloque internationale « ouverture et émergence en méditerranée »
17 et 18 octobre 2008, Rabat- Maroc.

20
couramment dans les études empiriques, développé dans le travail de
(Dunning,1981)18 ; et de l’autre ; le paradigme d’OLI avec «O» pour
« Ownershipspecificity » ou l’avantage spécifique de la firme ou encore avantage
monopolistique (Mucchieli, 1985) ; « L » pour l’avantage spécifique à la location et
« I » attribué à l’avantage spécifique à l’internationalisation et l’avantage comparatif
par celle de la localisation. La simultanéité de ces trois avantages est jugée nécessaire
pour la parfaite réalisation de l’IDE.

 Le paradigme ESP « Environment System Politic » de Koopman et Montias(1971) :


Cette approche indique que l’IDE s’effectue en fonction de l’évolution des variables
structurelles du pays hôte. En effet, les flux d’IDE dans un pays dépendent de
l’interconnexion entre les trois variables : l’environnement (ressources naturelles,
humaines, infrastructures) ; le système (institutions politiques, économiques et sociales) et
politique (les actions menées par le gouvernement). Le volume de flux d’IDE dans un pays
dépend de sa capacité d’attraction, d’absorption et préservation de l’IDE. Les quatre
institutions, déterminants principales du flux d’IDE sont par la suite : le gouvernement, le
marché, l’éducation et le milieu socioculturel.

18
www.memoireonline.fr/IDE/et/croissance/économique/en/R-D-Congo, (2009)

21
CONCLUSION CHAPITRE 1
En guise de conclusion, rappelons que le sous développement demeure le plus
important problème de notre temps. Le phénomène de sous développement sévit dans les
pays du sud, appelés pays en développement ou PED, et perpétue le cercle vicieux de la
pauvreté. Ce phénomène qui est entre autre caractérisé par le sous alimentation, le sous
emploi, le sous industrialisation, la faiblesse du niveau de vie, de la santé …. En effet, les
caractéristiques communes des PED montrent d’une façon explicite la cause de ces
difficultés. La persistance des phénomènes (de domination et de désarticulation) dans
l’ensemble de l’économie des PED conduisent parfois à des échecs de l’activité
économique tel que l’entreprise qui ne peut pas financer son investissement ; et ainsi
conduit à la faiblesse de l’épargne. Aussi, la faiblesse de l’épargne, qui ne peut être
comblée par les activités intérieures, conduit les PED à faire appel aux capitaux étrangers
(notamment les prêts, aides, dons,…). Vu les risques trop élevés dans les PED pour le
remboursement de ces prêts, les bailleurs sont sceptiques à octroyer des prêts aux
conditions normales. Face à cette situation, une forme d’investissement qui est
l’investissement direct étranger, semble être déterminant, vu certaines caractéristiques qui
lui sont propres et viables pour les PED. En outre, l’IDE ; par son caractère plus accessible
et moins coûteux, permet de combler le déficit de l’épargne, en contrepartie de l’accès aux
ressources naturelles présentes et profiter de l’avantage comparatif du pays d’accueil.

22
Chapitre II : APPROCHE PRATIQUE DES IDE DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT

Face à ces problèmes de sous développement qui sévit les PED, ils ont recours aux
IDE qui semble être la meilleure forme d’investissement pour ces pays grâce à son
caractère : le moins coûteux de tout les investissements. Ces investissements sont par
contre assortis de conditions requises par les investisseurs avant la décision d’implantation
dans ces pays. Ce chapitre sera orienté entre autre à déterminer ces conditionnalités et les
stratégies des investisseurs directs étrangers dans les PED. Il sera évoqué également dans
ce chapitre les différents obstacles pour l’entrée de ces IDE ainsi que les domaines les plus
pratiqués dans ces pays.

II-1 LES IDE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT ET


CONDITIONNALITES REQUISES DES INVESTISSEURS.

II-1-1 Pourquoi recourir aux investissements privés ?


Les pays en développement souvent victimes de domination et de désarticulation tant
dans l’économie interne qu’externe (à travers les échanges), rencontrent des déficits
chroniques que l’épargne intérieure ne peut suffire à financer le déficit, encore moins à
financer les investissements nationaux.

II-1-1-1 Déficience de l’épargne intérieure :


Notons que l’épargne nationale est constituée de :
-L’épargne des entreprises privées par leurs propres bénéfices, c'est-à-dire
l’autofinancement ;
-L’épargne des particuliers qui parvient aux entreprises, soit directement, soit
indirectement par sa mise à la disposition des banques ou de l’Etat ;
-Les épargnes publiques : par les prêts de l’Etat, les emprunts publics, les
ressources financières et fiscales de l’Etat, création de monnaie…
-L’épargne extérieure : détenue par les dons, les aides et les capitaux étrangers
investis dans le pays.

23
1) Déficience de l’épargne privée :
a) Déficit chronique des entreprises privées :
La croissance économique se nourrit d’elle-même (c'est-à-dire par son propre
épargne) ; par contre dans les pays en développement, les entreprises qui sont souvent
minoritaires et en déficit suite à des désarticulations de l’organisation et défaillance de
gestion ; ainsi l’épargne industrielle demeure : faible, la capacité d’autofinancement ne
permet ni de dégager un surplus ni de financer les investissements.
b) Faible épargne des consommateurs
L’épargne est une partie de revenu non consommée (pour les Keynésiens, elle est
déterminée par la formule Y=C+S ou Y : le revenu, C : la consommation et S : l’épargne :
quand le revenu est constant, tout ce qui augmente la consommation réduit l’épargne).
Dans les pays en développement, ce niveau d’épargne est très faible. Deux raisons sont à
considérer quant à l’explication de ce phénomène :
> La faiblesse du revenu : le revenu qui est généralement faible et
souvent ne peut suffire à la subsistance réduit l’épargne. La pauvreté
de la masse ne l’incite guère à l’épargne ; tout revenu supplémentaire
va à la consommation.
> Consommation ostentatoire : certains comportements des
consommateurs nuisent et défavorisent l’épargne. Les tendances
naturelles à l’incitation des modes de vie étrangers (Nord américain et
européen en général) et à leur façon habituelle de mode de vie aisé,
conduisent à des consommations des biens futiles et qui ne correspond
pas à la situation économique. Les économistes appellent ce
phénomène « l’effet de démonstration ». Ainsi, l’épargne disparait ou
n’apparait pas car les besoins sont stimulés par les modèles
socioculturels importés par les genres de vie des pays industrialisés.
> Thésaurisation : quand les ménages décident d’épargner, cette épargne
ne se fait pas sous forme de monnaie conservée dans un quelconque
cachette mais sous forme de bijoux ou d’or qui sont en fait des achats
et n’entrent pas dans le processus de production, dans le circuit
bancaire et dans le cycle de capital (n’incite pas l’investissement).
2) Déficience des épargnes publiques :
Dans l’espace budgétaire étroite, les ressources financières de l’Etat sont constituées
par les ressources publiques (ressource fiscale et non fiscale) et les ressources internes
24
(création monétaire et emprunt). Les ressources internes à travers les emprunts constituent
les ressources principales pour financer les investissements dans les pays en
développement du fait que les prélèvements fiscaux sont peu élevés. Les pays en
développement se nourrissent principalement ainsi des emprunts et des prêts consentis à
l’extérieur : plusieurs facteurs conduisent toutefois à la déficience de ces derniers
notamment la défaillance dans la gestion, l’excès de dépense comparée avec les recettes et
la persistance de la corruption dans les institutions. Ces contraintes sont des facteurs
défavorables quant à la constitution des épargnes domestiques, devenant faibles.

II-1-1-2 Risques élevées sur le remboursement des prêts :

Il a été vu que le recours à l’épargne intérieure ne peut suffisamment pas combler le


déficit et à alimenter le stock de capital national. Le recours à l’épargne extérieure s’avère
être indispensable pour les pays en développement pour promouvoir le stock de capital.
Les dons, aides et prêts font parties intégrantes à constituer cette épargne extérieure.
Les aides émanant des organismes nationaux et internationaux forment des prêts assortis
des conditions de paiement favorables et à des taux allégés, mais dont les destinations sont
préétablies et bien définies par les bailleurs. L’efficacité des aides et leur utilité sont très
controversées car elles sont toujours liées et peuvent être utilisées dans des affectations qui
ne correspondent pas à la réalité des pays bénéficiaires.
Les prêts d’organisme publiques, qui eux ne sont pas assortis des exigences
d’affectation des fonds mais qui, en contrepartie sont consentis avec des conditions
normales (taux d’intérêt et des conditions du marché) et exige beaucoup de garanties. Les
prêts publiques consentis sont en général inefficaces pour ces pays (pays en
développement, pays moyennement avancés,…) dus à l’utilisation inefficiente des capitaux
investis, risque de corruption, mauvaise gouvernance et défaillance des administrations.
Compte tenu des risques élevés et l’absence de garantie, les pays en développement ne
peuvent pas généralement accéder aux prêts.
Les dons constituent donc des livres de capitaux favorables pour ces pays vu qu’ils
n’exigent pas de contreparties mais qui eux, n’entrent qu’en faible partie.
La réponse aux problèmes des PED explique l’afflux des capitaux privés étrangers,
permettant d’une part ; une importante levée de fonds ayant des conséquences directes sur
les pays et moins coûtants et d’autre part assorti de conditions spécifiques, notamment pour
les IDE.
25
II-1-2 Les déterminants principaux d’investissement direct étranger :

Les investisseurs recherchent à l’échelle mondiale la meilleure localisation possible


pour permettre l’efficience de leur activité. Pour cela, des conditions préétablies sont
avancées. Ces dernières ont d’influences sur la décision d’investir, à savoir le cadre
institutionnel et juridique du pays, les conditions de vie, l’accessibilité du marché, le
niveau d’industrialisation du pays et l’importance des variables politiques, l’attractivité du
pays (position géographique, possession de richesses naturelles importantes,…).

II-1-2-1 Cadre institutionnel et juridique favorable :


1) Mesure protectionniste allégée :
Les investisseurs sont surtout intéressés aux pays où il n’y a pas de lourdes pressions
fiscales dans les activités de production. Les conditions d’entrée des IDE dans les PED
revêtent des formes diverses parmi lesquelles l’existence de système d’incitation aux
activités de production, l’existence des mécanismes d’approbation facilement accessibles,
un régime fiscal incitatif et aux conditions allégées. Les investisseurs requièrent entre autre
pour permettre la réalisation de leurs stratégies, le libéralisme économique et le non
fixation des limites aux prises de participation. Les politiques d’exonération fiscales sont
aussi parmi les conditions nécessaires. L’IDE peut profiter à toute une gamme de pays en
développement et de secteurs lorsque ces pays ont pris de mesures pour réduire les
obstacles qu’ils opposent eux-mêmes à ces investissements.
2) Environnement politique sécurisant :
Pour s’assurer de la rentabilité et de l’efficience des opérations d’investissement
effectuées ; le cadre politique est pris en compte, les régimes politiques judicieuses ; là ou
la stabilité politique est assurée et ou l’existence d’une sécurité intérieure rassurante est
garantie. L’action des pouvoirs publics est donc importante pour les investisseurs quand il
s’agit d’effectuer l’IDE. A ces conditions s’ajoute une condition de bonne gouvernance,
efficiente, démocratique et ou le taux de corruption est peu élevé.
Bref, des meilleures institutions sont des conditions primordiales pour effectuer le
choix d’IDE, entre autre : les politiques d’amélioration du climat des affaires, le
désengagement de l’Etat dans certaines activités, le respect de droit de propriété, la liberté
économique et politique, la sécurité, la transparence, un faible niveau de corruption,
l’efficacité de la justice… ce sont des éléments reflétant un environnement institutionnel
favorable.
26
II-1-2-2 Politique commerciale :
1) Ouverture du pays :
La politique d’ouverture du pays est aussi pris en compte notamment la facilité
d’intégrer à la mondialisation et aux échanges commerciaux internationaux ; entre autre
l’appartenance du pays à des zones d’intégration économique : COMESA, SADC, …
Ainsi, une des critères pris en compte est la libéralisation économique. En outre, la
privatisation des activités figure parmi les conditions requises par les investisseurs pour
effectuer l’IDE. Elle est un moyen direct de transférer les activités économiques du
secteur public au secteur privé et permet ainsi d’accéder aux ressources appartenant aux
publics.
Jusqu’ici, les pays en développement concourent pour les politiques d’attraction
d’IDE dans leur pays en allégeant les restrictions qu’ils avaient imposés à l’IDE
auparavant et poursuivent la libéralisation des politiques commerciales ; unilatéralement et
dans le cadre de négociations multilatérales.
2) La taille du marché : la taille du marché est une des préoccupations à ne
pas négliger. Cependant, les firmes internationales privilégient les pays dont la taille du
marché est importante du fait que la possibilité d’amortir les coûts fixes est d’autant plus
grande que la taille du marché étranger sera élevée. Plus la taille est vaste, plus la valeur du
cout « seuil » lié au commerce intérieur de la firme va baisser. En effet, la potentialité du
marché va permettre au monopole d’en tirer une large part de marché. A ces conditions
s’ajoute le critère d’absence de la distorsion sur ce marché local.
3) Proximité géographique et écart technologique du pays d’accueil :
pour des raisons de minimisations des coûts, la proximité géographique est une des
conditions à satisfaire. Cependant, l’implantation géographique de la firme dépend de la
proximité du marché et des consommateurs : les méthodes de ventes directes et la
compétitivité de coûts sur le marché sont avantageuses quant aux activités de la firme
multinationale. L’écart d’intensité technologique (entre pays d’origine et pays d’accueil)
s’avère être un critère plus pertinent. Un retard technologique du pays d’accueil se traduit
par un cout élevé des produits sur ces pays, ce qui est avantageux pour les exploitations des
firmes, en apportant des technologies plus performantes ; le coût de production sera moins
élevé avec un même cout de vente. Le critère technologique du pays est ainsi une exigence
fondamentale pour les pays d’origine d’IDE. Les pays d’origine des IDE plus avancés
technologiquement investiraient plus aux pays ou il y a une faible absorption des

27
technologies que dans d’autres ou les technologies sont plus ou moins évoluées ; cette
stratégie renforcerait le pouvoir de la concurrence de la firme.

II-1-2-3 Attractivité du territoire :


1) La dotation en capital humain est à prix compétitif :
L’IDE ne peut occasionner des retombées positives pour les firmes que si les
conditions locales du territoire d’implantation sont favorables. La première condition est
née de la qualité des ressources humaines : la dotation en capital humain considérable ou
« stock de capital humain » est pris en compte et la compétitivité de prix de travail que la
firme puisse bénéficier, autrement dit la baisse du cout de la main d’œuvre qui est
généralement faible dans les pays en développement. Ainsi, le faible coût de travail donne
un avantage comparatif pour les entreprises étrangères qui cherchent à minimiser leurs
coûts de production. Ainsi la dotation en ressources humaines abondante et la flexibilité du
marché de travail sont nécessaires. La qualité de l’infrastructure, susceptible de réduire les
couts et le temps de transport des marchandises peut constituer un déterminant
supplémentaire.
2) Disposition des ressources naturelles abondantes et exploitables :
La dotation des ressources naturelles abondantes dans les pays en développement
est une des conditions qui influencent la décision d’investissement. Les pays en
développement, par faute d’industrialisation ne peuvent pas exploiter les ressources dont
ils disposent. Les ressources peuvent être des minerais (nickel, cobalt,…) ou la possession
des vastes terres fertiles ou la possession des forets exploitables et des ressources
spécifiques telle que l’eau. L’extraction minière devient une exploitation de grande
envergure dans les pays en développement quand il s’agit d’IDE.
II-1-2-4 Stabilité économique :
La stabilité économique ne peut être assurée dans un climat de forte tension
politique. La première étant dépendante de la seconde. La stabilité économique figure
parmi les conditions de la décision d’investissement. En effet, les investisseurs considèrent
le régime de change auquel le pays hôte adhère : l’évaluation prend en compte le niveau de
taux de change réel (c'est-à-dire la compétitivité et la puissance internationale de la devise)
et le risque associé au taux d’intérêt nominal (volatilité du taux de change). Ainsi,
l’instabilité du taux de change induite par un régime de change flottant est défavorable à
l’IDE, même si elle empêche le taux de change réel de s’apprécier. Le rapprochement du
taux de change réel du pays d’accueil à celui des pays investisseurs est éventuellement à
28
ceux des localisations alternatives est un déterminant significatif des flux d’IDE entrants.
Par conséquent, le choix du régime de change devrait être cohérent avec celui de l’origine
d’IDE pour les pays en développement. Chacun des pays a intérêt à stabiliser sa monnaie
par rapport aux pays ou à la zone susceptible de lui apporter le plus possible d’IDE.

II-1-2-5 Critère financier :


Compte tenu des différents risques qui pourraient nuire les investissements à
l’étranger, les investisseurs accordent des pertinences aux critères financiers de nature
politique et stratégique pour éclairer les décisions associées à ces investissements.
Les critères financiers sont mis au premier plan lorsqu’il s’agit d’effectuer des
activités d’investissement en vue d’en tirer des bénéfices dans le long terme ; ce faisant ;
pour éviter une mauvaise allocation des ressources dans le pays d’accueil. L’investisseur
utilise comme taux d’actualisation le coût du capital social dans les pays hôtes pour
pouvoir évaluer la valeur actuelle nette de l’investissement en raisonnant dans le cadre
administratif et monétaire dans le pays bénéficiaire. Si le résultat dégage une valeur
positive, l’investissement sera rentable, dans le cas contraire, il n’est pas souhaitable
d’investir dans le pays d’accueil. Comme exemple : une entreprise française obtenant une
rentabilité de 10% sur ses investissements français trouvera avantageux d’investir au
Mexique si cet investissement lui procurera une rentabilité de 14% ; mais si le coût du
capital au Mexique est de 16%, cet investissement n’est pas satisfaisant du point de vue de
l’économie mexicaine. Investir dans ces conditions au Mexique expose l’entreprise à des
difficultés. En bref, l’entreprise n’investit pas à l’étranger si elle ne peut obtenir une valeur
actuelle nette positive dans le pays d’accueil en prenant un taux d’actualisation égal au
cout du capital social.

II-1-3 Obstacles à l’IDE dans les pays en développement :


Dégager une valeur actuelle nette dans le pays d’accueil est une condition nécessaire
mais non suffisant quant à l’évaluation de l’opportunité d’investissement. L’investisseur va
calculer la valeur actuelle nette procurée à la devise de l’investisseur. Des différentes
contraintes sur le marché national peuvent entraver les flux de capitaux et réduire le
montant des « cash-flows » disponible en monnaie de l’investisseur. Ces entraves peuvent
être d’ordre administratives ou politiques (les impôts nationaux et étrangers sur les
bénéfices rapatriés ; restrictions au rapatriement des capitaux, variation de taux de change,
contrainte public de la part du pays d’accueil). Ces contraintes réduisent les montants de
29
flux financier disponible en marché étranger pour l’investisseur et abaissent la rentabilité
de l’investissement à l’étranger, évaluée dans la devise de ce dernier.
Dans les années 50 et 60, l’investissement direct étranger était regardé avec beaucoup
de méfiance par certains pays en voies de développement. La position à l’égard de l’IDE
était suspicieuse du fait qu’il était considéré comme un facteur de domination ; la vision
des pays en développement reposait sur l’idée sous jacente que les firmes multinationales
étaient susceptible de réduire le bien être social par la manipulation des prix et la formation
d’enclaves économiques.

II-1-3-1 Les barrières protectionnistes :


La lourdeur du système fiscal dans les pays d’accueil et l’existence des barrières
tarifaires contraignantes (droit de douane élevé) portent atteinte aux activités d’exploitation
des investisseurs étrangers dans les pays en développement et peut les décourager à
investir.
II-1-3-2 Cadre institutionnel non incitatif :
L’existence des mécanismes d’approbation complexe dans le pays hôte, la
complexité du système d’incitation, la fixation des limites à la prise de participation par
des intérêts étrangers et à l’occupation de terrains à l’accès des ressources du pays
constituent des obstacles pour l’augmentation des volumes d’IDE dans les pays en
développement.

II-2 STRATEGIES D’IDE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT.

Quand il s’agit d’effectuer d’IDE à l’étranger pour les investisseurs étrangers, il est
important de connaitre les différentes stratégies permettant l’optimisation des opérations
effectuées. Elles peuvent être de nature commerciale, industrielle et financière.

