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Ce livre comprendra également deux

parties :
- 1ère partie : Les instruments juridiques
du commerçant
- 2ème partie : Les sociétés commerciales
1ÈRE PARTIE – LES INSTRUMENTS JURIDIQUES DU
COMMERÇANT

 Il existe plusieurs instruments juridiques utilisés par le


commerçant, parmi lesquels nous étudierons :
 Le fonds de commerce,
 Le contrat de vente,
 Et les effets de commerce.
CHAPITRE 1 – LE FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce (F.C.) est défini


par l’art. 79 du code de commerce de 1996
comme étant «un bien meuble incorporel
constitué par l’ensemble des biens
mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de
plusieurs activités commerciales ».
Section I – LES ELEMENTS DU F.C.

Ces éléments sont traditionnellement


divisés en deux catégories, suivant leur
nature, en éléments corporels et
d’autres incorporels.
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS

 1 – Le mobilier commercial : c’est-à-


dire tous les objets mobiliers comme
les bureaux, les fauteuils, les chaises,
les salons de réception, les comptoirs …
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS
 2 – Les marchandises : C’est l’objet
même du commerce, il s’agit de tous les
produits et objets destinés à la vente.
Mais, en cas de vente du F.C., les
marchandises font normalement l’objet
d’un inventaire et leur prix est fixé
séparément.
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS
 3 – Le matériel et l’outillage : Ces
deux termes sont synonymes, ils
désignent tous les biens meubles,
autres que le mobilier commercial, qui
servent à l’exploitation du fonds,
exemple : les appareils et machines, les
moyens de transport…
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS
 Il faut noter cependant que ces
éléments corporels n’ont pas toujours
une importance dans un F.C., sauf par
exemple les appareils et machines dans
l’industrie, le mobilier dans l’hôtellerie
ou les véhicules de transport (bus et
cars) dans le commerce de transport…
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS

Par conséquent, bien que ces


éléments corporels fassent partie
du F.C. l’acquéreur du F.C. peut
parfaitement se passer du matériel,
outillage et mobiliers anciens.
§ I – LES ELEMENTS CORPORELS

 Par ailleurs, il existe bien des F.C. qui


n’ont pas de marchandises tels que les
fonds des courtiers et agents d’affaires…
 Il reste que, ce sont les éléments
incorporels qui confèrent son
importance au F.C.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 Ce sont les éléments les plus divers du F.C.
et les plus importants.
 1 – La clientèle : C’est l’élément le plus
important du F.C. ; d’ailleurs, en vertu de
l’art. 80 du code de commerce, la clientèle
est devenue un élément obligatoire du F.C..
Ce dernier ne peut en effet exister sans la
clientèle.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 La clientèle est la faculté de grouper les
clients habituels au commerce. Il ne
s’agit donc pas de l’ensemble des clients
d’un commerce, car le commerçant ne
possède pas la clientèle, il n’en a pas le
monopole et il suffit d’une mauvaise
gestion pour la perdre.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
2 – Le nom commercial : C’est l’appellation
empruntée par le commerçant pour l’exercice de
son commerce.
 Il peut s’agir du nom patronymique du commerçant
(ou nom civil ), exp. Établissement Ben Chekroun.
Le nom patronymique est hors du commerce, c’est-à-
dire ne peut être cédé.
 ou d’un pseudonyme, exp. Garage El Bahja,
 ou d’un nom de fantaisie, exp. Hôtel Yasmine.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 En ce qui concerne les sociétés
commerciales, le nom commercial est
dit :
 dénomination sociale qui est
généralement désignée par l’objet de
l’activité de l’entreprise,
 Ou raison sociale, qui est composée
des noms des associés.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 Cependant, en cas de cession du F.C., le vendeur peut,
par une clause expresse, interdire à l’acquéreur d’user
de son nom commercial, cette clause aura pour effet
d’exclure la cession du nom commercial avec le F.C.,
dans ce cas, le vendeur n’a plus le droit de céder l’usage
du nom à un autre commerçant, sous peine de
concurrence déloyale.
 Le nom commercial fait par ailleurs l’objet d’une
protection particulière par le législateur.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS

3 – L’enseigne : C’est un signe distinctif


qui sert à individualiser un établissement
commercial.
 L’enseigne peut prendre la forme d’un
emblème figuratif, exp. La coquille de
Shell, le petit homme de neige de Michelin…
Souvent l’enseigne reprend le nom commercial présenté sous une forme graphique originale, exp. Le sign

§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS


 Ca peut être une dénomination de fantaisie, exp.
Hôtel au Lion d’Or, 1000 chemises, Au Rabais…, ou un
nom d’une personne exp. Chez Bahaa’, Chez Smaïl…
ou le nom du quartier de l’emplacement du
commerce, exp. Café des Oudayas, Hôtel de la Tour
Hassan…
 Souvent l’enseigne reprend le nom commercial
présenté sous une forme graphique originale, exp.
Le signe graphique de la CTM …
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 4 – Les licences : L’art. 80 parle des
licences, mais il s’agit aussi des autorisations
et des agréments. Elles sont accordées par
les autorités administratives concernées
pour l’exploitation de certains F.C., suivant
le domaine d’activité : tourisme, transport,
hôtellerie, restauration, cinéma, boissons
alcooliques…
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 5 – Le droit au bail : Ce droit n’a d’intérêt que
dans le cas où le commerçant n’est pas propriétaire
du local dans lequel il exerce son commerce. Il est
désigné dans la pratique par l’expression de
«propriété commerciale », ce qui exprime la
protection accordée par le législateur aux
locataires de locaux à usage commercial contre les
éventuels abus des propriétaires des murs qui
pourraient avoir des conséquences néfastes sur le
commerçant. De plus, il est difficile de concevoir
une vente d’un F.C. sans local.
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS

 Le droit au bail est demeuré réglementé


par le dahir du 24 mai 1955, ses règles
assurent au commerçant le droit au
renouvellement du bail et, à défaut, le
droit à une indemnité
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS
 6 – Les droits de propriété industrielle :
 L’art. 80 dresse toute une énumération de
ces droits ; il s’agit des brevets d’invention,
des licences, des marques de fabrique, de
commerce et de service, des dessins et
modèles industriels « et, généralement,
conclue cet article, tous droits de propriété
industrielle, littéraire ou artistique qui y sont
attachés ».
§ II – LES ELEMENTS INCORPORELS

 Ces droits constituent un monopole du


commerçant dans son exploitation
commerciale et, comme ils font partie du
F.C., ils peuvent être cédés avec ce dernier,
mais pour les exclure, il faut prévoir une
clause expresse dans le contrat de vente du
F.C.
Section II – LES CONTRATS PORTANT
SUR LE FONDS DE COMMERCE

Le F.C. peut être vendu, affecté en


nantissement ou mis en location.
§ I – LA VENTE DU FONDS DE
COMMERCE

La réglementation de la vente du


fonds de commerce prévoit des
conditions particulières au contrat
de vente du F.C. et partant, des
effets spéciaux.
A – LES CONDITIONS DE LA VENTE
a – Les conditions de fond
 Comme tout contrat, la vente du F.C. doit
obéir aux règles générales en la matière : le
consentement des parties, la capacité
commerciale (les opérations portant sur le
FC étant des actes de commerce), l’objet de
la vente (les éléments du FC) et le prix de la
vente.
b – Les conditions de forme
Afin de protéger l’acquéreur contre les
manœuvres du vendeur qui viseraient
éventuellement à dissimuler certains
renseignements relatifs à la valeur du
fonds, le code de commerce oblige le
vendeur d’insérer certaines mentions
dans l’acte même de vente, notamment :
b – Les conditions de forme
 le nom du vendeur,
 la date et la nature de son acte d’acquisition,
 le prix de cette acquisition en spécifiant
distinctement les prix des éléments
incorporels, des marchandises et du
matériel ;
 s’il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le
montant du loyer actuel, le nom et l’adresse
du bailleur ; etc.
b – Les conditions de forme
 Sanction : En cas d’omission de l’une
de ces mentions, le législateur donne le
droit à l’acquéreur d’exercer, dans le
délai maximum d’une année, une action
en annulation du contrat de vente, à
la condition que cette omission lui
porte préjudice.
b – Les conditions de forme
 On se demande pourquoi le législateur
n’a pas exigé, à l’instar de l’art. 12 de la
loi française du 29 juin 1935 duquel il
s’est inspiré, de mentionner le chiffre
d’affaires et les bénéfices
commerciaux réalisés par le vendeur au
cours des trois dernières années
d’exploitation ?
B - LES EFFETS DE LA VENTE
Si la vente du F.C. fait l’objet d’une
réglementation spéciale, c’est
justement pour protéger tous les
intérêts en présence :
 L’acheteur ;
 Le vendeur ;
 Et les tiers.
a - Les règles protectrices des droits de l’acquéreur

Il s’agit des obligations du vendeur qui doit


notamment :
 transférer la propriété du F.C. à l’acheteur,
 inscrire un certain nombre de mentions
obligatoires destinées à la protection de
l’acquéreur,
 et l'obligation de non concurrence.
b - Les règles protectrices des droits du vendeur

