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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE


DEPARTEMENT ECONOMIE
OPTION : MONNAIE, BANQUE, FINANCE
______________________________________________________________________________________________

THESE

Pour l’obtention du titre de :


DOCTEUR ES SCIENCES ECONOMIQUES

IMPACTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS


SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
EC A LONG TERME

DE MADAGASCAR

Présentée par :
RAHARIMANGA Mbolatiana

Président du Jury : Professeur RAPARSON Emilienne


Directeur de Thèse : Professeur RAVELOMANANA Mamy Raoul
Rapporteur Interne : Professeur RAMIARAMANANA Jeannot
Rapporteur Externe : Professeur RAZAFIARIJAONA Jules
Examinateur : Professeur MANDRARA Eric Thonsun

Date de soutenance le 04 Décembre 2018


REMERCIEMENTS

Mes premiers mots sont de rendre grâce à Dieu qui m’a donné à la fois la foi, la force et le
courage pour réaliser ce travail de recherche.

En second lieu, mes expressions vont à Monsieur le Professeur RAVELOMANANA Mamy


Raoul, Professeur Agrégé en Economie à l’Université d’Antananarivo, à qui j’ai
respectueusement l’honneur d’adresser mes sincères et aimables remerciements et ma profonde
gratitude pour ses appuis et encadrement depuis que j’ai entamé cette recherche dans le cadre
de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies. Sa grande disponibilité à me donner des
instructions, des propositions et des remarques m’a permis de progresser durant la longue
période investie pour la réalisation de cette thèse de Doctorat en Economie.

Je tiens également à remercier les membres de jury qui ont bien voulu prendre la peine
d’évaluer ce travail de recherche et accepter de faire le jury de thèse. Mes franches
reconnaissances vont à :

- Monsieur le Professeur RAMIARAMANANA Jeannot


- Monsieur le Professeur RAZAFIARIJAONA Jules

Mes remerciements sont adressés également à l’ensemble du corps enseignants et le personnel


administratif du Département Economie pour l’enseignement, l’accueil et l’encadrement qu’ils
m’ont procurés.

J’exprime ma reconnaissance éternelle à ma famille (époux et enfants) pour leur précieux


soutien moral et compréhension, cela m’a donné le courage de poursuivre cette recherche.

La réalisation de cette thèse dépend des appuis et des soutiens aimables de plusieurs personnes
sans lesquels ce travail n’aurait pas pu être réalisé. Mes remerciements vont particulièrement à
Monsieur RAMAHARO Franck, Doctorant en Mathématiques à l’Université d’Antananarivo.

i
IMPACTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE A LONG TERME
DE MADAGASCAR.
RAHARIMANGA Mbolatiana

RESUME

L’investissement direct étranger est considéré comme le moteur principal de tout


développement économique dans le contexte de la mondialisation. Par définition, les
investissements directs étrangers sont des capitaux internationaux qui sont en mouvement et,
comprennent l’investissement de portefeuille. Les IDE considérés comme un facteur
déterminant et, un vecteur de la croissance pour des économies peuvent stimuler la croissance
par la création d’avantages comparatifs dynamiques, conduisant au transfert de technologie, à
l’accumulation du capital humain et, l’intensification du commerce international. Cependant,
son impact dépend du pays, de son intégration dans l’économie domestique et, de la politique
économique adoptée pour gérer ses effets macroéconomiques à court terme. Cette étude essaie
de démontrer ses impacts sur la croissance économique à long terme de Madagascar à travers
l’élaboration des modèles intégrant l’IDE comme l'une des variables explicatives. L’analyse
commence par la mise en évidence à travers les théories économiques que l’IDE en tant
qu’investissement est parmi les facteurs explicatifs de la croissance économique à long terme
de Madagascar. L’analyse des différentes approches de la croissance économique nous a
permis de cerner le rôle des progrès techniques dans la croissance de long terme. L’analyse de
la source de la croissance économique de Madagascar à partir du modèle de base néoclassique
a permis de déceler que le taux de croissance de long terme de Madagascar dépend surtout de
deux facteurs : le travail et le progrès technologique. L’analyse approfondie à partir de deux
modèles : le modèle « dynamic stochastic general equilibrium » (DSGE) et le modèle « Vector
AutoRegressive » (VAR), montrent que l’investissement direct étranger un effet positif sur la
croissance économique à long terme conformément à la théorie de la croissance endogène.
L’accumulation dynamique du capital stipulée par la théorie keynésienne entraine des effets sur
la consommation et la production.

Mots clés : Croissance économique, investissement direct étranger, modèles

ii
ABSTRACT

Foreign direct investment is considered as the main driver of any economic development in the
context of globalization. By definition, foreign direct investments are an international capital
that are moving and include portfolio investment.FDI considered as a factor and a vector of
growth for economies can stimulate growth through the creation of dynamic comparative
advantages leading to technology transfer, accumulation of human capital and the
intensification of international trade. However, its impact would depend on the country, its
integration into the domestic economy and the economic policy adopted to manage its short-
term macroeconomic effects. This study tries to demonstrate its impact on Madagascar's long-
term economic growth through the development of models integrating FDI as one of the
explanatory variables.This study tries to demonstrate its impact on Madagascar's long-term
economic growth through the development of models wich integrate FDI as one of the
explanatory variables.The analysis begins by highlighting through economic theories that FDI
as an investment is among the explanatory factors of Madagascar's long-term economic
growth.The analysis of different approaches to economic growth has allowed us to understand
the role of technical progress in long-term growth. Analyzing the source of Madagascar's
economic growth from the neoclassical basic model revealed that Madagascar's long-term
growth rate depends mainly on two factors (work and technological progress).The two models
from further analysis : the “dynamic stochastic general equilibrium” (DSGE) model and “
Vector Auto Regressive” (VAR) model show that foreign direct investment has a positive
effect on long-term economic growth according to the endogenous growth theory. The dynamic
capital accumulation stipulated by Keynesian theory causes effects on consumption and
production.

Keywords: Economic growth, foreign direct investment, models

iii
SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................................................... 1

PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ...... 8

CHAPITRE I : APPROCHE ET CONCEPTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET SA


DETERMINATION .......................................................................................................... 10

CHAPITRE II : MODELES DE CROISSANCE ECONOMIQUE ............................................... 58

PARTIE II : CARACTERISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET DE


L’NVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER A MADAGASCAR .............................................. 74

CHAPITRE I : CONTEXTE POUR L’ELABORATION DU MODELE STRUCTUREL .. 75

CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR DE 1960 A 2016 . 105

CHAPITRE III : INVESTISSEMENTS DIRECTS ET CROISSANCE ECONOMIQUE . 125

PARTIE III : MODELISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE


MADAGASCAR ............................................................................................................................................. 152

CHAPITRE I : MONTAGE DU MODELE D’EQUILIBRE GENERAL STOCHASTIQUE


DYNAMIQUE (DSGE) ................................................................................................. 153

CHAPITRE II : VERIFICATION DES RESULTATS DU MODELE DSGE PAR


L’APPROCHE VECTORIELS AUTOREGRESSIFS VAR ............................ 173

CONCLUSION ................................................................................................................................................. 205

SYNTHESE ....................................................................................................................................................... 208


LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Effet du progrès technique sur la croissance ..............................................................15

Figure 2 : Facteurs déterminants de la croissance économique ..................................................16

Figure 3 : Cercle de croissance et de progrès technique .............................................................49

Figure 4 : Diagramme de SOLOW .............................................................................................62

Figure 5 : Effet de l’augmentation de l’investissement...............................................................63

Figure 6 : Effet de l’augmentation du taux démographique........................................................63

Figure 7 : Réponses impulsionnelles suite au choc des IDEs ...................................................168

Figure 8 : Réponses impulsionnelles suite au choc de la technologie ......................................170

Figure 9 : Représentations des variables étudiées .....................................................................183

Figure 10 : Représentations des logarithmes des variables étudiées .........................................184

Figure 11 : Représentation de la stationnarité du modèle VECM.............................................194

Figure 12 : Représentations des résidus des variables .............................................................195

Figure 13 : Réponses impulsionnells de LYw ..........................................................................196

Figure 14 : Réponses impulsionnells de LHw ..........................................................................197

Figure 15 : Réponses impulsionnells de LKlw .........................................................................197

Figure 16 : Réponses impulsionnells de LKstarw .....................................................................198

Figure 17 : Résidusde la régression simple ...............................................................................202

Figure 18 : Repésentation des valeurs réelles et estimées de la variable LYw .........................203

v
LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Résultats macroéconomiques de 1960 à 1972.....................................................99

Graphique 2 : Résultats macroéconomiques de 1973 à 1982...................................................100

Graphique 3 : Résultats macroéconomiques de 1973 à 1982...................................................101

Graphique 4 : Résultats macroéconomiques de 1992 à 2002...................................................102

Graphique 5 : Résultats macroéconomiques de 1973 à 1982...................................................103

Graphique 6 : Résultats macroéconomiques de 2010 à 2016..................................................104

Graphique 7 : Evolution de la croissance économique de Madagascar (1960-2016) ..............105

Graphique 8 : Evolution de la croissance économique par secteur d’activité ..........................109

Graphique 9: Evolution du secteur agricole .............................................................................110

Graphique 10 : Evolution du secteur industriel ........................................................................111

Graphique 11: Evolution du secteur service.............................................................................113

Graphique 12 : Croissance de la demande du PIB(en %) ........................................................114

Graphique 13 : Evolution des exportations en % .....................................................................115

Graphique 14 : Evolution des importations en % ....................................................................117

Graphique 15: Evolution des investissements en %.................................................................118

Graphique 16 : Evolution des flux des IDEs (en millions de DTS) .........................................130

Graphique 17 : Evolution des composantes des IDE (en milliards d’AR)...............................134

Graphique 18 : Parts des branches d’activités dans le stock des IDE ......................................136

Graphique 19 : Evolution des IDE, TCER et TCEN................................................................140

vi
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Evolution des agrégats macroéconomiques ...........................................................106

Tableau 2 : Evolution des emplois du PIB ................................................................................115

Tableau 3 : Evolution PIB, stock de capital en termes réel et population active ...................121

Tableau 4 : Evolution de la composante des flux d’IDE de 2003 à 2007(en milliards Ariary) 129

Tableau 5: Flux d’IDE par provenance (en milliards d’Ariary) ................................................130

Tableau 6 : Flux d’IDE par branche d’activité (en milliards d’Ariary) ....................................132

Tableau 7 : Evolution du stock des IDE de 2005 à 2012 (en milliards Ariary) ........................135

Tableau 8 : Correlation entre les variables étudiées ..................................................................189

Tableau 9 : Valeurs des critères de selection du modèle VAR .................................................190

vii
LISTE DES ABREVIATIONS

AAH Alignement Harmonisation


AON Appels d’Offres Négatifs
APE Accord de Partenariat Economique
ARC African Risk Capacity
BCM Banque Centrale de Madagascar
BTA Bon de Trésor par Adjudication
BTM Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra
BTP Bâtiments et Travaux Publics
CEM Country Economic Memorudum
COI Commission de l’Océan Indien
COMESA Common Market for East and South Africa
COROI Comptoir de l’Océan Indien
CT Court Terme
DCPE Document Cadre de Politique Economique

DSGE Dynamic Stochastic General Equilibrum


DTS Droit de Tirages Spéciaux
FAD Fonds Africain pour le Développement
FRPC Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
HODIMA, Société HODItra Malagasy
IDA International Development Association (Banque Mondiale)
IDE Investissements Directs Etrangers
INSTAT Institut National de la Statistique
IPF Investissements de Portefeuille

IPPTE Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés


IS-LM Investment Saving Liquidity Money
JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy
MID Marché Interbancaire de Devises
OCDE Organisation
ODDs Objectifs de Développement Durable
OUA Organisation de l’Union Africaine
PAIGEP Projet d'appui institutionnel à la gestion publique
PED Pays en Développement
PIB Produit Intérieur Brut

viii
PMA Pays le Moins Avancé
PME Petite et Moyenne Entreprise
PND Plan National de Développement
PTF Productivité Totale des Facteurs
QMM Qit Madagascar Minerals
SADC Southern African Development Community
SMPL Société Malagasy des Produit Laitiers
SOLIMA Solitany Malagasy
SOMALAC Société Malgache de Lac Alaotra
SOMAPALM, Société Malgache de Palmes
SONAPAR Société Nationale de Participation
SUMATEX Sud Madagascar Textile
SYDONIA++ Système Douanier Automatisé
SYGADE Système de Gestion et d'Analyse de la Dette
TCR Taux de Change Réel
TUT Taxe Unique sur la Transaction
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
URSS Union des Républiques Socialistes Soviétiques
VAR Vector AutoRegressive
VECM Vector Error Correction Model

ix
INTRODUCTION

Contexte

Dans le cadre du Programme de mise en œuvre de l’Action 21 et des textes issus du Sommet
mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies pour le
développement durable ; intitulé « l’avenir que nous voulions », dix sept objectifs de
développement durable ont été proposés auxquels se sont engagés les participants à la soixante
huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Parmi les objectifs à atteindre, l’éradication de la pauvreté, la promotion d’une croissance


économique soutenue, partagée et durable et, la protection de la gestion de la base des
ressources naturelles nécessaire au développement économique et sociale sont les plus
pertinents. Ainsi, tous les pays membres se sont engagés à œuvrer ensemble en faveur du
développement durable notamment pour soutenir financièrement les pays en difficulté : les
pays moins avancés (PMA) et Etats insulaires en Développement dans la mise en œuvre de
leurs programmes. En effet, un partenariat mondial est indispensable pour assurer le
développement durable, particulièrement pour les pays en développement qui ont besoin de
ressources supplémentaires pour l’accomplir.

Cependant, le développement économique d’un pays provient surtout de leur capacité à


transformer leurs ressources naturelles en revenus. La mobilisation efficiente de ces ressources
en consommation et en investissement est le garant du développement économique et social.

Madagascar possède plusieurs atouts : le tourisme, les ressources minières et halieutiques pour
soutenir sa croissance économique. Les investisseurs étrangers sont incités à venir à
Madagascar par l’existence des gisements miniers énormes. Ces ressources constituent un
capital non renouvelable susceptible de développer le pays et de sortir de la pauvreté.

Afin de valoriser ces richesses potentiellement considérables, le Gouvernement doit mener une
gestion efficace et prudente pour optimiser ces avantages comparatifs et, améliorer à moyen et
long termes leur retombée sur les conditions de vie de la population. L’avenir économique de la
Grande Ile peut profiter de la bonne gestion du secteur minier et des ressources minérales y
compris pétrolières.

1
L’apport des capitaux étrangers notamment les investissements directs étrangers permet de
pallier aux déficiences en termes de capacité d’épargne et d’investissement de l’économie
locale. L’apport des capitaux étrangers permet les transferts de connaissances, technologiques
et d’accéder aux marchés extérieurs à travers l’établissement de réseaux. Il doit générer
également le développement du secteur privé local. Ces effets doivent permettre le passage de
l’économie malgache vers un sentier de croissance accélérée.

En général, l’attraction des IDE dépend du niveau d’éducation et des infrastructures mais
également de l’environnement économique, de la souplesse de l’Administration quant à la
création d’entreprises, de la situation géographique, du coût de la main d’œuvre et de
l’ouverture à l’étranger. Ce qui attire plus les IDE dans les pays moins avancés est surtout
l’exploitation des ressources naturelles dont les mines et le pétrole.

Le lancement des projets miniers industriels à Madagascar procure certes des opportunités
économiques, mais aussi des risques si la gouvernance n’est pas convenable. Plusieurs outils
légaux et institutionnels ont été préparés pour rendre ce secteur efficient. Toutefois, il semble
important de renforcer les mécanismes qui permettront aux opérations minières et pétrolières de
contribuer vraiment au développement du pays et à la réduction la pauvreté. Certaines réformes
essentielles doivent être aussi parachevées ou mises en chantier pour faire de ce secteur un
véritable moteur de croissance et de développement.

Dans le contexte de la mondialisation, les IDE dans l’économie mondiale deviennent de plus en
plus importants. En 2007, les IDE s’élèvent à 1474 milliards de dollars, soit une hausse de 10%
par rapport à 2006. D’une manière générale, les grands bénéficiaires des IDE sont souvent les
pays riches notamment les Etats-Unis et le Royaume Unis. Les pays émergents comme la
Chine et Hong Kong sont la deuxième destination de ces investissements étrangers. Et les pays
en développement manifestent avoir globalement bénéficié de cette ressource mais dans une
moindre proportion.

Beaucoup d’études concluent que les Pays Développés bénéficient beaucoup d’IDE car ils ont
accumulé plus de capital humain et physique permettant une croissance économique
conséquente mais en contrepartie les inégalités de rémunération se sont accrues. Par contre, les
PED bénéficient peu de ces ressources à cause de la faiblesse du niveau d’éducation et des
infrastructures. Beaucoup d’IDE dans les pays en développement concernent souvent le

2
développement dans le marché local des services, des banques et finances, de la
télécommunication et très peu dans l’implantation de l’agri business.

Pour les pays en développement, l’insuffisance d’aides financières et les recours limités aux
crédits internationaux ne permettent d’atteindre les objectifs de développement durable en
matière de croissance et de réduction de la pauvreté. En effet, les IDE sont un moyen pour
compenser l’insuffisance des ressources afin de résoudre le problème du financement de la
stratégie de développement économique. Par ailleurs, les IDE présentent un certain nombre
d’intérêts notamment les transferts de technologie, des effets d’apprentissage et un accès plus
facile aux marchés internationaux.

Problématique

Suite à l’accroissement des IDE à Madagascar depuis l’année 2006, avec la mise en œuvre des
grands projets miniers par Qit Madagascar Mineral (QMM) et Dynatec, la question est de
savoir si les IDE peuvent ils vraiment contribuer à la croissance économique avec les bénéfices
sur la création d’emplois et de revenus, l’accès au marché international et les nouvelles
technologies apportées par ces nouveaux investissements ?

Les résultats de l’étude à partir d’un petit modèle d’équilibre général calculable simple Modèle
123 ont montré que les afflux des IDE ont des effets déstabilisateurs sur la macroéconomie sauf
sur la croissance économique (une variable exogène dans le modèle). Si des mesures de
politiques économiques adéquates ne sont pas prises à court terme, l’afflux des IDE provoque
une appréciation du taux de change réel entraînant la diminution de l’exportation et
l’augmentation de l’importation ; la hausse des prix des biens domestiques par rapport aux prix
des biens d’exportation signifiant la hausse du prix à la consommation ou l’inflation.
Toutefois, il a été constaté qu’il y a une augmentation du revenu total. Ces constats nous ont
incités à étudier les effets à long terme des IDE sur les variables macroéconomiques en
particulier leur réel impact sur la croissance économique de Madagascar.

Avec la mondialisation, l’investissement direct étranger (IDE) est considéré comme le moteur
principal de tout développement économique. L’analyse des données empiriques de plusieurs
pays montre qu’il y a un lien entre l’IDE et la croissance, ceci est confirmé par l’analyse de
corrélation de ces deux variables. Toutefois, d’autres facteurs comme le haut niveau du capital
humain à un degré élevé, l’ouverture de l’économie stimulent positivement l’impact de l’IDE
sur la croissance dans les pays en développement. Ces IDE ont apporté des externalités

3
technologiques au niveau de plusieurs pays en développement à l’instar des expériences des
pays asiatiques qui ont connu un accroissement de leurs niveaux de croissance. Est ce que c’est
valable pour le cas de Madagascar ?

L’impact des IDE sur la croissance économique a été débattu par plusieurs auteurs à travers les
théories et les études empiriques. Ce travail de recherche essaie de mesurer les effets entrainés
par les investissements directs étrangers sur la croissance économique de Madagascar, et à
examiner les impacts de ces externalités sur la consommation, le salaire, et le capital. L’intérêt
de cette recherche est de déceler si les IDE amenés essentiellement dans les exploitations
minières sont profitables au développement économique et social de Madagascar. Le pays est-
il capable de s’adapter aux changements et de profiter des externalités amenées par les IDE sur
les agrégats macroéconomiques?

Démarche méthodologique

Cette recherche est basée sur la construction des modèles à partir des séries temporelles afin
d’analyser l’impact des IDE sur la croissance économique de Madagascar en intégrant d’autres
variables pertinentes qui ont une influence sur la croissance. Nous partons du modèle de base
de Solow qui a mis en évidence l’importance des facteurs capital, travail et technologie dans la
formation de la croissance à long terme. Ce modèle de Solow en 1956, fondé sur le
comportement des agents économiques, étudie la convergence de toutes les économies vers un
état d'équilibre de long terme ou équilibre stationnaire. En introduisant le capital humain et la
technologie comme des facteurs endogènes, le modèle de croissance de Mankiw, Romer et
Weil en 1992,fondé sur la théorie de la croissance endogène, est la base du modèle DSGE que
nous allons développer dans ce document de recherche afin de montrer les effets des chocs
entrainés par la technologie et les IDE sur la croissance économique de Madagascar à long
terme et les autres variables macroéconomiques. Le modèle de croissance de Mankiw, Romer
et Weil essaie d’expliquer la croissance à long terme à travers les facteurs suivants : les
investissements en capital physique, en capital public, en capital humain, la recherche et
innovation et la division du travail. Pour notre cas de recherche, pour montrer l’importance de
l’investissement en capital humain sur la croissance économique de Madagascar, nous l’avons
considéré comme un des facteurs de la fonction de production outre le travail et le capital
physique. Nous avons décomposé ce dernier en capital physique local et en capital physique
étranger afin de voir l’effet des IDE sur la croissance économique à long terme de Madagascar.

4
Opérationnalité du modèle pour le cas de Madagascar

Le modèle DSGE est une extension du modèle RBC (real business cycle) ou modèle du cycle
économique réel qui est un modèle standard de croissance neo-classique basé sur la théorie
des cycles réels. Cette théorie considère les changements de productivité comme le facteur
déterminant des fluctuations de l’économie et explique les cycles économiques en intégrant les
chocs technologiques stochastiques. Ces cycles se produisent dans des économies parfaitement
concurrentielles, soumis à des chocs réels ou des perturbations. Les cycles sont générés par des
chocs exogènes à la technologie qui font évoluer la production. Les agents économiques
décident du choix de la consommation et du loisir en réponses aux chocs technologiques qui
modifient la productivité et influent sur le prix à la consommation et les salaires. Le modèle
RBC suppose que les agents économiques aient des anticipations rationnelles et les marchés
sont en concurrence parfaite, l’asymétrie d’information est ignorée. Il y a un équilibre continu
du marché et la flexibilité totale des prix et des salaires. Ce qui explique l’amplification de
l’impact des chocs technologiques sur la production par la substitution inter temporelle du loisir
par le travail car le prix du travail augmente avec l’augmentation de la productivité. Le modèle
RBC est un modèle réel par opposition au modèle nominal où le rôle de la monnaie n’a aucun
rôle. Le cadre d’analyse du modèle RBC est le modèle néoclassique de l’accumulation de
capital.

Le modèle DSGE essaie ainsi de décrire le comportement de l’économie dans son ensemble en
analysant l’interaction de plusieurs agents microéconomiques représentés par un agent
représentatif. Comme le modèle RBC, le modèle DSGE a d’une part un fondement
microéconomique reflété par les équations de comportement des agents qui optimisent leurs
décisions et expliquent les fluctuations de la production et des prix et, d’autre part un
fondement macroéconomique qui décrit le comportement général de l’ensemble de l’économie
et les mécanismes d’équilibre des différents marchés de l’économie. La potentialité des
modèles DSGE réside sur ses bons fondements théoriques dérivés de l’optimisation des
décisions des agents économiques. Ils fournissent un cadre cohérent d’analyse de politique
pour effectuer des simulations contrefactuelles et identifier les différentes sources de
fluctuations en montrant la transmission des chocs à travers l’économie avec des explications
théoriques. Le modèle est dynamique et stochastique : il analyse l’évolution de l’économie au
cours du temps et les effets des chocs qui sont exogènes stochastiques c'est-à-dire aléatoires.
Pour notre recherche, les chocs stochastiques introduits dans le modèle sont les investissements

5
directs étrangers et la technologie qui sont supposés suivre un processus autorégressif de
premier ordre AR(1).

Annonce du plan

Dans notre démarche, nous essayons dans la première partie de cette thèse de cerner les
approches, les théories et les concepts sur les modèles de croissance économique. La revue de
littérature sur les théories de la croissance économique et des modèles de croissance a pour
objectifs de voir l’évolution des approches de l’analyse de la croissance économique des
différents théoriciens au cours des temps et de bien situer notre analyse de la croissance
économique de Madagascar à travers les bases théoriques. Nous allons décrire le modèle de
base de Solow pour arriver à expliquer le modèle dynamique de Mankwi, Romer, Weil que
nous allons utiliser comme base de la modélisation de la croissance économique de Madagascar
dans la troisième partie.

La deuxième partie de cette thèse sera consacrée à la caractérisation de la croissance


économique et de l’investissement direct étranger à Madagascar. Cette partie traite le contexte
où évolue les régimes et les politiques économiques à Madagascar durant la période d’étude
c'est-à-dire de 1960 à 2016, et l’analyse empirique de l’évolution de la croissance économique
et des investissements directs étrangers. L’analyse de la comptabilité de croissance nous
permettra de déceler les sources de la croissance économique et décomposer le taux de
croissance du PIB réel selon les contributions de chaque facteur de production, à savoir le
capital et le travail, et d’attribuer la partie non expliquée par ces deux facteurs au progrès
technologique ou la productivité totale des facteurs.

Nous allons consacrer la troisième partie de cette thèse à la modélisation de la croissance


économique de Madagascar à travers la construction d’un modèle d’équilibre général
stochastique dynamique (DSGE)en premier lieu et des modèles économétriques (VAR et
régression simple)en second lieu. Le centre d’intérêt de cette modélisation est de montrer
l’importance de l’investissement en capital humain sur la croissance économique (Cf.
conclusion de la comptabilité de la croissance) et de l’effet des IDE sur la croissance. Nous
avons choisi de modéliser la croissance économique de Madagascar à travers le modèle DSGE
car il peut avancer une explication théorique pour une interprétation structurelle des chocs. A
travers le modèle DSGE qui est fondé sur la théorie de croissance endogène, nous allons
essayer de démontrer les effets des investissements directs étrangers associés à la technologie
sur les agrégats macroéconomiques notamment la production, la consommation, les

6
investissements, le salaire réel et le taux d’intérêt réel à travers les théories. Par contre, le
modèle VAR est une méthodologie statistique et descriptive permettant de modéliser la
dynamique de différentes variables agrégées. Le modèle VAR et le modèle DSGE ont en
commun une démarche quantitative pour décrire l’analyse des fluctuations, ce qui permet
d’identifier certains chocs structurels et leurs effets sur la dynamique agrégée. Notre objectif
dans cette partie est de vérifier si les résultats de la modélisation DSGE et VAR convergent.

7
PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE

PARTIE I

REVUE DE LA LITTERATURE

SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

8
L’analyse de la croissance économique que nous nous intéressons dans ce travail de recherche
presente beaucoup d’approches et de concepts qui meritent d’être eclairés dans cette première
partie sur la revue de literrature. Nous resumons ici les concepts, les déterminants et les
differentes approches théoriques sur la croissance economique et les modèles de croissance à
long termedes différentes écoles de pensées. La recherche met en evidence à travers les théories
économiques que l’IDE est parmi les facteurs explicatifs de la croissance économique à long
terme. L’analyse des différentes approches de la croissance économique démontre le rôle du
progrès technique dans la croissance économique à long terme.

Ces différents concepts et théories étant expliqués, nous passerons aux différents types de
modèles de croissance économique catégorisés en modèles statique et dynamique. Ces modèles
évoluent au fil des années en intégrant dans le facteur résiduel ou la productivité totale,
considérée comme exogène par la théorie classique, d’autres sources de la croissance
économique notamment l’investissement en capital physique, en capital public, en capital
humain, l’apprentissage par la pratique, la recherche et les innovations technologiques.

La principale question posée dans cette recherche est de savoir si les IDE peuvent ils être
parmi les facteurs explicatifs de la croissance économique de Madagascar ?

9
CHAPITRE I : APPROCHE ET CONCEPTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET
SA DETERMINATION

La croissance est un phénomène universel qui explique la grande disparité des revenus entre
pays riches et pauvres. En effet, il y a une grande diversité de trajectoires en termes de
croissance. C’est pour cette raison que le concept de la croissance économique est un concept
qui intéresse le plus la science économique et l’analyse économique d’un pays ou de plusieurs
pays. Ce sujet intéresse particulièrement les auteurs, les autorités et décideurs politiques
puisque c’est à travers la croissance économique que traduit la création de richesses, de
prospérité et d’amélioration de niveau de vie. L’existence d’études, d’articles et de livres
publiés confirme l’importance sur ce sujet. Les principales questions abordées par cette
littérature sont liées à la source de la croissance. L’objectif de cette étude est de voir quels sont
les déterminants de la croissance économique de Madagascar à travers des modèles de
croissance proposés.

En général, la notion de croissance économique se limite aux critères quantitatifs contrairement


à la notion du développement qui inclut aussi les critères qualitatifs (éducation, emploi). Selon
Kuznets, les facteurs de production (travail et capital) sont les principaux déterminants de la
croissance économique ou « ce qui rend la croissance possible »1. Toutefois, il y a d’autres
facteurs comme la technologie qui sont nécessaires à la production et déterminent la croissance
potentielle. Nous pouvons inclure aussi le facteur institution qui est la base de la réussite de
politique de développement d’un pays. Ce sont les notions que nous allons développer dans ce
premier chapitre en partant des déterminants de la croissance économique puis des concepts de
croissance des différentes écoles de pensées.

1
Marc Montoussé - Théories de la croissance – Collection BREAL page.65

10
I.1. DETERMINANTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE

Les premières idées avancées par les auteurs néoclassiques pour expliquer la croissance
économique sont les facteurs de production qui sont le travail et le capital, lesquels constituent
la base de la fonction de production. Mais la question aussi est de savoir d’où proviennent ces
facteurs et, comment nous pouvons expliquer sa multiplication pour générer des revenus et de
la croissance économique.

Dans ce chapitre, outre les facteurs de production, nous allons montrer les autres sources de la
croissance du coté de la demande.

I.1.1. FACTEURS DE PRODUCTION : TRAVAIL ET CAPITAL

I.1.1.1. Rendement et productivité marginale des facteurs

a) Théories classiques

Selon les théories classiques de Ricardo, de .Malthus et de Jean Stuart Mill, la croissance de
long terme de l’économie va atteindre un état stationnaire où la production n’augmente plus
car le rendement des facteurs de production est décroissant.

Turgot et Ricardo qui s’intéressent à l’agriculture, ont basé leur analyse sur le rendement de la
terre. Ces deux auteurs classiques stipulent que le rendement de la terre est limité et ne peut pas
induire une augmentation proportionnelle de la production. Le rendement de ces facteurs de
production est donc décroissant à long terme.

2
David Ricardo considérait l’investissement comme étant essentiel à la croissance
économique, comme les autres économistes classiques. Dans le raisonnement capitaliste,
l’épargne est utilisée pour investir. La croissance économique dépend de la répartition des
revenus c'est-à-dire de la part importante du profit qui est investi pour générer des revenus et
augmenter la croissance. Or, selon Ricardo, la répartition des revenus risque d’être de moins en
moins favorable à l’investissement en raison des rendements décroissants de la terre. Cette
théorie de répartition a conduit l’auteur à formuler la loi des rendements décroissants.

La loi des rendements décroissants est résumée comme suit : la réduction des rendements des
facteurs comme la terre en raison de l’augmentation de son exploitation. De ce fait, son
2
David Ricardo (1972 -1823)

11
rendement devient plus faible que le rendement des terres qui ont été précédemment mises en
culture. Par ailleurs, le cout du travail devient de plus en plus élevé, ce qui réduit le profit du
capitaliste et donc l’investissement. Et la production arrive à une stagnation qu’on appelle un
état stationnaire. Pour remédier à cette tendance à la baisse du profit, Ricardo a proposé de
favoriser le libre échange et la spécialisation des nations dans les domaines où elles présentent
des avantages comparatifs. Ce qui peut favoriser les exportations et donc la croissance
économique.

L’économiste classique Thomas Robert Malthus3soutient cet idée de Ricardo qu’à long terme
la croissance économique n’est pas soutenable car elle tend à ralentir et converge vers un état
stationnaire. Malthus explique cet état stationnaire à travers la « loi de la population ». Selon
cet auteur, l’augmentation des ressources de substance (notamment alimentaires) ne suit pas
l’augmentation de la population (besoins nutritifs), les ressources tendent à être insuffisantes
pour nourrir la population. Ainsi, Malthus préconise la politique visant à réduire le nombre de
naissances4.

b) Théories néoclassiques

Les néoclassiques ont pris cet idée de rendement décroissant et démontrent que chaque facteur
de production a une productivité marginale décroissante. Cela suppose qu’une augmentation
de facteur travail ou de capital n’a d’effet positif sur la production qu’à partir un certain point
d’équilibre. A quantité de capital inchangé, une augmentation du facteur travail n’a plus effet
sur la production car les travailleurs manquent d’outils, de machines et de matières, la
productivité du travail devient décroissante. La productivité marginale du capital, à quantité
donnée de travail, est aussi décroissante. Le capital devient moins efficace si les nouvelles
dépenses en capital n’équilibrent pas la combinaison productive.

En d’autres termes, la production ne peut pas augmenter rapidement autant que le stock de
capital augmente. Il faut un certain progrès technique pour que la production suive
l’augmentation, sinon elle stagne ou tend vers zéro. Solow a pris l’idée des classiques qui
disent que l’économie converge vers un état stationnaire. A long terme, la croissance ne peut
provenir que du progrès technique, ce qui peut relever la productivité du capital et augmenter
par conséquent la production.5

3
Thomas Malthus (1766-1834)
4
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.10
5
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.15

12
La productivité marginale d’un facteur de production parfaitement divisible est la variation
de la quantité produite pour une variation infiniment petite de la quantité de facteur. Par
définition, c’est la dérivée de la fonction de production par rapport au facteur considéré, soit

PmL = dX/dL
PmK = dX/dK
X étant la quantité produite et, L et K sont les facteurs de production travail et capital.

I.1.1.2. Fonction de production

La fonction de production provient de l’analyse néoclassique basée sur la quantité produite et


la productivité des facteurs de production que sont le travail et le capital.

Pour les néoclassiques, il y a une parfaite substitualité des facteurs de production dans la
fonction de production. Le remplacement d’une certaine quantité d’un facteur par une certaine
quantité de l’autre facteur est possible pour avoir le même niveau de production

Cette théorie néoclassique de la croissance économique est basée sur une hypothèse de plein
emploi. En effet, un excédent d’offre de travail par rapport à la demande (situation de sous
emploi) entraine la diminution du salaire, ce qui encourage les entreprises à substituer le capital
au travail, et donc à embaucher plus jusqu’au plein emploi.

La fonction de production néoclassique prend l’hypothèse que les rendements sont


décroissants, c'est-à-dire que la productivité marginale de chaque facteur de production est
décroissante.

La première fonction de production formulée par James Cobb et Paul Douglas6 prend la
forme suivante :

6James Coob et Paul Douglas en 1928 ont formulé la première fonction de production appelée fonction Cobb
Douglas

13
Y = f(L,K) = Lα x K(1-α)

- L représente la quantité de travail et K la quantité du capital

- Les valeurs α et (1- α) expriment l’intensité capitalistique de la combinaison productive


avec 0< α <1.

Les deux facteurs de production sont parfaitement substituables et on peut toujours opter pour
une combinaison productive d’une intensité capitalistique différente7.

D’autres variables déterminantes de la croissance économique ont été introduites dans cette
fonction au cours des années de recherche. Il s’agit de plusieurs facteurs tels que le progrès
technique, le capital humain, l’accumulation du capital, le commerce international et, la
politique gouvernementale ou l’importance de l’efficacité de l’institution qui permettent
d’expliquer la croissance de long terme, selon la théorie de la croissance endogène.

Les IDE en particulier peuvent stimuler la croissance, par la création d’avantages comparatifs
dynamiques conduisant au transfert de technologie, l’accumulation du capital humain et
l’intensification du commerce international Ainsi, leurs retombées économiques, souvent
connus sous le nom des spillovers, sont liés les uns aux autres, complémentaires, et ne doivent
pas être étudiés séparément. En effet, le gain engendré par l’IDE sur un facteur de la
croissance est susceptible de stimuler le développement des autres facteurs, formant ainsi, une
sorte de synergie8.

I.1.1.3. Progrès technique

En reprenant la fonction de production de Coob Douglas qui montre une situation d’équilibre,
Robert SOLOW a mis en évidence en 1956 l’existence d’un troisième facteur de production
qui est le facteur résiduel sous forme de facteur temps pour expliquer la croissance
économique à long terme. Ce facteur temps est le progrès technique résultant des recherches
scientifiques. Il considère le progrès technique comme un facteur exogène dans son modèle
c’est-à-dire indépendant du comportement des agents9.

7
Théories de la croissance – Marc Montoussé –BREAL page.67
8
Bende et al. 2000; et OCDE 2002
9
Théories de la croissance – Marc Montoussé –BREAL page.68

14
La fonction de production devient :

Y = f(L,K, t)= A x F(K, L)

Où L représente le travail et K est le capital.

La croissance économique dans la plupart des pays développés est expliquée en grande partie
par ce facteur résiduel t ou A qui représente le progrès technique, l’innovation et les
institutions.

Mais d’où vient exactement la croissance ?

Nous pouvons accroître la production c'est-à-dire le produit intérieur brut réel en augmentant
les quantités de travail et de capital utilisées, et/ou en augmentant la productivité totale des
facteurs (PTF) ou progrès technique. L’expérience et la théorie montrent que les marges de
manœuvre sont plus importantes du côté de la PTF que de celui de la mobilisation des facteurs.
L’augmentation de la PTF permet une augmentation plus rapide du niveau de vie, mais elle doit
s’accompagner d’un renouvellement constant de K en raison de la dépréciation du stock de
capital existant et sa désuétude technologique. Une augmentation de l’efficience A entraîne un
accroissement du capital par habitant et du PIB par habitant suivant la figure ci-après.

Figure 1 : Effet du progrès technique sur la croissance

Source :https://hec.unil.ch/docs/files/73/485/chap2.pdf

L’approche de la croissance exogène prônée au cours des années 1950-60 précise que la
croissance économique est déterminée par :

15
1) l’accumulation de capital qui est elle-même une fonction du taux d’épargne de
l’économie, lequel exogène et ;

2) le progrès technique exogène qui permet l’augmentation de la productivité totale des


facteurs PTF.

Ce sont les nouvelles théories de la croissance endogène dans les années quatre-vingt qui
parviennent à expliquer d’où provient le progrès technique. Cette approche de la croissance
endogène explique que l’augmentation de la PTF est endogène parce qu’elle est essentiellement
une fonction 1) des activités ciblées de recherche et de développement dans le domaine
scientifique et technologique; et 2) des améliorations dans les méthodes de gestion et de cadre
institutionnel au sens large. Nous pouvons considérer que ces deux approches se complètent
plus qu’elles ne s’opposent.

Ainsi, les perspectives théoriques prennent une nouvelle fonction de production tenant
compte de ces facteurs et représentée comme suit :

Y = f(L,K,H, t)= AxF(K, L, H)


où L représente le travail et K est le capital physique et H est le capital humain.

Le facteur A ou la productivité totale des facteurs est expliquée à la fois par le progrès
technologique et l’efficacité des institutions.

Figure 2 : Facteurs déterminants de la croissance économique

Travail (L)
Facteurs de
production

Physique (K)
Capital

Humain

Technologie
Productivité (PTF)

Institutions

Source : MONTOUSSE M. (2003) – Théories économiques - Collection Bréal – 3ème édition

16
I.1.2. ROLE DE LA DEMANDE

La théorie keynésienne stipule que, dans la réalité, la croissance effective ne correspond


toujours pas à la croissance potentielle. La croissance est déterminée par la demande et non
pas par la capacité de production contrairement à l’analyse classique sur la loi des
débouchés. Selon les économistes keynésiens, c’est l’anticipation de la demande qui incite les
entreprises à produire.

La demande globale est l’ensemble de la demande de consommation, de la demande


d’investissement, de la demande de l’Etat et de la demande extérieure ou les exportations. Ces
facteurs de demande déterminent et favorisent la croissance. Pour les keynésiens, le
déterminant principal de la croissance est la demande anticipée ou demande effective10. En
effet, chaque composante de la demande a un effet multiplicateur sur la production11. Le
principe de la demande effective repose sur les ajustements hypothétiques et subjectifs entre
l'offre et la demande globales résultantes des anticipations des producteurs.

J. M. Keynes12 n’a pas considéré la conception d'une détermination mécanique de l'emploi


dans sa théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Par contre, l'intégration
explicite d'un système de prix dans son analyse globale de l'emploi essaie de réconcilier la
théorie de la valeur et la théorie de la monnaie, et l’introduction du chômage involontaire qui
est limité à la situation d'équilibre de sous-emploi. Pour étendre son champ d’analyse, J. M.
Keynes essaie d’exploiter le concept de demande globale et de rendre compte de l'incidence
des erreurs d'anticipations de courte période. L’extension de son analyse consiste aussi à tenir
compte de la rigidité des prix et à spécifier le concept de chômage keynésien.

Pour Keynes, le chômage involontaire est possible contrairement à la théorie néoclassique de


chômage volontaire qui est dû soit par les défauts d’ajustements du marché du travail ou par le
refus de travailler au salaire du marché. La détermination du niveau des salaires réels ne
provient pas du marché du travail mais découle du niveau de l’emploi qui résulte lui-même par
la demande effective. La variable déterminante est le niveau de l’emploi qui fixe le produit
marginal du travail et donc le salaire. Dans une situation de sous emploi, l’emploi créé est trop
faible, il existe un chômage involontaire et les salariés acceptent de travailler pour un salaire

10
« Nous appellerons demande effective le montant du«produit » attendu D au point de la courbe de la demande
globale où elle est coupée par celle de l'offre globale ». Théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la
monnaie de John Maynard Keynes, p.36
11
Théories de la croissance – Marc Montoussé –BREAL page.71
12
Théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes (1883 -1946)

17
réel égal ou moindre. Pour augmenter le niveau de l’emploi, il est nécessaire d’accroitre la
demande effective. Or, le niveau de l’emploi détermine le produit marginal du travail et fixe
ainsi le niveau du salaire réel13.

Selon toujours les économistes keynésiens, les entreprises ne produisent que si elles anticipent
une demande (demande effective) composée de la demande de consommation, de la demande
d’Investissement, de la demande de l’Etat et de la demande extérieure (exportations). Selon
eux, le déterminant principal de la croissance est cette demande anticipée qui permet de mettre
en évidence que la croissance est un phénomène auto-entretenu.

C’est à travers cette idée de l’importance de la demande que Leontief a démontré les
coefficients techniques et ait bâti le tableau des échanges interentreprises ou tableau des
entrées/sorties de la comptabilité nationale.

Le coefficient technique se mesure par le rapport entre la consommation intermédiaire d’un


produit particulier et la production d’une branche. La matrice des coefficients techniques
montre les interrelations entre les différentes branches d’activité économique et peut décrire
l’effet multiplicateur sur l’ensemble de l’activité économique de la variation de la production
d’une branche. Une branche qui est fortement consommatrice de biens intermédiaires a plus
d’effets d’entrainement sur le reste de l’économie, exemple le bâtiment. La demande de
consommations intermédiaires a donc des effets non négligeables sur la croissance. Ainsi,
certains secteurs sont dits des secteurs moteurs14.

L’intérêt de cette analyse est de mettre en évidence que la croissance économique est un
phénomène auto-entretenu provoqué par l’importance la demande effective constituée par la
consommation, l’investissement et l’exportation15.

I.2.2.1. Investissement

L’investissement est le facteur principal de la croissance économique dont le but est le


développement économique d’un pays. L’investissement ou l’acquisition de capital fixe a un
rôle particulier dans la croissance. Toutes les théories économiques le considèrent comme un
facteur principal de la croissance. Keynes et Khan ont démontré depuis 1931 que

13
MONTOUSSE M. - Théories de la croissance –BREAL page.27
14
MUET (P.) – Théories et modèles de la macroéconomie - Tome I, L’équilibre de courte période – Ed.
Economica – 3ème édition - Collection « ECONOMIE ET STATISTIQUES AVANCEES »
15
Théories de la croissance – Marc Montoussé –BREAL page.71

18
l’investissement est une composante de la demande ayant un effet multiplicateur sur la
croissance. En effet, tout investissement suscite de la production des biens qui permet de
dégager de nouveaux revenus qui va augmenter la demande et donc de nouvelles
augmentations de la production.

Selon cette théorie Keynésienne, la croissance économique ne peut provenir que dans la hausse
de la demande dont l’investissement, un multiplicateur de capital, pour propulser la croissance
de la production et augmenter la richesse. En effet, un investissement supplémentaire a un effet
multiplicateur sur la production et sur l’emploi. Et une augmentation de l’investissement
entraîne une augmentation de la production, une augmentation de revenu, ensuite une
augmentation de la consommation qui, en accroissant la demande, augmente à son tour la
production puis le revenu.

L’approche de Domar16est la base de la formulation de cette théorie en disant que la croissance


du PIB dans cette période est proportionnelle à la part de l’investissement dans le PIB de la
période précédente.

ou

Le multiplicateur d’investissement (en économie fermée) étant


k = 1 / (1-c) = 1/s

Avec c= propension marginale à consommer


s = propension marginale à épargner

Ce qui signifie que « Lorsqu’un accroissement de l’investissement global se produit, le revenu


augmente d’un montant égal à k fois l’accroissement de l’investissement »17.

Le développement économique et social d’un pays dépend de la réalisation des infrastructures


de base (routes, écoles, hôpitaux et centres de santé de base) mais aussi des investissements
dans le capital humain (éducation et santé). Et le développement des activités économiques se
font à travers la création d’entreprises, l’amélioration de la productivité et de la production par
l’utilisation des nouveaux matériels et équipements modernes adaptés, la recherche de nouvelle
technologie.

16
Domar 1946
17
Théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes, p.97

19
Tout cela nécessite des investissements que ce soient privés ou publics financés par des
ressources internes (épargne nationale) ou des ressources externes (épargne étrangère) dont les
investissements étrangers constituent une de ses composantes. Dans certains cas,
l’investissement peut provenir de la création monétaire.

L’investissement qui constitue le stock de capital peut être regroupé en deux catégories : le
capital physique et le capital humain. Dans la théorie économique contemporaine, héritière de
l'école néo-classique, le capital physique et le capital humain constituent des facteurs de
production, au même titre que le facteur travail.

Capital physique

Le capital est l'ensemble des biens physiques produits dans le passé et utilisés pour la production
actuelle ou future. Il se décompose

- en capital fixe, constitué par les moyens de production durables, utilisés pour une durée
plus d'un an, comme les machines, les bâtiments ou les véhicules et ;

- en capital circulant, constitué par les biens physiques transformés (produits semi-finis)
ou détruits (consommations intermédiaires, comme l'électricité), utilisés pendant le
cycle de production.

Le capital physique ou capital productif ou capital technique est l’ensemble des biens de
production que possèdent les entreprises comme les biens immobiliers, les matériels de
production (biens durables) qui leur servent à produire des biens ou des services. Le capital
physique s'accroit avec l’investissement en biens d'équipement et décroit au fil du temps avec
un taux de dépréciation du capital s’il n’y a pas d’investissement18.

Capital humain

Le concept de capital humain est lié au domaine de la théorie de la répartition et celui de la


théorie de la croissance en particulier la théorie de la croissance endogène et l’économie du
développement.

18
MUET (P.) - Théories et modèles de la macroéconomie– Tome I, L’équilibre de courte période – Ed.
Economica, page.11

20
La théorie néoclassique du capital humain stipule que l’éducation est un investissement
pour les individus et la société. Ce qui permet d’augmenter la productivité des individus et
entraine une élévation de leur rémunération. Ce lien entre en amont l’éducation et en aval la
rémunération sont de pure hypothèse. La relation causale repose sur les hypothèses du
néoclassique dans une situation concurrentielle : les salariés sont justement payés à leur
productivité marginale et les différences des salaires observées renvoient donc nécessairement
à des différences de productivité qui, elles-mêmes, résultent (par hypothèse) de différences
dans l’accumulation du capital humain.

Pour confirmer cette liaison, au niveau individuel, entre éducation et productivité, les
théoriciens du capital humain ont démontré, au niveau macroéconomique, les corrélations
observées à l’échelle des nations entre le niveau de développement et le niveau d’éducation.

Il semble difficile de mesurer la productivité du capital humain, en dehors de toute référence


aux salaires, par ses effets sur la production et non sur les revenus, en mesurant les
productivités marginales individuelles. Il est impossible de capter le produit marginal du capital
humain individuel sans faire une référence aux salaires. La seule explication permettant
d’expliquer l’existence effective de différences de productivité entre des capitaux humains
individualisés est les différences de salaires19.

Mincer a écrit : « Les différences de salaires entre les salariés sont dues principalement à des
différences dans la dimension des stocks en capital humain, et non à un taux de salaire différent
par unité de stock de capital humain. Les entrepreneurs paient des salaires plus élevés aux
travailleurs mieux éduqués parce qu’ils observent que leur aptitude et leur productivité est plus
élevée que celle des travailleurs moins éduqués. »20

Depuis les années 1960, la croissance du capital humain devient une composante
importante de la croissance économique et prise en compte dans la fonction de production
agrégée. Le rôle du capital humain dans la croissance devient un débat sur la convergence des
économies. Le modèle de Solow décrit le progrès technique comme moteur de la croissance,

19
« La théorie du capital humain qui s’est notamment développée avec les travaux de Schultz (1961) et de Becker
(1964) souligne que les connaissances acquises par les individus jouent un rôlecrucial dans la société. Selon cette
théorie, l’éducation est un investissement carelle est un instrument d’amélioration de la productivité.
L’investissement encapital humain explique ainsi les différences de rémunération entre lestravailleurs. » Rôle du
capital humain dans la croissance : le cas des economies emergentes d’Asie par Andrianasy A. DJISTERA,
page.2
20
Mincer [1993], p. 189 et 287 dans Revue économique 2001/1 (Vol. 52), p. 91-116.Édouard Poulain, « Le capital
humain, d'une conception substantielle à un modèlereprésentationnel », page 92

21
commun à toutes les économies, et prédit une convergence internationale des revenus par tête.
21
La croissance endogène décrite par Mankiw, Romer et Weil cependant montre qu’il y a le
capital humain à coté du capital physique qui concourt à créer les revenus.

I.2.2.2. Consommation

Sur le plan macroéconomique, la consommation globale est fonction du revenu réel ou PIB réel
(Y). L’hypothèse est que l’ensemble des agents augmentent leur consommation (C) quand le
revenu (Y) augmente selon la loi psychologique fondamentale de Keynes.

Ainsi, la consommation globale est fonction de la propension marginale à consommer (c) qui
est la variation de la consommation induite par une variation marginale du revenu, écrit comme
suit :

avec 0<c<1

La propension à consommer c a un effet multiplicateur sur le revenu à travers la fonction


d’épargne suivante. L’épargne (S) est un résidu ou la partie du revenu qui n’est pas
consommée :

S= Y-C
S=Y-cY= (1-c) Y

D’où la formule de la propension à épargner (s)comme suit :


s= 1-c

d’où S= sY

La consommation est une fonction croissante du revenu. Mais la propension à consommer a


tendance à diminuer lorsque le revenu s’élève car l’accroissement de la consommation n’est
pas aussi grand que l’augmentation de revenu. D’autres facteurs influent également sur la
consommation comme les mesures fiscales, les perspectives de revenus et le taux d’intérêt. Ces
facteurs agissent sur les dépenses quand le revenu est fixé et influent sur les comportements des
agents économiques à épargner ou à consommer.

21
Mankiw, Romer et Weil en 1992

22
A la différence de l’approche néoclassique qui stipule que l’épargne est fonction du taux
d’intérêt (i), lequel juge la consommation présente et l’épargne (la consommation future),
l’approche keynésienne préconise que les agents cherchent à satisfaire leurs besoins de
consommation présente et le reste constitue l’épargne, le taux d’intérêt détermine seulement
l’arbitrage entre les formes de placement que les ménages voulaient faire. Le taux d’intérêt est
ainsi un instrument qu’il faut bien gérer pour déterminer le niveau d’investissement nécessaire
au plein emploi.22

I.2.2.3. Exportation

L’exportation est une partie de la production de biens ou de services d'un ensemble


économique, d’un pays destinée à la vente à l'étranger. Cette activité économique et
commerciale permet d’acquérir des devises, lesquelles sont utiles pour s’enquérir des moyens
de production sur les marchés extérieurs (par exemple des équipements ou des matières
premières).

Les exportations représentent les biens et les services vendus par un pays pour financer ses
importations, dont certaines sont indispensables à l'activité économique (matières premières,
biens d'équipement) et certaines sont destinées à la consommation finale. Dans la comptabilité
nationale, les exportations apparaissent en demande, comme la consommation, les
investissements et les stocks.

En termes keynésiens, les exportations peuvent être considérées comme une injection dans le
circuit économique et leur variation positive entraîne une augmentation du revenu national et
de l'emploi, selon le mécanisme du « multiplicateur » du commerce extérieur.

Le multiplicateur de l'exportation est une variation amplifiée du revenu national entrainée par
une augmentation des exportations. De façon simplifiée, une augmentation des exportations
entraînent des revenus supplémentaires dans l'économie nationale. Cependant, si les
importations augmentent plus que les exportations alors la variation du revenu national sera
diminuée d'autant.

Par ailleurs, les exportations permettent de stimuler une économie en valorisant le travail d'un
pays auprès des autres et en assurant la continuité des activités de ses entreprises. Dans le cadre

22
Théories de la croissance – Marc Montoussé –BREAL page.31

23
de la mondialisation, l’activité d’une entreprise est fortement liée à sa part de marché au niveau
mondial.

Le multiplicateur d’exportation ou multiplicateur du commerce extérieur est applicable en


économie ouverte. Il prend en compte deux variables :

- la propension marginale à épargner (s) : variation de l’épargne en fonction de la


variation du revenu ;

- la propension marginale à importer (m) : variation de l’importation en fonction de la


variation du revenu national.

Ces deux variables réduisent la portée du multiplicateur dans la mesure où elles sortent du
circuit économique.

En économie ouverte, pour calculer la variation du revenu entraînée par la variation des
exportations ou la variation des investissements, on utilise le coefficient multiplicateur
suivant23 :

k = 1 / (s+m)

23
Les multiplicateurs keynésiens de Priscilla Rouyer et Charles Bourgault, Conf de M. Albert, pages 1&2

24
I.2. THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE A LONG TERME

Les théories de la croissance à long terme s’intéressent surtout au processus de reproduction du


capital. Contrairement aux théories de courte durée qui étudient la fonction de production
reliant le volume de production (Q), ses facteurs de production (capital K et travail L) et leurs
prix.

Dans cette étude de recherche, nous considérons également les théories des cycles
économiques ou fluctuations à moyen terme pour analyser les évolutions dynamiques entre les
régimes de croissance à long terme et l’équilibre de courte période. L’accumulation du capital
et ses conséquences sur l’offre et la demande de biens jouent un rôle central dans l’étude
dynamique.24

Le débat sur la théorie de la croissance qui est présenté dans sections suivantes permet
d’analyser l’économie sur une longue période et de la présenter de façon dynamique. Les
auteurs des anciennes théories de la croissance sont regroupés en deux : les néoclassiques qui
reposent leur analyse sur une croissance équilibrée et ceux des post keynésiens qui stipulent la
croissance déséquilibrée.

I.2.1. THEORIE NEOCLASSIQUE

L’analyse de l’économie des néoclassiques est basée sur le fondement microéconomique ou les
comportements des agents économiques.

«Les théories classique et néoclassique reposent sur les hypothèses suivantes :

1. « le salaire réel est égal à la désutilité marginale de l'emploi existant ;


2. il n'existe rien de pareil au chômage involontaire au sens strict du mot ;
3. l'offre crée sa propre demande en ce sens que pour tous les volumes de la production
et de l'emploi le prix de la demande globale est égal au prix de l'offre globale ».25

24
Théories et modèles de la macroéconomie deMUET (P.) – Tome I, L’équilibre de courte période – Ed.
Economica, page.13 & 14
25
John M Keynes, Théorie générale de l’emploi, , de l’intérêt et de la monnaie, page 32

25
I.2.1.1. Equilibre général

Jean Baptiste Say26a conçu la loi des débouchés en stipulant que l’offre crée sa propre
demande. Cette idée illustre que la totalité de production est échangée en argent et devenue
revenu et transformée donc en demande. Cette théorie confirme l’équilibre général des
néoclassiques qui supposait les conditions de concurrence pure et parfaite exposées par Léon
Walras qui conduit automatiquement l’économie en équilibre.

La concurrence pure et parfaite suppose les conditions suivantes:


- une atomicité du marché, c'est-à-dire une affluence d’offreurs et de demandeurs sur le
marché qui ne peuvent en aucun cas influer sur le prix ;
- une homogénéité des produits qui signifie que les produits sont comparables et la
concurrence joue essentiellement sur le prix ;
- une fluidité du marché où chacun peut entrer et sortir à tout moment ;
- la transparence du marché supposant que toutes les informations sont parfaitement
disponibles pour que la concurrence puisse jouer sur le prix.

Selon les néoclassiques, les agents économiques sont « homo oeconomicus » c'est-à-dire
rationnels. Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits et les consommateurs cherchent
à maximiser leurs satisfactions en minimisant leur travail. 27

La rationalité est la base de la conscience objective de l’individu qui lui permet de juger et
anticiper parfaitement son intérêt. Toutefois, cette rationalité est limitée dans la réalité
économique. La recherche de solution optimale n’est pas toujours attendue par l’individu car il
se contente dès fois à la première solution satisfaisante obtenue.

Selon l’analyse de Walras et Pareto, l’offre et la demande résultant des offres et demandes
individuelles se confrontent sur trois marchés à savoir le marché des biens et services, le
marché du travail et le marché du capital.

Sur chaque marché, l’offre et la demande sont en fonction du prix. Si le prix augmente, l’offre
augmente et la demande diminue. Par contre la diminution du prix entraine la réduction de
l’offre et l’augmentation de la demande. La libre variation de prix permet d’assurer l’équilibre
entre l’offre et la demande. Une modification de prix au niveau de l’un des marchés se

26
Jean Baptiste Say (1767 – 1832) a développé la loi des débouchés
27
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.21

26
répercute immédiatement sur les autres marchés qui comblent l’insuffisance de manière à
maintenir l’équilibre.28

La loi de Walras stipule que les agents économiques sont soumis à une contrainte budgétaire,
ainsi ils sont obligés de vendre des biens et services pour pouvoir en acheter d’une valeur
équivalente.29

D’après la théorie quantitative de la monnaie formulée par MILL et FICHER30

MxV=PxT

M : la quantité de monnaie en circulation,


V : la vitesse de circulation,
T : le montant total des transactions ou la production),
P : le prix moyen.