II-2-1 Stratégie commerciale :


L’IDE permet toutefois à l’investisseur direct d’entreprendre des relations
commerciales avec les pays hôtes et ceux en fonction des objectifs commerciales
poursuivis. En effet, l’entreprise cherche à :
-réaliser un investissement commercial : achat ou création d’un réseau de distribution,
constitution d’une société d’importation, etc.… ceci en vue de développer les exportations

30
de l’entreprise d’investissement direct « à destination » du pays où s’effectue les
opérations d’IDE ;
-conquérir ou accroître la part de marché dans le pays où elle s’implante ;
- réduire les frais de transport ;
- accéder aux ressources naturelles du pays hôte, pour permettre à l’entreprise de
s’approvisionner régulièrement en produit indispensables à la production de l’entreprise.
Ce facteur est déterminant dans le cas des sociétés minières ou métallurgiques. Il l’est
également pour les sociétés qui recherchent des approvisionnements énergétiques : pétrole,
gaz, … . Cette stratégie constitue la principale stratégie d’investissement envers les PED
dès le 16e siècle, grâce à la dotation en ressources naturelles abondantes et inexploitées que
ces derniers puissent fournir aux pays d’origine ; là où, pour des raisons géologiques,
géographiques et climatologiques, les ressources sont peu abondantes ou même
inexistantes ;
- sauvegarder ou maintenir le marché : pour des raisons de restrictions et de
protectionnisme perpétrées par les autorités locales des pays des entreprises
d’investissement direct. Investir à l’étranger peut permettre de conserver le marché et de
continuer l’exploitation ;
- renforcer la concurrence avec d’autres firmes multinationales. Investir à l’étranger peut
accroître la compétitivité et permet de concurrencer d’autres FMN qui investissent dans le
marché domestique ;
- produire à l’étranger pour exporter vers le pays d’origine lui-même.

II-2-2 Stratégie industrielle :


Des considérations de nature industrielle expliquent l’afflux des IDE dans les PED et
permettent aux investisseurs des décisions d’investir à l’étranger, entre autre, par :
- La volonté de tirer profit d’un avantage technologique : celui que possède les pays
d’origine par rapport aux entreprises locales leur permettent d’avoir plus de productivité ;
Et ainsi ; augmentera leur compétitivité. Ce qui va conduire à une tendance à devenir un
monopôle, et accaparera ensuite la totalité du marché ;
- La rationalisation de la production : la baisse du coût de production dans les PED et
le coût de main d’œuvre à bon marché permettent cette stratégie. C’est une stratégie de
minimisation de coût ou stratégie verticale. Cependant, la possibilité de transférer
facilement une technologie performante dans un pays où le prix de la main d’œuvre est
faible et où certains services dans la fabrication sont moins faibles conduisent à
31
rationnaliser la production, en y créant des filiales relais ou par des unités d’assemblage
dans certains pays émergents. Cette sous-traitance internationale est une stratégie verticale
parce qu’il s’agit des opérations unilatérales entre deux pays à développement inégal
(généralement envers les PED dans le sens Nord-Sud).
La sous-traitance permet de réduire les coûts de transaction et les coûts fixes
occasionnés par l’exploitation de l’entreprise. Néanmoins, elle nécessite l’accord explicite
du pays d’accueil, dont l’objectif n’est plus de substituer une production locale à des
importations mais de favoriser les exportations. Cette motivation conduit à la
délocalisation de la production nationale (dans les pays d’origine d’IDE).
- L’emploi des facteurs de production qui sont sous employés. Le sous emploi du
capital technique, équipement industrielle et cadre de direction à l’intérieur du pays pousse
l’entreprise à investir à l’étranger.
- La volonté (et parfois une nécessité pour certaines entreprises) d’accéder à des
ressources rares et actifs spécifiques (investissement technologiques, brevets, images de
marque) est une des motivations d’investissement direct.

II.2.3 Stratégie financière :


La décision d’investir à l’étranger résulte de multitudes de motivations sur le côté
financier. D’où les stratégies financières :
- La volonté de tirer bénéfices des avantages monétaires et financiers qu’elles
possèdent dans leur pays d’origine. Ces avantages tiennent à un coût de financement
avantageux sur le marché domestique, comparé à celui supporté par des entreprises
localisées dans les pays étrangers. Ils peuvent profiter aussi d’un taux de change favorable
à l’achat d’entreprises étrangères. Il est plus intéressant pour une société européenne
d’acheter une entreprise américaine quand le Dollar vaut 0,85 € et pour une entreprise
américaine d’acheter une autre, européenne, quand le Dollar vaut 1,15 €.
- Elargissement de l’exploitation envers l’étranger : le surplus dégagé par l’entreprise,
dû par l’importance de sa capacité d’autofinancement permet d’étendre son activité en
investissant ou en achetant des sociétés non résidentes.
- Sécurisation des actions : la diversification des capitaux investis permet de réduire le
risque de fluctuation de l’activité économique (pouvant engendrer une diminution de
bénéfice et de dividende) qu’une société multinationale pourrait subir. Une récession dans
un pays est compensée par l’expansion d’une autre.

32
Les mesures politiques incitatives effectuées par certains PED pour la promotion des
IDE permettent la parfaite réalisation de ces stratégies. Ces mesures peuvent être d’ordre
fiscal et institutionnel, notamment, les garanties offertes, la facilité de procédure,
allègement des conditions fiscales, etc.… .

II-3 LES DOMAINES LES PLUS PRATIQUES.

II-3-1 Industries manufacturières :

Les investissements directs étrangers dans les pays en développement privilégient


les entreprises manufacturières et de transformation. Ils visent ici à tirer profit des
abondances des facteurs primaires dans les PED qui sont, d’un côté, abondants et
inexploités, et de l’autre côté, à coût faible. A titre d’exemple, pour les industries de
textiles mauriciennes « TIL ou Textile Industries Limited »19, l’IDE y ramène à la
production des articles haut de gamme. C’est une filiale à 100% d’Esquel, Hong Kong
(chine) qui lui fournit ses intrants et commercialise sa production. La Société Financière
Internationale (SFI) a investi le TIL depuis 30 ans déjà. La société a pu permettre
d’installer de nouveaux équipement de production et a permis de monter an gamme sur le
marché, tout en réalisant une économie de main d’œuvre. A la suite du projet, TIL a accru
ses exportations de produits sous marque de distributeur tel que Ralph Lauren, Yves St-
Laurent, Tommy Hilfiger et Nautica. Les textiles et les articles manufacturés fournissent
90% environ des emplois dans la zone franche et constituent 53% des exportations
mauriciennes.

II-3-2 Industries extractives :


Les investisseurs se sont surtout intéressés à des investissements pour les industries
extractives (de matière première, de ressources minières, d’énergies renouvelables) dans
les pays en développement. Ces derniers qui sont cependant incapable de les extraire faute
d’industrialisation. Les extractions se font surtout dans le secteur des hydrocarbures, suite à
une hausse considérable du prix des produits de base observée durant les années 70 à
l’échelle mondiale.

19
BANQUE MONDIALE, « L’investissement direct étranger », société financière internationale (SFI) et service-conseil pour
l’investissement étranger (FIAS), Etats-Unis, 1997, p13.

33
Pour la Turquie20, les gisements de mines de Cayeli constitue une extraction de
grande envergure, lis sont situés dans le nord-est de la Turquie. La production d’or de
Ghana au début des années 60 contribue significativement à leur économie : la production
dépassait 26 tonnes par an, mais qui ont tombés à moins de 8 tonnes en 1984 en raison de
la faiblesse des investissements privés, découragés par les interventions de l’Etat.
En outre, la destination Afrique des IDE est attirée surtout par les pays pétroliers
comme l’Angola et le Nigeria ainsi que d’autres pays riches en ressources naturelles
comme l’Ouganda, la république démocratique de Congo surtout l’Afrique du sud appuyé
du climat d’investissement propice au développement du secteur privé dans ce pays.

20
Ibid., p12

34
CONCLUSION CHAPITRE II
A la lumière de la mondialisation de l’économie à travers les échanges mondiaux; le
comportement de suspicion sur la venue des IDE dans les PED était remplacé par une
politique de promotion visant à drainer les flux substantiels d’IDE et pour promouvoir
l’épargne des PED qui ont généralement faibles. Ainsi, des mesures d’incitation
d’investissement étrangers ont été entreprises, notamment l’instauration d’un cadre
institutionnel et juridique favorable à l’investissement ; la facilitation des procédures
effectués sur la mise en place des IDE dans le pays d’accueil ; la libération des échanges et
l’allègement voire la suppression des mesures fiscales et douanières concernant certains
branches d’activité. Il en résulte par la suite un essor remarquable des flux d’IDE en
direction des PED, dont le volume a quintuplé entre 1990 et 1995, pour dépasser 100
milliards de dollars en 1996. Les IDE dans les PED privilégient les industries
manufacturières et de transformation, viennent ensuite l’exploitation des ressources
naturelles ou activités extractives. Pour les investisseurs étrangers, notamment ceux qui
investissent sus la forme d’IDE, de multitudes de conditions sont nécessaires avant la
décision d’investissement pour s’assurer de la rentabilité du projet.
Les investisseurs ont visé jusqu’à présent des pays choisis en raison, d’une part, de
l’ampleur de leur économie et, d’autre part, de l’intérêt qu’ils présentent en tant que site
d’IDE.

35
Chapitre III : APPROCHE PRATIQUE A MADAGASCAR

Madagascar, qui figure encore parmi les pays en développement, fait partie des
pays bénéficiaires des IDE et de ses apports. L’afflux des capitaux étrangers, notamment
l’IDE envers notre pays a fait constater un essor considérable, surtout les cinq dernières
années. Après un premier triplement en 2006, le flux d’IDE a triplé de nouveau en 2007.
Cependant, l’instauration d’un cadre environnemental favorable, incitatif et sécurisant pour
les investisseurs contribue positivement à ces grandes différences. Nous verrons ainsi dans
ce chapitre les grands faits marquants des IDE à Madagascar.

III-1 QUELQUES FAITS SUR L’IDE A MADAGASCAR.

III-1-1 Cadre juridique et politique de l’investissement :


En effet, la décision d’investir à Madagascar dépend de la règlementation et des lois
en vigueur qui régissent l’investissement sur le territoire malagasy, inscrites dans le
nouveau code des investissements malagasy. Il serait donc préférable de préciser en
premier lieu ce cadre qui pourrait expliquer entre autre l’avènement accru des volumes
d’IDE sur notre pays.

III-1-1-1 Environnement juridique des affaires :


Sur le plan juridique, Madagascar dispose déjà d’un arsenal de lois répondant
globalement aux besoins des investisseurs mais le problème crucial réside dans son
application effective. Le cadre de la promotion de l’investissement à Madagascar, une des
politiques visées par le gouvernement, les règlementations juridiques s’avèrent être de plus
en plus favorables pour l’environnement des affaires. Le fait le plus marquant concerne les
lois sur l’accès aux terres : des nouvelles lois autorisent aux étrangers cet accès. Malgré
les différentes initiatives de facilitation des procédures dans le domaine foncier, le système
reste bloqué par divers obstacles administratifs tels que la lourdeur des formalités
d’immatriculation et de la complexité de la procédure y afférente.

III-1-1-2 Cadre politique :


Des mesures sont prises dans le cadre politique pour inciter l’IDE à Madagascar et
pour recourir à la faiblesse de l’épargne intérieure. Ces mesures politiques incitatives ne

36
sont adoptées que depuis peu. On assiste à des changements politiques radicaux depuis
l’année 2002, qui est résumé sur le tableau présenté comme suit :

Tableau 1 : Faits les plus marquants entre 2002 et 2005 dans le domaine lié à
l’investissement privé
Domaines Faits

Politique d’investissement -création guichet unique de l’investissement (GUIDE)


-création du CAPE (Plate Forme de Négociation avec le Secteur Privé)

Politique fiscale -détaxation d’un certain nombre de biens d’investissement et de consommation durant deux
ans.
-contrat avec une compagnie privée pour renforcer la douane.
-réduction du nombre de taxes de 4 à 2 (taxe à l’importation et droit de douane)

Politique sectorielle -vaste programme d’infrastructures (route, port, aéroport, ferroviaire)


-privatisation TELMA, opérateur publique de télécommunication
-pré-privatisation de la société d’Etat JIRAMA, distributeur d’eau et d’électricité

Accès à la terre et sécurisation Loi autorisant les étrangers à acheter des terres
foncière

Politique monétaire Changement de l’unité monétaire malagasy en Ariary

Source : CREAM (Cahier de Recherche en Analyses Economiques), n° 12/ 2008 (Aout 2008)

Ces mesures incitatives incluent donc une mesure fiscale plus allégée avec des
réductions des taxes et de la détaxation dans certains secteurs, accompagnée des politiques
d’investissement et sectorielle favorisant l’entrée des IDE sur notre territoire. Citons par
exemple : la réhabilitation et la construction des grands infrastructures (routes, port, …),
libéralisation de certains secteurs et autorisation d’accès aux propriétés foncières malagasy.
Les détails sur les politiques visées par le gouvernement sont présentés en annexe 1.
Néanmoins, citons les faits les plus marquants de ces mesures :
1) Politique d’investissement :
Le gouvernement depuis 1997 a favorisé le désengagement des entreprises publiques
en faveur du secteur privé. Il y a eu donc la poursuite des privatisations des entreprises

37
publiques (telle que TELMA). A part cela, la création d’organes spécifiques facilitant les
projets d’investissement ont été mis en place depuis 2002, notamment :
-le GUIDE (Guichet Unique des Investissements et du Développement des Entreprises).
-le CAPE (plate forme de négociation avec le secteur privé).
Madagascar a aussi visé à finaliser des accords de promotion et de protection des
investissements (APPI) avec le Maroc, la Suisse et la Thaïlande en 2007.
2) Politique monétaire et fiscale :
Des mesures ont été prises pour réduire la pression inflationniste. Il y a eu une
application du taux d’intérêt réel positif et privatisation de la banque BTM.
En matière fiscale, on assiste depuis 2002 à des mesures incitatives sur certains
secteurs notamment : la réduction des droits d’accise (pour le secteur minier), la
détaxation d’un certain nombre de biens d’investissements et de la consommation durant
deux ans ; la réduction du nombre de taxe à l’importation et le droit de douane de 4 à 2.
3) Politique sectorielle :
Pour le secteur minier, vu l’optimisme des investisseurs directs étrangers à immiscer
leurs activités dans ce secteur (exemple de l’exploitation : QMM-Rio Tinto dans l’ilménite
de Taolagnaro, Sheritt dans le nickel et le cobalt à Ambatovy) ; des mesures attractives
sont effectuées notamment :
− la promotion des réserves minières (Betsiaka, Soalala et Maevatanana)
− réduction de taxe liée à l’exploitation minière (droit d’accise)
− mise en œuvre des procédures pour une traçabilité des produits miniers
− lutte contre la corruption, application effective des lois et règlement sur le secteur
minier
− mise en œuvre de la procédure d’octroi de permis par appel d’offre : en 2007, 1427
permis miniers ont été octroyés.

Pour le secteur industriel, notamment dans les industries manufacturières, le


gouvernement malagasy a visé en 2007 des objectifs sur :
-la mise en exploitation des potentiels d’exportation des industries (augmentation des
investissements privés, dynamisation des activités des zones franches, aménagement des
zones industrielles dédiées, appui au développement des filières économiques).
-renforcement du PPP (Partenariat Public-Privé) pour les industries et l’artisanat afin de
redynamiser le secteur privé.

38
4) Politique en matière de relation avec l’extérieur :
Madagascar s’ouvre de plus en plus aux relations des échanges internationales et
régionales tant au niveau de l’Afrique et de l’océan indien qu’au niveau intercontinental. Il
y a eu donc notre intégration au sein des organisations telles que le COI, COMESA,
SADC, …

III-1-2 Climat d’investissement à Madagascar :


Notons tout d’abord que si les pays en développement drainent en moyenne 20% des
flux d’IDE entre 1990 et 2000 (un total cumulé de 470 milliards de dollars), 5% de ce
montant seulement revient à l’Afrique et la part de Madagascar reste insignifiante d’autant
plus qu’il n’y a pas eu de politiques incitatives pour les investisseurs directs. Madagascar a
enregistré ainsi 15% du taux d’investissement moyenne avant 1997 contre 20% en
Afrique21. La Grande Ile figure ainsi parmi l’un des pays à plus faible taux
d’investissement. Conscient de cette situation, des mesures politiques spécifiques ont été
entreprises depuis 2000 ; elles offrent des opportunités aux investisseurs désireux
d’entreprendre sur le territoire malagasy et ont changé le climat d’investissement et
l’environnement des affaires à Madagascar22.

III-1-2-1 Indicateur du climat d’investissement :


Mesurer le climat d’investissement à Madagascar revient à décrire les indicateurs
présumés profitables ou non quant à l’entrée des investisseurs étrangers. Ainsi, plusieurs
variables sont pris en compte à cet effet dont notamment : les contraintes liées à
l’incertitude politique, la corruption, l’insécurité, la régulation sur le marché du travail etc.
Le tableau ci après résume les valeurs de quelques indicateurs pour l’année 2005
comparativement à d’autres pays africains :

21
ROMALAHY Mande I. Z., RAJAMARISON Laza, « Etude de la promotion de l’investissement à Madagascar, volet économique,
analyse économétrique », CREAM, N°12/2008, Aout 2008, p7.
22
La banque mondiale distingue ces deux notions lors de son enquête en 2003 sur les aspects intervenant dans la concrétisation des
décisions d’investissement dans chaque pays membre de cette institution. Ces deux notions ne présentent pas une différence
majeure ; elles sont complémentaires et convergent vers une finalité commune.

39
Tableau 2 : Climat d’investissement, valeurs de quelques indicateurs pour l’année 2005.
Opinions des
Nom du pays opérateurs sur Cout de mise en Protecting Gap des taux Nombre de Investissements
l’incertitude place d’une investors d’intérêt (prêt- procédures pour privés
politique (% affaire/activité disclosure index dépôt) créer une (% PIB)
réponses) (% PNB/hab.) (o low to 10 entreprise
high)
Madagascar 41,5 54 5 10, 3 11 11,8
Cote d’Ivoire 134 6 11 7,1
Erythrée 2,7 129 4 13 5,3
Ethiopie 39,0 65 1 3,6 7 9,0
Ghana 79 7 12 16,2
Kenya 51,5 48 4 10,1 13 7,5
Malawi 140 4 23,1 10 1,8
Mozambique 95 2 12,2 14 11,3
Rwanda 280 9 12,0
Sénégal 31,3 109 7 9 12,9
Tanzanie 9,0 161 3 9,7 13 11,0
Afrique du Sud 17,9 9 8 4,7 9 14,9
Egypte 65,8 105 5 5,7 10 17,9
Source: world Bank, “Africa Development Indicators, 2006”

On constate par ces résultats qu’en 2005, les investisseurs sont septiques vis-à-vis des
incertitudes politiques à Madagascar vu le pourcentage de 41,5% émané de leur opinion.
De plus, on assiste à un cout relativement important sur la création d’une affaire ou
entreprise ; à Madagascar, avec une estimation de 54% du PNB/ hab.
1) Réduction en temps sur les procédures de création d’entreprises :
Depuis 2003, les procédures d’implication d’entreprises ont été facilitées. Le
nombre de procédures nécessaires pour créer une entreprise est passé de 15 à 11 entre 2003
et 2005. La création du GUIDE (Guichet Unique des Investissements et du Développement
des Entreprises) a contribué à cette évolution peu progressive.
Le GUIDE a été mis en place par les autorités malagasy depuis 2003 dans le cadre
de la régulation des différents aspects de l’environnement des activités du secteur privé. La
mise en place de ce système figure parmi les moyens utilisés par le gouvernement
malagasy afin de relever leur défi ambitieux pour la mise en œuvre de leur politique
économique. Le GUIDE a pour objectif de promouvoir les investissements privés et à
faciliter les investissements nationaux et étrangers, à les mettre en confiance et surtout à
améliorer l’image de Madagascar. Cette entité sera remplacée plus tard par l’EDBM
(Economic Development Board of Madagascar), rattaché directement à la présidence de la

40
république. Elle regroupe plusieurs entités, entre autre ; l’ancienne GUIDE et une partie de
l’activité de l’INSTAT.
A part la réduction du nombre de procédures, le nombre de jour nécessaire pour
débuter une activité ou une affaire est aussi réduit. Si la durée nécessaire pour les
formalités était de 67 jours en 2003, elle est devenue 37 jours en 2005. Inclus dans ces 38
jours, les formalités administratives pour un investisseur pour pouvoir exercer son activité.
Tableau 3 : Illustration de l’amélioration des conditions d’investissement après la mise en
place du GUIDE
Activités Durée nécessaire
Création juridiques d’entreprise 3
Octroi de visa transformable 2
Octroi de visa long séjour et 15
de permis de travail (expatriés) 3
Bail et acquisition de terrain pour les investisseurs étrangers 60
Octroi d’avis préalable et 5
autorisation d’ouverture (entreprise touristique) 15
Octroi d’agrément au titre du régime de zone franche 20
Octroi de permis environnemental 60
Source : GUIDE

Ce tableau montre la performance de la gestion administrative des activités


d’investissement à Madagascar.
Citons à l’exemple que la durée de création juridique de la société est de trois jours
contre 30 jours avant le GUIDE.

2) Réduction du nombre de procédures :


On assiste actuellement, après la mise en œuvre du GUIDE, à un abandon des
lourdeurs administratives concernant la création d’une société. Si auparavant l’exercice
d’activités est effectué par différents départements interministériels, à l’heure actuelle
toutes les procédures sont entre les mains d’un seul organe représenté par chacun de ses
entités et regroupe toutes les procédures de création d’entreprises en un seul bureau.