 L’acheteur du FC a pour obligation principale le


paiement du prix convenu.
 Devant l’importance de l’investissement, un crédit
est souvent consenti par le vendeur à l’acquéreur
du FC ; aussi, le législateur offre des garanties
légales au vendeur du FC.:
1 - Le privilège du vendeur
2 - L’action résolutoire
1 - Le privilège du vendeur
 L'utilité de ce privilège est de permettre au
vendeur, qui ne veut pas récupérer son fonds
de commerce, de le faire vendre par la voie
du tribunal en bénéficiant du droit de suite
et du droit de préférence
 Pour pouvoir bénéficier de ce privilège, le
vendeur doit l’inscrire au RC dans les 15
jours de la date de l’acte de vente.
2 - L’action résolutoire
 Au moment de l’inscription de son privilège (c-
à-d dans les 15 jours de l'acte, le vendeur peut,
en plus et en même temps, opter pour l’action
résolutoire dans la perspective de récupérer son
FC dans le cas où il y verrait un intérêt.
 A défaut de paiement, elle lui permettra
d’obtenir l’effacement rétroactif du contrat de
vente du FC pour inexécution par l’acquéreur
de son obligation de payer le prix.
c - Les règles protectrices des droits
des créanciers du vendeur
 Un commerçant doit normalement,
préalablement à la vente de son FC, procéder à
l’apurement de sa situation vis- à- vis de ses
créanciers ; ce qui n’est pas toujours le cas. C’est
en prévision de certaines pratiques
malhonnêtes que le législateur a instauré des
règles pour protéger ces créanciers.
 Dans ce but, trois mécanismes
complémentaires sont mis au point par le
législateur :
1 - La publicité
 - Dépôt : Pour que les créanciers soient mis
au courant de l’opération de vente du FC,
l’art. 83 du nouveau code impose tout
d’abord, une fois l’acte de vente enregistré,
de déposer une expédition de l’acte notarié
ou un exemplaire de l’acte sous seing privé
dans les 15 jours de sa date au secrétariat-
greffe du tribunal.
1 - La publicité
 - Publication au RC : Ensuite, un extrait de cet acte
doit être publié au RC.
 - Publications au BO et journaux d’annonces
légales. : Enfin, une double publication doit être
entreprise :
 * Une première publication de tout l’extrait inscrit au
RC est effectuée sans délai par le secrétaire-greffier au
BO et dans un journal d’annonces légales aux frais des
parties.
 * Cette publication doit être renouvelée par l’acquéreur
entre le 8ème et le 15ème jour après la première insertion.
1 - La publicité
 - La sanction : Etant destinés aux créanciers, le défaut
de dépôt et de publicité a pour conséquence que la
vente du FC leur est inopposable et l’acheteur reste
tenu des dettes du vendeur (Art. 89).
 La jurisprudence 1 est claire à ce sujet, elle considère
que l’acquéreur du fonds « n’est pas libéré vis-à-vis des
tiers créanciers. Il demeure susceptible d’être actionné
par les créanciers du vendeur ». En outre, il reste
redevable même à l’égard de l’administration fiscale.
1- Trib. Casablanca, 27 février 1937, G.T.M. 10/4/1937, p. 111.
2 - L’opposition

 Une fois la seconde publicité accomplie, les


créanciers du vendeur, même si leur dette
n’est pas encore exigible, ont un délai de 15
jours pour former opposition au tribunal.
2 - L’opposition
 Il ne s’agit pas d’une opposition à la vente du
FC, mais au paiement de son prix au vendeur.
Par conséquent, le prix de vente doit rester
consigné entre les mains de l’acheteur pendant
le délai de l’opposition et même après ce délai
au cas où des oppositions seraient formées; s’il
passe outre cette consignation et paie quand
même le vendeur, il ne sera guère libéré vis-à-
vis des tiers (Art . 89).
2 - L’opposition
 Afin de remédier à cette situation de blocage du
prix de vente, l’art. 85 permet au vendeur, après
l’écoulement d’un délai de 10 jours de l’expiration
du délai des oppositions, de saisir en référé le
président du tribunal afin de l’autoriser à percevoir
son prix à condition de verser à la caisse du
tribunal une somme suffisante, fixée par le
président, pour désintéresser les créanciers
opposants.
3 - La surenchère
 Tout créancier, qui se rend compte que le
prix de vente déclaré est insuffisant pour
désintéresser les créanciers opposants ou
inscrits, a la possibilité de formuler son désir
d’acheter lui-même le FC en se déclarant
surenchérisseur et proposer de payer le prix
déclaré majoré d’un sixième du prix des
éléments incorporels.
3 - La surenchère
En réalité, cette procédure a pour objectif
de lutter contre les pratiques de
dissimulation du prix réel de la vente.
 Lors de la surenchère, à défaut d’un
plus fort enchérisseur, le fonds est
adjugé au créancier surenchérisseur du
sixième.
§ II - LE NANTISSEMENT DU FC

Le code de commerce réglemente le


nantissement du FC sans
déposséder le commerçant qui
continue de l’exploiter.
A - LES CONDITIONS

 Tous les éléments du FC énumérés à


l’art. 80 sont susceptibles d’être
compris dans le nantissement à
l’exclusion des marchandises, le
législateur entend garder cet élément
du fonds aux créanciers ordinaires.
B – LES FORMALITES
 Exactement comme pour l’acte de vente, le
nantissement du FC doit être dressé par un
acte authentique ou sous seing privé et
déposé au tribunal dans lequel le fonds est
inscrit dans les 15 jours de sa date.
 Ce dépôt sera suivi de l’inscription d’un
extrait de l’acte au RC.
B – LES FORMALITES
 Cette inscription du nantissement au RC
doit, à peine de nullité, être prise à la
diligence du créancier gagiste dans les 15
jours de l’acte constitutif, autrement dit, à
défaut de cette inscription, le
nantissement sera purement et
simplement inopposable aux autres
créanciers du propriétaire du FC.
B – LES FORMALITES
 Cette inscription conserve le privilège
pendant 5 ans et doit être renouvelée à
l’expiration de ce délai, sinon son effet prend
fin et il est procédé à sa radiation d’office par
le greffier.
 Bien entendu, le nantissement du fonds de
commerce fera bénéficier le créancier nanti du
droit de suite et du droit de préférence.
§ III - LA GERANCE LIBRE
 La gérance libre (ou gérance location)
permet au propriétaire de donner la
gérance du fonds à une personne en
vertu d’un contrat de location
moyennant un loyer. Dans ce cas, le
gérant locataire bénéficie de la qualité
de commerçant et assume seul les
risques de l’exploitation.
§ IV - LA GERANCE LIBRE
Ayant la qualité de commerçant, le
gérant libre doit se faire
immatriculer au RC. Mais la
publicité dont il est question ici a
pour objectif de faire connaître aux
tiers que la propriété du fonds
n’appartient pas au gérant.
§ IV - LA GERANCE LIBRE
 Pour ce faire, un extrait du contrat de gérance
libre doit être publié dans les 15 jours de sa date
au BO et dans un journal d’annonces légales,
ensuite procéder aux formalités relatives au RC.
Il reste qu’il est dans l’intérêt du bailleur du
fonds d’effectuer ces publicités dans la mesure
où il demeure responsable solidairement avec le
gérant des dettes contractées par ce dernier à
l’occasion de l’exploitation du fonds (art. 155).
CHAPITRE II – LE CONTRAT DE VENTE
La vente est le contrat par lequel
une personne, le vendeur,
transfère la propriété de ses
biens à une autre personne,
l’acheteur ou acquéreur, contre
paiement d’un prix en argent.
 Malgré le fait qu’elle constitue l’instrument
juridique de base des différentes opérations
économiques des commerçants, la vente
n’est pas traitée par le code de commerce. Ce
sont, par conséquent, les règles du
DOC (articles 478 à 618) qui s’appliquent à
la vente commerciale ; il s’agit des
conditions de la formation du contrat de
vente et de ses effets.
Section I - FORMATION DU CONTRAT DE
VENTE
 L’article 488 DOC dispose à cet égard
que "la vente est parfaite entre les
parties dès qu’il y a consentement des
contractants, l’un pour vendre, l’autre
pour acheter, et qu’ils sont d’accords sur
la chose, sur le prix et sur les autres
clauses du contrat".
Cet article nous invite à examiner :
 d’une part, le consentement dans la
vente,
 d’autre part, l’objet sur lequel porte
ce consentement, à savoir la chose
objet de la vente et le prix de la vente.
§ 1 - LE CONSENTEMENT DES PARTIES
A - LA THÉORIE DU CONSENSUALISME ET LA VENTE

 L’article 488 du DOC affirme que la vente


est parfaite entre les parties dès qu’il y a
consentement des contractants, ce qui veut
dire que la vente est un contrat consensuel et
non solennel, autrement dit, la vente se
réalise par le seul échange des
consentements entre les parties, il n’est pas
nécessaire d’établir un écrit pour que la
vente soit valable.
L’écrit n’est donc pas une condition
de validité du contrat, mais
seulement un moyen de preuve qui
constate la vente et reproduit les
différentes clauses du contrat.
 Cependant, en matière de vente d’immeubles
le législateur impose la rédaction d’un écrit ;
malgré cette exigence, la vente reste un
contrat consensuel puisque, à défaut d’écrit,
le contrat n’est pas nul mais seulement
inopposable aux tiers. La vente est donc
valable entre les parties qui peuvent s’en
prévaloir en l’absence de l’écrit.
 Mais, dans certains cas la vente devient un
véritable contrat solennel, par exemple en
matière de vente de fonds de commerce le
législateur exige la rédaction d’un écrit qui doit
obligatoirement contenir certaines mentions et
faire l’objet d’une publicité.
 La solennité du contrat de vente du fonds de
commerce vient du fait que le défaut
d’accomplissement de ces formalités rend le
contrat annulable.
B - LA RENCONTRE DES CONSENTEMENTS