Toute augmentation de la quantité de monnaie se traduit par une augmentation des prix puisque
V et T sont considérés comme des variables indépendantes de la sphère réelle. 31

Autant pour les auteurs classiques que pour les néoclassiques, la monnaie est neutre, ainsi toute
variation de la monnaie est contrebalancée par des prix mais n’influe pas sur le niveau réel des
transactions et de la production.

PIGOU explique ce phénomène par le mécanisme d’effet d’encaisse réel. En effet une
augmentation des encaisses de l’ensemble des agents économiques suite à l’augmentation de la
quantité de la monnaie en circulation en contre partie des devises cédées sur le marché des
changes augmente la demande globale, fait progresser le niveau général des prix et par
conséquent fait baisser la valeur réelle des encaisses. Au contraire, la diminution de la quantité
de monnaie oblige les individus qui veulent stabiliser leurs encaisses à diminuer leurs dépenses,
d’où une baisse du niveau général des prix. 32

28
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.22
29
Loi de Walras :« la valeur totale des offres étant identiquement égale à la valeur totale des demandes , si
l’équilibre entre l’offre et la demande est réalisé sur n-1 marchés, il est necessairement réalisé sur le nième
marché ». Economie politique 2.Microéconmie – Jacques Généreux –4ème édition –HACHETTE , page 131
30
Irving Ficher (1867 -1947)
31
GENEREUX (J)– 3.Macroéconomie - Economie politique de - Les Fondamentaux - 4ème édition –Collection
HACHETTE- 2004, page29
32
GENEREUX (J)– 3.Macroéconomie - Economie politique de - Les Fondamentaux - 4ème édition –Collection
HACHETTE- 2004, page 32

27
Pour LUCAS un nouvel économiste classique, la monnaie n’est pas parfaitement neutre car
une variation de la quantité de monnaie peut jouer à court terme sur le niveau de production à
travers les anticipations rationnelles des agents économiques. Ainsi, toute perturbation
monétaire qui était anticipée engendre une variation immédiate des prix à leurs nouvelles
valeurs d'équilibre pour maintenir le niveau de production. A long terme les politiques
monétaires systématiques sont inefficaces à cause des anticipations rationnelles des agents.33

I.2.1.2. Croissance équilibrée

En se basant sur l’équilibre général des marchés des biens et services, du travail et du capital,
les auteurs néoclassiques ont élaboré la fonction de production pour expliquer la croissance.

Suivant l’analyse néoclassique, ce qui rend la croissance possible sont les facteurs de
production (Kuznets) qui sont le travail et le capital. Le niveau de production est fonction de
la quantité et de la productivité des facteurs de production. Ils mettaient l’accent sur
l’accumulation du capital comme facteur de croissance.

Les néoclassiques (Turgot et Ricardo) supposaient que ces facteurs ont des rendements
décroissants Leur domaine d’analyse était centré sur l’agriculture et la terre. La loi des
rendements décroissants se manifestait par la baisse des rendements de nouvelle terre utilisée
par rapport à la terre précédemment utilisée. Ce qui les amenait à formuler la productivité
marginale décroissante des facteurs de production à partir d’un certain moment. Ceci est
valable que ce soit pour le capital que pour le travail.

A titre d’exemples, la réduction de la productivité marginale de la terre doit être corrigée par
l’accroissement des dépenses pour l’utilisation d’engrais ou des semences et l’irrigation. Et
pour compenser la baisse de la productivité marginale du travail, il est important de dépenser
pour se procurer des outils, des machines et des matières premières. Ainsi, il y a toujours la
possibilité de remplacer une certaine quantité d’un facteur par une certaine quantité de l’autre
facteur tout en maintenant le même niveau de production.

33
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.102

28
La fonction de production néoclassique suivante sous la formule de Cobb - Douglas est donc
caractérisée par la parfaite subsitualité des facteurs de production :

Q = f(L,K) = Lα x K(1-α)

- L représente la quantité de travail ;


- K la quantité de capital ;
- 0<α<1 et α et (1-α) représentent les parts du facteur capital et du travail dans la
combinaison de fonction de production.34

Cette formule s’est améliorée à travers le temps en introduisant d’autres variables


déterminantes de la croissance économique. Robert M. Solow a introduit dans la fonction de
production de Cobb Douglas un facteur résiduel sous la forme de facteurs temps, qui devient
Q=f(K,L,t). t représente le progrès technique qui est essentiellement un facteur exogène.

35
Solow a démontré dans sa théorie de la croissance qu’à long terme la croissance est
nécessairement équilibrée car les prix des facteurs de production (le salaire pour le travail,
l’intérêt pour le capital) sont flexibles et cela permet d’assurer le plein emploi. En effet, l’excès
d’offre de travail entraine la baisse des salaires, et donc l’incitation aux embauches et non aux
achats de moins d’équipements. La substitution du travail au capital dans la fonction
néoclassique de production démontre ainsi, contrairement à ce qu’affirment Harrod et Domar36,
que la croissance est naturellement équilibrée.

Dans le modèle de Solow, la croissance est équilibrée et assure le plein emploi car la quantité
de capital et l’intensité capitalistique s’ajustent à la quantité de travail. Pour lui, la croissance
dépend donc de deux facteurs : la quantité de travail qui dépend du taux de croissance de la
population et du progrès technique, ces deux derniers sont des facteurs exogènes mais
déterminants de la croissance.37

34
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.66 &67
35
Solow en 1956
36
Harrod et Domar (1946 -1967)
37
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.77

29
I.2.1.3. Chômage volontaire

Pour la théorie néoclassique, l’économie est obligatoirement en situation de plein emploi. Le


chômage est volontaire car le salaire s’ajuste suivant l’offre et la demande sur le marché du
travail. En effet, un excédent d’offre de travail par rapport à la demande (situation de sous
emploi) entraîne une diminution de salaire dans une économie de marché.38

Pour les classiques, il y a deux types de chômage possible : le chômage « de frottement » dû à


des défauts d'ajustement du marché de travail et le chômage volontaire dû au refus d'une unité
de main-d’œuvre d'accepter une rémunération équivalente à sa productivité marginale ou le
salaire du marché à cause de la législation, des usages sociaux, des mouvements syndicaux ,
soit de la lenteur des adaptations aux changements, soit enfin de la simple volonté de l’homme.

I.2.2. THEORIE KEYNESIENNE

I.2.2.1. Théorie générale de Keynes

John M. Keynes39, après avoir constaté la montée de chômage après la crise de 1929, a
réalisé la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Sa critique portait sur la
théorie classique de l'emploi, fondée sur deux principes fondamentaux:

1. « Le salaire est égal au produit marginal du travail »

Cela signifie que le salaire est juste la productivité marginale du travail ou la


productivité de la dernière unité (l'unité marginale) de travail employée.

2. « L'utilité du salaire quand un volume donné de travail est employé, est égale à la
désutilité marginale de ce volume d'emploi »

38
Il y a le chômage involontaire quand les individus souhaitent travailler au taux de salaire courant offert sur le
marché et ne trouvent d’emploi, et le chomage volontaire quand des individus ne trouvent pas d’emploi parce
qu’ils demandent un salaire supérieur au salaire d’équilibre du marché. Economie politique 3.Macroéconomie de
GENEREUX (J)– - Les Fondamentaux - 4ème édition –Collection HACHETTE- 2004, page 13
39 John Maynard Keynes 1936

30
Ceci veut dire que le salaire réel d'une personne employée est celui qui est juste
suffisant (au jugement des personnes employées elles-mêmes) pour attirer sur le marché
du travail le volume d’emploi nécessaire. 40

Ces fondements microéconomiques stipulés par les politiques classiques et néoclassiques pour
analyser la macroéconomie ont été fortement critiqués par Keynes. Pour lui, dans un monde où
l’information est imparfaite, le prix notamment le salaire n’est pas parfaitement flexible et ne
peut pas assurer un équilibre automatique et instantané de l’offre et de la demande du marché.

a) La demande effective

Contrairement à la loi des débouchés de Jean Baptiste Say stipulant que l’offre crée sa propre
demande, Keynes affirmait que l’offre ne crée pas sa propre demande. La monnaie n’est pas
neutre et joue un rôle important dans l’équilibre économique car l’investissement ne peut être
coïncidé forcement à l’épargne. En effet, l’épargne est un revenu non dépensé pour la
consommation, ainsi la demande effective est réduite.

Dans sa théorie générale, Keynes a conclu que :

- Le revenu ou la production est déterminé par la demande effective et donc du volume


de l’emploi avec une technique de production et de ressources données ;

- Le niveau d’emploi dépend de la fonction d’offre globale ou la relation qui relie le


niveau de production et l’emploi : les entrepreneurs accommodent ainsi la quantité de
main d’œuvre à créer suivant la demande effective ; le niveau d’emploi détermine le
produit marginal du capital et fixe ainsi le niveau du salaire réel ;

- L’augmentation de l’emploi accroit la dépense de consommation mais dans une


moindre proportion que l’augmentation de revenu car une part de revenu non
consommé est destinée à l’épargne ;

- La consommation, une composante de la demande effective, est fonction de la


propension à consommer qui est une part de la consommation dans le revenu ;

40
« La désutilité doit s'entendre ici comme englobant les raisons de toute nature qui peuvent décider un homme
ou un groupe d'hommes à refuser leur travail plutôt que d'accepter un salaire qui aurait pour eux une utilité
inférieure à un certain minimum ».Théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la monnaie de John Maynard
Keynes , p.22

31
- L’investissement doit augmenter pour corriger l’écart entre l’offre globale et la dépense
de consommation. 41

La croissance est déterminée par la demande anticipée ou la demande effective et non par la
capacité de production. Les entreprises sont incitées à produire suivant leur anticipation de la
demande. La demande effective englobe la demande de consommation et de la demande
d’investissement.

Déterminants de la consommation

Propension à consommer

La propension à consommer est déterminée par plusieurs facteurs entre autres la variation du
revenu, la fiscalité et aussi le taux d’intérêt. Le revenu est le facteur important qui agit
objectivement sur la consommation. Généralement, l’augmentation de revenu incite les
hommes à dépenser plus mais dans une moindre proportion que la hausse de revenu. C’est « la
loi psychologique fondamentale » de Keynes.

Les autres facteurs peuvent agir sur le comportement des agents économiques entre épargner et
consommer. En effet, la hausse du taux d’intérêt encourage l’épargne au détriment de la
consommation, mais d’une façon marginale selon Keynes. Par contre, cette hausse défavorise
l’investissement, et aurait donc un effet négatif sur la production, le revenu et par conséquence
sur la consommation et l’épargne.

Le taux d’intérêt joue un rôle important dans la détermination du niveau d’investissement


nécessaire au plein emploi.

Déterminants de l’investissement

Efficacité marginale du capital

L’investissement quant à lui est déterminé par le rapport entre l’efficacité marginale du capital
par rapport au taux d’intérêt. L’efficacité marginale du capital est le rendement escompté de
l’investissement. Si le taux d’intérêt est supérieur à l’efficacité marginale du capital, alors les
entreprises ne sont pas incitées à investir. Cette efficacité marginale est décroissante dans la

41
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.28

32
mesure où l’utilisation plus élevée de quantité de capital signifie que les nouveaux équipements
utilisés sont moins productifs.

Le rendement escompté dépend des anticipations de plusieurs variables : perspectives de la


demande, des comportements des consommateurs, évolution prévisible des salaires.
L’évolution de ces variables dépend de la stabilité de l’environnement économique, le climat
des affaires (politique et social) auquel résulte le dynamisme des agents économiques. 42

Pour Keynes, l’efficacité marginale du capital est biaisée par l’instabilité du système
économique et l’asymétrie d’informations qui peuvent se manifester par la spéculation.

Taux d’intérêt

Le taux d’intérêt, par définition est le prix de la monnaie résultant de l’offre du capital qui est
l’épargne et la demande du capital qui est l’investissement.

Selon Keynes, le taux d’intérêt est un paramètre purement monétaire qui ne signifie pas
forcement l’efficacité marginale du capital comme les classiques pensent. C’est « la
récompense pour la renonciation à la liquidité durant une période déterminée ». La préférence
pour la liquidité de Keynes dépend de la quantité de monnaie en circulation et la demande de
monnaie. 43

Ainsi, la théorie keynésienne affirme que la monnaie n’est pas neutre et qu’elle exerce des
effets réels c'est-à-dire que les rigidités amenées par les variations nominales ont des effets
importants sur l’activité économique globale. La courbe de Philips permet de montrer que les
variations de la demande ont des effets réels et non seulement des effets nominaux dès lors que
l'économie est en équilibre de sous-emploi.

Selon Keynes, la détention d’encaisses liquides (demande de monnaie) qu’il désigne par « la
préférence pour la liquidité » ne dépend pas uniquement du motif de transaction, il y a deux
autres motifs : la spéculation et la précaution. Cette préférence pour la liquidité a un effet
d’éviction sur la demande et sur le volume de transactions.

Du point de vue de l’offre de la monnaie, c'est-à-dire la quantité de monnaie en circulation dans


l’économie, elle résulte de la politique de création monétaire des autorités monétaires et son

42
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.30
43
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.31

33
augmentation permet de réduire le taux d’intérêt qui favorise l’investissement et autorise
l’augmentation du niveau de la production. Ceci est valable uniquement pour le cas de sous-
emplois et la production peut profiter de la baisse du taux d’intérêt pour relancer la production.
Dans le cas de plein emploi, la création monétaire entraine l’inflation car l’augmentation de la
quantité de monnaie ne peut accroitre le niveau de production.

Keynes et Friedman ont un même point de vue que la quantité de monnaie doit au moins
suivre l’activité économique. Mais Friedman considère au contraire que toute augmentation de
la quantité de monnaie supérieure à celle de la production conduit à une hausse des prix.
L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, source de déséquilibres puisqu’elle
nuit à la compétitivité et altère les anticipations des agents économiques.

b) Le chômage involontaire

Pour Keynes, il n’y a que le chômage involontaire qui a été illustré par l’exemple du chômage
aux Etats Unis en 1932. Deux arguments ont été avancés pour controverser la théorie
néoclassique :

1. L’idée de l’illusion monétaire qui induit les salariés à s’ajuster au salaire nominal et non
pas au salaire réel comme les classiques stipulent dans leurs théories.

« Il est possible que dans une certaine limite les exigences de la main d’œuvre portent
sur un minimum de salaire nominal et non sur un minimum de salaire réel »44.

2. Le niveau de salaire réel résulte de la demande effective issu du revenu et donc du


niveau de l’emploi. C’est donc le niveau de l’emploi qui fixe le produit marginal du
travail et donc le salaire, et non l’inverse. Pour le cas ou le niveau de l’emploi est trop
faible, il y a le chômage involontaire. Certains individus accepteraient de travailler pour
un salaire égal ou moindre à celui du marché. En effet, le fait d’augmenter la demande
effective accroît le niveau de l’emploi, diminue le produit marginal du travail et
provoque une baisse des salaires. Dans le cas de plein emploi où tous les travailleurs
sont embauchés au salaire du marché, l’augmentation de la demande effective ne peut
conduire qu’à l’augmentation des prix.

44
John M Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt de la monnaie, page 24

34
I.2.2.2. Théorie postkeynésienne

a) Théorie de la croissance de Harrod et Domar

La théorie de la croissance de Harrod et Domar45 est basée sur l’idée que la croissance ne
peut être réalisée que dans une situation de déséquilibre où il y a la possibilité de sous emploi.
Cette situation de sous emploi peut permettre de propulseur de la croissance économique à
travers l’investissement.

Leur analyse se fonde sur la théorie keynésienne de l’investissement qui stipule que
l’investissement induit une croissance de la demande totale et celle de la production. En effet,
l’augmentation de la capacité de production permet la hausse du revenu qui à son tour va
accroitre l’investissement et la production, ainsi de suite.

L’investissement selon Domar46a deux effets :

(i) un effet demande induit par le revenu (keynésien) propulsé par la propension
marginale à épargner s qui est égale à 1-c où c est la propension marginale à
consommer ; ce qui détermine la valeur du multiplicateur d’investissement;

(ii) un effet de capacité dépendant de la productivité marginale du capital nouveau v ;


c’est l’inverse du coefficient marginal de capital qui explique le plus de production
emmenée par l’investissement nouveau.47

L’explication est que l’investissement est à la fois une composante de l’offre et de la demande.
D’une part, en accroissant le capital par l’investissement, les entreprises augmentent leurs
capacités de production, ainsi l’offre tend à augmenter. D’autre part, une entreprise, à travers
son investissement, achète des moyens de production à d’autres entreprises, ainsi la demande
tend à augmenter. Si l’offre et la demande augmente d’une façon proportionnelle, alors la
croissance est équilibrée, mais dans la plupart des cas cette situation n’est pas effective.

J.M. Keynes n’a pas étudié le deuxième effet dans sa théorie générale car il raisonne en courte
période et s’intéresse uniquement sur les variations de la demande. Pour étudier la dynamique
de longue période. C’est Domar qui a étudié qu’il faut rétablir l’effet de capacité et s’assurer

45
Roy Forbes Harrod (1939) et Evsey Domar (1947)
46
Evsey Domar (1946-1947) “Capital expansion, rate of growth and employment”, Econometrica 1946
47
MONTOUSSE M. - « L’effet de capacité permet d’augmenter la quantité de capital c'est-à-dire la capacité
productive » - Théories économiques ––BREAL page. 75

35
que le supplément d’offre de produits est équivalent au supplément de demande de
produits. L’équilibre n’est donc possible que si l’équation suivante est vérifiée 48:

ΔI s
∆Qo =∆Qd g
I v

∆Qo : augmentation de l’offre


∆Qd : augmentation de la demande
g: taux de croissance de la production
s : propension marginale à épargner
v : coefficient marginal de capital

Il faut que le rapport entre la propension marginale à épargner s et le coefficient marginal de


capital v soit égal au taux de croissance de l’investissement. Ce taux de croissance de
l’investissement est égal au taux de croissance de la production g puisque le coefficient de
capital est supposé constant.

Si l’offre est supérieure à la demande, en d’autres termes si l’effet revenu est inférieur à

l’effet capacité g<s/v, alors l’économie se retrouve en surproduction, le déséquilibre est

déflationniste.
Inversement, si la demande est supérieure à l’offre, où l’effet revenu est supérieur à
l’effet capacité g>s/v l’économie subit alors des tensions inflationnistes.

En effet, l’investissement résulte de l’anticipation des entrepreneurs et ne correspond pas


exactement et forcement à l’épargne. En effet, le taux de croissance effectif ne peut avoir la
chance d’être un taux de croissance garanti qui assure l’équilibre entre l’épargne et
l’investissement. De même, rien ne peut indiquer que ce taux de croissance effectif assure le
plein emploi.

La croissance idéale et équilibrée fait coïncider la croissance garantie qui assure l’équilibre
entre l’épargne et l’investissement et la croissance naturelle qui assure le plein emploi.

Harrod a étudié les différents cas envisageables à court terme et à long terme :

48« l’équilibre n’est possible que si les deux paramètres (propension marginale à épargner s et coefficient
marginal de capital v entretiennent une relation telle que leur rapport soit égal au taux de croissance de
l’investissement ». Autres articles complémentaires pour« Croissance et développement » - Théories de la
croissance : le modèle HARROD-DOMAR – Economie et société

36
A courte période, ses études portent sur des écarts entre le taux de croissance garanti gw et le
taux de croissance effectif g :

• Si g > gw –cette situation décrit la reprise économique c'est-à-dire que la croissance


effective est supérieure à la croissance attendue pour la réalisation des projets des
entrepreneurs. Les investissements jouent ainsi le rôle d’accélérateur, provoque un effet
multiplicateur et entraîne une nouvelle croissance de la demande. La croissance est ainsi
auto-entretenue.

• Si g < gw - La croissance effective est inférieure à la croissance nécessaire à la


réalisation des projets des entrepreneurs. Les projets des investisseurs ne sont pas
réalisés. Les investissements souhaités ne sont pas atteints ainsi l’effet du multiplicateur
attendu sur la demande n’est pas saisi. Ainsi, le revenu distribué va diminuer et l’écart
initial entre g et gw va se creuser et entraine la dépression.

Pour la longue période, l’analyse porte sur des écarts entre le taux de croissance garanti gw et le
taux de croissance naturel n.

• Si n < gw, pour Harrod cette situation est une stagnation chronique car n le taux de
croissance maximum autorisé implique que g < n< gw en permanence. Les
entrepreneurs ne pourront jamais mettre en œuvre leurs projets d’investissement. Ainsi
la dépression est profonde et durable. Seule l’intervention de l’Etat peut interchanger le
rôle des entrepreneurs dans leurs activités pour la recherche des profits.

• n > gw - Pour Harrod c’est la situation la plus probable, mais elle n’est pas obligatoire
correspondant à une croissance durable s’accompagnant d’un certain niveau de
chômage.49

Le modèle “Harrod-Domar” tient compte à la fois de la fonction d’investissement et de


l’équilibre du marché du travail. La notion de déséquilibre provient de la recherche d’un niveau
de profit que les entrepreneurs jugent suffisant pour motiver leurs décisions d’investissement.
Pour eux, il est impossible de maintenir une croissance équilibrée durablement dans des
économies capitalistes où l’initiative privée est capitale pour la croissance. La raison est
simple ; le chômage est une caractéristique permanente de ces économies. Ce qui justifie
l’intervention des pouvoirs publics pour prendre en charge des activités moins rentables. Mais
49
HARROD-DOMAR - Autres articles complémentaires pour« Croissance et développement » - Théories de la
croissance : le modèle– Economie et société

37
dans tous les cas, un simple déséquilibre risque de s’amplifier au cours du temps : la croissance
est « sur le fil du rasoir » selon Harrod. 50

Harrod et Domar nient la possibilité de la croissance équilibrée et confirme qu’aucun


mécanisme économique ne permet de se rapprocher de cet équilibre (le fameux phénomène de
« fil de rasoir »), d’où leur option sur la légitimité de l’intervention de l’Etat (force extérieure
du marché) pour assurer l’équilibre.

Keynes a démontré que l’Etat doit intervenir à court terme pour sortir l’économie du sous-
emploi. Harrod et Domar montrent que les autorités publiques ont un rôle à jouer dans la
croissance à long terme en veillant à ce qu’elle soit équilibrée. En assouplissant et resserrant ses
politiques conjoncturelles, l’Etat va ajuster la demande globale de manière à ce qu’elle
s’équilibre avec l’offre globale.

b) Théorie de la croissance de Kaldor et Robinson,

Pour Kaldor et Robinson51, une croissance équilibrée peut être induite par le mécanisme du
marché et la non rigidité des prix (biens, salaires). Ces modèles de croissance reposent sur la
répartition des revenus (en investissement et profit) qui permet d’assurer une croissance
équilibrée, par un ajustement de l’épargne, par l’investissement (selon Kaldor) et par des liens
de causalité entre l’investissement et le profit (selon Robinson).

Pour Kaldor, l’épargne est un paramètre indépendant ayant une faible chance d’égaliser le
montant de l’investissement pour assurer le taux de croissance garanti, mais une variable
ajustable qui dépend non seulement du niveau de revenu mais aussi de sa répartition. Ainsi,
dans le cas où l’épargne est insuffisante pour couvrir l’investissement, une modification de la
répartition de revenu en faveur des profits, résultant de l’augmentation des prix des biens
induite par la demande supérieure à l’offre, permet d’assurer l’équilibre. Et inversement, si
l’épargne est supérieure à l’investissement, les prix vont diminuer puisque la demande est
inférieure à l’offre, ainsi les profits se réduisent.

Robinson soutient que l’investissement et le profit interagissent, ainsi l’accumulation résulte


du profit qui est le principal moyen de financement de l’investissement et motive les
investisseurs. Par ailleurs, le taux de profit dépend directement des investissements passés.

50
MONTOUSSE M. –Théories économiques –BREAL page.75
51
Nicolas Kaldor (1908-1986) et Joan Robinson (1903-1983)

38
L’interaction de ces deux variables qui permet de provoquer une croissance équilibrée : le taux
de profit engendré par le taux d’investissement doit être précisément celui qui tend à engendrer
le même taux d’investissement.52

I.2.3. NOUVELLES THEORIES KEYNESIENNES

I.2.3.1. Théorie du déséquilibre

Le chômage involontaire avancé par Keynes est étudié par de nombreux économistes
keynésiens qui ont formulé la théorie du déséquilibre, née des déséquilibres provoqués par la
rigidité à court terme de prix ne permettant pas l’ajustement de l’offre et de la demande. Les
raisons en sont les suivantes :

Les offreurs et demandeurs ne sont pas réunis dans un même lieu au moment voulu
(conclusion de Robert Clower en 1965) ;

L’existence des concentrations et des ententes entre les entreprises, beaucoup de


marchés sont en situation de monopole ou d’oligopole qui conduisent à la rigidité à la
baisse des prix (idée de Malinvaud);

Les coûts des transactions incluant la collecte d’informations, la nécessité de temps et


le coût d’adaptation deviennent très lourds.53

D’après Malinvaud54, il y a trois déséquilibres principaux:

1. Le chômage keynésien est caractérisé par une offre supérieure à la demande sur le
marché des biens et services et une demande supérieure à l’offre sur le marché du
travail, c’est un chômage dû à l’insuffisance de la demande. Il faut une politique de
relance de la demande via la hausse des salaires par exemple pour accroitre la demande
et inciter les entreprises à produire davantage.

2. Le chômage classique est caractérisé par la demande supérieure à l’offre sur le marché
des biens et services et par une offre supérieure à la demande sur le marché du travail.
Dans ce cas, les salaires élevés encouragent la demande des ménages mais découragent
les entreprises à embaucher. La politique adéquate à ce stade est de baisser les salaires
52
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.76-77
53
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.36
54
Malinvaud (1923)

39
pour permettre aux entreprises de recruter davantage et de réduire aussi l’excès de
demande sur le marché des biens et services.

3. L’inflation est caractérisée par une demande supérieure à l’offre sur le marché des biens
et services et sur le marché du travail. Dans ce cas, les entreprises ne peuvent pas
répondre à la demande en surplus car la main d’œuvre fait défaut. La seule solution
possible pour augmenter la production est d’augmenter la productivité par l’utilisation
des techniques nouvelles ou par l’importation de main d’œuvre nouvelle.55

Les nouvelles théories keynésiennes sur les rigidités des salaires et des prix sont apparues avec
la persistance d’un chômage élevé en EUROPE vers les années 1980 et 1990. Ce chômage
volontaire est qualifié par les auteurs keynésiens comme un chômage involontaire. Ces
théories essaient d’expliquer par des fondements microéconomiques (les comportements des
agents économiques : les travailleurs et les employeurs) la lenteur de l’ajustement des salaires
et des prix.

Pour Hicks, il faut faire la distinction entre les marchés à prix fixes comme le marché du travail
où les salaires sont généralement inflexibles et certains marchés des biens à prix flexibles entre
autres les marchés financiers et le marché des produits agricoles ou de matières premières.

Dans la première catégorie de marché, les nouveaux keynésiens rejettent l'hypothèse des
nouveaux classiques quant à la parfaite flexibilité des marchés et soutiennent l'idée d'une
certaine rigidité des prix, rigidité qu'ils appellent plutôt viscosité, car les prix peuvent s'ajuster
mais avec retard. Ils ont emprunté les outils des nouveaux classiques: la micro-économie pour
expliquer ces théories. Par ailleurs, ils ont utilisé la dichotomie entre nominale et réelle pour
montrer que la monnaie n’est pas neutre et qu’elle exerce des effets réels c'est-à-dire que les
rigidités amenés par les variations nominales ont des effets importantes sur l’activité
économique globale. La courbe de Phillips permet de montrer que les variations de la demande
ont des effets réels et non seulement des effets nominaux dès lors que l'économie est en
équilibre de sous-emploi.

La question est de savoir pourquoi les salaires et les prix sont –ils rigides ? Nous essayons de
voir dans un premier temps les rigidités nominales des salaires et des prix et dans la deuxième
partie, nous examinerons les rigidités réelles des salaires et des prix.

55
Théories économiques – Marc Montoussé –BREAL page.36 -37 - 39

40
I.2.3.2. Rigidités nominales

La rigidité des salaires nominaux est la base de l’analyse de Keynes pour expliquer l’existence
d’un équilibre de sous-emploi par rationnement de la demande de travail.

Contrairement à l’approche keynésienne fondée sur le modèle IS-LM qui suppose que les
salaires et les prix nominaux sont fixes, les nouvelles théories keynésiennes essayent
d’expliquer par les comportements des agents la rigidité des prix comme les salaires. Ils ont
repris le cadre d'analyse de la théorie des choix des nouveaux classiques et ils postulent que les
travailleurs et les entreprises maximisent rationnellement leur utilité ou leurs profits.

a) Rigidité nominale des salaires

Les nouveaux classiques comme LUCAS, SARGENT, WALLACE et BARRO au cours des
années 70 ont montré que toute perturbation monétaire qui a été anticipée engendre une
variation immédiate des salaires et des prix à leurs nouvelles valeurs d'équilibre pour maintenir
le niveau d'emploi et de production. Ainsi, ils ont conclu que les politiques monétaires
systématiques sont inefficaces à cause des anticipations rationnelles des agents.

Par contre FISCHER et TAYLOR56 ont démontré que, même avec des anticipations
rationnelles, les perturbations nominales pourraient avoir des effets réels dès lors que l'on ne
prend pas en compte l'hypothèse d'ajustement continu des marchés. Les nouveaux keynésiens
ont essayé d’expliquer les rigidités nominales des salaires par la notion de contrats salariaux à
long terme. En effet, dans toutes les économies développées, les salaires ne sont pas
quotidiennement ajustés, mais sont négociés pour une période donnée sous forme de contrats.
Ainsi, l'existence même de ces contrats à long terme crée une rigidité nominale suffisante pour
que les politiques monétaires soient efficaces, car les autorités monétaires peuvent modifier
plus souvent l'offre de monnaie que les salaires ne sont renégociés.

Nous pouvons donc conclure que la politique monétaire peut avoir des effets réels à court terme
bien qu'elle soit neutre à long terme. Cependant, il faut retenir de penser que l'absence de
neutralité monétaire est due au fait d'une surprise monétaire non anticipée. En effet, la politique
monétaire, même anticipée, a un effet réel parce qu'elle se fonde sur des informations qui ne
sont connues qu'après la négociation des contrats.

56
FISCHER (1977) PHELPS et TAYLOR (1980)

41
La rigidité des salaires nominaux peut expliquer également par le non renouvellement
simultané des contrats de travail mais de façon échelonnée dans le temps. Il existe donc un
décalage entre une variation du niveau général des prix et l’ajustement des salaires nominaux.

Il y a trois raisons pour que les agents (employeurs et salariés) négocient des contrats à long
terme : primo les négociations sont coûteuses et prennent du temps, secundo elles peuvent
échouer par une grève menée par les salariés dont l’arrêt de travail est coûteux, tertio une
entreprise ne peut pas ajuster immédiatement le taux de salaire nominal suivant un choc négatif
de la demande au risque d’un accroissement des coûts engendrés par la probabilité de turn over

Par ailleurs, Keynes a dit que l'existence d'un système d'assurance-chômage peut expliquer en
partie la rigidité des salaires car en dépit du niveau élevé de chômage, les salaires n'ont
pratiquement pas bougé depuis 1924. Le travailleur individuel n’est pas contraint de travailler
avec un niveau de salaire ou un type d’emplois différents de ce qu'il souhaite car sa survie est
assurée par cette allocation.

b) Rigidité nominale des prix.

Trois types de facteurs expliquent la rigidité des prix selon la Nouvelle Macroéconomie
Keynésienne : l’existence de monopole, d’oligopoles ou de concurrence monopolistique,
l’existence de coûts fixes d’ajustements des prix ou menu costs et le décalage ou un
échelonnement dans les ajustements de prix au niveau de chaque firme.

Les théories de rigidité nominale sur les marchés des biens reposent sur les hypothèses que les
entreprises opèrent sur des marchés qui ne sont pas parfaitement concurrentiels et qu’elles sont
faiseurs de prix ou monopoles. Elles peuvent manipuler leur prix qui est quand même limité
du fait de l’existence des coûts d’ajustements des prix. Il s'agit du coût de changement des
étiquettes. En effet, un changement de prix implique des coûts attribués à l’impression des
nouvelles listes de prix, de nouveaux catalogues, le temps passé à renégocier les contrats
d'achats et de ventes avec les fournisseurs et les clients.

Les arguments apportés par PARKIN, AKERLOF, YELLEN et MANKIW reposent sur une
idée simple : le coût des rigidités des prix nominaux supporté individuellement par chaque
entreprise est moindre que les conséquences macro-économiques. En effet, sur un marché de
concurrence imparfaite, la demande d'une entreprise dépend de son prix relatif mais aussi de la
demande globale. Si la demande d'une entreprise diminue et que son profit réduit sensiblement,

42
face à cette situation, l'entreprise peut ne pas modifier son prix pour éviter le coût d’ajustement
des prix. Cette fixation des prix permet une forte réduction de l’incertitude mais permet
d’économiser des ressources rares.

Aussi, les prix sont fixés à l'avance, en termes de monnaie et la mécanique des ajustements de
quantités présuppose qu'il existe des marges de manœuvre sur ces grandeurs, au niveau des
capacités de production des entreprises, mobilisables sans ou avec embauche, l'économie est en
situation de sous-emploi, du capital productif. En outre, les entreprises fonctionnent
normalement avec un certain volume de stocks, de manière à faire face à un surcroît imprévu
de demande pour leurs produits.

Chaque producteur, imparfaitement informé sur les prix que pratiqueront ses concurrents et ne
sachant pas quelle sera la demande s'adressant à lui, doit, sur la base d'information dont il
dispose, notamment en matière de coûts de production, afficher un prix de vente et attendre la
réalisation de la demande à ce prix. Si celle-ci est conforme à ses attentes, il reconduira ses
décisions de prix et de quantités à la période suivante sur les mêmes bases. Dans le cas
contraire, il constatera, par la présence d'invendus ou, au contraire, la diminution de ses stocks,
qu'il lui faut réviser ses plans de production. Ses coûts étant largement prédéterminés, à court
terme, il procédera à des ajustements de quantités, sauf s'il dispose d'informations l'incitant à
modifier son prix.

I.2.3.3. Rigidités réelles

Selon les nouveaux classiques, les prix nominaux sont flexibles et un choc purement nominal
ne modifie en rien l'équilibre réel de l'économie, dans ce cas les rigidités réelles n’impliquent
pas les rigidités nominales. Par contre MANKWI et ROMER soutiennent qu’il y a une
interaction entre les rigidités nominales et les rigidités réelles.

Or d’après la Nouvelle Economie Keynésienne les rigidités des prix et des salaires entraînent
une amplification de la non neutralité qui résulte de faibles frictions nominales. En effet, une
diminution de l'offre de monnaie, si le niveau des prix ne diminue pas, entraine la réduction de
la production globale. Chaque firme produit moins, la demande effective de travail va donc se
réduire aussi57. Si on considère que l'offre de travail est relativement inélastique, la variation de
la demande de travail va engendrer une forte baisse du salaire réel ; le salaire nominal doit donc

57
ABEL et BERNANKE, 1992

43
baisser afin de permettre cette réduction58. Cette baisse du salaire réel provoque une réduction
du coût marginal qui est d'autant plus forte que le produit marginal du travail augmente
rapidement à mesure que le facteur travail se réduit. Lorsque la rigidité réelle des prix est
élevée, la sensibilité cyclique de l'élasticité de la demande est plus élevée et celle du coût
marginal est faible. Ainsi, les chocs nominaux ont des implications réelles d'autant plus fortes
que la rigidité réelle est élevée.

a) Rigidités réelles du salaire.

La persistance de taux de chômage élevé dans les principaux pays industrialisés depuis le début
des années 70, et particulièrement en Europe au cours des années 80 a conduit les nouveaux
keynésiens notamment SNOWDON,59 d’avancer que le salaire réel d'équilibre peut être
différent de celui qui permet l'équilibre du marché où les prix sont largement fixés par les
agents économiques eux-mêmes. STIGLITZ60 définit un équilibre de marché comme " un état
où aucun agent n'est incité à changer son comportement ". Les modèles qui permettent
d’expliquer la rigidité des salaires réels, font apparaître un chômage involontaire compatible
avec l'équilibre de long terme.

Les explications néo-keynésiennes de la rigidité des salaires réels se focalisent en trois


catégories a) les théories des contrats implicites, b) les théories des salaires d’efficience, c) les
théories des insiders - outsiders

La théorie des contrats implicites cherche à comprendre les raisons qui lient les
employés et les entreprises dans des relations de long terme. En effet, le marché est régi
par des contrats (souvent informels). Les entreprises cherchent à fidéliser leur main
d'œuvre et nouent des relations informelles avec leurs employés. L'accord prévoit une
assurance sur les conditions de travail (le salaire) sur les conséquences de contrats de
travail établis entre des entreprises neutres à l'égard du risque et des salariés qui sont
“risque adverse”. Si le salaire réel est constant, les employés peuvent rendre régulière
leur consommation. Quant aux entreprises, elles acceptent une telle situation car elles
sont dans une meilleure position que leurs employés pour se protéger des fluctuations
économiques (elles ont notamment une meilleure information). En échange d'un salaire

58
BALL 1988 ; GORDON 1990 ; ROMER 1993
59
SNOWDON (1997)
60
STIGLITZ (1987)

44
réel stable, les travailleurs consentent un salaire inférieur à celui qui est dicté par les
forces du marché lequel est nettement plus variable que celui relevant du contrat de
travail.

Les théories du salaire d'efficience se basent sur le principe que l'entreprise a intérêt à
augmenter le salaire réel car la productivité (l'effort ou l'efficience) des salariés n'est pas
indépendante du salaire réel. SOLOW a montré qu’il est de l'intérêt de l'employeur de
ne pas réduire le salaire réel car non seulement la productivité baisse mais cela
occasionne également des coûts. La détermination de maximisation de profit dépend du
salaire d’efficience déterminé par l’élasticité de l’effort maximum (e/w* doit être égale
à 1). Cette théorie explique que si la demande globale de travail en w* (salaire
d’efficience) est inférieure à l’offre globale de travail, c’est qu’il y a un chômage
involontaire.

Le salaire optimal w* ne change pas même s’il y a un choc de la demande de travail


qui conduit à une modification de l’emploi mais pas un changement de salaire réel.
L'hypothèse d'une corrélation positive entre le salaire réel et l’effort a une base solide,
le travail hautement rémunéré est généralement efficient et par conséquent de qualité.
En effet, dans ce contexte, des salaires plus élevés permettent de mieux se nourrir ; et la
réduction de la malnutrition engendre à son tour une hausse de la productivité, ce qui
n’est valable que pour les pays développés. Les théories du salaire d'efficience ont donc
intégré des éléments comme la sélection et les incitations et c’est la firme qui prend la
décision de rémunérer ses employés à un niveau supérieur au salaire d’équilibre.

Dans le modèle de sélection adverse, les entreprises offrent des salaires plus élevés pour
attirer les meilleurs travailleurs. En effet, les entreprises confrontées à l'information
imparfaite évitent de se tromper en embauchant un agent qui n'aurait pas les
qualifications requises pour l'emploi considéré, et offre une rémunération élevée pour
attirer les agents plus productifs et les demandeurs d'emplois ont tout intérêt à signaler
leurs qualités. Même s’il y a un excès d’offre de travail, les entreprises hésitent à
réduire les salaires de peur que les salariés les plus productifs puissent partir de leur
plein gré pour trouver le salaire proposé auparavant.

Le modèle de rotation des emplois propose d’offrir un salaire d'efficience supérieur au


salaire d'équilibre afin de réduire la rotation de main d'œuvre. Dans les explications du

45
61
taux naturel de chômage liées aux comportements de recherche d'emploi, PHELPS
suppose qu’un individu a d'autant moins envie de quitter son emploi si son employeur
lui verse un salaire supérieur au salaire de marché. Si le taux de départ volontaire est
une fonction décroissante du taux de salaire réel, les firmes sont alors d'autant plus
incitées à verser le salaire d'efficience afin de réduire leurs coûts de rotation de main
d'œuvre. Dans ce modèle, l’équilibre de marché du travail entraîne un chômage
involontaire.

Dans le modèle du " tire-au-flanc, l'entreprise peut décider de payer un salaire


supérieur à celui du marché pour réduire la tentation de l'employé de “tirer-au-flanc”.
Ainsi, le travailleur va accomplir l'ensemble de ses obligations et l'entreprise n'est pas
contrainte de dépenser des sommes importantes pour effectuer la surveillance continue
de l'employé. La menace de renvoi n'est pas sérieuse lorsque les agents peuvent
facilement trouver un autre emploi avec la même rémunération qu'avant. Par contre, si
l'entreprise paie un salaire supérieur au salaire de marché, le licencié ne retrouvera pas
un autre poste dont la rémunération est identique à celle qu'il a auparavant. SHAPIRO-
STIGLITZ62proposent le paiement d'un salaire d'efficience pour réduire l'incitation à la
paresse, et ils notent que l’existence du chômage involontaire est le résultat de
l’augmentation des salaires réels par rapport au salaire d’équilibre. Les travailleurs sont
donc incités à ne pas paresser pour éviter d'être durablement des chômeurs.

La théorie insiders-outsiders explique les raisons de la rigidité des salaires par


l’existence des insiders (les syndicats) qui influencent les décisions de salaires et
d’emploi. Les insiders considèrent les outsiders comme des menaces, ils exercent un
pouvoir non négligeable sur les coûts de rotation qui comprennent les coûts de
recrutement et de licenciement ou des litiges et la formation des nouveaux employés,
ainsi ils refusent de coopérer et de participer à la formation des nouveaux employés.

b) Rigidité réelle des prix

Les cinq causes de rigidité réelle des prix sont 1) les externalités de marchés en expansion, 2)
les marchés de clientèle , 3) les imperfections des marchés de capitaux, 4) le prix en tant
qu'indicateur de la qualité et 5) l'interdépendance des entreprises.

61
PHELPS 1968 et PHELPS et al. 1970
62
SHAPIRO-STIGLITZ (1984)

46
La rigidité réelle des prix peut être expliquée par les externalités de marchés dynamiques
permettant une élévation de la courbe de coût marginal pendant les récessions et sa diminution
pendant les périodes d'expansion. Les agents seront plus actifs dans un marché en expansion
car il s'y effectue beaucoup de transactions, et s'y noue des complémentarités stratégiques. En
effet, les acheteurs comme les vendeurs subissent des coûts de recherche pour être mis en
contact les uns avec les autres. Ces coûts de recherche sont moins importants lorsque le marché
est en expansion lors d'une période de forte activité économique que lorsque le marché est
atone (faible niveau d'activité et de transactions). Les producteurs, quant à eux, font de la
publicité pour attirer les consommateurs, le niveau optimal d'activité d'une entreprise dépend de
l'activité des autres entreprises.

La première des caractéristiques d'un marché de clientèle est la fréquence très faible de
recherche d’autre marché comparée à la fréquence des achats sur le même marché63. En effet,
un consommateur se sentant satisfait du produit et de son prix dans un magasin ne va pas
ailleurs car cela génère des coûts de recherche. S'il y a un grand nombre d'acheteurs fréquents,
l'entreprise a intérêt à ne pas modifier ses prix car donne un signal négatif aux consommateurs
qui sont incités à changer de magasin.

Il est plus coûteux de pratiquer un financement externe plutôt qu'un financement interne à cause
de l'asymétrie d'information entre les prêteurs et les emprunteurs. L'emprunteur est nettement
mieux informé que le prêteur sur la qualité de l'investissement, les risques au cours des
récessions. Le coût de financement augmente du fait d'une utilisation accrue des financements
externes.

64
STIGLITZ a avancé l’idée de la réticence des entreprises à réduire leurs prix lorsqu'il y a
une baisse de la demande car si l'entreprise baisse ses prix, les consommateurs risquent
d'interpréter ce signal comme étant une détérioration de la qualité du produit. En effet, les
entreprises ne sont donc pas incitées à baisser leurs prix.

L’interdépendance des entreprises à travers les relations intersectorielles d'un tableau input-
output permet de donner une explication sur l'importance des chocs spécifiques par rapport aux
chocs globaux. L’existence de multiples fournisseurs d’une entreprise retarde le plus longtemps
possible les variations des prix et des coûts, ce qui permet de maintenir les prix pour que
l’entreprise ne perde pas ses clients.
63
MC DONALD, (1992).
64
STIGLITZ (1987)

47
Les théories de la Nouvelle Economie Keynésienne sur les rigidités nominales reposent sur les
idées qu’il n’y a pas de concurrence parfaite sur les marchés pour déterminer les prix et les
salaires et que la politique monétaire n’est pas efficace pour résoudre le problème de chômage.
Aussi, la rigidité réelle des salaires et des prix explique l’apparition d’un chômage
involontaire compatible avec l'équilibre de long terme.

I.2.4. THEORIE DE CROISSANCE ENDOGENE

La théorie de croissance endogène stipule que les déterminants de la croissance sont endogènes,
et certaines interventions de l’Etat prennent une grande place pour favoriser une croissance de
longue période. Le rôle de l’Etat n’est pas passé inaperçu comme dans les théories
néoclassiques de croissance car l’Etat investit dans l’éducation, la santé, la recherche
fondamentale et les infrastructures.

La théorie de la croissance endogène illustre la nécessité des investissements publics dans une
conjoncture de crise comme la théorie keynésienne qui prescrit l’intervention de l’Etat à
travers l’investissement public pour relancer la croissance.

En effet, à travers une politique de formation et d’éducation et l’effort de recherche et


développement, l’Etat peut favoriser les différentes accumulations de capital afin d’améliorer
l’efficacité du capital humain et de faciliter l’accumulation des connaissances et d’expériences
dans l’accumulation technologique.

La théorie de la croissance endogène soutient l’idée que les interventions de l’Etat peuvent
favoriser la croissance. Les différentes accumulations présentent des effets externes importants
que l’Etat doit intervenir pour internaliser ces effets que le marché ne peut pas capter.

La théorie de la croissance endogène apparue vers les années quatre-vingt essaie de montrer
l’aspect cumulatif de la croissance pour expliquer pourquoi certains pays peuvent auto
entretenir une croissance alors que d’autres ne parviennent pas à amorcer un processus de
croissance et restent dans une situation de sous-développement.

Contrairement au modèle de Solow, les modèles de croissance endogène supposent que les
rendements de capital sont croissants (grâce aux externalités) et le progrès technique supposé
exogène par Solow est endogène et dépend du comportement des agents. En effet, le progrès

48
technique engendre de la croissance économique qui peut également générer du progrès
technique.

Figure 3 : Cercle de croissance et de progrès technique

Source :https://www.google.mg/search?q=croissance+endog%C3%A8ne&source=lnms&tbm=isch&sa=
X&ved=0ahUKEwjOyp_ftJPYAhWKtBQKHVXaC48Q_AUICigB&biw=1366&bih=637#imgrc=qQwp0-Hf4D-
APM

Ces nouvelles théories de croissance endogène dont les principaux auteurs sont Paul ROMER
et Robert LUCAS, utilisent les instruments d’analyse libérale en accordant une grande
importance aux effets externes. La croissance endogène est un modèle de croissance
économique auto-entretenue dont la productivité totale des facteurs n’est pas un résidu. Elle
doit être expliquée par les comportements des agents économiques qui accumulent différentes
sortes de capitaux qui profitent à tous via les externalités positives et favorisent l’émergence de
rendements croissants, un facteur qui peut auto entretenir la croissance à long terme.

En effet, le facteur résiduel est un facteur endogène qui est en réalité une conséquence de la
croissance elle-même et provoque l’accumulation du facteur résiduel, lui-même suscite la
croissance. Schumpeter affirme cette analyse en disant que les innovations progressives
résultent des innovations précédentes. Pour conserver le surprofit, l’innovateur cherche toujours
de nouvelles innovations, et ce qui explique le progrès technique et la croissance économique.

La théorie de la croissance endogène suppose que la productivité marginale des facteurs de


production est constante contrairement à l’hypothèse des néoclassiques des rendements
décroissants de la fonction de production.

49
I.2.4.1. Sources endogènes de croissance

Les sources endogènes de croissance sont au nombre de quatre : l’accumulation de


connaissances, l’accumulation de capital humain, l’accumulation du capital technologique
résultant de l’innovation et la recherche-développement et enfin les dépenses d’infrastructure
publique. En effet, le capital humain, la recherche-développement et l’investissement public
sont les sources de progrès technique.

Les auteurs néoclassiques qui prônaient la croissance endogène sont réticents à l’idée d’utiliser
les politiques conjoncturelles pour stabiliser l'activité à court terme. Leurs théories suggèrent
que l’intervention de l’Etat peut améliorer la croissance à long terme à travers des politiques
structurelles qui consistent à développer les infrastructures, favoriser l’éducation et à stimuler
la recherche-développement.

a) Accumulation de connaissances et de capital humain

Plusieurs économistes ont reconnu depuis longtemps que la qualité du facteur travail joue un
rôle essentiel dans le processus de croissance.

Les économistes classiques 65ont déjà montré que la compétitivité et la croissance économique
à long terme dépend certainement de la qualité de la main-d’œuvre. Adam Smith66a notamment
mis en évidence que la richesse des individus et des nations dépend du niveau de compétences
des travailleurs.

La spécialisation de la main-d’œuvre facilite la « division du travail » et progresse la


productivité liée à l’amélioration de l’organisation ou la méthode de production.

Cette amélioration est due à l’aptitude ou la qualification pour exercer les tâches spécifiques
des travailleurs et à la compétence et le dynamisme des entrepreneurs.

Depuis les années 60, la question la qualité de la main-d’œuvre a une place importante dans les
études et les débats sur les théories de la croissance. La théorie du capital humain développée
avec les travaux de Schultz (1961) et de Becker (1964) souligne que les connaissances
acquises par les individus jouent un rôle fondamental dans l’économie et la société. Selon cette
théorie, l’éducation est un investissement pour le long terme qui permet d’améliorer la

65
Smith, 1776 ; Ricardo, 1817 ; Malthus, 1920
66
Adam Smith , Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776)

50
productivité aussi bien au niveau individuel qu’à la Nation. L’effet de l’investissement en
capital humain est expliqué par les différences de rémunération entre les travailleurs.

La réflexion économique sur la croissance s’est penchée particulièrement sur l’importance du


capital humain dès le début les années soixante. Frankel (1962) a expliqué que l’action de
diverses forces telles que l’évolution technologique, l’amélioration au niveau de l’organisation
et aussi l’amélioration du « facteur humain » accroît le produit par tête. Des modèles plus
élaborés permettant d’analyser l’impact du capital humain sur la croissance ont été proposés
par les économistes depuis la fin des années 1980 (Lucas, 1988 ; Romer, 1990 ; etc.).

Dans sa théorie du capital humain, BECKER au début des années 60 avait formulé que
l’éducation et la formation professionnelle sont pour lui des investissements que des individus
rationnels cherchent à améliorer. LUCAS dit aussi que le capital humain est un facteur
endogène de croissance. D’après cet auteur, les efforts de formation individuelle et sociale à
travers les investissements dans l’éducation suscitent la croissance économique à long terme.
L’accumulation du capital humain résulte de stratégies individuelles, mais aussi de la stratégie
de la collectivité et/ou de l’Etat. Citons en outre que les dépenses en santé ont des effets
externes conséquents sur la productivité de l’individu mais aussi sur la performance des
institutions/entreprises, leur productivité.

Paul ROMER67affirme que l’accumulation des connaissances est un facteur endogène de


croissance. Ainsi, l’accumulation d’expérience et de savoir est importante quand la croissance
est forte, à son tour, elle favorise la croissance. Les effets externes engendrés par cette
accumulation sont nombreux. Elle permet à l’entreprise d’être plus performante et permet à
l’ensemble de l’économie et de la société de bénéficier les effets externes de ces connaissances
et savoir faire. En effet, d’autres entreprises peuvent en profiter grâce au turn over d’une main
d’œuvre ayant gagné un savoir faire. La productivité engendrée par l’accumulation de
connaissance est double : la productivité individuelle et la productivité de la société.

Robert LUCAS68souligne que le développement du capital humain est important pour la


croissance. L’accumulation des connaissances et des compétences augmente la productivité du
travailleur. Le capital humain est un facteur cumulatif, qui présente des rendements croissants
et constituent un cercle vertueux : plus les individus reçoivent de nouvelles connaissances et
compétences, plus ils sont capables d’innover de nouvelles connaissances de compétences.
67
Paul ROMER (1962)
68
Robert LUCAS (prix Nobel en 1995), “On the mechanics of economic development”

51
Partant du modèle de base de Solow, Lucas a introduit de son modèle l’effet de l’accumulation
du capital humain et son interaction avec le capital physique et le commerce international

69
ROMER et LUCAS ont prôné les nouvelles théories néoclassiques de la croissance
économique ou les théories de la croissance endogène avec des modèles permettant de mieux
comprendre le processus de croissance économique. Ils ont pu mieux cerner l’implication du
capital humain dans la croissance à long terme.

b) Accumulation du capital technologique résultant de l’innovation et la


recherche-développement

Paul ROMER a développé les travaux de Schumpeter sur l’innovation et la recherche-


développement qui constituent le facteur résiduel pour démontrer que les efforts dans ce
domaine provoquent une croissance forte et vice versa, c’est-à-dire que plus la croissance est
forte, plus les efforts de recherche-développement peuvent être importants (exemple de la
Chine). Il stipule que l'accumulation du capital technologique à travers la recherche-
développement pour innover augmente le savoir disponible à une époque pour les autres
chercheurs des générations futures. Par conséquent, les dépenses de recherche-développement
réalisées par une entreprise lui permettent d’accroître sa productivité et d’innover. Grâce aux
externalités entrainées par ces innovations les autres entreprises en profitent. Il y a donc un
cercle vertueux qui se réalise. L’innovation d’une entreprise permet aux autres entreprises
d’innover.

La recherche-développement produit des biens qui créent des rentes de monopole. Ces biens
ont les caractéristiques des biens collectifs car leur coût ne dépend pas du nombre
d’utilisateurs. Par définition « un bien collectif existant ou créé est accessible à tous sans
condition : comme l'air pur, une justice intègre et rapide, un réseau de téléphone qui fonctionne
bien, une bonne route. Il existe aussi des services collectifs rendus par le privé tel que la radio
ou les autoroutes »70. C’est un bien dont la consommation par un individu supplémentaire ne
réduit pas la satisfaction des autres. C’est ainsi que l’invention mérite d’être garantie par l’Etat
par un système de brevet pour donner à l’invention la caractéristique d’un bien privé.

En effet, le système de brevet assure à l’entreprise innovante une rente de monopole qui est une
rémunération supérieure à ce qu’elle a en situation de concurrence. Mais cette rente de

69
ROMER (1986) et LUCAS (1988)
70 Définition https://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_collectif

52
monopole est provisoire car au fil du temps de nouvelles innovations rendent les premières
obsolètes et annule cette rente. Toutefois, elle assure une bonne rentabilité à l’activité de
recherche-développement et leur caractère provisoire encourage une dynamique d’innovation.

c) Accumulation du capital physique par des dépenses d’infrastructure


publique.

• Robert BARRO souligne l’importance de l’investissement public, c'est-à-dire l'accumulation


de capital public, pour la croissance. Les infrastructures publiques (routes, aéroports, éclairage
public, réseau de distribution d’eau) stimulent la productivité des agents privés et par
conséquent les activités économiques. En retour, l’Etat prélève davantage de taxes et d’impôts
avec lesquels il peut financer de nouvelles infrastructures. Il y a donc un cercle vertueux qui
s’accomplit: l’investissement public favorise la croissance et la croissance favorise en retour
l’investissement public.

BARRO71 considère que les infrastructures publiques constituent un des facteurs endogènes
de la croissance. Il démontre que la dépense publique est directement productive et doit être
considérée comme un des facteurs de la fonction de production. La dépense publique comprend
les dépenses d’éducation afin d’accroitre le capital humain, celles de recherche et
développement, et aussi celles d’infrastructures (en matière de transport et de communication).
Ces dépenses ont un effet cumulatif car elles permettent d’accroitre la croissance qui, à son
tour, permet d’accroitre les recettes publiques et donc les dépenses publiques qui constituent un
facteur de croissance.

L’expérience sert à renforcer la connaissance des individus mais aussi de leur entourage
professionnel, c’est ce qu’on appelle externalité positive. De ce fait, l’avancée en technologie
profite à tout le monde. L’intervention de l’Etat est donc nécessaire pour prendre en charge les
dépenses ou les coûts correspondant au surplus du rendement social par rapport au
rendement privé.

De ce constat, l’Etat doit favoriser la croissance sur la longue période en mettant une politique
appropriée, en développant les infrastructures et en contribuant à l’accumulation du fameux
facteur résiduel par sa participation à la formation et à la recherche-développement.

71
BARRO en 1990

53
I.2.4.2. Vecteurs de transmission de croissance

Selon les nouvelles théories de0 croissance endogène, Coe et Helpman, Lichtenberg et De la
Potterie, Keller 72 ont démontré les effets de la diffusion internationale des technologies sur la
croissance économique des pays en développement. Ils ont trouvé une relation causale à partir
d’une analyse économétrique sur données de panel. Selon eux, les vecteurs de transmission des
technologies sont les importations et les investissements directs étrangers. Ils cherchent à
examiner le rôle des canaux de transmission des transferts technologiques au niveau du
développement économique des pays en développement.

a) Importations comme vecteur de transmission des technologies.

Plusieurs études confirment que l’échange commercial favorise globalement la croissance. La


nouvelle théorie du commerce international stipulant qu’un gain dynamique lié à
l’élargissement du marché issu du développement du commerce mondial renforce les modèles
de croissance endogène en économie ouverte. En effet, les échanges commerciaux peuvent
constituer des vecteurs d’externalités de connaissances dans les pays en développement où le
niveau en recherche et développement est négligeable. L’échange international leur permet
d’accéder au savoir et aux connaissances étrangères particulièrement par le biais des
importations des biens d’équipement et des biens intermédiaires à fort contenu technologique.

Selon RODRIK73, les importations peuvent agir comme des externalités positives car elles
contiennent un savoir faire, une technologie non forcement maitrisée par les pays en
développement. Coe et Helpman en 1995, Grossman et Helpman en 1991 et Keller en 1999 ont
démontré qu’une économie plus ouverte bénéficie des externalités positives des activités de
recherche-développement qui stimulent la diffusion du savoir national et international.