41
III-2 EVOLUTION D’ENTREE DES CAPITAUX PRIVES A MADAGASCAR
(Pendant la période de 2006-2008)
Notons tout d’abord que les investissements étrangers privés sont constitués :
-de l’IDE
-de l’IPF (Investissement de Portefeuille)
-autres investissements qui ne sont pas figurés ni dans la rubrique « investissements
directs » ni dans celle « investissement portefeuille » ; il s’agit des opérations sur actifs et
passifs financiers. Les investissements privés en 2007 ont présentés 19,7% du PIB à
Madagascar ; une grande partie de ce pourcentage est venue de l’IDE avec une part de
10,15% du PIB23.
III-2-1 Réalisation d’IDE en 2007 :
Les capitaux étrangers reçus par les entreprises exerçant à Madagascar sont
évalués à 1554 milliards d’Ariary en 2007, représentant 11,2% du PIB. Les IDE ont
contribué une part considérable avoisinant les 94% du total des capitaux reçus24. On
assiste, durant les années 2007, à la prépondérance de l’entreprise d’investissement direct
(EIDE) sur notre territoire. En termes de création des entreprises d’investissements directs
étrangers : l’année 2007 a été « une année florissante » en termes de réalisation de projets
d’investissement. La création de nouvelles EIDE a connu une hausse de 78,5% en termes
d’effectifs en 2007 par rapport à l’année dernière : en effet, 50 entreprises nouvelles sont
ainsi créées contre 28 en 200625. Ce nombre est réparti selon le type d’entreprise auquel les
investisseurs contribuent compte tenu de leurs apports en capitaux (entreprises affiliées,
filiales et succursales).
Tableau 4 : Evolution de création des entreprises d’investissements directs (EIDE) de
2004-2007
2004 2005 2006 2007
type effectif % effectif % effectif % effectif %
d’entreprise
Entreprise 17 34 ,7 10 27,8 10 35,7 21 42
affiliée
filiale 23 46,9 19 52,8 13 46,4 20 40
succursale 9 18,4 7 19 ,4 5 17,9 9 18
TOTAL 49 100 36 100 28 100 50 100
Source : enquête IDE/ IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

23
ROMALAHY Mande I. Z., RAJAMARISON Laza, « Etude de la promotion de l’investissement à Madagascar, volet économique,
analyse économétrique », CREAM, N°12/2008, Aout 2008.
24
Source Enquête IDE/IPF-INSTAT/BCM-2007/2008
25
Source : INSTAT (2008)

42
Pour l’ensemble des nouvelles créations, 42% sont créées par les entreprises
affiliées ; 40% sont provenues des filiales et seule 18% sont issues des succursales.

III-2-1-1 En ce qui concerne les entreprises affiliées créées :


Elles sont surtout orientées dans les branches : « commerce », « activités mobilières
et services aux entreprises » et « activités industrielles et minières », dont 81% ont été
constituées sous forme de SARL, 45% des investisseurs sous ce type proviennent de
France tandis que 23% sont des mauriciens.

III-2-1-2 Pour les filiales :


L’investissement sur la branche « commerce » englobe 60% des capitaux investis.
Elles ont pris le type de SARL (85%) et n’ont possédé qu’une seule filiale sous forme de
SA. Les investisseurs non résidents sont constitués principalement par des indiens (23%),
chinois (20%) et français (17%)26.

III-2-1-3 Quant aux succursales :


La plupart des investissements effectués est affectée dans la branche « commerce »
avec un pourcentage de 56%. Les investissements prennent en général le type EURL ou
SARL. Les actionnaires majoritaires dans ce type sont les français et les sri-lankais.
Tableau : caractéristiques des entreprises d’IDE créées en 2007 (voir annexe2)

III-2-2 Flux d’IDE à Madagascar et son évolution :


Nous centrerons notre analyse sur l’évolution des flux d’IDE en prenant l’année 2007
comme référence en faisant les comparaisons avec les années 2002-2006. Après un
premier triplement en 2006, le flux d’IDE a triplé de nouveau en 2007 pour atteindre
997 M $27, ce qui situe Madagascar au 88ème rang mondial des pays bénéficiaires d’IDE.
Les deux grands projets miniers (QMM et SHERRITT) qui sont figurés parmi les grands
investisseurs étrangers ont contribué à cet afflux massif d’IDE. En monnaie nationale, les
flux d’IDE réalisés se sont chiffrés à 1456 milliards d’Ariary28.

26
Source : INSTAT (2008)
27
Mission économique de Tananarive, « les investissements directs étrangers à Madagascar en 2007 ». Fiche de synthèse, Novembre,
2008, 4 p.
28
Source : INSTAT (2008)

43
III-2-2-1 Composition des flux d’IDE :

Les flux d’IDE sont constitués par l’ensemble de toutes les transactions entre une
entreprise et son investisseur direct. Ces capitaux sont composés de : capital ; bénéfices
réinvestis ; autres transactions qui sont ventilées en emprunts ou subventions accordées par
l’investisseur direct à l’entreprise, y figurent également les « apports en compte courant »,
qui représentent 81% 29de l’ensemble des flux d’IDE en 2007.

III-2-2-2 Flux d’IDE par type de capitaux de 2002 à 2007 :


Tableau 5 : Flux d’IDE par type de capitaux de 2002 à 2007(unité : Milliards MGA)
Rubrique 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Capital 29,4 16,4 34,4 47,6 43,6 98,0
Bénéfices réinvestis 19,4 -7,4 25,3 58,8 105,5 33,1
Autres transactions 34,7 109,2 118,2 65 ,9 481,2 1325,8
Emprunts à plus de 1 an 0,1 77,4 30 46 5,2 109,4
Emprunts à moins de 1 an 0 0 54,4 5,1 1,5 6,3
Apports en compte courant 34,6 31,8 33,8 14,8 467,9 1191,3
Crédits commerciaux 6,6 18,8
FLUX D’IDE 83,5 118 ,2 177,9 172,3 630,3 1456,9
Source : enquête IDE/ IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

Commentaire : mis à part les « apports en comptes courants », le poste « apport en


capital » a également observé une forte augmentation en 2007 en comparaison avec les
autres années. Entre 2006 et 2007, le montant est passé de 43,6 à 98 milliards MGA c'est-
à-dire une hausse de 124%. Les filiales et les entreprises affiliées sont les plus bénéficiaires
de ces apports avec une part respectivement de 66% et de 34%.

III-2-2-3 Flux d’IDE selon le type d’entreprise :


Tableau 6 : Flux d’IDE en 2007 selon le type d’entreprise
Unité en Milliards
MGA
type capital Bénéfice réinvesti Autres capitaux total
Entreprise affiliée 33,35 -7,49 264,57 290,43
filiale 64,55 32,82 897,08 994,45
succursale 0,09 7,74 164,16 171 ,98
Source : enquête IDE/ IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

29
Source : INSTAT (2008)

44
Ce tableau résume que 68% des flux d’IDE ont été reçu par les filiales, 20% sont attribués
aux entreprises affiliées et seule 12% reviennent aux succursales.

III-2-2-4 Flux d’IDE par branche d’activité :


Tableau n°7 : flux d’IDE par branche d’activité
Unité en Milliards MGA
Branche d’activité 2006 2007
Activité extractive 442,1 886,2
Télécommunication 5,7 359,2
Construction et BTP 1,1 108,8
Activités financières 76,7 39,9
Distribution de produits pétroliers 18 ,2 22,5
Activité de fabrication 39,6 12,8
Commerce et réparation des véhicules 16,2 10,1
Pêche, pisciculture et aquaculture 7,7 6,7
Immobiliers, locations et services aux entreprises 4 2,8
Transport et auxiliaires de transport 18,8 2,0
Hôtels et restaurants -0,3 0,7
Production et distribution d’électricité, d’eau et de gaz 0,3 0,4
Autres branches 0 ,2 4,8
Total 630,3 1456,9
Source : enquête IDE/ IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

On constate que la branche d’activité le plus intéressant pour les investisseurs


concerne des activités extractives ; elles tiennent une part de 60,8% de l’ensemble de flux
d’IDE affecté à chaque branche en 2007. En outre, sept branches d’activité ont enregistré
un niveau d’IDE supérieure à 10 milliards d’Ariary, dont seulement trois ont dépassé la
barre de 100 milliards d’Ariary de flux d’IDE reçu.

III-3 EXEMPLE PRATIQUE.

Le projet d’Ambatovy (DYNATEK-SHERRITT) :


Le projet Ambatovy est le plus grand projet d’investissement étranger que
Madagascar n’a jamais réalisé auparavant. C’est l’un des plus grands projets miniers qui
sont tournés non seulement vers l’activité d’exploitation minière (nickel, cobalt et
engrais) ; mais aussi font bénéficier au pays de grands travaux de construction et des
infrastructures. Ils ont ainsi boosté les secteurs y afférents, entre autre ; les bâtiments et
travaux publics(BTP) et les matériaux de construction.

45
 Situation géographique et objectif de l’exploitation :
Sise dans la partie nord-est de Madagascar, situé dans l’ex province de Toamasina,
le projet est orienté vers le gisement de nickel, de cobalt et produits d’engrais sous forme
de sulfate d’ammonium dans cette localité. Le projet disposera, une fois qu’il entrera en
pleine exploitation, d’une capacité de production annuelle de :
- 60000 tonnes de nickel,
- 5600 tonnes de cobalt,
- Et 190000 tonnes d’engrais (sous forme de sulfate d’ammonium)
A noter que l’exploitation comporte quelques composants majeurs ; à savoir :
• Un site d’exploitation à proximité de Moramanga.
• Un pipeline de 220 km pour l’acheminement de minerais en pulpe à l’usine
de traitement située à Toamasina.
• Un site de l’usine de production de briquettes à haute teneur de nickel et de
cobalt.
• Des constructions/ extensions d’infrastructures auxiliaires dont notamment
des installations portuaires, de nouvelles routes et voies ferrés, un parc à résidu et une
centrale électrique.

III-3-1 A propos du projet :


Le projet dure 30 ans et la durée de vie du gisement est de 27 ans. Les coûts
d’investissement prévus sont évalués à 4,5 milliard US $ environ. Le projet peut
employer : plus de 10000 personnes pendant la phase de construction (85 % des personnes
locaux) et pendant la phase d’exploitation, environ 2300 employés seront recrutés dont
85% de nationalité Malagasy. Le nombre total estimatif d’emploi créés est de 13000 à
15000 (directs, indirects et induits) ; faisant vivre près de 65000 à75000 membres de
famille. Selon l’objectif visé, l’achèvement de l’assemblage mécanique est prévu vers la
fin de 2010 ; et le début de production est prévu début 201130. Bien que le projet ne débute
pas encore son activité principale d’exploitation, il participe déjà de façon substantielle au
PIB de Madagascar, grâce à la contribution du projet au secteur secondaire et tertiaire. Le
secteur secondaire quia connu une croissance de 8,8% l’année 2008. Le développement de
la branche BTP contribue le plus à la hausse de la production du secteur tertiaire avec un

30
Projet Ambatovy ; « Soutenir la croissance et le développement à Madagascar », Antananarivo, Juin 2009.

46
taux de 24% contre 21,8 en 2007 ; le projet d’Ambatovy y participe d’une manière non
négligeable.

III-3-2 Faits marquants des investissements :


Les investissements effectués procureront à Madagascar des recettes importantes
au cours des années à venir. Sur une période de trente(30) ans ; la prévision des paiements
à percevoir par l’Etat Malagasy est de l’ordre de 2,9 Milliard US $ environ et la
contribution au PIB est prévu pour atteindre 100 Million US $ par an environ31. Outre ces
retombées économiques estimées, le projet procurera au pays des avantages
supplémentaires tels que le transfert de technologie, emplois de qualité, compte tenu du fait
que l’affinage des produits finaux se fera à Madagascar. Les investissements visent en
l’occurrence des perspectives dans le domaine social et de l’environnement, dont les faits
les plus marquants sont :
- Des programmes de formations spécialisées pour permettre aux locaux
d’occuper ultérieurement la majorité des postes durant la phase d’exploitation ;
- Des programmes de gestion et de conservation de l’environnement ; tout en
visant des gains nets en la matière ;
- Affectation de plus de 16000 hectares de terrain soit à des fins de
conservation soit pour des usages multiples dont 9500 hectares sont strictement réservés à
la conservation ;
- Soutien des entreprises locales ;
- Appui au développement communautaire (amélioration de la condition de
vie des villageois grâce à des investissements socio-économiques multi facettes,
amélioration des vies de communication).

31
Projet Ambatovy ; « Soutenir la croissance et le développement à Madagascar », Antananarivo, Juin 2009.

47
CONCLUSION CHAPITRE III

Madagascar figure depuis longtemps parmi les pays en développement qui bénéficient des
investissements privés étrangers, notamment les IDE. Ces derniers ont été regardés d’une façon
sceptique par le gouvernement malagasy dans un souci de créer des dominations sur l’économie
nationale, d’évincer les entreprises locales ou encore d’accaparer nos ressources naturelles.
C’est seulement après l’an 2000, suite à les mondialisations qui devient inéluctable, que la
Grande Ile a adopté des mesures de promotion des IDE et d’incitation de leur entrée sur le
territoire malagasy. Ceci étant dans le but d’avoir un taux de croissance soutenue et de promouvoir
l’épargne intérieur. Les efforts mis en œuvre vont de la privatisation d’entreprises publiques (ex :
TELMA,…), à la détaxation en passant par des politiques multisectorielles dont les reformes dans
le domaine foncier ou le renforcement de l’intégration régionale (SADC, COMESA, COI,…).
Il ressort que suite à la politique de promotion des IDE, les conditions et environnements
économiques favorables aux affaires (avantages fiscaux, faible coût de la main d’œuvre, accès aux
ressources et aux terres,…), l’afflux de ces IDE à Madagascar a fortement augmenté. Le volume de
flux d’IDE est passé de 83 ,5 milliards MGA en 2002 à 630,3 milliards MGA en 2006 et le montant
est remonté à 1456,9 milliards MGA l’année 2007. Après un premier triplement en 2006, le flux
d’IDE a donc triplé de nouveau en 2007 pour atteindre un chiffre de 1456,9 milliards MGA ; ce qui
situe Madagascar au 88e rang mondiale des pays récipiendaires d’IDE. Au niveau régional,
Madagascar s’adjuge la 10e place en Afrique parmi les pays qui ont capté le plus d’IDE en 2007, 4e
pour l’Afrique subsaharienne, derrière la Tunisie. Au niveau de la sous région Afrique de l’est et
îles de l’océan indien, Madagascar s’attribue le premier rang.
L’activité extractive constitue la majeure partie de ces flux d’IDE, avec un volume de
886,2 milliards MGA en 2007 soit une part de 60,8% du total des flux selon l’INSTAT.

48
CONCLUSION PARTIE I :
Recourir aux IDE devient désormais une réalité des PED. De nombreux PED
concourent pour l’entrée des IDE sur leur territoire pour combler l’épargne nationale
demeurant encore faible. Aussi, il n’est pas étonnant de voir des mesures incitatives d’ici et
là, pour promouvoir les investisseurs étrangers exercer sur ces pays. Des grandes mesures
politiques et économiques entreprises par les autorités publiques influent positivement sur
la décision des investisseurs à investir dans les PED. En ce qui concerne Madagascar, les
autorités ont mis en place de nouvelles lois autorisant l’accès au propriétés terriens par les
étrangers dans une loi récente, le détaxation d’un certain nombre de bien d’investissement
et de consommation durant 2 ans, la réduction du nombre de taxe de 4 à 2( taxe à
l’importation et droit de douane), l’ouverture économique et la libéralisation des échanges
commerciaux à travers les intégrations régionales au sein de la SADC, COMESA, COI,… ;
la relance des secteurs privés et la privatisation de certaines entreprises publiques (ex :
TELMA).
En ce qui concerne les procédures d’investissement, des principes fondamentaux
garantissant la qualité de prestation pour faciliter ce service ont été entrepris par la création
du GUIDE. Aussi, les formalités administratives ont été facilitées. En ce qui concerne la
création d’entreprise, la durée est passée de 30 jours à 3 jours après la mise en place du
GUIDE et la durée totale des formalités a beaucoup évoluée, passant respectivement de 67
jours en 2003 pour arriver à 38 jours en 2005.
Ces mesures sont sans inconvénients quant au but visé (promouvoir les
investissements privés notamment l‘IDE). Aussi, on constate depuis l’année 2005 un
afflux massif d’IDE à destination de la Grande Ile en passant de 172,3 Milliards MGA en
2005 à 630,3 Milliards MGA en 2006. Après ce triplement, le volume a de nouveau triplé
en 2007 pour atteindre 1456,9 Milliards MGA. En 2007, les IDE ont eu une part
prépondérante avoisinant les 94% du total des capitaux reçus. Entrent dans ces chiffres, la
part importante que les deux grands projets miniers (QMM, SHERRITT). Face à cet afflux
considérable, il serait nécessaire d’analyser les apports de ces capitaux sur la croissance.
Les retombées de ces capitaux sont-elles avantageuses pour les PED ? Notamment pour
Madagascar ? La seconde partie sera axé sur l’analyse de ces effets apportés par l’IDE que
se sont au niveau des PED qu’à Madagascar ; à l’issue de cette analyse, nous serons en
mesure d’en tirer des synthèses, d’offrir des visions personnelles et des propositions des
stratégies face à certaines méfaits de ces IDE sur notre économie.

49
PARTIE 2

ANALYSE DIAGNOSTIC DES


IDE
DEUXIEME PARTIE

ANALYSE DIAGNOSTIC DES IDE

Il a été vu précédemment que perpétré par le phénomène de sous développement et


ses causes profondes, les PED souffrent d’une maladie chronique : « la pauvreté ». La
faiblesse de l’épargne domestique caractérise cet état et perpétue le cercle vicieux du sous
développement. A cet effet, le recours aux sources de financement externes s’est avéré
utile ; notamment l’investissement direct étranger, vu ses caractéristiques qui lui sont
propres : moins coûteux, permet un levée rapide des fonds, assorties des conditions
appropriées à la situation des PED. Les politiques de promotion entreprises par les PED
pour inciter ces investissements expliquent les afflux massifs de volume d’IDE à partir de
1990. Face à cette augmentation accrue, quelles en sont les retombées sur l’économie des
PED, notamment Madagascar ? La seconde partie sera axée sur l’analyse de ces effets
apportés par l’IDE que ce soit au niveau des PED qu’à Madagascar. A l’issue de cette
analyse, nous serons en mesure d’en tirer des synthèses, d’offrir des visions personnelles et
des propositions de stratégies face à certaines méfaits de ces IDE sur notre économie.

50
Chapitre 1 : ANALYSE DES EXTERNALITES DES IDE DANS
LES PED
On assiste aujourd’hui à une concurrence acharnée dans le PED, en vue d’attirer
les investissements directs étrangers (IDE). Toutes politiques de promotion d’IDE dans les
PED ont été effectuées suite à des analyses effectués ventant les mérites de l’IDE et les
effets positifs que ces derniers puissent procurer à son pays d’accueil. Bien plus qu’un
moyen de transfert de ressources, l’IDE peut influer positivement sur la croissance du pays
hôte ; il a des effets sur l’emploi ; sur l’entreprise locale ; sur le capital humain et sur
l’Etat. Les IDE peuvent apporter des effets positifs mais aussi des résultats négatifs dans
son pays d’accueil. Dans ce premier chapitre, nous allons analyser ces externalités des IDE
dans les PED en évoquant dans un premier temps ses vertus positifs sur l’économie des
PED.

I.1 CONTRIBUTION A LA CROISSANCE.

I.1.1 Effet sur le pays d’accueil :


I.1.1.1 Effet sur l’emploi :
L’IDE peut faire profiter au pays d’accueil des effets d’entrainement sur l’emploi.
La création d’entreprises d’investissement direct dans le pays hôte (par la délocalisation
pour les FMN) permet de créer des emplois ; ainsi diminuera le nombre de chômeurs dans
les PED, bien que la structure des emplois créés reste ambigüe. En effet, ce sont surtout les
travailleurs qualifiés qui bénéficient des emplois offerts par les firmes étrangères (en
général ; des mains d’œuvre qualifiés et « importés » de l’extérieur).
L’IDE permet entre autre la formation des travailleurs «par l’effet
d’apprentissage » (des technologies) qui va induire à une performance des entreprises
privatisées. En effet ; les pertes d’emplois dues à la privatisation des entreprises d’Etat
entrainent une restructuration de ces entreprises qui s’avèrent être plus efficaces et
efficiente. Ainsi, les salaires offerts par ces firmes sont plus compétitifs (supérieur) que
ceux octroyés par les firmes locales dont les travailleurs disposent d’un faible niveau de
formation.

51
I.1.1.2 Effets sur la distribution de revenus :
Les IDE, tout comme les investissements domestiques, ont un impact sur les
revenus moyens dans les PED. Les effets positifs des IDE ont été vérifiés dans le domaine
de redistribution de revenu et de richesse dans certains pays en développement.