 La formation d’un contrat nécessite


la rencontre de deux consentements.
Nous nous contenterons d’examiner
les problèmes particuliers en matière
de vente.
a - Les compromis de vente
 Il est fréquent que les parties à une vente
rédigent un premier acte appelé compromis de
vente tout en spécifiant que la vente ne sera
réalisée que par la signature d’un acte définitif,
le compromis de vente se présente alors comme
une sorte d’acte préliminaire.
 Néanmoins, pour savoir si le consentement des
parties est déjà réalisé ou non, il faut se
reporter à l’intention des contractants :
 Dans certains cas, le compromis n’est
dans l’esprit des intéressés qu’un simple
projet, c’est une base de réflexion ; à
partir de là les parties se donnent un
délai, c’est seulement à l’expiration de ce
délai que le véritable contrat de vente sera
conclu si, du moins, les parties sont
toujours d’accord.
 Dans d’autres cas les intentions des parties sont
différentes, les personnes qui signent le
compromis de vente donnent dès ce moment leur
consentement à la vente, il est seulement prévu la
rédaction d’un acte complémentaire, plus officiel,
afin de constituer une preuve de la vente. Si cela est
l’intention des parties, le compromis de vente
constitue déjà une véritable vente car, selon le
principe du consensualisme de la vente, celle-ci se
réalise par le seul échange des consentements.
b - Les promesses de vente
 Ici les contractants procèdent en deux étapes,
au lieu d’échanger directement leur
consentement à propos d’une vente pure et
simple, ils se contentent, dans une première
étape, de donner une promesse de réaliser la
vente, c’est éventuellement cette promesse qui
aboutira ensuite à une véritable vente.
 Il faut distinguer deux catégories de
promesses :
1/ La promesse synallagmatique de vente
 C’est une double promesse simultanée, une
promesse de vendre pour le vendeur et une
promesse d’acheter pour l’acheteur, bien
entendu le prix et les modalités de la vente
étant convenus.
 Dans ces conditions, la promesse synallagmatique
ne constitue-t-elle pas tout simplement une
vente ? La réponse dépend du fait que la vente est
consensuelle ou solennelle :
 - Dans le cas d’une vente consensuelle, la
promesse synallagmatique constitue une
véritable vente en vertu du principe du
consensualisme de la vente ; pour que la vente
soit conclue, il suffit que les consentements se
soient rencontrés sur le bien vendu et sur le
prix. Du moment qu’il y a promesse de vendre
d’un côté, et promesse d’acheter de l’autre,
l’échange de consentement a déjà eu lieu.
 - Dans le cas par contre d’une vente
solennelle, par exemple la vente d’un
fonds de commerce, il ne suffit pas
qu’il y ait échange des
consentements, il faut en outre
accomplir les formalités exigées par
la loi.
 Dans ces conditions, la promesse
synallagmatique de vente du fonds de
commerce crée seulement des obligations à la
charge des promettants, c’est-à-dire l’obligation
de passer l’acte solennel, elle ne peut pas en
elle-même transférer la propriété ; c’est
seulement lorsque les formalités requises par la
loi seront accomplies que la vente sera réalisée
et opérera transfert de propriété.
2/ La promesse unilatérale de vente
Par cette promesse, une
personne, appelée le promettant,
s’engage à vendre un bien à une
autre personne pendant un délai
convenu et à des conditions
déterminées.
 Il s’agit en l’occurrence d’un contrat
unilatéral dans la mesure où il nécessite le
consentement du promettant et du
bénéficiaire de la promesse ; mais il ne
crée d’obligation qu’à la charge d’une
partie, le promettant ; obligation de tenir
le bien à la disposition du bénéficiaire
durant le délai convenu.
 Le bénéficiaire n’est nullement
engagé ; pendant tout le délai
convenu il a une option, s’il décide
d’acheter le bien, on dit qu’il lève
l’option, mais si à la fin du délai il ne
lève pas l’option, la promesse tombe
et le promettant retrouve sa liberté.
c - Les ventes avec dédit et arrhes
 - Les clauses de dédit, lorsqu’elles sont
insérées dans un contrat, permettent au
vendeur et /ou à l’acheteur de renoncer à la
vente qui avait été conclue. S’il renonce, la
vente est alors annulée. Dans ce cas, il est
presque toujours stipulé une date limite pour
le dédit et une indemnité à verser par la partie
qui se dédit.
 En pratique, les choses se passent de la manière
suivante : sur le prix convenu (par exp. 5000
dh) l’acheteur verse déjà une certaine somme
(par exp. 500 dh), simultanément une clause de
dédit est ajoutée au contrat ; si l’acheteur veut
renoncer à l’opération, il perd les 500 dh qu’il a
versé, si au contraire c’est le vendeur qui veut se
dégager de ses obligations il devra restituer à
l’acheteur le double de la somme versée, c’est-à-
dire 1000 dh.
 - Les arrhes : c’est une situation qui
se rapproche de la clause de dédit, là
encore une somme d’argent est versée
par l’acheteur au moment où il passe
une commande afin d’assurer
l’exécution de son engagement.
 En réalité, le versement des arrhes est
conçu par les articles 288 à 290 DOC
comme un acompte sur le prix, ce
qui signifie que le contrat est
définitivement conclu et que
l’acheteur est engagé à verser le reste
du prix à la livraison..
 Ce n’est donc pas une possibilité de se
dégager du contrat ; l’article 290 précise
d’ailleurs que si celui qui a versé les arrhes
n’exécute pas le reste de son obligation, le
cocontractant peut s’adresser à la justice pour
demander une indemnité.
 En attendant la décision du tribunal, ce dernier
a le droit de retenir les arrhes qui seront à valoir
sur l’indemnité définitive
§ 2 - L’OBJET DU CONTRAT DE VENTE
L’objet de la vente est double,
c’est la chose vendue et le prix de
la vente. L’article 488 dispose en
effet que pour que la vente soit
parfaite, il faut un accord sur la
chose vendue et sur le prix.
A - LA CHOSE VENDUE
 En matière de vente, plusieurs
questions se posent à propos de la
chose :
 Peut-on vendre une chose qui
n'existe pas au moment de la vente ?
 Et peut-on vendre des choses
futures?
a - L’existence de la chose au moment de la vente

 La chose objet de la vente doit en effet exister au


moment de la conclusion du contrat sous peine de
nullité du contrat.
 Pour mieux comprendre cette condition, prenons un
exemple : supposons que l’on vend des marchandises
qui font partie de la cargaison d’un navire qui n’est pas
encore arrivé à port et l’on apprend que le navire a fait
naufrage, la vente est-elle valable ?
 Il faut distinguer :
 - 1ère situation : si le naufrage a eu lieu
avant la conclusion du contrat, le contrat
serait nul car il a porté sur une chose qui
n’existait pas ;
 - 2ème situation : mais si le naufrage a eu
lieu après la conclusion du contrat, le
contrat reste valable, il s’agira seulement
d’un problème d’exécution du contrat.
b - La vente de choses futures
C’est une opération qui est
actuellement très fréquente, des
personnes qui vendent des choses
qui n’existent pas encore mais
qu’elles s’engagent à produire.
Exemple : 
 Par exemple un industriel qui reçoit
une commande avec un premier
versement et fabrique ensuite les
objets vendus, un agriculteur qui
vend à l’avance une récolte future, un
peintre qui vend une œuvre non
encore réalisée…
Ces opérations sont admises
par le droit, elles vont
seulement poser des
problèmes lorsque la chose
promise n’apparaît pas.
Il faut distinguer :
 * 1ère situation : si la chose vendue ne
vient pas à existence par la faute du
vendeur : la vente n’est pas nulle faute
d’objet, il y a seulement inexécution
du contrat ; l’acheteur n’aura pas à
payer le prix et peut demander des
dommages intérêts ;
*2ème situation : mais si la
chose n’apparaît pas suite à un
événement de force majeure, la
solution dépend de l’analyse
du contrat :
 - 1ère hypothèse : si le contrat est
commutatif, c’est à dire que
l’acheteur n’a pas voulu courir de
risque, s’il n’obtient pas la chose
convenue, il est lui-même dégagé de
son obligation de payer le prix, et s’il
l’a déjà payé, il en obtiendra le
remboursement ;
 - 2ème hypothèse : si par contre le contrat
est aléatoire, dans ce cas l’acheteur a accepté
de courir un risque en sachant que la chose
qu’il a achetée peut ne pas voir le jour ; comme
celui qui achète un coup de filet d’un pêcheur,
si le filet ne ramène pas de poissons il reste
quand même tenu de payer le prix convenu.
B - LE PRIX
 Le prix est la somme d’argent que
l’acquéreur s’engage à remettre au
vendeur en contrepartie de la chose
vendue.
 Lorsque le prix consiste en une chose
autre que l’argent, une chose mobilière ou
immobilière, il s’agit d’un échange et non
d’une vente.
 Nous étudierons ici le prix en lui-même et
non pas l’obligation de payer le prix qui sera
examinée à propos des effets de la vente.
 La vente sans prix prévu est nulle en tant que
vente. La fixation du prix est en principe
libre ; néanmoins, la principale condition
relative au prix c'est qu'il doit être sérieux.
Le prix peut être non sérieux dans deux
cas :
 1er cas : S'il est simulé :
C'est-à-dire fictif, ce qui veut dire qu'il est
mentionné mais ne sera pas versé ; ce qui
constitue en fait une donation déguisée en
vente.
 2ème cas : S'il est dérisoire :
Dans ce cas, le prix stipulé dans le contrat est
tellement bas qu’il faut l’assimiler à une
absence totale du prix.
Par exemple serait dérisoire le prix de 1000 dh
pour une chose dont la valeur est de 100 000
dh. La vente est alors nulle pour manque d’un
élément indispensable de la vente, le prix.
Section 2 - LES EFFETS DE LA VENTE
 Le contrat de vente, d’une part,
entraîne le transfert de propriété de
la chose vendue, d’autre part, crée
des obligations à la charge du
vendeur et d’autres à la charge de
l’acheteur.
§ 1 - LE TRANSFERT DE PROPRIETE