L’intensité des externalités internationales de la recherche-développement augmente avec


l’ouverture du pays, et que les pays en développement sont susceptibles de profiter plus que les
pays développés. Le pays qui commerce avec les économies à fort contenu technologique
connait une externalité plus élevée. En d’autres termes, l’impact des stocks de recherche-
développement des partenaires commerciaux d’un pays sur la croissance de sa productivité
globale des facteurs est d’autant plus important que le degré d’ouverture du pays est élevé. La
productivité globale des facteurs dépend des stocks de recherche-développement domestique et

72 Coe et Helpman (1995), Lichtenberg et De la Potterie (1996), Keller (1999)


73
RODRIK (1999)

54
de recherche-développement étrangère, en d’autres termes, la productivité globale des facteurs
d’un pays i est fonction de l’utilisation des biens intermédiaires domestiques produits par lui-
même et des biens intermédiaires importés selon l’équation suivante:

Log PGF ! 1 #$% &'( ) ! 2 #$% &'( + ! ,

avec
PGF : productivité globale des facteurs
&'( ) : biens intermédiaires domestiques utilisés par le pays i à l’instant t
&'( + : biens intermédiaires étrangers utilisés par le pays i à l’instant t

-. &'( + / m123 SDR 13 9 i, t


45

m123 : la valeur d’importation du pays i auprès du pays j à l’instant t

, : est un terme d’erreur de moyenne nulle


: est la spécification initiale du pays

Les études faites par Coe et Helpman à partir de cette équation ont démontré qu’il y a une
transmission des externalités positives de la recherche-développement des pays développés vers
les pays en développement à travers les échanges commerciaux.

b) Investissements directs étrangers comme vecteur de transmission des


technologies.

Bien que les importations aient été considérées comme une source importante des transferts
technologiques des pays développés aux pays en développement, l’investissement direct
étranger est considéré en général comme le canal de diffusion principal de la technologie au
niveau mondial. En effet, le mécanisme de transferts de technologies via les investissements
directs étrangers (IDEs) se réalise par la présence des entreprises étrangères qui peut avoir des
externalités positives dans l’économie d’accueil en développement. Ces entreprises
multinationales favorisent la diffusion des technologies à travers les transferts de connaissances
et de diverses informations, la formation des salariés et des entrepreneurs locaux pour améliorer
la qualité des produits des entreprises locales.

55
La théorie de croissance endogène prend en considération l’IDE comme un facteur qui peut
favoriser la croissance économique dans le pays d’accueil. En effet, l’IDE peut contribuer
significativement à l’accroissement du stock de connaissances dans le pays, non seulement en
fournissant des nouveaux biens d’équipement et de nouveaux procédés de production, mais en
lui offrant un nouveau savoir-faire et en améliorant le niveau de qualification. En améliorant le
stock de connaissances du pays hôte, l’IDE a ainsi un effet à long terme sur la croissance
économique de ce pays. Romer (1993)74 a conclu que l’écart technologique entre les pays
d’accueil et les pays développés soit réduit par le transfert de nouvelles connaissances des
firmes multinationales aux pays en développement. Ce transfert constitue un facteur important
de croissance et de convergence économique.

Les études faites par Blommstroom, Lypey et Zejan75ont montré que l’IDE facilite les
changements technologiques et augmente des progrès techniques dans les pays hôtes mais
l’impact des IDE sur la croissance est plus grand si leur niveau de revenu est plus élevé. En
effet, l’IDE favorise la croissance économique dans des cas où les pays hôtes adoptent des
politiques commerciales réussies.

Linchtenberg et De la Potterie76, ont continué le travail de Coe et Helpman en 1995, ont mis
en évidence le rôle joué par les IDE dans la diffusion internationale des externalités de la
recherche et développement en considérant deux mécanismes : les IDE entrants ou intérieurs, et
les IDE sortants ou extérieurs. Ces auteurs ont démontré que l’externalité technologique
passant à travers les IDE a un impact plus important sur la croissance économique que celui à
travers les importations.

Ceci nous conduit à nous interroger sur l’importance des IDEs, de leur canal de transmission
des transferts technologiques sur la croissance économique de Madagascar. Etant donné que le
niveau de recherche et développement du pays est encore faible et que Madagascar a un
potentiel énorme des ressources naturelles notamment minières pour attirer des IDE. L’objectif
de cette recherche est donc de développer un modèle de croissance économique afin de mesurer
les effets des externalités issues des IDE sur la croissance économique de Madagascar (effet à
long terme). Avant d’aborder ce sujet, passons aux différents modèles de croissance
économique.

74
Romer (1993)
75
Blommstroom, Lypey et Zejan (1992)
76
Linchtenberg et De la Potterie (1996)

56
I.3. CONCLUSION SUR LA REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE

Les auteurs néoclassiques reposent leur analyse sur une croissance équilibrée et le rendement
décroissant du capital. Ceux des keynésiens stipulent la croissance déséquilibrée et
l’accumulation du capital. Nous avons appris que la croissance économique est déterminée par
les facteurs travail, capital et progrès technique selon l’approche des économistes classiques
qui disent que le progrès technique est exogène résultant des recherches scientifiques et
permettant l’augmentation de la productivité totale des facteurs (PTF). Par contre, la théorie
keynésienne stipule que la croissance effective ne correspond toujours pas à la croissance
potentielle. La croissance est un phénomène auto-entretenu par l’effet multiplicateur de la
demande anticipée ou demande effective composée de la consommation, de l’investissement,
et de la demande extérieure ou des exportations. Le capital peut provenir des investissements
éffectués par les opérateurs privés locaux ou étrangers. Ainsi, l’IDE fait partie du capital
évoqué par les auteurs néoclassiques et keynesiens dans leurs théories sur la croissance
économique.

Au fil des années, la théorie de la croissance économique évolue en intégrant dans le facteur
résiduel ou la productivité totale, considérée comme exogène par la théorie classique, d’autres
facteurs comme la technologie, le capital humain qui détermine la croissance potentielle. La
réussite de politique de développement d’un pays dépend également du facteur institution qui
constitue aussi la base de la croissance économique d’un pays. La théorie de croissance
endogène stipule que les déterminants de la croissance sont endogènes et emmenés par
l’intervention de l’Etat à travers les investissements publics dans l’éducation, la santé, la
recherche fondamentale et les infrastructures qui sont les facteurs déclencheurs d’une
croissance économique autoentretenue.

57
CHAPITRE II : MODELES DE CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans ce chapitre, nous allons exposer les principaux modèles de croissance économique que
nous prenons comme base de notre modélisation. Nous allons parler en premier lieu du modèle
de base de SOLOW, puis du modèle de MANKIW, ROMER et WEIL77qui incorpore les
facteurs technologie et capital humain dans le modèle de croissance de Solow, et enfin du
modèle de BARRO qui démontre l’importance des dépenses publiques en infrastructure pour
améliorer l’efficacité de l'activité productive des entreprises privées.

II.1. MODELE NEOCLASSIQUE: MODELE DE BASE - MODELE DE


SOLOW

Le modèle de croissance néoclassique est basé sur les facteurs de production (le capital et le
travail) et le progrès technique qui est le résidu.

Les hypothèses du modèle :


(H1) Les pays produisent et consomment un seul bien homogène (le produit Y) ;
(H2) La production se fait en concurrence parfaite ;
(H3) La technologie est exogène ;
(H4) La technologie peut être représentée par une fonction de production de type néoclassique
basée sur des facteurs substituables : le capital (K) et le travail (L) ;

Les principes du modèle décrivent l’équilibre stationnaire d’une économie concurrentielle


fermée. La fonction de production agrégée est à rendements d’échelle constants, avec la
productivité marginale de chacun des facteurs accumulables décroissante et les taux d’épargne
constants et exogènes.

Ce modèle montre qu’en l’absence de progrès technique, le taux d’accumulation des facteurs
(par tête) est nul à l’équilibre et l’économie croît uniquement à proportion de l’augmentation de
la population. La croissance observée du revenu par tête doit alors s’expliquer par le progrès
technique, il est la seule source de croissance de l’économie à l’équilibre.

78
Le modèle de SOLOW dit que toutes les économies convergent vers un état d'équilibre de
long terme ou équilibre stationnaire. La vitesse de convergence vers cet état d’équilibre dépend

77
MANKIW, ROMER and WEIL “A contribution to the empirics of economic growth” (1992)
78
Robert Solow 1956, A Contribution to the Theory of Economic Growth,The Quarterly Journal of Economics.

58
du taux d'épargne des agents économiques s qui est investi entièrement. Ainsi, l’évolution des
variables par tête n'a plus lieu (notamment y et k notée ci-après), mais celles en niveau
poursuivent une croissance à un taux n qui est le taux de croissance démographique.

Le modèle de SOLOW est composé des fonctions de la demande, de l’offre et de


l’accumulation de capital.

Fonctions de la demande :
La fonction de la demande comprend (i) la fonction de la consommation qui est une partie du
revenu total ou la production ; et (ii) la fonction d’épargne qui est supposée égale à la fonction
d’investissement dans une économie fermée et équilibrée.

(H5) Fonction de consommation


C = c.Y (2.1)
Avec C: Consommation
Y: Production
c : propension à consommer
La propension à consommer est la variation de la consommation induite par une variation
marginale du revenu. La propension à consommer c a un effet multiplicateur sur le revenu à
travers la fonction d’épargne.

(H6) Fonction d’épargne ou d’investissement est représentée par:


En supposant que l’économie soit fermée et en équilibre:
S=I
S = (1−c).Y = s.Y = I (2.2)
I: Investissement
S: Epargne
s : taux d’épargne
L’épargne (S) est considéré comme un résidu ou la partie du revenu qui n’est pas consommée :

Fonction d’offre :
La fonction de production est fonction du capital, du travail sous la contrainte du revenu issu
des revenus du capital et des salariés.

59
La fonction de production est de type Cobb-Douglas :

Y F >K , L@ Y K A L>B A@
; αЄF0; 1H

Les rendements d’´echelle sont donc constants (α+ (1−α) = 1). En concurrence parfaite, les
firmes ont pour objectif la maximisation du profit sous contrainte de son revenu

JKL M>N, #@ R
I
M>N, #@ O PN O Q#
(2.3)

Avec
K : le stock de capital physique;
L : l’offre de travail avec un taux exogène égal à n (augmentations de la croissance de la
population et la productivité du travail
r: taux d’intérêt réel
w: salaire réel

La maximisation de profit implique


w =δF/δL= (1−α) .Y/L
r =δF/δK = αY/K

De plus, wL+rK =Y (2.4)

(H7) Le taux de participation à l’emploi de la population est constant. Si la population croit au


taux n; l’offre de travail (L) augmente aussi a ce taux n :

ST$%>#@ S#
. S. V
S. #

# #$ . - W (2.5)
Accumulation du capital
L’accumulation du capital est déterminée à partir de la dérivée de la fonction de production
exprimée par le revenu par tête. Tandis que la variation du capital est calculée à partir de
l’investissement et de la dépréciation du capital suivant la formule ci-après :

∆N = Kt – Kt-1 = I - YN avec Y le taux de dépréciation du capital

60
∆K = Kt – Kt-1 = I – δK= sY – δK
Si I = S = sY
On a (2.6)

Etant
I: Investissement
S: Epargne
s : taux d’épargne

On va exprimer l’équation la fonction de production suivante en termes de produit par tète et


capital par tète
a b
` = [_ ` = k α
\] ^ ]

_
y = Y/L =[

et k = K/L alors log(k) = log (K) – log (L)

ST$%> @ ° N° #° sY – δK #°
O O
S. N # N #
° sY sy
OδOV OδOV
N

° f. g> @ O >δ ! V@.


Ce qui nous donne l’équation dynamique fondamentale du capital :
(2.7)
Le taux de variation de k est donné par l’écart entre les deux courbes : s.f(k) et (n+ δ@k

A l’état stationnaire, le capital par tète ne change plus


0

i
k° = 0, k° = k*

En dehors de l’état stationnaire


k° > 0 k° < k*
k° < 0 k° > k*

61
Figure 4 : Diagramme de SOLOW

Source:http://www.unilim.fr/pages_perso/philippe.darreau/2%2CSolow.pdf

L’état stationnaire est caractérisé par la condition suivante:


k°= skα –(n+δ)k =0

f b/>B b@
jk g> k@ [ `
V!Y

Cette équation nous montre que les pays qui ont un taux d’épargne élevé investi ont un taux de
croissance par tête plus élevé, et deviennent plus riches. Alors que des pays à fort taux de
croissance démographique ont tendance à être plus pauvres à cause de l’augmentation du
dénominateur du revenu/tête.

Cas d’une augmentation du taux d’investissement

Si `a partir d’un ´état stationnaire les consommateurs augmentent leur taux d’épargnes’-s0>0,
cela se traduit nécessairement par une augmentation du taux d’investissement dans l’économie.
Ce qui entraine une hausse du taux de croissance par tète en conséquence. Le graphique
suivant nous montre cette transmission.

62
Figure 5 : Effet de l’augmentation de l’investissement

Source: https://hec.unil.ch/docs/files/73/485/chap2.pdf

Cas d’une croissance démographique plus forte

Par contre une augmentation du taux de croissance démographique (n0> n) impose une pression
plus forte sur l’accumulation du capital en augmentant le dénominateur du capital/tète. L’effet
sur l’´etat stationnaire de l’´economie est montré par le graphique suivant.

Figure 6 : Effet de l’augmentation du taux démographique

Source: https://hec.unil.ch/docs/files/73/485/chap2.pdf

Dans le modèle simple, les variables par tête sont constantes à l’état stationnaire (le long terme)
et les valeurs absolues croissent au même titre que le taux de croissance de la population.

° j°
0
j

63
N° #° m°
Le taux de croissance économique croit au taux démographique n.

V
N # m
Dans ce modèle simplifié, les économies peuvent croitre à court terme mais pas à long terme.
Un pays peut s’écarter de l’état stationnaire à un moment donné mais il suivra un sentier de
transition mais finira par atteindre un nouvel état stationnaire. La croissance se ralentit au fur et
à mesure que l’économie s’approche de l’état stationnaire. Ce constat est du à la valeur de α <1
dans l’équation dynamique fondamentale

° g> @
f. O >δ ! V@

Avec
s= taux d’épargne
n= taux de croissance démographique
δ= dépréciation du capital
Condition d’équilibre
S=I S = (1−c).Y = s.Y = I
C+I =Y

Conclusion :

En 1956, Solow a montré que deux variables considérés comme exogènes, le taux d’épargne et
la croissance de la population, déterminent le niveau de revenu par tête à l’état stationnaire.
L’épargne et l’accroissement de la population varient selon les pays qui atteignent des
équilibres différents à long terme. Les conclusions testés par Solow sont les suivantes : plus le
taux d’épargne est élevé, plus le pays est riche, plus l’accroissement de la population est élevé,
plus le pays est pauvre.79

79
Voir Chapitre 2, le modèle de Solow, page 14

64
II.2. MODELE DYNAMIQUE (ROMER - ROBERT LUCAS - MANKWI)

II.2.1. MODELE MANKIW, ROMER ET WEIL

Le modèle MANKIW, ROMER et WEIL80 est basé sur la théorie de la croissance qui montre
que plusieurs facteurs peuvent être source de croissance pour la collectivité : investissement en
capital physique, investissement en capital public, investissement en capital humain,
apprentissage par la pratique, division du travail, recherche et innovations technologiques. Ces
facteurs apparaissent comme des externalités positives qui conduisent les comportements des
agents et affectent les variables macroéconomiques.

En incorporant les facteurs technologie et capital humain dans le modèle de croissance de


Solow, les auteurs Mankiw, Romer et Weil ont montré en 1992 les effets du capital humain et
du capital physique en considérant le progrès technique dans la fonction de production.

m N b no >p#@B b o

Avec
K : le stock de capital physique;
H : le stock de capital humain représenté par les dépense en éducation ;
L : l’offre de travail avec un taux exogène égal à n (augmentations de la croissance de la
population et la productivité du travail)
A : le niveau de progrès technique avec un taux exogène égal à g

p>.@ p>0@ - q
#>.@ #>0@ - W

Le nombre d’unités de travail efficace de l’économie croit au taux de n+g


j t
r a u
s_ s_ s_
En prenant :

On a j g> , t@ t
b o

S
Les équations d’accumulation du capital physique et humain sont les suivantes :

k
fi t O >V ! % ! Y@
b o

St
tk fv t O >V ! % ! Y@t
b o
t
80
MANKIW, ROMER and WEIL “A contribution to the empirics of economic growth” (1992)

65
A l’état stationnaire ou équilibre de long terme, les valeurs de k et de h sont les suivantes :

fi B o fv o y z
w x
V!%!Y

fi B b fv b y z
t w x
V!%!Y

On a la fonction de production suivante :


y z

jk t ={ • .{ •
b o |} z| z
~
y z |} y| y
~
y z

W•q•€ W•q•€

j { • . t. p .
|} y |~ z y z

>W•q•€@ y‚z

Avec la linéarisation de y, on a l’équation suivante :

ƒ ƒ!
TVj TVfi ! TVfv ! ln>V ! % ! Y@ ! ln p>0@ ! %.
1OƒO 1OƒO 1OƒO

66
II.2.2. MODELE MANKIW, ROMER ET WEIL AVEC UN
CAPITAL PHYSIQUE DECOMPOSE

Pour voir l’effet des IDE, objet de notre étude, l’investissement physique, considéré comme un
seul et même facteur pour ces auteurs, est décomposé en investissement local et étranger.

m N b no >p#@B b o

Ainsi, le capital physique est décomposé en capital physique local N†‡ˆ et: capital physique
étranger N )+ dont sa relation est la suivante :

••

Kt = ‰Ši B/‹i >NŒ•Ž,3 @ ! >1 O Ši @B/‹i >N2‘’,3 @ “


•• •• ••
•• ••

N†‡ˆ : le stock de capital physique local;


Avec

N )+ : le stock de capital physique étranger


H : le stock de capital humain représenté par les dépense en éducation ;
L : l’offre de travail avec un taux exogène égal à n (augmentations de la croissance de la
population et la productivité du travail)

p>.@ p>0@ - q
A : le niveau de progrès technique avec un taux exogène égal à g

#>.@ #>0@ - W
Le nombre d’unités de travail efficace de l’économie croit au taux de n+g
Avec

j t
r a u
s_ s_ s_

On a la même fonction de production et les mêmes équations d’accumulation du capital


physique et humain suivantes :
j g> , t@ b o
t
S k
fi t O >V ! % ! Y@
b o

St
tk fv t O >V ! % ! Y@t
b o
t

67
II.2.3. MODELE BARRO

81
Le modèle de Barro en 1990 considère l'impact des dépenses publiques sur la croissance.
Son principe repose sur l’idée que les dépenses visant à créer des infrastructures telles que les
routes, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de télécommunications permettent
d’améliorer l’efficacité de l'activité productive des entreprises privées.

Dans ce modèle, ces infrastructures constituent des biens collectifs purs (non rivaux, non
excluables). Il est clair que le secteur privé ne peut pas les financer compte tenu du prix élevé
de ces infrastructures. En tout cas, sa production est insuffisante du point de vue de l'optimum
social. L’Etat prélève ainsi des impôts pour pouvoir financer la production de ces biens
collectifs.

Deux types de facteurs sont donc utilisés par les entreprises privées pour produire : le capital
privé et le capital public :

- Le capital privé à des rendements décroissants, sa productivité marginale décroît en


supposant les dépenses publiques constantes. C’est comme le modèle de Solow où un
seul facteur est accumulable et où la croissance s'étouffe.
- Le capital public est en fait une dépense d’investissement financée par l'Etat. Ces
dépenses sont intégralement financées par des impôts que Barro suppose proportionnels
aux revenus. 82

Selon Barro, la dépense publique a deux effets contradictoires: i) le premier est que le capital
public rend le capital privé plus productif et évite que sa productivité marginale s'annule
progressivement quand le revenu augmente. ii) cependant, l'impôt a un effet négatif sur cette
productivité, puisqu'il crève son rendement privé en ôtant aux entreprises une part de leur
revenu.

Le modèle de Barro montre que le premier effet l'emportera et que l'on peut déterminer une
dépense publique optimale. Ce modèle fait apparaitre une croissance endogène. Les dépenses
publiques permettent la croissance de la productivité et donc du revenu. En effet, la croissance
du revenu permet l'accroissement de la base fiscale. Ce qui permettra de financer les dépenses
publiques et rendre possible l'accumulation du capital. Dans ce processus de croissance, l’on
suppose que le rapport de la dépense publique au revenu reste constant égal au taux
d'imposition.
81
BARRO, Economic growth in a cross section of countries- 1990
82
MENIA S- Comment les dépenses publiques favorisent elles la croissance ? Note de cours AES semestre 5

68
En résumé, l’effet des dépenses publiques sur la croissance dépend de leur nature. Les dépenses
courantes de l’Etat qui représentent une prestation de services aux consommateurs n’ont pas
d’effet sur la croissance. En effet, elles n'accroissent pas la productivité du capital privé, mais
leur financement par l'impôt pèse sur la rentabilité du capital. L'imposition liée à ces dépenses
décourage l'épargne et l'investissement.

Par contre, les dépenses publiques liées aux infrastructures, au maintien de l'ordre et de la
sécurité améliorent la productivité du capital privé. L’on peut conclure que la croissance liée
aux dépenses publiques n’est qu’une externalité. L'activité de l'Etat dans la production des
biens publics a des effets sur celle des entreprises privées. 83

Les hypothèses du modèle

Hypothèse 1: On suppose que la fonction de production comporte deux inputs, i) le capital et ii)
les dépenses publiques productives.

m p B b
% b

Hypothèse 2: L'état taxe le revenu de l'économie à un taux tel que les recettes publiques sont
déterminées par:
g3 τ. Y3

dL3
Hypothèse 3: Pour simplifier on suppose que le taux de croissance de la population est nul.

n 0
L3

Hypothèse 4: L'agent représentatif cherche à maximiser une fonction de consommation


intertemporelle de la forme:
•œ
™ B šO1
U — - ˜
S.
1O›

représentatif ne dispose que d'une part (1 - τ) de son revenu pour pouvoir investir et
Etant donné qu'une part du revenu est prélevée par l'Etat comme l'impôt, alors l'agent

Dk 3 >1 O τ@. Y3 O C3
consommer. Ainsi l'équation dynamique de l'accumulation du capital est donnée par :

83
Voir MENIA S- Comment les dépenses publiques favorisent elles la croissance ? Note de cours AES semestre 5

69
Dy3 1
L’optimum entre l’impôt, la dépense et la croissance est donnée dans la formule suivante :

>1 O τ@. >Pmk O ρ@


y3 σ

L'équilibre décentralisé

L’objectif est de déterminer la productivité marginale du capital pour connaitre le taux de


croissance de l'économie. Pour cela, le taux d'imposition que devrait choisir l'Etat est déterminé
par l'agent représentatif à travers la détermination de la productivité marginale du capital. En
effet, l’augmentation du capital à travers la dépense publique va augmenter la production et
donc le bien être. 84

Comme la fonction de production est : Y3 Ak 3B A


g3A

La productivité marginale du capital Pmk est donnée par la formule suivante :


∂Y3 g3
A

Pmk >1 O α@ A ¢ £
∂k 3 k3

¥

¤
Or

A
¥A§ © ⇔ >¥A@1O α
q¤ ¨ q¤ 1

¦¤ ¦ ¦¤
On a

Pmk >1 O α@>A@ >¥@


]
D’où ] ]

Dy3 1
Le taux de croissance de l’économie devient :

>1 O τ@. F>1 O α@>A@ >¥@ @ O «H


]

y3 ›
] ]

Le taux d’imposition optimal est obtenu par la dérivée


¬-

0
-
∂τ

Et on a : τk α

84
Voir MENIA S- Comment les dépenses publiques favorisent elles la croissance ? Note de cours AES semestre 5

70
α : part des dépenses publiques productives dans le revenu
τ :taux de taxation de revenu
n : taux de croissance population
Yt : revenu
gt : dépenses publiques productives au temps t
kt : capital privé au temps t
ct: consommation au temps t
Pmk : productivité marginale du capital

L'équilibre centralisé
Ici, on veut analyser les conséquences d'une augmentation du capital sur la production mais
aussi sur l'augmentation des dépenses publiques gt. La fonction de production peut s'écrire de la
façon suivante:
Y3 Ak 3B A
g 3 A =Ak 3B A
>τ. Y3 @A
Soit

[ A τ ` k3
]
] ]

Ainsi au niveau centralisé la Pmk devient :

Pmk Ž >A@ >¥@


]
] ]

Si l'on compare à la Pmk décentralisée on a :

Pmk ‘ >1 O α@>A@ >¥@


]
] ]

Pmk ‘ = >1 O α@Pmk Ž

Le taux d'imposition qui maximise la Pmk centralisée est exactement le même que celui qui
maximise la Pmk décentralisée. En revanche le taux de croissance de l'économie dans un
équilibre centralisé est plus important puisque la Pmk centralisée est plus élevée. Pour avoir
plus de croissance dans un équilibre décentralisé, les agents privés investissent plus. Dans ce
cas, il y aurait plus de capital mais aussi plus d'impôts payés pour financer les dépenses
publiques qui permettent d’accroitre la production.

71
Comment l'Etat peut inciter les agents privés à investir plus?

Une première solution consiste à ce que l'Etat gère lui même l'investissement de façon
centralisée. Cela revient à avoir une politique complètement centralisée sans propriété privée.
L'Etat peut inciter fiscalement les agents privés à investir par des subventions de la production
en payant une part de l'investissement des agents privés ou des politiques fiscales
proportionnelles.85

II.3. CONCLUSION SUR LES MODELES DE CROISSANCE

En partant du modèle de base de Solow pour montrer que les facteurs déterminants de la
production sont le capital et le travail et le progrès technique est le résidu, le modèle
MANKIW, ROMER et WEIL86en incorporant les facteurs technologie et capital humain dans
le modèle de croissance de Solow indique que les externalités positives conduites par les
comportements des agents peuvent affecter les variables macroéconomiques. Le modèle de
Barro montre par contre l’importance des dépenses publiques en infrastructures qui sont des
biens collectifs purs et ont des externalités positives sur les activités privées. Le prélèvement
des impôts par l’Etat est ainsi une nécessité pour pouvoir financer la production de ces biens
collectifs.

85
Voir MENIA S- Comment les dépenses publiques favorisent elles la croissance ? Note de cours AES semestre 5
86
MANKIW, ROMER and WEIL “A contribution to the empirics of economic growth” (1992)

72
CHAPITRE III : CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

On guise de conclusion de la partie première, deux approches théoriques différentes distinctent


les concepts et les déterminants de la croissance economique : les auteurs néoclassiques
reposent leur analyse sur une croissance équilibrée et le rendement décroissant du capital, les
keynésiens stipulent la croissance déséquilibrée et l’accumulation du capital.

La croissance économique selon l’approche des économistes classiques dépend du travail, du


capital et du progrès technique qui est exogène et résultant des recherches technologique
permettant l’augmentation de la productivité totale des facteurs (PTF). Pour les économistes
keynesiennes, la croissance est un phénomène auto-entretenu par l’effet multiplicateur de la
demande anticipée ou demande effective composée de la consommation, de l’investissement,
et de la demande extérieure ou des exportations. L’accumulation du capital amenée par les
investissements effectués par les opérateurs privés locaux ou étrangers dont les IDE permettent
d’entretenir une croissance soutenue.

Au cours du temps, la théorie de la croissance économique évolue et intègre dans le facteur


résiduel d’autres facteurs comme la technologie, le capital humain et l’institution pour
déterminer la croissance potentielle. C’est l’avènement de la théorie de croissance endogène
qui stipule que les déterminants de la croissance sont endogènes et emmenés par l’intervention
de l’Etat. En effet, les investissements publics dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la
recherche fondamentale et des infrastructures sont les facteurs déclencheurs d’une croissance
économique autoentretenue.

Afin de démonter que les IDE sont parmi les facteurs explicatifs de la croissance économique
de Madagascar, nous partons du modèle de base de Solow pour montrer que les facteurs
déterminants de la production sont le capital et le travail et le progrès technique. Puis le modèle
MANKIW, ROMER et WEIL87incorporant les facteurs technologie et capital humain dans le
modèle de croissance de Solow va nous démontrer les externalités positives amenées par les
comportements des agents sur les variables macroéconomiques notamment sur la
consommation, l’investissement et la production. Le modèle de Barro montre par contre
l’importance des dépenses publiques en infrastructures qui sont des biens collectifs purs et ont
des externalités positives sur les activités privées. Le prélèvement des impôts par l’Etat est
justifié par le financement de la production de ces biens collectifs.

87
MANKIW, ROMER and WEIL “A contribution to the empirics of economic growth” (1992)

73
PARTIE II : CARACTERISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET DE
L’NVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER A MADAGASCAR

PARTIE II

CARACTERISATIONDE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE ET DE L’INVESTISSEMENT DIRECT
ETRANGER A MADAGASCAR

74
La deuxième partie de cette étude de recherche est focalisée sur la contextualisation de notre
analyse de croissance qui consiste à connaitre les contextes et les politiques et stratégies de
développement mises en œuvre durant la période d’étude. Les différentes politiques
économiques et sociales mises en œuvre depuis l’indépendance en 1960 à Madagascar pendant
les périodes des différents régimes politiques qui existaient à Madagascar sont présentées dans
cette partie. La connaissance des différentes orientations politiques et les stratégies de
développement nous aide à faire l’analyse des résultats macroéconomiques des différentes
périodes notamment l’analyse de la croissance économique qui nous intéresse dans cette
recherche. La partie sur la contextualisation est plus longue que les autres parties en raison des
fréquents changements de régimes ainsi que la multiplicité des documents d’orientations
politiques et stratégiques adoptés par les Présidents de la République de Madagascar.

Ensuite, nous allons analyser le profil et la source de la croissance économique à Madagascar à


partir du modèle de base néoclassique qui permet de déceler les déterminants des facteurs de
production de Madagascar dont le travail, le capital et le niveau de progrès technologique.
Après, l’analyse de l’évolution des investissements directs étrangers nous renseigne sur le
période de l’ascension des flux IDE à Madagascar, leurs domaines d’étendue et leurs impacts
macroéconomiques à court terme.

75
CHAPITRE I : CONTEXTE POUR L’ELABORATION DU MODELE STRUCTUREL

Pour mieux situer notre analyse de la croissance économique à long terme de Madagascar, nous
avons pris la peine de connaitre les contextes et les politiques et stratégies de développement
mises en œuvre durant la période d’étude. L’objectif étant de pouvoir faire un rapprochement
des résultats de notre analyse aux faits des contextes économiques existants à Madagascar ;
d’apporter plus d’explications à notre analyse.

Les périodes des différents régimes politiques qui existaient à Madagascar correspondaient à
des différentes orientations politiques et les stratégies de développement.

I.1. HISTORIQUE DES REGIMES ET POLITIQUES ECONOMIQUES A


MADAGASCAR

Notre cadre d’analyse est focalisée sur les différentes politiques économiques et sociales mises
en œuvre depuis l’indépendance en 1960 à Madagascar. Les politiques de développement mises
en œuvre par les dirigeants peuvent être disséquées en cinq périodes suivant les options
stratégiques de développement mises en œuvre. Le tableau suivant résume les périodes de
politiques de développement.

Période Document de Politique de Développement


• Accords de coopération
• Programme triennal de
développement économique et social :
1960-1972 Première REPUBLIQUE
1959 à 1962
• Premier plan quinquennal: 1964 à
1968
1972-1975 Transition vers IIème République:
1975-1991 Deuxième REPUBLIQUE • Boky Mena
1991-1993 Transition vers IIIème République
• Redressement social: 1993-1995
• Document Cadre de Politique
Economique (DCPE): 1996-1999
• Documents de Stratégie pour la
1993-2008 Troisième REPUBLIQUE Réduction de la Pauvreté (DSRP):
2000-2006
• Madagascar Action Plan (MAP):
2007-2008

2009-2013 Transition vers la IV ième République


• Plan National de développement
2013 à ce jour Quatrième REPUBLIQUE
(PND)

76
Les caractéristiques des différentes politiques économiques et sociales menées à Madagascar
sont regroupées suivant les périodes suivantes :
- période de 1960 à 1982 : accent sur l’interventionnisme de l’état
- période de 1983 à 1991 : accent sur la politique d’ajustement structurel
- période de 2003 à 2013 : accent sur la lutte contre la pauvreté et le développement
durable
- période de 1991 à 2002 : accent sur la réduction de la pauvreté
- depuis 2013 jusqu’à ce jour : accent sur la croissance inclusive

I.1.1. PERIODE DE 1960 A 1982 : ACCENT SUR L’INTERVENTIONNISME


DE L’ETAT
Les caractéristiques économiques et sociales de Madagascar au seuil de son indépendance sont
ci-après. C’était une économie au stade pastoral avec la culture de subsistance, le sous sol peu
exploité et la faible industrialisation. Les grands courants commerciaux étaient encore loin de
l’ile avec l’accès difficile aux liaisons interne et externes. La croissance démographique était
élevée et la population est inégalement répartie.

La période de 1960 à 1982 est caractérisée par un fort interventionnisme de l’Etat, juste
après l’indépendance et pendant le régime socialiste. Pendant cette période, Madagascar a mis
en œuvre les Accords de coopération, le Programme triennal de développement économique et
social de 1959 à 1962 et le Premier plan quinquennal de 1964 à 1968. La charte de la
révolution socialiste ou le Boky Mena a été adopté et mise en œuvre durant la période de 1975
à 1982.

Les documents et politique de développement durant cette période sont cités ci-après :
- ACCORDS DE COOPERATION
- PROGRAMME TRIENNAL DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
- PREMIER PLAN QUINQUENNAL
- LA CHARTE DE LA REVOLUTION SOCIALISTE MALGACHE.

77
I.1.1.1. ACCORDS DE COOPERATION

Ces accords ont été conclus entre Madagascar et la France le 27 Juin 1960, Ces accords ont été
basés sur l’alignement des politiques de Madagascar à celle de la France en matière de
politique étrangère, de politique monétaire (appartenance à la ZONE FRANC) et de politique
de défense (base militaire).

I.1.1.2. PROGRAMME TRIENNAL DE DEVELOPPEMENT


ECONOMIQUE ET SOCIAL

Ce programme Programme Triennal de Développement Economique et Social a été mis en


œuvre entre 1959 et 1962 dont les orientations, les objectifs et politiques sont résumés ci-après.

L’orientation globale du programme est de promouvoir le développement économique et social,


tout en mettant en valeur les ressources naturelles, les potentiels agricoles et, humains afin de
procurer à la population des possibilités de travail et un niveau de vie meilleur.

Les objectifs et les politiques mises en œuvre ont été centrés sur :

(i) les actions dans les zones intégrées dont neuf (09) zones ont été choisies en
fonction de certaines caractéristiques économiques et sociales ;
(ii) la sauvegarde et l’utilisation rationnelle du potentiel agricole par la fixation à
6% du rythme annuel d’augmentation de la production agricole, l’intervention de
l’épargne locale et de l’investissement en travail , la diversification des produits
agricoles exportés , le développement des cultures industrielles (coton) et, des
cultures fourragères, et la lutte contre la dégradation des sols.
(iii) l’intensification et le développement des secteurs minier et industriel à travers
la promotion et le développement des industries légères et la mise en exploitation
des deux importants gisements de nickel et de chromite ;
(iv) l’intensification des liaisons internes (terrestres, fluviales, aériennes) et externes
(maritimes, aériennes) par l’extension des capacités internes routières (Mahajanga-
Antananarivo), chemin de fer et fluviale (Canal des Pangalanes et aériennes : Sud,
Nord et centres secondaires), le renforcement de la digue du grand port de

78
Tamatave et l’aménagement des aérodromes internationaux d’Arivonimamo et de
Mahajanga ;
(v) la sauvegarde et la valorisation des potentiels humains par l’amélioration de
l’habitat destiné aux classes les plus défavorisées dans les principales villes des
centres urbains (spécialement Tananarive), l’intégration et la subvention de
l’infrastructure dans les plans d’urbanisme, l’encadrement paysan et la lutte contre
le sous – emploi, et l’augmentation de la capacité hospitalière ;
(vi) la garantie de l’aisance budgétaire et le support des investissements privés à
travers la réduction des dépenses de fonctionnement et des investissements dans les
secteurs sociaux et en fin par la priorisation des investissements à rentabilité
économique et fiscale ;
(vii) l’établissement d’une planification générale par la mise en place d’un
Commissariat Général au Plan.

I.1.1.3. PREMIER PLAN QUINQUENNAL

Le Premier Plan Quinquennal a été appliqué durant la période de1964 à 1968 dont
l’orientation globale, les objectifs et mesures sont donnés ci-après.

L’orientation globale du premier plan quinquennal était de réaliser le développement


économique et la promotion culturelle et sociale de la Nation Malgache selon une
« Option Socialiste ».

Dans cette optique, le programme visait à améliorer le niveau de vie des citoyens et plus
particulièrement celui des paysans.

Les objectifs et les politiques de ce plan consistaient à :

(i) Améliorer le niveau de vie des citoyens et plus particulièrement celui des
paysans : « Option Socialiste » en appliquant une politique axée sur l’intervention
par les actions directes, indirectes ou par l’incitation de l’Etat des collectivités
publiques secondaires, des organismes publics et parapublics, des organismes
coopératifs, du secteur privé, de la population et en particulier du Fokonolona dans
le cadre des opérations au ras du sol.

79
(ii) Augmenter et améliorer la production agricole, notamment celle des produits
de première nécessité par l’intervention de l’Etat dans le secteur agricole pour
construire des: infrastructures, acheter des équipements, donner de la formation
professionnelle et intervenir dans la commercialisation par une triple action :
concentrée, spécialisée et de masse. Il y a eu également l’implication directe des
coopératives rurales et des collectivités de base pour le développement des produits
de première nécessité, l’intervention directe de l’Etat dans la recherche agronomique
et la vulgarisation des résultats techniques en milieu rural.

(iii) Développer l’Industrie, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la


transformation des produits du sol par la transformation des produits du sol en
vue de leur valorisation, la création d’industrie de substitution et fabrication de
biens d’équipements dans les domaines de l’agriculture et de la construction,
l’orientation des investissements vers les secteurs industriels jugés prioritaires et
leurs implantations dans les zones industrielles, la participation des organismes
coopératifs et collectivités publiques à l’effort d’industrialisation dans la
transformation des produits agricoles, et l’encouragement de l’initiative privée.

(iv) Organiser et contrôler les circuits commerciaux à travers l’établissement d’une


Politique Commerciale par grands produits en particulier ceux de la
distribution pour l’intérêt des consommateurs, l’application effective des textes
régissant les organismes coopératifs, notamment le comptoir d’achats et de ventes.

(v) Rationaliser et organiser les Transports par l’orientation et la coordination de


l’activité des transporteurs en vue de permettre l’utilisation optimale de
l’infrastructure et du réseau routier, l’exécution accélérée du plan routier et le
développement du cabotage national et la concentration du trafic long courrier.

I.1.1.4. CHARTE DE LA REVOLUTION SOCIALISTE MALGACHE

La charte de la révolution socialiste malgache a été mise en œuvre de 1975 à 1991 dont les
stratégies et mesures sont décrites ci-dessus.

Les orientations globales de cette charte ont été focalisées sur la politique étrangère basée sur
l’indépendance et l’émancipation nationale, la politique intérieure orientée au développement

80
économique et social autonome équilibré au bénéfice de tout le peuple malgache, la
consolidation de l’indépendance politique.

Ces orientations et l’organisation de la planification socialiste sont édictées par la Loi n° 77-
002 du 22 Décembre 1977. L’ordonnance 76-044 du 27 décembre 1976 a fixé l'organisation, le
fonctionnement et l'attribution des Collectivités Décentralisées.

Les trois axes stratégiques et les mesures de la charte de la révolution socialiste malgache sont
énoncés ci-après.

Axe Stratégique 1 : la politique d’ouverture tous azimuts et omnidirectionnelle


consistait à diversifier les relations internationales afin de diminuer le poids de la
domination unilatérale de la politique économique, financière, commerciale, sociale et
culturelle de Madagascar. Les mesures prises en 1976sont l’ouverture vers les pays
socialistes : URSS, Chine, Corée du Nord, Cuba, Roumanie dont le but a été l’extension
des débouchés de nos produits et de nos sources d’approvisionnement, et l’adhésion de
Madagascar à l’OUA.

Axe Stratégique 2 : la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie était


les sources de financement indispensable du développement de l’économie nationale, et
la restructuration des banques. L’Etatisation de l’économie s’est traduite par le contrôle
à 61% par l’Etat socialiste de la machine économique dont 100% pour les assurances et
les Banques, l’eau et l’électricité, 78% pour les exportations, 70% pour le commerce
intérieur, 60% pour les importations, 35% pour l’industrie et 14% pour les transports
maritimes.

Axe Stratégique 3 : La politique de l’investissement à outrance a considèré


l’agriculture comme la base et l’industrie comme le moteur du développement
économique. Les mesures prises entre 1978 et 1980 sont les suivantes : l’investissement
à outrance dans le secteur secondaire notamment la production des produits de base, de
l’énergie, et des intrants, l’acquisition de nouveaux moyens de transport et de labour, le
développement de nouvelles infrastructures, la construction de nouveaux Centres
Universitaires dans les Faritany, l’investissement industriel en 1980utilisant 57% du
total des crédits dont les taux d’intérêts réels sont négatifs encourageant la
surconsommation de capital, et le financement des déficits budgétaires par la création
monétaire et des emprunts extérieurs.

81
I.1.2. PERIODE DE 1983 A 1991 : ACCENT SUR LA POLITIQUE
D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
Après l’échec de l’interventionnisme de l’Etat et le constat des déséquilibres
macroéconomiques conséquents notamment la forte inflation, le déficit de la balance des
paiements, Madagascar a été contraint de mener une politique d’ajustement structurel pour
rétablir la stabilité macroéconomique.

Au début des années 80, les différentes mesures prises par l’Etat et une économie centralisée de
type socialiste ont entrainé une inflation incontrôlable, l’effondrement des exportations et du
marché intérieur. Les pénuries des Produits de Première Nécessité et l’expansion du marché
noir se sont aggravées. Le pouvoir d’achat de la population s’est détérioré avec l’amplification
de l’inégalité des revenus. Pour les petites exploitations agricoles, cette période a été marquée
par une forte démotivation à investir et à produire.

A partir de 1982, l’Etat malgache, en grande difficulté économique et fortement endetté


comme d’autres pays du Sud, est contraint d’engager des négociations avec le Fonds monétaire
international/FMI et la Banque Mondiale pour faire face à la crise budgétaire et à l’endettement
du pays.

La période de 1983 à 1991 est la période des réformes économiques basée sur le libéralisme
avec la suppression de l’interventionnisme de l’Etat, la privatisation des sociétés d’Etat, le
désengagement de l’Etat des activités de production, de transformation, de commercialisation
et l’ouverture à l’économie mondiale. La politique d’austérité consistait à prendre des mesures
d’assainissement des Finances Publiques dans le cadre de la politique de stabilisation, le gel
des recrutements de la Fonction Publique, l’allègement des charges fiscales pesant sur les
entreprises.

De 1985 à 1990, l’Etat a adopté la privatisation ou dissolution des Sociétés d’Etat, la


négociations du Fonds d’Ajustement Structurel avec l’obtention du Crédit d’Ajustement
Structurel Agriculture CASA, du Crédit d’Ajustement du Secteur Industriel CASI, du Crédit
d’Ajustement de la Politique Industrielle et Commerciale CASPIC, du Crédit d’Ajustement
Structurel CASP, l’application de la politique d’austérité et la forte dépréciation de la monnaie
dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR),
l’allègement et le réaménagement de la dette en quatre fois, l’élaboration d’un Code minier

82
plus favorable aux investisseurs étrangers et l’élaboration d’un nouveau Code des
investissements et la création des zones franches en 1989.

I.1.3. PERIODE DE 1991 A 2002 : ACCENT SUR LA REDUCTION DE LA


PAUVRETE
Les conséquences négatives de l’ajustement structurel sur la dimension sociale notamment
l’aggravation de la pauvreté ont amenés les dirigeants de l’époque à orienter leur politique vers
la réduction de la pauvreté tout en continuant les réformes structurelles. Ainsi, durant cette
période, il y a eu deux documents de stratégies mis en œuvre :

- la Politique de Développement Economique et Sociale de Madagascar (de 1992 à 1995)

- le Document Cadre de Politique Economique (DCPE): (de 1996 à 1999).

I.1.3.1. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET


SOCIAL DE MADAGASCAR (de 1992 à 1995)

La période de 1992 à 1995 a été marquée par les réformes économiques engagées par l’Etat sur
l’élaboration de la loi sur la privatisation (portant désengagement de l’Etat des entreprises du
secteur public); l’adoption du libre flottement de la monnaie locale et la création du Marché
Interbancaire de Devises ou MID,…

Mais entre temps, il y a un gel des relations avec les principaux PTF, ce qui se manifeste par
l’accumulation de retard dans le processus de privatisation des entreprises publiques.

Les grandes orientations de la politique ont été axées sur la relance des activités économiques,
le désengagement de l’Etat des Entreprises Publiques et la lutte contre la pauvreté.

Les trois axes stratégiques de cette politique sont les suivants :

Axe stratégique 1 : mise en place d’un environnement économique favorable ;


Axe stratégique 2 : poursuite de la politique de désengagement de l’état des entreprises
publiques commencée depuis 1988 décret n°88-148 du 11/04/88 ;
Axe stratégique 3 : élaboration et mise en œuvre d’une stratégie efficace pour résoudre
les problèmes lies à la pauvreté.

83
Les mesures suivantes ont été mises en œuvre (i) l’assainissement du secteur financier :
création du Marché Interbancaire de Devises (MID) , (ii) l’adoption d’une nouvelle politique
monétaire notamment la libre flottement de la monnaie adoptée en Avril 1994 , (iii) le
développement du secteur privé industriel, (iv) la recherche de nouvelles sources de
financement autres que les bailleurs de fonds traditionnels et (v) l’établissement de relations
d’affaires avec certains grands groupes financiers internationaux

La politique de désengagement de l’Etat qui consistait à poursuivre la privatisation / liquidation


des Entreprises Publiques notamment SOMALAC, SUMATEX, SOMAPALM, SMPL,
HODIMA, COROI, BTM…, a été appliquée avec des mesures d’accompagnement dont la mise
en place des programmes suivants:

- Crédit d’Ajustement Structurel Industriel et Commercial (CASPIC)


- Crédit d’Ajustement Structurel des Entreprises Publiques (CASEP)
- Projet d’Actions Sociales et d’Appui à la Gestion Economique (PASAGE)
- Création de la Société Nationale de Participation (SONAPAR)

L’élaboration et la mise en œuvre du Plan National d’Action pour le Redressement Social


(PNARS) avait pour but de fixer, à l’horizon 2000, des objectifs réalistes de redressement
social pour asseoir au siècle prochain le développement humain du pays à travers la mise en
place de filets de sécurité pour les groupes vulnérables.

I.1.3.2. DOCUMENT CADRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE (DCPE):


1996-1999

Le retour au libéralisme avec l’effectivité de la privatisation du secteur pétrole, banque ;


l’accent sur quelques secteurs d’activités dits porteurs (halieutique, tourisme, mine), et le
raffermissement des relations avec les partenaires techniques et financiers, conduisant à
l’obtention des assistances intérimaires au titre de l’IPPTE notamment des dons et des prêts
projets plus conséquents sont les faits marquants de l’application du Document Cadre de
Politique Economique (DCPE).

84
Les orientations globales étaient la libéralisation de l’économie afin d’établir un cadre libéral
stable favorable au développement du secteur privé et un Etat fonctionnel pour améliorer le
climat d’investissement et pour mener une lutte vigoureuse contre la pauvreté.

Trois axes stratégiques ont été fixés :


Axe stratégique 1 : reforme institutionnelle
Axe stratégique 2 : lutte contre la pauvreté
Axe stratégique 3 : promotion d’un environnement macroéconomique et réglementaire
favorable.

L’axe 1 sur les réformes institutionnelles ont été menées à travers les mesures de réforme de
la fonction publique, la mise en place du projet (PAIGEP) pour le renforcement des capacités
de l’administration publique, la réforme au niveau macroéconomique (suivi des dépenses
publiques, vote annuel de la loi de règlement, publication des audits de la Cour des Comptes).

(i) La réforme du système judiciaire a porté sur la création de l’Ecole Nationale de la


Magistrature et des Greffes (ENMG) en 1996.

(ii) La mise en œuvre de la décentralisation s’est fait par la répartition des compétences et
des ressources entre le Gouvernement central et les collectivités territoriales
décentralisées.

(iii)Le développement du secteur privé pour améliorer l’environnement des affaires portait
sur la simplification et la libéralisation des procédures d'agrément, l’élaboration des
codes des investissements, l’assouplissement des visas de séjour pour les investisseurs
étrangers.

(iv) Le désengagement de l'Etat et l’accroissement des investissements privés ont été menés
à travers l’établissement du cadre institutionnel de la privatisation suivant la loi N° 98-
014 et le désengagement de l'Etat des banques commerciales publiques et de la plupart
des autres entreprises publiques.

L’axe2 sur la lutte contre la pauvreté a été focalisé sur l’amélioration de l’accès aux services
de base pour les plus démunis, l’amélioration de la sécurité publique et l’accroissement des

85
dépenses sociales, en particulier pour la santé de base, l’éducation primaire et la sécurité
publique.
(i) La lutte contre la pauvreté a été axée sur plusieurs domaines de l’agriculture, de
l’environnement et des mines, des transports (routier, aérien et maritime), de la
télécommunication, du tourisme, de l’énergie, et de l’eau et de l’assainissement.

(ii) L’amélioration de la productivité agricole été basée sur l’élimination des subventions, la
libéralisation des marchés des intrants et le soutien continu en faveur de la vulgarisation
agricole, le désengagement du marché du riz et la libéralisation du secteur de la vanille
à Madagascar.

(iii)La libéralisation et le désengagement de l'Etat du secteur minier ont été adoptés en


1995. Cette politique a été concrétisée par l’adoption du code minier.

(iv) La lutte contre la surexploitation des ressources naturelles par la mise en œuvre de la
deuxième tranche du plan national d'action environnemental (PE1 en juin 1997).

(v) L’amélioration des routes à travers l’établissement d’un fonds national d'entretien
routier (FER), la mise en place des Agences de maîtrise d'œuvre déléguée (AGETIPA),
le développement d'un partenariat entre l'Etat et le secteur Privé par la privatisation et la
sous-traitance des travaux de construction et d'entretien.

(vi) La réduction du coût de transport aérien était la politique du transport aérien afin
d’augmenter le tourisme

(vii) L’amélioration de la productivité des ports malgaches et la réduction des coûts


du transport international a été soutenue par la libéralisation du marché de la navigation
par la privatisation des manutentions dans les ports secondaires et des manutentions
dans le port de Toamasina.

(viii) La mise en place d’un système moderne et performant encourageant la


concurrence dans le secteur télécommunication a été faite à travers la mise en place de
l'Office Malgache (OMERT) par le décret 97-1077 du 28 août 1997, la réalisation du
projet Plaque numérique et la mise en service de DOMSAT.

86
(ix) La valorisation et le développement du secteur: tourisme ont été soutenus par la mise en
place de l’Institut National du Tourisme et de l'Hôtellerie (INTH) et de la Maison du
tourisme et l’allègement de la formalité relative à l’obtention de visas.

(x) La libéralisation du secteur du pétrole et de l'électricité a été faite par la recherche de


partenariat pour la SOLIMA et la restructuration de la JIRAMA avec l’apport de capital
privé.

(xi) L’amélioration de la qualité de l'eau et la réduction de la pollution a été menée à


travers la promulgation de la loi portant sur le code de l'eau (1997) et la mise en œuvre
projet Pilote d'alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural (PAEPAR)
et Projet Nutrition à assise communautaire.

L’Axe3 sur la promotion d’un environnement macroéconomique et réglementaire


favorable a été faite à travers la formulation de politique économique visant à réduire la fraude
fiscale et augmenter les recettes et à améliorer la gestion des dépenses.

Au niveau de la politique des finances publiques, les mesures ont porté sur le renforcement
des administrations fiscale et douanière afin de réduire la fraude fiscale et augmenter les
recettes. Il s’agit de la suppression de la Régie Malgache des Monopoles Fiscaux (RMMF) et
de l’abolition de la taxe à l’exportation de vanille à partir de 1997

(i) La politique fiscale consistait en l’élargissement de l'assiette, l’amélioration de


l'efficacité et de l'équité de l'imposition et l’augmentation de la pression fiscale.
Les mesures suivantes ont été instituées :
- Loi instituant la TVA et la suppression de la taxe unique sur les transactions
(TUT) ;
- Structure de tarif douanier simplifié avec un taux maximum de 30% (1999) ;
- Extension de l’assiette fiscale au secteur informel.

(ii) Les actions sur les dépenses publiques consistaient en l’amélioration de la gestion des
dépenses courantes et de la gestion et la structure des dépenses d’investissements au
bénéfice des secteurs sociaux.

87
La politique monétaire a été focalisée sur le contrôle du système monétaire et l’amélioration
du système financier.
(i) La Banque Centrale de Madagascar a opté pour l’utilisation des instruments indirects
pour mener la gestion monétaire. Il s’agit :
o Le maintien des taux d’intérêt positifs en termes réels ;
o Le développement des opérations d’open market des bons émis par le Trésor ;
o L’application de la politique d’appel d’offres ;
o L’application de la politique de réserves obligatoires.

(ii) La Banque Centrale de Madagascar comptait à améliorer le système financier par :


o La création du marché des bons de Trésor par adjudication en 1997
o L’amélioration des services aux petits emprunteurs : développement des
microcrédits
La politique de paiements extérieurs de Madagascar a été canalisée à
(i) la politique de la dette extérieure qui consistait à résorber les arriérés de paiements
extérieurs, à éviter l’accumulation de nouveaux arriérés et à mener une gestion prudente
de la dette d’une part et ;
(ii) la politique de change centrée sur la libéralisation des paiements extérieurs et le
maintien en vigueur du régime de change flottant d’autre part.

I.1.4. PERIODE DE 2003 A 2013 : ACCENT SUR LA LUTTE CONTRE LA


PAUVRETE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE

La notion de développement durable a été introduite dans la politique stratégique du pays afin
de tenir compte de la dimension environnement dans la politique de développement du pays.
Cette période est caractérisée par l’influence croissante des investissements privés étrangers
notamment des grands investissements miniers sur l’économie, et l’ afflux sans précédent des
capitaux publics après l’atteinte du point d’achèvement du processus IPPTE en octobre 2004
(aides budgétaires, fonds IPPTE, assistances financières classiques sous formes de dons et de
prêts projets).

La politique a été mise sur l’agriculture (révolution verte, cultures de contresaison), le


tourisme, les mines, l’infrastructure, l’halieutique, et l’agro-industrie.

88
Les deux documents de stratégies mis en œuvre durant cette période données :

- les Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP I et II) et ;

- le Madagascar Action Plan (MAP).

I.1.4.1. DOCUMENTS DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA


PAUVRETE (DSRP) (2000 – 2006)

Les Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) ont été élaborés dans le
contexte des négociations de l’IPPTE (Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés) où
le Point de Décision a été atteint en 2001 et le point d’achèvement en Novembre 2004.

Les orientations globales de la stratégie pour la réduction de la pauvreté sont axées sur :

- La promotion d’un développement rapide et durable pour réduire de moitié le taux de


pauvreté en 10 ans à travers un processus participatif national et le principe de
« Partenariat Public Privé » ;

- la vision « Madagascar naturellement », l’élaboration de la politique générale de


l’Etat (nouvelles orientations globales en 2004);
- le nouveau cadre et programme de partenariat.

Les axes stratégiques ont porté sur :


1. La restauration de l’Etat de droit et la bonne gouvernance ;
2. La promotion d’une croissance à base élargie et ;
3. Le développement du capital humain et la protection sociale.

Les mesures pour la restauration de l’Etat de droit et la bonne gouvernance sont focalisées sur :
(i) La lutte contre la corruption dont les mesures y afférentes sont la création du Conseil
Supérieur de Lutte contre la Corruption (Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité et du
Bureau Indépendant Anti-corruption) et l’adoption de la législation contre la corruption.

(ii) La réforme de la fonction publique concerne les départs volontaires anticipés dans 2
départements ministériels : travaux publics et transports, et l’Education nationale et le

89
traitement de dossier de retraite et d’avancement des agents de l’Etat par un logiciel
standard.

(iii)La réforme de l’administration était l’adoption du budget programme et l’instauration


du Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFP) en 2005.

(iv) La réforme dans les douanes a été axée sur la mise en place du Programme de
Réformes pour l’Efficacité de l’Administration (PREA), la simplification des processus
pour alléger la bureaucratie et l’installation de l’E gouvernance.

(v) L’amélioration de l’environnement du monde du travail à travers la mise en place


de huit: antennes de l’Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation
professionnelle.

(vi) L’amélioration de la sécurité publique par la conception du Plan National de


Prévention et de Répression de l’Insécurité et des atteintes à l’ordre public et la création
des postes avancés de gendarmerie, commissariats de proximité pour la police ainsi que
des détachements autonomes de sécurité.

(vii) La réforme de la justice concerne l’adoption d’un Code de Déontologie, la


mise en place de nouvelles unités de juridictions ainsi que des Tribunaux Administratifs
et Financiers et l’amélioration du traitement des dossiers.

(viii) L’effectivité de la gouvernance de proximité a été faite par la création des


vingt deux régions en 2004, l’adoption des lois pour renforcer les Communes et les
régions, la mise en place du Fonds de Développement Local (FDL) et l’élaboration des
textes relatifs à la réforme fiscale.

La promotion d’une croissance économique à base élargie était faite à travers :

(i) La mise en place d’un environnement macroéconomique favorisant une croissance


accélérée et soutenue ;
(ii) La stabilisation macroéconomique avec l’appui du FRPC ;
(iii)L’allègement des services de la dette dans le cadre de l’IPPTE ;

90
(iv) L’éligibilité à l’Initiative à l’Allègement de la Dette Multilatérale IADM en 2005
conduisant à l’annulation du stock de la dette envers IDA, FAD ;
(v) L’assainissement des finances publiques et la maîtrise du déficit budgétaire ;
(vi) Le développement d’outils de prévision macroéconomique.

Cette politique repose sur les secteurs porteurs comme un levier de développement durable au
bénéfice direct de la population. Il s’agit des secteurs tourisme, mines et les industries
manufacturières.