I.1.1.3 Effets sur l’entreprise locale :


1) Compétence dans le domaine de la gestion de l’entreprise :
Un IDE ne peut représenter non seulement un apport de fonds pour le pays
d’accueil ; il permet aussi d’établir un lien fonctionnel entre l’entreprise et son partenaire
étranger. En effet, par ce lien, l’entreprise délocalisée peut bénéficier des activités de
gestion et des techniques managériales plus performantes qui va susciter une meilleure
productivité de l’entreprise. La participation d’intérêts étrangers à la direction d’une
entreprise peut donc exposer celle-ci à de meilleures techniques de gestion.
En outre ; l’IDE peut contribuer significativement à la croissance de l’entreprise
due par les effets d’entrainements (spillovers) que l’IDE puisse offrir aux PED par
l’acquisition de nouvelles techniques managériales et organisationnelles. Le savoir faire en
management acquis peut améliorer le niveau de qualifications et peut être diffusé aux
firmes locales.

2) Formation des employés locaux :


L’IDE profite aux employés locaux par la capacité de formation que ces
investissements puissent offrir. En effet, le transfert de technologie entre les
multinationales et leurs filiales ne s’opère pas seulement via les machines, le matériel, les
brevets et l’expatriation des gestionnaires et techniciens, mais grâce à la formation des
employés locaux des filiales.
La formation ne concerne non seulement des savoirs qui peuvent être codés (ou
chiffrés) ou le savoir intellectuel ; les compétences pouvant être acquises au sein d’une
entreprise étrangère peuvent prendre une forme non quantifiable « savoirs tacites » c'est-à-
dire difficile à codifier ou à formuler ; c’est à travers l’expérience au sein de ces
entreprises, que les travailleurs puissent se former eux même par le « Learning-by-
doing » : en pratiquant l’activité ; ils pourront développer leurs compétences ; et à absorber
l’effet des technologies apportées par les IDE.

52
3) Effet catalyseur pour le capital domestique :
En jouant le rôle de « catalyseur » pour le capital domestique et du progrès
technique ; l’IDE peut contribuer d’une manière significative à l’accroissement de la
productivité de l’économie du pays d’accueil. En outre ; l’IDE peut stimuler la croissance
économique par la facilitation de l’incorporation de nouveaux inputs et des nouvelles
technologies dans la fonction de production. Néanmoins, une question centrale semble être
déterminante ; à savoir : dans quelle mesure l’IDE pourrait entrainer un effet d’éviction ou
au contraire un effet d’entrainement sur l’investissement domestique ? A cet égard ; la
CNUCED32 avance (dans le World Développement Report de 2001) que l’effet positif des
IDE sur l’investissement domestique se manifeste à travers plusieurs canaux tels que :
l’accroissement de la concurrence et de l’efficacité, la transmission des techniques de
contrôle de qualité et l’introduction d’un nouveau savoir – faire (effet de démonstration des
nouvelles technologies).

4) Effet sur la concurrence :


L’entrée des FMN sur le territoire du pays hôte d’IDE va affecter l’activité des
entreprises locales. En effet ; la performance et les compétitivités des entreprises
étrangères implantées sur le pays conduisent les entreprises locales à améliorer leur
production ou la qualité ou encore le prix des produits pour les rendre plus compétitifs. Il
en ressort que l’entrée de la FMN réduit le pouvoir de monopole au profit de la
concurrence, et ainsi va profiter aux consommateurs.

I-1-1-4 Effets sur le transfert de technologie :


C’est un des effets les plus déterminants quand il s’agit d’accueillir les IDE dans
les pays en développement. Cependant ; les PED peuvent profiter du progrès technique
issu des pays développées (qu’en général ; ils ne peuvent pas fournir eux-mêmes) par
l’intermédiaire des IDE. Il est à remarquer que les propriétaires des technologies sont
d’une manière générale peu enclins à en faire profiter leurs partenaires à moins de pouvoir
exercer un certain contrôle sur la gestion de l’entreprise, ce que leur permet l’IDE. La
capacité d’innovation et le fait de s’approprier les progrès techniques peuvent soutenir une
croissance à long terme de l’entreprise (développé par la théorie de la croissance
endogène) à l’opposition de la théorie de SOLOW (1957) dans la mesure où l’apparition

32
Commission des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement

53
d’un facteur résiduel attribué au progrès technique ; qui est considérée comme
« exogène » ; peut apporter des grands changements techniques et l’amélioration de
l’organisation de la production. Ceci permettra l’accroissement continu de la productivité
et assurera ainsi dans le long terme une croissance soutenue.

I-1-1-5 Effet sur le capital humain :


L’IDE joue un rôle important sur la croissance économique des PED à travers
l’amélioration du capital humain. Les analyses ont montré que, dans les PED, le
changement technologique introduit par les firmes multinationales peut provoquer des
effets d’imitation et d’entrainement dans le secteur industriel. En imitant les modes de
production plus performant induit par l’activité des FMN sur le territoire ou par la
formation formelle des travailleurs ou encore par le « learning by doing » au sein de ces
filiales étrangères ; l’amélioration des qualifications du capital humain sera assuré.
Aussi, l’IDE a un effet positif sur le capital humain dans le sens où il permet
l’amélioration du stock des connaissances du pays hôte, ce fait entraînera aussi bien un
effet à court terme qu’à long terme sur l’économie d’accueil, et augmente le taux de
croissance du long terme. ROMER (1993) 33 appuie cette vision positive des IDE en
stipulant que les firmes multinationales ; en fournissant des nouvelles connaissances aux
PED, réduisent les écarts technologiques entre ces pays et les pays avancés ; ce qui peut
constituer un facteur important de croissance et de convergence économique.
En outre ; les formations acquises par ces firmes qui se manifestent tant
intellectuellement que pratiquement (par le learning-by-doing) augmentent les champs de
compétences des travailleurs locaux ; ce qui peut être utilisé ultérieurement. Pour
l’expérience Tunisienne ; l’étude de la relation entre l’IDE et le capital a fait enregistré
une corrélation positive. En effet, l’IDE contribue significativement à l’amélioration du
capital humain. Les dépenses dans l’éducation et les dépenses en nature sociales sont
significatives. CAVES (1996) estime que dans les PED, les retombées de l’IDE par le biais
de la formation de la main d’œuvre locale peuvent être plus importante que celles générées
par l’enseignement public.
I-1-1-6 Effets sur les exportations et le commerce extérieur :
Sur le commerce extérieur ; l’IDE semble avoir un effet positif dans la plupart des
études empiriques effectuées dans les PED. Ceci se traduit, par le fait que, les entreprises

33
www.unice.fr/CEMAFI/EMMA/Alaya.PDF, 2009

54
locales peuvent bénéficier des effets de démonstration induit par les FMN. Ce qui leurs
poussent à augmenter leur propension à exporter. Par ailleurs, la présence des FMN peut
faciliter l’accès des firmes domestiques, aux marchés extérieurs, vu la capacité de ces
FMN, à établir des contacts et des réseaux avec d’autres firmes sur le marché mondial.
I-1-1-7 Effet sur l’Etat :
Compte tenu des divers effets positifs que les FMN puissent procurer aux pays
hôtes, les PED sont favorables à la promotion des IDE. Cela peut entrainer l’orientation du
gouvernement vers une politique libérale, favorable à l’échange et au développement du
secteur privé et à l’établissement des entreprises d’exportation. L’Etat sera ainsi incité à
se tourner vers une politique d’ouverture envers l’étranger ; moyen par lequel pourra se
transmettre les vertus considérables de l’IDE dont le plus significative étant le transfert des
technologies et des innovations sur le domaine de la formation du capital humain ; vu les
faibles niveaux de formation des travailleurs locaux qui incitent les FMN à embaucher des
techniciens spécialisés à l’étranger . L’Etat peut promouvoir des formations éducatives des
travailleurs locaux. Aussi les multinationales peuvent indirectement affecter l’offre de
travail en influençant les institutions éducatives des pays hôtes. En Asie du Sud Est, (une
étude menée par Ritchie), les multinationales ont joué un rôle important dans leur
croissance malgré le faible impact de leurs activités sur la formation du «capital technique
intellectuel » c'est-à-dire la connaissance et les qualifications des managers, ingénieurs,
scientifiques et techniciens dans l’économie locale.
En bref ; la demande de travail qualifié par les FMN peut encourager les
gouvernements à investir davantage dans l’enseignement supérieur.

I-1-2 Analyse de causalité IDE – CROISSANCE :


Une des questions les plus déterminantes quand il s’agit d’analyser l’effet de l’IDE
sur la croissance est de savoir si l’ouverture économique des PED par l’entrée d’IDE
permet- elle d’activer cette croissance. Plusieurs études ont permis de faire une analyse
causale entre l’IDE et la croissance et avec des résultats divergents. Le principal
déterminant de cette analyse étant la contribution du PIB sur l’économie de PED.
Afin de contourner ces problèmes (ou ces analyses) et de tenir compte des « effets
spillovers » et des «effets de synergie » dans le cadre de la relation entre les deux notions,
un modèle déterminant les facteurs influant sur la croissance a été pris en compte. C’est un
modèle inspiré par BENDE et al. (2000) donné par la forme linéaire suivante :

55
Cr =α0+α1.IDEt+α2.KHt+α3.IDt+α4.TT+α5.EXPORT+Ut
• Les variables endogènes étant : Cr ; ID ; IDE ; TT ; EXPORT
• Avec / : - Cr : la croissance économique
- IDE : L’investissement direct étranger en pourcentage du PIB
- KH : Le capital humain qui est approximé par le taux de scolarisation
bruit au niveau secondaire
- TT : Le transfert de technologie approximé par l’importation des
biens d’équipement (technologie incorporée) en pourcentage du PIB.
- EXPORT: les exportations en pourcentage du PIB. Cette variable
représente le commerce extérieur.
- Ut : Le terme résiduel
• En ce qui concerne les variables exogènes : SMIG, INFRAS, OUVERT, TX
CHANGE, CREDIT, INTERET, INFLATION, R & D, D sociales, D éducation.
- SMIG : Le salaire minimum interprofessionnel garanti en monnaie
locale.
- INFRAS : L’infrastructure logistique en pourcentage du PIB.
- OUVERT : L’ouverture économique (rapport des exportations et des
importations sur le PIB)
- TX CHANGE : taux de change sur le pays exprimé en monnaie
nationale
- CREDIT : Le crédit domestique accordée au secteur privé en
pourcentage du PIB (approximation sur le marché financier)
- INTERET : Le taux d’intérêt monétaire (le coût du capital)
- INFLATION : représente l’instabilité économique
- R & D : Les dépenses de recherche et développement en pourcentage
du PIB.
- D éducations : dépenses du ministère de l’éducation en pourcentage du
PIB
- D sociales : dépenses pour affaires sociales, santé, jeunesse, sport,
affaires culturelles en pourcentage des dépenses publiques.
En utilisant ce modèle ; les résultats observés dans différents pays en
développement peuvent découvrir les interactions des IDE sur la croissance. En effet, sur
69 PED étudiés en 1999 (par la Banque Mondiale) ; une augmentation d’un point de
pourcentage du ratio des IDE sur le PIB accroît le taux de croissance du PIB par tête du
56
pays hôte de 0.8%34. Les effets des IDE sur le transfert de technologie contribuent à ce
résultat. Par ailleurs, ce transfert de technologie élève le champ de compétence et la
meilleure qualification des travailleurs et va susciter une augmentation de la
compétitivité pouvant accroître la productivité ; les exportations dans les PED.

Une étude effectuée dans les pays Asiatiques a montré une relation de court terme
entre la croissance et l’IDE en Corée, en Malaisie et en Thaïlande. Au total dans cinq des
11 pays étudiés, la croissance est accélérée par l’IDE. Pour les six pays, il n’existe pas de
relation de co-intégration entre l’IDE et la croissance.
Pour la côte d’Ivoire, entre la période de 1970-2001 ; les investissements directs
étrangers ont été une source importante pour la croissance. LOESSE a conclut qu’un point
de pourcentage de l’IDE supplémentaire entrant en Côte d’Ivoire engendre une
augmentation de la croissance du produit intérieur brut par tête de 0.01%35. Cette
augmentation du produit intérieur brut étant la conséquence d’un afflux massif d’IDE dans
ce pays ; engendré par les politiques d’incitation des investissements directs étrangers.
Dans ces pays, l’IDE a un impact significatif sur leur croissance ; des études ont
montré dans d’autres, aucune interaction de l’IDE à la croissance. Dans certains PED ; on
y trouve même une corrélation négative entre les deux.
Des analystes, comme Hein, ne trouvent pas d’effet significatif entre l’IDE et la
croissance du PIB par tête d’habitant dans un échantillon de 40 pays en développement ;
de même pour Weinhold ; qui, en faisant une étude économétrique pour étudier l’impact
des IDE sur la croissance de 24 PED entre 1971 et 1995 ; n’a pas trouvé une relation
causale entre l’IDE et la croissance.
Les résultats des analyses effectuées dans les PED diffèrent d’un pays à un autre.
L’IDE augmente le niveau global de l’investissement, améliore la productivité dans
certains cas, mais a tendances dans beaucoup d’autre à réduire le taux de croissance. Ceci
étant le cas de la Tunisie sur la période de 1962-1990 ; des études (par Morrison et Talbi
(1996) à fait constaté que l’IDE ne contribue pas significativement à la productivité
globale des facteurs (PGF) ; dû à la faiblesse des IDE entrant dans ce pays durant cette
période, qui sont resté minimes jusqu’à la fin des années quatre vingt, malgré les
changements des politiques économiques et les encouragements de l’Etat qui a accordé des
avantages considérables aux investisseurs étrangers. En outre, le pays n’a pas pu profiter

34
www.memoireonline.fr/IDE/et/croissance/économique/en/R-D-Congo, (2009)
35
Ibid.

57
des avantages de transfert de technologie durant cette période, du fait que ces
investissements se sont concentrés essentiellement dans les secteurs industriels
traditionnels comme le textile ; où la contribution des nouvelles technologie est moins
importante. Il y a aussi l’incapacité d’assimilation des technologies importées.
Il en ressort que les IDE n’affectent pas nécessairement des effets positifs pour les
PED. Si certains en requiert des effets significatifs ; d’autres n’ont pas pu avoir des
relations significatives. Dans certains PED, les IDE affectent une réduction du taux de
croissance. Il convient donc d’analyser ces effets négatifs que les IDE pourraient
engendrer.

I-2 LIMITES ET EXTERNALITES NEGATIVES DE L’IDE

I- 2 -1 Effet sur les Entreprises locales.


I -2-1-1 Effet d’éviction :
L’entrée des entreprises étrangères sur les pays hôtes peut entrainer des effets
d’éviction. Cependant ; dû à l’avantage technologique plus performante et plus innovantes
que ces firmes puissent exploiter ; ils peuvent bénéficier des économies d’échelles dans le
pays d’accueil avec un coût de production faible ; et par la suite ; accaparera de la majorité
des parts de marchés sur le territoire ; au détriment des entreprises locales ; qui eux ; sont
moins compétitives et la plupart : traditionnelles (peu innovantes).

I-2- 1-2 Non adaptation aux réalités économiques :


Les investissements directs étrangers ; de par leur nature ; sont insuffisamment
adaptés aux besoins réels du pays. Les investisseurs sont avant tout des praticiens, des
techniciens des affaires ; ils se trouvent confrontés avec des problèmes concrets
journaliers ; qu’ils s’efforcent de régler « sur l’état» au mieux des conditions et des
particularités locales sans se préoccuper des problèmes (à long terme) auxquelles les pays
d’accueil font face. Aussi ; les investissements réalisés ne sont pas nécessairement visés
dans le but de promouvoir la croissance du pays hôte (les PED). C’est ainsi par exemple
qu’en adoptant des techniques trop modernes ou un automatisme trop poussé ; une
industrie privée nouvelle (issue des FMN) risque de ne créer qu’un nombre limité
d’emplois et de ne rapporter aucune solution aux problèmes dus au chômage et aux
problèmes démographiques. Au contraire, ce phénomène aggrave la situation des pays
hôtes dans la mesure où l’adoption de ces techniques modernes vient mettre en difficulté

58
les petites entreprises locales qui sont encore attardées sur ces points mais qui employaient
un nombre généralement supérieur de salariés.

I-2-2 Extraterritorialité des activités et effet de domination :


Un des critiques affectés sur les effets des investissements directs étrangers dans les
pays en développement est le fait que ces investissements constituent des enclaves dans
l’économie des PED et ne contribuent pas suffisamment à l’accroissement du revenu local
en raison des fuites des capitaux et de devises que les entreprises étrangères permettent et
d’une façon générale ; de leur insuffisante intégration à l’économie locale.
En effet ; on constate ; par les activités des firmes étrangères ; une certaine
contradiction dans les stratégies. Si l’objectif des PED étant de promouvoir leur croissance
et alimenter le volume de l’épargne intérieure en introduisant l’IDE ; les firmes étrangères
sont vouées de leur côté à des objectifs liés à des centres de décisions qui sont
généralement situés dans les pays développés ; leurs débouchés se trouvent aussi dans des
pays industriels et elles doivent tenir compte de l’état du marché international qui seul lui
dictera le volume et l’orientation de leur production.

I-2-2-1 Faible intégration des activités à l’économie locale :


La firme doit juger la rentabilité au niveau international. Sa stratégie n’est pas
orientée en fonction des problèmes des pays où elle est établie ; mais principalement au
développement du groupe au sein duquel elle s’insère. A travers la stratégie verticale
« filiales ateliers » ou de délocalisation qui est une stratégie de minimisation de coût, les
firmes tirent des avantages de la faiblesse de coûts dans les PED ; par la spécialisation de
chaque filiale en chaine de valeur. Or, la production est destinée principalement à
l’exportation et non pas au marché d’implantation ou encore pour accéder à de nouveaux
marchés extérieurs.
Aussi, les vertus de l’activité des grandes firmes ne rentrent qu’en faible partie sur
l’économie nationale du pays hôte. Le fait de produire dans les PED est effectué dans le
but de profiter essentiellement des avantages de coûts des facteurs (faible coût de mains
d’œuvre, coût de transaction…) mais quant aux produits : ils sont essentiellement exportés
vers les marchés étrangers en pleine expansion.

59
I-2-2-2 Effet de domination
Les IDE tendent à exercer des effets de domination économique à travers le
commerce. La domination étant définie comme la capacité que possède l’économie
d’influer d’autres économies sans être influencées par elles. Cependant ; les activités
économiques des grandes firmes qui s’avèrent être plus performantes que celles des locaux
tendent à accaparer la majorité de part de marché en offrant des produits plus compétitifs
et innovants. Cette affirmation est appuyée par la vision de STIGLITZ qui reconnait que
beaucoup d’entre elles (les FMN) ont abusé de leur position dominante dans les pays
pauvres. Aussi, le dualisme entre les pays développés et sous développé (ces pays hôtes) se
trouve renforcé.

I-2-3 Effet sur l’emploi :


L’IDE se traduit par une levée des capitaux du marché du pays hôte. Ceci
implique une redistribution du capital des industries intensives en travail vers des
industries intensives en capital, créant ainsi, une nette perte d’emploi et par suite de la
demande de consommation. En outre l’emploi des nouvelles technologies de production
réduit non seulement le temps de fabrication ; mais aussi réduit le nombre d’ouvriers
nécessaires quand à l’exploitation des entreprises.
Dans la plupart des cas ; dans les PED ; là où les niveaux de formation de
travailleurs sont encore faibles ; les firmes étrangères préfèrent embaucher des spécialistes
et des techniciens étrangers qui sont plus performants et expérimentés. Ce sont donc les
travailleurs qualifiés étrangers qui bénéficient la plupart des emplois offerts par les firmes
étrangères.

I-2-4 Extraction excessive des ressources naturelles :


Un autre effet négatif constaté à l’instar des activités des investisseurs étrangers
par l’IDE dans les PED est le pillage ou l’extraction excessive de minerais ou encore la
spécialisation excessive de la production sur un bien particulier dont les pays hôtes a des
dotations factorielles abondantes et exploitables. Ces situations pourraient engendrer une
baisse des prix à l’exploitation et une détérioration des termes de l’échange du pays hôte.

60
I-2-5 Faible capacité d’absorption de technologies :
Concernant le transfert de technologies qui figure parmi les « effets attendus »
des investissements directs étrangers ; ce transfert, au lieu d’être un avantage pour les
PED ; ne fait que nuire la croissance des entreprises locales. En effet, la faible formation
des travailleurs locaux ne les permettent pas d’en tirer des avantages quant à l’utilisation de
certaines innovations. Les pays hôtes (qualifiés de « suiveur ») ne font qu’utiliser la
nouvelle technologie sans absorption réelle. Ce sont les étrangers qui va profiter des effets
de l’emploi de ces technologies sur le territoire local en évinçant les entreprises y
existantes, dotées des techniques peu performantes.