 Il s’agit là d’un principe mais qui n’est


pas dépourvu d’exceptions.
A - LE PRINCIPE
Le principe est posé par l’article
491 qui dispose que «l'acheteur
acquiert de plein droit la
propriété de la chose vendue, dès
que le contrat est parfait par le
consentement des parties ».
 Le principe est donc clair, le contrat de
vente a pour effet de transférer la
propriété de la chose du vendeur à
l’acheteur dès l’échange des
consentements, c’est-à-dire par le seul
effet de l’accord intervenu sur la chose et
sur le prix et donc, indépendamment de la
délivrance de la chose et du paiement du
prix.
 Ce principe a pour conséquence que les risques,
notamment en cas de perte de la chose vendue
par suite d’un cas de force majeure, sont
transférés à l’acheteur alors même que la chose
ne lui a pas été livrée, étant restée, pour une
raison ou une autre, entre les mains du
vendeur.
Et l’acheteur doit quand même en payer le prix.
B - LES EXCEPTIONS
a - La vente de choses de genre
 Ce principe connaît en effet diverses
exceptions :
 Par exemple on vend 100 sacs de blé parmi le
stock du vendeur ; dans ce cas le transfert de
propriété n’a lieu qu’après individualisation
des 100 sacs, notamment en y apposant le nom
de l’acheteur.
 Donc la règle : tant que le bien n’a pas été
individualisé, les risques demeurent pour le
vendeur qui en reste propriétaire.
b - La vente de choses futures
 Il s'agit de la vente d'une chose qui n'existe pas
encore, mais qui va apparaître :
 - s’il s’agit d’un corps certain, le transfert de
la propriété d’un bien à fabriquer n’a lieu
qu’après l’achèvement de la fabrication ;
 - s’il s’agit d’une chose de genre, par exemple
la vente d’une partie d’une récolte future, le
transfert de propriété est retardé jusqu’à
individualisation.
c - La vente avec clause de réserve de
propriété
Il s’agit d’une clause très
fréquente dans les ventes à
crédit (crédit avec un délai
de paiement) ou à
tempérament (une variété
de crédit avec plusieurs
échéances) .
Dans les deux cas, malgré
l’accord sur le report du
paiement du prix, la propriété
n’en est pas moins transférée
dès le moment de la rencontre
des consentements sur la chose
et sur le prix.
 Néanmoins, par mesure de sécurité
contre une éventuelle insolvabilité de
l’acheteur, le vendeur exige souvent dans
ce genre de vente d’insérer une clause
dans le contrat par laquelle il se réserve
la propriété du bien jusqu’au paiement
complet du prix.
C’est la clause de réserve de
propriété qui a pour conséquence de
retarder le transfert de la propriété
de la chose vendue et donc de faire
subsister les risques sur le bien au
vendeur qui en reste propriétaire.
d - La vente en libre service
 Dans les supermarchés, par exemple, les
produits sont mis à la disposition des
clients qui en prennent possession eux-
mêmes, dans ce cas normalement le
transfert de propriété devrait être réalisé
dès le moment de la prise de possession
par le client.
 Pourtant la jurisprudence considère qu’en
l’espèce le transfert de propriété n’a lieu
qu’une fois le prix payé à la caisse, le client
n’étant que détenteur du produit avant le
paiement.
 Cette solution s’impose en matière pénale
car elle permet au juge de sanctionner pour
vol le détenteur de la chose qui part sans
payer.
e - La vente à l’égard des tiers
 A ce propos, le problème se pose lorsque le
bien vendu est toujours entre les mains
du vendeur alors que les tiers ignorent
l’existence de l’échange des consentements,
dans ce cas les tiers doivent être protégés des
éventuels mauvais agissements du vendeur,
il faut alors distinguer suivant qu’il s’agit
d’un bien meuble ou immeuble :
- En ce qui concerne la vente des
immeubles, le problème ne peut
se poser car le transfert de
propriété ne peut être opposable
aux tiers que sous réserve des
formalités de publicité foncière.
 - En ce qui concerne les meubles,
l’article 456 DOC pose une règle
suivant laquelle celui qui possède de
bonne foi un meuble est présumé en
être le propriétaire, sauf à celui qui
allègue le contraire à le prouver. C’est le
fameux principe juridique : « en fait de
meubles la possession vaut titre ».
A supposer que le vendeur,
malhonnête, revende le même bien
une seconde fois à une autre
personne, celle-ci, une fois en
possession du bien de bonne foi,
est considérée en vertu de ce
principe propriétaire.
§ 2 - LES OBLIGATIONS DU VENDEUR
L’article 498 DOC met à la charge
du vendeur deux obligations
principales :
celle de délivrer la chose vendue
et celle de la garantir.
A - L’OBLIGATION DE DÉLIVRER LA CHOSE
La délivrance a lieu lorsque le
vendeur ou son représentant se
dessaisit de la chose vendue et
met l’acquéreur en mesure d’en
prendre possession sans
empêchement.
 Dans les ventes à terme (où le
vendeur n’accorde pas de délai de
paiement), si l’acheteur n’a pas payé
le prix, le vendeur peut exercer le
droit de rétention, c’est à dire ne
délivrer qu’après paiement.
 En vertu de l’article 512 DOC la chose doit
être délivrée dans l’état dans lequel elle se
trouvait au moment de la vente. Il s’agit
donc pour le vendeur d’une obligation
de conservation de la chose qui découle
de son obligation de délivrance. Le
vendeur serait responsable de la
détérioration ou la destruction de la
chose par sa faute.
B - L’OBLIGATION DE GARANTIE
C’est la conséquence directe de l’obligation de
délivrance car, pour que cette délivrance soit
complète, il faut qu’elle donne toute
satisfaction à l’acquéreur ; or, deux catégories
d’événements peuvent empêcher sa
satisfaction.
 Le vendeur doit garantir l’acheteur contre
l’éviction
 et contre les vices cachés.
a - La garantie contre l’éviction
 Le vendeur doit garantir l’acheteur contre toute
éviction du bien vendu.
 - Que faut-il entendre par éviction ?
L’éviction est un trouble apporté à la jouissance et à la
possession paisible de l’acquéreur, c’est-à-dire aux
droits que lui confère la propriété sur la chose.
Mais ce trouble peut avoir deux origines, il peut
provenir :
 du vendeur lui-même
 ou bien d’un tiers.
1/ La garantie du fait personnel du vendeur
 Le vendeur doit s’abstenir de tout
acte susceptible d’évincer le droit de
jouissance de l’acheteur : «qui doit
garantir ne peut évincer » dit
l’adage.
 Cette garantie couvre deux sortes de
troubles :
- Le trouble de droit : c’est celui
qui résulte d’une prétention
d’ordre juridique sur le bien, par
exemple le vendeur qui prétend
conserver une servitude, tel qu’un
droit de passage sur le fonds
vendu.
 - Le trouble de fait : par ce trouble, le
vendeur ne prétend pas avoir un droit sur
le bien, mais il effectue des actes qui
portent atteinte, en fait, à la jouissance du
bien, par exemple le fait pour le vendeur
d’un terrain de continuer à l’utiliser pour y
circuler ou pour y entreposer des objets…
2/ La garantie du fait des tiers
 Il faut préciser que pour que le vendeur soit
tenu à la garantie, le tiers doit causer à
l’acheteur un trouble de droit et non un
trouble de fait, ce qui est logique car, si le
tiers se contente par exemple d’occuper
illégalement le terrain vendu sans aucune
prétention juridique, le vendeur n’a aucune
responsabilité dans cette situation.
L’effet normal de la garantie, c’est
que le vendeur appelé à garantir le
trouble de droit, doit se substituer à
l’acquéreur dans l’action intentée
en justice contre ou par ce dernier.
En cas d’échec, le vendeur doit
restituer le prix à l'acheteur.
b - La garantie contre les vices cachés
 Ces vices sont également appelés vices
rédhibitoires ; ce sont des défauts non
révélés au moment de la vente qui nuisent
à l’usage de la chose vendue et qui en
diminuent sensiblement la valeur.
On examinera :
 d’abord les conditions de cette garantie,
 ensuite ses conséquences.
1/ Les conditions de la garantie
 La garantie des vices est soumise à trois
conditions :
1-1/ Le vice doit être nuisible : D’après
l’article 549 la garantie s’applique aux
vices de la chose qui en diminuent
sensiblement la valeur, ou la rendent
impropre à l’usage auquel elle est
destinée.
1-2/ Le vice doit être caché : Cette condition
conduit à exclure de la garantie trois
catégories de vices :

 - Tout d’abord, les vices apparents : c-à-d les


vices que l’acquéreur aurait pu facilement
connaître par des vérifications d’usage sauf s’il
a été trompé par des déclarations du vendeur.
 - Ensuite, les vices non apparents mais
connus de l’acquéreur, la preuve de cette
connaissance est à la charge du vendeur, elle
sera souvent déduite d’un prix
anormalement bas.
 - Enfin, sont exclus de la garantie les vices
déclarés par le vendeur au moment de la
vente.
 Dans tous les cas, peu importe que le vendeur
ignorait l’existence du vice, il ne peut en effet
être exonéré de la garantie sous prétexte de
cette ignorance sauf clause supprimant la
garantie. Même dans ce cas, l’acheteur peut
prouver qu’il connaissait le vice.
 Il sera toutefois dispensé de cette preuve si le
vendeur est un professionnel, car il serait
présumé connaître le vice.
1-3/ Le vice doit exister au moment de la
vente :
 Le vendeur n’est pas tenu à la
garantie si le vice est le résultat
d’une mauvaise utilisation par
l’acheteur postérieurement au
transfert de la propriété.
Néanmoins, il doit la garantie si
le vice apparu après la vente a une
origine antérieure à la vente, par
exemple, un animal dont la
maladie est apparue après la
vente mais dont la cause est
antérieure.
2/ Les conséquences de la
garantie
Ces conséquences vont être mises
en œuvre au moyen d’une action en
justice : l’action rédhibitoire ; elle
doit entraîner deux conséquences :
la restitution du prix et,
éventuellement, le versement d’une
indemnité.
Pour obtenir cette restitution,
l’acquéreur doit, dès qu’il s’aperçoit
du vice affectant la chose, le faire
constater par l’autorité judiciaire
qui désigne un expert (art. 554), le
vendeur doit être averti.
 Une fois ces formalités accomplies,
l’acquéreur pourra demander la
résolution de la vente pour obtenir la
restitution du prix. En contrepartie, il
doit restituer la chose affectée du vice,
sauf si le vice a causé la destruction
complète de la chose.
§ 3 - LES OBLIGATIONS DE L’ACHETEUR
L’acheteur a deux obligations :
 la principale est de payer le prix,
 mais il doit aussi prendre
livraison de la chose vendue.
A - L’OBLIGATION DE PAYER LE PRIX
Nous examinerons :
 d’abord le moment du
paiement,
 ensuite les garanties du
paiement.
a - Le moment du paiement
L’article 577 nous invite à nous référer :
 d’abord aux stipulations du contrat qui
déterminent la date du paiement ;
 si le contrat ne précise rien, la vente est
alors censée faite au comptant, et
l’acheteur doit payer au moment de la
délivrance.
b - Les garanties de paiement
Lorsque le vendeur n’est pas
payé, il dispose de trois
prérogatives :
1/ Le droit de rétention
Ce droit consiste, pour le vendeur
non payé, de retenir la chose vendue,
c’est-à-dire de refuser la livraison
jusqu’au paiement du prix.
Mais ce droit reste subordonné à deux
conditions :
 - que la vente soit au comptant, c’est-à-dire qu’il
n’ait pas accordé de délai de paiement, mais
même s’il y a délai de paiement, le vendeur
reste en droit de retenir la chose si, entre-
temps, l’acheteur a été déclaré en redressement
ou en liquidation judiciaire ou en état de
déconfiture ;
 - qu’il soit encore en possession de la chose.
2/ Le droit de revendication
C’est le droit pour le vendeur de
revendiquer la reprise de la chose
lorsqu’elle a déjà été livrée à
l’acheteur.
Cette prérogative ne peut cependant
être exercée que sous réserve des
conditions suivantes :
 1 - que la chose vendue soit de nature
mobilière ;
 2 - que la vente soit au comptant ;
 3 - que l’action en revendication soit
exercée dans les quinze jours de la
livraison ;
 Cependant, il y a lieu de souligner que ces deux
dernières mesures ne sont que provisoires
puisque la vente demeure valable avec tous ses
effets, notamment le transfert de propriété.
 Il ne s’agit donc que d’une question
d’inexécution d’une obligation, ces mesures
sont justement destinées à inciter l’acheteur à
payer le prix de la vente, c’est pourquoi on peut
les qualifier de mesures d’exécution forcée.
Si le vendeur ne tient plus à la
vente, il dispose d’une autre
mesure, la résolution du contrat
de vente 
3/ La résolution de la vente