Les mesures mises en œuvre pour soutenir ces secteurs sont énumérées ci-après :
(i) Pour le tourisme, les actions ont porté sur la diversification et valorisation des
produits touristiques, la vulgarisation de la destination Madagascar et la promotion des
investissements et le développement des infrastructures touristiques.

(ii) Concernant les mines, les mesures étaient la mise en place d’un nouveau système de
perception, la de promotion de l’investissement minier et l’amélioration des textes
légaux et réglementaires.

(iii)Pour les industries manufacturières, les actions portaient sur la promotion de


l’artisanat, l’identification des produits prioritaires en matière de fruits et légumes,
l’accélération du développement rural tout en préservant et valorisant l’environnement,
la mise en œuvre du Programme National Foncier (PNF) en 2006, la mise en œuvre des
projets de mécanisation agricole et de techniques améliorées et la mise en place de
plateforme et d’Observatoire du Riz.

(iv) Pour la dynamisation du secteur privé, il a été mis en place de l’Economic


Development Board of Madagascar (EDBM), conclu des accords bilatéraux pour la
Promotion et la Protection des Investissements, créé un guichet unique des
investissements (GUIDE) et une Plate forme de négociation avec le secteur privé ou
(CAPE).

(v) L’amélioration de l’accès de la population aux services et infrastructures a été


ménée à travers la construction et la réhabilitation de routes nationales et rurales et
l’expansion des réseaux d’utilisation de télécommunications et d’internet.

91
(vi) Le renforcement de l’ouverture de l’économie sur le monde a été concrétisé par
l’adhésion de Madagascar aux organisations régionales (SADEC, COMESA).

Les actions dans la promotion de la sécurisation humaine et la protection ont été focalisées sur
l’amélioration de l’éducation, la santé de la population et de la protection sociale. Différentes
mesures ont été adoptées à cet effet à savoir:

(i) Le renforcement de l’Education fondamentale à travers les actions de renforcement


de capacité et d’équipement des structures de proximité.

(ii) L’amélioration de la qualité de l’éducation et sa pertinence par rapport aux besoins


socioéconomiques parle lancement du Plan National Education pour Tous (EPT) en
2003.

(iii)L’amélioration de l’accès de la population aux services de santé parla réhabilitation


et équipements de Centres de Santé de Base (CSB) et le programme élargi de
vaccination, la lutte contre le VIH/SIDA, la prise en charge des personnes handicapées.

(iv) La vulgarisation du planning familial

(v) L’amélioration de la nutrition

(vi) L’amélioration de la protection sociale

I.1.4.2. MADAGASCAR ACTION PLAN (MAP) (2007-2008)

La notion de développement durable a été introduite dans la politique stratégique du pays afin
de tenir compte de la dimension environnement dans la politique de développement du pays.

Cette période est caractérisée par l’influence croissante des investissements privés étrangers
notamment des grands investissements miniers sur l’économie, et l’ afflux sans précédent des
capitaux publics après l’atteinte du point d’achèvement du processus IPPTE en octobre 2004

92
(aides budgétaires, fonds IPPTE, assistances financières classiques sous formes de dons et de
prêts projets).

Les stratégies et projets dans le MAP visent une réduction effective de la pauvreté et une
amélioration tangible de la qualité de vie des Malagasy.
La stratégie MAP comprend huit engagements: Gouvernance Responsable - Infrastructure
Reliée - Transformation de l’Education - Développement Rural - Santé, Planning Familial et
Lutte Contre Le Sida -Economie à forte croissance - Prendre soin de l’Environnement -
Solidarité Nationale ; et trois axes stratégiques à savoir :

- Axe stratégique 1 : TRANSFORMATION DU SYSTEME DE PRODUCTION


- Axe stratégique 2 : TRANSFORMATION DES MODES DE FONCTIONNEMENT
DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE POUR UNE GOUVERNANCE
RESPONSABLE
- Axe stratégique 3 : DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN
- Axe stratégique 4 : STABILITE MACRO-ECONOMIQUE DURABLE FAVORABLE
AUX PAUVRES

La politique a été mise sur l’agriculture (révolution verte, cultures de contresaison), le


tourisme, les mines, l’infrastructure, l’halieutique, et l’agro-industrie. Les orientations
générales, les axes stratégiques et les mesures mises en œuvre durant cette période sont
données ci-après.

Plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour la transformation du système de production à
savoir :

(i) La promotion d’un secteur privé compétitif par l’assainissement du climat des
affaires, l’application d’une nouvelle loi sur les investissements (janvier 2008),
l’accélération du passage en Douane, la mise en place d’un guichet unique des douanes
et l’implantation de la plateforme électronique Tradenet pour l’accélération des
procédures de dédouanement.

(ii) La promotion des échanges internationaux a été prévue par l’appartenance à


plusieurs accords et organisations régionales et internationales (COI, COMESA, SADC,

93
APE), la construction du port d’Ehoala à Fort Dauphin et la modernisation du port de
Tamatave, la libéralisation de l’espace aérien malgache (open sky), et la mise en place
de la fibre optique et du backbone national.

(iii)La promotion du développement rural s’est faite avec la modernisation du secteur


agricole (Agri business, pêche, élevage), en vue du passage d’une économie de
subsistance à une économie de marché. Les actions prises sont le développement des
cultures de contre saison (cultures vivrières sur tanety), le développement de la
production rizicole par l’accroissement du rendement rizicole à l’hectare, le
développement de l’élevage (amélioration des races, mise en œuvre d’un système de
traçabilité, la création de l’observatoire de la filière crevettes et Opérationnalisation des
systèmes d’information sur les marchés (Observatoire du riz, de plateformes des
marchés régionaux) et le développement de l’horticulture.

(iv) La promotion des secteurs à forte valeur ajoutée tels le tourisme ; l’énergie ; et les
mines a été faite à travers
- L’installation de nouvelles infrastructures (hôtels) ;
- La viabilisation et valorisation de nouveaux sites touristiques ;
- La réhabilitation et installation de nouvelles centrales électriques ;
- Le développement d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) ;
- L’application d’un nouveau Code minier et de la LGIM (allégement des procédures
administratives pour les investissements) ;
- L’adhésion à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (EITI) en mars
2007 ;
- Le développement des pôles économiques de croissance.

(v) La mise en place des infrastructures reliées et modernes (Route, Communication,


Electricité, Système météo) a été concrétisée à travers le développement continu du
réseau routier et des pistes rurales et le développement rapide de la téléphonie mobile.

(vi) La consolidation et l’approfondissement des programmes de préservation de


l’environnement concernaient la création d’Aires Protégées et le contrôle forestier
renforcé avec les services régionaux d’Inspection.

94
La transformation du fonctionnement de l’administration et l’amélioration de la gouvernance
ont été faites à travers :

(i) La contribution à la création d’emplois et de revenus pour la population par le


développement des activités génératrices de revenus et l’incitation à la création des
PME ;

(ii) L’amélioration de la crédibilité du système judiciaire et sécurité des biens et


personnes par la création du Service de Renseignement Financier (SAMIFIN) en mai
2007 ;

(iii)Le renforcement de l’administration publique professionnelle par l’allègement et la


simplification des procédures administratives dans les services publics (48 heures pour
le traitement des dossiers en général) ;

(iv) La dotation en matériel et personnel des collectivités locales pour la décentralisation


et la déconcentration des structures administratives (Régions, Districts, Communes).

Le développement du capital humain dans la stratégie du MAP visait :


(i) La maîtrise de la croissance démographique à travers la généralisation des services
de Planning familial, l’amélioration de la santé de la mère et de la survie de l’enfant et
l’amélioration de l’accès de la population aux services de santé et aux médicaments.
(ii) La transformation du système éducatif parla mise en œuvre de l’Education pour
Tous.
(iii)Le raffermissement de la cohésion nationale et facilitation de la circulation des
biens et des personnes.

La stabilité macroéconomique est assurée par la bonne mise en ouvre de la politique


macroéconomique qui inclut la gestion des finances publiques, la politique monétaire, et
l’équilibre extérieur (la soutenabilité de la dette, la non volatilité du taux de change). Les
mesures mises en œuvre à cet effet, ont été focalisées sur:

(i) Les réformes opérationnelles et organisationnelles des services fiscaux et douaniers


ont été réalisées à travers le déploiement du logiciel SYDONIA++ et utilisation du

95
TRADENET, la simplification du Code Général des Impôts et l’augmentation de la
TVA de18 à 20%.

(ii) Les réformes des finances publiques ont porté sur le déploiement du Système Intégré
de la Gestion des Finances Publiques (SIGFP), la régionalisation des programmes
d’investissements publics et l’application d’un nouveau code de passation des marchés
publics.

(iii)Une meilleure gestion de la liquidité du marché monétaire et l’amélioration de


l’accès aux services financiers

(iv) La gestion de la dette à un niveau soutenable et la meilleure efficacité de l’aide au


développement par l’installation du système SYGADE pour l’efficacité de gestion de
la dette et la mise en œuvre effective de la Déclaration de Paris par la formulation du
plan d’action AAH.

(v) Les mesures macroéconomiques pour lutter contre la pauvreté étaient la réduction
temporaire de la TVA sur le riz de 20 à 5% et l’exemption du pétrole lampant de
l’assujettissement à la TVA à compter de juillet 2008, l’aide aux écoliers dans les écoles
avec les cantines scolaires, les kits scolaires et manuels scolaires et l’exemption de
droits et taxes à l’importation des machines et matériaux agricoles.

I.1.5. DEPUIS 2013 JUSQU’A CE JOUR : ACCENT SUR LA CROISSANCE


INCLUSIVE
La stratégie de développement du pays est axée sur l’inclusivité de la croissance et le
développement durable.

Madagascar s’est engagé dans son Plan National de Développement sur des réformes, des
mesures et des actions appropriées et efficaces dans les domaines de la relance des institutions,
de l’instauration d’un environnement social et politique stable, du maintien de la stabilité
macroéconomique et du rétablissement d’un climat des affaires attrayant et rassurant. Ces
mesures de politique sont cadrées par les programmes de Facilité de Crédit Rapide (FCR) et de
la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le FMI. Après le retour à l’ordre constitutionnel, les
négociations avec les PTF ont repris en 2014 et marquent l’obtention des aides et appuis des
autres bailleurs.

96
I.1.5.1. PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT (2015 -2019)

Le Plan National de Développement ou PND est un nouveau référentiel à moyen terme de


stratégie de développement de la Grande Ile. Il est orienté vers un développement durable à
travers une croissance forte, inclusive et durable.

Le Plan National de Développement vise à faire de Madagascar « UNE NATION MODERNE


ET PROSPERE », une vision de développement à long terme de Madagascar.

La relance et le développement économique est focalisée dans quelques domaines prioritaires


qui présentent des opportunités et avantages pour amener une croissance forte et inclusive de
par leur contribution à la croissance, à la création d’emplois et à l’amélioration rapide des
conditions sociales. Il s’agit:

- des grands projets miniers ;


- le développement du tourisme ;
- la construction des infrastructures structurants incluant une composante urbaines et
de construction de logements sociaux ;
- l’agriculture intensive et extensive incluant la pêche ;
- les entreprises et zones franches ;
- le développement en faveur des PME/PMI et de filières de production à forte
capacité de création d’emplois ;
- le développement des entreprises orientées vers la transformation des produits
agricoles ;
- la réforme sur le secteur financier pour faciliter l’accès aux moyens de production
et la promotion de l’inclusivité.

La stratégie repose sur cinq axes stratégiques qui touchent la gouvernance, la stabilité
macroéconomique, la croissance inclusive, le social et le capital naturel. Il s’agit de :
- Axe1 : « Gouvernance, Etat de Droit, Sécurité, Décentralisation, Démocratie, Solidarité
nationale ».
- Axe2 : « Préservation de la stabilité macroéconomique et appui au développement ».
- Axe3. « Croissance inclusive et ancrage territorial du développement »
- Axe4 : « Capital humain adéquat au processus de développement »
- Axe5 : « Valorisation du Capital naturel et renforcement de la résilience aux risques de
catastrophes ».

97
Les actions et mesures spécifiques pour chacun des domaines d’intervention sont focalisées sur:
(i) la préservation de la stabilité macroéconomique à travers un cadre macroéconomique
stable en vue d’améliorer la prévisibilité du contexte économique interne pour soutenir
le programme d’investissement des entreprises ; et d’arrêter l’écroulement du pouvoir
d’achats via la réduction de l’inflation ;

(ii) la relance des activités dans quelques domaines prioritaires : développement rural,
mines, tourisme, environnement et forêts, élevage et pêche, protection sociale et filet de
sécurité. Certains de ces domaines semblent avoir connu des constantes détériorations
ou des dysfonctionnements tangibles dus à la crise, alors que leur contribution à la
croissance, à l’emploi et au développement est évidente ;

(iii) le soutien aux secteurs d’appui au développement : système financier, secteur


privé, énergie ; transports, infrastructures de communication, redynamisation des
entreprises publiques dans le cadre d’un programme de restructuration et
d’assainissement bien défini, développement du capital humain, gestion des risques et
catastrophes naturelles ;

(iv) la redynamisation et le développement du système social : système éducatif et sanitaire,


eau et assainissement, emploi, habitat ;

(v) le renforcement de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la


corruption, de la sécurisation des biens et des personnes et l’enclenchement du
processus de dialogue politique, garant du bon fonctionnement du système juridico-
politique et du progrès socio-économique durable. Et enfin, le renforcement du cadre
d’une décentralisation effective avec un transfert de pouvoir aux Collectivités
Territoriales Décentralisées (CTD).

Si telles étaient les politiques et stratégies mises en œuvre durant la période étudiée, nous
allons analyser dans la section suivante les résultats macroéconomiques durant les
différentes périodes.

98
I.2. ANALYSE DE LA SITUATION MACROECONOMIQUE PAR
PERIODE : LESRESULTATSMACROECONOMIQUES

Cette section sur l’analyse de la situation macroéconomique essaie de voir le rapprochement


des résultats macroéconomiques aux faits des contextes économiques existants à
Madagascar et aux politiques et stratégies de développement mises en œuvre. Cette section peut
expliquer l’efficacité des investissements sur la croissance économique à long terme de
Madagascar suivant les périodes et régimes en place.

L’analyse porte sur les différentes périodes de politiques définies dans la section précédente.

I.2.1. 1ERE REPUBLIQUE

1960 – 1972 : Durant l’interventionnisme après indépendance, les résultats


macroéconomiques ont été satisfaisants : le taux d’investissement est en moyenne de 8,6%
accompagné d’un taux de croissance en moyenne de 3,1% au cours de la même période et le
revenu par habitant a connu une hausse de 0,6% par an.

Graphique 1 : Résultats macroéconomiques de 1960 à 1972


Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

99
1975 – 1982 : Pendant le régime socialiste et la forte intervention de l’Etat
Le taux d’investissement est en moyenne de 10,8% et une forte croissance de 9,0% s’est
profilée vers la fin des années 70 due à la performance temporaire des entreprises publiques. La
tendance n’a cependant pas été durable du fait de l’éviction du secteur privé et du
dysfonctionnement du système de commercialisation, ce sont des phénomènes inhérents à
l’interventionnisme étatique.

La croissance du PIB réel est devenue négative en 1981 et 1982 du fait de la forte inflation
enregistrée durant cette période qui a atteint plus de 30% en 1982. L’inflation est due à la
pénurie des produits de première nécessité car l’Etat est en cessation de paiement extérieur
suite à un fort endettement non concessionnel engendré par les investissements à outrance.
Ainsi, le pays n’a pas pu importer des PPN, et il y a eu des dysfonctionnements du marché
(existence de marché noir) et des hausses des prix du riz, de l’huile à cause de la pénurie. Ce
qui a entrainé une chute du revenu per capita de 1,7% par an. Le pouvoir d’achat de la
population s’effrite pendant cette période et la pauvreté commence à s’aggraver.

Graphique 2 : Résultats macroéconomiques de 1973 à 1982


Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

100
I.2.2. 2EME REPUBLIQUE

Pour la période de 1983 à 1991,


1991, les résultats macroéconomiques ne sont pas encourageants.
Malgré la hausse du taux d’investissement de 10,9% en moyenne, la croissance économique
reste faible, estimée seulement à 0,9% par an en moyenne. Par conséquent le revenu per capita
a chuté de 1,7% par an.

La hausse fulgurante de l’inflation en 1988 est l’impact de l’application


l’applicatio de la politique
d’austérité et de la forte dépréciation de la monnaie nationale dans l’application de la mise en
œuvre du Fonds d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR).

Graphique 3 : Résultats macroéconomiques de 1973 à 1982


Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

I.2.3. 3EME REPUBLIQUE

Durant la période de 1992 à 2002, la politique de réduction de la pauvreté a été le centre de


la politique de développement adoptée suite aux conséquences négatives de l’ajustement
structurel sur la dimension sociale notamment l’aggravation de la pauvreté. En effet, le taux
d’investissement était de 13,4% ; la croissance économique reste en deçà du taux
t
démographique, soit 1,6% en moyenne annuelle ; et le revenu par habitant est en régression de
1,2% par an malgré une légère progression enregistrée depuis 1997. Cela est dû à la forte
inflation enregistrée en 1994 et 1995 provoquée par la dévaluation de 60% et de 30% pour la
même période

101
Entre 1997–2001: l’économie semble avoir retrouvé la trajectoire de croissance en progressant
à un rythme supérieur au taux démographique: croissance de 4,5% par an sous l’impulsion d’un
taux d’investissement de 15,8.%; ainsi le revenu par habitant est en hausse de 1,9% en
moyenne annuelle.

Graphique 4 : Résultats macroéconomiques de 1992 à 2002


Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

Pendant la période de 2003 à 2009, l’accent a été mis sur la lutte contre la pauvreté et le
développement durable à travers la mise en œuvre des deux documents de stratégies (DSRP et
MAP). Cette période a été caractérisée par l’étendue des investissements privés étrangers
notamment des grands investissements miniers sur l’économie, et l’ afflux sans précédent des
capitaux publics après l’atteinte du point d’achèvement du processus IPPTE en octobre 2004
(aides budgétaires, fonds IPPTE, assistances financières classiques sous formes de dons et de
prêts projets).

Ces facteurs se sont soldés par une hausse 4,9% par an de croissance durant la période et le
revenu par habitant a progressé de 2% par an. Le taux d’investissement a atteint 25,1% du PIB
en moyenne annuelle avec une prépondérance des investissements privés, essentiellement dans
le secteur minier. Malheureusement, cette performance économique s’est effondrée en 2009
avec la survenue de la crise politique à Madagascar. Aussi, le pouvoir d’achat de la population
s’est estompé en 2009 nonobstant qu’il commence à se relever durant la période avant la crise.

102
La question qu’on se pose est de savoir si les IDE sont les vraies causes de la performance
économique durant cette période. L’analyse de la comptabilité de la croissance, dans la partie
I.3 nous renseigne sur quelques éléments de réponse.

Graphique 5 : Résultats macroéconomiques de 2003 à 2009


Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

I.2.4. 4EME REPUBLIQUE

Etant donné que la période de crise était longue de 2009 à 2013, les résultats
macroéconomiques jusqu’en 2016 ne sont pas aussi palpables. Après le retour à l’ordre
constitutionnel en 2014 et la mise en œuvre de la politique de la croissance inclusive, la
relance économique n’a été constatée que vers l’année 2015 où le taux de croissance est de
3,1% dépassant le taux de croissance démographique pour atteindre 4,2% en 2016. Ces
résultats proviennent des efforts dans les investissements dont le taux a progressé de 15% en
moyenne.

L’inflation a pu être contenue suite à la mise en œuvre de politique monétaire non


expansionniste et la maitrise du déficit public. Le pouvoir d’achat commence à se relever en
2014 mais n’a pas encore atteint le niveau de 2008 en 2016.

103
Graphique 6 : Résultats macroéconomiques de 2010 à 2016
Croissance économique et Investissement Pouvoir d’achat et Inflation

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

I.3. CONCLUSION SUR LE CONTEXTE POLITIQUE ET STRATEGIQUE


DE MADAGASCAR

L’analyse des contextes et des politiques et stratégies de développement mises en œuvre durant
la période d’étude nous a permis de mieux situer notre analyse de la croissance économique à
long terme de Madagascar. Le rapprochement des résultats macroéconomiques aux faits des
contextes économiques existants à Madagascar nous permet de conclure que les politiques et
stratégies de développement mises en œuvre influent sur la croissance économique à long
terme de Madagascar. L’efficacité des investissements est différenciée suivant les périodes et
régimes en place.

La relation entre investissement et croissance est évidente, comme dans la plupart des autres
pays néanmoins la croissance économique n’a pas été soutenable et dépend énormément de la
stabilité économique (interne et externe) et politique. L’instabilité de la politique ou les crises
répétitives à Madagascar ont beaucoup impacté sur le revenu réel par habitant des Malagasy qui
a connu une baisse importante durant la période d’étude.

104
CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR DE 1960 A 2016

Les périodes des différents régimes politiques qui existaient à Madagascar correspondaient aux
différentes orientations politiques et stratégies de développement. L’objectif de l’analyse de la
croissance économique de Madagascar est de déceler les effets des politiques de
développement sur la croissance économique afin d’en tirer des conclusions sur les
déterminants de la croissance.

Ce chapitre comprend deux sections ; la première porte sur l’analyse la croissance économique
suivant les secteurs d’activités de production et suivant la demande ; et la seconde section
concerne l’analyse de la comptabilité de la croissance.

II.1. PROFIL DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Cette section sur l’analyse du profil de la croissance économique de Madagascar essaie


d’identifier les sources et les déterminants de la croissance, de voir les relations entre les
agrégats macroéconomiques et en particulier les effets des investissements sur la croissance.

II.1.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUE


En dépit des différentes politiques et actions de développement mis en œuvre depuis
l’indépendance, la performance économique de Madagascar reste modérée et faible (2% en
moyenne entre la période 1961 à 2016) et très volatile à cause des crises politiques répétitives
survenues au pays presque toutes les décennies.
Graphique 7 : Evolution de la croissance économique de Madagascar (1960-2016)

CROISSANCE ECONOMIQUE de 1961 à 2016


15,0

10,0

5,0

0,0
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016

-5,0

-10,0

-15,0
variation du PIB réel Linéaire (variation du PIB réel)

Source : Ministère de l’Economie et du Plan

105
Les contraintes et problèmes qui freinent l’essor de l’économie malgache sont multiples :
l’insuffisance et la dégradation des infrastructures (routes, ports aéroports, approvisionnement
en électricité), le faible accès et la qualité non satisfaisante des services sociaux (l’éducation et
la santé), la destruction de l’environnement et l’insécurité en général. Ces problèmes sont
aggravés par la mauvaise gouvernance et l’accentuation de la corruption.

La stratégie de développement du pays doit reposer sur la prise en compte et la résolution de


ces problématiques dans la stratégie et politique mise en œuvre par les autorités en place. Il est
important pour le pays d’avoir un cercle vertueux de croissance économique qui permet
d’engendrer une augmentation graduelle des capacités internes d’épargne et d’investissements
et des transferts de technologies à travers les marchés extérieurs et les investissements
étrangers. L’intégration économique de ces investissements est la solution pour promouvoir le
secteur privé local afin de créer des emplois et des opportunités de revenus pour les groupes
vulnérables et avoir par conséquent une croissance économique forte et soutenue et une
réduction de la pauvreté.

La réussite d’une stratégie de développement repose sur l’existence d’une institution forte
capable d’instaurer une croissance économique élevée et soutenue et un développement social.
A cet effet, le Gouvernement doit faire beaucoup d’efforts pour mettre en œuvre une politique
économique répondant aux besoins de l’économie et assurant la stabilité macroéconomique.

Tableau 1 : Evolution des agrégats macroéconomiques


1960 - 1972 1975– 1982 1983 – 1991 1992-2002 2003-2009 2010-2016
Croissance économique 2,7 -0,4 1,2 1,6 4,9 2,5
Agriculture 0,2 -0,4 2,5 1,8 3,2 -0,4
Industrie -1,0 -3,6 3,0 1,2 4,7 8,1
Service 0,4 0,5 0,9 1,8 5,5 2,4

PIB Réel Par habitant (100 466,7 417,8 345,1 304,5 313,2 305,0
Ar)

Inflation 3,4 14,7 14,2 16,9 10,0 7,2


Source : Ministère de l’Economie et du Plan, et nos calculs

D’après le tableau ci-dessus, durant la période 1960 à 1972, le niveau de vie de la


population semble élevé par rapport aux périodes postérieures malgré la faiblesse du taux de
croissance économique enregistré durant cette période. Ce qui peut être expliqué par l’efficacité
des investissements durant cette période et la forte parité de la monnaie nationale par rapport
aux principales devises. De ce fait, l’inflation était faible.

106
Au cours de la période 1975 à 1982, cette croissance du PIB réel devient plus faible du fait
de la forte inflation enregistrée durant cette période qui a atteint plus de 30% en 1982.
L’inflation de cette période a atteint un taux élevé de 14%, tandis que le PIB réel par habitant a
diminué de 10% par rapport à la période précédente.

L’inflation provient des pénuries des produits de première nécessité car l’Etat est en cessation
de paiement extérieur suite à un fort endettement non concessionnel engendré par les
investissements à outrance. Ainsi, le pays n’a pas pu importer des produits de première
nécessité comme le sucre , le riz, l’huile., et il y a eu des dysfonctionnements du marché
(marché noir) qui ont entrainé des pénuries et des hausses des prix du riz, de l’huile à cause de
la faiblesse de la croissance du revenu national. Le niveau de vie de la population a ainsi
fortement baissé (-23%) durant cette période et a conduit à la politique de l’ajustement
structurel à partir de l’année 1983.

De 1983 à 1990 : pour cette deuxième partie de la deuxième République, période d’ouverture à
une économie de marché, l’économie a annoncé une faible reprise de croissance économique
de 1,2%. Cette croissance était marquée par une évolution positive de l’agriculture de 2,5%, de
l’industrie de 3,0% et du service de 0,9%. Ce changement de situation est marqué
particulièrement par la signature d’un accord de crédit avec le FMI, permettant d’apporter de
l’argent frais en devises pour l’aide à la balance des paiements. Il y a eu aussi la renégociation
des dettes de Madagascar envers les pays créanciers pour leur allègement, rééchelonnement
et/ou annulation. Cependant, malgré ces initiatives, le taux d’inflation était encore élevé
(14,2%), le PIB réel par habitant a continué à se dégrader et a diminué de 17% par rapport à la
période précédente.

Entre 1991 et 2001, la croissance économique restefaible (1,8%) à cause de la persistance


de la forte inflation surtout entre 1994 et 1996. Sous l’effet de la politique d’ajustement
structurel, cette situation est expliquée par la forte dévaluation de la monnaie nationale après
l’application de la création du Marché Interbancaire de Devises (MID) et l’adoption du libre
flottement de la monnaie en Avril 1994. L’économie malgache n’a été relancée qu’à partir de
1997 grâce à la progression du taux d’investissement. L’application des réformes dans le cadre
de l’ajustement structurel entamé en 1983 a des effets sur les résultats économiques et sociaux
du pays durant la période considérée. Le taux de l’inflation augmentait de 16.9% entrainant
une détérioration de -12%du PIB par habitant.

107
La période de 2002 à 2009 est marquée par une forte croissance du PIB réel, soit une hausse
annuelle moyenne de 4,9% qui était soutenue par un taux d’investissement élevé de 23% en
moyenne, provenant surtout par des investissements miniers. Après 2002 qui était marquée par
le ralentissement généralisé des activités économiques, en 2003 les activités ont
progressivement repris avec l’assistance technique et financière des bailleurs de fonds, et à la
performance de l’Administration fiscale. En effet, le Gouvernement a adopté en juillet 2003 le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) couvrant la période 2002-2006, qui
est axé sur la bonne gouvernance, le développement de l’infrastructure, l’éducation, la santé et
l’appui au secteur privé. Puis en novembre 2006, le MAP - Madagascar Action Plan est adopté.
Ce nouveau plan stratégique relatif à la période 2007-2011 est fondé sur la Vision «
Madagascar Naturellement ». Le défi de cette politique est le développement rapide et durable,
dans une approche fortement axée sur la décentralisation.

Les réformes structurelles au niveau : de la gestion des finances publiques, de la promotion des
investissements privés et de la lutte contre la corruption ont conduit a l’amélioration de la
situation macroéconomique, ainsi le taux d’inflation a perdu 6,9 point par rapport au taux de la
période précédente et s’est établi à 10%. Le PIB réel par habitant aussi a connu une
amélioration de 3%.

La performance économique a été encourageante au cours de ces années, cependant elle reste
fragile car elle reposait sur (i) une politique budgétaire expansionniste financée surtout par les
aides extérieures et (ii) l’arrivée des investissements étrangers focalisés essentiellement dans
les secteurs économiques qui ne sont pas pourvoyeurs d’emplois ni générateurs d’effets
d’entrainement (les mines). Ce qui rend la fragilité de la croissance et exige la diligence des
dirigeants à voir la diversification des sources de la croissance notamment le développement du
secteur privé et la répartition des fruits de la croissance sur une base élargie afin de réduire la
pauvreté d’une manière pérenne et avoir une croissance inclusive. La faible augmentation du
niveau de vie de la population de 0,9% seulement malgré une croissance économique élevée
durant cette période illustre la mauvaise répartition des revenus et la persistance de la pauvreté
à Madagascar malgré les résultats macroéconomiques satisfaisants.

Entre 2009 et 2016, la croissance économique est mitigée à cause de la longue durée de la
crise politique de 2009 à 2013 à Madagascar. Même si le taux d’investissement est élevé
(18%), le taux de croissance économique reste faible (2,5% en moyenne) en dessous de la

108
croissance démographique (2,8%). De ce fait, le revenu par tête de la population est de nouveau
en baisse.

II.1.2. ANALYSE DE LA CROISSANCE PAR SECTEUR D’ACTIVITE

Cette analyse permet de voir l’évolution des secteurs d’activités durant la période d’étude et
leur contribution dans la croissance économique. La croissance économique la plus élevée et
soutenue est constatée durant la période de 2003 à 2009, soit 4,9% en moyenne. Cette
croissance a été tirée par la performance des secteurs tertiaire et secondaire.

Le secteur tertiaire a une part importante dans le PIB de Madagascar, soit 55% du PIB pour la
période d’étude. L’Agriculture occupe la deuxième place avec 30% de part dans le PIB. Et le
secteur secondaire demeure faible dans la structure de l’économie malgache, soit 15% du PIB.

Graphique 8 : Evolution de la croissance économique par secteur d’activité

Graphique 1 : Croissance économique par secteur


16
14
12
10 5,5
2,4
8
6 0,9 4,7
4 3 1,8 8,1
2 1,2
2,5 1,8 3,2
0 0,4
0,2 0,5
-0,4 -0,4
-1
-2 1960 - 1972 1975–
-3,61982 1983 – 1991 1992-2002 2003-2009 2010-2016
-4
-6

Agriculture Industrie Service

Source : Ministère de l’Economie et du Plan, nos calculs

109
II.1.2.1. Secteur primaire

L’Agriculture est le secteur qui la majorité des Malgaches, soit près de 80% de la population.
Malgré cela, le secteur n’a enregistré une croissance soutenue que durant les périodes de 1983 -
1991 et 2003-2009 à cause de la fréquence des aléas climatiques (cyclones, inondations et
sécheresse) qui frappent Madagascar et affectent négativement le secteur agricole.

Graphique 9: Evolution du secteur agricole

12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
en %

0,0
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
-2,0
-4,0
-6,0
-8,0
-10,0
Agriculture Source :
Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

Les cyclones ont ravagé l’Agriculture surtout pendant les années 70 et 80 (-8,7% en 1976, -
6,6% en 1978 et -4,5% en 1981), puis vers les années 2010 et 2013. C’est la raison pour
laquelle la croissance moyenne du secteur durant les périodes 1975 à 1982 et 2010 à 2016 était
négative, soit -0,4% pour les deux périodes.

Avant 1975, le secteur de l’agriculture a connu un faible taux de croissance de 0,2% en raison
des cultures de rente tournées vers l’exportation et la non diversité de ces cultures.

Entre 1975 et 1982, suite à l’intervention de l’Etat dans le secteur agricole qui consiste à
améliorer la productivité agricole à travers la construction des infrastructures, les achats des
équipements et des recherches agricoles dans le cadre du plan quinquennal de l’Etat, le secteur
a connu une croissance positive élevée mais cela a été contrecarré par des baisses énormes
enregistrés en 1976 , 1978 et 1981. Ce qui entraine une variation moyenne de -0,4% des
activités du secteur agricole durant cette période.

110
De 1983 à 1991, la croissance moyenne du secteur primaire est de 2,5%. C’est en fait le résultat
des actions et mesures mises en œuvre durant les années 80 dans le cadre des recherches
agricoles et l’amélioration des infrastructures hydro agricoles.

Pour le cas de 2009, la hausse fulgurante de la production agricole de 8,5% est due
essentiellement à celle de la production rizicole résultant de l’application de la politique de
révolution verte. La moyenne enregistrée était de 3,2% pour la période 2003 à 2009 avant la
survenue de la crise.

Après 2009, le changement climatique commence à être vraiment ressenti par le secteur
agricole avec la fréquence des cyclones, l’insuffisance ou les retards des pluies et la sécheresse
qui frappent l’économie malgache. De ce fait, la croissance du secteur agricole est mitigée ou
même négative pour la période considérée.

II.1.2.2. Secteur secondaire

Le secteur secondaire n’a pas connu de grand succès à Madagascar malgré les efforts entrepris
par l’Etat à faire développer ce secteur à travers des actions et mesures draconiennes menées.
Sa part dans le PIB reste en dessous de 20% si celle de l’agriculture tourne autour de 25%, ceci
est valable pour la période de 1960 à 2016.

Graphique 10 : Evolution du secteur industriel

25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
en %

0,0
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015

-5,0
-10,0
-15,0
-20,0
-25,0
Industrie

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

111
De 1960 à 1972, le secteur de l’industrie a eu un taux négatif de -1,0%, situation liée au fait
que l’équipement industriel reste entièrement dépendant de l’extérieur.

De 1975 à 1982, l’industrie a connu un taux de croissance négatif de -3,6%. Cette situation est
due notamment à l’Etatisation et à la nationalisation de l’économie. Cette période est marquée
par l’entrée et le contrôle de l’Etat dans le domaine des trois secteurs d’activité de l’économie.
En 1979, Madagascar a adopté l’investissement à outrance.

De 1983 à 1991, il y a eu une légère reprise des activités industrielles de 3,0% suite à la
politique d’ouverture à l’économie de marché. Madagascar a commencé à adopter la politique
d’incitation à l’investissement avec l’élaboration des textes règlementaires en 1989 (le 1er code
des investissements et la loi relative aux zones franches).

De 1992 à 2002, malgré les efforts entrepris durant la période précédente pour le retour à
l’économie de marché et du développement, c’est une période marquée par un taux de
croissance faible de 1,6% avec une hausse de 1,2% du secteur de l’industrie. La cause a été la
forte hausse de l’inflation de 16.9% suite à la dévaluation de l’Ariary après l’adoption du
change flottant à Madagascar. Cela a été une des mesures préconisées dans le cadre de
l’ajustement structurel. La progression des industries à Madagascar depuis 1997 provient
surtout du développement des zones franches industrielles à Madagascar

Durant la période 2003 à 2009, le secteur secondaire a augmenté de 4,7%. La croissance du


secteur provient surtout de la performance des industries alimentaires, métalliques et des zones
franches.

De 2010 à 2016, durant le prolongement de la crise de 2009 jusqu’à fin 2013, le secteur
industrie a présenté un taux d’évolution de 8,1%. Cette performance provient surtout du secteur
minier qui a commencé à exporter des produits miniers en 2012. Le taux de croissance de cette
branche a atteint 183,2% en 2012 et 219,2% en 2013. Les autres branches d’activités restent
moroses durant cette période.

112
II.1.2.3. Secteur tertiaire

Le secteur industrie n’a pas connu beaucoup d’essor avant 1997 sauf pour l’année 1979 où
l’Etat a appliqué la politique d’investissement à outrance , ce qui a boosté les activités du
secteur bâtiments et travaux publics à travers la construction des bâtiments industriels.

Cette période de 1975 à 1982 est marquée par l’entrée en contrôle par l’Etat des trois secteurs
d’activité de l’économie appelée la socialisation de l’économie.

De 1983 à 1991, le secteur service n’a connu qu’une faible croissance (0,9%) suite à la
politique d’austérité engagée par l’Etat dans le processus d’ajustement structurel. Les
investissements publics ont été réduits à cet effet et il n’y a pas eu de progrès au niveau du
secteur service notamment de la construction.

De 2003 à 2007, les investissements directs étrangers dont ceux des miniers ont contribué plus
à la performance du secteur de construction à Madagascar. Le taux de croissance du secteur
tertiaire a atteint 5,5% pour cette période.

Graphique 11: Evolution du secteur service

15,0

10,0

5,0

0,0
en %

1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015

-5,0

-10,0

-15,0

-20,0
Service

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

La période de 2010 à 2016est caractérisée par la faible performance du secteur tertiaire. Une
croissance du service de 2,4% a été seulement enregistrée. Cette situation est due notamment à
la suspension des financements des bailleurs de fonds, aux attentismes des investisseurs suite

113
à la crise politique.. Ainsi, faute d’entretien, les
l infrastructures ont été progressivement
endommagées.

Après le retour à l’ordre constitutionnel en 2014, le regain de confiance des investisseurs et la


réintégration du pays dans
ns la communauté internationale ont permis la reprise des activités du
secteur de construction. Les investissements notamment dans le secteur énergie et l’agriculture,
la construction des routes, des ports et la promotion du tourisme à Madagascar ont permis
d’accroitre les activités du secteur tertiaire.

II.1.3. ANALYSE DE LA CROISSANCE


CROISSA PAR LA DEMANDE

Graphique 12 : Croissance de la demande du PIB(en


PIB( %)

Source : Ministère de l’Economie et du Plan et nos calculs

Les échanges commerciaux de Madagascar avec ses pays partenaires ne sont pas négligeables
si on regarde du coté de la demande du PIB. Les exportations du pays sont constituées en
grande partie par trois grands types de produits, à savoir les produits traditionnels, les produits
non traditionnels, et les produits
duits manufacturiers. Pour les importations, elles sont constituées en
grande partie par les produits alimentaires, l’énergie, les biens d’équipement, les matières
premières et pièces de rechange et les biens de consommations.

114
Les investissements pour sa part ont commencé à augmenter leur poids durant la période 2003
à 2009.

Tableau 2 : Evolution des emplois du PIB


1960 - 1972 1975– 1982 1983 – 1991 1992-2002 2003-2009 2010-2016
Investissement 8,3 10,8 11 13,4 26,7 16
Consommation 96,9 97,3 94,9 93,7 89,5 92,1
Exportations nettes -5,3 -8,1 -5,9 -7,1 -16,1 -8,1
Exportations 15,5 14,2 14,8 22 27,5 29,7
Importations 20,8 22,3 20,8 29,1 43,6 37,9
Source : Ministère de l’Economie et du Plan

II.1.3.1. Exportations

Depuis l’indépendance du pays, le niveau et la composition des exportations ont évolué au


cours des différentes périodes.

De 1960 à 1972, une période post coloniale, Madagascar a connu une faible ouverture au
commerce extérieur. L’exportation a connu une variation moyenne de 10,7% et ont représenté
15,1% du PIB. Cette situation est due notamment à cette faible ouverture et à la structure des
échanges. Les exportations ont été non diversifiées, dominées par les produits de rente
notamment les produits agricoles sans transformation et les matières premières.

Graphique 13 : Evolution des exportations en %

40,0
35,0
30,0
25,0
en %

20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2014

Exportations/PIB

Source : Ministère de l’Economie et du Plan

115
La période 1975 à 1982 est marquée par l’Etatisation et à la nationalisation de l’économie.
Néanmoins, la structure des échanges internationaux du pays n’est pas particulièrement
modifiée. L’exportation de Madagascar a été dominée encore par les produits traditionnels,
notamment le café (38,4% des exportations), la vanille et le girofle, à tous les trois seulement
ont occupé au total 61,1 % des exportations. Les exportations s’élèvent à 14,9% du PIB pour
cette période.

Depuis la libéralisation l’économie malagasy en1985, les échanges commerciaux de


Madagascar avec l’extérieur se sont accrus. La suppression des taxes à l’exportation est la
mesure qui explique la croissance de 25,1% des exportations représentant 15,9% du PIB durant
la période 1983 à 1991. Toutefois, les exportations sont autant dominées par les produits
traditionnels.

Au cours de la période de 1992-2002, il y a eu une transformation de la structure du commerce


extérieur de Madagascar. Du coté des exportations, l’apparition de nouveaux produits comme
les produits de zone franche industrielle avec une part importante de 30,7% des exportations a
marqué cette période.

Au cours de la période de 2003 à 2009, l’exportation a connu le plus haut taux de croissance de
24,8% et représente 27,5% du PIB. Les produits traditionnels commencent à diminuer peu à
peu dans les exportations et cèdent la place aux produits des zones franches qui occupent
désormais plus de 50% des exportations.

La période 2010-2016 a connu l’entrée de nouveaux produits dans les exportations de


Madagascar : les produits miniers notamment le cobalt et le nickel qui désormais occupent
19,1% des exportations. La part des exportations de produits des zones franches est descendue
à 33,6% du PIB. L’exportation a connu une croissance de 16 ,0%.

II.1.3.2. Importations

De 1960 à 1972, l’importation a connu un taux de variation moyen de 7,4% et représenté


20,5% du PIB. Cette période post coloniale est caractérisée par des importations de produit fini,
en grande partie en provenance de la France. En effet, même si le pays est désireux de rompre
les liens néocoloniaux, l’ancien colonisateur reste toujours le principal partenaire étranger du
pays.

116
La période de 1975 à 1982 a été marquée par l’Etatisation, la nationalisation de l’économie et
les investissements à outrance. Cette politique de l’Etat a fait augmenter nos importations de
13% parallèlement à la hausse de 18% des investissements. Les importations constituent 23,3%
du PIB.

Entre 1983 et 1991, l’économie Malagasy est marquée par la libéralisation de l’économie
malagasy. En 1987, le Système d’Importation Libéralisé (SILI) a été institué donnant le libre
cours aux importations qui présentent un taux d’augmentation de 23,2%, et un poids de ses
valeurs dans le PIB équivalent à 20,8%. Les biens d’équipement, les matières premières et
l’énergie, notamment le pétrole sont les principaux produits d’importation.

Pour la période de 1992 à 2002, avec la transformation de la structure des échanges extérieurs,
dominés par ceux des zones franches industrielles, les importations, les biens d’équipement
restent toujours en premier, ensuite le pétrole et les matières premières et les pièces de
rechange suivent. Certains produits relatifs aux zones franches ont été également importés.

Graphique 14 : Evolution des importations en %

60,0

50,0

40,0
en %

30,0

20,0

10,0

0,0
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2014

Importations/PIB

Source : Ministère de l’Economie et du Plan

De 2003 à 2009, l’importation a enregistré un taux de croissance le plus haut : 30,9% en


moyenne. Elle représente 43,6% du PIB pendant cette période. Les quatre principaux
produits importés sont les biens d'équipement, les matières premières et les pièces de rechange,
l’énergie et les zones franches, lesquels occupent 54,5% des importations.

Pour la période de 2010 à 2016, l’importation n’a connu qu’une faible croissance de 6,8%
corollairement à la régression des investissements. Les importations des matières premières et

117
des pièces de rechange passent au premier rang des importations avec 14,2% de part, puis
l’énergie passe en deuxième position avec 13,9% des importations et les biens d’équipement
ont occupé la troisième place avec 12,5% des importations.

II.1.3.3. Investissements

De 1960 à 2002, le taux d’investissement moyen à Madagascar n’a pas dépassé le 15% du PIB
malgré les efforts des régimes politiques en place dans la mise en œuvre des politiques de
développement économique et social.
Graphique 15: Evolution des investissements en %

40,0
35,0
30,0
25,0
en %

20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2014

Taux d'investissement

Source : Ministère de l’Economie et du Plan

La progression des investissements à partir de 2003 provient surtout des investissements des
projets miniers qui s’élèvent jusqu’à 35% du PIB en 2008. Ces projets concernent les projets
d’Ambatovy pour la production de Nickel et Cobalt et le Projet Qit Mineral de Madagascar
pour la production d’ilménite. D’autres projets dans le secteur financier, télécommunication
viennent renflouer les flux d’investissements étrangers vers l’année 2012.

118
II.2. COMPTABILITE DE CROISSANCE

La méthode la plus simple pour analyser la croissance économique à long terme de Madagascar
est la technique de la comptabilité de la croissance. C’est un outil le plus utilisé partant d’un
cadre général qui décompose le taux de croissance du PIB réel en contribution de la croissance
des facteurs et de la croissance de la productivité totale des facteurs.

Cette méthode d’analyse des sources de croissance est utilisée afin de décomposer la croissance
de la production selon les contributions de chaque facteur de production, à savoir le capital et le
travail, et d’attribuer la partie non expliquée par ces deux facteurs au progrès technologiques ou
la productivité totale des facteurs. Ce dernier est supposé capter l’impact des aspects non
concrets du progrès qui permet au travail et au capital d’accroitre leur productivité. On peut
citer, la technologie, l’éducation, la santé, l’infrastructure.

La comptabilité de croissance est une étape préliminaire pour l’analyse des déterminants
fondamentaux de la croissance économique pour mener notre étude sur l’impact des IDE sur la
croissance économique à long terme de Madagascar ;

Ainsi, nous partons du modèle standard de la croissance comme point de départ, la fonction de
production Y qui est le PIB réel est fonction de A est la productivité totale des facteurs de
production, L désigne le volume du travail et K le stock du capital.

Y = f (A,L,K ) (1)

L’impact des IDE sur la croissance économique peut se matérialiser à travers la productivité
totale des facteurs (A) puisque A capte la productivité totale des facteurs lorsqu’on ne prend pas
en considération la croissance des deux inputs de production (K et L). Suivant la nouvelle
théorie de la croissance endogène, A est déterminée d’une façon endogène par d’autres facteurs
économiques.

Modèle de croissance Solow

A partir de la fonction de production Coob douglas, nous allons essayer tout d’abord
d’identifier les contributions de chacun des facteurs de production à savoir le capital , le travail
et la productivité totale des facteurs ou le progrès technologique (PGF) à la croissance
économique.

Y = A Ka Lb

119
En supposant que les marchés du travail et du capital sont concurrentiels, les facteurs de
production sont rémunérés à leurs productivités marginales a= α et b= 1- α qui représentent les
parts du capital et du travail dans le revenu. Ainsi on a

Y = A K α L(1- α)

La décomposition de la croissance de la production dépend évidemment de la spécification de


cette fonction. En différenciant cette équation et en divisant par Y, on obtient

∆Y/Y = ∆A/A + α*∆K/K + (1-α)* ∆L/L

L’équation ci-dessus représente donc une décomposition du taux de croissance (∆Y/Y) selon la
contribution du facteur capital (α (∆K/K)), la contribution du facteur travail ((1- α) (∆L/L)) et
une composante due au progrès technique (∆A/A).

Si on désigne par k et y l’output par travailleur et le capital par travailleur respectivement, cette
équation s’écrit :

∆y/y = ∆A/A +α*∆k/k

Si les marchés du capital et du travail sont concurrentiels, les facteurs de production sont
rémunérés à leurs productivités marginales, α et (1- α) représentent dans ce cas les parts du
capital (∆K/Y) et du travail ∆ (L/Y) dans le revenu.

La méthode de l’inventaire perpétuel consiste à reconstituer la série du stock

de capital Kt en partant d’un niveau initial et en procédant par une accumulation donnée par :

Kt = Kt-1 + It -δ Kt-1

Où It est l’investissement brut de la période t et δ représente le taux de dépréciation du capital.

Ainsi, on a pris le PIB en termes réels (Y), la population active provenant des estimations des
Nations Unies (L), et le stock de capital (K) est reconstitué sur la base d’un taux de
dépréciation du capital de δ=6% et la valeur du stock de capital estimé en 1970 par l’University
of Groningen, University of California, Davis en utilisant la formule suivante :

Pour les années 1970 – 2012: Kt+1 = 0.94*Kt + It+1

120
Tableau 3 : Evolution PIB, stock de capital en termes réel et population active
PIB réel (en milliards Stock de capital réel (en Population active
d'Ariary) milliards d'Ariary)
Y K L
1970 337,5 1 338,4 3 607
1971 350,8 1 304,1 3 702
1972 346,3 1 261,3 3 801
1973 337,2 1 222,5 3 902
1974 344,0 1 188,4 4 006
1975 348,3 1 154,7 4 112
1976 337,6 1 117,0 4 222
1977 345,6 1 079,6 4 335
1978 336,4 1 044,6 4 452
1979 369,6 1 033,7 4 574
1980 372,6 1 020,9 4 701
1981 336,4 994,0 4 835
1982 330,3 962,4 4 974
1983 333,3 932,5 5 119
1984 339,0 905,8 5 268
1985 342,9 881,0 5 421
1986 349,7 859,4 5 578
1987 353,8 844,1 5 738
1988 365,8 842,2 5 904
1989 380,7 842,6 6 076
1990 392,6 857,4 6 256
1991 367,9 834,2 6 444
1992 372,2 825,3 6 639
1993 380,0 820,6 6 842
1994 379,9 809,7 7 052
1995 386,2 800,04 7268
1996 394,6 795,8 7491
1997 409,1 791,7 7720
1998 425,2 791,7 7957
1999 445,1 793,5 8203
2000 466,2 796,5 8458
2001 494,1 822,9 8724
2002 431,6 825,1 8999
2003 473,9 859,0 9285
2004 498,8 907,9 9582
2005 521,7 945,3 9889
2006 547,9 998,3 10208
2007 582,1 1 061,4 10538
2008 623,6 1 247,8 10879
2009 598,6 1 364,0 11233
2010 600,2 1 400,3 11599
2011 608,9 1 430,8 11977
2012 627,3 1 461,7 12368
Source : Ministère de l’Economie et du Plan

121
Après avoir fait des régressions du taux de croissance du PIB par travailleur sur celui du capital
par travailleur, on a obtenu une estimation de l’ordre de 37% de la productivité marginale du
capital α.

La productivité totale des facteurs PTF est obtenue comme différence entre la croissance
globale et celles des facteurs :

∆A/A=∆Y/Y- α∆K/K-(1- α) ∆L/L

Les résultats de la décomposition de la croissance du PIB en appliquant la valeur de α = 0,37


sont présentés ci-après.

Tableau : Décomposition de la croissance du Pib (α = 0,37)


Période Croissance Contribution
PIB Capital Travail PTF
1970-1980 1,3 1,1 1,7 -1,5
1982-1990 1,7 -0,9 1,8 0,8
1992-2001 3,0 -0,8 1,9 1,9
2003-2008 6,3 1,6 2,0 2,7
2010-2012 1,6 0,5 2,1 -1,0
1970-2012 2,7 0,1 1,9 0,7
Source : nos propres calculs

Il faut noter que pour avoir ces résultats, on a enlevé les valeurs de croissance qu’on juge
aberrantes durant les années de crise c’est à dire en 1972, 1981, 1991 et 2002. Notons toutefois
que durant la période 2010 à 2012, Madagascar n’est pas encore sorti de la crise.

L’augmentation de la productivité totale des facteurs agit très fortement sur la croissance. Les
données empiriques montrent que la contribution de la croissance de la productivité totale des
facteurs est positive et significative.

Le modèle de Solow a montré que le taux de croissance à long terme dépend surtout de deux
facteurs (taux de croissance de la population active et le niveau de progrès technologique). La
théorie néoclassique sur le rendement décroissant du capital est ainsi démontrée dans cette
analyse. Sans la productivité technique, l’accumulation du capital finit par subir les rendements
décroissants.

122
En effet, la contribution du capital à la croissance à long terme (2,7%) au cours de la période
étudiée est très faible, l’accumulation de capital n’a contribué qu’à 0,1 point au taux de
croissance de 2,7%, 1,9 point est dû à la croissance de l’emploi et le reste 0,7 point est expliqué
par l’évolution des facteurs de production ou la croissance de la productivité totale des facteurs
appelée comme le progrès technique.

La productivité totale des facteurs PGF a contribué significativement aussi à la croissance


économique de Madagascar surtout durant la période de 2002 à 2008 (6,3%) où la contribution
du capital à la croissance économique est beaucoup plus importante (1,6%) par rapport à celle
des autres périodes, et le progrès technique apporté par les investissements surtout étrangers
contribue significativement à la croissance du PIB (2,7%).

II.3. CONCLUSION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE A


MADAGASCAR DE 1960 A 2016

La performance économique de Madagascar reste modérée et faible (2% en moyenne entre la


période 1960 à 2016) et très volatile à cause des crises politiques répétitives survenues au pays
presque toutes les décennies. La croissance économique la plus élevée et soutenue est constatée
durant la période de 2003 à 2009, soit 4,9% en moyenne, tirée essentiellement par la
performance des secteurs tertiaire et secondaire. Le secteur tertiaire a une part importante dans
le PIB de Madagascar, soit 55% du PIB pour la période d’étude. L’Agriculture occupe la
deuxième place avec 30% de part dans le PIB. Et le secteur secondaire demeure faible dans la
structure de l’économie malgache, soit 15% du PIB.

Au fil des années, la structure de l’économie malgache a évolué. A partir de 1992, il y a eu une
apparition de nouveaux produits comme les produits de zone franche industrielle dans la
structure du commerce extérieur de Madagascar. Puis, des nouveaux produits miniers
notamment le cobalt et le nickel entrent désormais à partir de l’année 2010 dans l’exportation
de Madagascar et occupent 19,1% des exportations. La progression des investissements à partir
de 2003 provient surtout des investissements des projets miniers qui s’élèvent jusqu’à 35% du
PIB en 2008. Ces projets concernent les projets d’Ambatovy pour la production de Nickel et
Cobalt et le Projet Qit Mineral de Madagascar pour la production d’ilménite.

123
La comptabilité de croissance conclut que la croissance à long terme de Madagascar est tirée
principalement par le travail qui a connu une amélioration grâce aux investissements au capital
humain. Le capital n’a pas contribué significativement à la croissance économique à long terme
de Madagascar.

Il est donc nécessaire d’étudier en profondeur les éléments qui influent sur la productivité totale
des facteurs. Suivant la nouvelle théorie de la croissance endogène, le progrès technique est
déterminé d’une façon endogène par les facteurs économiques. Ce qui fera l’objet de l’étude
sur les effets des différents déterminants de la croissance dans la partie 3 sur la modélisation de
la croissance économique de Madagascar.

124
CHAPITRE III : INVESTISSEMENTS DIRECTS ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Avant d’analyser en profondeur les effets de l’investissement en particulier de l’Investissement


direct étranger en tant que déterminant de la croissance économique, il est judicieux d’étudier
l’évolution de cette variable et de voir ses impacts macroéconomiques dans ce chapitre. En
effet, les IDE font partie des investissements qui ont un effet multiplicateur sur le PIB.

Les IDE peuvent constituer comme un des principaux indicateurs de l’attractivité économique
des pays et contribuent de façon déterminante à la mondialisation des économies. Ils
constituent un facteur déterminant et un vecteur de la croissance, mais la question est de savoir
si les IDE peuvent vraiment apporter une croissance soutenue à l’économie de Madagascar.

III.1. DEFINITIONS

L’investissement direct étranger fait partie de l’investissement international au même titre que
l’investissement de porte feuille.

INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS (IDE)

Suivant la définition de l'OCDE, les investissements directs étrangers (IDE)sont parmi les
investissements directs internationaux (IDI) « Ce sont des capitaux internationaux en
mouvement en vue de créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger et/ou d’exercer le
contrôle (ou une influence significative) sur la gestion d'une entreprise étrangère ».88

L’investissement direct étranger est composé par les investissements qu’une entité résidente
d’une économie (investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable (relation
de long terme) dans une entreprise résidente d’une autre économie (l’entreprise
d’investissement direct). « Les IDE comprennent non seulement la transaction initiale, qui
établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les transactions
ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en
sociétés et donc dotées d’une personne morale distincte ».89

88
Source : l’Enquête sur les IDE et Portefeuille, INSTAT et BCM
89
Source : l’Enquête sur les IDE et Portefeuille, INSTAT et BCM

125
On peut qualifier l’IDE comme un ensemble de ressources, des apports au capital social ou des
bénéfices réinvestis, apportés par un opérateur non résident qui sont investis dans des
entreprises appartenant à une Société mère ou membre d’un groupe multinational.

Les transactions des capitaux d’investissement direct se décomposent en90 :

i. Capital social : participation au capital des succursales, toutes les actions des filiales et
des entreprises affiliées, sauf les actions privilégiées non participantes qui sont
considérées comme des titres de créance ;

ii. Bénéfices réinvestis : correspondent à la part qui revient à l’investisseur direct (au
prorata de sa participation directe au capital) sur les bénéfices qui ne sont pas distribués
sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées, ainsi que les
bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l’investisseur direct ;

iii. Autres transactions d’investissement direct : ou encore transactions liées aux dettes
interentreprises (entre les entreprises d’un même groupe), couvrent les emprunts et les
prêts de ressources financières, y compris les titres d’emprunt, et les crédits-
fournisseurs, entre des investisseurs directs et les filiales, succursales et entreprises
apparentées, tels qu’ils ressortent des créances et des engagements interentreprises
(compte à recevoir et à payer), respectivement. Cela inclut aussi bien les prêts des
investisseurs directs aux filiales que les prêts des filiales aux investisseurs directs.
Aucune distinction n’est établie ici entre les investissements à court et à long terme.

L’entreprise d’investissement direct est une entreprise dans laquelle un investisseur direct
résidant hors de Madagascar détient au moins 10% des actions ordinaires ou des droits de
vote (dans le cas d’une entreprise constituée en société) ou l’équivalent (dans le cas d’une
entreprise non dotée d’une personnalité morale distincte).

Les entreprises d’investissement direct peuvent être des :


i. Filiales si plus 50% du capital appartient à un investisseur non résident;
ii. Entreprises affiliées si au maximum 50% du capital revient à un investisseur;
iii. Succursales : entreprises à 100% de participation d’un investisseur direct.

90
Définitions reprises dans l’Enquête sur les IDE et Portefeuille, INSTAT et BCM

126
« L’investisseur direct peut être une personne physique, une entreprise publique ou privée
dotée ou non d’une personnalité morale distincte, un groupe de personnes physiques ou
d’entreprises qui sont associées, à un gouvernement ou un organisme officiel, une succession,
un trust ou une autre structure analogue, qui possède une entreprise d’investissement direct
dans une économie (Madagascar) autre que celle dont l’investisseur direct est résident »91.