61
CONCLUSION CHAPITRE 1
Des analyses effectuées en vue d’appréhender la causalité IDE- croissance dans
les pays en développement diffèrent d’un pays à un autre. Si dans certains PED, l’IDE
contribue significativement à la croissance économique par le transport de nouvelles
technologies, l’apport des ressources spécifiques, tel que le savoir-faire en management,
l’acquisition des compétences à travers ces technologies par l’effet d’apprentissage ou
le « learning by doing » ; dans d’autres pays ; par contre ; l’IDE ne fait que réduire le taux
de croissance.
Cet effet est dû principalement par les effets négatifs que les FMN ont entrainé sur
les pays hôtes notamment l’effet d’éviction ; la détérioration de terme de l’échange (par
l’extraction excessive des ressources naturelles), et bien d’autre effets.
Ce phénomène nous fait remettre une question qui mérite d’être analysé à savoir
l’ouverture économique de notre pays par l’afflux massif de l’IDE serait-elle profitable ou
non pour notre économie ?

62
CHAPITRE II : CAS DE MADAGASCAR
L’évolution récente de flux d’IDE dans les PED a montré un essor considérable
de ces flux suites à des politiques de promotion d’investissement effectué dans ces pays.
C’est ainsi que la Banque Mondiale dans le rapport Mondial sur les investissements en
2005 a indiqué que si les PED drainent en moyenne 20% des flux d’IDE entre 1990- 2000
le niveau de flux d’IDE a été de 36%36 en 2004. Pour certains pays, les résultats de l’IDE
sont significatifs et palpables tandis que dans d’autre ; il engendre un effet négatif sur la
croissance. Qu’en est-il de notre pays ? Les apports de l’IDE sont-il beaucoup plus
avantageux sur notre croissance ou au contraire ; menaçants ? Pour pouvoir analyser les
retombées des IDE à Madagascar, notre étude analysera les répercussions de ces
investissements sur les grandeurs macroéconomiques significatifs influant sur la croissance
économique.

II-1 EFFETS BENEFIQUES DE L’IDE A L’ECONOMIE MALAGASY


II-1-1 Contribution à la croissance des grandes variables macroéconomiques.
II-1-1-1 Part de l’IDE sur le PIB :
L’explosion importante des flux d’IDE constatée en 2007 qui est de 1 456,9
milliard MGA (630,3 milliards en 2006) a fait doubler la part de l’IDE sur le produit
intérieur brut. Aussi le niveau des IDE a atteint 10,5% du PIB nominal en 2007 si elle était
au environ de 5,3% l’année 2006 ; cette part n’était que de l’ordre de 1,4% l’année 2002.
Tableau 8 : Evolution du flux d’IDE et sa part dans le PIB
Type d’investissement 2002 2003 2004 2005 2006 2007
IDE (milliards MGA) 83,5 118,2 177,9 172,3 630,3 1 456,9
IDE (en% du PIB) 1,4 1,7 2,2 1,7 5,3 10,5
Source Enquête IDE/IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

On constate donc un accroissement de 98,11% de la part de l’IDE dans le PIB durant


l’année 2007. Selon le ministère du Finance et du budget, cette part a accru de 73,7%
l’année 2008 par rapport à l’année 2007.

Tableau 9: Evolution d’IDE dans le PIB.


2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Direct investment (million DTS) 6,4 9,1 35,7 58 150,4689 487,5 1044,9
Direct investment (milliards Ariary) 11,23112 15,78005 98,96347 171,6122 473,4 1397,949 2820,185
PIB nominal (milliard d’Ariary) 6008,37 6804,39 8189,459 10092,5 11815 13767,97 16131,43
Part IDE % 0,186925 0,23191 1,208425 1,70039 4,006771 10,15363 17,48255
Source : Ministère du Finance et du Budget (2008)

36
ROMALAHY Mande I. Z., RAJAMARISON Laza, « Etude de la promotion de l’investissement à Madagascar, volet économique,
analyse économétrique », CREAM, N°12/2008, Aout 2008, 48p.

63
Selon le ministre de Finance et du budget : Si la contribution dans le PIB a été de 4,006% en 2006 ;
elle a été de l’ordre de 17,48% en 2008 en passant par 10,15% en 2007.

II-1-1-2 Accroissement de la valeur ajoutée crée par les entreprises

d’investissement direct étranger EIDE :

Les activités des entreprises d’investissement direct étranger (EIDE) sur le pays ont
contribué massivement à l’accroissement de la valeur ajoutée ; base du PIB. La valeur
ajoutée créée en 2007 a presque doublé par rapport à celle réalisé en 2006 soit 1088
milliards d’Ariary contre 565 milliards d’Ariary37. Il y a donc eu une hausse de la
production effectuée par les entreprises à capitaux étrangers, notamment par les EIDE. Le
tableau suivant résume cet accroissement
Tableau 10 : Performance des entreprises à capitaux étrangers à travers le taux de
la VA crée.
Type d’entreprise Taux de valeur ajoutée(%)
2005 2006 2007
Entreprise d’IPF 52,2 49,9 40,1
Entreprise d’IDE 22,4 20,1 32,8
Entreprise affilée 46 59 37,8
Filiale 19,6 17,2 31,6
succursale 25,2 25,7 31,8
ensemble 22,6 20,3 32,9
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

On constate ici une hausse de dix points au niveau de la valeur ajoutée créée. Les filiales
ont le plus participé à cette hausse, soit une part de 56,2% du total de la valeur ajoutée
créée
Tableau 11 : Chiffre d’Affaires, valeur ajoutée générés par les entreprises à investissement
l’étranger durant l’année 2007.
Type d’entreprise Chiffre d’affaires Valeur ajoutée
(milliards MGA) (milliards MGA)
Entreprise IPF 20,2 8,1
Entreprise IDE 3290,9 1079,8
Entreprise affilée 627,2 237,0
Filiale 1922,3 607,2
Succursale 741,5 235,6

ensemble 3311,1 1087,9


Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

37
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

64
Le chiffre d’Affaires réalisé par les entreprises à capitaux étrangers s’est élevé à 3 311
milliards d’Ariary contre 2775 milliards d’Ar en 2006 sort une augmentation de 19,3%. En
terme de chiffre d’affaires ; 58,4% du chiffre d’affaires total de ces entreprises sont
effectués par les filiales qui représentent 40% de l’ensemble de ces entreprises. Pour les
entreprises affiliées et les succursales ; elles ont enregistré 19% et 22,5% du chiffre
d’Affaire total ; contribution qui ont fortement augmenté par rapport à l’année 2006.
1) Production industrielle effectué par les EIDE :
Les EIDE contribuent d’une part non négligeable dans le secteur secondaire de
l’économie malagasy. Aussi, la production industrielle à Madagascar a beaucoup évolué
depuis la venue des EIDE, qui ont amplifié le nombre des entreprises dans ce secteur. Le
volume de production industrielle effectué durant la période de 2007 est présenté dans le
tableau suivant :
Tableau 12 : Volume de la production industrielle des EIDE
Type d’entreprise Ensemble 1er semestre Ensemble 1er semestre
IDE Ensemble 2006 Ensemble 2006 (En%) 2007 2007 (En%)
Entreprise IPF 0 0,0% 18,2 12,7%
Entreprise affiliée 14,8 5,1% 8,4 5,9%
Filiale 256,5 89,0% 100,8 70,5%
Succursale 17 5,9% 15,5 10,8%
Ensemble 288,3 100,0% 142,9 100,0%
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

Les filiales sont les plus remarquables si l’on considère le volume total de la
production industrielle effectué par les EIDE à Madagascar ; leur contribution étant de
100,8 milliards d’Ariary soit : 70,5% contre 12,7% pour les entreprises des investissements
de portefeuille ; 10,8% pour les succursales et 5,9% pour les entreprises affiliées.
a) Volume de production industrielle par type d’entreprise d’IDE et par
division
La structure du volume de la production industrielle diffère d’une branche à un
autre dans les entreprises d’IDE comme le présente le tableau ci-après.

65
Tableau 13 : Répartition du volume de la production industrielle par type d’entreprise
d’IDE et par branche
CITI Entreprise
Rev.3 Libellés Ensemble IPF Affiliée Filiale Succursale
13 Extraction des minerais métalliques 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
14 Autres activités extractives 3,1% 0,0% 52,4% 0,0% 0,0%
15 Fabrication de produits alimentaires 30,5% 0,0% 12,7% 42,1% 0,0%
et de boissons
16 Fabrication de produits à base de tabac 33,2% 99,6% 0,0% 29,2% 0,0%
17-18 Fabrication de textiles et articles
d’habillements 24,7% 0,0% 22,8% 24,7% 55,1%
19 Industrie des Cuirs et Chaussures
Industrie de bois (sauf fabrication
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

Cette répartition montre la prédominance de la branche « fabrication de produits à la


base du tabac » ayant une part 33,2%. Arrive ensuite la branche « fabrication de produits
alimentaires et de boisson » (30,5%) et une part de 24,7% par la division « fabrication de
textiles et articles d’habillements ». Ces trois branches représentent les 88,4% du volume
de la production des entreprises industrielles à capitaux étrangers à Madagascar.
b) Volume de production industrielle par nomenclature de synthèse :
Parmi les 142,9 milliards d’Ariary de volume de production industrielle effectué
par les entreprises d’IDE durant le 1er semestre 2007, La classification par nomenclature de
synthèse est réparti entre, la branche « produit d’industrie agricole et alimentaires », « bien
de consommation » ; « bien d’équipement » et biens intermédiaire ». Ces divisions ont
contribué à cet volume ; qui sont respectivement de l’ordre de : 63 ,7% ; 20,9% ; 0,0% et
15,4%.
Tableau 14 : Répartition du volume de la production industrielle par type
d’entreprise selon la nomenclature de synthèse au 1er semestre 2007.
CODE Nomenclature de synthèse entreprise
ensemble IPF affilée filiale succursale
Volume de la production en milliard d’ariary 142,9 18,2 8,4 100,8 15,5

EB Produits d’industries agricoles et 63 ,7% 99,6% 12,7% 73,11% 0,0%


EC alimentaires 20,9% 0,0% 12,6% 32,2% 35,0%
EE Biens de consommation 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
EF Biens d’équipement 15,4% 0,4% 74,8% 5,5% 65,0%
Biens intermédiaires

ensemble 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%


Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

66
Ce tableau de synthèse montre la concentration de la production des entreprises à
capitaux étrangers dans les branches de production d’industrie agricole et alimentaire
(63,7% du volume total) ; mais qui ne contribuent pas dans la production de bien
d’équipement. En ce qui concerne les entreprises d’IDE ; les entreprises affiliées ont
concentré leur production sur les biens intermédiaires (74,8%), celles des filiales sur les
produits d’industries agricoles et alimentaires (71,3%) et les succursales ont privilégié la
production des biens intermédiaires (65%).

2) Indice de production industrielle (IPI) :


Cet indicateur permet d’analyser l’évolution et l’importance de chaque branche dans
le tissu industriel en termes de valeur ajoutée créée.

a) Evolution de l’indice de production industrielle (IPI) par


division :
L’évolution de l’IPI par division est présentée d’une manière synthétique dans le
tableau ci-après.
Tableau 15 : Evolution de l’IPI par division
Code 1er semestre 1er semestre
CITI libellé pondération 2006 2007
14 Autres activités extractives 0 ,00 100,0 1000
15 Fabrication de produits alimentaires et boissons 0,10 100,0 80,5
16 Fabrication de produits à base de tabacs 0,34 100,0 157,8
17 Fabrication de textiles 0,06 100,0 133,7
18 Fabrication d’articles d’habillement 0,41 100,0 78,2
19 Industries des cuirs et chaussures 0,00 100,0 100,0
20 Industrie du bois (sauf fabrication de meubles) 0,00 100,0 70,5
22 Edition et imprimerie et reproduction supports enregistrés 0,00 100,0 171,6
24 Produits chimiques-pharmaceutiques-corps gras-fabrication 0,08 100,0 61,0
d’articles en caoutchouc
25 Matières plastiques 0,01 100,0 80,7
26 Fabrication de produits minéraux non métalliques 0,01 100,0 100,0
28 Fabrication d’ouvrages en métaux ( sauf machines et matériels) 0,00 100,0 100,0
33 Fabrication d’instruments médicaux, de précision, d’optique et 0,00 100,0 100,0
d’horlogerie
36 Fabrication de meubles ; activités de fabrication nca 0,01 100,0 100,0
100 100,0 1075
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

Ce tableau montre l’importance des 3 branches (fabrication de produits à base du


tabac ; fabrication textiles et l’édition imprimerie, reproduction supports enregistrés) dans
l’industrie malagasy. On peut remarquer que l’industrie malagasy et dynamisée par la

67
fabrication de produits à base du tabac : avec un taux de croissance de 57,8% au
1ersemestre 2007 par support à la même période en 2006 ; cet indicateur a permis un
accroissement de l’indice de production générale de 7,5%.
b) Indice de production industrielle par nomenclature de synthèse :
Cet indicateur permet d’analyser la production par catégorie de bien produit ; ceci
est présenté dans le tableau 16.
Tableau 16 : Evolution de l’indice de production industrielle (IPI) par nomenclature de
synthèse
Nomenclature de synthèse 1er semestre 2006 1er semestre 2007
Produits d’industries agricoles et 100,0 140,2
alimentaires
Biens de consommations 100,0 75,9
Habillement, cuir 100,0 78,3
Produits de l’édition, imprimés ou 100,0 171,6
reproduits
Produits pharmaceutiques, de parfumeries 100,0 61,0
et d’entretien
Equipements du foyer 100,0 100,0
Biens d’équipement 100,0 100,0
Biens intermédiaires 100,0 92,6
Produits minéraux 100,0 100,0
Produits d’industrie textile 100,0 133,7
Produits en bois, papier ou carton 100,0 70,5
Produits chimiques, en caoutchouc ou en 100,0 62,4
plastique
Métaux et produits métalliques 100,0 100,0
IPI 100,0 107,0
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

Par ce tableau ; on constate que la production des industries agricoles et


alimentaires a contribué significativement à l’accroissement du niveau général de la
production (au cours du 1er semestre 2007) avec une hausse de 40,2% ; tandis que les
autres catégories (bien de consommation et biens intermédiaires) ont diminué.

68
II-1-2 Effet sur l’emploi.

A titre de rappel ; le nombre de nouvelles entreprises d’investissements directs


étrangers (EIDE) créées en 2007 a été de 50 contre 28 seulement en 2006 38soit une hausse
de 78,5% en termes d’effectifs. Cette augmentation a eu un effet direct sur le nombre
d’emploi crée sur le marché de travail dans l’économie malagasy, tel que le présente de
tableau ci-après.
Tableau 17 : Effectif des emplois générés par les EIDE durant l’année 2007
Type d’entreprise Chiffre d’affaires Emploi
(milliards MGA) (effectif)
Entreprise IPF 20,2 490
Entreprise IDE 3290,9 65 121
Entreprise affilée 627,2 13 036
Filiale 1922,3 29 111
Succursale 741,5 22 974

ensemble 3311,1 65 612

Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

On peut tirer de ce tableau que, durant l’année 2007 ; les EIDE ont généré la
création de 65612 emplois permanents contre 53 297 en 2006 ; soit une hausse de 23,1%.
Cette hausse provient principalement de la performance de la branche « construction et
BTP ». En effet ; l’avènement de deux grands projets miniers : QMM et SHERITT ; bien
qu’ils n’entrent pas encore dans l’extraction ont déjà entamé les travaux de construction
des infrastructures et ont ainsi boosté ce secteur de BTP et construction. Une entreprise
affiliée emploie en moyenne 80 personnes, une filiale 240 personnes et une succursale 200
personnes.
Pour le projet Ambatovy ; il s’investit au maximum dans la promotion de l’emploi
national. Ainsi ; le projet a visé de créer des emplois directs. Pour la prévision au mois
d’Avril 2009 ; environ 2300 d’emplois ont été prévu d’être crée dont 85% occupés par des
employés de nationalité malagasy et ceci pendant une durée de 27 ans à compter de la
phase de production initiale prévue au début de 2011. Outre l’emploi direct ; le projet fait
aussi bénéficier des milliers d’emplois indirects dans d’autres secteurs ou des secteurs
connexes tels le transport, la production alimentaire, l’entretien, la rénovation et la gestion
de déchets.

38
INSTAT 2008

69
II-1-3 Effet sur le capital humain par l’apport des technologies
Le capital humain : son abondance et sa qualité ont un effet positif sur la croissance,
ce facteur est considéré comme l’un des facteurs de production primaire (néo-classique)
du fait qu’il contribue à la productivité par le travail qu’il fournit. L’IDE fait bénéficier à
l’économie malagasy la qualification de ce capital humain. En effet, l’apport de progrès
technique tant dans le processus de production de l’entreprise que dans la technique
managériale (sur l’organisation) a suscité l’accroissement de compétence des mains
d’œuvres locales par la formation de ces derniers ou encore par l’effet d’apprentissage ou
« le learning by doing » ; et permet ainsi l’accroissement de la productivité. Cet
accroissement de la compétence est mesuré par la productivité apparente du travail.
Tableau 18 : Performance des entreprises à capitaux étrangers vue à travers la
productivité apparente du travail.
Type d’entreprise Productivité apparente (million d’Ariary)
2005 2006 2007
Entreprise d’IPF 6,1 24,8 16,5
Entreprise d’IDE 8,7 10,5 16,6
Entreprise affilée 8,9 15,2 18,2
Filiale 10 10,7 20,9
succursale 2 3,9 10,3
ensemble 8,6 10,6 16,6
Source Enquête IDE/IPF –INSTAT/BCM-2007/2008

La productivité apparente du travail montre la performance de main d’œuvre. On


constate en 2007 ; une hausse de 6 millions d’Ariary de la productivité apparente du travail
effectué par la main d’œuvre malagasy ; soit une augmentation de 60%.
Les employés des entreprises filiales sont les plus performants vu le taux qu’ils
permettent de dégager : en passant de 10,7 millions d’Ariary en 2006 pour atteindre 20,9
millions d’Ariary en 2007. Il en ressort que la main d’œuvre malagasy devient plus
performante suite aux activités que les EIDE permettent d’attribuer à ces main d’œuvres
locaux (par les technologies plus performante ; ….)

70
II-1-44 Cas de la DYNATEK-
DYNATEK SHERITT

Grâce à ses dépenses d’investissement de 4,5 millions US$39, le projet Ambatovy est
estimé à contribuer d’une façon substantielle à la croissance économique de Madagascar ;
une fois entré dans sa principale activité de production. Bien qu’il est déjà le principal
contributeur duu PIB dans le secteur où il se trouve dans sa situation actuelle ; il le restera et
permettra davantage la création d’emploi, une hausse de recettes en devise et de recettes
publiques (redevance, droit, impôts) et permettra aussi d’exercer des effets d’entrainement
d’en
« sur l’économie ».

II-1-4-11 Création et formation d’emplois :


1) Création d’emplois :
Le projet permet de créer tant des emplois directs liés aux activités du projet que
des emplois indirects. Pendant
Pendant la phase de construction, le projet permet d’embaucher plus
de 10 000 nombre d’employés40. Durant la phase d’exploitation sur la base annuelle, 2 300
emplois directs ont été prévu pour être offerts, et ceci dans le
l long terme ; en sachant que le
projet durera
rera 27 ans à compter de la phase de production initiale prévu au début de 2011.
Une grande partie de ces effectifs est attribué aux travailleurs de nationalité malagasy
(85%)
Figure 1 : part de l’emploi prévu d’être offert par le projet Ambatovy aux
employés malagasy

15% effectif malgache

85% effectif expatrié et


originaire de pays
tiers

Source ; projet Ambatovy, juin 2009


Le projet peut aussi bénéficier aux autres secteurs ultérieures à l’activité et peut
entrainer des emplois indirects tels que le transport ; la production alimentaire ; ….. Il peut
donc stimuler la croissance économique du pays du point de vue de création d’emploi et

39
Projet Ambatovy , juin 2009
40
Ibid.

71
permet entre autre ; de profiter aux localités où le projet est implanté ; la plupart de ces
emplois y étant offerts afin de réduire les pressions inflationnistes tout en encourageant des
retombées locales.
2) Formation des salariés locaux :
Compte tenu des emplois hautement qualifiés que l’activité requiert ; et vu l’absence
des techniciens supérieures aptes à satisfaire les conditions de l’offre d’emploi ; le projet
permet de développer les compétences techniques et administratives des salariés locaux. Il
développe à cet effet ; une formation portant à la fois sur le domaine technique ; ou la
construction ; et sur la gestion. Aussi, 11 000 séances de formation ont été dispensées à 6
100 ouvriers locaux, en 2008. Les ouvriers du pipeline ont reçu 3 300 heures de formation
en santé et sécurité. Outre les ouvriers œuvrant dans le projet, ce dernier forme les
étudiants malagasy désireux de participer au domaine ; 80 étudiants ont reçu des
formations en électricité, soudure, technique industrielles, mécanique et tuyauterie en
2008.
Outre la formation ; le projet a promu les établissements supérieurs locaux relatif à ce
domaine (école polytechnique publique d’Antananarivo et le centre de formation de
Toamasina) en les offrant des ensembles de mise à niveaux et en les équipant d’une valeur
de 183 000 US$41.
II-1-4-2 Création de prospérité à l’échelle nationale :
1) Contribution à la croissance du PIB et des ressources de l’Etat :
Outre l’investissement initial de 4.5 milliards US$ ; le projet Ambatovy prévoit
d’acquitter au profit de l’Etat malagasy des redevances, droit et autres contributions
directes d’environ 2.9 milliards US $, une fois entré dans la production. Les sources de
revenus de l’Etat seront donc alimentées par ces recettes qui contribueront à la promotion
du développement local et régional. Outre cet apport en devises, le projet permettra
l’élargissement au commerce extérieur et à la production brute du secteur manufacturier.