 La résolution est l’anéantissement


rétroactif du contrat de vente qui a pour
cause l’inexécution totale ou même
partielle de l’obligation de payer le prix.
 En principe, la résolution doit toujours
être prononcée par le tribunal ;
 mais l’article 581 permet aux parties
d’insérer une clause résolutoire dans le
contrat d’après laquelle la vente serait
résolue faute de paiement.
 Dans ce cas, par le seul fait du non-
paiement dans le délai convenu, la vente
serait résolue de plein droit, c’est-à-dire
sans qu’il soit nécessaire de recourir à la
justice.
 Qu’elle soit de plein droit ou
judiciaire, la résolution donne lieu à
l’anéantissement rétroactif de la
vente, ce qui a pour effet la
restitution par l’acheteur de la chose
vendue, et si le vendeur a reçu des
acomptes sur le prix, il doit les
restituer à l’acheteur.
B - L’OBLIGATION DE PRENDRE
LIVRAISON DE LA CHOSE
 L’obligation de délivrance du vendeur se
limite à mettre la chose vendue à la
disposition de l’acheteur ; corrélativement
ce dernier a pour obligation d’en prendre
livraison dans le lieu et à la date fixés par
le contrat (art. 580 DOC) et à ses frais.
C’est la fameuse obligation de retirement.
CHAPITRE 3-LES EFFETS DE COMMERCE

Il s’agit de la lettre de change, du


billet à ordre et du chèque.
Section 1 – LA LETTRE DE CHANGE
1 - Définition
La lettre de change (ou traite) est un écrit
par lequel une personne (tireur) donne
l’ordre à l’un de ses débiteurs (tiré) de
payer une certaine somme à une date
donnée à une troisième personne
(bénéficiaire) ou à son ordre (c’est-à-dire
à une personne qu’elle désignera
ultérieurement).
Exemple

Acheteur (Détaillant-
Débiteur)
LAZRK
M/se= 30 000 dh
Échéance :15/3/10

Fournisseur (Grossiste)
LAKHDR
Exemple

Bénéficiaire
LAHMR Le tiré
LAZRK
M/se= 30 000 dh
Échéance :15/3/10

Le tireur
LAKHDR
2 – Fonctions :

 A l’origine, la lettre de change était


un moyen de change, c’est-à-dire un
instrument de transport d’argent
dans le commerce international.
 Elle devient ensuite un instrument de
paiement par lequel les débiteurs
payaient leurs créanciers.
Mais elle n’est pas une monnaie car elle
n’est libératoire que si elle est
effectivement payée.
 Actuellement, la lettre de change est
devenue un instrument de crédit
car le tireur peut l’escompter, c’est-à-
dire la céder à un banquier sous
déduction d’une commission et des
intérêts.
 Contrairement au chèque et au billet à
ordre, la lettre de change est un acte de
commerce par la forme, c’est-à-dire qu’elle
est commerciale quelles que soient les
personnes qui l’utilisent (commerçants
ou non) et quel que soit l’objet de la
créance pour laquelle elle a été émise
(civile ou commerciale).
§ 1 – L’EMISSION DE LA LETTRE DE CHANGE
a – La capacité

Tout signataire de la lettre de change


doit avoir la capacité de faire le
commerce car, en vertu de l’article 9
du code de commerce, la lettre de
change est toujours un acte de
commerce.
 L’article 164 du code de commerce
prévoit que «la lettre de change
souscrite par un mineur non
commerçant est nulle à son égard,
sauf les droits des parties
conformément au droit commun»,
c’est-à-dire le droit de le poursuivre
civilement.
Mais la signature du mineur
sur une lettre de change ne
porte pas atteinte à la validité
des autres signatures en raison
du principe de l’indépendance
des signatures.
b – Les mentions obligatoires
La lettre de change n’est valable que si elle contient un
certain nombre de mentions obligatoires :
 - La dénomination «lettre de change» insérée dans le texte,
 - Le mandat pur et simple de payer une somme d’argent :
« Payez »,
 - L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée,
 - La signature du tireur,
 - Le montant à payer,
 - L'échéance,
 - Le nom du tiré,
 - Le lieu de paiement,
 - et le nom du bénéficiaire.
A défaut de contenir les mentions
obligatoires, le titre est nul.
  Le porteur de bonne foi perd
toutes ses garanties cambiaires de
paiement.
 Signalons enfin que la domiciliation
n’est qu’une mention facultative qui
rend la traite payable au domicile
d’un tiers et qui permet de faire
effectuer le paiement par la banque.
 Mais elle est devenue obligatoire
dans la pratique.
§ 2 – L’ACCEPTATION
A – FORMES ET MODALITES
 L’acceptation est l’engagement du tiré
donné sur la lettre par signature de payer
son montant à l’échéance à la personne
qui en sera le porteur légitime.
 L’acceptation est exprimée par le mot
« acceptée » et la signature du tiré au
recto.
 En principe, la présentation de la
lettre de change à l’acceptation n’est
pas obligatoire ; cependant, une
lettre sans acceptation est
difficilement négociable car le tiré
pourrait refuser de payer.
 Le plus souvent, elle est présentée à
l’acceptation par le tireur lui-même
pour pouvoir la négocier facilement
puisque, à l’égard du porteur, elle
constitue une garantie d’être payé à
l’échéance.
B – CONSEQUENCES DE L’ACCEPTATION
a – Provision et valeur fournie
1 – La provision
 La créance du tireur sur le tiré
s’appelle la provision. La provision est
une créance en somme d’argent ou en
marchandises que le tireur détient
sur le tiré. Celui-ci est débiteur de la
provision dès son acceptation (sa
signature).
L’absence de provision ne frappe
pas le titre de nullité, mais le rend
inopérant. Dans la pratique, c’est
l’existence de la provision qui
détermine l’acceptation du tiré.
2 – La valeur fournie
 Si le tireur a émis la traite au profit du
bénéficiaire, c’est que ce dernier a une
créance chez le premier ; autrement dit, le
tireur est débiteur du bénéficiaire, celui-ci
a du lui fournir une valeur en échange de
laquelle le tireur lui a remis la traite. Cette
créance s’appelle «la valeur fournie».
b – Inopposabilité des exceptions du tiré
au porteur
Le tiré accepteur ne peut pas
opposer au porteur les
exceptions que lui-même
aurait pu opposer au tireur
ou aux porteurs précédents.
Exemples :
 - l’exception de compensation à l’égard du
tireur ou d’un porteur antérieur,
 - l’exception basée sur l’absence de cause
(inexécution de l’obligation du tireur), etc.
Dans tous les cas, le porteur ne peut se
prévaloir de l’inopposabilité des exceptions
que si le tiré a accepté la traite.
c – Les exceptions opposables au porteur
Cette règle de l’inopposabilité des
exceptions n’est cependant pas absolue ;
autrement dit, il existe bien des
exceptions que le tiré peut opposer au
porteur. Tels sont les cas lorsque :
 - le tiré a une exception personnelle contre
le porteur (compensation par exemple) ;
 - le tiré prouve que le porteur « a agi
sciemment » à son détriment ; par
exemple, sachant que le tiré lui
opposerait une exception de
compensation, le tireur, en connivence
avec un tiers, endosse la traite au profit de
ce dernier, ce nouveau porteur serait de
mauvaise foi, car il aurait agi sciemment
au détriment du tiré ;
- le tiré découvre des
exceptions résultant du droit
cambiaire (défaut d’une
mention obligatoire, une
incapacité, etc.).
d – Les effets de complaisance et de cavalerie
Cette règle suivant laquelle la
provision n’est indispensable
qu’à l’échéance a donné
naissance à des pratiques
contraires au but recherché
par le législateur.
les tirages en l’air
Une première pratique consiste
en ce qu’on appelle «les tirages
en l’air» : c’est le fait de tirer des
lettres de changes sur des
personnes imaginaires, c’est une
pratique susceptible de sanctions
pénales.
La traite de complaisance
 La pratique de la traite de complaisance se
résume de la manière suivante : un
commerçant qui a un besoin urgent de
liquidités tire une lettre de change et la
présente à un ami commerçant, le tiré qui, bien
qu’il n’ait aucune dette à son égard, accepte da
la signer « par complaisance ».
Aussitôt, le tireur la fait escompter par son
banquier et bénéficie ainsi d’un crédit à court
terme.
Les bons effets de complaisance
 A l’échéance, aucun problème ne se
poserait si le tireur verse au tiré les fonds
nécessaires, ou si le tiré solvable paie la
traite en consentant ainsi un crédit au
tireur. Dans ces cas la traite de
complaisance est tout à fait licite, c’est ce
qu’on peut appeler les «bons effets de
complaisance».
Les effets de cavalerie
 Mais la situation risque de se compliquer si, à
l’échéance, le tireur ne dispose pas de fonds à
verser au tiré. Dans ce cas, il tire une autre
lettre qu’il fait accepter par le même tiré ou par
un autre commerçant et la fait escompter pour
obtenir les fonds à fournir au premier tiré et
ainsi de suite... Par ce chevauchement, ces
effets de complaisance deviennent ce qu’on
appelle « des effets de cavalerie ».
Les tirages croisés
Le plus souvent, durant les
périodes de difficultés
économiques, ces tirages se font de
manière réciproque, c’est-à-dire
que les commerçants tirent
indéfiniment les uns sur les autres ;
on est alors en présence de ce qu’on
appelle « les tirages croisés ».
§ 3 – LES GARANTIES DE PAIEMENT DE LA
LETTRE DE CHANGE
 Pour une efficacité nécessaire au
paiement du titre, le législateur prévoit,
en plus de l'inopposabilité des
exceptions, des mesures de garantie
qui font tout l’intérêt de la lettre de
change ; il s’agit du principe du
transfert de la propriété de la provision,
de la solidarité et de l’aval.
A – LE TRANSFERT DE LA PROPIETE DE LA PROVISION