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE (IPF)

L’investissement de portefeuille correspond à un ou des investissements réalisés sous forme


de titres : titres de participation - titres d’emprunt sous forme d’obligations et autres
titres d’emprunt, il peut être aussi des instruments du marché monétaire, ainsi que les produits
financiers dérivés.

L’investissement de portefeuille dans un titre peut représenter un pourcentage substantiel du


capital d’une entreprise, mais néanmoins limité (moins de 10 % de la valeur de la société),
contrairement à un investissement direct qui a pour objectif la prise de contrôle d’une
entreprise.

Les principaux éléments des IPF, dans les avoirs comme dans les engagements, sont les titres
de participation et les titres de créance, qui sont les uns et les autres négociés (ou négociables)
sur des marchés financiers organisés et sur d’autres marchés de capitaux.

Les titres de participation sont tous les instruments et documents reconnaissant à leurs porteurs
des droits sur la valeur résiduelle des actifs des entreprises constituées en sociétés, après
règlement de tous les créanciers, en cas de liquidation de la société.

Les titres de créance comprennent :


Les obligations, les autres titres d’endettement ;
Les instruments émis sur le marché monétaire ou les titres de créance négociables ;
les produits financiers dérivés ou instruments secondaires, tels que les options, qui
normalement n’atteignent pas le stade de la livraison effective et sont utilisés à des fins
multiples : couverture des risques, placement ou commerce.

91
Définitions reprises dans l’Enquête sur les IDE et Portefeuille, INSTAT et BCM

127
AUTRES INVESTISSEMENTS

Ce sont des opérations sur les actifs et les passifs financiers d’une économie qui ne sont pris en
compte dans la rubrique « Investissements directs » ni dans celle « Investissements de
portefeuille ».

Ce sont des autres investissements effectués par les secteurs autres quelles banques. Il s’agit 92:

i) des crédits commerciaux entre entreprises résidentes et non résidentes comprennent


les créances et engagements créés du fait du crédit accordé directement par les
fournisseurs et par les acheteurs pour les transactions portant sur des biens et
services;

ii) Les prêts et emprunts entre entreprises résidentes et non résidentes comprennent les
avoirs financiers créés par l’action d’un créancier (le prêteur qui prête directement
des ressources à un débiteur (l’emprunteur) ;

iii) Les placements auprès des établissements financiers non résidents ;

iv) Les autres avoirs et autres engagements couvrent tous les éléments autres prêts, les
crédits commerciaux et les placements. Par exemple les souscriptions au capital des
organisations internationales non monétaires figurent sous cette rubrique, tout
comme divers produits à recevoir et charges à payer.

III.2. ETAT DES LIEUX DES INVESTISSEMENTS DIRECTS


ETRANGERS A MADAGASCAR

III.2.1. E VOLUTION DES FLUX DES INVESTISSEMENTS DIRECTS

ETRANGERS

La disponibilité des flux de capitaux étrangers est perçue comme indispensable pour pallier au
manque de capacité d’épargne et d’investissement de la part de l’économie locale et pour
transférer un savoir-faire tant au niveau technologique que de gestion aux entreprises locales.
Ces effets doivent permettre le passage de l’économie malgache vers un sentier de croissance
accélérée.

92
Définitions dans l’Enquête sur les IDE et Portefeuille, INSTAT et BCM

128
Les investissements étrangers à Madagascar comprennent l’Investissement Direct Etranger
(IDE), les Investissements de Porte Feuille (IPF) et les autres investissements. Cependant, les
investissements directs étrangers représentent une part très importante dans les investissements
étrangers de Madagascar, avec un poids de 94% en 2006 et 97% en 2007.

Tableau 4 : Evolution de la composante des flux d’IDE de 2003 à 2007(en milliards Ariary)
2003 2004 2005 2006 2007
IDE 277 479,7 540,6 1877,9 3268,8
IPF 1,8 2 1,6 4,6 5,5
Autres investissements 58,2 50,9 76,9 118,4 81,3
337,0 532,6 619,1 2000,9 3355,6
Source : Enquête/IDE-IPF/INSTAT et BCM

En termes de flux

Le volume des investissements directs étrangers à destination de Madagascar s’est


considérablement accru depuis l’année 2007. Le montant des IDE parvenus à Madagascar est
passé de 35 Millions de DTS en 2004, à 487 Millions de DTS en 2007, pour atteindre 880
Millions de DTS en 2008, année de croisière du flux des IDE à Madagascar suite à la mise en
œuvre de deux grands projets miniers (pour l’exploitation d’ilménite à Taolagnaro et de nickel
à Ambatovy).Le montant de ces investissements est estimé à près de 4 milliards USD (54 pour
cent du PIB) pour la période de 2006-2010.

129
Graphique 16 : Evolution des flux des IDEs (en millions de DTS)

Source : BCM

Exprimés en Ariary, le niveau des flux d’IDE est évalué à 473,4 milliards d’Ariary en 2006 et à
2378 milliards d’Ariary en 2008, après cette année de croisière, le montant des IDE arrivés au
pays a baissé progressivement avec l’arrivée à terme de ces investissements. Par rapport au PIB
aux prix courants, les flux d’IDE sont évalués à 4% en 2006 et 14,8% en 2008 et 2009.

Tableau 5: Flux d’IDE par provenance (en milliards d’Ariary)


d’
Pays 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
France 52,7 19,4 19,1 112,6 153,4 293,3 425,0
Maurice 48,0 30,1 51,3 254,6 58,8 389,0 398,2
Canada 270,7 905,6 445,2 682,1 512,1 502,3 504,0
Etats-Unis 158,3 154,5 22,0 109,8 5,7 154,0 70,8
Royaume-Uni 20,8 20,7 962,4 449,1 16,5 75,7 25,0
Chine 6,2 2,9 -0,5 17,6 127,9 129,3 85,6
Japon 8,9 361,2 106,2 462,5 362,4 2,7 3,0
Corée du Sud 8,8 361,2 98,4 468,6 347,6 2,6 5,0
Italie 0,9 30,9 36,5 -3,3 40,3
Autres 55,9 12,5 209,7 -55,3 68,2 94,3 226,5
Total 630,3 1868,1 1914,7 2532,5 1689,1 1639,9 1783,4

Source : Enquête IDE/IPF, BCM/INSTAT, de 2006 à 2012

130
Le Canada reste le premier investisseur étranger avec une part plus de 40% des flux d’IDE en
2007. Ses investissements sont orientés essentiellement vers les activités extractives. Les Etats-
Unis ont occupé la deuxième place en 2006, mais un an après le Japon et la Corée du Sud ont
occupé la deuxième place après le Canada en termes de flux d’IDE. Ces deux pays possèdent
près de19% chacun du total des flux d’IDE en 2007, 2009 et 21% en 2010. Le Royaume Uni a
participé à 50% du flux d’IDE à Madagascar en 2008.

Ces apports extérieurs d’investissement ont une importance significative sur la croissance
économique de Madagascar. La branche d’activités extractives a bénéficié de la majorité de ces
IDE depuis l’année 2006. Elle a accaparé plus de 80% du total des flux IDE depuis 2008 suite
à la mise en œuvre des grands projets miniers (QMM et Dynatec). Les activités financières, les
activités de fabrication, le commerce et la télécommunication sont parmi les branches qui
attirent les investisseurs étrangers.

131
Tableau 6 : Flux d’IDE par branche d’activité (en milliards d’Ariary)

Branche 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012


Activité extractive 32,2 442,1 886,2 1 637,5 2 069,8 1 360,0 1 000,6 750,5
Activités financières 22 76,7 37,7 38,1 59,7 57,4 245,4 532,5
Activités de fabrication -11,8 39,6 15,6 1 99,6 41,5 137 93,6
Télécommunication -2,3 18,8 28,9 147,8 85,8 16,5 72 222,9
Distribution de produits 18,2 108,9 16,3 65,4 58,2 7,8 14,3
pétroliers
Pêche, pisciculture, 40,5 16,2 -26,1 6,5 18,8 34,7 7,3 41,7
aquaculture
Construction et BTP 24,7 7,7 236,7 17,6 31,9 53,6 58,9 0,5
Commerce et 5,7 0,9 42,4 30,9 18,4 34 48,7
réparation de véhicules
Immobilier, location et 1,6 4 0,6 5,3 7,6 10,5 70,8 31,6
services aux entreprises
Transport et auxiliaire 13,7 1,1 -2,8 2,2 10,9 2,9 3,7 30
de transport
Production et 12,9 0,3 4 -2,5 0,3 0,2 3,8 1,1
distribution
d'électricité, d'eau et de
gaz
Agriculture, chasse, -4,8 1,5 14,2 -0,8 -3,3 10,1
élevage et sylviculture
Autres branches 37 0,2 0,2 -0,1 0
Hôtel et restaurant 1,1 -0,3 171,1 1,1 37,5 36,1 1,8 6
Total 171,6 630,3 1456,9 1914,8 2532,5 1689,1 1639,9 1783,4
Source : Enquête IDE/IPF, BCM/INSTAT, de 2005 à 2012

En 2007, 95% des flux d’IDE ont été alloués surtout dans les activités extractives des
minerais. Les principaux investisseurs dans cette branche sont Canada avec une part de 48,9%
d’IDE, 19,3% pour la Corée du Sud et 19,3% pour le Japon et 8% la part pour les Etats-Unis.

Depuis l’année 2008 où la crise financière frappait l’économie mondiale, le flux d’IDEs à
destination de Madagascar ralentissait. Cette situation conjuguée avec l’effet de la crise
sociopolitique survenue au pays en 2009 et l’entrée en phase d’exploitation du projet minier

132
QMM a entrainé la baisse de 33% du flux d’IDE en 2010.Le flux d’IDE reçu par la branche«
Activités extractives » reste le plus important plus de80% de l’ensemble du flux de l’année,
estimé à 1 360 milliards d’Ariary.

En 2012, cette branche « Activités extractives » a enregistré un recul de 24,5% par rapport à
l’année précédente. Cette situation est liée à l’achèvement des grands investissements dans le
secteur minier.

III.2.2. E VOLUTION DES STOCKS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS

ETRANGERS

En termes de stocks

Du coté de la composante des IDE, trois types de capitaux d’IDE existent 1) le capital social, 2)
le bénéfice réinvesti, 3) les autres transactions. Les capitaux d’IDE sont constitués par des
transactions entre l’investisseur direct qui détient plus de 10% du capital et l’entreprise
d’investissement direct.

Suite aux investissements miniers de QMM et de SHERRIT depuis 2006, les stocks d’IDE ont
commencé à augmenter énormément surtout au niveau du capital social avec un taux
d’accroissement de 205%. Cependant, la part du stock de capital dans les stocks des IDE a
commencé à régresser en 2006 et aussi en 2007. Il ne représente que 25% du stock d’IDE en
2007 contre 50% en 2000. De même pour la part des « bénéfices réinvestis », il y a eu une
tendance à la baisse, passé de 21% en 2000 à 5% en 2007.

133
Graphique 17 : Evolution des composantes des IDE (en milliards d’AR)

Source : Enquête IDE/IPF, BCM/INSTAT, de 2000 à 2012

La progression des stocks d’IDE a été surtout le résultat de l’augmentation du stock des «
autres transactions » qui représentait 70% du stock total en 2007 contre 25% seulement en 2005
et 21% en 2000. Son taux d’accroissement a été de 549% en 2006 et 127% en 2007. Les «
emprunts à plus d’un an » et les « apports en compte courant » sont les principales composantes
du stock des « autres transactions » sur la période considérée, qui ont respectivement contribué
environ à 51% et 46% des « autres transactions » en 2007.

Par rapport au PIB, les investissements n’ont cessé de s’accroître au cours des sept dernières
années. En effet, si en 2005 le stock des investissements étrangers n’a représenté que 5,4% du
PIB, en 2006 cette part s’est située autour de 16% du PIB et, estimée à 24% du PIB pour 2007.

En terme nominal, le taux d’accroissement le plus élevé a été observé en 2006. En effet, les
stocks des IDE en 2006 ont connu une hausse de 175% par rapport à 2005, ceci s’élève à Ar
1487,5 Milliards d’Ariary contre Ar 540,6 Milliards d’Ariary pour l’année 2005. En 2007, les
stocks des IDE ont augmenté de 113% par rapport à la situation de 2006 et ils ont atteint 3168,5
Milliards d’Ariary en 2007.

134
Tableau 7 : Evolution du stock des IDE de 2005 à 2012 (en milliards Ariary)
Branche 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Activité extractive 47,1 902,8 2 089,0 3 729,9 5 799,8 7 159,8 8 150,2 8 900,7
Activités financières 95,8 132,2 147,9 213,5 273,2 330,6 585,6 1 118,10
Activités de fabrication 111,3 120 143,7 176,9 276,5 318 455 548,6
Télécommunication 57,8 72,7 102,4 282,5 368,3 384,8 457,2 680,1
Distribution de produits 41 69,4 105,5 116,8 182,2 240,4 248,2 262,5
pétroliers
Pêche, pisciculture, 51 51,1 17 22,5 41,3 76 83,3 125
aquaculture
Construction et BTP 40,2 42,9 289,5 301,6 333,6 387,2 446,1 446,6
Commerce et réparation de 35,6 36,8 62,1 107,2 138,2 156,6 190,6 239,3
véhicules
Immobilier, location et 29,4 29,9 13,5 29,4 37 47,5 118,3 149,9
services aux entreprises
Transport et auxiliaire de 9,4 13,5 8,4 11,2 22,1 25 28,7 58,7
transport
Production et distribution 10,8 1,1 0,5 1,1 1,4 1,6 5,4 6,5
d'électricité, d'eau et de gaz
Agriculture, chasse, élevage 5,4 7,8 16,9 18,3 32,5 31,7 28,4 38,5
et sylviculture
Autres branches 4,9 7 0,2 0,1 0,1 0,1
Hôtel et restaurant 0,9 0,7 172,1 173,1 210,6 246,7 248,5 254,5
Total 540,6 1 487,9 3168,5 5184 7716,9 9406 11045,6 12829,1

Source : Enquête IDE/IPF 2013, BCM/INSTAT

Le stock des IDE a été surtout concentré dans la branche d’activités extractives depuis 2006
jusqu’en 2010 si en 2005 les activités de fabrication a accaparé le plus du stock des IDE. Après
l’achèvement des grands projets miniers en 2009, la part du stock des IDE de la branche
d’activités extractives a régressé par contre les branches d’activités financières, de fabrication
et de télécommunication commencent à augmenter ses parts dans le stock des IDE en 2009.

La construction et BTP a également connu un accroissement de son stock des IDE en 2007
mais sa part reste faible et commence à diminuer à partir de 2008.

135
Graphique 18 : Parts des branches d’activités dans le stock des IDE

Source : Enquête IDE/IPF 2013, BCM/INSTAT

III.3. IMPACTS MACROECONOMIQUES A COURT TERME DES IDE

III.3.1. TAUX DE CHANGE REEL (TCR) ET SYNDROME HOLLANDAIS


HOLLANDA

Dans un régime de change flottant, l’afflux des devises sur le marché interbancaire de
devises ou MID peut entraîner une appréciation du taux de change nominal si l’offre de devises
augmente plus vite que la demande. Cette hausse peut engendrer une appréciation de la
monnaie nationale si le taux de change réel augmente.

Le taux de change réel est un des indicateurs communément utilisé pour mesurer
mesu
l’évolution des prix des biens non échangeables comme le salaire par rapport à ceux des biens
échangeables (PNT/PT) par exemple la vanille. Une
ne hausse du taux de change réel, soit une
appréciation de la monnaie nationale,
nationale, reflète une incitation à produire davantage des biens non
échangeables vis-à-vis
vis des biens échangeables, ce qui peut conduire à une baisse des
exportations. En d’autres termes, l’appréciation de la monnaie nationale conduit à une hausse
du prix du travaill ou du salaire, ainsi le coût
co t de production devient plus cher et rend le prix des
biens à exporter ou échangeables plus élevé et non compétitifs sur le marché international.

136
a. Définitions

Taux de change réel

Le taux de change réel est le taux de change nominal corrigé par la différence entre l’inflation
de Madagascar et celle des pays partenaires. En termes de prix relatifs, ce taux de change réel
est égal au prix des biens non échangeables sur le prix des biens échangeables multiplié par le
taux de change nominal. Le taux de change réel (TCR) exprime le véritable prix d'une unité de
monnaie nationale vis-à-vis d'une autre monnaie.

Le secteur des exportations en plein essor et le secteur des exportations traditionnelles


constituent les secteurs des biens échangeables, et le secteur des biens non échangeables
approvisionne les résidents intérieurs (travail, commerce de détail, services, les BTP).

Le taux de change réel interne (TCRI) est utilisé pour l’interprétation.

Soient TCR I: taux de change réel interne


E : taux de change nominal (au certain)
P : prix des biens non échangeables (en prix intérieurs)
P* : prix des biens échangeables (en prix étrangers)

TCRI = E x P/P*

Pour le calcul, on mesure facilement le taux de change réel externe que le taux de change réel
interne
Soient TCRE: taux de change réel externe
Ei : indice de taux de change nominal d’une monnaie étrangère (au certain)
Pd : prix intérieurs (domestique)
Pf : prix étrangers
TCRE = Ei x Pd/Pf

Le Taux de Change Effectif Réel

Le TCER est un indicateur composite tenant compte de l’indice moyen pondéré des prix des
pays partenaires et ceux de Madagascar permettent d’apprécier réellement l’évolution de la
valeur réelle de la monnaie nationale.

137
Un accroissement de cet indice signifie que la monnaie nationale est en train de perdre de la
compétitivité ; c’est-à-dire la compétitivité prix du pays et inversement. Ainsi, pour que le TCR
s’apprécie, il faut que: le taux de change nominal E s’apprécie, ou le prix des biens non
échangés P s’accroisse, ou le prix des biens échangés P*diminue.

Pd°
TCER x TCEN°
Pf°

où :

- Pd°est l’indice des prix intérieur au mois i ;


- Pf° est l’indice de prix pondéré synthétisant l’ensemble des indices généraux des prix au mois
i de nos principaux partenaires commerciaux ;
- TCENi est l’indice du Taux de Change Effectif Nominal. C’est le taux de change nominal de
l’Ariary (DEVISE / ARIARY) vis-à-vis d’une devise synthétique (dénommée ici DEVISE),
tenant lieu de devise commune de nos principaux partenaires.

Maladie hollandaise

Le syndrome hollandais se réfère aux conséquences néfastes d’une forte augmentation des
revenus du pays qui peut se produire suite à un fort afflux de devises étrangères (forte
augmentation des prix des MP, des IDE, de l’aide extérieure). La conséquence est la hausse
des prix des biens d’exportations qui sont des biens échangeables, et aussi ceux du secteur des
biens non échangeables où s’approvisionne les résidents intérieurs (entre autres le travail, le
commerce de détail, les services, les BTP).

Le risque potentiel de la maladie hollandaise résultant de l’afflux des devises étrangères et des
IDE à travers la composante des dépenses domestiques de ces flux de devises entraîne une
pression sur le niveau des prix, et en conséquence sur le taux de change effectif réel si la
capacité d’absorption pour répondre la demande n’est pas disponible.

Le changement de structure du prix relatif (prix des biens échangeables sur les biens non
échangeables) peut rendre le secteur des biens échangeables moins compétitif et avoir une
pression sur les prix des biens non échangeables. Le secteur d’exportation risque de tomber en
difficulté car les entreprises dans ce secteur s’opèrent avec des marges qui seront réduits si
leurs prix ne sont plus compétitifs (Exemples : le textile, les crevettes).

138
La « Maladie hollandaise" est un mal pour l’économie dans laquelle l'appréciation de la
monnaie rend les marchandises échangeables moins compétitives et, amène une augmentation
des importations des biens non échangeables. Le résultat est un transfert des ressources loin de
la production des biens échangeables mais vers celle des biens non échangeables.

L’augmentation des aides extérieures et de l'investissement direct étranger accroît la demande


en biens importés et en biens produits localement (exemple les salaires des employés, les
services). A moins qu'il y ait un excès considérable de l’offre dans l'économie par rapport à la
demande, les prix de ces biens non échangeables ont tendance à s’accroitre en dépit des baisses
des prix des biens échangeables. Cela conduit à un changement de la production en faveur des
biens non échangeables à la place de celle des biens exportables, comme le prix de ces biens
diminuent avec l’appréciation de la monnaie. De ce fait, le secteur des biens échangeables se
contracte par rapport au secteur des biens non échangeables.

La principale hypothèse du syndrome hollandais est un accroissement des prix dans le secteur
des biens non échang0eables qui ne peut pas importer pour faire face à l’accroissement de la
demande induite par les ressources extérieures excessives. Cela entraîne une appréciation du
taux de change réel et réduit la compétitivité des exportations.

Si le taux de change réel est atteint du syndrome hollandais, que peuvent faire les responsables
politiques?

III.3.2. IMPLICATIONS MACRO ECONOMIQUES DES FLUX D’IDE

L’accroissement substantiel des flux des IDE peut avoir des effets de déstabilisation
macroéconomique qui dépendent de la taille et de la composition des flux et la capacité de
l’économie à résorber ces flux de devises.

139
Graphique 19 : Evolution des IDE, TCER et TCEN

600 140

500 120

100
400
80
300
60
200
40

100 20

0 0
1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007
INVESTISSEMENTS DIRECTS TCER TCEN

Source : BCM

Tels sont les effets, l’appréciation du taux de change réel et le résultat de la maladie
hollandaise supposent des grands défis pour la compétitivité et la gestion macroéconomique.

La question clé est de savoir si les flux sont temporaires ou permanents afin de déterminer la
politique adéquate pour répondre aux flux des devises.

Flux temporaire

Si les afflux de devises sont supposés être temporaires ou réversibles, dans ce cas on peut
mettre en œuvre une politique d’intervention. Il faut juger si l'avantage de dépenser ces
ressources emporte sur la perte de compétitivité résultant de l’appréciation réelle du taux
de change. Si la perte de la compétitivité domine, c’est préférable d’utiliser
progressivement l'afflux de l'aide pour sauver ou minimiser l'impact sur la compétitivité.
Précisément, ce n’est pas recommandé de dépenser les ressources supplémentaires en
essayant de résister à l’appréciation réelle à travers les mesures de la politique monétaire.
C'est parce que les dépenses élevées exercent une pression sur l’inflation aussi bien sur le
déficit du compte courant. Plutôt, l’utilisation plus efficace d'aide est de lier attentivement
ensemble les dépenses et l’appréciation du taux du change effectif « approche dépenser
et absorber ».

140
Si la banque centrale accepte de vendre les devises issues des afflux de l'aide, le taux de
change nominal s’appréciera et contribuera à l'élargissement du déficit du compte
courant. Par ailleurs, la banque centrale augmente les ressources disponibles à l'économie,
en absorbant les ressources de l'aide supplémentaires, et concourt à l’augmentation des
prix ou l’inflation.

Si, au contraire, la banque centrale refuse de vendre le change, les avantages de la


croissance de l'aide seront niés pour restaurer la stabilité macroéconomique qui exigera
finalement un resserrement de politique monétaire dans le but de contenir l’inflation et
réduire le déficit du compte courant. Les afflux de l'aide n'augmentent pas l'enveloppe de
la ressource disponible à l'économie sans un élargissement du déficit du compte courant.
En résumé, une appréciation du taux du change effectif réel est nécessaire seulement pour
provoquer un élargissement du déficit du compte courant.

Dans le cas d'une augmentation temporaire des IDE, le souci doit porter sur la
compensation de l'appréciation du taux du change réel pour protéger le secteur de
l'exportation dans le court terme étant donné que cette situation est viable à long terme.
Les autorités peuvent choisir d'intervenir sur le marché interbancaire de devises en
achetant des devises pour réduire la pression sur le taux nominal afin d’éponger tout
excès de liquidité injectée par des opérations d’open market et d’appel d’offre négatif.

Cependant, il y a un coût, associé à cette politique, qui peut être supporté par le budget
(financement de la politique de stérilisation de taux de change), aux dépens d'autres
dépenses en supposant que le niveau de la dépense globale et les objectifs
macroéconomiques sont maintenus. Un tel coût peut être raisonnable, mais peut entraîner
des implications sur le secteur d'exportation dans le cas où il n’y a aucune intervention.

Flux permanent

Généralement les afflux les IDE sont principalement d'une nature permanente et il peut y
avoir en effet un changement structurel de l'économie. En plus des deux grands projets de
l'exploitation minière, d’autres projets d'exploitation minière sont en perspectives comme
les exploitations pétrolières tant on shore qu'off shore. Il y a aussi de grands
investissements potentiels qui devraient se faire dans d'autres secteurs de l'économie dont
celui du tourisme. Néanmoins, les autorités doivent tenir compte d’un éventuel
raffermissement des aides de manière à bien les gérer s’ils surviennent.

141
Si les flux d’IDE ou l’assistance des donneurs sont soutenus à moyen terme, alors la
structure de l’économie doit suivre le changement. Le taux de change en conséquence doit
suivre le mouvement du nouvel équilibre du marché de change avec une intervention des
autorités monétaires pour lisser la volatilité. L'impact d'une appréciation du taux de
change nominal peut être compensé à travers des mesures visant à accroître la
productivité et laisse le taux du change effectif inchangé et de cette façon, la
compétitivité est maintenue.

L’augmentation de la productivité peut se faire à travers les dépenses du gouvernement


dans les secteurs santé, éducation, infrastructures (routes, fourniture d’électricité), et/ou
dans la formation de la main-d'œuvre. Mais les résultats de ces réformes pour améliorer
la productivité exigent beaucoup de temps pour percevoir un effet palpable. Cela
suppose que les flux d’IDE ou d’aide doivent être faits graduellement pour éviter une
forte appréciation du taux de change et que les réformes prennent des effets. Cela entraîne
un compromis entre la croissance accélérée pour atteindre les ODDs et la protection du
secteur d’exportation contre l’appréciation de la monnaie nationale.

Le mécanisme d’absorption des flux d’IDE mérite une attention particulière. Concrètement, ces
flux peuvent servir à financer des achats de biens et services en provenance de l’extérieur ou
sur le marché domestique. Dans le premier cas, les flux ne sont pas convertis en monnaie locale
alors que, dans le deuxième ils sont convertis sur le marché des devises locales par les banques
commerciales dans lesquelles les investisseurs ont déposé leur argent.

Il est important de faire ressortir que l’impact sur le taux de change nominal est déterminé à la
fois par le comportement de l’entreprise multinationale et de la banque commerciale qui reçoit
les dépôts de devises, et non pas par ceux de la Banque centrale et de l’Etat comme c’est le cas
d’une aide officielle.

Par exemple, l’effet sur le taux de change nominal est influencé par le montant d’importations
que l’investisseur désire financer par les flux des IDE ; plus celui-ci est grand, moins l’impact
sur le taux de change est prononcé. De l’autre côte, l’impact associé au flux d’IDE sur le
marché local des changes est déterminé par le comportement des entreprises multinationales
qui se trouvent être à l’origine des flux des IDE et des banques commerciales.

142
Si le secteur privé dépense tout ou une partie en biens non échangeables :

cela entraîne (en régime de change flottant) une appréciation du TCN car l’offre de devises
sur le marché des changes augmente mais l’appréciation de TCR ne se produit qu’au travers
une appréciation du TCN.

Si les banques commerciales créent des crédits c'est-à-dire les dépôts bancaires augmentent de
manière significative,
cela donne la possibilité aux banques commerciales de créer des crédits entraînant une
hausse de la masse monétaire et éventuellement de l’inflation domestique ; ce qui génère une
appréciation du taux de change réel qui pèse sur la compétitivité des exportations : «effet
dépense». Les ressources sont réorientées vers la production des biens intérieurs non échangés
pour satisfaire l’augmentation de la demande intérieure et cela entraîne la diminution de la
production du secteur des exportations traditionnelles : « effet mouvement des ressources ».

III.3.3. EXPORTATIONS ET CROISSANCE

L’impact des IDEs sur la structure d’exportation des pays d’accueil dépend des stratégies des
investisseurs étrangers. Les stratégies peuvent se présenter comme suit : faire du pays d’accueil
une plateforme de réexportation vers les pays d’origine ou vers des marchés tiers; concurrencer
les entreprises locales, soit les rendre plus compétitives, soit les faire disparaître, avoir pour but
la conquête de nouveaux marchés dans la région, modifier la spécialisation à l’exportation du
pays d’accueil. Suivant ces différents cas, l’impact des IDE agit différemment dans les pays
d’accueil.

Pour le « modèle asiatique » leur succès est expliqué par les IDE basés sur la spécialisation à
l’exportation en mettant l’accent sur l’importance des effets d’entraînement des industries
d’exportation sur le reste de l’économie et sur les avantages comparatifs.

La nature de la spécialisation organisée par les firmes étrangères peut être déterminante selon
les choix effectués par les gouvernements. Mais cette spécialisation est toutefois limitée si
beaucoup de pays se spécialisent sur les mêmes produits, le risque d’effet de composition n’est
pas exclu. C’est le cas de la confection dans les pays en développement face aux
démantèlements de l’accord multifibres constituant une source d’instabilité car la production de
ce secteur est sensible aux coûts, ainsi les investissements sont volatiles.

143
Si on raisonne par rapport à la compétitivité des exportations, les variations du taux de change
réel suite à l’afflux des IDE influent sur l'activité économique par l'effet qu'elles ont sur la
compétitivité internationale de la production. Ainsi, les fluctuations du taux de change ont un
impact sur les exportations et sur les importations, lequel s’étend par la suite à tous les secteurs
de l'économie par la modification des prix relatifs entre les produits exportés et les produits
destinés au marché intérieur. Une appréciation de la monnaie nationale engendre plusieurs
effets économiques, dont les principaux sont les suivants :

- une incidence négative sur les exportations et positive sur les importations. L'effet négatif
sur les exportations est toutefois moins prononcé pour des économies ouvertes puisque les
exportations ont un contenu d'intrants importés en provenance des marchés internationaux
relativement élevé.

- une incidence compensatoire sur la richesse pourrait exister dans la mesure où Madagascar
peut influencer ses prix à l'exportation tout en étant incapable d'agir sur les prix de ses
importations. Ainsi, à court terme, une appréciation peut améliorer les termes d'échange de
Madagascar et contribue à leur croissance. Toutefois, à plus long terme, l'effet négatif sur la
production intérieure sera plus grand que l'effet revenu découlant de l'amélioration des termes
d'échange. Une appréciation de la devise se traduit, au cours d'une période plus ou moins
longue, par une diminution de la croissance du PIB et par un ralentissement de la croissance
des exportations.

Avec la recrudescence de l’afflux des IDE dans les pays asiatiques, beaucoup d’économistes
tendent à reconnaître un effet global positif des IDE sur la croissance des pays en
développement si on ne cite que Chine, Taiwan, Hong Kong. Cependant il y a des nuances car
il y a des pays qui connaissent un taux de croissance élevé avec une faible présence des IDE par
exemple l’Inde. Ram et Zhang (2002) affirment également que, avec des données transversales
sur un grand nombre de pays, l’impact des IDE sur la croissance est en général
significativement positif.

Généralement, les capitaux vont vers les pays où les rendements des investissements sont
importants, la main d’œuvre est mieux formée, et les infrastructures les plus développées
(Lucas). De Gregorio et Lee (1998) ont démontré également que le stock de capital humain est
essentiel pour déterminer l’amplitude des effets des IDE sur la croissance. Les pays où le
niveau de capital humain est très faible les effets des IDE sont négatifs.

144
III.3.4. INFLATION

Dans un régime de change flottant, l’afflux de devises en provenance de l’extérieur suite aux
flux des IDE, ont un impact sur l’évolution de la monnaie. L’amélioration de l’état des
paiements extérieurs du pays a entraîné une augmentation de l’offre de devises sur le marché
des changes. En effet, outre la montée du stock d’IDE qui a conforté la position extérieure, son
abondance sur le marché des changes a entraîné l’appréciation de la monnaie locale. Tablant
sur la poursuite de cette appréciation de l’Ariary, le secteur privé a préféré céder ses avoirs en
devises pour s’autofinancer plutôt que de recourir aux crédits bancaires. Ce tassement des
crédits bancaires a, à son tour, limité la croissance de la masse monétaire. Par contre, reflétant
l’accumulation de liquidités bancaires générée par les contreparties de devises cédées sur le
MID, la base monétaire constituée par le volume total de la monnaie en circulation et les
réserves obligatoire continue globalement à s’accélérer.

L’inflation peut être pourtant évitée par l’application des mesures de politique monétaire. Ainsi,
les interventions de la Banque Centrale de Madagascar en vue d’éponger la liquidité bancaire
générée par l’afflux des devises ont été concrétisées par des lancements réguliers d’Appels
d’Offres Négatifs (AON) jusqu’au 17 mai 2007, relayés par des opérations d’Open Market à
partir du 18 mai. Les AON se situent à une moyenne journalière de 38 milliards d’Ariary,
tandis que les opérations d’open-market ont atteint une moyenne de 104 milliards d’Ariary. Ces
interventions n’ont toutefois pas été suffisantes car par rapport aux réserves obligatoires, les
excédents moyens ont culminé à 27 % au mois de juin contre 2 % en début d’année

Les ponctions opérées par la BCM, à savoir les d’Appels d’Offres Négatifs AON ainsi que les
ventes de titres depuis l’ouverture de l’open market, ont permis de réduire les liquidités
bancaires mais ne les ont pas intégralement épongées. Par ailleurs, la limitation des émissions
de BTA par le Trésor conjuguée au tassement des crédits à l’économie a intensifié cette
accumulation de liquidités.

L’évolution contradictoire de la masse monétaire et de la base monétaire durant l’année 2007


s’est soldée par une baisse du multiplicateur monétaire, mesuré par le rapport entre la masse
monétaire et la base monétaire. Ce rapport est passé de 2,32, 2,58 et de 2,35 respectivement en
2005, 2006 et 2007. Ce phénomène a contenu la hausse généralisée des prix.

145
Masse monétaire (M2) : Base monétaire :

C’est la somme (M1) des billets de banque C’est le volume total de la monnaie en
(ou monnaie fiduciaire) et des dépôts à circulation (billets de banques) et des
vue, plus la quasi monnaie (M2-M1) dépôts non rémunérés (réserves
(constituée par les placements à vue ou obligatoires)
épargnes déposés auprès des Banques
commerciales) Multiplicateur monétaire (k) :
k=Variation Masse Monétaire/Variation
Base monétaire

III.3.5. GESTION MACROECONOMIQUE DES IDE

Comme il y a d'importantes différences entre les aides budgétaires, les aides projets et les
IDE par rapport au responsable du contrôle de ces afflux, la politique de gestion de ces
afflux menée par les autorités doit varier en conséquence.

Dans le cas des aides budgétaires, les devises provenant des aides doivent être déposées à
la Banque Centrale tandis que l'équivalent en monnaie courante est placé dans le dépôt du
gouvernement tenu à la Banque Centrale. Le gouvernement peut dès lors choisir le
moment où il doit utiliser ces dépôts qui entrainent une injection de liquidité dans
l'économie. Si les autorités déterminent que la capacité d'absorption pour une telle
dépense n'est pas en place, ils pourront choisir de différer la dépense.

Dans le cas des IDE, le secteur privé est le destinataire des afflux. La dépense domestique
composante des IDE est domiciliée initialement dans les banques commerciales comme
un dépôt de devise et alors comme un dépôt de la monnaie locale après avoir vendu la
devise et avoir acheté de la monnaie locale sur le marché interbancaire. Ces dépôts sont
en baisse normalement dans le court terme puisque les agents du secteur privé doivent
dépenser les IDE échangés pour les besoins de dépenses domestiques.

Si les autorités monétaires doivent permettre à la masse monétaire de gonfler suivant


l’augmentation de la demande de liquidité provenant de la hausse de la dépense
domestique issue des IDE, la monnaie de réserve accroîtra clairement par une fraction
c’est à dire l'effet multiplicateur. La banque centrale a besoin par conséquent de stériliser

146
une portion des dépenses domestiques en achetant les devises sur le marché
interbancaire de devises et compenser l'impact de la liquidité à travers les opérations
d’open market. Ou bien, les autorités peuvent présenter un surplus budgétaire, de cette
façon la pression de l'appréciation sur le taux de change est réduite en accumulant la
monnaie locale déposée à la Banque Centrale. Cependant, une telle mesure n’est pas
acceptable du point de vue de la politique économique car il exige une réduction des
dépenses et vient vraisemblablement aux dépens du progrès vers l’atteinte des ODDs.

L’impact macroéconomique des flux des devises dépend fondamentalement des politiques
mises en œuvre en réponse à l’afflux des IDE. C’est l’interaction entre la politique budgétaire
et les politiques monétaire et de change qui est importante. Face à un afflux des ressources
extérieures, il y a plusieurs options pour gérer ces ressources en veillant au maintien des
équilibres macroéconomiques.

Trois options pour gérer l’afflux d’investissements étrangers :


- geler les devises pour accroître ses réserves de change, dans ce cas il n’y a pas d’impact sur
la demande globale et sur la pression sur le prix et le taux de change réel, il n’y a aucun impact
sur l’économie ;

- utiliser les ressources perçues pour importer des biens et services en provenance de
l’extérieur, à payer les importations ; les ressources sont entièrement dépensées et absorbées,
cela entraîne un impact macro a priori à CT notamment

- convertir en monnaie locale les devises

pour servir à financer les achats des biens et services sur le marché local. Cela entraîne,
en régime de change flottant, une appréciation du taux de change nominal car il a une
pression d’offre des devises sur le marché des changes

pour créer des crédits à l’économie entraîne un gonflement de la masse monétaire,


corrélativement une inflation, d’où une appréciation du taux de change réel qui pèse sur
la compétitivité des exportations : il y a un effet dépenses.

Bien que les causes de l’appréciation du taux de change réel soient multiples, les autorités
monétaires peuvent intervenir et se trouvent confrontées à un certain nombre de choix.

147
Le premier choix consiste à laisser les capitaux étrangers entrer librement sur le marché des
changes ou au contraire les absorber à travers une augmentation des réserves auprès de la
Banque Centrale. Le premier comportement résulte en une appréciation du taux de change
nominal, alors que le second conduit à une hausse des réserves qui peut conduire à une
augmentation de l’inflation domestique via une expansion monétaire.

En général, les autorités monétaires optent pour une combinaison de ces deux options.
L’augmentation de réserves neutralise la pression de l’offre sur le taux de change, mais les
autorités monétaires peuvent intervenir également sur le marché des changes en neutralisant
l’éventuelle hausse des réserves internationales en vendant des actifs domestiques, par une
politique de stérilisation. Les coûts et les bénéfices associés à chacun de ces choix sont résumés
dans le tableau ci-dessous.

Coûts et bénéfices liés aux options de politiques monétaires face à l’afflux de capitaux

Bénéfices Coûts
1. Variation du taux de • Elimine les • Réduit la compétitivité des
change nominal pressions exportations à court terme
inflationnistes à court • Augmente la vulnérabilité s’il y
terme a un renversement de flux de
capitaux
2. Augmentation des • Neutralise l’effet • Génère un excès de création
réserves sur le taux de change monétaire qui peut doubler la
nominal à court fragilité du système financier et
terme mener à des pressions inflationnistes
3. Politique de stérilisation • Neutralise les • Augmente le coût fiscal en
effets inflationnistes à présence d’une substitution d’actifs
court terme rémunérateurs à peu rémunérateurs
dans le bilan de la Banque Centrale
• S’il y a une hausse du ratio des
réserves, cela peut freiner
l’expansion de crédits au secteur
privé, notamment à travers la hausse
des taux d’intérêt

Source : Etudes de la Banque Mondiale, Country economic memorandum, 2008.

148
En d’autres termes, la Banque Centrale peut chercher, tout au moins à court terme, à limiter
l’appréciation de la monnaie en accumulant des réserves de change. Cette démarche peut
consister en une politique d’intervention et de stérilisation : l’achat de devises sur le marché
des changes local et le recours à des opérations d’open-market pour éponger l’excédent de
liquidité sur le marché monétaire, ou en un resserrement de la politique budgétaire : la
restriction du crédit intérieur net à l’État, en limitant les prêts ou les tirages sur les dépôts de
l’État.

Ces mesures modèrent les pressions sur le taux de change nominal et le taux d’inflation
intérieur, mais risquent d’entraîner une hausse des taux d’intérêt intérieurs et donc une
augmentation du coût du service de la dette publique et l’éviction des emprunteurs privés.

L’intervention sur les opérations « d’open-market » effectuée par la Banque Centrale a


commencé à partir de mai 2007. Le montant de ces opérations s’élevait à environ 182 millions
de dollar jusqu’à la fin de 2007, opérations effectuées surtout en mai et juin (presque la moitié
du montant total). La Banque Centrale ait intervenu moins qu’en 2003 et 2004 où les opérations
d’open market avaient atteint respectivement 356 et 482 millions de dollar. Les autorités
monétaires ont également adopté d’autres mesures visant à réduire la demande de monnaie
locale (i) en allongeant la période que les exportateurs (non EPZ) ont pour rapatrier leurs
recettes en devises de 90 à 180 jours (mai 2007) et (ii) en augmentant le plafond sur la position
que les institutions de crédits peuvent

Par ailleurs, l’impact du syndrome hollandais peut être amorti si les transferts de capitaux
permettant de lever les obstacles à l’amélioration de la productivité et de la capacité de
production dans le secteur non marchand de l’économie. Une augmentation de l’offre de
produits non marchands diminue les pressions en faveur d’une hausse de leur prix relatif. En
principe, le développement de l’offre de biens dits non marchands requiert des investissements
dans les routes, les ports, les télécommunications, la distribution de l’énergie et la formation de
travailleurs qualifiés.

149
III.4. CONCLUSION SUR L’ETAT DES LIEUX DES
INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS A MADAGASCAR

Le flux des investissements directs étrangers à destination de Madagascar s’est


considérablement accru depuis l’année 2007 suite à la mise en œuvre de deux grands projets
miniers (pour l’exploitation d’ilménite à Taolagnaro et de nickel à Ambatovy). Ce flux a
entrainé des impacts macroéconomiques non négligeables à court terme à savoir
l’appréciation du taux de change réel et la maladie hollandaise qui présupposent des grands
défis pour la compétitivité et la gestion macroéconomique.

Pour gérer l’afflux d’investissements étrangers et limiter les effets du syndrome hollandais, les
options proposées sont :

- le déplacement des dépenses des biens non échangeables vers les biens échangeables
(importations) ;

- la stérilisation temporaire des devises;

- l’accroissement des importations issues des dépenses ;

- la dépense orientée vers l’amélioration de la productivité (dépense d’investissement).

CHAPITRE IV : CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Pour conclure la deuxième partie, les contextes, les politiques et stratégies de développement
mises en œuvre durant la période d’étude nous ont permis de mieux situer notre analyse de la
croissance économique à long terme de Madagascar. Nous concluons que les résultats
macroéconomiques sont liés aux faits des contextes économiques existants à Madagascar, que
les politiques et stratégies de développement mises en œuvre influent sur la croissance
économique à long terme de Madagascar et que la relation entre investissement et croissance
est évidente. Seulement, l’efficacité des investissements est différenciée suivant les périodes et
régimes en place.

Notons toutefois que la croissance économique n’a pas été soutenue car elle dépend
énormément de la stabilité économique (interne et externe) et politique. Les crises répétitives à
Madagascar ont des impacts négatifs sur le revenu réel par habitant des Malagasy qui a connu
une baisse importante durant la période d’étude.

150
Les crises politiques répétitives survenues au pays presque toutes les décennies ont affaiblies la
performance économique de Madagascar qui reste modérée, faible et très volatile (2% en
moyenne entre la période 1960 à 2016). La croissance économique la plus élevée est constatée
durant la période de 2003 à 2009 où la croissance économique moyenne a été de 4,9%.

D’après l’analyse de la comptabilité de croissance, la croissance à long terme de Madagascar


est tirée principalement par le travail et la productivité totale des facteurs PTF ou le progrès
technique amené par les investissements directs étrangers durant la période de 2003 à 2009.

Cette conclusion nous amène à étudier en profondeur les éléments qui influent sur la
productivité totale des facteurs. Selon la nouvelle théorie de la croissance endogène, le progrès
technique est déterminé d’une façon endogène par d’autres facteurs économiques que nous
allons analyser à travers la modélisation de la croissance économique de Madagascar dans la
partie III de ce document. Pour cela, nous allons appliquer deux méthodologies : le modèle
d’équilibre général stochastique dynamique (DSGE) et le modèle économétrique. L’objectif est
de voir l’importance des IDE sur la croissance économique à long terme de Madagascar.

151
PARTIE III : MODELISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE
MADAGASCAR

PARTIE III

MODELISATION DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE DE MADAGASCAR

152
La partie sur la modélisation de la croissance économique sert à vérifier de façon quantitative
les théories sur la croissance économique avancées dans la première partie. Le Modèle
d’Equilibre Général Stochastique Dynamique ou DSGE que nous allons développer en
premier lieu est basé sur la théorie keynésienne et la croissance endogène. Ce modèle est basé
sur des anticipations rationnelles des agents économiques, les marchés en concurrence
parfaite qui ne connaissent pas une asymétrie d'information et la friction de l’économie. Il y a
un équilibre continu du marché et la flexibilité totale des prix et des salaires pour ce modèle.
A travers les équations de fonctions d’utilité et de production, le modèle traduit les
comportements des agents économiques qui tiennent compte les contraintes de leurs
ressources. Ces comportements décrivent les dynamiques de court, moyen et long-termes du
modèle de croissance. La loi dynamique d’accumulation du capital est vue à travers les
équations de conditions d’équilibre et de contraintes des revenus du modèle.

En second lieu, nous allons passer à une analyse économétrique pour vérifier si les résultats
du modèle DSGE convergent vers les résultats du modèle Vector Auto Regressive ou VAR.
Ces deux modèles sont tous des outils d’analyses quantitatives des fluctuations qui permettent
d’identifier certains chocs structurels et leurs effets sur la dynamique des variables endogènes.
La différence est que le modèle DSGE peut apporter une explication théorique pour une
interprétation structurelle des chocs.

153
CHAPITRE I : MONTAGE DU MODELE D’EQUILIBRE GENERAL
STOCHASTIQUE DYNAMIQUE (DSGE)

Pour notre analyse, nous avons choisi d’utiliser le MODELE D’EQUILIBRE GENERAL
STOCHASTIQUE DYNAMIQUE DSGE qui est un modèle à la fois microéconomique et
macroéconomique. Il prend en compte les anticipations rationnelles des agents économiques
qui décrivent les dynamiques de court et moyen termes et en même temps, les modèles de
croissance qui décrivent les dynamiques de long-terme.

Ce modèle prend un seul agent représentatif. Suivant les théories de croissance qu’on veut
démontrer, le coté offre du modèle est précisé et détaillé. Ainsi, le type de capital est reparti en
capital physique (infrastructures) et capital humain (éducation). Dans le modèle, un ménage
représentatif qui est à la fois consommateur et producteur représente différents types de
consommateurs.

Le centre d’intérêt de cette recherche est de montrer l’importance de l’investissement en


capital humain sur la croissance économique en premier lieu (Cf. conclusion sur la comptabilité
de la croissance) et de l’effet des IDE sur la croissance en second lieu.

Le modèle est basé à la fois sur la théorie keynésienne et la croissance endogène.

Nous considérons un agent représentatif qui essaie de maximiser son utilité et son profit à partir
des équations de comportements, d’accumulation de son capital et des contraintes de son
revenu.

154
I.1. PRESENTATION DES VARIABLES ET EQUATIONS DU MODELE

Dans cette section, nous allons présenter les variables et les équations de la fonction de
consommation, de la fonction de production et ainsi que les contraintes du revenu du ménage
représentatif du modèle DSGE.

I.1.1. FONCTION DE CONSOMMATION

Le ménage représentatif maximise son utilité entre sa consommation Ct et son loisir (1-Lt) à
travers la fonction d’utilité et sous la contrainte de ses revenus suivant les équations ci-après :

´>™ , 1 O # @ ln ™ ! µ ln > 1 O # @
1. Fonction d'utilité
(1)
• Ct est la consommation au temps t
• # est l’offre de travail au temps t
• (1-# ) est le loisir au temps t
• θ étant l’élasticité de substitution entre la consommation ct et le loisir (1-# ), 0 < θ
<1

™ m O¶ On
2. Contraintes sur le revenu des ménages
(2)
avec
m Q # !PN (3)

¶ N •B O >1 O Y@N (4)

n · ¥m (5)

™ = (1- τ ) Q # + [(1- τ ) P + (1- δ) ]N - N •B


La contrainte budgétaire est la suivante :

• Yt : production
• I t: investissement total
• n · : le stock de capital humain représenté par les dépenses en éducation
• K t: le capital agrégé
• wt : le salaire réel

155
• rt : le taux d’intérêt réel ou cout du capital
• δ : taux de dépréciation du capital, δ ϵ (0,1)
• τ: part dépenses en éducation dans le PIB

3. Maximisation de satisfaction
œ

max º / >ln ™ ! µ ln > 1 O # @@R


¸
»B
N •B >m O ™ O n @ ! >1 O Y@N

I.1.2. FONCTION DE PRODUCTION

Le ménage représentatif maximise son profit à travers la fonction de production et sous la


contrainte de ses revenus suivant les équations ci-après. Ce qui permet de capter l’équation
de l’accumulation dynamique du capital.

1. Fonction de production

Pour montrer l’importance de l’investissement en capital humain sur la croissance


économique de Madagascar, nous l’avons considéré comme facteur de production dans la
fonction de production, écrite de la manière suivante :

m M>N , # , n @

m p Nbn #
¼ B b ¼
(6)

Le capital humain Ht est représenté par les dépenses en éducation. Selon l’hypothèse de
Barro, ces dépenses publiques sont financées par les taxes perçus par l’Etat.

H3 G3 τY3

Pour voir l’effet des IDE, objet de notre étude, l’investissement physique, considéré comme
un seul et même facteur est décomposé en investissement local et étranger. Ainsi, le capital
physique Kt: est décomposé en capital physique local N _ : et: capital physique étrangerN k
dont sa relation est la suivante :

156
¿}
¿} ¿} ¿}
N ¾Ši} >N _ @ ! >1 O Ši @¿} >N k @ À
¿ ¿} ¿} (7)

Notons

• N _ : le stock de capital physique local


• N k : le stock de capital physique étranger
• n : le stock de capital humain représenté par les dépenses en éducation
• # : l’offre de travail avec un taux exogène égal à n (augmentation de la croissance
de la population et la productivité du travail)
• p : productivité totale des facteurs ou niveau de progrès technique avec un taux de
croissance égale à g
• τ: part dépenses en éducation dans le PIB
• ωk: part capital physique local dans le stock de capital physique
• 1-ωk: part capital physique étranger dans le stock de capital physique
• ηk: élasticité de substitution, entre les deux catégories de capital
• # •B - W # , n : taux de croissance de la population
• At+1 = At egt, g : taux de croissance technologique (exogène)
gt+1 = ρ gt + ut , choc technologique sur le progrès technique

Ainsi la fonction de production s’écrit comme suit :

Y3 e¨3 K 3 A H3 Â L3B A Â

Avec

j t
r a u
Ã_ Ã_ Ã_

On a la forme réduite de la fonction de production et les mêmes équations d’accumulation du


capital physique et humain suivantes :

j g> , t@ b ¼
t

157
avec
h = τy

j >τy@¼
On a
b

D’où

j >τ@ > @
Ä y
Ä Ä

2. Conditions d’équilibre et contraintes sur les revenus

m Q # !PN
Puisque on a

m ™ !¶ !n
et

K 3•B ¶ ! >1 O Y@N et n ¥m


Avec

N •B Fm O ™ O n H ! >1 O Y@N
On a

N •B Fm O ™ O ¥m H ! >1 O Y@N
N •B F>1 O ¥@m O ™ H ! >1 O Y@N

Ce qui donne l’équation dynamique d’accumulation du capital suivante :

N •B F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N


(8)
ou

ÅÆ• > O Ç@ÈÆ ÉÆ O ÊÆ ! F> O Ç@ËÆ ! > O Ì@HÅÆ

158
3. Maximisation de profit

Ð
Î Max e¨3 K 3 A H3 Â L3B A Â
OQ # OPN
R
ÏN F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N
Î •B
Í

I.2. RESOLUTION DU MODELE

La résolution du modèle se fait à partir de la maximisation des fonctions de consommation et


du profit du ménage représentatif sous la contrainte de son revenu. Le système d’équations
suivant représente les équations à résoudre :

Max e¨3 K 3 A H3 Â L3B A Â


OQ # OPN
Ð œ
Î
Max º / >ln ™ ! µ ln > 1 O # @ R
Ï »B
ÎN •B F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N
Í

Les équations issues de la résolution du système d’équations constituent les équations du


modèle DSGE que nous allons utiliser pour notre recherche.

I.2.1. RESOLUTION PAR LA METHODE DES MULTIPLICATEURS

LAGRANGIENS

La méthode utilisée pour la résolution du modèle est la méthode des multiplicateurs


Lagrangiens qui consiste à dériver l’équation de LaGrangien, décrite ci-après, par rapport aux
variables endogènes du modèle pour avoir les conditions d’équilibre de premier ordre.
œ

Ò>… ; ct, kt ; λt … @ / Ö>ln ™ ! µ ln > 1 O # @@ ! λt F>>1 O τ @> wtLt ! rtKt@ – Ct@ ! >1 O δ@ K t – K t ! 1HÙR
»B

159
Conditions d’équilibre de premier ordre

1. Condition du premier ordre par rapport `à Ct


ÚÒ 1
§ OÛ © 0
Ú™ ™

⇔ Û
B
ܤ
(9)

2. Condition du premier ordre par rapport à Lt


ÚÒ Oµ
.
Ý ! Û Þ>1 O ¥@Q ßà 0
Ú# 1O#

⇔ λt (1- τ ) wt= [ `
á
B _¤

⇔ (1- τ ) wt = [B `
B á
ܤ _¤

⇔ (1- τ ) wt= [B `
B á
ܤ _¤

⇔ wt = [>B `
ܤ á
_¤ @ >B â @
(10)

ÚÒ
3. Condition du premier ordre par rapport à Kt+1
.!1
Û •B Þ>1 O ¥@P •B ! >1 O Y@ß O .
Û 0
ÚN •B

⇔ λt = λt+1 [ (1- τ ) P •B + 1- δ ]

⇔ F(1- τ ) P •B + 1- δ ]
B . B
ܤ ܤ‚
(11)

ÚÒ
4. Condition du premier ordre par rapport `à λt

F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N O N •B 0


ÚÛ

⇔ N •B F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N

160
Condition d’Euler

äåL3 SY3 /SL3 Prix L3 w3


Taux marginal de substitution TMS entre capital K et travail L sous la contrainte budgétaire

ãJ&
Prix K 3 r3
æç\ ) /)\

En dérivant la fonction de production Y3 par rapport à L3 et à K 3 , on aura le rapport des dérivés


comme suit :
)
)^ >1 O α O φ@K 3 A H3 Â L3 A Â
>1 O α O φ@ w3
èé αK 3 A B
H3 L3
 B A Â
α K3 B
L3 B P
èê

α
P K3 wL
>1 O α O φ@ 3 3

I.2.2. MODELE COMPLET


Les équations du modèle complet sont issues des équations provenant de la maximisation des
fonctions d’utilité et de profit et des conditions d’équilibre.

Satisfaction

En maximisant la fonction d’utilité sous les contraintes de revenu suivant :


œ

max º / >ln ™ ! µ ln > 1 O # @@R


¸
»B
N •B >m O ™ O n @ ! >1 O Y@N


On a

µ >1 O τ @ Q.
1O#

N •B F>1 O ¥@>Q # ! P N @ O ™ H ! >1 O Y@N

™ >1 O ¥@m O ¶

161
Profit

On a à maximiser la fonction de production sous la contrainte de revenu suivante :

max m O Q # O P N max p N b n # OQ # OPN


¼ B b ¼

En dérivant par rapport à K 3 , on aura

ƒp N b B n # OP 0
¼ B b ¼

m
P ƒp N b B n >ì # @B ƒ
¼ b ¼
N
En dérivant par rapport à L3 , on aura

>1 O ƒ O í@ì p N b B n # OQ 0
¼ b ¼

m
Q >1 O ƒ O í@ì p N b B n >ì # @ >1 O ƒ O í@
¼ b ¼
#

1
Ainsi, on a

m PN
ƒ

1
et

m Q#
1OƒOí

ƒ
donc

PN Q#
1OƒOí

Le modèle comprend des processus stochastiques associés aux différents types de chocs
- q¤ N b n #
¼ B b ¼
liés à la fonction de production:m
Il s’agit :
- du choc de l'offre lié à la productivité technologique noté gt et,
- du choc de la demande lié aux investissements directs étrangers noté i*t.

162
Ces chocs sont supposés suivre un processus de premier ordre autorégressif AR suivant les
équations estimées suivantes:
% «% B ! î° k B ! >1 O î@°||
k
! fq , (12)

°k î% B ! «° k B ! >1 O «@°||
k
! f ï (13)

°|| est la valeur initiale de l’investissement direct étranger dans l’équilibre

, et ï représentent le choc technologique et celui des IDE qui sont correlés.


déterministique en absence de choc.

163
Equilibrum


µ >1 O τ @ Q
1O#
(1)

1 1
º F>1 O τ @ P •B ! 1 O δ H
™ ™ •B (2)

K †3•B i†3 ! >1 O Y@K †3


(3)

K k3•B ik3 ! >1 O Y@K k3 (4)


¿}
¿} ¿} ¿}
N ¾Ši} ÞN † ß ! >1 O Ši @¿} >N k @ À
¿ ¿} ¿}
(5)

I3 i†3 ! ik3
(6)

™ m On O¶
(7)

n ¥m
(8)

m
P ƒ
N
(9)

m
Q >1 O ƒ O í@
#
(10)

m - q¤ N b n #
¼ B b ¼ (11)

% «% B ! î° k B ! >1 O î@°|| ! fq , (12)

°k î% B ! «° k B ! >1 O «@°|| ! f ï (13)

164
Variables

1. ™ consommation
2. N capital physique agrégé
3. N _ capital physique local
4. N k capital physique étranger
5. # offre de travail
n capital humain
m fonction de production
6.
7.
8. ¶ investissement
9. ° k investissement direct étranger
10. ° † investissement local
% progrès technique ou productivité totale des facteurs
Q salaire réel
11.
12.
13. P taux d’intérêt réel

Valeurs des paramètres

• θ étant l’élasticité de substitution entre la consommation Ct et le loisir (1-# )


• β : taux d’escompte, βϵ (0,1)
• α : part du capital physique dans le revenu
• φ : part du capital humain dans le revenu
• δ : taux de dépréciation du capital, δ ϵ (0,1)
• τ: part dépenses en éducation dans le PIB
• ηk: élasticité de substitution, entre les deux catégories de capital(local et étranger)
• ωk: part capital physique local dans le stock de capital physique
• 1-ωk: part capital physique étranger dans le stock de capital physique
• ρ : persistance
• ϒ : cross persistance

θ: theta = 1.12;
β: beta = 0.99;
α : alpha = 0.37;

165
φ : varphi = 0.3542
δ : delta = 0.06;
τ: tau = 0.03;
ηk: eta_k = 0.97;
ωk: omega_k = 0.91;
ρ: rho = 0.46;
ϒ : gamma = 0.2;

°|| est la valeur initiale de ° k investissement direct étranger dans l’équilibre déterministique
en absence de choc.