41
Projet Ambatovy, juin 2009

72
Figure 2 : Prévision de paiement cumulatif à percevoir par l’Etat sur une période de 30 ans

Source ; projet Ambatovy, juin 2009

Cette figure montre une prévision des paiements cumulatifs des redevances, impôts, droits
et autres frais à l’Etat malagasy durant l’exploitation effectuée sur le territoire.
En ce qui concerne la contribution de l’exportation dans le PIB. Elle est estimée à
100millions US $ par an.
2) Investissement pour l’amélioration des infrastructures durables :

Le projet a consenti des grands investissements dans des infrastructures


durables pour leurs entretiens ; leurs améliorations et créations. Aussi ; il a consacré plus
42
de 96 millions de US $ dans des infrastructures qui serviront durablement au public tel
que les routes ; les ponts et les améliorations d’infrastructures portuaires du port de
Toamasina. Aussi ; des voies de raccordement et des ponts totalisant 97 kilomètres ont été
construits ou améliorés, dont des voies de raccordement dans des régions rurales
enclavées. Ces grands travaux permettent de réduire l’isolement afin d’assurer l’accès au
pipeline de minerais en pulpe de 220km pour l’entretien ; un réseau de routes et
d’infrastructure connexes enclavées bénéficient désormais de cet désenclavement et
peuvent accéder facilement aux marchés et aux services. Conscient du fait ; le grand rôle
que le port peut jouer dans les activités du projet ; des améliorations d’infrastructures
portuaires de Toamasina ; (où se situe le port le plus proche au lieu d’exploitation) ont été
effectué.

42
Projet Ambatovy, juin 2009

73
Aussi ; le projet a investi plus de 55 millions US $ dans ce domaine. Les améliorations
apportées à ce port permettront, entre autre à celui-ci de devenir un port international.
Aussi, bien que le projet n’entre pas encore dans son exploitation, il donnera des
impulsions économiques favorables à l’Etat malagasy grâce aux retombées positives qu’il
pourrait attribuer à notre économie, en tenant compte ces différentes opportunités qu’il
offrira ; une fois que le projet sera en pleine production.
Nous avons étudié jusqu’ici les effets positifs que l’IDE puisse engendrer à
l’économie Malagasy, en ayant pris le cas du projet d’Ambatovy. Il est pourtant nécessaire
remarquer que l’IDE n’apporte pas essentiellement des retombées positives sur l’économie
malagasy, les externalités peuvent être également négatives pour notre croissance.

II.2 EXTERNALITES NEGATIVES DE L’IDE SUR L’ECONOMIE


MALAGASY

II-2-1 Effet d’éviction sur les entreprises locales.

Les politiques économiques effectuées par le gouvernement visant à promouvoir les


afflux des investissements directs étrangers sur le territoire malagasy a des effets négatifs
sur les entreprises locales (bien que dans d’autres cas, ceci améliore la compétitivité et la
productivité des certaines entreprises). Cependant, les politiques de réduction des barrières
protectionnistes tel que la réduction des différents taxes, ou même la détaxation des
certaines produits entrants,….permettent d’accroître le nombre des investisseurs directs
étrangers exerçant leur activité sur notre territoire. Avec leurs technologies plus
performantes, ils peuvent créer les produits non seulement de plus haute qualité (plus
innovante) mais aussi et surtout à moindre coût de production suite au phénomène de
rendement d’échelle que les FMN peuvent effectuer. Ainsi, ils peuvent accaparer la
majorité de la part du marché local du fait que les entreprises locales sont peu compétitives
à cause du coût de production des produits élevé en sachant que les modes de production
sont encore peu innovantes et ne peuvent pas concurrencer les produits étrangers. Il se
trouve, ainsi, que les entreprises locales malagasy sont évincées par l’entrée de la
concurrence de plus en plus rude avec les entreprises étrangères (les EIDE) implantées sur
notre pays.

74
Le rôle de mondialisation des échanges que jouent les entreprises d’IDE à
Madagascar (qu’aux autres PED) sont néfastes pour les entreprises locales ; ceux qui sont
vulnérables à la concurrence acharnée des entreprises d’IDE qui s’avèrent beaucoup plus
performantes et efficientes.

II-2-2 Problème socio-économique

L’IDE est susceptible d’apporter à l’économie nationale des grandes difficultés


économiques des locaux, et peut porter atteinte à la vie sociale des travailleurs malagasy.
A cet égard, l’analyse peut se porter sur les stratégies des IDE reflétant des stratégies
fondées sur la recherche d’avantages comparatifs dans les pays hôtes en termes de coûts
d’accès aux facteurs de production (une stratégie fondée sur la théorie de spécialisation de
SMITH et de RICARDO). Les stratégies des FMN ont changées avec la mondialisation des
années 1980-2000. L’attention des investisseurs à exercer des IDE dans un pays se porte ;
avec de plus en plus d’acuité ; sur le contexte d’ouverture ou de la mondialisation du pays
en question pour se concentrer sur les capacités des firmes à construire des comportements
stratégiques compétitifs. En d’autres termes, le degré d’ouverture du pays d’accueil et
surtout la compétitivité des activités sont les conditions les plus déterminantes pour les
firmes étrangères à effectuer l’IDE pour permettre la mondialisation (mondialisation des
échanges et de la production). En ce qui concerne Madagascar, l’environnement
économique (ouverture du marché, taille, abondance des ressources naturelles non
exploitées,….) est favorable aux conditions requises par les investisseurs. C’est ce qui
explique l’afflux massif des volumes d’IDE durant ces quatre dernières années. Il est à
remarquer, entre autre, que l’un des dynamismes qui intéressent les investisseurs à
Madagascar est d’un côté la taille du pays (peut révéler un marché national important), et
de l’autre côté, l’abondance de ressources humaines locales apte à travailler et qui sont très
compétitifs ; c'est-à-dire employés à des coûts de main d’œuvres bas (voire très bas) au
environ de 7 à 8% du prix du produit alors que c’est de l’ordre de 60% du prix des produits
dans les pays européens. Pour bon nombre de mains d’œuvres malagasy, les salaires
obtenus sont inférieurs au minimum de leurs subsistance et ne peut satisfaire aux besoins
vitaux. C’est le cas des travailleurs dans la plupart des entreprises franches industrielles à
Madagascar. Ainsi, on constate des travailleurs qui, a part leur travail, exercent encore des
« petits métiers », souvent informels tel que les petits commerçants dans la rue, les petits
gargotiers. On retrouve ici, la manifestation multiforme de sous-développement. L’IDE ne
75
fait que renforcer le sous-développement qui sévit sur notre pays et ceci au détriment des
couches les plus vulnérables. Le problème économique suscite des problèmes sociaux.

II-2-3 Capital humain et faible capacité d’absorption des technologies


apportées
Sur le point de vue du capital humain, la plupart des EIDE offrent des emplois
hautement qualifiés dans le domaine où l’IDE s’exerce. Or, les techniciens hautement
spécialisés dans le domaine en question sont rares dans le pays, faute de formations qui ne
sont pas dispensées à ces domaines susceptibles d’être exercées par le FMN sur le territoire
malagasy. Pour ce qui est le cas du projet Ambatovy ; dans l’ex-province de Toamasina ; il
a fallu que le projet s’investisse davantage pour former des travailleurs, étudiants malagasy
dans le domaine y afférente (formation en métiers techniques, électricité, tuyauterie,
techniques industrielles,…) afin de faire bénéficier les métiers qualifiés aux travailleurs de
nationalités malagasy. Il en ressort donc que la grande majorité des employés hautement
qualifiés recrutés par le projet sont des expatriés et originaires des tiers. Le recrutement des
employés qualifiés profitent donc, la plupart, aux étrangers qui sont beaucoup plus
performants que les locaux, et qui ne nécessite plus davantage des coûts de formation, alors
que l’emploi dans les mains d’œuvres du projet sont ceux des travailleurs locaux (qui
nécessite entre autre des formations dispensées dans le domaine de l’exploitation du
projet).
Outre le critère de qualification ; un des problèmes rencontrés par les travailleurs
locaux est la faible capacité d’absorption des nouvelles technologies apportées par l’IDE.
Ceci ne se manifeste qu’en dehors des formations (qui sont codées) que les investisseurs
mettent en œuvre pour l’emploi et l’utilisation des nouvelles méthodes organisationnelles,
de l’emploi de nouvelle technologie. Il y a au côté des « savoirs tacites », impossibilité de
décoder. Ceci ne peut être que le fruit des expériences ou par l’effet d’apprentissage ou
« learning by doing » or cet effet ne peut être obtenu que dans le long terme. L’IDE aura
donc un effet lente sur la véritable croissance et au développement. Aussi, les travailleurs
locaux restent peu performants à l’égard de ces nouvelles technologies de production.

76
II-2-4 Remise en cause des dégâts environnementaux causés

En se référant aux deux grands projets miniers les plus reconnus à Madagascar
actuellement, investissant sous forme d’IDE ; le QMM à Taolagnaro et le projet Ambatovy
(dont ce dernier est le centre de notre analyse) ; des dégâts environnementaux engendrés
par les activités des exploitations des ressources naturelles sont remise en cause.
Cependant, tout projet d’extraction de ressources de ce genre affecterait la biodiversité et
l’image « naturelle » que notre pays avait auparavant. Les impacts résiduels de
l’exploitation auront des conséquences néfastes sur le climat, l’état de la surface sous-
terraine de la Grande Ile, les espèces humaines vivant dans la nature, et affecterait d’autre
secteur favorisant la croissance tel que le tourisme. De plus, il y aura un risque de
pollution, de dégradation de l’environnement. En ce qui concerne le projet d’Ambatovy,
l’empreinte totale de la mine couvre 1336 hectares. Cette surface subira ainsi, des impacts
résiduels de la mine, du pipeline et d’autres activités sur la biodiversité. Cette surface
augmentera-t-elle dans le long terne, et que deviendra la biodiversité malagasy si cela va
continuer ?

77
CONCLUSION CHAPITRE II
Certes, les investissements directs étrangers, pour le cas de Madagascar,
contribuent d’une manière substantielle à la croissance du PIB (En 2007, sa part dans le
PIB est de 11,2%) ; en entrainant entre autres des retombées positives à l’économie telle
que l’accroissement des niveaux de compétences (c'est-à-dire la performance du capital
humain) ou encore le savoir faire, le transfert de technologies beaucoup plus performantes
et innovantes, la création d’emploi.
Mais, il est aussi à remarquer que les effets de l’IDE sur l’économie malagasy ne
sont pas essentiellement positifs à notre pays. Ceci est dû principalement par la faiblesse de
la formation du capital humain, conduisant à la faiblesse de la capacité d’absorption des
technologies apportées. C’est ce qui explique l’handicap des entreprises locales qui se
trouvent évincées par l’activité des FMN sur le territoire. Outre cela, certaines formes
d’IDE peuvent occasionner des problèmes socio-économiques et les dégâts
environnementaux engendrés par les activités d’extraction sont aussi remis en cause. Ainsi,
il s’avère important de savoir quels sont les conditions de réussites de ces IDE, à quel seuil
sont ils favorables pour notre économie s’ils le sont comment gérer à bon escient le
financement obtenu pour pouvoir en tirer meilleur profit, et si au contraire, ils ne le sont
pas, quelles stratégies à adopter ?

78
Chapitre III : SYNTHESES ; SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS

S’il est vrai que les IDE offrent des opportunités grandioses pour certains PED
(exemple : Tunisie, Madagascar) en ventant les mérites de ces investissements sur leurs
croissances ; par l’apport des technologies ; formation du capital humain ; par des chiffres
éloquents ; contribution dans la PIB ; augmentation de la production ; performance de
EIDE, … Ces IDE sont par contre dans d’autres ; néfastes et constituent une menace pour
l’économie des pays hôtes ; même pour ces pays qui ont pu tirer d’avantages, ils peuvent
être affectés par les retombées négatives qu’ils peuvent engendrer. Une question peut se
poser ainsi : Comment les PED peuvent mieux tirer parti des IDE et comment expliquer
ces retombées négatives des IDE dans ces pays. Pour pouvoir en tirer des réponses et des
conclusions, nous allons partir de la vision négative expliquant ces IDE afin d’en tirer des
conditions de réussite. Ce dernier chapitre sera donc consacré à des synthèses qui vont
permettre l’explication de l’inefficacité des IDE pour en pouvoir tirer des solutions visant
une perspective de réussite économique pour les PED.

III-1 SYNTHESES
III-1-1 Inefficacité des IDE dans les PED (retombée négative).
Il est important d’appréhender et de préciser les causes de la non efficacité des IDE
dans les PED pour pouvoir en tirer des solutions et conditions d’obtenir des retombées
favorables pour les pays hôtes.

III-1-1-1 Contradiction dans les stratégies :


Savoir quelles sont les différents motifs qui font l’inefficacité des IDE dans les
PED revient à remettre en question les stratégies et conditionnalités auxquelles les
investisseurs se réfèrent avant d’exercer leurs activités dans les pays hôtes. D’une façon
synthétique, à l’heure de la mondialisation actuelle favorisant le développement des
échanges, les stratégies sont tournées essentiellement vers la recherche de compétitivité
envers les pays hôtes.
Le problème trouve donc dans la divergence des stratégies (pays d’origine d’IDE et
pays hôte). Si dans les PED, la promotion des IDE est effectuée dans le but de promouvoir
la croissance en augmentant l’épargne intérieure, pour les investisseurs étrangers (à travers
les grandes firmes multinationales) ; les intérêts du pays dans lequel ils exercent leurs

79
activités ne sont pas primordiaux et les activités ne correspondent pas vraiment aux réalités
des PED du fait que :
 Les EIDE n’ont pas leur centre d’intérêt dans le pays. Elles sont liées directement à
des centres de décisions qui sont généralement situés dans les pays développés. Leur
débouchés se trouvent aussi dans les pays industriels et elles devront tenir compte de l’état
du marché international qui seul, leur dictera le volume et l’orientation des produits
effectués par les entreprises franches industrielles, qui sont tournées vers le marché
extérieur. Les produits ne profitent pas essentiellement au marché local et pour subvenir
des besoins locales mais visent à la recherche de profit à l’extérieur en profitant de la
faiblesse du coût des facteurs sur notre pays (faiblesse du coût de la main d’œuvre ;
environnement fiscal incitatif,…)
 Les EIDE doivent juger la rentabilité au niveau international. Leurs stratégies ne
seront pas orientées en fonction des problèmes et des conditions de la demande du pays où
elles sont établies, mais du développement du groupe au sein duquel elles s’insèrent. Elles
sont généralement restées coupées en dehors de l’économie du pays hôte ; c'est-à-dire peu
intégrées à l’économie locale.
Le comportement des firmes internationales dans les pays en développement se
résume dans la figure ci-après.
Figure 3 : Mécanisme de fonctionnement de l’économie des firmes internationales dans
les PED.
LES FIRMES INTERNATIONALES

Source : D’après ALBERTINI J. M, les mécanismes de sous développement, Les éditions


ouvrières, 9ème édition, Paris, 1979, P. 92-93.

80
COMMENTAIRE
Les firmes étrangères ne sont que très peu intégrées au reste de l’économie.
1. Elles vivent en fonction du marché extérieur.
2. Elles importent la plupart des biens dont elles ont besoin.
3. Les revenus distribués dans le pays sont parfois négligeables.
4. Les rentrées de devises provenant de leurs exportations et des nouveaux
investissements sont en grande partie compensées par le rapatriement des bénéfices et des
revenus des cadres supérieurs étrangers.
5. Elles se comportent comme un « grand touriste » et un grand contribuable. Elles
payent des impôts et des royalties. Elles font rentrer des devises sous forme de contrepartie
des exportations et des capitaux nécessaires pour leurs dépenses locales d’installation et de
fonctionnement.
On peut en tirer que d’une façon générale, les EIDE ou les grandes firmes
exportatrices forment une enclave économique au pays où ils s’implantent dans les PED ;
elles entretiennent plus de relations avec les économies développées qu’avec le reste de
l’économie nationale.
III-1-1-2 Faiblesse des effets induits des IDE :
Une des causes principales conduisant à l’inefficacité des IDE dans les PED est la
faible capacité d’absorption des apports en matière d’innovation et des progrès techniques.
Ceci est dû par le faible niveau de formation des travailleurs dans les PED. Certes le
changement technologique introduit par les firmes multinationales peut provoquer des
effets d’imitation et d’entraînement dans le secteur industriel local. Or, même si l’apport de
ces nouvelles technologies est suivi de formation, il y a des savoirs tacites qu’ils ne
peuvent pas acquérir que par l’expérience. Or, ceci ne peut être réellement accessible que
dans le long terme. L’effet d’apprentissage ne peut donc être fructueux que dans le long
terme. Ainsi, les PED (les pays suiveurs) ne font qu’utiliser la nouvelle technologie sans
une absorption réelle. Aussi, les FMN vont utiliser leurs avantages technologiques pour
évincer les industries et entreprise locales en offrant des produits plus compétitifs (en
termes de prix et de qualité).

III-1-1-3 Effet néfaste des IDE à long terme dans les PED :
Cette vision montre une explication de l’effet néfaste que l’IDE pourrait engendrer
dans le long terme dans les PED s’ils continuent à y promouvoir l’afflux de ces capitaux
privés. En effet, les politiques, ainsi que les mesures gouvernementales visant à inciter les
81
entrées des IDE dans les PED (par les politiques d’ouverture, mesures fiscales incitatives,
traitement favorable des investisseurs entrants,…) conduisent à un optimisme excessive de
la venue de ces IDE. A long terme, avec un investissement excessif, il y aura non
seulement un risque d’inflation mais aussi des risques de déséquilibre du marché local des
PED. Cette dernière se manifeste dans la mesure où la production des biens d’équipement
va être accrue et qui ne suivra pas la hausse de la demande. La demande dans les PED
étant non compatible avec l’offre des firmes multinationales par le fait que c’est le marché
extérieur (la maison mère) qui détermine la production des filiales et non pas par la
demande du pays d’accueil. Il y aura donc, à long terme, un risque de goulot
d’étranglement de l’offre. Cette situation, qui, entre autre, est en contradiction avec la
théorie keynésienne dans le sens où c’est la demande effective qui détermine l’offre.
L’autre risque encouru par les PED conduisant à conclure que l’IDE sera inefficace
(à long terme) est tiré du fait que l’abondance des IDE va handicaper l’économie des
PED .Cette économie sera dominée s’il y aura un afflux massif d’IDE ; à cause de pouvoir
de décision et de contrôle que les investisseurs puissent exercer aux PED. La grande
majorité des économies des PED sera dirigée par des étrangers exerçant ainsi des effets de
domination et d’impérialisme ou « d’enclaves étrangères virtuelles » à l’intérieur du pays
d’accueil.

III-1-1-4 Cause de l’inefficacité des IDE pour Madagascar :

Pour le cas de Madagascar, le problème majeur de l’inefficacité des IDE trouve


racine dans le cadre institutionnel de l’environnement des affaires. La mauvaise qualité des
institutions en est la principale cause par l’effet des corruptions. En effet, bien que les
apports en ressources apportées par le IDE sont estimés à contribuer positivement à
l’économie nationale (par ex : pour la construction des grandes infrastructures routières
sanitaires, de l’éducation…), ils ne sont affectés totalement aux destinations préalables.
Dans la majorité des cas, un bon nombre de ces ressources sont affectées à des tiers (pour
ceux qui gèrent les ressources) et ne profitent pas à l’ensemble de l’économie nationale.
On peut remarquer dans les appels d’offre que la plupart n’est qu’une déclaration
coutumière. On peut constater dans certain cas que ce sont les entreprises ayant des liens
proches qui sont privilégiées. Ce problème reste et persiste dans plusieurs institutions

82
malagasy malgré les initiatives déjà prises par le gouvernement Malagasy à restreindre ce
fléau par le BIANCO43.
Si telles sont les quelques raisons de l’inefficacité des IDE dans les PED, quelles
seraient donc les conditions d’efficacité des IDE pour ces PED ? Comment mieux tirer
parti des retombées positives que les IDE puissent fournir aux pays d’accueil (PED et
surtout Madagascar) ? Dans quelle mesure l’IDE peut-il exercer un effet d’entraînement
(crowding-in) sur l’investissement domestique ?

III-1-2 Conditions d’efficacité des IDE.