«La propriété de la provision


est transmise de droit aux
porteurs successifs de la lettre
de change» dit l’article 166
alinéa 4.
 C’est le fameux principe de «la propriété
de la provision» qui constitue une
garantie solide de paiement. Il résulte en
effet de ce principe qu’une fois la lettre
émise, le tiré (qui en a connaissance par
l’acceptation) ne peut plus valablement
payer le tireur (son créancier) ; sinon, il
sera tenu à l’échéance de payer, une
seconde fois, le porteur.
En outre, en vertu de ce
principe par exemple le décès ou
l’incapacité du tireur après
l’émission sont sans influence sur
le droit du porteur sur la
propriété de la provision.
B – LA SOLIDARITE
 C’est un principe général du droit commercial
qui s’applique à la garantie de paiement de la
lettre de change. Tous ceux qui ont tiré,
accepté, endossé ou avalisé une lettre de
change, c’est-à-dire tous les signataires, sont
solidairement tenus de son paiement envers le
dernier porteur qui, suivant ce principe légal,
peut réclamer à l’un ou plusieurs d’entre eux
son montant total.
 Le signataire poursuivi ne peut
opposer au porteur les exceptions
fondées sur ses rapports avec le tireur
ou avec les porteurs antérieurs.
 Ce même droit (la solidarité)
appartiendra à celui qui a remboursé
la lettre de change.
C – L’AVAL
 Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste)
est celui qui se porte caution de la
créance. Il garantit personnellement le
paiement de tout ou partie de la lettre de
change.
 L’aval est donné sur la lettre avec la
mention «bon pour aval» et la signature .
L’avaliseur est la caution solidaire
du signataire en faveur duquel il
s’est engagé (l’avalisé). Il doit
préciser pour quel signataire il
s’engage, à défaut il est réputé
donné au tireur.
S’il a payé pour l’avalisé défaillant,
il a un droit de recours non
seulement contre lui, mais contre
tout autre signataire de la lettre
en vertu du principe cambiaire de
la solidarité.
§ 4 – LA CIRCULATION DE LA LETTRE DE
CHANGE
 En tant que titre à ordre, la lettre de
change est un effet destiné à circuler en
permettant la circulation de capitaux sans
risque. Cette circulation s’opère par la
technique de l’endossement, c’est-à-dire
par une mention écrite portée au dos du
titre et la signature.
 Il existe trois sortes d'endossements :
A – L’ENDOSSEMENT TRANSLATIF DE PRORIETE
 Cet endossement a pour effet de
transférer la propriété de la lettre de
change de l’endosseur à l’endossataire
(créancier de l’endosseur). Il se fait
par simple signature au dos.
L’endossement peut être :
- nominatif : il porte la
mention
« payez à l’ordre de X », le nom
du bénéficiaire est alors
précisé ;
- ou en blanc : il résulte de la
simple signature au dos du titre,
sans indication du bénéficiaire et
permet le transfert par tradition
manuelle, c’est-à-dire par simple
remise matérielle du titre;
- ou au porteur : il vaut comme
un endossement en blanc.
Rappelons que s’il est possible
d’endosser une lettre de change au
porteur, il est interdit de l’émettre
au porteur.
 Cependant, il convient de préciser
que le tireur a la possibilité
d’exprimer sa volonté de ne pas
transmettre la lettre ; il lui suffit
d’insérer dans la traite les mots :
 - « non à ordre »
 - ou« non endossable ».
B – L’ENDOSSEMENT PAR PROCURATION
Il résulte de l’endossement accompagné de la
mention :
 «valeur en recouvrement»
 ou «pour encaissement»
 ou «par procuration».
Il donne mandat à l’endossataire, qui est le plus
souvent un banquier, de recouvrer le montant
de l’effet. Il laisse subsister les exceptions
opposables à l’endosseur.
C – L’ENDOSSEMENT PIGNORATIF
On le reconnaît à la mention
«valeur en garantie» ou «en gage»
suivie de la signature.
Il permet de donner la lettre au
porteur, à titre de gage, c’est-à-
dire en garantie de la créance.
 Selon l’article 172, l’endossataire peut
exercer tous les droits dérivant de la lettre
de change, ce qui veut dire que si son
débiteur (l’endosseur) ne lui règle pas la
dette à son terme, il peut présenter la
lettre au tiré à l’échéance pour se faire
payer de sa créance.
Le tiré ne peut lui opposer les exceptions de
l’endosseur.
§ 5 – LE PAIEMENT DE LA LETTRE DE
CHANGE
La présentation au paiement
doit être effectuée au jour de
l’échéance ou l’un des 5 jours
ouvrables qui suivent, au lieu
désigné (domicile du tiré ou
domiciliation).
 La mention de domiciliation, devenue
obligatoire en pratique, permet de fixer le
lieu de paiement à un endroit convenu,
autre que celui du tiré. Dans la pratique,
il s'agit du domicile de la banque, celle-ci
n’acceptant la remise pour encaissement
ou pour escompte que lorsque le titre est
domicilié.
§ 6 – LES OBSTACLES AU PAIEMENT DE LA LC
A – L’OPPOSITION AU PAIEMENT
 La loi interdit l’opposition au paiement de la
lettre de change, sauf dans trois cas : perte
ou vol de la traite et la situation de
règlement judiciaire du porteur.
 Il appartient au porteur ayant perdu le titre
de faire opposition auprès du tiré afin
d’empêcher le paiement du titre à tout
porteur illégitime : celui qui aura trouvé le
titre.
En cas de perte ou d vol, le paiement à qui
de droit ne pourra alors se faire que sur
autorisation du président du tribunal :
 - après avoir fait opposition aux mains du
tiré,
 - donné caution,
 - et justifié de sa propriété de la lettre de
change.
 Dans le deuxième cas, le syndic du
porteur en règlement judiciaire
pourra faire opposition au tiré et se
faire payer à lui-même pour intégrer
la créance dans l’actif de la procédure
collective.
B – LE REFUS DE PAIEMENT
 En cas de refus de paiement du tiré, le porteur
doit faire dresser un protêt «faute de
paiement».
 C’est un acte authentique dressé par un agent
du greffe du tribunal qui constate
officiellement le refus de paiement et les motifs
du refus.
 Cependant, si la lettre porte la mention «retour
sans frais» ou «sans protêt», le porteur est
dispensé de la procédure du protêt.
§ 7 – LES RECOURS
Il convient de distinguer le porteur
diligent du porteur négligent :
 Le premier est celui qui présente la lettre
de change dans les délais légaux et fait
dresser à temps un protêt en cas de non-
paiement ;
 le second est celui qui n’a pas observé ces
prescriptions.
A – LES RECOURS DU PORTEUR DILIGENT
 À l’échéance, le porteur diligent, qui a
présenté la traite et fait dresser protêt,
peut obtenir remboursement du montant
de la lettre, des intérêts, des frais de
protêt etc. en actionnant les signataires
ou l’un d’eux devant le tribunal.
 Le même droit de recours appartient à
tout signataire qui a remboursé le
porteur.
B – LES DECHEANCES DU PORTEUR NEGLIGENT
Le porteur négligent perd tous les
recours cambiaires contre tous les
signataires de la traite, sauf :
 - contre le tireur qui n’a pas fourni
provision : la déchéance à son égard
n’aura lieu que s’il justifie avoir
constitué provision ;
- contre le tiré accepteur car,
ayant reçu provision, il ne peut
se dérober de son engagement
sous prétexte de la négligence
du porteur ;
- enfin, contre l’avaliste qui a
donné aval pour le compte du
tiré car, sans cette précision, il
est censé l’avoir donné pour le
compte du tireur.
C – LES PRESCRIPTIONS DES RECOURS
st des délais très brefs fixés p.
législateur en dehors
desquels aucune action
cambiaire ne peut plus ê
exercée ; on dit qu’elle est
prescrite.
 action cambiaire VS
 tiré accepteur : 3 ans à compter d’échéance,
 porteur VS endosseurs & tireur : 1 an à dater
du protêt,
 endosseurs [] eux & VS tireur : 6 mois à
dater du jr du paiement de LC.
Section 2 – LE BILLET A ORDRE
§ 1 – SPECIFICITES
A – DÉFINITION
Le billet à ordre est un titre par
lequel une personne, le
souscripteur, s’engage à payer à
une certaine date une somme
déterminée à une autre
personne, le bénéficiaire, ou à
son ordre.
 À la différence de la lettre de change, le billet à
ordre met en rapport seulement deux
personnes : le souscripteur et le bénéficiaire.
 Le souscripteur est en même temps tireur et
tiré dans la mesure où il se donne l’ordre à lui-
même de payer le bénéficiaire à l’échéance.
 La spécificité du billet à ordre découle des
conséquences qui résultent de cette différence
fondamentale.
 Le billet à ordre est également un
moyen de paiement et de crédit
dont le régime s’apparente à celui de
la lettre de change, mais il est
beaucoup moins utilisé dans le
commerce.
B – NATURE DU BILLET À ORDRE
L’article 9 du code de commerce dispose
dans que : « Indépendamment des
dispositions de l’articles 6, sont réputés
actes de commerce :
 - la lettre de change ;
 - le billet à ordre signé même par un non-
commerçant, lorsqu’il résulte d’une
transaction commerciale ».
 De la sorte, le législateur laisse entendre que le billet à
ordre est un acte de commerce par la forme.
 Ceci aurait été vrai si la phrase avait pris fin au niveau
de «même s’il est signé par un non commerçant», mais
le même article d’ajouter «lorsqu’il résulte d’une
transaction commerciale».
 Par conséquent, le B.O ne sera commercial que si la
dette à l’occasion de laquelle il est souscrit est
commerciale ; par a contrario, le B.O sera civil si
l’opération est civile.
 Par l’insertion de cette condition, toute la
théorie de la commercialité du B.O par la forme
a été détruite. Sa nature commerciale ou civile
continuera de dépendre de la nature de
l’opération en vertu de laquelle il est souscrit ;
donc, le droit applicable au B.O restera, comme
par le passé, déterminé en fonction de sa nature
civile ou commerciale.
C – RÉGIME CAMBIAIRE
La plupart des règles de la lettre de
change sont applicables au billet à ordre,
notamment en ce qui concerne
 l’endossement,
 le paiement, le recours faute de paiement,
 le protêt, les prescriptions, etc.
 C’est pourquoi le billet à ordre, régi par les
articles 232 à 238 du nouveau code de
commerce (7 articles), ne comporte que peu de
dispositions qui lui sont propres.
 Ce sont finalement 4 articles qui lui sont
consacrés, car le code, par ses articles 234 à 236
(donc 3 articles), ne fait que renvoyer aux règles
communes relatives à la lettre de change.
§ 2 – CONDITIONS DE VALIDITE
A – LES CONDITIONS DE FORME
 Elles sont pratiquement les mêmes que
celles de la lettre de change, sauf pour
quelques originalités qu’il convient de
signaler.
 Comme pour la lettre de change, pour
être valable le billet à ordre doit
comporter un certain nombre de
mentions obligatoires :
 les date et lieu de souscription,
 la clause à ordre,
 le lieu de paiement,
 le nom du bénéficiaire,
 la signature du souscripteur, etc.