Pour simuler les chocs, on doit spécifier la matrice de variance et covariance par les
éléments différents de zéro comme suit :
var g; stderr 0.009;
var i*; stderr 0.009;
var g, i* = phi*0.009*0.009;

166
I.2.3. RESULTATS DU MODELE : ETAT STATIONNAIRE

La simulation des chocs corrélés entre les investissements directs étrangers et la technologie
nous donne les résultats décrits dans le tableau suivant à l’état stationnaire. Rappelons que
l’état stationnaire est l’état où les valeurs des variables restent stationnaires à long terme et
leurs variations se rapprochent de l’état d’équilibre.

MODELE DYNARE
Variables Valeur initiale Résultat Etat stationnaire

PIB réel (en milliards d'Ariary) y=10.5175; y =32.4943


Consommation réelle (en milliards c=10.9467; c= 21.3154
d'Ariary)
stock de capital local (en milliards kl=37.1684; kl = 142.72
d'Ariary)
stock de capital IDE(en milliards d'Ariary) kstar=3.8998; kstar = 27.3485
Stock de capital (en milliards d'Ariary) k=41.8180; k =166.363
Labor force en nombre de population l=0.2020; l =0.266935
active en heures consacrés au travail (en
milliards d'heure)
Investissement local (en milliards d'Ariary) il=1.5587; i l = 8.56321

Investissement étranger (en milliards istar=0.9142; istar = 1.64091


d'Ariary)
Salaire réel w = 13.7402; w = 33.5735
taux d'intérêt réel r = 0.0940; r = 0.0722691
progrès technique g=0; g =1.96211
epsilon = 0;
zeta = 0;

167
I.2.4. INTERPRETATION DES RESULTATS DU MODELE : ETAT
STATIONNAIRE

a) Résultats

La simulation des chocs corrélés entre les investissements directs étrangers et la technologie
nous donne les graphiques ci-après à l’état stationnaire.

Figure 7 : Réponses impulsionnelles suite au choc des IDEs

168
Premièrement, le choc des investissements directs étrangers a entrainé

- La hausse des valeurs de la consommation C, de la production Y, du capital K (local et


étranger), ce sont des réponses immédiates mais ces réponses se rapprochent de ses
valeurs d’équilibre à long terme.
terme

- Le salaire réel w se trouve en dessus de sa valeur stationnaire suite à l’augmentation des


revenus des ménages engendrée par la hausse de la production et de l’investissement; et

- L’offre de travail exprimé en nombre d’heures consacrés au travail de la population


populat
active et le taux d’intérêt réel r ont réagi en une forte hausse après le choc mais ils se
trouvent en dessous de ses valeurs stationnaires après 10 ans et se rapprochent de cet
équilibre à long terme.

169
Figure 8 : Réponses impulsionnelles suite au choc de la technologie

170
Deuxièmement, les réponses impulsionnelles issues des chocs technologiques ont conclu les
mêmes résultats que précédemment étant donné que les investissements directs étrangers et la
technologique sont corrélés à travers la matrice de vecteurs autorégressifs définis dans le
modèle (équations 12 et 13).

Ce qui a entrainé autant :

- La hausse des valeurs à long terme de la consommation C, de la production Y, du


capital K (local et étranger),

- Le salaire réel w se trouve en dessus de ses valeurs stationnaires à long terme mais les
réponses immédiates ont montré une hausse du salaire réel en réponse de la demande de
travail engendré par les IDE; et

-
active #3 et le taux d’interet réel r se trouve en dessous de leurs valeurs d’équilibre.
L’offre de travail exprimé en nombre d’heures consacré au travail de la population

b) Interprétation des résultats

On peut conclure d’après la simulation que les investissements directs étrangers à un effet
positif sur la croissance économique à long terme. Les résultats de la simulation du modèle ont
démontré que l’accumulation dynamique du capital stipulé par la théorie keynésienne a entrainé
des effets sur la consommation et la production. Ces hausses incorporent également les effets
de la technologie et du capital humain suivant l’équation de fonction de la production définie
dans le modèle basé sur la théorie de la croissance endogène.

En effet, les dépenses en éducation ont permis d’accroitre le capital humain et le capital en
général. D’après la théorie de Barro, ces dépenses publiques ont un effet cumulatif car elles
permettent d’accroitre la croissance économique qui, à son tour, permet d’accroitre les recettes
publiques et donc les dépenses publiques qui constituent des facteurs à la croissance
économique.

Concernant le salaire réel et le taux d’intérêt réel, les nouveaux équilibres des marchés du
travail et du capital à long terme ont donné des nouvelles valeurs de ces variables.
Conformément à la théorie néoclassique (endogène) qui est notre modèle de base il y a un
ajustement de prix des facteurs de production suivant l’offre et la demande. Cette conclusion

171
peut être expliquée par la théorie de Balassa Samuelson qui stipule que la hausse de
productivité dans le secteur productif engendrée par les IDE notamment pour la fabrication des
biens échangeables(les produits miniers) entraine la hausse des salaires dans ce secteur étant
donné que la mobilité des travailleurs est limitée du fait de la rigidité des salaires suivant la
nouvelle théorie keynésienne.

Dans notre cas, la hausse du capital issu des investissements directs étrangers a entrainé
également un accroissement des investissements locaux. L’échange des devises en monnaie
locale fait augmenter l’offre de capital sur le marché local et entraîne par conséquent la baisse
du taux d’intérêt réel. Ces investissements ont engendré beaucoup de création d’emplois et

active #3 augmente à long terme par rapport à sa valeur d’équilibre mais avec une faible
étant donné que l’offre de travail ou le nombre d’heures consacré au travail de la population

proportion, ce qui a provoqué l’augmentation du salaire réel.

I.3. CONCLUSION SUR LE MODELE D’EQUILIBRE GENERAL STOCHASTIQUE


DYNAMIQUE (DSGE)
Les résultats du modèle DSGE concluent que les investissements directs étrangers ont un effet
positif sur la croissance économique à long terme et que l’accumulation dynamique du capital
stipulé par la théorie keynésienne a entrainé des effets sur la consommation et la production.
Les effets de la technologie et du capital humain sont perçus dans la croissance de la production
conformément à la théorie de la croissance endogène puisque les dépenses d’investissements
publics en éducation qui ont permis d’accroitre le capital humain ont un effet cumulatif sur la
croissance économique et constituent un facteur de la croissance économique.

Des nouveaux équilibres des marchés du travail et du capital à long terme ont donné des
nouvelles valeurs du salaire réel et du taux d’intérêt réel. Conformément à la théorie
néoclassique (endogène), il y a un ajustement des prix des facteurs de production suivant l’offre
et la demande. Cette conclusion peut être expliquée par la théorie de Balassa Samuelson qui
stipule que la hausse de productivité dans le secteur productif engendrée par les IDE
notamment pour la fabrication des biens échangeables (les produits miniers) entraine la hausse
des salaires dans ce secteur. La baisse du taux d’intérêt réel est provoquée par contre par
l’augmentation de l’offre de capital sur le marché local des capitaux suite aux échanges des
devises en monnaie locale sur le marché de change.

172
CHAPITRE II : VERIFICATION DES RESULTATS DU MODELE DSGE PAR
L’APPROCHE VECTORIELS AUTOREGRESSIFS VAR

Pour cette analyse économétrique, nous partons du modèle de croissance endogène où les
variables explicatives de la production réel Y sont le capital étranger, le capital local, et les
dépenses en éducation. Nous étudions l’effet des dépenses en éducation et des IDEs incorporés
dans le capital étranger sur la croissance à long terme. Notre objectif est de vérifier si les
résultats de la modélisation DSGE convergent à ceux du modèle VAR.

A travers le modèle DSGE qui est fondé sur la théorie de croissance endogène, nous avons
essayé de démontrer les effets des investissements directs étrangers associés à la technologie
sur les agrégats macroéconomiques notamment la production, la consommation, les
investissements, le salaire réel et le taux d’intérêts réel à travers les théories. Par contre, le
modèle VAR est une méthodologie statistique et descriptive permettant de modéliser la
dynamique de différentes variables agrégées avec un nombre minimal de restrictions.

Le modèle VAR et le modèle DSGE ont en commun une démarche quantitative pour décrire
l’analyse des fluctuations, ce qui permet d’identifier certains chocs structurels et leurs effets sur
la dynamique agrégée. En effet, les deux modèles permettent de faire les exercices de prévision
et d’analyse quantitative de la politique économique. Par contre, seul le modèle DSGE peut
avancer une explication théorique pour une interprétation structurelle des chocs.

II.1. RAPPELS SUR LES TECHNIQUES ECONOMETRIQUES

II.1.1. TESTS DE STATIONNARITE

Une série chronologique est stationnaire si elle est le résultat d’un processus stationnaire93. Ce
qui signifie que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité.

Tout d’abord, il faut étudier les caractéristiques stochastiques des séries étudiées en regardant
les mouvements de l’espérance et de la variance des variables étudiées. Normalement, des
séries stationnaires ont des moyennes et variances constantes au cours des temps.

De manière formelle, une série temporelle Xt est stationnaire si :


1. E(Xt) = E(Xt+m) = µ ϵt , la moyenne est constante et indépendant du temps ;

2. var(Xt) <∞ ϵt, la variance est finie et indépendant du temps ;


93
un processus stationnaire est caractérisé par des espérances mathématiques indépendantes du temps

173
3. Cov (Xt et Xt+k = E [(Xt- µ) (Xt+k – µ)] = γk , la covariance est indépendante du temps.

εt sont indépendants et suivent la loi normale N(0, σñð ).94


Si ces conditions sont vérifiées, on dit qu’un processus de bruit blanc εt est stationnaire où les

L’étude de la stationnarité d’une série permet d’identifier clairement les caractéristiques


stochastiques d'une série chronologique. Elle s'effectue essentiellement à l'aide de l'étude de
fonction d'auto corrélation et des tests de racines unitaires dont les objectifs consistent
à détecter si le processus stochastique est affecté d'une tendance ou d'une saisonnalité et
déterminer le type de non stationnarité de la série.

Pour ce faire, deux types de processus sont distingués :


· Le processus TS (Trend Stationnary) qui présentent une non-stationnarité de type
déterministe.
· Le processus DS (Differency Stationnary) pour les processus non stationnaires aléatoires.
Ces deux types de processus sont respectivement stationnarisés par écart à la tendance et par le
filtre aux différences. Dans ce dernier cas, le nombre de filtres aux différences permet de
déterminer l'ordre de l'intégration de la variable.

1. Etude des fonctions d’autocorrélation ou corrélogramme

La fonction d’auto corrélation est la fonction notée ρk qui mesure la corrélation de la série avec
elle-même décalée de k périodes.

Ž•ò>- ,- • @ ∑÷ø•‚ >- ö


-@ >- • ö
-@
šó ôó •
ù∑÷ø•‚ >- ö
-@ú ù∑÷ø•‚ >- • ö
-@ú
ρk

yû étant la moyenne de la série calculée sur n-k périodes, n = nombre d’observations

vérifier donc si cov>y3 , y3 ¦ @ ouρk =0 ϵk


Le test de Box Pierce et Ljung –Box permet d’identifier les processus de bruit blanc. Il faut

Nous avons à tester l’hypothèse suivant :


H0 : ρk =0
H1: ρk ϵ 0, c'est-à-dire il existe au moins un ρi significativement différent de 0

94
BOURBONNAIS (R.) - 2004.– Econométrie - Collection DUNOD – 5ème édition – 329 pages – Paris, France –

174
L’intervalle de confiance du coefficient ρk est donnée comme suit :

0ü t
Aý B
ñ

ρk

Si le coefficient calculé est à l’extérieur de cet intervalle de confiance, il est significativement


différent de 0 au seuil α =0,05
Pour effectuer ce test, on peut recourir à la statistique Q de Box-Pierce donnée comme suit :,
Q =V ∑vi»B «iñ

Si la statistique Q est supérieure au chi-deux χ2 lu dans la table au seuil (1- α =0,05) et h=


nombre de retards de liberté.

2. Tests de racines unitaires

Les tests de Dickey-Fuller (DF) permettent de repérer l’existence d’une tendance (test de racine
unitaire) et de déterminer la meilleure manière de stationnariser la chronique.

Les tests de Dickey-Fuller permettent de justifier le caractère stationnaire ou non d’une


chronique par la détermination d’une tendance déterministe ou stochastique Les tests portent
sur les trois modèles de non stationnarité suivantes
Xt = ϵ1Xt-1 +εt modèle autorégressif d’ordre 1
Xt = ϵ1Xt-1 +c+ εt modèle autorégressif avec constante
Xt = ϵ1Xt-1 +bt +c+εt modèle autorégressif avec constante et tendance
On doit tester l’hypothèse H0 : ϵ1=1
Si dans l’un des ces trois modèles, l’hypothèse H0 est vérifiée, on peut conclure que le
processus est non stationnaire.
Si on vérifie H1 : ϵ1<1 et si le coefficient b est significativement différent de 0 , alors le
processus est un processus Trend stationnaire TS.

Les tests de Dickey-Fuller Augmentés

Dans le cas précédent, εt est un bruit blanc c'est-à-dire que les erreurs sont non corrélées. Pour
tenir compte cette hypothèse de possibilité d’auto corrélation des erreurs (εt ), on utilise les tests
Dickey-Fuller Augmentés (ADF).

175
Les tests Dickey-Fuller Augmentés sont vérifiés si l’hypothèse alternative H1 : |ϵ1|<1 pour les
trois formes de non stationnarité suivantes :
∆ Xt = ρXt-1 – ∑i»ñ B X 3 ¦•B +εt

∆ Xt = ρXt-1 – ∑i»ñ B X 3 ¦•B +c+ εt

∆ Xt = ρXt-1 – ∑i»ñ B X 3 ¦•B +bt+c +εt

Et εt suit iid (0,σ2) :95

II.1.2. TEST DE COINTEGRATION

L’analyse de cointégration est indispensable pour identifier les relations entre les variables
étudiées. En général, les variables macroéconomiques sont non stationnaires et aussi
cointégrées. L’analyse consiste à trouver un vecteur de cointégration qui est une combinaison
linéaire stationnaire de ces variables.

Notons qu’une série intégrée d’ordre d (notée Xt →I(d)) s’il faut la différencier d fois afin de la
stationnariser ou de déterminer l’existence d’une tendance stochastique ou déterministe avec
l’ordre d’intégration.

Deux séries xt et yt sont cointégrées si 1) elles sont affectées d’une tendance stochastique de
même ordre d’intégration et 2) une combinaison de ces séries permet de donner à une série
d’ordre d’intégration inférieure.
Soit Xt →I(d) et Yt →I(d)
α1xt + α2yt → I(d,b) avec d>b>0
L’on note x1, yt → CI (d,b) où [α1, α2] est le vecteur de cointégration.

Test de cointégration entre deux variables

Suivant la méthode d’Engle et Granger, nous avons à vérifier que :

1. Les séries sont intégrées de même ordre. Elles ne sont pas cointégrées si elles ne sont
intégrées de même ordre ;

2. On a une relation de long terme entre les variables par le MCO de la forme : yt=a1xt +a0
+εt et le résidu du modèle et = yt-K1xt - K0 doit être stationnaire.
95
BOURBONNAIS (R.) - 2004.– Econométrie - Collection DUNOD – 5ème édition – 329 pages – Paris, France –

176
La stationnarité du résidu est testée à l’aide des tests DFA.

Estimation du modèle à correction d’erreurs

Si les résidus sont stationnaires, on peut estimer un modèle à correction d’erreurs (ECM).

Soit les séries xt et yt sont intégrées d’ordre 1, si l’estimation par les MCO de la relation de
long terme indique une stationnarité des résidus. On a des séries xt et yt cointégrées de la forme
CI(1,1).

1ère étape : estimation par MCO de la relation de long terme


yt = 1 xt + 0 + et (ECM)
Le vecteur |1, - 1,- 0]] est appelé vecteur de cointégration.

2ème étape : estimation de la relation dynamique de court terme


En incorporant le résidu qui est stationnaire comme une variable explicative, on peut estimer un
modèle à correction d’erreur de la forme :
∆ yt = α1 ∆xt + α2et-1 + ut
∆ yt= α1 ∆xt + α2(yt-1 - 1xt-1 + 0) + ut avec α2<0

Si α2 n’est pas négatif, le modèle à correction d’erreur n’est pas valable

II.1.3. TEST DE COINTEGRATION ENTRE PLUSIEURS VARIABLES

D’une manière générale, l’analyse sur plusieurs variables explicatives n porte sur un modèle de
la forme :

yt = ! 1x1t +…+ nxnt + et

1ère étape : Nous avons à vérifier que même si les variables sont non stationnaires, la
combinaison linéaire de celles-ci peut être stationnaire. Pour ce faire, il faut vérifier la présence
de cointégration entre ces variables et la stationnarité du résidu estimé :

et = yt- a0 - a1xt -… - anxnt

Le vecteur de cointégration est de la forme |1,- 0, …,- n] ; Ce vecteur de cointégration n’est pas
toujours unique. Avec n variables cointégrées, on peut avoir n vecteurs de cointégrations.

177
2emeétape : estimation de la relation dynamique de court terme:
∆ yt= α1 ∆x1t +…+ αn ∆xnt + γ et-1 + ut avec γ <0

La présence de plusieurs vecteurs de cointégration résulte de la différence d’ordre d’intégration


entre les variables.

La méthode ENGLE – GRANGER ou PHILLIPS-OULIARIS est valable pour l’étude de


COINTEGRATION de deux séries seulement qui ont le même ordre d’intégration. Les auteurs
JOHANSEN et JUSELIUS, par contre, ont élargi leur recherche en 1990 sur plusieurs
variables. Et BROOKS en 2002 a conclu que même si l’ordre d’intégration des séries est
différent alors la combinaison linéaire de ces variables intégrées d’ordres différents peut être
cointégrée et l’ordre d’intégration de la combinaison est celui le plus élevé des séries. Ainsi, la
combinaison linéaire obtenue est stationnaire car les variables sont cointégrées.

La représentation de VAR(p) s’écrit de manière générale comme suit :

Xt = A1Xt-1 + A2Xt-2 + …+ ApXt-p + εt

avec Xt : matrice des variables endogènes


Ap: matrice des coefficients (p x p)
εt : matrice des résidus (p x 1)

Le processus VAR représente une généralisation des modèles autoregressifs AR dans le cas
multi varié. Il présente les modèles d'équations simultanées dans l'espace dynamique et décrit
l'évolution dynamique des variables endogènes par rapport à leur passé commun.

Pour effectuer le test de JOHANSEN, le modèle VAR(p) doit être représenté sous forme
VECM:

∆Xt = B1∆Xt-1 + …+ Bp-1∆Xt-p+1 + πXt-1 + εt

Avec la matrice Bi =∑4» •B O p4 avec i =1,…, k-1

Et la matrice π = (A1 +…+ Ak – I) = (∑ p O I )


∆Xt : variables différenciées qui sont stationnaires
π : Matrice dont le rang r détermine le nombre de relation de cointégration qui existe dans
l’équation qui relie toutes les séries (combinaison linéaire).

178
Le test de cointégration consiste à estimer le rang de la matrice π :
En posant r < k (nombre de variables):

• Si Rg (π) = 0, il n’existe pas de cointégration entre les variables. Nous ne pouvons pas
estimer un VECM mais un VAR sur les différentiels des variables ∆Xt ;

• Si Rg (π) = r, il existe une relation de cointégration. Une estimation VECM est donc
possible.

• Si Rg (π) = k , les séries ne sont pas cointégrées. On ne peut estimer le modèle VAR
pour estimer Xt.

Par la méthode de JOHANSEN on doit tester d’une part, la matrice π sous l’hypothèse
Rg(π) = r et, d’autre part, voir si on peut rejeter des restrictions impliquées par le rang réduit de
π.

Puisque il existe k variables endogènes ayant une racine unitaire, nous pouvons détenir « au
plus» k-1 relations de cointégration linéaires indépendantes.

Afin de déterminer le nombre de relation r de cointégration, il faut comparer la statistique de


test de trace défini par t trace = -n∑i» •B ln >1 O Û ) avec n =nombre d’observations, Û = ième
valeur propre de la matrice, k = nombre des vari, r = rang de la matrice π de cointégration.

Le test de Johansen consiste à vérifier si la présence de r relations de cointégration prise comme


l’hypothèse nulle H0 est rejetée. Si la valeur du test statistique calculée est supérieure à la
valeur critique, l’hypothèse nulle de présence de r relations de cointégration est rejetée.

II.1.4. METHODE D’ESTIMATION DU MODELE A CORRECTION

D’ERREURS

Pour une meilleure estimation d’un modèle VECM, voici les étapes à franchir :

1. Dans une première étape, il faut déterminer le nombre d’intégration des variables, si l’ordre
d’intégration de ces variables est identique, on peut espérer que ces variables sont
cointégrées. Toutefois, on peut avoir une relation de cointégration même si les séries n’ont
pas les mêmes ordres d’intégration. Ce qui permet de déterminer le nombre de retard
optimal à retenir dans le cadre d’un modèle VAR à l’aide des critères d’Akaike et de
Schwarz.

179
2. La seconde étape consiste à faire le test de la trace de Johansen pour identifier le nombre de
relations de cointégration entre les différentes séries statistiques.

3. La troisième étape est l’identification des relations de cointégration, la relation de long


terme entre les variables.

4. La dernière étape cherche à estimer le modèle VECM, à voir la significativité du modèle en


vérifiant la significativité des coefficients et la stationnarité des résidus.

Le test d’autocorrelation des erreurs ainsi que les tests d’hétéroscedasticité et de la normalité
doivent être effectués pour apprécier le modèle.

Le sens de cointégration dans une relation économique est que les séries macroéconomiques
prises individuellement peuvent être non stationnaires mais à long terme, elles peuvent
s’influencer entre elles et se dirigent vers la même direction. Il y aura donc une convergence
dans le long terme malgré la divergence des séries à court terme. La relation de cointégration
est une relation d’équilibre selon la conclusion de Brooks.

L’étude des impacts des chocs relatifs à ces variables explicatives sur la croissance du PIB sera
étudiée à partir de la fonction des réponses impulsionnelles. Cette méthode analyse la réponse
de variable dépendante suite à un choc affectant chacun des variables explicatives. Elle permet
d’identifier la persistance des chocs en terme réels sur la croissance du PIB. Cependant, ces
chocs n’affectent pas directement la variable à expliquer mais se transmettent sur toutes les
variables endogènes en raison de la structure dynamique du VAR. La fonction de réponse
impulsionnelle appliquée au VECM met en évidence qu’après un certain temps le choc sera
amorti et le système devient stable ou revient à sa valeur d’équilibre. Cette approche peut
expliquer l’importance des chocs affectant la croissance du PIB réel par rapport à son propre
mouvement ou innovation et par rapport aux chocs des autres variables.

180
II.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE

Notre analyse repose sur l’étude de la fonction de production de Mankiw, Romer et Weil qui
est basée sur la théorie de croissance endogène. On rappelle que la théorie de croissance
endogène stipule que les déterminants de la croissance sont endogènes et que les interventions
de l’Etat notamment l’investissement dans l’éducation pour notre étude de cas sont importants
pour favoriser une croissance de longue période.

Dans cette partie, nous allons démontrer si les IDE et les dépenses en éducation ont des effets
importants sur la croissance du PIB. Pour ce faire, on prend comme variables endogènes le
capital étranger issus des IDE, le capital local, et le capital humain.

Pour simplifier notre étude économétrique on a pris la forme réduite de la fonction de


production en prenant les variables par travailleur.

mQ M>NQ _ , NQ k , nQ @
Notons
mQ : Le produit intérieur brut par travailleur
NQ _ : Le capital physique local par travailleur
NQ k : Le capital physique étranger par travailleur
nQ : Le capital humain par travailleur

Cette analyse à partir du modèle VAR essaie d’analyser l’importance des variables explicatives
c'est-à-dire le capital étranger issu des IDE, le capital local et le capital humain sur la
croissance du PIB. Nous allons essayer de déterminer lesquels des facteurs cités ci-dessus ont
plus d’impacts sur la croissance économique (Yw) de Madagascar à travers le modèle que nous
allons identifier.

La représentation de VAR(p) est de manière générale comme suit :

Xt = A1Xt-1 + A2Xt-2 + …+ ApXt-p + εt

Avec Xt : matrice des variables endogènes


Ap: matrice des coefficients (p x p), εt : matrice des résidus (p x 1) correspond au choc
aléatoire.
Notons la matrice des variables endogènes Xt et les noms des variables étudiées comme suit :

181
Yw
Klw
Xt =
Kstarw
Hw

Yw: Le produit intérieur brut par travailleur

KlQ: Le capital physique local par travailleur

KstarQ: Le capital physique étranger par travailleur

Hw: Le capital humain par travailleur

182
II.2.1. ANALYSE PRELIMINAIRE DES SERIES

Analyse des graphiques

A première vue, nous constatons d’une simple analyse des graphiques que toutes les séries ne
sont pas stationnaires. L’utilisation de la fonction logarithme de ces séries permet de minimiser
l’effet de mouvement de long terme et de diminuer l’étape à suivre rendre les séries
stationnaires.

Figure 9 : Représentations des variables étudiées


Yw Klw
52 200

48 180

160
44
140
40
120
36
100

32
80

28 60

24 40
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Kstarw Deducw=hw
18 2.4

16
2.0
14

12
1.6

10

1.2
8

6
0.8
4

2 0.4
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Sources : MEP, BCM, Data World Bank,

L’analyse de ces graphiques nous dit qu’il y a des relations étroites entre ces variables.
L’évolution des graphiques des quatre variables déterminantes de notre modèle par rapport au
temps indique la non stationnarité des séries étudiées. Le comportement de chacune des
variables n’a pas changé même si on a utilisé la fonction logarithme pour lisser les erreurs.

183
Figure 10 : Représentations des logarithmes des variables étudiées
LYW LKLW
4.0 5.4

3.9 5.2

3.8 5.0

3.7 4.8

3.6 4.6

3.5 4.4

3.4 4.2

3.3 4.0

3.2 3.8
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

LKSTARW LHW
3.2 .8

.6
2.8
.4
2.4
.2

2.0 .0

-.2
1.6
-.4
1.2
-.6

0.8 -.8
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Source : MEP, BCM, Data World Bank,

Les séries étudiées ne sont pas stationnaires que ce soit en niveau qu’en logarithme. Ce que
l’on peut constater à première vue, l’évolution du revenu réel par travailleur suit les mêmes
mouvements du capital local, du capital étranger issu des IDE et du capital humain.
Apparemment les séries chronologiques comportent une tendance à la baisse, donc elles sont
non stationnaires. Toutefois, le capital étranger présente quand même une tendance à la hausse
depuis l’année 2004, ce qui correspond à une légère hausse du revenu réel par travailleur pour
la même période sauf que la survenue de la crise en 2009 a estompé la progression enregistrée.
On peut conclure également que l’évolution du capital local a suivi la tendance du capital
étranger depuis l’année 2004.

Pour conforter notre analyse, nous allons procéder au test de stationnarité des variables.
Ensuite, nous allons voir la corrélation des variables et leur cointégration afin de déterminer le
modèle valable pour analyser les relations qui existent entre eux.

184
II.2.1.1. Tests de stationnarité

Pour tester la stationnarité des variables, on applique le test ADF qui prend comme hypothèse
nulle (H0) la présence de racine unitaire dans la série testée. On peut compléter cette analyse
par l’étude de correlogramme des séries.

Dans le « unit root test » ou le test qui cherche une racine unitaire, nous avons trois modèles :

Modèle 1 : Xt = ϵ1Xt-1 +εt

Modèle 2 : Xt = c+ϵ1Xt-1 + εt avec constante

Modèle 3 : Xt = c +bt + ϵ1Xt-1 +εtavec constante et tendance

On doit tester l’hypothèse H0 : ϵ1=1

Si dans l’un des ces trois modèles, l’hypothèse H0 c'est-à-dire ϵ1=1 est vérifiée, on peut
conclure que le processus est non stationnaire.

La connaissance de l’ordre d’intégration des variables est primordiale dans l’étude d’une série
temporelle. Pour notre étude, chaque série est transformée sous forme logarithmique pour avoir
son élasticité. Le test utilisé pour détecter la présence ou non de racine unitaire pour chaque
variable est celui de DICKEY-FULLER AUGMENTE (ADF) au seuil critique de 5%.

Le test se fera en trois (03) étapes :

ϵ 1ère étape: on commence toujours par étudier la racine de chaque variable sous le modèle 3
(c’est à dire avec tendance et constante) pour connaitre si les coefficients associés à la
constante et à la tendance sont significatifs, sinon on passe à l’étape suivante ;

ϵ 2ème étape: nous testons le Modèle 2 (c'est-à-dire la variable avec constante seule). En cas
de non significativité des variables, on va passer à la dernière étape ;

ϵ 3ème étape: le travail se focalisera sur le premier modèle (le modèle sans constante ni
tendance).

185
a) Etude de la série LYw

En observant le modèle 3 (en Annexe1) la valeur t-statistique de la série qui est de -1,64 est
supérieure à la valeur critique -3,53, nous concluons que la production n’est pas stationnaire.
La tendance n’est pas significativement différente de zéro (t=-0,97< 2,78). On passe au modèle
2 pour tester la significativité de la constante.

La constante n’est pas aussi significativement différente de zéro car son t statistique 1.75 est
inférieure 2,54.

Puisque déjà deux modèles ne sont pas valables. Il est mieux pour nous d’étudier la variable
sous forme différenciée. Posons D LYw la variation de LYw.

Le test du modèle 3 de la série DLYw dit que la tendance n’est pas significative car le t
statistique calculé t= 1,69< 2,79.

La constante n’est pas également significativement différente de zéro car t = -2,23< 2,54
d’après le résultat de l’analyse du modèle 2. Nous avons à vérifier la stationnarité de la série
DLYw du modèle 1.

Le test de ADF montre que le t calculé est -6,28< -1,94 au risque de 5%, donc la série D(Lyw)
est stationnaire. La variable LYw est donc intégrée d’ordre 1.

b) Etude de la série LKstarw

En observant la valeur t-statistique de la série (1,45>-3,53) du modèle 3, nous voyons que le


capital étranger n’est pas stationnaire. Par contre, dans cette étape, la tendance est
significativement différente de zéro (t=5,57>2,78). Plus besoin de passer à l’étape suivant.
LKstarw est non stationnaire. Il est mieux pour nous d’étudier la variable sous forme
différenciée. Posons D LKstarw la variation de LKstarw.

L’étude de la série différenciée DLKstarw montre que la tendance n’est pas significativement
différente de zéro car t calculé est égal à 1,4 qui est inférieure 2,78mais le test de ADF montre
que le t calculé est -2,33> -3,52, donc la série n’est pas stationnaire. Donc nous passons au test
du modèle 2 relatif à la série DLKstarw.

186
Pour le modèle 2, la constante n’est pas significativement différente de zéro car t = 0,25< 2,54.
Aussi, le test de ADF montre que le t calculé est -1,85> -2,93, donc la série n’est pas
stationnaire.

Avec le modèle 1, le test de ADF montre que la série n’est pas encore stationnaire. Le t calculé
est -1,87> -1,94. On va augmenter le retard à 1 pour voir le résultat.

Le test ADF donne un t statistique égal à -2,9 qui est inférieur à -1,95. Donc, la série
D(LKSTARW) est stationnaire avec un retard égal à 1. Donc, la variable LKstarw est
intégrée d’ordre 1 avec retard égal à 2.

c) Etude de la série LKlw

En observant la valeur t-statistique de la série obtenue en testant le modèle 3, on a 0,61 qui est
supérieure à -3,52, on peut conclure que le capital local n’est pas stationnaire. Et la tendance
n’est pas significativement différente de zéro (t=2,42< 2,79). On doit passer au modèle 2 pour
tester la significativité de la constante.

Le test du modèle 2 de la série LKLw montre que la valeur t-statistique -5,43 est inférieur -2.93
t statistique au seuil de 5%. Donc, la série est stationnaire pour ce modèle 2, aussi la constante
est significativement différente de zéro car t= 4,46 > 2,52. Toutefois on ne peut pas conclure
que la série LYw est stationnaire car l’un des trois modèles ne vérifie que la série est
stationnaire. On doit passer donc à l’étude de la série sous forme différenciée DLYw.

La tendance est significativement différente de zéro, t=3,06>2,79. Le test ADF montre que le t
calculé -4.38 est inférieur à la valeur critique au seuil de 5% égale à-3.52, ainsi on rejette
l’hypothèse nulle. On peut conclure que la série D(LKLW) est stationnaire et que la série
LKLw est intégrée d’ordre 1.

d) Etude de la série LHw

L’observation de la valeur t-statistique de la série LHw dit que le t statistique calculé -2,31est
supérieure à la valeur critique au seuil de 5% égale à -3,52. Nous constatons alors que le capital
humain par travailleur n’est pas stationnaire. La tendance n’est pas aussi significativement
différente de zéro car le t statistique associé au coefficient -1,36 est inférieur à 2,79. On doit
passer au modèle 2 pour tester la significativité de la constante.

187
En testant le modèle 2 de la série LHw, les résultats montrent que la valeur t-statistique -1,85
est supérieure -2.93 t statistique au seuil de 5%. Donc, la série n’est pas stationnaire pour ce
modèle 2, aussi la constante n’est pas significativement différente de zéro car t=- 0,63 < 2,52.
La série LYw n’est pas encore stationnaire avec le modèle 2.

Même en testant le modèle 1, la série LHw n’est pas encore stationnaire car la valeur t-
statistique -1,84 est supérieure -1.94 le t statistique au seuil de 5%. On doit passer donc à
l’étude de la série sous forme différenciée DLHw.

L’étude du modèle 3 de la série DLHw montre que la tendance n’est pas significative avec un
t=0,29 <2,79. On passe au modèle 2 de la série étudiée.

Même conclusion, la constante n’est pas significative. Testons le modèle 1 avec la série DLHw.

La série LHw est stationnaire après la différentiation première. En effet, la statistique calculé
de l’ADF -7,54 est inférieure à -1,94 la statistique ADF de la table au risque de 5%. La série
LHw est donc intégrée d’ordre 1.

e) Récapitulation des résultats des études

Les résultats des tests sont décrits dans le tableau suivant :


Variable Niveau Modèle T stat ADF T stat critique Conclusion
à 5%
En niveau constante et -1,64 - 3,52 Non
Produit tendance stationnaire
intérieur brut En différence Ni constante -6,28 -1,94 Stationnaire
ni tendance I(1)
En niveau constante et 5.54 - 3,53 Non
Capital tendance stationnaire
physique En différence Ni constante -2,9 -1,94 Stationnaire
étranger ni tendance I(1) avec un
retard 2
En niveau constante et -0,29 -3,52 Non
Capital tendance stationnaire
physique local En différence constante et -4.38 -3.52 Stationnaire
tendance I(1)
En niveau constante et -2,31 -3,52 Non
Capital tendance stationnaire
humain En différence Ni constante -7,54 < -1,94 Stationnaire
ni tendance I(1)
Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 9.0

188
II.2.1.2. Test de cointégration

a) Etude de corrélation des variables

Puisque les variables sont intégrés de différents ordres, il est possible qu’une relation de
cointégration existe et lie les variables. Cette partie essaie d’analyser la cointégration à travers
la méthode de Johansen. L’objectif est de déterminer les relations d’équilibre de long terme qui
lie la production ou le PIB et les variables explicatives que nous avons pris en considération
dans le modèle à savoir les capitaux étranger, local et humain.

L’analyse de la matrice de corrélation justifie la présence des relations étroites qui existent
entre la variable la production par travailleur LYw et les trois autres variables capital étranger
LKstarw ,capital local LKlw ,et capital humain LHw.

Tableau 8 : Corrélation entre les variables étudiées


LYW LKSTARW LKLW LHw
LYW 1 0.5961 0.9804 0.8099
LKSTARW 0.5961 1 0.5644 0.5707
LKLW 0.9804 0.5644 1 0.7521
LHw 0.8099 0.5707 0.7521 1
Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 9.0

On peut déjà dire que le capital local et le capital humain expliquent le plus la production car
les coefficients de corrélation qui lient ces variables sont élevés.
Le coefficient de corrélation liant le capital étranger avec la production est également
significatif (supérieur à 0,5) mais la corrélation entre ces deux variables est moins importante
que celles qui lient la production avec les deux autres variables explicatives (le capital local et
le capital humain). La production LYw varie dans le même sens que les variables explicatives
LKstarw, LKlw et LHw.

La première étape de la méthode de Johansen consiste à déterminer le retard optimal du modèle


VAR. On choisit le modèle qui possède le minimum des valeurs des deux critères
d'informations Akaike AIC et de Schwarz SC.

189
Le tableau suivant donne les valeurs des deux critères pour les différents modèles avec et sans
constante.
Tableau 9 : Valeurs des critères de sélection du modèle VAR
Retard (p) Sans constante Avec constante
AIC SC AIC SC
1 -11,38 -10,72 -11,72 -10,90
2 -11,88 -10,54 -12,23 -10,73
3 -12,0 -9,98 -12,11 -9,92
4 -12,08 -9,35 -12,38 -9,48
Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 9.0

Par rapport aux résultats de l’estimation VAR (Cf. en annexe5), nous retenons le modèle VAR
(1) avec constante qui présente des valeurs minimums des critères AIC et SC.

Min AIC : -12,23 qui correspond à p=2.

Min SC : -10,90 qui correspond à p=1.

Selon le principe de Parcimonie le retard qui minimise les deux critères AIC= -11,72 et SC = -
10,90 correspond à P=1. Le retard retenu du modèle VAR est donc d’ordre 1.

190
b) Identification de la relation de cointegration

Le test de cointégration des variables est donné dans le tableau suivant :


Date: 11/07/17 Time: 10:50
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments
Trend assumption: Linear deterministic trend
Series: LYW LHW LKLW LKSTARW
Lags interval (in first differences): 1 to 1

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

Hypothesized Trace 0.05


No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.**

None * 0.457639 48.07165 47.85613 0.0477


At most 1 0.344185 22.98691 29.79707 0.2467
At most 2 0.095653 5.689994 15.49471 0.7318
At most 3 0.037516 1.567748 3.841466 0.2105

Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level


* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)

Hypothesized Max-Eigen 0.05


No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.**

None 0.457639 25.08473 27.58434 0.1011


At most 1 0.344185 17.29692 21.13162 0.1584
At most 2 0.095653 4.122246 14.26460 0.8462
At most 3 0.037516 1.567748 3.841466 0.2105

Max-eigenvalue test indicates no cointegration at the 0.05 level


* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Le test de trace indique que l’hypothèse d’absence de vecteur de cointégration est rejetée. La
valeur du test 48,07 est supérieure à la valeur critique 47,85 au risque de 5%.L’hypothèse qu’il
y a au moins un vecteur de cointégration ne peut pas être rejetée, la valeur du test 22,98 est
inférieur à la valeur critique 29,79 au risque de 5%.

191
II.2.2. ESTIMATION DU MODELE VECM

Le nombre de cointégration retenu est 1 d’après le test effectué précédemment et le nombre de


retard est celui issu du modèle VAR(1) sont pris en compte dans la spécification du modèle
VECM.
Les coefficients du VECM sont présentés dans le tableau suivant :
LHw -0,13
[-4,09]
LKlw -0,35
[-9,58]
LKstar 0.01
[0,74]
DLYw 0,22
[1,29]
DLHw 0,045
[-1.64]
DLKlw (0,35)
[-1,12]
DLKstarw (0,07)
[ 1,23]

D’après l’estimation VECM, la relation de long terme entre les variables endogènes indique
que le capital étranger n’influe par sur le PIB à long terme car le coefficient de cointégration
associé à cette variable n’est pas significatif.

La relation de long terme est de la forme :


LYw = 0,55LYw(-1) +0,13 LHw +0,35 LKlw
[-2,54] [-4,09] [-9,57]

Les coefficients de la relation de cointégration sont pertinents sauf pour la variable Capital
étranger.

Pour les dépenses en éducation, la statistique de Student est -4,09. Donc, le coefficient 0,13 est
donc significatif et la variable explique bien le PIB à long terme.

192
De même, le coefficient relatif au capital local est de 0,35. La valeur statistique associée à ce
coefficient -9,57 est suffisamment élevée.

Pour le capital étranger, la statistique de Student indique une valeur inférieure à |1,96| qui est
de 0,74 donc le coefficient n’est pas significatif pour expliquer le PIB à long terme.

A long terme, c’est surtout le capital local qui explique la production intérieure brute et aussi
les dépenses en éducation. Ces résultats confirment notre conclusion dans la partie sur l’étude
de la comptabilité de croissance, qui indique que la croissance à LT de Madagascar est tirée
principalement par le travail qui a connu une amélioration grâce aux investissements dans le
capital humain. L’effet du progrès technique apporté par les investissements étrangers n’est pas
aussi significatif dans ce modèle à long terme. Pour vérifier l’effet du choc entrainé par le
capital étranger, on doit passer à l’analyse des fonctions des réponses impulsionnelles.

L’analyse de court terme issue de l’estimation du VECM n’est pas pertinente car les statistiques
de Student associés aux coefficients des variables ne sont pas significatives (Cf Annexe 7 ).

193
II.2.3. TEST DE STATIONNARITE DU MODELEVECM

Pour vérifier la validité du modèle, on fait le test de racine unitaire du modèle VECM.
Le modèle VECM (1) est stationnaire car toutes les valeurs propres se situent à l'intérieur du
cercle unité.

Figure 11 : Représentation de la stationnarité du modèle VECM


Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
1.5

1.0

0.5

0.0

-0.5

-1.0

-1.5
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Source : Logiciel Eviews 9.0

On remarque également que tous les paramètres du modèle sont significativement différents de
zéro, ce qui est confirmé par le test de Student associés aux paramètres du modèle lesquels sont
en valeur absolue supérieurs à 1,96 (tabulée au seuil de 5%), ce qui est confirmé par les
probabilités de nullité des coefficients qui sont tous inférieurs à 0,05.

194
II.2.4. TEST D’AUTO CORRELATION DES RESIDUS

Pour vérifier l’efficience du modèle VECM trouvé, il faut analyser les caractéristiques des
résidus. L’analyse auto corrélation des résidus permet de conclure que le modèle est non biaisé
ou pas.

Le résultat relatif au test LM montre que la probabilité relative au test (Annexe 8) est largement
supérieure à la valeur critique de 5% pour les deux retards observés. Ce qui signifie que les
résidus ne sont pas auto corrélés et sont indépendants au cours du temps. La spécification du
modèle reste pertinente car la présence d’autocorrelation des erreurs est rejetée.

Figure 12 : Représentations des résidus des variables

LYW Residuals LHW Residuals


.10 .6

.05 .4

.00 .2

-.05 .0

-.10 -.2

-.15 -.4
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

LKLW Residuals LKSTARW Residuals


.06 .3

.04 .2

.02 .1

.00 .0

-.02 -.1

-.04 -.2
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 9.0

Les quatre graphes des variables étudiées nous indiquent l’existence des perturbations où on
remarque les années de chocs caractérisés par des forts pics ou des fortes baisses. Cependant,
durant les années normales, on remarque des stabilisations des résidus.

195
II.2.5. TEST D’HETEROSCEDASTICITE DES RESIDUS

Le test d’hétéroscedastique des résidus permet de vérifier si les résidus sont homogènes.
Autrement dit, si la variance de l’erreur n’est pas constante sur l’ensemble de l’observation,
alors les résidus ne sont pas homogènes.
Le test de la variance de l’erreur (Cf Annexe 9) montre que les résidus ne sont pas
hétéroscédastiques. En effet, la probabilité associée au Chi square est supérieure au seuil de
5%. On peut conclure que la relation de cointégration est valide. Donc nous pouvons rejeter
l’hypothèse de non homogénéité des résidus.

II.2.6. TEST DE NORMALITE DES RESIDUS

Le test de normalité des résidus montre également que les résidus sont normaux car la
probabilité associée à la statistique de Jarque Bera issue du test de normalité est supérieur à
5%(Cf. Annexe10).Nous pouvons conclure que le modèle est pertinent et le résultat est valide.

II.2.7. ANALYSE DES FONCTIONS DE REPONSES IMPULSIONNELLES

Figure 13 : Réponses impulsionnells de LYw


Response to Cholesky One S.D. Innovations Response to Cholesky One S.D. Innovations
Response of LYW to LYW Response of LYW to LYW
.05 .05

.04 .04

.03 .03

.02 .02

.01 .01

.00 .00

-.01 -.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 5 10 15 20 25 30 35 40
Source : EVIEWS 9.0

Le choc sur Yw se répercute instantanément sur lui-même ce qui explique que la courbe
relative à LYw parte d'une valeur suffisamment supérieur à 0 dès la première période. Le choc
semble très fort et s'amortit après la troisième période. On peut dire que la croissance du PIB
est influencée surtout par ses propres innovations. Dans la relation à long terme, on a trouvé
que 52% du PIB viennent des innovations.

196
Figure 14 : Réponses impulsionnells de LHw
Response to Cholesky One S.D. Innovations Response to Cholesky One S.D. Innovations
Response of LYW to LHW Response of LYW to LHW
.05 .05

.04 .04

.03 .03

.02 .02

.01 .01

.00 .00

-.01 -.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 5 10 15 20 25 30 35 40
Source : EVIEWS 9.0

Le choc provoqué par les dépenses en éducation n'a pas d'effet instantané sur le PIB réel. Ce
qui explique que la courbe relative à LYw parte de l'origine, le choc venant des dépenses en
éducation se répercute à partir de la 3ème période en s'amortissant par la suite. En effet, les
investissements en éducation n’ont pas d’effet sur la croissance du PIB que sur le long terme.

Figure 15 : Réponses impulsionnells de LKlw


Response to Cholesky One S.D. Innovations Response to Cholesky One S.D. Innovations
Response of LYW to LKLW Response of LYW to LKLW
.05 .05

.04 .04

.03 .03

.02 .02

.01 .01

.00 .00

-.01 -.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 5 10 15 20 25 30 35 40
Source : EVIEWS 9.0

Le choc relatif au capital local n’a pas d’effet directement sur la variation du PIB. L’effet
d’un choc concernant ce facteur n’est pas senti qu’après la 4ème période et s’amortit sur le
long terme. La baisse du PIB réel enregistrée après la deuxième période fait suite aux
investissements effectués pour augmenter le capital local. Ces invetissements ont provoqué une
hausse des importations des biens d’équipements et par conséquent la baisse de la croissance à
court terme. A long terme, l’augmentation de la productivité engendre une hausse de la
production vers la 6ème ou 7ème année après les investissements.

197
Figure 16 : Réponses impulsionnells de LKstarw
Response to Cholesky One S.D. Innovations Response to Cholesky One S.D. Innovations
Response of LYW to LKSTARW Response of LYW to LKSTARW
.05 .05

.04 .04

.03 .03

.02 .02

.01 .01

.00 .00

-.01 -.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 5 10 15 20 25 30 35 40
Source : EVIEWS 9.0

Le choc relatif au capital étranger n'a pas d'effet imminent sur le PIB réel. Ce qui explique
que la courbe relative à LYw parte de l'origine, le choc venant du capital étranger ne se
répercute qu’à partir de la 2èmepériode, se réduit vers la 4ème période puis s'amortit à long terme.
En effet, les investissements directs étrangers n’ont pas d’effet immédiat sur la croissance du
PIB que sur le long terme et reste faible par rapport aux effets du capital local et du capital
humain.

A court terme, une appréciation de la monnaie nationale engendrée par l’afflux des IDE peut
améliorer les termes d'échange de Madagascar avec un prix à l’importation moins élevé que le
prix à l’exportation. Toutefois, à plus long terme, l'effet négatif sur la production intérieure est
plus grand que l'effet revenu découlant de l'amélioration des termes d'échange. Une
appréciation de la devise se traduit, au cours d'une période plus ou moins longue, par un
ralentissement de la croissance des exportations et par conséquent une diminution de la
croissance du PIB. Ce qui explique la tendance à la baisse de la croissance du PIB au cours des
4ème ,5ème et 6ème périodes.

A plus long terme, le gain sur la productivité est plus grand que l’effet prix, ce qui amène à la
croissance de la production : c’est qu’on appelle effet balassa samuelson. Cette hausse de
productivité dans le secteur productif des biens échangeables fait augmenter le salaire dans ce
secteur, ce qui explique la hausse des salaires w expliqué dans la partie relative au modèle
DSGE.

198
Si on compare les résultats des réponses impulsionnelles issues du modèle VAR à celles issues
du modèle DSGE, on peut dire que les résultats se rejoignent. Les chocs du capital local et du
capital étranger sur la production sont constatés à long terme.

II.2.8. ANALYSE DE LA DECOMPOSITION DE LA VARIANCE

L’analyse de la décomposition de la variance a pour but de connaitre la contribution de chaque


innovation à la variance totale de l'erreur de prévision. L’influence de la variable sur les autres
variables est déterminée par le pourcentage de contribution des résidus de chaque variable sur
la variance de l'erreur de prévision.

Le tableau en Annexe 12 montre que l’innovation de la production réelle explique en moyenne


85% de la variance de l’erreur de prévision. Le capital humain LHw explique 8% de la
variance de prévision, le capital local LKloc 5% et le capital étranger LKstar 2%.

On conclut donc que la croissance du PIB contribue en majorité à la détermination de la


variance d'erreur de prévision. Le choc touchant le capital humain a plus d’impact sur la
croissance de la production réelle après 10 ans (13%), mais à la deuxième année où la variance
de l’erreur de prévision est expliquée à 98%par l’innovation de la croissance du PIB réel elle-
même. 12% de l’erreur de prévision est expliqué par l’innovation des variables explicatives.

199
II.3. ESTIMATION DU MODELE PAR UNE REGRESSION SIMPLE

Etant donné que les variables étudiées dans le modèle VAR sont cointégrées d’ordre 1, une
estimation de l’équation de production par une régression simple est valable pour voir la
relation de long terme de ces variables. A partir des résultats de ce modèle simple, nous
pouvons confirmer si les résultats obtenus sur la validité ou non des coefficients des variables
explicatives dans le modèle VECM sont démontrés.

Nous partons toujours de la fonction de production suivante :

mQ M>NQ _ , NQ k , nQ @

Notons
mQ : Le produit intérieur brut par travailleur
NQ _ : Le capital physique local par travailleur
NQ k : Le capital physique étranger par travailleur
nQ : Le capital humain par travailleur

Nous allons démontrer si les IDE et les dépenses en éducation ont des effets importants sur la
croissance du PIB. Pour ce faire, on prend comme variables endogènes le capital étranger issus
des IDE, le capital local et le capital humain.

II.3.1. SPECIFICATION DU MODELE

Cette analyse à partir du modèle de régression simple essaie d’analyser l’importance des
variables explicatives c'est-à-dire le capital étranger issu des IDE, le capital local et le capital
humain pour expliquer la variable expliquée (la croissance du PIB) comme nous avons fait avec
le modèle VAR. Nous allons vérifier lesquels des facteurs cités ci-dessus ont plus d’impacts sur
la croissance économique (Yw) de Madagascar à travers le modèle régression simple.

La représentation du modèle est de manière générale comme suit :

#mQ K ! KB LKLw ! Kñ LKstarw ! K LHw

Avec
#mQ : Log du produit intérieur brut par travailleur à la date t(variable à expliquer)
LKLw : Log du capital physique local par travailleur à la date t(variable explicative)

200
LKstarw : Log du capital physique étranger par travailleur à la date t(variable explicative)
LHw : Log du capital humain par travailleur à la date t(variable explicative)

a0, a1, a2, a3sont les paramètres du modèle

t = nombre d’observations =43

Pour estimer les coefficients a0, a1, a2, a3 nous appliquons la méthode des moindres carrés
ordinaires qui consiste à minimiser la somme des carrés des erreurs.

II.3.2. RESULTAT DU MODELE

Les résultats d’une régression simple (voir annexe 13) de la fonction de production écrite ci-
après confirment bien les conclusions tirées du modèle VECM :

LYw = 0.384*LKLw + 0.008*LKstarw + 0.094*LHw + 1.85

Validité du modèle

Le modèle de régression simple est valable car la valeur du coefficient de déterminationR2 de la


régression simple est égale à 97%, près de 1, par ailleurs la probabilité de F- statistique est
quasiment nulle, donc l’estimation par la régression simple est significative. Ainsi, la
croissance du PIB réel par tête peut bien être expliquée par les trois variables. Le produit
intérieur brut, le capital local LKlw, le capital étranger LKstar et les dépenses en éduction LHw
sont bien corrélées.

Validité des coefficients

Les coefficients associés aux variables explicatives : capital local LKlw et dépenses en
éduction LHw sont significatifs car les probabilités associées au test de Student (t-statistique) à
ces coefficients sont inférieures à 0.05, donc ces variables expliquent bien la croissance du PIB
à long terme.

Par contre, le coefficient de la variable capital étranger LKstar n’est pas significatif, la valeur
de la probabilité associée au test de Student (t-statistique) est de 0.377 qui est supérieur à 0.05 ;
ainsi le capital étranger n’influe que très faiblement sur la croissance du PIB réel de long terme,
la valeur du coefficient est très faible 0.008 par rapport aux deux autres coefficients.

201
Normalité des résidus

Les résidus issus de la régression simple semblent normaux d’après le graphe ci-après. Il y a
des périodes où les résidus dépassent l’intervalle de confiance, ce qui correspond à des
moments de crises à Madagascar. Pour ces cas, les erreurs d’estimation sont étendues.
Apparemment, la valeur réelle et la valeur de prévision de la production du PIB réel sont
biencorrélées. Les erreurs de spécification du modèle sont minimes car les différences entre les
valeurs réellement observées et les valeurs estimées ne sont pas importantes.

Figure 17 : Résidus de la régression simple


4.0

3.8

3.6

3.4
.08
3.2
.04

.00

-.04

-.08
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Residual Actual Fitted

Prévision de la variable à expliquer

Le calcul de la prévision de la variable à expliquer est obtenu en utilisant les coefficients


estimés du modèle. La comparaison des valeurs réelles observées et les valeurs estimées à
partir du modèle indiquent que les deux valeurs sont relativement corrélées en se référant au
graphique 18 suivant. Sauf durant les années de crises de 1991, 2002 et 2009 et l’année 2008
où il y a un choc de flux d’IDE à Madagascar, les deux courbes qui représentent les deux
valeurs réelles observées et les valeurs estimées sont en concordance.

202
Figure 18 : Représentation des valeurs réelles et estimées de la variable LYw
4.0

3.9

3.8

3.7

3.6

3.5

3.4

3.3

3.2
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

LYW LYWF

II.4. CONCLUSION SUR L’ANALYSE ECONOMETRIQUE

L’étude économétrique de la fonction de production de Mankiw, Romer et Weil à partir de


deux méthodes : Vector Autoregerssive VAR et régression simple confirme que le capital local
et les dépenses en éduction sont les variables déterminantes de la croissance économique àlong
terme de Madagascar. Le capital étranger constitué par les investissements directs étrangers
contribue faiblement à la croissance du PIB. Toutefois cette variable a une influence positive
sur la croissance du PIB à long terme. Ces résultats sont retrouvés dans les deux modèles
spécifiés à partir des variables étudiées : le premier le modèle VECM et le second le modèle de
régression simple.

Rappelons que dans la théorie de croissance endogène, les interventions de l’Etat dans les
dépenses publiques notamment dans les dépenses d’investissement pour l’éducation et pour les
infrastructures sont importantes pour entrainer un effet d’externalité positive sur le
développement des activités économiques et favorisent la croissance du secteur privé à cet
effet.

203
CHAPITRE IV : CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Les résultats du modèle DSGE et ceux de l’étude économétrique concluent que les
investissements directs étrangers ont un effet positif sur la croissance économique à long terme
de Madagascar mais ne constituent pas la variable déterminante de la cette croissance.

L’étude économétrique de la fonction de production de Mankiw, Romer et Weil à travers deux


méthodes utilisées (Vector Autoregerssive VAR et régression simple) confirme que les
variables déterminantes de la croissance économique à long terme de Madagascar sont le
capital local et les dépenses en éduction. Le capital étranger constitué par les investissements
directs étrangers contribue peu à la croissance du PIB.

Le modèle DSGE nous a renseignés par contre que l’accumulation dynamique du capital issue
du capital local et étranger stipulée par la théorie keynésienne a entrainé des effets sur la
consommation et la production. Les effets de la technologie et du capital humain sont perçus
dans la croissance de la production conformément à la théorie de la croissance endogène. En
effet, les dépenses d’investissements publics en éducation qui ont permis d’accroitre le capital
humain ont un effet cumulatif sur la croissance économique et constituent un facteur
déterminant à la croissance économique.

Soulignons que suivant la théorie de croissance endogène, les interventions de l’Etat dans les
dépenses publiques notamment dans les dépenses d’investissement pour l’éducation et pour les
infrastructures sont importantes pour emmener un effet d’externalité positive sur le
développement des activités économiques notamment celui du secteur privé.

204
CONCLUSION

Les résultats de la simulation avec le modèle DSGE confirment les théories stipulant que les
investissements directs étrangers ont un effet positif sur la croissance économique à long terme.
L’accumulation dynamique du capital a entrainé des effets positifs sur la consommation et la
production. Les effets de la technologie et du capital humain sont incorporés dans la croissance
économique conformément à la théorie de la croissance endogène. Les dépenses
d’investissements publics en éducation ont permis d’accroitre le capital humain et ont un effet
cumulatif sur la croissance économique. L’analyse économétrique par le modèle VAR et la
régression simple conclut par contre que les dépenses en éducation et le capital local sont les
déterminants de la croissance à long terme. Les IDEs incorporés dans le capital étranger
n’influent pas significativement sur la croissance du PIB à long terme.