III-1-2-1 Niveau de formation du pays d’accueil :
Afin d’éviter les effets d’évictions (crowding-out) que les FMN puissent engendrer
aux entreprises locales (car ils tirent avantages des progrès technologiques qui sont
difficilement absorbés par les locaux) ; des formations au préalable « du capital technique
intellectuel » local sont des conditions nécessaires avant l’entrée des IDE, c'est-à-dire, les
formations intensives des managers, ingénieurs, scientifiques et techniciens de l’économie
locale. Notons que les FMN peuvent indirectement investir dans la formation de ce capital
technique intellectuel. Mais d’une façon générale, elles préfèrent recruter des personnes
hautement qualifiées dans le domaine où les EIDE souhaitent exercer leurs activités ; ce
sont les étrangers qui peuvent profiter. Les PED dont les conditions initiales moins
favorables ne pourront bénéficier des ces avantages technologiques induits par les FMN.
Au contraire, ces transferts seraient susceptibles d’entrainer des effets d’éviction.
Cependant, le transfert technologique accompagné des flux entrants d’IDE ne sera
bénéfique au pays d’accueil que si celui-ci dispose déjà d’un niveau de formations, de
compétences, d’appropriation assez avancé de la technologie (ou si ce dernier a un niveau
important de croissance économique).
Avant qu’une technologie étrangère puisse être transférée dans l’économie locale,
le « savoir tacite » (non décodée mais peut être acquis avec l’expérience) doit ; donc être
développé au préalable de manière endogène. Ainsi, non seulement, les travailleurs locaux
ne manqueront pas d’être embauchés pour des emplois qualifiés générés par les IDE mais
aussi ; le pays pourra tirer pleinement avantage des transferts des technologies car il aura la
capacité d’absorption de ces derniers.

43
Bureau Indépendant Anti-corruption

83
III-1-2-2 Effet de complémentarité entre l’IDE et l’investissement
domestique (ou interne) :
L’effet positif que les IDE puissent affecter à la croissance économique du pays
d’accueil dépend du degré de complémentarité et de substitution entre l’IDE et
l’investissement interne. L’effet de l’IDE à la croissance n’est pas évident car il n’est pas
possible de généraliser l’impact des IDE dans les PED : chaque pays a son cas. A titre de
comparaison, l’Inde, dont le taux de croissance est supérieur à 10%, a une faible présence
d’IDE ; tandis qu’en Angola, l’importance des IDE va de pair avec une croissance
négative. En ce qui concerne la Malaisie, le volume d’IDE s’accompagne d’une forte
croissance. L’impact positif (l’efficacité) des IDE sur la croissance dépend donc du type
d’IDE et les stratégies suivies par les multinationales (production pour le marché local ou
exportation à l’étranger) et du volume des liens en amont générée par elles. En effet, si ce
volume est le même que celui produit par les firmes locales ou s’il est relativement plus
faible, alors l’effet d’entrainement de l’IDE sera plus probable. Pour MARKUSEN et
VENABLES (1999)44 ; l’importance de ces liens augmentera la probabilité de « crowding-
in » et que la probabilité de « crowding-out » (effet d’éviction) sera faible. Il dépend aussi
de la structure du pays d’accueil et des interactions qui se développeront ou non entre les
variables significatives telles que le capital humain, l’investissement domestique, le
commerce extérieur, etc.

III-1-2-3 Identification des bénéficiaires des IDE :

On constate qu’un des facteurs susceptibles d’induire à l’inefficacité des IDE dans
les PED est la contradiction dans les stratégies. Cependant, la divergence entre pays hôte et
pays d’origine d’IDE montre que : généralement, les centres d’intérêts des investisseurs ne
sont pas tournées essentiellement vers le problème des pays auxquels ils s’implantent. Les
IDE ne correspondent pas vraiment aux réalités et aux stratégies de ces pays hôtes ; les
bénéficiaires de l’activité de ces investissements sont en général les investisseurs. Ils ne
font que tirer des avantages comparatifs du pays d’accueil. Ainsi, pour s’assurer de
l’efficacité des IDE pour les pays hôtes, il serait nécessaire de déterminer un préalable ;
quels avantages les PED (pays hôtes) pourraient-ils tirer de l’implantation des FMN dans
leur territoire. Qui sont les véritables bénéficiaires ? Avant l’entrée des IDE, les PED

44
MARKUSEN et VENABLE, La stratégie des firmes multinationales, Harmattan, Paris, 1992, p.20.

84
doivent donc faire des analyses sur les effets que ce soit positifs ou négatifs que les
activités engendreraient sur le pays d’accueil. Si cet investissement sera susceptible
d’entrainer plus de crowdin-out que de crowdin-in, il serait préférable de renoncer. La
question que ces pays hôtes doivent se poser n’est donc pas quelle est la rentabilité de
l’exploitation dans notre pays mais plutôt : quelle est la rentabilité que notre pays puissent
tirer de l’exploitation ?
Face aux problèmes d’inefficacité des IDE, quelles sont donc les solutions à
entretenir pour pouvoir assurer une réussite économique pour les PED? Quelles sont les
autres alternatives possibles si ce n’est pas par l’introduction des IDE ?

III-2 SOLUTIONS et RECOMMANDATIONS

Si les IDE entrainent plus d’effet d’éviction (crowding-out) que l’effet


d’entraînement (crowding-in) ; d’autres solutions peuvent être proposées aux PED pour
permettre la réussite économique. L’une est une solution classique basée sur le
protectionnisme et l’autre une solution stratégique dans le cadre de la mondialisation.

III-2-1 Solutions.
III-2-1-1 Stratégie protectionniste :
1) Industrialisation par substitution aux importations (ISI) :
Compte tenu des effets néfastes de l’ouverture ou de l’insertion commerciale
internationale qui accroissent les dumpings favorisant les activités des EIDE et évinçant
ainsi les entreprises locales qui sont encore peu performantes, la solution logique consiste à
protéger ces industries locales (ce sont souvent des industries naissantes) et à promouvoir
leurs activités par l’intermédiaire de l’interventionnisme de l’Etat. L’intervention peut
prendre plusieurs formes telles que : la restriction fiscale pour les produits étrangers
entrants, le droit de douane ; les traitements préférentiels ou les mesures incitatives pour
les industries locales telles que ; l’octroi des subventions, l’exonération fiscale ; taux de
change.
Cette stratégie consiste à promouvoir les industries locales (peu compétitives) tout
en imposant des restrictions aux importations des biens que le pays essaye de fabriquer.
Cette perspective permettra la montée en puissance des industries locales. C’est une théorie

85
empruntées à LIST45 sur la nécessité protection de l’industrie dans l’enfance, c'est-à-dire
protéger cette industrie naissante, peu compétitive, en la soustrayant à une concurrence
insoutenable dans un premier temps, ceci pendant une durée maximale de cinq à huit
années à compter de son exploitation.
A l’abri de cette protection, elle peut profiter pendant ce temps à pouvoir
développer les compétences et l’apprentissage des progrès techniques et des nouvelles
techniques de productions qui permettront, entre autre, l’accroissement des productivités
(conditions préalables avant l’entrée des IDE ou de la concurrence).

2) Ouverture et initiation de la concurrence après maturité :


Dans un second temps, considérées être arrivées « à maturité » ; les industries
doivent être libérées de la protection pour pouvoir affronter la concurrence. Cette seconde
stratégie découle de la théorie que si ces industries sont maintenues trop longtemps dans le
protectionnisme ; elles peuvent se comporter en monopole en établissant un prix supérieur
au coût marginal et créeront ainsi des surprofits importants. Elles ne sont pas compétitives
mais ne perçoivent que des « rentes » et peuvent freiner ainsi la capacité d’innovation, le
dynamisme et peut entrainer un aléa moral et auront tendance à produire des produits
auxquels elles ne sont pas spécialisées. Ainsi, l’ouverture internationale après leur maturité
permettra d’accroitre leur compétitivité. C’est à ce moment que peuvent intervenir les
investisseurs directs étrangers (IDE).

III- 2-1-2 Stratégie d’internationalisation :


Dans le cadre de la mondialisation, caractérisé principalement par un rôle croissant
joué par les multinationales dans les échanges commerciaux et échange de capitaux ;
chaque pays ne peut dorénavant vivre dans l’autarcie. Cependant la première stratégie a été
plus ou moins erronée avec l’évolution de plus en plus accrue de cette mondialisation.
Cette stratégie va substituer aux stratégies d’internationalisation. Seulement ; il est
d’une importance cruciale d’adopter des stratégies adéquates aux réalités des pays
considérés.
Pour les PED et notamment, pour Madagascar ; afin de développer les capacités
compétitives et les compétences des industries et entreprises locales à l’échelle mondiale ;

45
NOREL Philippe, Problème du développement économique. Problème de la substitution d’importation,
Edition du SEUIL, Paris, 1997, p21.

86
par le biais des exportations ; il faut d’abord obtenir un volume de production interne ;
efficace ; pour pouvoir passer ensuite aux stratégies d’internationalisation.

1) Développer les industries domestiques :


Dans un premier temps : pour pouvoir obtenir un volume de production efficace
pour les industries domestiques, il faut encourager les IDE, afin de promouvoir la
compétitivité de ces industries locales ; ceci sous la condition d’un emplacement d’un
protectionnisme endogène assuré par l’Etat.
Cette interventionnisme aura pour effet de protéger les industries locales qui
demeurent encore peu performantes ; à toute éviction ; à cause de avantages
technologiques que les EIDE puissent bénéficier. Ces derniers peuvent entre autre tirer
profit des économies d’échelles avec un rendement d’échelle croissant par ces avantages
technologiques. Ainsi, l’intervention de l’Etat par des instruments de protection (taxes,
subventions …) permet de combler cet écart de faveur entre EIDE et les industries
locales.
On peut expliquer l’effet de cette intervention par les figures ci-après :
Figure 4 : Effet de la protection sur l’industrie locale

Prix Coût de production d’un bien P (C2)


X pour l’industrie locale

* Courbe de coût de production


(C1)
unitaire du bien X par *
A l’entreprise d’IDE ou EIDE
A Taxe

Quantité Q
Avant l’intervention Après
Aprèsintervention
intervention

C1 = courbe de production unitaire C2 = Courbe de coût de production unitaire


du bien X par les EIDE du bien X par les EIDE après intervention
de l’Etat (ex : augmentation de la taxe)
Source : Initiative propre

87
Commentaire : Avant l’intervention ; l’industrie locale est non compétitive car le coût de
production du bien X production par l’industrie locale largement supérieur à celui du
même produit X produit par les entreprise d’IDE ; à raison des économies d’échelle et
d’avantage technologique. Après l’imposition de l’Etat d’un taxe sur la production
étrangère du bien X ; l’industrie locale devient plus compétitive car son coût de production
est inférieur à celui réalisé par les industries étrangères.
Les conditions de l’efficacité de cette stratégie découlent les deux caractéristiques que le
protectionnisme devrait avoir. Ce protectionnisme doit être :
 extensif : C'est-à-dire un interventionnisme assurée sur une longue période et quasi
permanent. La protection durable (mais limité pour certain penseurs) doit assurer la
réalisation d’une économie d’échelle et de gamme par les industries locales. Pour
certains économistes, ceci est valable pour une durée de 5 ans au maximum.
 Sélectif : La mesure protectionniste ne doit pas être affectée à n’importe quelle
industrie locale. Cette protection doit profiter seulement aux industries qui
correspondent à la dotation factorielle du pays et aux industries industrialisantes qui
peuvent dégager des avantages dynamiques importants. Cependant, toute protection
engendre des coûts (coûts statiques) ; ainsi ; pour assurer l’efficience ;
l’intervention doit concerner les industries susceptible de dégager des avantages
dynamiques importants, supérieur au coût de protection. L’Etat doit donc faire des
choix sur les secteurs à intervenir car certaines industries (exemple : celles qui ont
un capital physique insuffisant, ou qui ne correspondent pas à la dotation factorielle
du pays, ou n’a aucun avantage comparatif peuvent occasionner à l’Etat un coût
statique énorme et qui ne peuvent générer un avantage dynamique énorme qu’à
long terme et pourrait donc induire à l’inefficience de la mesure protectionniste. La
figure suivante permet d’expliquer la nécessité de choisir les industries que l’Etat
doit protéger par ces mesures.

88
Figure 5 : Comparaison entre coût statique et avantage dynamique entre deux industries
bénéficiaires de mesure protectionniste.
Industrie I2
Prix Industrie I1 Quantité
Coût statique

Coût statique

(Coût de protection)
Avantage
Avantage dynamique dynamique

C1 C1

C2 C2

Figure a Quantité Figure b Prix

C1 : Courbe d’apprentissage de C’1 : Courbe d’apprentissage de


l’industrie I1 (ou courbe de coût l’industrie I2.
avant l’interventionnisme)
C2 : Courbe de coût de production C’2 : Courbe de coût de
production d’un produit après
d’un bien après interventionnisme interventionnisme
.

Source : Initiative propre.

Commentaire
Dans la figure a l’industrie I1 est inefficiente car le protectionnisme y engendre un
coût statique largement supérieur à l’avantage dynamique qu’elle peut occasionner.
Dans la figure b : l’interventionnisme affecté à l’industrie I2 est profitable pour
l’économie locale. L’apprentissage qu’elle a fait pendant la période d’intervention lui
permet de dégager en avantage dynamique important dépassant le coût statique qui lui est

89
affecté car sa courbe de coût de production a largement diminué (déplacement de C’2 au-
dessous de C’1)
L’Etat a donc intérêt à bien choisir le secteur susceptible de dégager des avantages
dynamiques dans le court terme ; à faire bénéficier les avantages de protection. Ainsi, ce
secteur pourra arriver, dans le court terme, à affronter les concurrences étrangères et l’Etat
pourrait le libérer à ce stade.
2) Stratégie tournée vers l’exportation :
De par les avantages procurés par le protectionnisme, et l’effet d’apprentissage
acquis durant ce temps ; les industries locales peuvent réaliser d’importantes économie
d’échelle et de gamme. Le volume efficace et spécification des produits sont des conditions
suffisantes pour intervenir sur le marché international et ceci par le biais des exportations.

a) Pourquoi exporter ?
Diverses raisons peuvent expliquer cette forme de stratégie d’internationalisation.
Cependant, exporter à l’étranger permet aux industries locales de :
- Améliorer leurs capacités compétitives et leurs compétences de gestion ;
- Allonger le cycle de vie du produit ;
- Elargir la demande potentielle ;
- Diminuer le risque commercial en diversifiant la clientèle et les circuits de
distribution.

b) Mode d’internationalisation :
Les stratégies à effectuer dépend du but visé de chaque industrie.
Deux logiques sont à la base de la stratégie d’activité internationale : une logique
économique et une logique culturelle. Leur combinaison révèle trois stratégies possibles :

 La stratégie d’activité locale


C’est une stratégie qui consiste à commercialiser le produit sur tous les marchés en
partant de la constatation d’une uniformisation des comportements d’achat à l’échelle
mondiale. Cette stratégie recherche le maximum d’effet d’expérience par la
standardisation.

90
 La stratégie de différenciation
L’entreprise (ou les industries) doit adapter ses produits selon les comportements
d’achats différenciés par les différences culturelles de chaque pays concernés ; ceci avec
un minimum de coût. Ici, l’effet d’expérience est tronçonné.

 La stratégie de différenciation des produits standards


Ici, l’analyse stratégie consistera à rechercher l’adéquation entre produits standards
et marchés différenciés. La recherche de cette adéquation consiste en premier lieu, en des
zones d’affinités culturelles (territoires géographiques pour lesquels les mêmes méthodes
peuvent être utilisées pour pénétrer sur le marché avec les mêmes produits). Et en second
lieu, des classes d’affinités culturelles, c'est-à-dire des classes (par âge et par catégorie
socioprofessionnelles) qui ont des comportements d’achats identiques à l’échelle mondiale.

III-2-1-3 Cas de Madagascar face à l’IDE :


1) Stratégie sociale :
Compte tenu des difficultés majeures que l’apport des nouvelles technologies
pourrait engendrer sur l’investissement domestiques dans le cas où la capacité d’absorption
du capital humain est faible ; le gouvernement est tenu de promouvoir la formation en
investissant sur ce domaine. Il doit donc engager des investissements pour :
- Les formations intensives des techniciens locaux afin de pouvoir satisfaire les
conditions de qualification requises par les grandes entreprises d’IDE à Madagascar ;
- La promotion sur la formation concernant les activités susceptibles de
correspondre aux dotations factorielles du pays (agroalimentaires, secteur d’industrie,
extractive,…). Cette dernière a une importance cruciale.
2) Stratégie industrielle :
A Madagascar, on constate une grande abondance du secteur tertiaire (tel que le
commerce, les services…) ; ces secteurs qui sont peu productifs car ils ne font qu’utiliser
les produits effectués par le secteur primaire et secondaire pour en tirer des profits. Or,
l’économie dépend surtout de l’activité des secteurs productifs assurés par ces deux
secteurs (activité agricole, élevage, et l’industrialisation). Cependant, l’économie malagasy
doit se tourner de plus en plus vers ces deux secteurs en promouvant l’industrialisation
d’un côté et de l’autre côté en accordant plus d’importance aux activités agricoles et
d’autres activités du secteur primaire compte tenu des avantages comparatifs
considérables du pays.
91
III.2.3 Recommandations.

Il est à recommander que toute politique de promotion du développement des


PED passe par l’industrialisation et la promotion des investissements directs étrangers doit
tenir compte de leur réalité. L’inefficacité de toute stratégie de ce genre a été tirée de la
conclusion que les stratégies des industrialisations et les activités d’IDE dans le pays hôte
ne tiennent pas en compte du problème majeur et de la réalité fondamentale l’économie de
ce pays et entrainent ainsi un phénomène de croissance anti développement.
Il en ressort par notre analyse que dans certains cas des PED, les IDE s’accompagnent
d’une forte croissance (comme le cas de la Malaisie) dans la mesure où ils peuvent
entraîner des effets d’entraînements (spillovers), des effets d’apprentissage par le
« learning by doing », des apports en nouvelles technologies plus performantes et plus
innovantes, de la promotion de la compétitivité sur les entreprises locales, de l’emploi.
Néanmoins, dans certains cas, les IDE ne sont pas toujours associés à des retombées
positives. Dans d’autres PED, l’importance des IDE va de pair avec une croissance
négative (comme le cas de l’Angola).Ils y apportent plus des externalités négatives que
positives dans la mesure où ces IDE peuvent entraîner des effets d’éviction sur
l’investissement domestique dans le sens où il y a une faible capacité d’absorption des
technologies apportées ou que les activités entreprises par les entreprises directs étrangers
(EIDE) ne correspondent pas aux réalités de ces pays, auquel cas on parle de « croissance
anti-développement ». Les retombées des IDE demeurent être négatives dans ces
conditions. Il n’est donc pas possible de généraliser les impacts des IDE sur l’ensemble des
PED. L’analyse des externalités dépend des réalités du pays considéré et des
conditionnalités assorties de l’apport de l’IDE dans les pays hôtes. En outre, dans tous les
cas, les PED doivent remplir au préalable des conditions pour mieux tirer parti des IDE, à
savoir : la formation du capital humain (pour avoir plus de capacité d’absorption), le
protectionnisme endogène assurée par l’Etat aux industries et entreprises susceptibles
d’entraîner des économies d’échelles importantes pour pouvoir contrebalancer les effets
négatifs des IDE dans le pays hôte.

Pour le cas de Madagascar, l’avènement des deux grands projets miniers à Fort-
Dauphin (QMM) et à Ambatovy (DYNATEK – SHERRITT), un des plus grands faits
marquant l’IDE sur la Grande Ile nous a suscité de mener cette analyse en ayant pris le cas
particulier du projet Ambatovy. Il en ressort de notre étude que, malgré les effets positifs
92
palpables que ce dernier puisse profiter à notre pays (création d’emploi direct, et indirect,
contribution dans le PIB et d’autres actions prometteuses à l’avenir à compter de son début
de l’exploitation prévue en 2011), les effets économique de l’exploitation à long terme sont
inquiétantes. Si le gouvernement maintient dans le long terme la politique d’incitation
d’IDE de cette forme, il y aura une optimiste accrue d’investir à notre pays, or, par sa
définition, l’IDE donne droit au pouvoir de contrôle des EIDE, ce qui va converger vers
une domination étrangère de l’économie nationale, avec un nombre massif de cette forme
d’IDE. Peut-on se priver des IDE et des aides étrangères, dans ce cas ? Dans la situation
actuelle du pays, la réponse à cette question demeure encore négative vu les réalités
économiques. Certes, le pays s’approprie des ressources abondantes mais le problème
majeur réside dans les moyens de les faire exploiter (manque d’investissement
domestique, infrastructures,…). Il est donc nécessaire de remarquer que les IDE pourraient
être profitables à notre économie mais il faut tenir compte de leurs effets. Ce n’est pas le
volume qui compte mais son apport réel à l’économie nationale.

Il est à noter que Madagascar a un cadre propice à tout investissement étranger que
ce soit les IDE ou autres formes d’investissement. Il n’y a pas longtemps encore qu’une
délégation Thaïlandaise a annoncé d’investir pour un montant de 10 millions USD au pays
dans le cadre d’une coopération entre les deux pays46. Le succès de tout investissement à
Madagascar revient à remettre en question la qualité des institutions mises en place (niveau
de corruption, capacité de gestion, …) pour assurer la gestion à bon escient et avec
efficience du financement obtenu tout en tenant compte des priorités sur les objectifs à
poursuivre et les réalités économiques du pays.