Le billet à ordre se distingue cependant par :


a – La dénomination «billet à ordre»
 Alors que la lettre de change doit
comporter la dénomination «lettre de
change», qui implique automatiquement
la clause à ordre, le billet à ordre doit
contenir au choix : soit la dénomination
«billet à ordre», soit tout simplement «la
clause à ordre» insérée dan le texte du
titre (je paierai à l’ordre de M. X.)
b – La promesse pure et simple de payer
Comme dans le billet à ordre il n’y
a pas un mandat de payer donné à
un tiers (le tiré), cette promesse
de payer (je paierai...) remplace
le mandat de la lettre de change.
B – LES CONDITIONS DE FOND
C’est à ce niveau que nous
rencontrons le plus de différences
par rapport à la lettre de change
dues à la nature du billet à ordre
et à l’absence du tiré.
a – La capacité
 La capacité de faire des actes de commerce n’est
requise que lorsque l’acte est commercial.
 Dans le cas contraire, si le mineur contracte une
affaire civile (et c’est là que le billet à ordre n’est
pas commercial par sa forme), le billet sera civil et
le mineur devra seulement être émancipé, sans
avoir à être autorisé à faire le commerce. (Sa
signature sur le billet à ordre ne sera pas nulle
puisqu’il s’agit d’un acte civil qui nécessite
seulement l’émancipation du mineur).
b – Absence de la notion de provision
 En matière de billet à ordre, il ne
peut être question de provision qui
est normalement une créance du
tireur sur le tiré ; alors que dans le
billet à ordre le souscripteur cumule
ces deux qualités.
c – Absence de la notion d’acceptation
 L’acceptation n’a pas de raison d’être en
matière de billet à ordre puisque le
souscripteur, par sa signature à l’émission,
s’engage juridiquement à payer à l’échéance
entre les mains du bénéficiaire ou à son
ordre ; c’est pourquoi l’article 237 précise
que «le souscripteur d’un billet à ordre
s’engage de la même manière que l’accepteur
d’une lettre de change».
Section 3 – LE CHÈQUE

Nous envisagerons :
 d’abord, les aspects techniques,
 ensuite, les systèmes de protection du
chèque.
§ 1 – LES ASPECTS TECHNIQUES
A – NATURE ET FONCTION DU CHÈQUE
 Le chèque est un effet par lequel le
tireur dispose de ses fonds déposés
chez le tiré (qui est obligatoirement
une banque), en effectuant des
retraits à vue, soit à l’ordre de lui-
même, soit à l’ordre du bénéficiaire.
Deux remarques :
Le chèque est obligatoirement
tiré sur un banquier,
il est payable à vue (dès sa
présentation) et à ce titre il ne
peut comporter une mention
d’échéance de paiement.
Néanmoins, le chèque n’est
pas une monnaie ; sa remise
n’est pas libératoire tant qu’il
n’est pas encaissé et n’opère
pas novation de la créance.
 Par ailleurs, contrairement à la lettre
de change, il n’est pas commercial
par la forme ; il est commercial ou
civil suivant la nature de l’opération
en exécution de laquelle il a été émis.
B – LES CONDITIONS FORMELLES
a – Les mentions obligatoires
Les mentions obligatoires que doit comporter le
chèque sont :
 - la dénomination de «chèque» ;
 - l’ordre de paiement pur et simple (payez) ;
 - la somme à payer en chiffres et en lettres ;
 - le nom du tiré (la banque) ;
 - le lieu du paiement (adresse de l’agence bancaire) ;
 - le lieu et la date de création ;
 - le nom et la signature du tireur.
Spécimen de chèque
b – Les mentions facultatives
 Ce sont les mentions que les parties demeurent libres
de porter sur le chèque :
 - Le nom du bénéficiaire : Contrairement à la lettre
de change, il n’est pas obligatoire de mentionner le
nom du bénéficiaire sur le chèque, car le chèque peut
être émis au porteur ou en blanc, sans aucune
indication, il est alors considéré émis au porteur ; il
peut aussi être stipulé payable à personne
dénommée ou à son ordre (chèque nominatif), dans
ce cas le bénéficiaire ne peut le transmettre que par
endossement ;
Chèque nominatif
RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de Najib LAHMR………………………………………………………………..

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
F . Labiad
Chèque au porteur
RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de… Porteur ……………………………………………………………………….

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
F . Labiad
Chèque en blanc
RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de …………………………………………………………………………………………

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
F . Labiad
- La clause non endossable ou
non à ordre : Cette clause interdit
l'endossement translatif de propriété
du chèque, par conséquent, elle
n'empêche pas l'endossement par
procuration.
Elle ne peut toutefois être utile que lorsque
le chèque est nominatif ; puisque le chèque
au porteur ou à blanc est transmissible par
simple tradition.
Cette clause peut être utilisée dans deux
objectifs :
 Comme sécurité (en cas de perte ou de vol),
 Et comme preuve du paiement des dettes
(au moyen du relevé bancaire)
Chèque nominatif non endossable
NE RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de Najib LAHMR……………………………………………

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
Compte n° 34728902398 F. Labiad
Chèque en blanc non endossable!
NE RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de …………………………………………………………………………………………

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
Compte n° 34728902398 F. Labiad
 - Le barrement : Il consiste à tracer sur le recto
du chèque deux barres parallèles, il ne sera
alors payé qu’à un banquier ou à un client du
banquier. Ainsi, le porteur d’un tel chèque ne
pourra se faire payer qu’en l’endossant par
procuration à son banquier qui
approvisionnera son compte du montant du
chèque encaissé par ledit banquier.
Chèque barrée
RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de Najib LAHMR……………………………………………

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
Compte n° 34728902398 F. Labiad
 Comme il ne peut être payé qu’à une
banque, le chèque barré a été conçu pour
éviter les risques de perte ou de vol des
chèques ; mais l’effet de cette technique
reste limité puisqu’il est possible
d’endosser le chèque barré au profit d’un
bénéficiaire de bonne foi.
Chèque barré NE
NE RIBABANK Dh 10 000

Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de Najib LAHMR……………………………………………

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
Compte n° 34728902398 F. Labiad
 - La certification : (le chèque
certifié) Elle remplace l’acceptation
en matière de lettre de change.
Comme le chèque est payable à vue,
il n’a pas besoin d’être accepté ;
l’article 242 interdit expressément
l’acceptation du chèque.
 La certification est faite par la banque
tirée qui porte au recto du chèque la
mention « certifié » et sa signature.
 Elle doit alors bloquer la provision
correspondant au montant du chèque au
profit du porteur, mais seulement
jusqu’au terme du délai de présentation
qui est de 20 jours.
Chèque certifié
RIBABANK CERTIFIE
Dh 10 000

RB
Payez contre ce chèque dix mille dh ……………………………………………………

A l’ordre de Najib LAHMR………………………………………………………………..