D’après les résultats de notre recherche, les impacts des IDE sur la croissance économique de
Madagascar ne sont pas négligeables. Les effets entrainés par ces investissements directs
étrangers sur l’ensemble de l’économie ou ses externalités sur la consommation, le salaire, le
capital local sont captés par le modèle DSGE que nous avons développé. L’outil a pu
démontrer les dynamiques de court et moyen termes des anticipations rationnelles des agents
économiques et les dynamiques de long-terme du modèle de croissance.

Les résultats de la simulation du modèle DSGE peuvent être résumés comme suit :

- les investissements directs étrangers ont un effet positif sur la croissance économique à
long terme ;

- l’accumulation dynamique du capital stipulé par la théorie keynésienne a entrainé des


effets sur la consommation et la production ;

- les effets de la technologie et du capital humain sont capturés dans la production à


travers l’équation de fonction de production définie sur la base de la théorie de la
croissance endogène ;

- les dépenses en éducation ont permis d’accroitre le capital humain et le capital en


général ; suivant la théorie de Barro, ces dépenses publiques ont un effet cumulatif
permettant d’accroitre la croissance économique, les recettes publiques et donc les
dépenses d’investissements qui constituent un facteur de la croissance économique ;

205
- le salaire réel et le taux d’intérêt réel trouvent des nouveaux équilibres des marchés du
travail et du capital à long terme avec des nouvelles valeurs de ces variables.
L’ajustement de prix des facteurs de production est justifié par le modèle suivant l’offre
et la demande conformément à la théorie néoclassique (endogène). Cet ajustement est
aussi expliquée par la théorie de Balassa Samuelson qui stipule que la hausse de
productivité dans le secteur productif engendrée par les IDE notamment pour la
fabrication des biens échangeables (les produits miniers) entraine la hausse des salaires
dans ce secteur et dans d’autres secteurs par des anticipations rationnelles des agents
(théories de LUCAS, SARGENT, WALLACE et BARRO), étant donné que la mobilité
des travailleurs est limitée du fait de la rigidité des salaires suivant la nouvelle théorie
keynésienne.

- les investissements directs étrangers ont entrainé un accroissement des investissements


locaux via l’’échange des devises en monnaie locale entrainant l’augmentation de
l’offre de capital sur le marché local et la baisse du taux d’intérêt réel. Ces
investissements ont engendré beaucoup de création d’emplois et étant donné que l’offre
de travail ou le nombre d’heures consacré au travail de la population active
# augmente à long terme par rapport à sa valeur d’équilibre mais avec une faible
proportion, ce qui a provoqué l’augmentation du salaire réel.

Il est à noter que l’afflux des IDE a des effets déstabilisateurs sur la macroéconomie à court
terme. Les résultats de notre étude faite avec un modèle agrégé d’équilibre général calculable
simple Modèle 123 ont montré que l’afflux des IDE provoque une appréciation du taux de
change réel entraînant la diminution de l’exportation et l’augmentation de l’importation ; ainsi,
la hausse des prix des biens domestiques par rapport aux prix des biens d’exportation provoque
la hausse des prix à la consommation ou l’inflation.

L’analyse économétrique de la fonction de production de Mankiw, Romer et Weil basée sur la


théorie endogène conclut l’importance du capital local et du capital humain dans la production
du PIB de Madagascar à long terme. Le capital étranger n’a pas d’effet significatif sur la
croissance du PIB. Les investissements en éducation n’ont pas d’effet sur la croissance du PIB
qu’à moyen terme.

206
Les résultats des réponses impulsionnelles issues du modèle VAR à celles issues du modèle
DSGE se rejoignent. Les chocs du capital local, et du capital étranger sur la production sont
constatés à long terme.

D’après ces analyses, l’impact des IDE n’est pas significatif sur la croissance à long terme de
Madagascar. Ces investissements étrangers devraient être intégrés à l’économie nationale pour
que leurs effets soient tangibles sur la croissance du PIB de Madagascar. Ce qui permettra de
promouvoir le secteur privé local, de créer des emplois et des opportunités de revenus pour les
groupes vulnérables et de propulser par conséquent une croissance économique forte et
soutenue et une réduction de la pauvreté.

L’existence d’une institution forte capable d’instaurer des règlementations favorisant une
croissance économique élevée et soutenue et un développement social est également une
condition de la réussite d’une stratégie de développement. A cet effet, le Gouvernement doit
faire beaucoup d’efforts pour mettre en œuvre une politique économique répondant aux besoins
de l’économie et assurant la stabilité macroéconomique.

207
SYNTHESE

L’étude de la croissance économique intéresse plusieurs auteurs économiques et le monde


universitaire. La source principale de la croissance provient de l’innovation et/ou de l’adoption
technologique. La grande disparité des revenus entre les pays riches et pauvres est expliquée
en grande partie par les différences de productivité. En effet, le développement rapide d’un
pays dépend de l’efficacité des institutions dans la conduite de la politique économique. La
diversité de trajectoires dépend ainsi de la capacité du pays à accumuler l’épargne et
l’investissement dont les conditions de réussite sont la stabilité et l’efficacité du Gouvernement,
la réduction de la corruption ; le degré d’ouverture à l’extérieur et le niveau d’éducation de la
population.

L’atteinte des ODD notamment l’éradication de la pauvreté, la promotion d’une croissance


économique soutenue, partagée et durable et la protection de la gestion des ressources
naturelles est conditionnée par l’existence d’un partenariat mondial. Ce partenariat semble
indispensable particulièrement pour les pays en développement qui ont besoin de ressource
supplémentaire pour atteindre ces objectifs.

L’investissement direct étranger est un palliatif face aux déficiences en termes de capacités
d’épargne et d’investissement de l’économie locale. L’apport des capitaux étrangers présente
certains avantages entre autres les transferts de connaissance, technologique, l’accès aux
marchés extérieurs et également le développement du secteur privé local. Même si
l’investissement direct étranger (IDE) est considéré comme le moteur principal de tout
développement économique, le développement n’a pas lieu sans la capacité à transformer des
ressources naturelles en revenus, sans la mobilisation efficiente de ces ressources en
consommation ou en investissements.

L’accroissement des IDE à Madagascar depuis l’année 2007, avec la mise en œuvre des grands
projets miniers (QMM et Dynatec) nous a incités à connaitre les impacts de ces IDE sur la
croissance économique de Madagascar, en particulier leurs effets d’externalité sur la création
d’emplois et de revenus, l’accès au marché international et la nouvelle technologie apportée par
ces nouveaux investissements.

Les résultats de l’étude qu’on a fait avec un petit modèle d’équilibre général calculable simple
Modèle 123 ont montré que les afflux des IDE provoquent des effets déstabilisateurs sur la

208
macroéconomie si l’Etat ne prend pas des mesures de politique économiques adéquate. A court
terme, l’afflux des IDE provoque une appréciation du taux de change réel, ce qui entraine la
diminution de l’exportation et l’augmentation de l’importation ; la hausse des prix des biens
domestiques par rapport aux prix des biens d’exportation se traduisant par la hausse du prix à
la consommation ou l’inflation. Mais qu’en est-il de ses effets à long terme sur la croissance
économique de Madagascar ?

Sur le plan théorique, nous avons appris que la croissance économique est déterminée par les
facteurs travail, capital et progrès technique. L’approche des économistes classiques dit que le
progrès technique est exogène résultant des recherches scientifiques et permettant
l’augmentation de la productivité totale des facteurs (PTF). Par contre, la théorie keynésienne
stipule que la croissance effective ne correspond toujours pas à la croissance potentielle. La
croissance est déterminée par la demande anticipée ou demande effective composée par la
consommation, l’Investissement, et de la demande extérieure ou les exportations. La croissance
est un phénomène auto-entretenu par l’effet multiplicateur de ces composantes de la demande.

Le débat sur la théorie de la croissance permet d’analyser l’économie sur une longue période et
de la présenter de façon dynamique. Les auteurs néoclassiques reposent leur analyse sur une
croissance équilibrée et le rendement décroissant du capital. Ceux des keynésiens stipulent la
croissance déséquilibrée et l’accumulation du capital.

Au fil des années, la théorie de la croissance économique évolue en intégrant dans le facteur
résiduel ou la productivité totale, considérée comme exogène par la théorie classique, d’autres
facteurs comme la technologie, le capital humain qui détermine la croissance potentielle. Le
facteur institution qui est aussi la base de la réussite de politique de développement d’un pays
est un des déterminants de la croissance économique d’un pays. Ce qui nous amène à parler de
la théorie de croissance endogène.

Cette théorie stipule que les déterminants de la croissance sont endogènes et entrainés par
l’intervention de l’Etat à travers les investissements publics pour relancer la croissance. Les
investissements publics dans l’éducation, la santé, la recherche fondamentale et les
infrastructures sont les facteurs déclencheurs d’une croissance économique autoentretenue. A
travers une politique de formation et d’éducation et l’effort de recherche et développement,
l’Etat peut favoriser les différents accumulations de capital afin d’améliorer l’efficacité du
capital humain et de faciliter l’accumulation des connaissances et d’expériences. Les

209
infrastructures publiques pour sa part encouragent les activités économiques des agents privés
et par conséquent leur productivité.

L’analyse des contextes et des politiques et stratégies de développement mises en œuvre durant
la période d’étude nous a permis de conclure que les politiques et stratégies de développement
mises en œuvre influent sur la croissance économique à long terme de Madagascar. Le
rapprochement des résultats macroéconomiques aux faits des contextes économiques existants
à Madagascar montre que l’efficacité des investissements est différenciée suivant les périodes
et régimes en place. La relation entre investissement et croissance est toutefois confirmée,
néanmoins la croissance économique n’a pas été soutenue à cause des crises répétitives à
Madagascar. Le revenu réel par habitant des malagasy a connu par conséquent une baisse
importante durant la période d’étude.

L’analyse empirique de la croissance économique de Madagascar montre que la performance


économique de Madagascar reste modérée et faible (2% en moyenne entre la période 1961 à
2016) et très volatile à cause des crises politiques répétitives survenues au pays presque toutes
les décennies. Les différentes politiques économiques et sociales mises en œuvre à Madagascar
depuis l’indépendance en 1960 n’ont pas réussi à mener son développement et à réduire la
pauvreté contrairement aux expériences réussies des pays émergeants comme la Corée du Sud,
la Chine.

Les contraintes et problèmes qui freinent l’essor de l’économie malgache résident dans (i)
l’insuffisance des investissements pour entretenir et construire des infrastructures (routes, ports
aéroports, approvisionnement en électricité), d’améliorer l’accès et la qualité des services
sociaux (l’éducation et la santé). (ii) et l’insuffisance des actions et mesures pour préserver
l’environnement et l’insécurité en général. Ces problèmes sont aggravés par la déficience de la
bonne gouvernance et la non maîtrise de la corruption.

Une croissance économique forte et soutenue est enregistrée entre la période de 2003 à 2008,
soit une hausse annuelle moyenne de 4,9% qui était soutenue par un taux d’investissement
élevé de 23% en moyenne, provenant surtout par des investissements miniers. Le secteur
tertiaire demeure le secteur le plus important dans le PIB de Madagascar, soit 55% du PIB
pour la période d’étude. L’Agriculture occupe la deuxième place avec 30% de part dans le
PIB. Et le secteur secondaire demeure faible dans la structure de l’économie malgache, soit
15% du PIB.

210
Le flux des investissements directs étrangers à destination de Madagascar s’est
considérablement accru depuis l’année 2007 suite à la mise en œuvre de deux grands projets
miniers (pour l’exploitation d’ilménite à Taolagnaro et de nickel à Ambatovy). Le Canada reste
le premier investisseur étranger avec une part plus de 40% des flux d’IDE en 2007. Ses
investissements sont orientés essentiellement vers les activités extractives.

Pour voir l’effet des IDE, objet de notre étude, nous avons choisi d’utiliser le Modèle
d’Equilibre Général Stochastique Dynamique DSGE qui est un modèle à la fois
microéconomique et macroéconomique et prend en compte les anticipations rationnelles des
agents économiques qui décrivent les dynamiques de court et moyen termes. Le modèle est
basé à la fois sur la théorie keynésienne et la croissance endogène. L’investissement physique,
un des variables explicatives de la croissance économique est décomposé en investissement
local et étranger.

Les résultats de la simulation avec le modèle DSGE démontrent que les investissements directs
étrangers à un effet positif sur la croissance économique à long terme et que l’accumulation
dynamique du capital stipulé par la théorie keynésienne ont entrainé des effets sur la
consommation et la production. Ces hausses incorporent également les effets de la technologie
et du capital humain conformément à la théorie de la croissance endogène. En effet, les
dépenses d’investissements publics en éducation qui ont permis d’accroitre le capital humain
ont un effet cumulatif sur la croissance économique et constituent un facteur à la croissance
économique.

Le salaire réel et le taux d’intérêt réel retrouvent des nouveaux équilibres des marchés du
travail et du capital à long terme et ont donné des nouvelles valeurs de ces variables.
Conformément à la théorie néoclassique (endogène), il y a un ajustement de prix des facteurs
de production suivant l’offre et la demande. Cette conclusion peut être expliquée par la théorie
de Balassa Samuelson qui stipule que la hausse de productivité dans le secteur productif
engendrée par les IDE notamment pour la fabrication des biens échangeables (les produits
miniers) entraine la hausse des salaires dans ce secteur.

L’analyse économétrique par le modèle VAR et la régression simple conclut que les dépenses
en éducation et le capital local sont les déterminants de la croissance à long terme. Les IDEs
incorporés dans le capital étranger n’influent pas significativement sur la croissance du PIB à
long terme. La raison qu’on peut avancer est que l’avènement des flux IDE à Madagascar est

211
trop court par rapport à la période d’étude. Toutefois, l’effet est ressenti sur la croissance du
PIB mais sur le long terme

Pour avoir des effets tangibles des investissements étrangers sur la croissance du PIB de
Madagascar, ils devraient être intégrés à l’économie nationale. Cette option conduira à
promouvoir le développement des activités du secteur privé local, à créer des emplois et des
opportunités de revenus pour les groupes vulnérables et à propulser par conséquent une
croissance économique forte et soutenue et une réduction de la pauvreté.

La réussite d’une stratégie de développement basée sur ces IDE dépend également de
l’existence d’une institution forte capable d’instaurer des règlementations favorisant une
croissance économique élevée et soutenue et un développement social. A cet effet, le
Gouvernement doit faire beaucoup d’efforts pour mettre en œuvre une politique économique
répondant aux besoins de l’économie et assurant la stabilité macroéconomique.

212
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AUTRES DOCUMENTS

53. Programme triennal de développement économique et social : 1959 - 1962

54. Premier plan quinquennal: 1964 - 1968

55. Redressement social: 1993-1995

IV
56. Document Cadre de Politique Economique (DCPE): 1996-1999

57. Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP): 2000-2006

58. Madagascar Action Plan (MAP): 2007-2008

59. Plan National de développement (PND) 2015 -2018

60. Banque Centrale de Madagascar et INSTAT (2006-2012) Enquêtes sur les


Investissements Directs Etrangers et de Portefeuille à Madagascar.

61. Banque Centrale de Madagascar, Rapports Annuels, Années 2006 à 2012

62. Rapports Economiques et Financiers de 2006 à 2012 Ministère en charge de


l’Economie

63. Banque Centrale de Madagascar,- Bulletins de la Banque Centrale de Madagascar N° 6,


Février 2007– N° 7, Août 2007 –N° 8, Décembre 2007

64. Rapport Annuel de Mise en œuvre du DSRP, Janvier –Décembre 2006, Juin 2007

65. Autres articles complémentaires pour « Croissance et développement » - Théories de la


croissance : le modèle HARROD-DOMAR – Economie et société

66. Le Modèle Néoclassique ,


http://www.unilim.fr/pages_perso/philippe.darreau/2%2CSolow.pdf

V
ANNEXES

Annexe1 : HISTORIQUE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT A


MADAGASCAR
PERIODE DE 1960 A 1982 : ACCENT SUR L’INTERVENTIONNISME DE L’ETAT

ACCORDS DE COOPERATION
Ces accords ont été conclus entre Madagascar et la France le 27 Juin 1960 , Ces accords ont été
basés sur l’alignement des politiques de Madagascar à celle de la France en matière de
politique étrangère, de politique monétaire (appartenance dans la ZONE FRANC) et de
politique de défense (base militaire).

PROGRAMME TRIENNAL DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL


Ce programme a été mise en œuvre entre 1959 à 1962 dont les orientations, les objectifs et
politiques sont résumés comme suit :

ORIENTATION GLOBALE

L’orientation globale du programme est de promouvoir le développement économique et social,


tout en mettant en valeur les ressources naturelles, les potentiels agricoles et, humains afin de
procurer à la population des possibilités de travail et un niveau de vie meilleur.

OBJECTIFS ET POLITIQUES

Les objectifs et les politiques mises en œuvre sont décrits ci-après :

Concentrer les actions dans les zones intégrées


- Neuf (09) zones ont été choisies en fonction de certaines caractéristiques économiques
et sociales.

Sauvegarder et utiliser rationnellement le potentiel agricole par :


- La fixation à 6% du rythme annuel d’augmentation de la production agricole ;
- L’intervention de l’épargne locale et de l’investissement en travail ;
- La diversification des produits agricoles exportés ;
- Le développement des cultures industrielles (coton) et, des cultures fourragères ;
- La lutte contre la dégradation des sols.

VI
Intensifier et développer les secteurs minier et industriel par :
- La promotion et le développement des industries légères ;
- La mise en exploitation des deux importants gisements de nickel et de chromite.

Intensifier les liaisons interne (terrestres, fluviales, aériennes) et externe (maritimes,


aériennes) à travers
- L’extension des capacités internes routières (Mahajanga- Antananarivo), chemin de fer
et fluviale (Canal des Pangalanes et aériennes : Sud, Nord et centres
secondaires) ;
- Le renforcement de la digue de grand port de Tamatave ;
- L’aménagement des aérodromes internationaux d’Arivonimamo et de Mahajanga.

Sauvegarder et valoriser les potentiels humains par


- L’amélioration de l’habitat destiné aux classes les plus défavorisées dans les principales
villes des centres urbains (spécialement Tananarive) ;
- L’intégration et la subvention de l’infrastructure dans les plans d’urbanisme ;
- L’encadrement paysanne et la lutte contre le sous – emploi ;
- L’augmentation de la capacité hospitalière.

Assurer l’aisance budgétaire et favoriser les investissements privés à travers


- La réduction des dépenses de fonctionnement et des investissements dans les secteurs
sociaux ;
- La Priorité aux investissements à rentabilité économique et fiscale.

Etablir une planification générale par


- La mise en place d’un Commissariat Général au Plan.

PREMIER PLAN QUINQUENNAL


Le PREMIER PLAN QUINQUENNAL a été appliqué de 1964 à 1968 dont les objectifs et
mesures sont donnés ci-après.

ORIENTATION GLOBALE

L’orientation globale du premier plan quinquennal était de réaliser le développement


économique et la promotion culturelle et sociale de la Nation Malgache selon une
« Option Socialiste ».

VII
Dans cette optique, le programme visait à améliorer le niveau de vie des citoyens et plus
particulièrement celui des paysans.

OBJECTIFS ET POLITIQUES

Améliorer le niveau de vie des citoyens et plus particulièrement celui des


paysans : « Option Socialiste ».

La politique a été axée sur l’intervention par les actions directes, indirectes ou par
l’incitation de l’Etat des collectivités publiques secondaires, des organismes publics et
parapublics, des organismes coopératifs, du secteur privé, de la population et en particulier
du Fokonolona dans le cadre des opérations au ras du sol.

Augmenter et améliorer la production agricole, notamment celle des produits de


première nécessité

L’intervention de l’Etat dans le secteur agricole consistent à construire des: infrastructures,


acheter des équipements, donner de la formation professionnelle et intervenir dans la
commercialisation par une triple action : concentrée, spécialisée et de masse.
Il y a eu également l’implication directe des coopératives rurales et des collectivités de base
pour le développement des produits de première nécessité, l’intervention directe de l’Etat
dans la recherche agronomique et la vulgarisation des résultats techniques en milieu rural.

Développer l’Industrie, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la


transformation des produits du sol par des mesures suivantes :
- La transformation des produits du sol en vue de leur valorisation ;
- La création d’industrie de substitution et fabrication de biens d’équipements dans
les domaines de l’agriculture et de la construction ;
- L’orientation des investissements vers les secteurs industriels jugés prioritaires et
leurs implantations dans les zones industrielles ;
- La participation des organismes coopératifs et collectivités publiques à l’effort
d’industrialisation dans la transformation des produits agricoles ;
- L’encouragement de l’initiative privée.

Organiser et contrôler les circuits commerciaux à travers

VIII
- L’établissement d’une Politique Commerciale par grands produits en particulier
ceux de la distribution pour l’intérêt des consommateurs ;
- L’application effective des textes régissant les organismes coopératifs, notamment
le comptoir d’achats et de ventes.

Rationaliser et organiser les Transports par


- L’orientation et la coordination de l’activité des transporteurs en vue de permettre
l’utilisation optimale de l’infrastructure et de réseau routier ;
- L’exécution accélérée du plan routier ;
- Le développement du cabotage national et la concentration du trafic long courrier.

IX
LA CHARTE DE LA REVOLUTION SOCIALISTE MALGACHE
La charte de la révolution socialiste malgache a été mise en œuvre de 1975 à 1991 dont les
stratégies et mesures sont décrites suivantes.

ORIENTATIONS GLOBALES

La politique étrangère était basée sur l’indépendance et l’émancipation nationale ;

La politique intérieure consistait à orienter la politique économique et financière en vue


d’un développement économique et social autonome équilibré au bénéfice de tout le peuple
malgache ;

La consolidation de l’indépendance politique ;

L’application de la Loi n° 77-002 du 22 Décembre 1977 portant orientation et organisation


de la planification socialiste :

o 1978-1984 visait à mettre en place les fondations structurelles et matérielles du


développement socialiste ;

o 1985-1992 avait pour but de consolider l’économie socialiste ;

o 1993-2000 était consacrée à l’accélération de la croissance de l’économie socialiste.

L’application de l’ordonnance 76-044 du 27 décembre 1976 fixant l'organisation, le


fonctionnement et l'attribution des Collectivités Décentralisées.

La charte de la révolution socialiste malgache est focalisée sur 3 axes stratégiques énoncés ci-
après.

Axe Stratégique 1: POLITIQUE D’OUVERTURE TOUS AZIMUTS ET


OMNIDIRECTIONNELLE pour diversifier les relations internationales afin de diminuer le
poids de la domination unilatérale de la politique économique, financière, commerciale, sociale
et culturelle de Madagascar.

1976
- Ouverture vers les pays socialistes : URSS, Chine, Corée du Nord, Cuba, Roumanie dans le
but a été l’extension des débouchés de nos produits et de nos sources d’approvisionnement

- Adhésion de Madagascar à l’OUA

X
Axe Stratégique 2 : NATIONALISATION DES SECTEURS STRATEGIQUES DE
L’ECONOMIE, sources de financement indispensable au développement de l’économie
nationale, restructuration des banques.

L’Etatisation de l’économie s’est traduite par le contrôle à 61% par l’Etat socialiste de la
machine économique :
- 100% pour les assurances et les Banques, l’eau et l’électricité
- 78% pour les exportations
- 70% pour le commerce intérieur
- 60% pour les importations
- 35% pour l’industrie
- 14% pour les transports maritimes.

Axe Stratégique 3 : POLITIQUE DE L’INVESTISSEMENT A OUTRANCE : «


l’agriculture est la base, l’industrie le moteur du développement économique »

1978-1980

- Investissement à outrance dans le secteur secondaire notamment la production des


produits de base, de l’énergie, et des intrants ;
- Acquisition de nouveaux moyens de transport et de labour ;
- Développement de nouvelles infrastructures, construction de nouveaux Centres
Universitaires dans les Faritany ;
- L’investissement industriel a utilisé, en 1980, 57% du total des crédits (crédits à taux
d’intérêts réels négatifs, encourageant la surconsommation de capital). ;
- Financement des déficits budgétaires par la création monétaire et des emprunts
extérieurs.

XI
PERIODE DE 1983 A 1991 : ACCENT SUR LA POLITIQUE D’AJUSTEMENT
STRUCTUREL
Après l’échec de l’interventionnisme de l’Etat et le constat des déséquilibres
macroéconomiques conséquents notamment la forte inflation, le déficit de la balance des
paiements, Madagascar a été contraint de mener une politique d’ajustement structurel pour
rétablir la stabilité macroéconomique.

Au début des années 80, les différentes mesures prises par l’Etat et une économie centralisée de
type socialiste ont entrainé une inflation incontrôlable, l’effondrement des exportations et du
marché intérieur. Les pénuries des Produits de Première Nécessité et l’expansion du marché
noir se sont aggravées. Le pouvoir d’achat de la population s’est détérioré avec l’amplification
de l’inégalité des revenus. Pour les petites exploitations agricoles, cette période a été marquée
par une forte démotivation à investir et à produire.

A partir de 1982, l’Etat malgache, en grande difficulté économique et fortement endetté


comme d’autres pays du Sud, est contraint d’engager des négociations avec le Fonds monétaire
international/FMI et la Banque Mondiale pour faire face à la crise budgétaire et à l’endettement
du pays.

La période de 1983 à 1991 est la période des réformes économiques basée sur le libéralisme
avec la suppression de l’interventionnisme de l’Etat, la privatisation des sociétés d’Etat, le
désengagement de l’Etat des activités de production, de transformation, de commercialisation
et l’ouverture à l’économie mondiale.

En 1983, les mesures prises étaient les suivantes :


• Libéralisation du commerce
• Levée du monopole d’Etat sur les activités bancaires
• Mesures d’assainissement des Finances Publiques dans le cadre de la politique de
stabilisation
• Gel des recrutements de la Fonction Publique
• Allègement des charges fiscales pesant sur les entreprises
• Le rôle de l’Etat se limite à la mise en place d’un environnement économique favorable
au développement du secteur privé.

De 1985 à 1990, l’Etat a adopté les mesures suivantes :

XII
• Privatisation ou dissolution des Sociétés d’Etat ;

• Négociations du Fonds d’Ajustement Structurel avec l’obtention du Crédit


d’Ajustement Structurel Agriculture CASA, du Crédit d’Ajustement du Secteur
Industriel CASI, du Crédit d’Ajustement de la Politique Industrielle et Commerciale
CASPIC, du Crédit d’Ajustement Structurel CASP ;

• Application de la politique d’austérité et la forte dépréciation de la monnaie dans le


cadre de la mise en œuvre du Fonds d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR);

• Allègement et le réaménagement de la dette 4 fois ;

• Elaboration d’un Code minier plus favorable aux investisseurs étrangers ;

• Elaboration d’un nouveau Code des Investissements et création des zones franches en
1989.

XIII
PERIODE DE 1991 A 2002 : ACCENT SUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
Les conséquences négatives de l’ajustement structurel sur la dimension sociale notamment
l’aggravation de la pauvreté ont amenés les dirigeants de l’époque à orienter sa politique vers
la réduction de la pauvreté tout en continuant les réformes structurelles. Ainsi, durant cette
période, il y a eu deux documents de stratégies mis en œuvre :

- la Politique De Développement Economique et Sociale de Madagascar (de 1992 à 1995)


;

- le Document Cadre de Politique Economique (DCPE): (de 1996 à 1999).

POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIALE DE


MADAGASCAR (de 1992 à 1995)
Cette période a été marquée par les réformes économiques entre autres l’élaboration de la loi
sur la privatisation (portant désengagement de l’Etat des entreprises du secteur public);
l’adoption du libre flottement de la monnaie locale; la création du Marché Interbancaire de
Devises ou MID,…

Mais entre temps, il y a un gel des relations avec les principaux PTF, ce qui se manifeste par
l’accumulation de retard dans le processus de privatisation des entreprises publiques.

Les grandes orientations de la politique ont été :


- La relance des activités économiques ;
- Le désengagement de l’Etat des Entreprises Publiques ; et
- La lutte contre la pauvreté.

Cette politique a été axée sur trois axes stratégiques suivants :

Stratégie 1 : MISE EN PLACE D’UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE FAVORABLE

Les mesures suivantes ont été mises en œuvre :

- Assainissement du secteur financier : création du Marché Interbancaire de Devises


(MID)
- Adoption d’une nouvelle politique monétaire : libre flottement de la monnaie : Avril
1994
- Développement du secteur privé industriel
- Recherche de nouvelles sources de financement autres que les bailleurs de fonds
traditionnels

XIV
- Etablissement de relations d’affaires avec certains grands groupes financiers
internationaux

Stratégie 2 : POURSUITE DE LA POLITIQUE DE DESENGAGEMENT DE L’ETAT DES


ENTREPRISES PUBLIQUES commencée depuis 1988 Décret n°88-148 du 11/04/88

Les mesures suivantes ont été mises en œuvre :

- Poursuite de la privatisation / liquidation des Entreprises Publiques


- Privatisation/liquidation de plusieurs entreprises : SOMALAC, SUMATEX,
SOMAPALM, SMPL, HODIMA, COROI, BTM…

Cette politique de désengagement de l’Etat a été appliquée avec des mesures


d’accompagnement :

- Crédit d’Ajustement Structurel Industriel et Commercial (CASPIC)


- Crédit d’Ajustement Structurel des Entreprises Publiques (CASEP)
- Projet d’Actions Sociales et d’Appui à la Gestion Economique (PASAGE)
- . Création de la Société National de Participation (SONAPAR)

Stratégie 3 : ELABORATION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE STRATEGIE EFFICACE


POUR RESOUDRE LES PROBLEMES LIES A LA PAUVRETE

L’élaboration et la mise en œuvre du Plan National d’Action pour le Redressement Social


(PNARS) avait pour but de fixer, à l’horizon 2000, des objectifs réalistes de redressement
social pour asseoir au siècle prochain le développement humain du pays à travers la mise en
place de filets de sécurité pour les groupes vulnérables.

XV
DOCUMENT CADRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE (DCPE): 1996-1999)
Le retour au libéralisme avec l’effectivité de la privatisation du secteur pétrole, banque ;
l’accent sur quelques secteurs d’activités dits porteurs (halieutique, tourisme, mine), et le
raffermissement des relations avec les partenaires techniques et financiers, conduisant à
l’obtention des assistances intérimaires au titre de l’IPPTE notamment des dons et des prêts
projets plus conséquents sont les faits marquants de l’application du Document Cadre de
Politique Economique (DCPE).

ORIENTATIONS GLOBALES

Les orientations globales sont la libéralisation de l’économie afin d’établir un cadre libéral
stable favorable au développement du secteur privé et un Etat fonctionnel pour améliorer le
climat d’investissement et pour mener une lutte vigoureuse contre la pauvreté.

Trois axes stratégiques ont été fixés :


Axe stratégique 1 : reforme institutionnelle
Axe stratégique 2 : lutte contre la pauvreté
Axe stratégique 3 : promotion d’un environnement macroéconomique et réglementaire
favorable.

Axe stratégique 1 : REFORME INSTITUTIONNELLE

Les réformes institutionnelles ont été menées à travers les mesures suivantes :
- Réforme de la fonction publique ;
- Mise en place du projet (PAIGEP) pour le renforcement des capacités de l’administration
publique ;
- Réforme au niveau macroéconomique (suivi des dépenses publiques, vote annuel de la loi
de règlement, publication des audits de la Cour des Comptes).

La réforme du système judiciaire porté sur


- La création de l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes (ENMG) en 1996.

La mise en œuvre de la décentralisations’est fait par :

XVI
- La répartition des compétences et des ressources entre le Gouvernement central et les
collectivités territoriales décentralisées.

Le développement du secteur privé pour améliorer l’environnement des affaires portait sur
- La simplification et la libéralisation des procédures d'agrément, l’élaboration des codes des
investissements, l’assouplissement des visas de séjour pour les investisseurs étrangers.

Le désengagement de l'Etat et l’accroissement des investissements privés ont été menés à


travers
- L’établissement du cadre institutionnel de la privatisation suivant la loi N° 98-014 ;
- Le désengagement de l'Etat des banques commerciales publiques et de la plupart des autres
entreprises publiques.

Axe stratégique 2 : LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

La lutte contre la pauvreté a été focalisée sur :


- L’amélioration de l’accès aux services de base pour les plus démunis et l’amélioration de la
sécurité publique ;
- L’accroissement des dépenses sociales, en particulier pour la santé de base, l’éducation
primaire et la sécurité publique.

La lutte contre la pauvreté a été axée sur plusieurs domaines cités ci-après.
DEVELOPPEMENT SOUTENABLE :

La lutte contre la surexploitation des ressources naturelles par


- La mise en œuvre de la deuxième tranche du plan national d'action environnemental
(PE1 en juin 1997).

TRANSPORT ROUTIER :

L’amélioration des routes à travers :


- L’établissement d’un fonds national d'entretien routier (FER) ;
- La mise en place des Agences de maîtrise d'œuvre déléguée (AGETIPA) ;
- Le développement d'un partenariat entre l'Etat et le secteur Privé par la privatisation et
la sous-traitance des travaux de construction et d'entretien.
TELECOMMUNICATION :

XVII
La mise en place d’un système moderne et performant encourageant la concurrence dans le
secteur télécommunication a été faite à travers
- La mise en place de l'Office Malgache (OMERT) par le décret 97-1077 du 28 août
1997 ;
- La réalisation du projet Plaque numérique ;
- La mise en service de DOMSAT.

TRANSPORT AERIEN :

La réduction du coût de transport aérien était la politique du transport aérien afin d’augmenter
le tourisme

TRANSPORT MARITIME :

L’amélioration de la productivité des ports malgaches et la réduction des coûts du transport


international a été soutenue par
- La libéralisation du marché de la navigation par la privatisation des manutentions dans
les ports secondaires et des manutentions dans le port de Toamasina.

EAU ET ASSAINISSEMENT :

L’amélioration de la qualité de l'eau et la réduction de la pollution a été menée à travers :


- La promulgation de la loi portant sur le code de l'eau (1997) ;
- La mise en œuvre projet Pilote d'alimentation en eau potable et assainissement en
milieu rural (PAEPAR) et Projet Nutrition à assise communautaire.

AGRICULTURE :

L’amélioration de la productivité agricole été basée sur


- L’élimination des subventions, la libéralisation des marchés des intrants et le soutien
continu en faveur de la vulgarisation agricole ;
- Le désengagement du marché du riz ; et
- La libéralisation du secteur de la vanille.

MINES :

XVIII
La libéralisation et le désengagement de l'Etat du secteur mine ont été adoptés en 1995. Cette
politique a été concrétisée par l’adoption du code minier.

TOURISME :

La valorisation et le développement du secteur: tourisme ont été soutenus par


- La mise en place de l’Institut National du Tourisme et de l'Hôtellerie et de la Maison
du tourisme ;
- L’allègement de la formalité relative à l’obtention de visas.

ENERGIE :

La libéralisation du secteur du pétrole et de l'électricité a été faite par


- La recherche de partenariat pour la SOLIMA et la restructuration de la JIRAMA avec
l’apport de capital privé.

Axe stratégique 3 : PROMOTION D’UN ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE ET


REGLEMENTAIRE FAVORABLE

POLITIQUE DES FINANCES PUBLIQUES

ADMINISTRATIONS FISCALES ET DOUANIERES :

Les mesures ont porté sur le renforcement des administrations fiscale et douanière afin de
réduire la fraude fiscale et augmenter les recettes. Il s’agit de
- la suppression de la Régie Malgache des Monopoles Fiscaux (RMMF)
- l’abolition de la taxe à l’exportation de vanille à partir de 1997

POLITIQUE FISCALE :

La politique fiscale consistait en l’élargissement de l'assiette, l’amélioration de l'efficacité et de


l'équité de l'imposition et l’augmentation de la pression fiscale.
Les mesures suivantes ont été instituées :
- Loi instituant la TVA et la suppression de la taxe unique sur les transactions (TUT) ;
- Structure de tarif douanier simplifié avec un taux maximum de 30% (1999) ;
- Extension de l’assiette fiscale au secteur informel.

XIX
DEPENSES PUBLIQUES :

Les actions sur les dépenses publiques consistaient en l’amélioration de la gestion des dépenses
courantes et de la gestion et la structure des dépenses d’investissements aux bénéfices des
secteurs sociaux

POLITIQUE MONETAIRE :

SYSTÈME DU CONTRÔLE MONETAIRE :

La Banque Centrale de Madagascar a opté pour l’utilisation des instruments indirects de


gestion monétaire savoir :
- Le maintien des taux d’intérêt positifs en termes réels ;
- Le développement des opérations d’open market des bons émis par le Trésor ;
- L’application de la politique d’appel d’offres ;
- L’application de la politique de réserves obligatoires.

SYSTÈME FINANCIER :

La Banque Centrale de Madagascar comptait à améliorer le système financier par :


- La création du marché des bons de Trésor par adjudication en 1997
- L’amélioration des services aux petits emprunteurs : développement des micro crédits

POLITIQUE DE CHANGE ET PAIEMENTS

DETTE EXTERIEURE :

La politique de la dette extérieure consistait à résorber les arriérés de paiements extérieurs, à


éviter l’accumulation de nouveaux arriérés et à mener une gestion prudente de la dette.

REGIME DE CHANGE :
La politique de change était centrée sur la Libéralisation des paiements extérieurs et le
maintien en vigueur du régime de change flottant.
PERIODE DE 2003 A 2013 : ACCENT SUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LE
DEVELOPPEMENT DURABLE

XX
La notion de développement durable a été introduite dans la politique stratégique du pays afin
de tenir compte de la dimension environnement dans la politique de développement du pays.

Cette période est caractérisée par l’influence croissante des investissements privés étrangers
notamment des grands investissements miniers sur l’économie, et l’ afflux sans précédent des
capitaux publics après l’atteinte du point d’achèvement du processus IPPTE en octobre 2004
(aides budgétaires, fonds IPPTE, assistances financières classiques sous formes de dons et de
prêts projets).

La politique a été mise sur l’agriculture (révolution verte, cultures de contresaison), le


tourisme, les mines, l’infrastructure, l’halieutique, et l’agro-industrie.

Les orientations générales, les axes stratégiques et les mesures mises en œuvre durant cette
période sont données ci-après.

DOCUMENTS DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE (DSRP)


(2000 – 2006)
Les Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) ont été élaborés dans le
contexte des négociations de l’IPPTE (Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés) où
le Point de Décision a été atteint en 2001 et le point d’achèvement en Novembre 2004.

ORIENTATIONS GLOBALES

Les orientations globales de la stratégie pour la réduction de la pauvreté sont axées sur :

- La promotion d’un développement rapide et durable pour réduire de moitié le


taux de pauvreté en 10 ans à travers un processus participatif national et le principe de
« Partenariat Public Privé » ;

- la vision « Madagascar naturellement », l’élaboration de la politique générale de


l’Etat (nouvelles orientations globales en 2004);
- le nouveau cadre et programme de partenariat.

Les axes stratégiques ont porté sur :


- L’Etat de droit et la bonne gouvernance ;
- La promotion d’une croissance à base élargie et ;

XXI
- Le développement du capital humain et la protection sociale.

Axe stratégique 1 : RESTAURER UN ETAT DE DROIT ET UNE SOCIETE BIEN


GOUVERNEE

Les mesures pour la restauration de l’Etat de droit et la bonne gouvernance sont focalisées sur :
La lutte contre la corruption dont les mesures y afférentes sont :

- La création du Conseil Supérieur de Lutte contre la Corruption (Comité pour la


Sauvegarde de l’Intégrité et du Bureau Indépendant Anti-corruption) ;
- L’adoption de la législation contre la corruption.

La réforme de la fonction publique concerne :

- Les départs volontaires anticipés dans 2 départements ministériels : travaux publics et


transports, et l’Education nationale ;
- Le traitement de dossier de retraite et d’avancement des agents de l’Etat par un logiciel
standard.

La réforme de l’administration avec :

- L’adoption du budget programme en 2005 ;


- L’instauration du Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFP) en 2005.

La réforme dans les douanes est axée sur :


- La mise en place du Programme de Réformes pour l’Efficacité de l’Administration
(PREA) ;
- La simplification des processus pour alléger la bureaucratie ;
- L’installation de l’E gouvernance.

L’amélioration de l’environnement du monde du travail à travers :

- La mise en place de huit: antennes de l’Observatoire Malgache de l’Emploi et de la


Formation professionnelle.

L’amélioration de la sécurité publique par :

XXII
- La conception du Plan National de Prévention et de Répression de l’Insécurité et des
atteintes à l’ordre public ;
- La création des postes avancés de gendarmerie, commissariats de proximité pour la
police ainsi que des détachements autonomes de sécurité.

La réforme de la justice concerne :

- L’adoption d’un Code de Déontologie ;


- La mise en place de nouvelles unités de juridictions ainsi que des Tribunaux
Administratifs et Financiers et ;
- L’amélioration du traitement des dossiers.

L’effectivité de la gouvernance de proximité a été faite par

- La création des vingt deux régions en 2004 ;


- L’adoption de lois pour renforcer les Communes et les régions ;
- La mise en place du Fonds de Développement Local (FDL) ;
- L’élaboration des textes relatifs à la réforme fiscale.

Axe stratégique 2 : SUSCITER ET PROMOUVOIR UNE CROISSANCE ECONOMIQUE A


BASE SOCIALE ELARGIE

La promotion d’une croissance économique à base élargie était faite à travers :

- La mise en place d’un environnement macroéconomique favorisant une croissance


accélérée et soutenue ;
- La stabilisation macroéconomique avec l’appui du FRPC ;
- L’allègement des services de la dette dans le cadre de l’IPPTE ;
- L’éligibilité à l’Initiative à l’Allègement de la Dette Multilatérale IADM en 2005
conduisant à l’annulation du stock de la dette envers IDA, FAD ;
- L’assainissement des finances publiques et la maîtrise du déficit budgétaire ;
- Le développement d’outils de prévision macroéconomique.

Cette politique repose sur les secteurs porteurs comme un levier de développement durable
au bénéfice direct de la population, les mesures mises en œuvre pour soutenir ces secteurs
sont énumérées ci-après :

XXIII
Tourisme :
- Diversification et valorisation des produits touristiques ;
- Vulgarisation de la destination Madagascar ;
- Promotion des investissements et développement les infrastructures.

Mines :
- Mise en place d’un nouveau système de perception ;
- Activités de promotion de l’investissement minier ;
- Amélioration des textes légaux et réglementaires.

Industries manufacturières :
- Promotion de l’artisanat ;
- Identification des produits prioritaires en matière de fruits et légumes ;
- Accélération du développement rural tout en préservant et valorisant
l’environnement ;
- Mise en œuvre du Programme National Foncier (PNF) en 2006 ;
- Mise en œuvre des projets de mécanisation agricole et de techniques améliorées ;
- Mise en place de plateforme et d’Observatoire du Riz.

Dynamisation du secteur privé :


- Mise en place de l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM) ;
- Accords bilatéraux pour la Promotion et la Protection des Investissements ;
- Création d’un guichet unique des investissements (GUIDE) ;
- Création du CAPE (Plate forme de négociation avec le secteur privé).

Amélioration de l’accès de la population aux services et infrastructures :


- Construction et réhabilitation de routes nationales et rurales ;
- Expansion des réseaux d’utilisation de télécommunications et d’internet.

Renforcement de l’ouverture de l’économie sur le monde :


- Adhésion à des organisations régionales (SADEC, COMESA).

Axe stratégique 3 : SUSCITER ET PROMOUVOIR DES SYSTEMES DE SECURISATION


HUMAINE ET MATERIELLE ET DE PROTECTION SOCIALE

XXIV
Les actions dans la promotion de la sécurisation humaine et la protection ont été focalisées sur
l’amélioration de l’éducation, la santé de la population et de la protection sociale. Différentes
mesures ont été adoptées à cet effet à savoir:

Le renforcement de l’Education fondamentale à travers


- les actions de renforcement de capacité et d’équipement des structures de proximité.

L’amélioration de la qualité de l’éducation et sa pertinence par rapport aux besoins


socioéconomiques par
- le lancement du Plan National Education pour Tous (EPT) en 2003.

L’amélioration de l’accès de la population aux services de santé par


- la réhabilitation et équipements de Centres de Santé de Base (CSB) ;
- le programme élargi de vaccination, la lutte contre le VIH/SIDA, la prise en charge
des personnes handicapées.

La vulgarisation du planning familial

L’amélioration de la nutrition

L’amélioration de la protection sociale

MADAGASCAR ACTION PLAN (MAP) (2007-2008)


ORIENTATIONS GLOBALES
Les stratégies et projets dans le MAP visent une réduction effective de la pauvreté et une
amélioration tangible de la qualité de vie des Malagasy.

La stratégie MAP comprend huit engagements: Gouvernance Responsable - Infrastructure


Reliée - Transformation de l’Education - Développement Rural - Santé, Planning Familial et
Lutte Contre Le Sida -Economie à forte croissance - Prendre soin de l’Environnement -
Solidarité Nationale

XXV
Axe stratégique 1 : TRANSFORMATION DU SYSTEME DE PRODUCTION
Plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour la transformation du système de production à
savoir :

La promotion d’un secteur privé compétitif par


- L’assainissement du climat des affaires ;
- L’application d’une nouvelle loi sur les investissements (janvier 2008) ;
- L’accélération du passage en Douane, mise en place d’un guichet unique des
douanes ;
- L’implantation de la plateforme électronique Tradenet pour l’accélération des
procédures de dédouanement.

La promotion des échanges internationaux à travers


- L’appartenance à plusieurs accords et organisations régionales et internationales
(COI, COMESA, SADC, APE) ;
- La construction du port d’Ehoala à Fort Dauphin et la modernisation du port de
Tamatave ;
- La libéralisation de l’espace aérien malgache (open sky) ;
- La mise en place de la fibre optique et du backbone national.

La promotion du développement rural avec la modernisation du secteur agricole


(Agribusiness, pêche, élevage), en vue du passage d’une économie de subsistance à une
économie de marché. Les actions qui ont été prises sont :
- Le développement des cultures de contre saison (cultures vivrières sur tanety) ;
- Le développement de la production rizicole avec accroissement notamment du
rendement rizicole tonnes /ha ;
- Le développement de l’élevage (amélioration des races, mise en œuvre d’un
système de traçabilité) ;
- La création de l’observatoire de la filière crevettes et Opérationnalisation des
systèmes d’information sur les marchés (Observatoire du riz, de plateformes des
marchés régionaux) ;
- Le développement de l’horticulture.

XXVI
La promotion des secteurs à forte valeur ajoutée tels le tourisme ; l’énergie ; et les
mines a été faite à travers
- L’installation de nouvelles infrastructures (hôtels) ;
- La viabilisation et valorisation de nouveaux sites touristiques ;
- La réhabilitation et installation de nouvelles centrales électriques ;
- Le développement d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) ;
- L’application d’un nouveau Code minier et de la LGIM (allégement des procédures
administratives pour les investissements) ;
- L’adhésion à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (EITI) mars
2007 ;
- Le développement des pôles économiques de croissance.

La mise en place des infrastructures reliées et modernes (Route, Communication,


Electricité, Système météo) à travers
- Le développement continu du réseau routier et des pistes rurales ;
- Le développement rapide de la téléphonie mobile.

La consolidation et l’approfondissement des programmes de préservation de


l’environnement par
- La création d’Aires Protégées ;
- Le contrôle forestier renforcé avec les services régionaux d’Inspection.

Axe stratégique 2 : TRANSFORMATION DES MODES DE FONCTIONNEMENT DE


L’ADMINISTRATION PUBLIQUE POUR UNE GOUVERNANCE RESPONSABLE

La transformation du fonctionnement de l’administration et l’amélioration de la gouvernance


ont été faites à travers :

La contribution à la création d’emplois et de revenus pour la population par


- Le développement des activités génératrices de revenus et l’incitation à la création
des PME ;

XXVII
L’amélioration de la crédibilité du système judiciaire et sécurité des biens et personnes
par
- La création du Service de Renseignement Financier (SAMIFIN) en mai 2007 ;

Le renforcement de l’administration publique professionnelle par


- L’allègement et la simplification des procédures administratives dans les services
publics (48 heures pour le traitement des dossiers en général) ;

La dotation en matériel et personnel des collectivités locales en vue de


- La décentralisation et la déconcentration des structures administratives (Régions,
Districts, Communes).

Axe stratégique 3 : DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN

Le développement du capital humain dans la stratégie du MAP visait :


La maîtrise de la croissance démographique à travers
- La généralisation des services de Planning familial ;
- L’amélioration de la santé de la mère et de la survie de l’enfant ;
- L’amélioration de l’accès de la population aux services de santé et aux
médicaments.
La transformation du système éducatif parla mise en œuvre de l’Education pour Tous.
Le raffermissement de la cohésion nationale et facilitation de la circulation des biens et
des personnes.

Axe stratégique 4 : STABILITE MACRO-ECONOMIQUE DURABLE FAVORABLE AUX


PAUVRES

La stabilité macroéconomique est une des conditions d’une croissance économique soutenue
qui permet l’atteinte de l’objectif de réduction de la pauvreté. Cette stabilité est assurée par la
bonne mise en ouvre de la politique macroéconomique qui inclut la gestion des finances
publiques, la politique monétaire, et l’équilibre extérieur (la soutenabilité de la dette, la non
volatilité du taux de change). Les mesures mises en œuvre à cet effet, ont été focalisées sur:
Les réformes opérationnelles et organisationnelles des services fiscaux et douaniers à
travers

XXVIII
- Le déploiement du logiciel SYDONIA++ et utilisation du TRADENET ;
- La simplification du Code Général des Impôts ;
- L’augmentation de la TVA de18 à 20%.

Les réformes des finances publiques citées ci-après :


- Le déploiement du Système Intégré de la Gestion des Finances Publiques (SIGFP) ;
- La régionalisation des programmes d’investissements publics ;
- L’application d’un nouveau code de passation des marchés publics.

Une meilleure gestion de la liquidité du marché monétaire et l’amélioration de l’accès aux


services financiers

La gestion de la dette à un niveau soutenable et la meilleure efficacité de l’aide au


développement par :
- L’installation du système SYGADE pour l’efficacité de gestion de la dette ;
- La mise en œuvre effective de la Déclaration de Paris par la formulation du plan
d’action AAH.
Les mesures macroéconomiques pour lutter contre la pauvreté étaient
- La réduction temporaire de la TVA sur le riz de 20 à 5% et l’exemption du pétrole
lampant de l’assujettissement à la TVA à compter de juillet 2008 ;
- L’aide aux écoliers dans les écoles avec les cantines scolaires, les kits scolaires et
manuels scolaires ;
- L’exemption de droits et taxes à l’importation des machines et matériaux agricoles.

DEPUIS 2013 JUSQU’A CE JOUR : ACCENT SUR LA CROISSANCE INCLUSIVE


La stratégie de développement du pays est axée sur l’inclusivité de la croissance et le
développement durable.

Madagascar s’est engagé dans son Plan National de Développement sur des réformes, des
mesures et des actions appropriées et efficaces dans les domaines de la relance des institutions,

XXIX
de l’instauration d’un environnement social et politique stable, du maintien de la stabilité
macroéconomique et du rétablissement d’un climat des affaires attrayant et rassurant. Ces
mesures de politique sont cadrées par les programmes de Facilité de Crédit Rapide (FCR) et de
la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le FMI. Après le retour à l’ordre constitutionnel, les
négociations avec les PTF ont repris en 2014 et marquent l’obtention des aides et appuis des
autres bailleurs.

PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT (2015 -2019)


Le Plan National de Développement Le PND est un nouveau référentiel à moyen terme de
stratégie de développement de la Grande Ile. Il est orienté vers un développement durable à
travers une croissance forte, inclusive et durable.

Le Plan National de Développement vise à faire de Madagascar « UNE NATION MODERNE


ET PROSPERE », une vision de développement à long terme de Madagascar.

Les grandes orientations stratégiques de développement définies dans le PND sont les
suivantes :
- la réconciliation nationale en primant le dialogue ;
- la décentralisation effective caractérisée par le transfert effectif de pouvoirs et de
ressources conséquentes aux collectivités territoriales décentralisées ;
- la maîtrise du foncier, du développement urbain et de l’économie informelle en tant que
leviers de développement ;
- le maillage d’infrastructures économiques selon une logique d’espaces moteurs et de
relais et ;
- l’identification d’espaces de croissance centrés sur le développement local.
Se basant sur les grandes orientations, la relance et le développement économique est focalisée
dans quelques domaines prioritaires qui présentent des opportunités et avantages pour amener
une croissance forte et inclusive de par leur contribution à la croissance, à la création d’emplois
et à l’amélioration rapide des conditions sociales. Il s’agit des secteurs d’activités capables
d’induire des effets d’entraînement significatifs sur le reste du système économique, de
présenter des avantages comparatifs à effets cohésifs au plan social grâce à la répartition de
revenus qu’ils génèrent :
- des grands projets miniers,
- le développement du tourisme,
- la construction des infrastructures structurants incluant une composante urbaines et de
construction de logements sociaux ;

XXX
- l’agriculture intensive et extensive incluant la pêche ;
- les entreprises et zones franches ;
- le développement en faveur des PME/PMI et de filières de production à forte capacité
de création d’emplois ;
- le développement des entreprises orientées vers la transformation des produits
agricoles ;
- la réforme sur le secteur financier pour faciliter l’accès aux moyens de production et la
promotion de l’inclusivité.

La stratégie repose sur cinq axes stratégiques qui touchent la gouvernance, la stabilité
macroéconomique, la croissance inclusive, le social et le capital naturel. Il s’agit de :
- Axe1 : « Gouvernance, Etat de Droit, Sécurité, Décentralisation, Démocratie, Solidarité
nationale ».
- Axe2 : « Préservation de la stabilité macroéconomique et appui au développement ».
- Axe3. « Croissance inclusive et ancrage territorial du développement »
- Axe4 : « Capital humain adéquat au processus de développement »
- Axe5 : « Valorisation du Capital naturel et renforcement de la résilience aux risques de
catastrophes ».

Les actions et mesures spécifiques pour chacun des domaines d’intervention sont focalisées sur:
- la préservation de la stabilité macroéconomique à travers un cadre macroéconomique
stable en vue d’améliorer la prévisibilité du contexte économique interne pour soutenir
le programme d’investissement des entreprises ; et d’arrêter l’écroulement du pouvoir
d’achats via la réduction de l’inflation ;

- la relance des activités dans quelques domaines prioritaires : développement rural,


mines, tourisme, environnement et forêts, élevage et pêche, protection sociale et filet de
sécurité. Certains de ces domaines semblent avoir connu des constantes détériorations
ou des dysfonctionnements tangibles dus à la crise, alors que leur contribution à la
croissance, à l’emploi et au développement est évidente ;

- le soutien aux secteurs d’appui au développement : système financier, secteur privé,


énergie ; transports, infrastructures de communication, redynamisation des entreprises
publiques dans le cadre d’un programme de restructuration et d’assainissement bien
défini, développement du capital humain, gestion des risques et catastrophes naturelles ;

XXXI
- la redynamisation et le développement du système social : système éducatif et sanitaire,
eaux et assainissement, emploi, habitat ;

- le renforcement de l’Etat de droit, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la


sécurisation des biens et des personnes et l’enclenchement du processus de dialogue
politique, garant du bon fonctionnement du système juridico-politique et du progrès
socio-économique durable. Et enfin, le renforcement du cadre d’une décentralisation
effective avec un transfert de pouvoir aux Collectivités Territoriales Décentralisées
(CTD).