Chaque PED doit valoriser les avantages comparatifs dont ils disposent que ce soit en
possession des ressources naturelles abondantes, coût des facteurs à prix compétitifs
abondance en capital humain… Il est impératif donc, de suivre les théories développées
par RICARDO et SMITH spécialisation pour pouvoir s’assurer d’une réussite économique
soutenue à long terme.

46
MIDI MADAGASCAR, « 10 millions USD à investir à Madagascar », extrait du journal, Midi Madagascar, N°7936 du jeudi 17
septembre 2009, p21.

93
Conclusion chapitre III

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’inefficacité des IDE dans les PED,
notamment la divergence des stratégies (pays d’origine d’IDE et pays hôtes). Si dans les
pays hôtes, la promotion des IDE est effectuée dans le but de promouvoir la croissance ;
pour les investisseurs directs étrangers, les intérêts du pays dans lequel ils exercent leurs
activités sont parfois négligeables et ne sont pas primordiaux. Certaines activités ne
correspondent pas vraiment aux réalités de ces pays hôtes. Les EIDE n’ont pas leur centre
d’intérêt dans le pays d’accueil, elles ne sont que très peu intégrées au reste de l’économie
nationale et entretiennent plus de relations avec les économies développés qu’avec cette
économie nationale. L’inefficacité des IDE peuvent être aussi expliqué par la faible
capacité d’absorption de technologies apportées. En ce qui concerne Madagascar, la qualité
des institutions (existence de corruption, mauvaise gestion des ressources,…) peut être une
des causes principales. En ce qui concerne les conditions d’efficacité des opérations d’IDE
dans son pays hôte, la formation du capital humain s’avère être une exigence primordiale
pour pouvoir mieux tirer partie des apports des IDE (apports technologiques, embauche
pour les emplois locaux,…). Pour minimiser les effets négatifs induits par ces
investissements, notamment le risque d’éviction pour les investissements domestiques ;
certaines mesures entreprises par le pouvoir public sont jugées nécessaires pour protéger
les industries locales contre toute éviction engendrée par les concurrences étrangères ; des
mesures telles que le protectionnisme,…

94
Conclusion partie II

L’analyse des externalités des IDE dans les PED ont montré que, certes, dans
certains cas et selon les situations des chaque pays, les IDE peuvent contribuer à la
croissance et à la prospérité du pays d’accueil (création d’emplois, distribution de revenus,
acquisition de compétences, de formation, accroissement de la compétitivité entre les
entreprises locales,…). Mais dans d’autre cas, les IDE peuvent se répercuter négativement
sur l’économie locale des pays hôtes. Ces effets néfastes sont dues principalement par la
non adaptation des activités des FMN aux réalités économiques du pays hôte ;
l’extraterritorialité des activités ; la faible intégration de ces activités à l’économie locale ;
et surtout la faible capacité d’absorption des employés locaux des nouvelles technologies
due par le faible niveau de formation de ces employés.
Pour le cas de Madagascar, les IDE ont contribué d’une façon substantielle à la
croissance de son économie. En prenant les quatre dernières années, la part de l’IDE dans
le PIB a fortement accru. Selon le Ministère des Finances et du Budget (MFB), cette part
est passé de 1,7003 % en 2005 ; 4,006 % en 2006 ; 10,15 % en 2007 pour atteindre 17,482
% en 2008. Les activités des EIDE sur le pays ont contribué massivement à
l’accroissement de la valeur ajoutée ; base du PIB. En effet, selon l’INSTAT, cette valeur
ajoutée créée a presque doublé en 2007 par rapport à celle réalisée en 2006 soit 1088
milliards d’Ariary contre 565 milliards d’Ariary. La venue d’IDE promeut
l’industrialisation à Madagascar et peut générer des emplois. En effet, par les 50 nouvelles
entreprises créées en 2007 (contre seulement 28 en 2006), 65612 emplois permanents ont
été généré contre 53297 en 2006, soit une hausse de 23,1 %(INSTAT 2008). En ce qui
concerne le projet Ambatovy, même si le projet n’entre pas encore dans la phase
d’exploitation, il permet déjà d’embaucher plus de 10000 employés et durant la phase
d’exploitation sur la base annuelle, 2300 emplois directs ont été prévus pour être offerts ; et
ceci dans le long terme, en sachant que le projet durera 27 ans à compter de la phase de
production initiale prévu début 2011. A côté de ses retombés positifs, des méfaits apportés
par ces IDE sont aussi à prendre en compte, notamment l’effet de l’ouverture sur
l’économie, la concurrence acharnée des entreprises et des grandes firmes sur le territoire,
les dégâts environnementaux causés par les extractions,…. L’Etat est tenu de prendre des
mesures limitant les activités des EIDE sur notre territoire afin de minimiser ces effets
néfastes.

95
CONCLUSION GENERALE
Tout développement passe par l’industrialisation. Pour les pays en développement ;
les investissements directs étrangers leur offrent l’opportunité de profiter de cette
industrialisation par l’apport des nouvelles technologies induit par les FMN dans les pays
hôtes.

L’implantation des investisseurs directs étrangers dans les pays en développement


peut exposer ceux-ci à de meilleures situations économiques. En effet ; les opérations
d’IDE ne s’opèrent pas seulement via les machines et les infrastructures ; mais peuvent
procurer des avantages supplémentaires tels que le savoir-faire ; les compétences, qui
peuvent être transférés aux industries locales. Néanmoins ; dans certains cas ; les IDE
peuvent affecter l’économie locale à cause des stratégies effectuées par ces investisseurs et
les conditions qu’ils requièrent pour effectuer les IDE.

Il est à remarquer entre autres, que pour s’assurer de la réussite des IDE dans les
PED, ce ne sont pas les investisseurs étrangers qui doivent imposer les conditionnalités de
leurs implantations dans les pays hôtes ; ces investisseurs doivent s’adapter tant aux
réalités économiques et surtout aux réalités juridiques et politiques du pays où ils
souhaitent effectuer les IDE. Ils doivent tenir compte des conditions d’investissement y
afférentes afin de ne pas évincer les investissements domestiques. Les conditionnalités que
peuvent imposer les étrangers doivent concerner seulement l’octroi de crédits offerts par
les bailleurs traditionnels.

En ce qui concerne Madagascar ; la politique de développement doit tenir compte


des IDE sous certaines conditions : telles que la compatibilité de ces investissements aux
réalités et aux avantages comparatifs du pays : en terme d’une part, d’abondance et surtout
des coûts sur les dotations des facteurs tels que : les ressources naturelles ; les
infrastructures technologiques, techniques et en terme de capital humain (main d’œuvre).

La venue des IDE demeure encore une nécessité à notre économie actuelle car elle
ne peut pas s’auto suffire. Ainsi, notre réflexion finale ; eu égard aux exploitations des
ressources minières à Madagascar ; pourquoi ce sont les étrangers qui exploitent nos
propres ressources et peuvent en bénéficier ? Ne pourrions-nous un jour extraire nos
propres ressources par nous même ? Le résultat à cette réflexion pourra dégager un défi
ambitieux.

96
ANNEXE 1 :DETAILS DES POLITIQUES VISEES PAR LE GOUVERNEMENT TOUCHANT L’INVESTISSEMENT A

MADAGASCAR

1960-1971 1972-1981 1982-1996 1997-2002 2002-2005


Politique Politique monétaire de la zone franc Financement des déficits budgétaires par la Lutte contre l’inflation Réduire la pression inflationniste Changement de l’identité de la
monétaire création monétaire et les emprunts Application de taux d’intérêt Application de taux d’intérêt positif monnaie malagasy en Ariary
extérieurs (années 1978-1980) réel positif Accroissement du financement non
Nouvelle loi bancaire, décret monétaire du déficit public
autorisant les banques Privatisation de la banque publique
privées BTM
Privatisation des banques
publiques (BNI, BFV)
Création du marché des bons
du Trésor
Politique Politique budgétaire très Abandon par Madagascar de la discipline Maîtriser le déficit Maîtriser le déficit budgétaire
budgétaire conservatrice due à l’appartenance budgétaire qui avait caractérisé son budgétaire
du pays à la zone franc, économie depuis l’indépendance
Création du Fonds National de
Développement Economique en
1994
Politique L’impôt synthétique existait encore Allègement fiscal, Mettre a point une structure fiscale Détaxation d’un certains
fiscale élargissement de la base moins dépendante des taxes sur le nombre de biens
fiscale commerce extérieur, améliorer le d’investissement et de
rendement d e l’impôt sans consommation durant 2 ans
relèvement de taux Contrat avec une compagnie
privée pour renforcer la
douane
Réduction d’un nombre de
taxes de 4 à 2 (taxe à
l’importation et droit de
douane)
Politique en Forte ouverture vers le marché Dépréciation du FMG après que Application de taux de Application de taux de change
matière de extérieur. D’ailleurs, le commerce Madagascar eu quitté le zone franc change réaliste (change réaliste, intégration dans les
relation avec extérieur fut la principale source de flottant, transfert de organisations régionales (COI,
l’extérieure devise dividendes, création marché COMESA,…)
ou de taux de interbancaire de devises) 1999 : Structure de tarif douanier
change Régime d’importation simplifié avec un taux maximum de
libéralisé pour éliminer les 30%
octrois de devises
discrétionnaires.
Suppression barrières non
tarifaire et simplification
tarif douanier 1992 licences
et autorisations
d’exportation et

I
d’importation avec quelques
exceptions
1994 : Interdiction
d’exportation éliminées ;
tarif douanier maximum à
l’import réduit de 50 à 40%
Janvier 1995 : Contrôle des
prix sur la farine aboli

Politique Compression des dépenses de Investissement à outrance vers la fion des Mise en place du programme Développement du secteur privé, Création guichet unique de
d’investissem fonctionnement au profit des années 70 d’investissement public Levée des contraintes l’investissement (GUIDE)
ent dépenses d’investissement (années Privatisation de plusieurs réglementaires et fiscales aux Création du CAPE (plate
1968, 1969) emprunt extérieur entreprises publiques affaires forme de négociation avec le
élevé, recours à des contributions Décembre 1989, création de secteur privé)
extérieures la zone Franche Accès à la CMESA, MIGA
d’exportation ; nouveau
Code des investissements
Politique Télécommunication fin du Tourisme : allègement de la Vaste programme
sectorielle monopole légal dans le formalité relative à l’obtention de d’infrastructures (route, port,
secteur des visas pour les touristes aéroport, ferroviaire)à
télécommunications Télécommunication : Attribution de Privatisation TELMA
Mines : adoption code 3 autres licences de téléphonies Pré privatisation de la société
minier mobile et décret sur un accès égal d’Etat JIRAMA, distributeur
Transport aérien : au réseau fixe d’eau et d’électricité
libéralisation des lignes Mines : Adoption code minier pour
aériennes renforcer la transparence dans
Supprimant le monopole l’attribution des concessions
d’Air Madagascar
Décret de libéralisation du
secteur pétrolier en 1995,
création d’un cadre
réglementaire pour
promouvoir la concurrence
dans le secteur
Accès à la 1996 : Investisseurs 1998 : Adoption d’une loi foncière Loi autorisant les étrangers à
terre et autorisés à accéder à acheter des terres
sécurisation l’occupation foncière grâce
foncière au bail emphytéotique de 99
ans hypothécable
Source :CREAM /2008 2

II
Annexe 2 : CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES D’IDE CREEES EN 2007

Entreprise
Affiliée Filiale Succursale TOTAL
effectif effectif effectif
Régime fiscal
Droit commun 21 19 8 48
Zone franche 0 1 1 2
Forme juridique
SA 4 1 1 6
SARL 17 17 3 37
AUTRES 0 2 5 7
Actionnaires par pays de résidence
FRANCE 16 5 4 25
CHINE 8 6 1 9
MAURICE 0 0 0 8
INDE 2 7 0 7
SRI LANKA 4 3 2 7
PAKISTAN 2 1 1 6
ITALIE 0 2 0 4
BELGIQUE 0 1 0 1
CANADA 1 0 0 1
ROYAUME-UNI 0 0 1 1
GAMBIE 0 1 0 1
COREE, REPUBLIQUE DE 0 1 0 1
ROUMANIE 0 1 0 1
TAIWAN, PROVINCE DE CHINE 0 1 0 1
AFRIQUE DU SUD 0 1 0 1
Branche d’activité
Agriculture 0 2 0 2
Activités extractives 2 1 0 3
Activités de fabrication 2 1 1 4
Production et distribution d’eau, d’électricité et de
gaz 0 1 0 1
Commerce 7 12 5 24
Hôtels et restaurants 1 0 0 1
Transports 0 1 0 1
Activités financières 1 0 0 1
Immobilier, location et services aux entreprises 7 2 2 11
Télécommunication 0 0 1 1
Autres 1 0 0 1
Source : enquête IDE/ IPF-INSTAT/BCM-2007/2008

III
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : part de l’emploi prévu d’être offert par le projet Ambatovy aux employés
malagasy ............................................................................................................. 71
Figure 2 : Prévision de paiement cumulatif à percevoir par l’Etat sur une période

de 30 ans ............................................................................................................. 73
Figure 3 : Mécanisme de fonctionnement de l’économie des firmes internationales dans les
PED ................................................................................................................... 80
Figure 4 : Effet de la protection sur l’industrie locale ....................................................... 87
Figure 5 : Comparaison entre coût statique et avantage dynamique entre deux industries
bénéficiers de mesure protectionniste. ............................................................... 89

IV
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Faits les plus marquants entre 2002 et 2005 dans le domaine

lié à l’investissement privé............................................................................... 37

Tableau 2 : Climat d’investissement, valeurs de quelques indicateurs pour

l’année 2005 ..................................................................................................... 40


Tableau 3 : Illustration de l’amélioration des conditions d’investissement après

la mise en place du GUIDE ............................................................................. 41


Tableau 4 : Evolution de création des entreprises d’investissements directs (EIDE)

de 2004-2007 ................................................................................................... 42

Tableau 5 : Flux d’IDE par type de capitaux de 2002 à 2007 ............................................ 44


Tableau 6 : Flux d’IDE en 2007 selon le type d’entreprise ............................................... 44
Tableau 7 : Flux d’IDE par branche d’activité ................................................................... 45
Tableau 8 : Evolution du flux d’IDE et sa part dans le PIB ............................................... 63
Tableau 9 : Evolution d’IDE dans le PIB. .......................................................................... 63
Tableau 10 : Performance des entreprises à capitaux étrangers à travers le taux de
la VA créée. ..................................................................................................... 64
Tableau 11 : Chiffre d’Affaires, valeur ajoutée générés par les entreprises à investis-

sement l’étranger durant l’année 2007. ............................................................ 64


Tableau 12 : Volume de la production industrielle des EIDE ............................................ 65
Tableau 13 : Répartition du volume de la production industrielle par type

d’entreprise d’IDE et par branche ................................................................. 66


Tableau 14 : Répartition du volume de la production industrielle par type
d’entreprise selon la nomenclature de synthèse au 1er semestre 2007. ........... 66
Tableau 15 : Evolution de l’IPI par division....................................................................... 67
Tableau 16 : Evolution de l’indice de production industrielle (IPI) par nomen-

clature de synthèse ........................................................................................... 68


Tableau 17 : Effectif des emplois générés par les EIDE durant l’année 2007 ................... 69
Tableau 18 : Performance des entreprises à capitaux étrangers vue à travers
la productivité apparente du travail. .............................................................. 70

V
LISTE DES ANNEXES :
Annexe 1 : Détails des politiques visées par le gouvernement………….I
Annexe 2 : Caractéristiques des entreprises d’IDE créées en 2007…….III

VI
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

1) ALBERTINI, J-M, Les mécanismes du sous développement, Les Editions


Ouvrières, 9e éd., Paris, 1967, 272p.
2) CAZES Georges, DOMINGO Jean, Le sous développement et ses critères,
Edition Bréal, Montreuil, Novembre 1991, 255p.
3) DURAND-REVILLE Luc, Les investissements privés au service du tiers monde,
Editions France-empire, Paris, 1970, 368p.

4) GELEDAN, Alain (dir.), Histoire des pensées économiques, Editions Dalloz, 2e


éd. Paris, 1993, 422p.
5) GERVAIS Michel, stratégie de l’entreprise. Les strategies d’internationalisation,
Collection Gestion, ECONOMICA, Paris, Janvier 2003, 464 p.

6) MATHE Jean-Charles, Politique générale de l’entreprise, Analyse et


management stratégiques. Stratégie d’activité internationale, Ed. ECONOMICA,
Paris, Nov.1987, 237p.
7) NOREL Philippe, Problème du développement économique, Edition du Seuil,
Paris, janvier 1997, 93p.

8) SIMON Yves, LAUTIER Delphine, Techniques financières internationales, 8e


éd. ECONOMICA, Paris, 2003, 816p [719-140].

ARTICLES ET REVUES

9) BOUALAM Fatima « Les institutions et attractivité des IDE », colloque


internationale « ouverture et émergence en Méditerranée », Rabat-Maroc, 17 et
18 octobre 2008,6p.
10) MAINGUY Claire « Les investissements directs étrangers dans les pays en
développement, quel impacts ? », Revue Région et développement, N° 20-2004,
Paris, 2004, pp05-12

11) Mission économique de Tananarive, « les investissements directs étrangers à


Madagascar en 2007 ». Fiche de synthèse, Novembre, 2008, 4 p.

VII
12) Projet Ambatovy ; « Soutenir la croissance et le développement à Madagascar »,
Antananarivo, Juin 2009, 29p.
13) RAJEMISON, R., RASOAMANANA, A., « Les contraintes de l’accès au
financement pour un operateur économique », Friedrich Ebert Stiftung,
Antananarivo, Décembre 1997, 40p.
14) YELE, M.B., « L’analyse de déterminant des flux d’IDE dans les pays de
l’UEMOA », consortium pour la recherche économique en Afrique, Guinée,
2005

RAPPORTS

15) BANQUE MONDIALE, « L’investissement direct étranger », société financière


internationale (SFI) et service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS),
Etats-Unis, 1997, pp1-25
16) INSTAT (institut national de la statistique), « Investissements directs étrangers
et de portefeuille à Madagascar », enquête IDE/IPF ; INSTAT/BCM, 2007/2008,
Antananarivo, Aout 2008, 35p.
17) MIDI MADAGASCAR, « 10 millions USD à investir à Madagascar », extrait du
journal, Midi Madagascar, N°7936 du jeudi 17 septembre 2009, p21.
18) MINISTERE de l’ECONOMIE, du COMMERCE et de l’INDUSTRIE, «
Rapport Economique et Financier 2007-2008 », novembre 2008, 123p
19) ROMALAHY Mande I. Z., RAJAMARISON Laza, « Etude de la promotion de
l’investissement à Madagascar, volet économique, analyse économétrique »,
CREAM, N°12/2008, Antananarivo, Aout 2008, 48p.

WEBOGRAPHIES

1) www.ambatovy.com
2) www.banque-centrale.mg
3) www.cai.info/revue-geographie.economie-societe.2008-4-p-391.html
4) www.observateur.ocde.org/.../L92.investissement_direct_etranger_peut_EAtre_un_
signe_de_faiblesse.html
5) www.pdf-search_engine.com/investissement-direct-etranger-pdf.html
6) www.statec.public.lu./fr/...direct/PDF_IDE_Explication_pdf.

VIII
Nom : RAHARINIRINA
Prénoms : Lalatiana Sonnia
Titre : DIAGNOSTIC DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT (CAS : MADAGASCAR)
Pagination : 96
Tableau : 18
Figures :5
RESUME ANALYTIQUE
Les investissements directs étrangers par leurs caractéristiques spécifiques :
moins coûteux de tous les capitaux étrangers, permettent de résorber les problèmes
de sous développement des PED. Ils permettent, entre autre de combler deux déficits :
celui de l’écart entre épargne et investissement nécessaire et celui de l’écart entre la
demande de devises et le stock de devises. Les IDE peuvent tantôt apporter des effets
positifs aux PED telles que le transfert de technologie, des nouvelles compétences
techniques ; et tantôt des effets négatifs tels que les effets d’éviction (crowding out).
Pour s’assurer de l’efficacité de ces opérations dans le PED ; des mesures préalables
sont jugées nécessaires à entreprendre pour ces PED avant l’entrée des IDE afin de
minimiser les effets négatifs et profiter des vertus positifs. Ces mesures peuvent être
des formations pour avoir une capacité d’absorption des nouvelles technologies. Il est
à remarquer par contre que même si les IDE ont des résultats palpables sur la
croissance économique du pays d’accueil, son abondance dans le PED et à
Madagascar n’est pas souhaitable dans le long terme dans le sens où le pouvoir de
contrôle que ces IDE puissent donner à son initiateur pourrait entraîner un rapport
de domination et de dépendance excessive sur l’économie de ces pays.

Mots clés : investissements directs étrangers, sous développement, capitaux étrangers,


épargne, devise, transfert de technologie ; capacité d’absorption, pouvoir de contrôle.

Directeur du mémoire : Monsieur RAKOTONDRADANO Claude.

Adresse de l’auteur : Lot VS 52 LA Avaratr’Ankatso ANTANANARIVO 101

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