XXXII
Annexe 2 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LYw

Modèle 3 du LYw

Null Hypothesis: LYW has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.647435 0.7566


Test critical values: 1% level -4.192337
5% level -3.520787
10% level -3.191277

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 16:36
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LYW(-1) -0.136779 0.083026 -1.647435 0.1075


C 0.496660 0.320008 1.552022 0.1287
@TREND("1970") -0.001338 0.001370 -0.976508 0.3348

R-squared 0.103271 Mean dependent var -0.014346


Adjusted R-squared 0.057285 S.D. dependent var 0.044358
S.E. of regression 0.043069 Akaike info criterion -3.383300
Sum squared resid 0.072341 Schwarz criterion -3.259181
Log likelihood 74.04930 Hannan-Quinn criter. -3.337805
F-statistic 2.245707 Durbin-Watson stat 2.135337
Prob(F-statistic) 0.119369

XXXIII
Modele 2 du LYw

Null Hypothesis: LYW has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.882009 0.3373


Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -2.933158
10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 16:47
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LYW(-1) -0.062475 0.033196 -1.882009 0.0671


C 0.205917 0.117224 1.756608 0.0866

R-squared 0.081346 Mean dependent var -0.014346


Adjusted R-squared 0.058380 S.D. dependent var 0.044358
S.E. of regression 0.043044 Akaike info criterion -3.406763
Sum squared resid 0.074110 Schwarz criterion -3.324016
Log likelihood 73.54201 Hannan-Quinn criter. -3.376433
F-statistic 3.541959 Durbin-Watson stat 2.246952
Prob(F-statistic) 0.067125

XXXIV
Modèle 1 du LYw

Null Hypothesis: LYW has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.207631 0.0278


Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 16:50
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LYW(-1) -0.004256 0.001928 -2.207631 0.0329

R-squared 0.010479 Mean dependent var -0.014346


Adjusted R-squared 0.010479 S.D. dependent var 0.044358
S.E. of regression 0.044125 Akaike info criterion -3.380071
Sum squared resid 0.079827 Schwarz criterion -3.338698
Log likelihood 71.98148 Hannan-Quinn criter. -3.364906
Durbin-Watson stat 2.211082

XXXV
Modèle 3 du DLYw

Null Hypothesis: D(LYW) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.322334 0.0000


Test critical values: 1% level -4.198503
5% level -3.523623
10% level -3.192902

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:25
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LYW(-1)) -1.157535 0.158083 -7.322334 0.0000


C -0.039392 0.015301 -2.574429 0.0141
@TREND("1970") 0.001003 0.000592 1.694248 0.0984

R-squared 0.585510 Mean dependent var -0.000375


Adjusted R-squared 0.563694 S.D. dependent var 0.066568
S.E. of regression 0.043970 Akaike info criterion -3.340246
Sum squared resid 0.073469 Schwarz criterion -3.214863
Log likelihood 71.47505 Hannan-Quinn criter. -3.294589
F-statistic 26.83943 Durbin-Watson stat 2.067329
Prob(F-statistic) 0.000000

XXXVI
MODELE 2 du DLYw

Null Hypothesis: D(LYW) has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.962980 0.0000


Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -2.935001
10% level -2.605836

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:26
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LYW(-1)) -1.104512 0.158626 -6.962980 0.0000


C -0.016546 0.007403 -2.234930 0.0312

R-squared 0.554200 Mean dependent var -0.000375


Adjusted R-squared 0.542769 S.D. dependent var 0.066568
S.E. of regression 0.045012 Akaike info criterion -3.316205
Sum squared resid 0.079019 Schwarz criterion -3.232616
Log likelihood 69.98220 Hannan-Quinn criter. -3.285767
F-statistic 48.48309 Durbin-Watson stat 2.006683
Prob(F-statistic) 0.000000

XXXVII
MODELE 1 du DLYw

Null Hypothesis: D(LYW) has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.288233 0.0000


Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LYW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:32
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LYW(-1)) -0.993301 0.157962 -6.288233 0.0000

R-squared 0.497104 Mean dependent var -0.000375


Adjusted R-squared 0.497104 S.D. dependent var 0.066568
S.E. of regression 0.047207 Akaike info criterion -3.244473
Sum squared resid 0.089139 Schwarz criterion -3.202679
Log likelihood 67.51170 Hannan-Quinn criter. -3.229254
Durbin-Watson stat 1.971792

XXXVIII
Annexe 3 : ANALYSE DE LA STATIONNARITE DE LA VARIABLE
LKstarw

MODELE 3 du LKstarw

Null Hypothesis: LKSTARW has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 1.453724 1.0000


Test critical values: 1% level -4.192337
5% level -3.520787
10% level -3.191277

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:41
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKSTARW(-1) 0.041636 0.028641 1.453724 0.1540


C -0.247868 0.069593 -3.561664 0.0010
@TREND("1970") 0.008341 0.001496 5.576505 0.0000

R-squared 0.448277 Mean dependent var 0.001583


Adjusted R-squared 0.419984 S.D. dependent var 0.142203
S.E. of regression 0.108300 Akaike info criterion -1.539072
Sum squared resid 0.457428 Schwarz criterion -1.414953
Log likelihood 35.32052 Hannan-Quinn criter. -1.493578
F-statistic 15.84384 Durbin-Watson stat 0.586655
Prob(F-statistic) 0.000009

XXXIX
MODELE 2 du LKstarw

Null Hypothesis: LKSTARW has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.580367 0.8642


Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -2.933158
10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:44
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKSTARW(-1) -0.020284 0.034950 -0.580367 0.5649


C 0.035747 0.062885 0.568440 0.5729

R-squared 0.008350 Mean dependent var 0.001583


Adjusted R-squared -0.016441 S.D. dependent var 0.142203
S.E. of regression 0.143367 Akaike info criterion -1.000367
Sum squared resid 0.822166 Schwarz criterion -0.917621
Log likelihood 23.00771 Hannan-Quinn criter. -0.970037
F-statistic 0.336826 Durbin-Watson stat 0.304353
Prob(F-statistic) 0.564922

XL
MODELE 1 du LKstarw

Null Hypothesis: LKSTARW has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.138336 0.6301


Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:45
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKSTARW(-1) -0.001687 0.012193 -0.138336 0.8907

R-squared 0.000340 Mean dependent var 0.001583


Adjusted R-squared 0.000340 S.D. dependent var 0.142203
S.E. of regression 0.142179 Akaike info criterion -1.039941
Sum squared resid 0.828808 Schwarz criterion -0.998567
Log likelihood 22.83875 Hannan-Quinn criter. -1.024776
Durbin-Watson stat 0.307361

XLI
Modele 3 du DLKstarw

Null Hypothesis: D(LKSTARW) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.333662 0.4073


Test critical values: 1% level -4.198503
5% level -3.523623
10% level -3.192902

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:46
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LKSTARW(-1)) -0.261559 0.112081 -2.333662 0.0250


C -0.038409 0.031884 -1.204625 0.2358
@TREND("1970") 0.001888 0.001346 1.402477 0.1689

R-squared 0.126043 Mean dependent var 0.002928


Adjusted R-squared 0.080045 S.D. dependent var 0.079817
S.E. of regression 0.076556 Akaike info criterion -2.231238
Sum squared resid 0.222710 Schwarz criterion -2.105855
Log likelihood 48.74038 Hannan-Quinn criter. -2.185580
F-statistic 2.740194 Durbin-Watson stat 1.142112
Prob(F-statistic) 0.077324

XLII
Modele 2 du DLKstarw

Null Hypothesis: D(LKSTARW) has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.851606 0.3512


Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -2.935001
10% level -2.605836

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:50
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LKSTARW(-1)) -0.157711 0.085175 -1.851606 0.0717


C 0.003045 0.012103 0.251616 0.8027

R-squared 0.080805 Mean dependent var 0.002928


Adjusted R-squared 0.057236 S.D. dependent var 0.079817
S.E. of regression 0.077499 Akaike info criterion -2.229552
Sum squared resid 0.234238 Schwarz criterion -2.145963
Log likelihood 47.70581 Hannan-Quinn criter. -2.199113
F-statistic 3.428445 Durbin-Watson stat 1.180081
Prob(F-statistic) 0.071665

XLIII
Modele 1 du DLKstarw

Null Hypothesis: D(LKSTARW) has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.872368 0.0590


Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:56
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LKSTARW(-1)) -0.157599 0.084171 -1.872368 0.0685

R-squared 0.079313 Mean dependent var 0.002928


Adjusted R-squared 0.079313 S.D. dependent var 0.079817
S.E. of regression 0.076586 Akaike info criterion -2.276710
Sum squared resid 0.234618 Schwarz criterion -2.234916
Log likelihood 47.67256 Hannan-Quinn criter. -2.261491
Durbin-Watson stat 1.178284

XLIV
MODELE 3 du DLKstarw

Null Hypothesis: D(LKSTARW) has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.912672 0.0046


Test critical values: 1% level -2.624057
5% level -1.949319
10% level -1.611711

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKSTARW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 18:57
Sample (adjusted): 1973 2012
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LKSTARW(-1)) -0.229750 0.078879 -2.912672 0.0060


D(LKSTARW(-1),2) 0.482819 0.141607 3.409561 0.0016

R-squared 0.293783 Mean dependent var 0.002262


Adjusted R-squared 0.275199 S.D. dependent var 0.080718
S.E. of regression 0.068720 Akaike info criterion -2.468854
Sum squared resid 0.179451 Schwarz criterion -2.384410
Log likelihood 51.37708 Hannan-Quinn criter. -2.438322
Durbin-Watson stat 1.855822

XLV
Annexe 3 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LKLw

MODELE 3 du LKlw

Null Hypothesis: LKLW has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.612036 0.9993


Test critical values: 1% level -4.192337
5% level -3.520787
10% level -3.191277

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKLW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 19:11
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKLW(-1) 0.015195 0.024828 0.612036 0.5441


C -0.144773 0.126049 -1.148545 0.2577
@TREND("1970") 0.002191 0.000902 2.428350 0.0199

R-squared 0.500431 Mean dependent var -0.031967


Adjusted R-squared 0.474813 S.D. dependent var 0.028987
S.E. of regression 0.021007 Akaike info criterion -4.819179
Sum squared resid 0.017210 Schwarz criterion -4.695059
Log likelihood 104.2028 Hannan-Quinn criter. -4.773684
F-statistic 19.53368 Durbin-Watson stat 1.368649
Prob(F-statistic) 0.000001

XLVI
MODELE 2 du LKlw

Null Hypothesis: LKLW has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.436230 0.0000


Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -2.933158
10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKLW)
Method: Least Squares
Date: 11/22/17 Time: 09:49
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKLW(-1) -0.042385 0.007797 -5.436230 0.0000


C 0.151299 0.033887 4.464879 0.0001

R-squared 0.424896 Mean dependent var -0.031967


Adjusted R-squared 0.410518 S.D. dependent var 0.028987
S.E. of regression 0.022256 Akaike info criterion -4.725991
Sum squared resid 0.019813 Schwarz criterion -4.643245
Log likelihood 101.2458 Hannan-Quinn criter. -4.695661
F-statistic 29.55260 Durbin-Watson stat 1.122412
Prob(F-statistic) 0.000003

XLVII
MODELE 1 du LKlw

Null Hypothesis: LKLW has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.436230 0.0000


Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -2.933158
10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKLW)
Method: Least Squares
Date: 11/22/17 Time: 09:49
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKLW(-1) -0.042385 0.007797 -5.436230 0.0000


C 0.151299 0.033887 4.464879 0.0001

R-squared 0.424896 Mean dependent var -0.031967


Adjusted R-squared 0.410518 S.D. dependent var 0.028987
S.E. of regression 0.022256 Akaike info criterion -4.725991
Sum squared resid 0.019813 Schwarz criterion -4.643245
Log likelihood 101.2458 Hannan-Quinn criter. -4.695661
F-statistic 29.55260 Durbin-Watson stat 1.122412
Prob(F-statistic) 0.000003

XLVIII
MODELE 3 du DLKlw

Null Hypothesis: D(LKLW) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.380590 0.0062


Test critical values: 1% level -4.198503
5% level -3.523623
10% level -3.192902

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKLW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 19:48
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LKLW(-1)) -0.683162 0.155952 -4.380590 0.0001


C -0.047105 0.012887 -3.655309 0.0008
@TREND("1970") 0.001170 0.000382 3.065082 0.0040

R-squared 0.335705 Mean dependent var 0.000607


Adjusted R-squared 0.300742 S.D. dependent var 0.024054
S.E. of regression 0.020114 Akaike info criterion -4.904451
Sum squared resid 0.015374 Schwarz criterion -4.779067
Log likelihood 103.5412 Hannan-Quinn criter. -4.858793
F-statistic 9.601766 Durbin-Watson stat 2.015097
Prob(F-statistic) 0.000422

XLIX
Annexe 4 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LHw

MODELE 3 du LHw

Null Hypothesis: LHW has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.314143 0.4174


Test critical values: 1% level -4.192337
5% level -3.520787
10% level -3.191277

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 19:56
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LHW(-1) -0.243997 0.105437 -2.314143 0.0260


C 0.066794 0.067212 0.993783 0.3265
@TREND("1970") -0.003979 0.002915 -1.365286 0.1800

R-squared 0.121397 Mean dependent var -0.014982


Adjusted R-squared 0.076340 S.D. dependent var 0.181046
S.E. of regression 0.173998 Akaike info criterion -0.590797
Sum squared resid 1.180737 Schwarz criterion -0.466678
Log likelihood 15.40673 Hannan-Quinn criter. -0.545302
F-statistic 2.694319 Durbin-Watson stat 2.100323
Prob(F-statistic) 0.080160

L
MODELE 2 du LHw

Null Hypothesis: LHW has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.857447 0.3486


Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -2.933158
10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW)
Method: Least Squares
Date: 11/22/17 Time: 10:28
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LHW(-1) -0.150432 0.080988 -1.857447 0.0706


C -0.017313 0.027166 -0.637318 0.5275

R-squared 0.079404 Mean dependent var -0.014982


Adjusted R-squared 0.056389 S.D. dependent var 0.181046
S.E. of regression 0.175867 Akaike info criterion -0.591728
Sum squared resid 1.237170 Schwarz criterion -0.508982
Log likelihood 14.42628 Hannan-Quinn criter. -0.561398
F-statistic 3.450108 Durbin-Watson stat 2.205203
Prob(F-statistic) 0.070621

LI
MODELE 1 du LHw

Null Hypothesis: LHW has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.843358 0.0627


Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW)
Method: Least Squares
Date: 11/22/17 Time: 10:36
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LHW(-1) -0.148047 0.080314 -1.843358 0.0725

R-squared 0.070056 Mean dependent var -0.014982


Adjusted R-squared 0.070056 S.D. dependent var 0.181046
S.E. of regression 0.174589 Akaike info criterion -0.629244
Sum squared resid 1.249733 Schwarz criterion -0.587871
Log likelihood 14.21412 Hannan-Quinn criter. -0.614079
Durbin-Watson stat 2.188326

LII
MODELE 3 du DLHw

Null Hypothesis: D(LHW) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.437189 0.0000


Test critical values: 1% level -4.198503
5% level -3.523623
10% level -3.192902

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 19:58
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LHW(-1)) -1.183903 0.159187 -7.437189 0.0000


C -0.034813 0.060945 -0.571212 0.5712
@TREND("1970") 0.000715 0.002436 0.293500 0.7707

R-squared 0.592795 Mean dependent var -0.001299


Adjusted R-squared 0.571363 S.D. dependent var 0.281755
S.E. of regression 0.184466 Akaike info criterion -0.472348
Sum squared resid 1.293052 Schwarz criterion -0.346965
Log likelihood 12.68314 Hannan-Quinn criter. -0.426690
F-statistic 27.65951 Durbin-Watson stat 2.008187
Prob(F-statistic) 0.000000

LIII
MODELE 2 du DLHw

Null Hypothesis: D(LHW) has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.520515 0.0000


Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -2.935001
10% level -2.605836

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 20:00
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LHW(-1)) -1.182593 0.157249 -7.520515 0.0000


C -0.019065 0.028567 -0.667392 0.5085

R-squared 0.591872 Mean dependent var -0.001299


Adjusted R-squared 0.581407 S.D. dependent var 0.281755
S.E. of regression 0.182292 Akaike info criterion -0.518864
Sum squared resid 1.295983 Schwarz criterion -0.435275
Log likelihood 12.63672 Hannan-Quinn criter. -0.488426
F-statistic 56.55815 Durbin-Watson stat 2.006096
Prob(F-statistic) 0.000000

LIV
MODELE 1 du DLHw

Null Hypothesis: D(LHW) has a unit root


Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.543459 0.0000


Test critical values: 1% level -2.622585
5% level -1.949097
10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LHW,2)
Method: Least Squares
Date: 11/07/17 Time: 20:01
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LHW(-1)) -1.173914 0.155620 -7.543459 0.0000

R-squared 0.587210 Mean dependent var -0.001299


Adjusted R-squared 0.587210 S.D. dependent var 0.281755
S.E. of regression 0.181024 Akaike info criterion -0.556289
Sum squared resid 1.310785 Schwarz criterion -0.514494
Log likelihood 12.40392 Hannan-Quinn criter. -0.541069
Durbin-Watson stat 2.000625

LV
Annexe 5 : IDENTIFICATION DU NOMBRE DE RETARD DU MODELE
VAR
Estimation VAR(1) avec constante

Vector Autoregression Estimates


Date: 11/08/17 Time: 09:57
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.586443 0.798987 0.132828 1.189987


(0.19911) (0.82492) (0.09587) (0.49182)
[ 2.94531] [ 0.96856] [ 1.38555] [ 2.41954]

LHW(-1) -0.006264 0.613349 0.021510 0.039047


(0.03567) (0.14780) (0.01718) (0.08812)
[-0.17558] [ 4.14999] [ 1.25233] [ 0.44313]

LKLW(-1) 0.161399 -0.159172 0.879894 -0.776590


(0.07958) (0.32968) (0.03831) (0.19656)
[ 2.02824] [-0.48280] [ 22.9656] [-3.95091]

LKSTARW(-1) 0.005375 0.006540 0.006969 1.058353


(0.01408) (0.05832) (0.00678) (0.03477)
[ 0.38184] [ 0.11214] [ 1.02827] [ 30.4381]

C 0.736686 -2.160680 0.007648 -0.933685


(0.38197) (1.58250) (0.18391) (0.94350)
[ 1.92866] [-1.36536] [ 0.04158] [-0.98960]

R-squared 0.957925 0.758483 0.997980 0.976529


Adj. R-squared 0.953377 0.732373 0.997761 0.973991
Sum sq. resids 0.065296 1.120789 0.015137 0.398399
S.E. equation 0.042009 0.174045 0.020226 0.103767
F-statistic 210.5973 29.04963 4568.906 384.8454
Log likelihood 76.20089 16.50095 106.8988 38.22198
Akaike AIC -3.390519 -0.547664 -4.852322 -1.581999
Schwarz SC -3.183653 -0.340799 -4.645456 -1.375134
Mean dependent 3.511279 -0.030477 4.291885 1.685887
S.D. dependent 0.194555 0.336431 0.427464 0.643423

Determinant resid covariance (dof adj.) 6.07E-11


Determinant resid covariance 3.65E-11

LVI
Log likelihood 266.3018
Akaike information criterion -11.72866
Schwarz criterion -10.90119

LVII
Estimation VAR(2) avec constante
Vector Autoregression Estimates
Date: 11/08/17 Time: 09:58
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.593434 0.854134 0.048879 0.080139


(0.29364) (1.26161) (0.13503) (0.52908)
[ 2.02096] [ 0.67702] [ 0.36199] [ 0.15147]

LYW(-2) -0.263255 0.294168 -0.077501 -0.688476


(0.23104) (0.99265) (0.10624) (0.41629)
[-1.13944] [ 0.29635] [-0.72947] [-1.65384]

LHW(-1) -0.011043 0.532036 0.008917 0.030661


(0.05112) (0.21962) (0.02351) (0.09210)
[-0.21603] [ 2.42254] [ 0.37937] [ 0.33290]

LHW(-2) 0.033629 0.061879 0.023354 0.067735


(0.05104) (0.21928) (0.02347) (0.09196)
[ 0.65891] [ 0.28219] [ 0.99511] [ 0.73657]

LKLW(-1) -0.068944 1.459161 1.069594 0.054168


(0.46296) (1.98910) (0.21289) (0.83417)
[-0.14892] [ 0.73358] [ 5.02416] [ 0.06494]

LKLW(-2) 0.339153 -1.744907 -0.099029 0.182465


(0.39869) (1.71295) (0.18333) (0.71836)
[ 0.85068] [-1.01866] [-0.54016] [ 0.25400]

LKSTARW(-1) 0.103347 -0.264890 0.066916 1.864850


(0.08320) (0.35749) (0.03826) (0.14992)
[ 1.24208] [-0.74098] [ 1.74891] [ 12.4390]

LKSTARW(-2) -0.107369 0.271838 -0.071612 -0.911486


(0.09110) (0.39141) (0.04189) (0.16414)
[-1.17859] [ 0.69451] [-1.70945] [-5.55293]

C 1.177130 -2.794659 0.208190 1.206767


(0.50560) (2.17231) (0.23250) (0.91100)
[ 2.32818] [-1.28649] [ 0.89545] [ 1.32466]

LVIII
R-squared 0.957600 0.760657 0.998174 0.988258
Adj. R-squared 0.947000 0.700821 0.997717 0.985322
Sum sq. resids 0.057809 1.067136 0.012224 0.187680
S.E. equation 0.042503 0.182614 0.019545 0.076583
F-statistic 90.33950 12.71242 2186.128 336.6440
Log likelihood 76.38928 16.61968 108.2409 52.24861
Akaike AIC -3.287282 -0.371692 -4.841018 -2.109688
Schwarz SC -2.911132 0.004458 -4.464868 -1.733538
Mean dependent 3.500817 -0.040758 4.270349 1.661901
S.D. dependent 0.184622 0.333864 0.409056 0.632119

Determinant resid covariance (dof adj.) 2.65E-11


Determinant resid covariance 9.84E-12
Log likelihood 286.8581
Akaike information criterion -12.23698
Schwarz criterion -10.73238

LIX
Estimation VAR(3) avec constante

Vector Autoregression Estimates


Date: 11/08/17 Time: 09:58
Sample (adjusted): 1973 2012
Included observations: 40 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.622313 0.413097 0.064171 0.145445


(0.35071) (1.57119) (0.16612) (0.52139)
[ 1.77443] [ 0.26292] [ 0.38630] [ 0.27896]

LYW(-2) -0.397947 0.877838 -0.036869 -0.792957


(0.34757) (1.55713) (0.16463) (0.51672)
[-1.14493] [ 0.56375] [-0.22395] [-1.53458]

LYW(-3) 0.202929 -0.665260 0.095461 0.478516


(0.25619) (1.14772) (0.12134) (0.38086)
[ 0.79211] [-0.57964] [ 0.78669] [ 1.25640]

LHW(-1) -0.044378 0.521066 -0.004526 -0.083727


(0.05826) (0.26100) (0.02759) (0.08661)
[-0.76175] [ 1.99645] [-0.16403] [-0.96672]

LHW(-2) 0.080567 0.088679 0.017667 0.164806


(0.06310) (0.28270) (0.02989) (0.09381)
[ 1.27675] [ 0.31369] [ 0.59108] [ 1.75676]

LHW(-3) -0.061914 -0.045226 0.009824 -0.117206


(0.05315) (0.23812) (0.02518) (0.07902)
[-1.16483] [-0.18992] [ 0.39021] [-1.48324]

LKLW(-1) -0.003813 2.020474 1.060641 0.225800


(0.53060) (2.37711) (0.25132) (0.78883)
[-0.00719] [ 0.84997] [ 4.22022] [ 0.28625]

LKLW(-2) 0.867454 -1.932303 -0.033910 1.703608


(0.78397) (3.51221) (0.37133) (1.16550)
[ 1.10649] [-0.55017] [-0.09132] [ 1.46169]

LKLW(-3) -0.608496 -0.209165 -0.125922 -1.839776


(0.47433) (2.12499) (0.22467) (0.70516)
[-1.28287] [-0.09843] [-0.56048] [-2.60901]

LX
LKSTARW(-1) 0.205012 0.041029 0.106298 2.232095
(0.12610) (0.56494) (0.05973) (0.18747)
[ 1.62576] [ 0.07263] [ 1.77966] [ 11.9063]

LKSTARW(-2) -0.380192 -0.515192 -0.185527 -1.928294


(0.24896) (1.11532) (0.11792) (0.37011)
[-1.52715] [-0.46192] [-1.57334] [-5.21002]

LKSTARW(-3) 0.182334 0.560132 0.078026 0.697852


(0.15554) (0.69681) (0.07367) (0.23123)
[ 1.17229] [ 0.80385] [ 1.05911] [ 3.01799]

C 0.899688 -1.768516 -0.027954 0.268286


(0.67797) (3.03730) (0.32112) (1.00791)
[ 1.32704] [-0.58227] [-0.08705] [ 0.26618]

R-squared 0.958310 0.760998 0.998119 0.992663


Adj. R-squared 0.939780 0.654775 0.997283 0.989402
Sum sq. resids 0.049968 1.002889 0.011210 0.110438
S.E. equation 0.043019 0.192728 0.020376 0.063955
F-statistic 51.71919 7.164141 1194.127 304.4155
Log likelihood 76.94741 16.96235 106.8383 61.08607
Akaike AIC -3.197370 -0.198118 -4.691917 -2.404304
Schwarz SC -2.648484 0.350768 -4.143031 -1.855418
Mean dependent 3.490790 -0.053409 4.249218 1.638078
S.D. dependent 0.175306 0.328015 0.390950 0.621252

Determinant resid covariance (dof adj.) 2.30E-11


Determinant resid covariance 4.77E-12
Log likelihood 294.3350
Akaike information criterion -12.11675
Schwarz criterion -9.921206

LXI
Estimation VAR(1) sans constante

Vector Autoregression Estimates


Date: 11/08/17 Time: 10:01
Sample (adjusted): 1971 2012
Included observations: 42 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.957920 -0.290545 0.136684 0.719173


(0.05224) (0.21146) (0.02398) (0.12463)
[ 18.3354] [-1.37400] [ 5.70031] [ 5.77045]

LHW(-1) -0.050807 0.743993 0.021047 0.095502


(0.02814) (0.11391) (0.01292) (0.06714)
[-1.80523] [ 6.53116] [ 1.62940] [ 1.42245]

LKLW(-1) 0.030585 0.224502 0.878536 -0.610795


(0.04308) (0.17437) (0.01977) (0.10277)
[ 0.70996] [ 1.28754] [ 44.4332] [-5.94346]

LKSTARW(-1) 0.000456 0.020967 0.006918 1.064587


(0.01433) (0.05800) (0.00658) (0.03419)
[ 0.03184] [ 0.36147] [ 1.05182] [ 31.1411]

R-squared 0.953695 0.746315 0.997979 0.975907


Adj. R-squared 0.950040 0.726287 0.997820 0.974005
Sum sq. resids 0.071861 1.177259 0.015138 0.408944
S.E. equation 0.043486 0.176013 0.019959 0.103738
F-statistic 260.8844 37.26397 6256.227 513.0801
Log likelihood 74.18919 15.46867 106.8978 37.67338
Akaike AIC -3.342343 -0.546127 -4.899894 -1.603494
Schwarz SC -3.176850 -0.380635 -4.734402 -1.438002
Mean dependent 3.511279 -0.030477 4.291885 1.685887
S.D. dependent 0.194555 0.336431 0.427464 0.643423

Determinant resid covariance (dof adj.) 9.31E-11


Determinant resid covariance 6.24E-11
Log likelihood 255.0630
Akaike information criterion -11.38395
Schwarz criterion -10.72199

LXII
Estimation VAR(2) sans constante

Vector Autoregression Estimates


Date: 11/08/17 Time: 10:00
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.996902 -0.103750 0.120237 0.493764


(0.25243) (1.02853) (0.10868) (0.43197)
[ 3.94929] [-0.10087] [ 1.10637] [ 1.14304]

LYW(-2) 0.010369 -0.355451 -0.029107 -0.407963


(0.21182) (0.86306) (0.09119) (0.36248)
[ 0.04895] [-0.41185] [-0.31917] [-1.12548]

LHW(-1) -0.067612 0.666339 -0.001088 -0.027332


(0.04789) (0.19513) (0.02062) (0.08195)
[-1.41183] [ 3.41486] [-0.05275] [-0.33351]

LHW(-2) 0.037765 0.052059 0.024086 0.071976


(0.05432) (0.22131) (0.02338) (0.09295)
[ 0.69530] [ 0.23523] [ 1.03000] [ 0.77436]

LKLW(-1) -0.326731 2.071179 1.024001 -0.210109


(0.47869) (1.95045) (0.20609) (0.81917)
[-0.68256] [ 1.06190] [ 4.96871] [-0.25649]

LKLW(-2) 0.316730 -1.691671 -0.102995 0.159477


(0.42443) (1.72936) (0.18273) (0.72632)
[ 0.74625] [-0.97821] [-0.56365] [ 0.21957]

LKSTARW(-1) 0.035921 -0.104812 0.054990 1.795727


(0.08306) (0.33844) (0.03576) (0.14214)
[ 0.43246] [-0.30969] [ 1.53773] [ 12.6332]

LKSTARW(-2) -0.041606 0.115707 -0.059981 -0.844067


(0.09223) (0.37579) (0.03971) (0.15783)
[-0.45112] [ 0.30790] [-1.51057] [-5.34797]

R-squared 0.950418 0.748278 0.998128 0.987614


Adj. R-squared 0.939900 0.694883 0.997731 0.984986
Sum sq. resids 0.067601 1.122330 0.012530 0.197971

LXIII
S.E. equation 0.045261 0.184418 0.019486 0.077454
F-statistic 90.36610 14.01386 2513.411 375.8886
Log likelihood 73.18144 15.58591 107.7335 51.15424
Akaike AIC -3.179582 -0.370045 -4.865050 -2.105085
Schwarz SC -2.845227 -0.035689 -4.530695 -1.770729
Mean dependent 3.500817 -0.040758 4.270349 1.661901
S.D. dependent 0.184622 0.333864 0.409056 0.632119

Determinant resid covariance (dof adj.) 4.06E-11


Determinant resid covariance 1.70E-11
Log likelihood 275.6050
Akaike information criterion -11.88317
Schwarz criterion -10.54575

LXIV
Estimation VAR(3) sans constante

Vector Autoregression Estimates


Date: 11/08/17 Time: 10:00
Sample (adjusted): 1973 2012
Included observations: 40 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

LYW LHW LKLW LKSTARW

LYW(-1) 0.873758 -0.081168 0.056359 0.220426


(0.29910) (1.30645) (0.13729) (0.43140)
[ 2.92124] [-0.06213] [ 0.41052] [ 0.51095]

LYW(-2) -0.337336 0.758695 -0.038753 -0.774883


(0.34921) (1.52530) (0.16028) (0.50367)
[-0.96599] [ 0.49741] [-0.24177] [-1.53847]

LYW(-3) 0.391912 -1.036745 0.089589 0.534870


(0.21583) (0.94273) (0.09907) (0.31130)
[ 1.81581] [-1.09973] [ 0.90434] [ 1.71819]

LHW(-1) -0.087562 0.605953 -0.003184 -0.096605


(0.04897) (0.21391) (0.02248) (0.07064)
[-1.78792] [ 2.83271] [-0.14166] [-1.36763]

LHW(-2) 0.084075 0.081783 0.017558 0.165852


(0.06390) (0.27910) (0.02933) (0.09216)
[ 1.31576] [ 0.29303] [ 0.59865] [ 1.79957]

LHW(-3) -0.062894 -0.043299 0.009854 -0.117498


(0.05386) (0.23527) (0.02472) (0.07769)
[-1.16763] [-0.18404] [ 0.39858] [-1.51239]

LKLW(-1) -0.149582 2.307012 1.065171 0.182332


(0.52612) (2.29800) (0.24148) (0.75883)
[-0.28431] [ 1.00392] [ 4.41097] [ 0.24028]

LKLW(-2) 1.014786 -2.221915 -0.038488 1.747542


(0.78655) (3.43553) (0.36102) (1.13445)
[ 1.29018] [-0.64675] [-0.10661] [ 1.54043]

LKLW(-3) -0.809003 0.184970 -0.119692 -1.899566


(0.45569) (1.99037) (0.20916) (0.65724)
[-1.77535] [ 0.09293] [-0.57226] [-2.89020]

LXV
LKSTARW(-1) 0.196638 0.057490 0.106558 2.229598
(0.12764) (0.55753) (0.05859) (0.18410)
[ 1.54051] [ 0.10311] [ 1.81878] [ 12.1105]

LKSTARW(-2) -0.417960 -0.440951 -0.184353 -1.939556


(0.25066) (1.09486) (0.11505) (0.36153)
[-1.66743] [-0.40275] [-1.60236] [-5.36480]

LKSTARW(-3) 0.225387 0.475504 0.076688 0.710690


(0.15417) (0.67339) (0.07076) (0.22236)
[ 1.46195] [ 0.70613] [ 1.08374] [ 3.19611]

R-squared 0.955590 0.757997 0.998119 0.992644


Adj. R-squared 0.938144 0.662924 0.997380 0.989754
Sum sq. resids 0.053227 1.015482 0.011214 0.110728
S.E. equation 0.043600 0.190440 0.020012 0.062885
F-statistic 54.77214 7.972811 1350.552 343.4812
Log likelihood 75.68371 16.71278 106.8327 61.03366
Akaike AIC -3.184186 -0.235639 -4.741636 -2.451683
Schwarz SC -2.677522 0.271025 -4.234973 -1.945019
Mean dependent 3.490790 -0.053409 4.249218 1.638078
S.D. dependent 0.175306 0.328015 0.390950 0.621252

Determinant resid covariance (dof adj.) 2.71E-11


Determinant resid covariance 6.50E-12
Log likelihood 288.1659
Akaike information criterion -12.00829
Schwarz criterion -9.981639

LXVI
Annexe 6 : TEST DE COINTEGRATION

Le test de cointegration des variables est donné dans le tableau suivant

Date: 11/07/17 Time: 10:50


Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments
Trend assumption: Linear deterministic trend
Series: LYW LHW LKLW LKSTARW
Lags interval (in first differences): 1 to 1

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

Hypothesized Trace 0.05


No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.**

None * 0.457639 48.07165 47.85613 0.0477


At most 1 0.344185 22.98691 29.79707 0.2467
At most 2 0.095653 5.689994 15.49471 0.7318
At most 3 0.037516 1.567748 3.841466 0.2105

Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level


* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)

Hypothesized Max-Eigen 0.05


No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.**

None 0.457639 25.08473 27.58434 0.1011


At most 1 0.344185 17.29692 21.13162 0.1584
At most 2 0.095653 4.122246 14.26460 0.8462
At most 3 0.037516 1.567748 3.841466 0.2105

Max-eigenvalue test indicates no cointegration at the 0.05 level


* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

LXVII
Annexe 7 : VECM
Vector Error Correction Estimates
Date: 11/07/17 Time: 11:17
Sample (adjusted): 1972 2012
Included observations: 41 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

Cointegrating Eq: CointEq1

LYW(-1) 1.000000

LHW(-1) -0.134588
(0.03289)
[-4.09250]

LKLW(-1) -0.353659
(0.03692)
[-9.57940]

LKSTARW(-1) 0.011352
(0.01537)
[- 0.73866]

C -2.016539

Error Correction: D(LYW) D(LHW) D(LKLW) D(LKSTARW)

CointEq1 -0.558148 1.391915 -0.234269 -0.782628


(0.21914) (0.94038) (0.10283) (0.38542)
[-2.54700] [ 1.48017] [-2.27825] [-2.03056]

D(LYW(-1)) 0.285973 -0.098800 0.130030 0.836819


(0.22151) (0.95055) (0.10394) (0.38959)
[ 1.29102] [-0.10394] [ 1.25100] [ 2.14792]

D(LHW(-1)) -0.072990 -0.213422 -0.011467 -0.062294


(0.04455) (0.19119) (0.02091) (0.07836)
[-1.63826] [-1.11629] [-0.54850] [-0.79497]

D(LKLW(-1)) -0.389905 1.635949 0.261027 -0.200868


(0.34904) (1.49782) (0.16378) (0.61390)
[-1.11707] [ 1.09222] [ 1.59372] [-0.32720]

D(LKSTARW(-1)) 0.083499 -0.375283 0.104532 0.851089


(0.06780) (0.29094) (0.03181) (0.11924)

LXVIII
[ 1.23158] [-1.28991] [ 3.28578] [ 7.13735]

C -0.024530 0.031926 -0.021509 0.007894


(0.01240) (0.05322) (0.00582) (0.02181)
[-1.97794] [ 0.59992] [-3.69616] [ 0.36189]

R-squared 0.201886 0.124202 0.589016 0.759899


Adj. R-squared 0.087869 -0.000912 0.530304 0.725599
Sum sq. resids 0.063768 1.174260 0.014041 0.197261
S.E. equation 0.042684 0.183167 0.020029 0.075073
F-statistic 1.770673 0.992708 10.03230 22.15442
Log likelihood 74.37811 14.65866 105.4006 51.22792
Akaike AIC -3.335517 -0.422374 -4.848810 -2.206240
Schwarz SC -3.084751 -0.171607 -4.598043 -1.955473
Mean dependent -0.015016 -0.016322 -0.031559 0.003672
S.D. dependent 0.044693 0.183084 0.029225 0.143316

Determinant resid covariance (dof adj.) 3.25E-11


Determinant resid covariance 1.72E-11
Log likelihood 275.3646
Akaike information criterion -12.06657
Schwarz criterion -10.89632

Les spécifications retenues dans le cadre du modèle VECM sont les suivantes :
D(LYW) = - 0.558148497714*( LYW(-1) - 0.134587541686*LHW(-1) - 0.353658502257*LKLW(-1) +
0.0113516158753*LKSTARW(-1) - 2.01653868109 ) + 0.285972543125*D(LYW(-1)) - 0.0729896857125*D(LHW(-
1)) - 0.38990509153*D(LKLW(-1)) + 0.0834991347176*D(LKSTARW(-1)) - 0.0245296631902

D(LHW) = 1.39191460141*( LYW(-1) - 0.134587541686*LHW(-1) - 0.353658502257*LKLW(-1) +


0.0113516158753*LKSTARW(-1) - 2.01653868109 ) - 0.0988003935796*D(LYW(-1)) - 0.213421623096*D(LHW(-
1)) + 1.63594858131*D(LKLW(-1)) - 0.375283146613*D(LKSTARW(-1)) + 0.0319264388188

D(LKLW) = - 0.2342691246*( LYW(-1) - 0.134587541686*LHW(-1) - 0.353658502257*LKLW(-1) +


0.0113516158753*LKSTARW(-1) - 2.01653868109 ) + 0.130030255669*D(LYW(-1)) - 0.0114669286429*D(LHW(-
1)) + 0.261026594959*D(LKLW(-1)) + 0.104532164805*D(LKSTARW(-1)) - 0.0215091091041

D(LKSTARW) = - 0.782627587548*( LYW(-1) - 0.134587541686*LHW(-1) - 0.353658502257*LKLW(-1) +


0.0113516158753*LKSTARW(-1) - 2.01653868109 ) + 0.836818686379*D(LYW(-1)) - 0.0622943569174*D(LHW(-
1)) - 0.200868444902*D(LKLW(-1)) + 0.851088831575*D(LKSTARW(-1)) + 0.00789356112835

LXIX
Annexe 8 : TEST D’AUTO CORRELATION DES RESIDUS

VEC Residual Serial Correlation LM Tests


Null Hypothesis: no serial correlation at lag
order h
Date: 11/09/17 Time: 14:25
Sample: 1970 2012
Included observations: 41

Lags LM-Stat Prob

1 20.77330 0.1874
2 13.45119 0.6395

Probs from chi-square with 16 df.

Autocorrelations with 2 Std.Err. Bounds

Cor(LYW ,LYW (-i)) Cor(LYW ,LHW (-i)) Cor(LY W ,LKLW (-i)) Cor(LYW ,LKST ARW (-i))
.6 .6 .6 .6

.4 .4 .4 .4

.2 .2 .2 .2

.0 .0 .0 .0

-.2 -.2 -.2 -. 2

-.4 -.4 -.4 -. 4

-.6 -.6 -.6 -. 6


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Cor(LHW ,LYW (-i)) Cor(LHW ,LHW (-i)) Cor(LHW ,LKLW (-i)) Cor(LHW ,LKST ARW (-i))
.6 .6 .6 .6

.4 .4 .4 .4

.2 .2 .2 .2

.0 .0 .0 .0

-.2 -.2 -.2 -. 2

-.4 -.4 -.4 -. 4

-.6 -.6 -.6 -. 6


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Cor(LKLW ,LY W(-i)) Cor(LKLW ,LHW (-i)) Cor(LKLW ,LK LW(-i)) Cor(LKLW ,LKST ARW (-i))
.6 .6 .6 .6

.4 .4 .4 .4

.2 .2 .2 .2

.0 .0 .0 .0

-.2 -.2 -.2 -. 2

-.4 -.4 -.4 -. 4

-.6 -.6 -.6 -. 6


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Cor(LKST ARW,LYW (-i)) Cor(LKST ARW ,LHW (-i)) Cor(LKST ARW,LKLW (-i)) Cor(LKST ARW ,LKST ARW(-i))
.6 .6 .6 .6

.4 .4 .4 .4

.2 .2 .2 .2

.0 .0 .0 .0

-.2 -.2 -.2 -. 2

-.4 -.4 -.4 -. 4

-.6 -.6 -.6 -. 6


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

LXX
Annexe 9 : TEST D’HETEROSCEDASTICITE DES RESIDUS
VEC Residual Heteroskedasticity Tests: No Cross Terms (only levels and squares)
Date: 12/03/17 Time: 15:40
Sample: 1970 2012
Included observations: 38

Joint test:

Chi-sq df Prob.

339.1423 340 0.5029

Individual components:

Dependent R-squared F(34,3) Prob. Chi-sq(34) Prob.

res1*res1 0.941847 1.429073 0.4413 35.79020 0.3844


res2*res2 0.823807 0.412551 0.9173 31.30465 0.6004
res3*res3 0.927899 1.135539 0.5392 35.26016 0.4084
res4*res4 0.881470 0.656177 0.7741 33.49585 0.4922
res2*res1 0.888352 0.702063 0.7474 33.75738 0.4795
res3*res1 0.968177 2.684434 0.2267 36.79072 0.3409
res3*res2 0.938662 1.350278 0.4648 35.66916 0.3898
res4*res1 0.825217 0.416593 0.9151 31.35825 0.5978
res4*res2 0.859317 0.538957 0.8442 32.65404 0.5336
res4*res3 0.907928 0.870099 0.6567 34.50128 0.4438

LXXI
Annexe 10 : TEST DE NORMALITE DES RESIDUS
VEC Residual Normality Tests
Orthogonalization: Cholesky (Lutkepohl)
Null Hypothesis: residuals are multivariate normal
Date: 12/03/17 Time: 15:37
Sample: 1970 2012
Included observations: 38

Component Skewness Chi-sq df Prob.

1 -0.094757 0.056866 1 0.8115


2 0.790717 3.959813 1 0.0466
3 0.131654 0.109774 1 0.7404
4 0.001597 1.62E-05 1 0.9968

Joint 4.126469 4 0.3892

Component Kurtosis Chi-sq df Prob.

1 2.837051 0.042041 1 0.8375


2 4.131564 2.027357 1 0.1545
3 2.745274 0.102735 1 0.7486
4 2.591219 0.264578 1 0.6070

Joint 2.436711 4 0.6560

Component Jarque-Bera df Prob.

1 0.098907 2 0.9517
2 5.987170 2 0.0501
3 0.212509 2 0.8992
4 0.264594 2 0.8761

Joint 6.563180 8 0.5844

LXXII
Annexe 11 : FONCTION DES REPONSES IMPULSIONNELLES
Response to Cholesky One S.D. Innov ations
Response of LYW to LYW Response of LYW to LHW Response of LYW to LKLW Response of LYW to LKST ARW
.05 .05 .05 .05

.04 .04 .04 .04

.03 .03 .03 .03

.02 .02 .02 .02

.01 .01 .01 .01

.00 .00 .00 .00

-.01 -.01 -.01 -.01


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LHW to LYW Response of LHW to LHW Response of LHW to LKLW Response of LHW to LKST ARW
.15 .15 .15 .15

.10 .10 .10 .10

.05 .05 .05 .05

.00 .00 .00 .00

-.05 -.05 -.05 -.05


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LKLW to LYW Response of LKLW to LHW Response of LKLW to LKLW Response of LKLW to LKST ARW
.05 .05 .05 .05

.04 .04 .04 .04

.03 .03 .03 .03

.02 .02 .02 .02

.01 .01 .01 .01

.00 .00 .00 .00

-.01 -.01 -.01 -.01


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LKST ARW to LYW Response of LKST ARW to LHW Response of LKST ARW to LKLW Response of LKST ARW to LKST ARW
.3 .3 .3 .3

.2 .2 .2 .2

.1 .1 .1 .1

.0 .0 .0 .0

-.1 -.1 -.1 -.1


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

LXXIII
Annexe 12 : DECOMPOSITION DE LA VARIANCE
Variance Decomposition of LYW:
Period S.E. LYW LHW LKLW LKSTARW

1 0.042684 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000


2 0.053852 98.63253 0.033635 0.511684 0.822148
3 0.060523 95.24176 2.706916 0.425539 1.625786
4 0.066274 91.25091 5.928679 1.111653 1.708756
5 0.072304 87.22932 8.324624 2.853607 1.592453
6 0.078463 83.84032 9.940408 4.718161 1.501110
7 0.084547 81.05026 11.15816 6.303129 1.488445
8 0.090493 78.66134 12.17246 7.622048 1.544158
9 0.096303 76.55594 13.04685 8.754514 1.642696
10 0.101987 74.68284 13.80248 9.750020 1.764656
Moyenne 85 8 5 2

Variance Decomposition of LHW:


Period S.E. LYW LHW LKLW LKSTARW

1 0.183167 50.57928 49.42072 0.000000 0.000000


2 0.239382 59.98083 38.27235 0.843797 0.903025
3 0.287414 65.22733 33.09295 0.656563 1.023156
4 0.326598 67.96498 30.45544 0.508924 1.070661
5 0.360788 69.50599 28.94081 0.421382 1.131818
6 0.391503 70.52696 27.88155 0.365824 1.225668
7 0.419693 71.28791 27.04440 0.329812 1.337879
8 0.445890 71.88782 26.34760 0.308237 1.456341
9 0.470452 72.37147 25.75575 0.297812 1.574974
10 0.493643 72.76707 25.24569 0.295728 1.691517

Variance Decomposition of LKLW:


Period S.E. LYW LHW LKLW LKSTARW

1 0.020029 31.16037 1.950994 66.88864 0.000000


2 0.034410 35.52227 0.736497 60.23155 3.509684
3 0.048315 34.44038 0.767412 55.81779 8.974410
4 0.062819 31.52884 1.748107 53.17407 13.54898
5 0.078040 28.64300 2.976114 51.66443 16.71646
6 0.093737 26.29389 4.113668 50.71147 18.88097
7 0.109648 24.46202 5.089251 50.01050 20.43823
8 0.125585 23.02371 5.915852 49.44311 21.61733
9 0.141424 21.87369 6.618251 48.96787 22.54019
10 0.157081 20.93839 7.217803 48.56589 23.27792

LXXIV
Variance Decomposition of LKSTARW:
Period S.E. LYW LHW LKLW LKSTARW

1 0.075073 27.40605 0.091018 1.454468 71.04847


2 0.161687 31.11067 0.364978 1.224956 67.29939
3 0.250523 28.71823 1.242923 0.873578 69.16527
4 0.337525 26.00120 2.672587 0.493443 70.83277
5 0.422343 23.90537 4.194591 0.433894 71.46614
6 0.505794 22.38456 5.560245 0.748121 71.30707
7 0.588365 21.25326 6.712240 1.304960 70.72954
8 0.670118 20.37112 7.674018 1.971718 69.98314
9 0.750905 19.65539 8.482155 2.666667 69.19578
10 0.830529 19.05984 9.166863 3.347600 68.42570

Cholesky Ordering: LYW LHW LKLW LKSTARW

LXXV
Annexe 13 : RESULTATS D’UNE REGRESION SIMPLE

Dependent Variable: LYW


Method: Least Squares
Date: 12/12/17 Time: 19:24
Sample: 1970 2012
Included observations: 43

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LKLW 0.384260 0.018402 20.88159 0.0000


LKSTARW 0.008946 0.010028 0.892141 0.3778
LHW 0.094235 0.024428 3.857707 0.0004
C 1.850153 0.077459 23.88551 0.0000

R-squared 0.973940 Mean dependent var 3.520949


Adjusted R-squared 0.971935 S.D. dependent var 0.202414
S.E. of regression 0.033909 Akaike info criterion -3.841839
Sum squared resid 0.044844 Schwarz criterion -3.678007
Log likelihood 86.59954 Hannan-Quinn criter. -3.781423
F-statistic 485.8478 Durbin-Watson stat 1.100303
Prob(F-statistic) 0.000000

LXXVI
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... i

RESUME ...................................................................................................................................... ii

SOMMAIRE ................................................................................................................................. i

LISTE DES FIGURES ..................................................................................................................v

LISTE DES GRAPHIQUES ....................................................................................................... vi

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... vii

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................. viii

INTRODUCTION .........................................................................................................................1

PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE .....8

CHAPITRE I : APPROCHE ET CONCEPTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET SA


DETERMINATION .........................................................................................10

I.1. DETERMINANTS DE CROISSANCE ECONOMIQUE ................................11


I.1.1. FACTEURS DE PRODUCTION : TRAVAIL ET CAPITAL ......................11
I.1.1.1. Rendement et productivité marginale des facteurs ........................................11
a) Théories classiques ............................................................................................11
b) Théories néoclassiques .....................................................................................12
I.1.1.2. Fonction de production ..................................................................................13
I.1.1.3. Progrès technique ...........................................................................................14
I.1.2. ROLE DE LA DEMANDE ..............................................................................17
I.2.2.1. Investissement ................................................................................................18
I.2.2.2. Consommation ...............................................................................................22
I.2.2.3. Exportation .....................................................................................................23
I.2. THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE A LONG TERME.......25
I.2.1. THEORIE NEOCLASSIQUE .........................................................................25
I.2.1.1. Equilibre général ............................................................................................26
I.2.1.2. Croissance équilibrée .....................................................................................28
I.2.1.3. Chômage volontaire .......................................................................................30

LXXVII
I.2.2. THEORIE KEYNESIENNE ............................................................................30
I.2.2.1. Théorie générale de Keynes ...........................................................................30
a) La demande effective ........................................................................................31
b) Le chômage involontaire ...................................................................................34
I.2.2.2. Théorie postkeynésienne ................................................................................35
a) Théorie de la croissance de Harrod et Domar ...................................................35
b) Théorie de la croissance de Kaldor et Robinson, ..............................................38
I.2.3. NOUVELLES THEORIES KEYNESIENNES ..............................................39
I.2.3.1. Théorie du déséquilibre..................................................................................39
I.2.3.2. Rigidités nominales ........................................................................................41
a) Rigidité nominale des salaires ...........................................................................41
b) Rigidité nominale des prix. ...............................................................................42
I.2.3.3. Rigidités réelles ..............................................................................................43
a) Rigidités réelles du salaire.................................................................................44
b) Rigidité réelle des prix ......................................................................................46
I.2.4. THEORIE DE CROISSANCE ENDOGENE .................................................48
I.2.4.1. Sources endogènes de croissance...................................................................50
a) Accumulation de connaissances et de capital humain.......................................50
b) Accumulation du capital technologique résultant de l’innovation et la
recherche-développement..................................................................................52
c) Accumulation du capital physique par des dépenses d’infrastructure publique. ..
...........................................................................................................................53
I.2.4.2. Vecteurs de transmission de croissance .........................................................54
a) Importations comme vecteur de transmission des technologies. ......................54
b) Investissements directs étrangers comme vecteur de transmission des
technologies. ......................................................................................................55
I.3. CONCLUSION SUR LA REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE ......................................................................57
CHAPITRE II : MODELES DE CROISSANCE ECONOMIQUE ........................................58

II.1. MODELE NEOCLASSIQUE: MODELE DE BASE - MODELE DE SOLOW


...........................................................................................................................58
II.2. MODELE DYNAMIQUE (ROMER - ROBERT LUCAS - MANKWI) .........65
II.2.1. MODELE MANKIW, ROMER ET WEIL .....................................................65
II.2.2. MODELE MANKIW, ROMER ET WEIL AVEC UN CAPITAL
PHYSIQUE DECOMPOSE .............................................................................67
II.2.3. MODELE BARRO ...........................................................................................68
II.3. CONCLUSION SUR LES MODELES DE CROISSANCE ............................72
CHAPITRE III : CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ...........................................73

LXXVIII
PARTIE II : CARACTERISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET DE
L’NVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER A MADAGASCAR .............74

CHAPITRE I : CONTEXTE POUR L’ELABORATION DU MODELE STRUCTUREL ..76

I.1. HISTORIQUE DES REGIMES ET POLITIQUES ECONOMIQUES A ...........


MADAGASCAR ..............................................................................................76
I.1.1. PERIODE DE 1960 A 1982 : ACCENT SUR L’INTERVENTIONNISME DE
L’ETAT ............................................................................................................77
I.1.1.1. ACCORDS DE COOPERATION .................................................................78
I.1.1.2. PROGRAMME TRIENNAL DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET
SOCIAL .........................................................................................................78
I.1.1.3. PREMIER PLAN QUINQUENNAL ...........................................................79
I.1.1.4. CHARTE DE LA REVOLUTION SOCIALISTE MALGACHE.................80
I.1.2. PERIODE DE 1983 A 1991 : ACCENT SUR LA POLITIQUE
D’AJUSTEMENT STRUCTUREL ................................................................82
I.1.3. PERIODE DE 1991 A 2002 : ACCENT SUR LA REDUCTION DE LA
PAUVRETE .....................................................................................................83
I.1.3.1. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE
MADAGASCAR (de 1992 à 1995) ...............................................................83
I.1.3.2. DOCUMENT CADRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE (DCPE): 1996-
1999................................................................................................................84
I.1.4. PERIODE DE 2003 A 2013 : ACCENT SUR LA LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE .................................88
I.1.4.1. DOCUMENTS DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA
PAUVRETE (DSRP) (2000 – 2006) ............................................................89
I.1.4.2. MADAGASCAR ACTION PLAN (MAP) (2007-2008) ..............................92
I.1.5. DEPUIS 2013 JUSQU’A CE JOUR : ACCENT SUR LA CROISSANCE
INCLUSIVE .....................................................................................................96
I.1.5.1. PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT (2015 -2019) ........................97
I.2. ANALYSE DE LA SITUATION MACROECONOMIQUE PAR PERIODE :
LES RESULTATS MACROECONOMIQUES ...............................................99
I.2.1. 1ERE REPUBLIQUE ............................................................................................99
I.2.2. 2EME R EPUBLIQUE ..........................................................................................101
I.2.3. 3EME R EPUBLIQUE ..........................................................................................101
I.2.4. 4EME REPUBLIQUE ............................................................................................103
I.3. CONCLUSION SUR LE CONTEXTE POLITIQUE ET STRATEGIQUE DE
MADAGASCAR ............................................................................................104
CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR (1960 A 2016) ....105

II.1. PROFIL DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE .........................................105


II.1.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUE ........................................................................105

LXXIX
II.1.2. ANALYSE DE LA CROISSANCE PAR SECTEUR D’ACTIVITE ..............................109
II.1.2.1. Secteur primaire ...........................................................................................110
II.1.2.2. Secteur secondaire........................................................................................111
II.1.2.3. Secteur tertiaire ............................................................................................113
II.1.3. ANALYSE DE LA CROISSANCE PAR LA DEMANDE ...........................................114
II.1.3.1. Exportations .................................................................................................115
II.1.3.2. Importations .................................................................................................116
II.1.3.3. Investissements ............................................................................................118
II.2. COMPTABILITE DE CROISSANCE ...........................................................119
II.3. CONCLUSION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE A
MADAGASCAR DE 1960 A 2016 ...............................................................123
CHAPITRE III : INVESTISSEMENTS DIRECTS ET CROISSANCE ECONOMIQUE .125

III.1. DEFINITIONS ................................................................................................125


III.2. ETAT DES LIEUX DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS A
MADAGASCAR ............................................................................................128
III.2.1. EVOLUTION DES FLUX DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ...........128
III.2.2. EVOLUTION DES STOCKS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS .......133
III.3. IMPACTS MACROECONOMIQUES A COURT TERME DES IDE..........136
III.3.1. TAUX DE CHANGE REEL (TCR) ET SYNDROME HOLLANDAIS .......................136
III.3.2. IMPLICATIONS MACRO ECONOMIQUES DES FLUX D’IDE ...............................139
III.3.3. EXPORTATIONS ET CROISSANCE .....................................................................143
III.3.4. INFLATION .......................................................................................................145
III.3.5. GESTION MACROECONOMIQUE DES IDE ........................................................146
III.4. CONCLUSION SUR L’ETAT DES LIEUX DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS A MADAGASCAR ..............................................150
CHAPITRE IV : CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ........................................150

PARTIE III : MODELISATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE


.................... MADAGASCAR………………………………………………………………152

CHAPITRE I : MONTAGE DU MODELE D’EQUILIBRE GENERAL STOCHASTIQUE


DYNAMIQUE (DSGE) .................................................................................154

I.1. PRESENTATION DES VARIABLES ET EQUATIONS DU MODELE .....155


I.1.1. FONCTION DE CONSOMMATION ...........................................................155
I.1.2. FONCTION DE PRODUCTION ..................................................................156
I.2. RESOLUTION DU MODELE ........................................................................159
I.2.1. RESOLUTION PAR LA METHODE DES MULTIPLICATEURS LAGRANGIENS .......159
I.2.2. MODELE COMPLET ..........................................................................................161

LXXX
I.2.3. RESULTATS DU MODELE : ETAT STATIONNAIRE ............................................167
I.2.4. INTERPRETATION DES RESULTATS DU MODELE : ETAT STATIONNAIRE ........168
I.3. CONCLUSION SUR LE MODELE D’EQUILIBRE GENERAL
STOCHASTIQUE DYNAMIQUE (DSGE) ...................................................172
CHAPITRE II : VERIFICATION DES RESULTATS DU MODELE DSGE PAR
L’APPROCHE VECTORIELS AUTOREGRESSIFS VAR .......................173

II.1. RAPPELS SUR LES TECHNIQUES ECONOMETRIQUES ........................173


II.1.1. TESTS DE STATIONNARITE ..............................................................................173
II.1.2. TEST DE COINTEGRATION ...............................................................................176
II.1.3. TEST DE COINTEGRATION ENTRE PLUSIEURS VARIABLES ..............................177
II.1.4. METHODE D’ESTIMATION DU MODELE A CORRECTION D’ERREURS ..............179
II.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE ...................................................................181
II.2.1. ANALYSE PRELIMINAIRE DES SERIES ..............................................................183
II.2.1.1. Tests de stationnarité....................................................................................185
a) Etude de la série LYw .....................................................................................186
b) Etude de la série LKstarw ...............................................................................186
c) Etude de la série LKlw ....................................................................................187
d) Etude de la série LHw .....................................................................................187
e) Récapitulation des résultats des études ...........................................................188
II.2.1.2. Test de cointégration ....................................................................................189
a) Etude de corrélation des variables ...................................................................189
b) Identification de la relation de cointegration ...................................................191
II.2.2. ESTIMATION DU MODELE VECM ..................................................................192
II.2.3. TEST DE STATIONNARITE DU MODELEVECM ................................................194
II.2.4. TEST D’AUTO CORRELATION DES RESIDUS .....................................................195
II.2.5. TEST D’HETEROSCEDASTICITE DES RESIDUS ..................................................196
II.2.6. TEST DE NORMALITE DES RESIDUS .................................................................196
II.2.7. ANALYSE DES FONCTIONS DE REPONSES IMPULSIONNELLES .........................196
II.2.8. ANALYSE DE LA DECOMPOSITION DE LA VARIANCE ......................................199
II.3. ESTIMATION DU MODELE PAR UNE REGRESSION SIMPLE .............200
II.3.1. SPECIFICATION DU MODELE ............................................................................200
II.3.2. RESULTAT DU MODELE ...................................................................................201
II.4. CONCLUSION SUR L’ANALYSE ECONOMETRIQUE ............................203
CHAPITRE IV : CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE .......................................204

CONCLUSION .........................................................................................................................205

LXXXI
SYNTHESE ..............................................................................................................................208

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ I

ANNEXES ................................................................................................................................. VI

Annexe1 : HISTORIQUE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT A


................. MADAGASCAR………………………………………………………………VI
Annexe 2 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LYw .......... XXXIII
Annexe 3 : ANALYSE DE LA STATIONNARITE DE LA VARIABLE LKstarw .. XXXIX
Annexe 3 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LKLw .......... XLVI
Annexe 4 : ANALYSE DE LA SATIONNARITE DE LA VARIABLE LHw .................... L
Annexe 5 : IDENTIFICATION DU NOMBRE DE RETARD DU MODELE VAR....... LVI
Annexe 6 : TEST DE COINTEGRATION ................................................................... LXVII
Annexe 7 : VECM ....................................................................................................... LXVIII
Annexe 8 : TEST D’AUTO CORRELATION DES RESIDUS ..................................... LXX
Annexe 9 : TEST D’HETEROSCEDASTICITE DES RESIDUS ................................. LXXI
Annexe 10 : TEST DE NORMALITE DES RESIDUS ................................................ LXXII
Annexe 11 : FONCTION DES REPONSES IMPULSIONNELLES ......................... LXXIII
Annexe 12 : DECOMPOSITION DE LA VARIANCE .............................................. LXXIV
Annexe 13 : RESULTATS D’UNE REGRESION SIMPLE ...................................... LXXVI

LXXXII

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