A Rabat, le XX / X/XXXX
Payable à
Rabat 5 Av Mohammed V Farid LABIAD Signature
F . Labiad
C – LA PROVISION DU CHÈQUE
a - Le contenu de la provision
 La provision est une somme d’argent mise
à la disposition du tireur chez le tiré au
moment de la création du chèque.
 La provision du chèque peut être
constituée par :
√ le dépôt de fonds chez la banque (c’est-
à-dire par le versement de sommes
d’argent),
√ la remise d’effets de commerce pour
escompte ou pour encaissement (mais
la provision dans ce cas ne sera constituée
qu'après inscription de leur montant sur
le compte du client),
√ elle peut aussi résulter d’une ouverture
de crédit (à distinguer avec les
facilités de caisse).
b - Le moment de l’existence de la provision
Contrairement à la lettre de
change dont la provision n’est
exigible qu’à l’échéance, le chèque
doit avoir provision dès le
moment de la présentation du
chèque au paiement (art. 316).
E – LA CIRCULATION DU CHÈQUE
 Rappelons que le chèque au porteur ou à blanc
se transmet par tradition. S’il est nominatif, il
est transmissible par endossement :
 - soit par endossement translatif de propriété ;
 - soit par endossement à titre de procuration (au
profit des banques en pratique).
 Mais l’endossement du chèque ne peut jamais
être fait en garantie (à titre pignoratif).
§ 2 – LES SYSTEMES DE PROTECTION
DU CHEQUE
 En tant qu’effet de commerce, le chèque
bénéficie naturellement de la protection
du système cambiaire, mais il se distingue
en outre par une protection traditionnelle
et spéciale d’un système pénal auquel s’est
greffé récemment un autre système, mais
bancaire cette fois.
A – LE SYSTEME CAMBIAIRE
a – La présentation au paiement
 Elle peut se faire dès le jour de l’émission
puisque le chèque est payable à vue. Le porteur
dispose néanmoins d’un certain délai pendant
lequel il doit présenter le chèque au paiement
sous peine de perdre son droit au recours
cambiaire.
 Les délais sont actuellement de 20 jours de
l’émission pour les chèques émis au Maroc, et
de 60 jours pour les chèques émis à l’étranger.
 Après l’expiration du délai de
présentation, s’il a provision, le tiré est
tenu quand même de payer (article 271)
sous peine d’une amende de 5000 à 50 000
dhs (article 319).
 Or en pratique, le délai de validité du
chèque est désormais fixé à 1 an et 20 jrs
sans savoir sur quelle base juridique .
 Si la provision est insuffisante, le tiré a
désormais l’obligation de proposer au
porteur le paiement jusqu’à concurrence de
la provision disponible ; dans ce cas, ce
dernier ne peut pas refuser ce paiement et
doit délivrer une quittance au tiré et
mention de ce paiement partiel doit être
faite sur le chèque (art. 273).
 Il faut dire qu’actuellement dans la
pratique, les banques refusent tout
paiement, même s’il ne s’agit que d’une
insuffisance dérisoire. Et comme cette
obligation, à la différence de la
précédente, est dépourvue de sanction,
elle n’a pas beaucoup de chance d’être
appliquée.
b – Le protêt
 A défaut de paiement, le porteur doit faire
dresser protêt, comme en matière de
lettre de change, pour pouvoir exercer
son recours cambiaire.
 Le protêt doit être fait avant l’expiration
du délai de présentation ; et si celle-ci a
lieu le dernier jour du délai, il peut être
établi le premier jour ouvrable suivant.
c – Les délais de prescription
 L’article 295 a prévu trois délais de prescription en
fonction des parties en présence :
 - Pour les actions du porteur contre les endosseurs,
le tireur et les autres obligés la prescription est de 6
mois à partir de l’expiration du délai de
présentation.
 - Pour les actions des divers obligés les uns contre
les autres la prescription est de 6 mois à partir du
jour où l’obligé a remboursé ou du jour où il a lui-
même été actionné en justice.
 - Enfin, pour l’action du porteur contre le tiré le
délai de prescription est d’1 un à partir de
l’expiration du délai de présentation.
d – Les recours cambiaires
 Lorsque le porteur aura accompli ses
obligations de vigilance, il peut alors exercer ses
recours cambiaires contre toutes les personnes
obligées en vertu du chèque. Celles-ci sont en
effet tenues solidairement envers le porteur.
 Ce dernier peut agir contre ces signataires
individuellement ou collectivement et sans
avoir à respecter l’ordre dans lequel ils se sont
obligés.
 Cependant, en cas de déchéance, le porteur
négligent ne perd pas tous ses droits, il
conserve :
 - une action de droit commun contre les
différents obligés ;
 - une action cambiaire contre le tiré qui a
provision ;
 - une action cambiaire contre le tireur qui n’a
pas fait provision.
Or, celui-ci reste passible du pénal.
Il convient cependant de signaler que ces règles ne
s’appliquent que pour l’exercice de l’action
cambiaire car, pour l’exercice de l’action pénale :
 - le porteur n’a pas besoin de faire dresser protêt ;
 - et l’action publique ne s’éteint pas par les délais
de prescription de l’action cambiaire. Étant donné
que nous sommes dans le domaine délictuel,
l’infraction ne s’éteindra que par la prescription
correctionnelle de 5 ans.
B – LE SYSTEME BANCAIRE
a – Les obligations des banques
1 – Lors de l’ouverture des comptes
 Nos textes actuels obligent désormais
les banques, préalablement à
l’ouverture des comptes, de vérifier
l’identité des postulants (personnes
physiques ou morales) par le moyen
de documents officiels.
 L’établissement bancaire doit
ensuite, et préalablement à la
délivrance du premier chéquier,
consulter Bank Al-Maghrib (B.M.)
sur les antécédents bancaires du
postulant (les incidents de paiement
et leurs suites).
2 – Lors des incidents de paiement
En cas d’incident de paiement,
c’est-à-dire de refus de paiement
d’un chèque pour défaut ou
insuffisance de provision, la
banque tirée doit adresser une
lettre d’injonction au tireur par
laquelle, elle l’invite :
- à lui restituer, ainsi qu’à toutes
les banques dont il est le client,
les formules de chèques en sa
possession et en celle de ses
mandataires ;
- et de ne plus émettre pendant
10 ans des chèques autres que
les chèques de retrait et les
chèques certifiés.
Le tiré qui a refusé le paiement
doit alors déclarer l’incident à
B.M. (SCIP)
L’article 309 al. 1 oblige les
banques, lorsqu’elles refusent de
payer un chèque, de délivrer au
porteur un certificat de refus de
paiement.
b – La réparation de l’incident
La loi permet au titulaire du
compte qui reçoit l’injonction de
retrouver la faculté d’émission des
chèques à condition de
régulariser l’incident et de payer
une amende forfaitaire.
1 – La régularisation
 Pour recouvrer sa faculté d’émission, le
tireur a le choix entre deux procédés de
régularisation :
 - soit la régularisation directe : c’est-à-dire le
règlement du montant du chèque impayé entre
les mains du porteur, il doit alors présenter le
chèque acquitté au tiré ;
 - soit la régularisation indirecte : en constituant
une provision suffisante et disponible pour le
règlement du chèque par les soins du tiré.
2 – L’amende forfaitaire
 Après la régularisation, le tireur doit
s’acquitter d’une amende forfaitaire dont
le taux dépend du nombre de répétition
des incidents de paiement : (art. 314)
 - à la 1ère injonction, le taux de l’amende
est de 5 % du montant du chèque impayé.
 - à la 2nde injonction, ce taux est de 10 %.
 - et, à partir de la 3ème injonction, il est de
20% .
 Mais, la régularisation n’empêchera
pas le tireur d’être poursuivi
pénalement.

 Néanmoins, pour assurer le respect


de ce système bancaire, le législateur
a assujetti les banques à un véritable
système de responsabilité.
c – La responsabilité pénale des banques
 Les violations des obligations bancaires sont
érigées en infractions passibles d’une
amende de 5000 à 50 000 dhs, notamment :
 - le défaut de déclaration à B.M. des incidents
de paiement et des émissions au mépris de
l’interdiction ;
 - le refus de délivrer le certificat de refus de
paiement ;
 - la délivrance de formules de chèques à
un interdit bancaire ou judiciaire ou à
son mandataire ;
 - le défaut d’adresser une injonction en
cas d’incident de paiement invitant son
auteur à restituer les formules de
chèques et de ne plus émettre de
chèques pendant 10 ans.
Il appartient alors à B.M. de
centraliser les renseignements
concernant ces infractions
commises par les banques et
de les communiquer au
procureur du Roi.
d – Le rôle de Bank Al-Maghrib
 Elle exerce son rôle par une sorte de « casier
bancaire » (à l’instar du casier judiciaire)
détenu par le Service Central des Incidents de
Paiement (le S.C.I.P.). Car, en vertu de l’article
322, les banques sont tenues de déclarer à B.M.
tous les incidents de paiement survenus dans
leurs agences.
 Ainsi, le S.C.I.P. centralise tous les antécédents
des clients ayant fait l’objet d’une déclaration et
se charge de les communiquer aux banques.
C – LE SYSTEME PENAL
a – Les infractions en matière de chèque
1 – L’omission de constituer ou de maintenir la provision

 Il s’agit de la fameuse émission de


chèque sans provision du dahir de 1939
qui est l’infraction la plus courante en
matière de chèque. Par sa nouvelle
formule, le législateur de 1996 a
complètement modifié la physionomie
de cette infraction.
 Alors que les articles 70 dahir de 1939 et 543
du code pénal sanctionnaient celui qui, de
mauvaise foi, a émis un chèque sans
provision préalable et disponible ou avec une
provision inférieure au montant du chèque,
l’article 316-1° du nouveau code incrimine le
tireur qui a omis de constituer ou de
maintenir la provision du chèque en vue de
son paiement à présentation.
2 – L’opposition irrégulière
L’opposition est l’acte par lequel le tireur fait
défense au tiré de payer un chèque qu’il a émis.
L’article 271 ne permet de faire opposition que
dans des cas limités, à savoir :
 la perte et le vol du chèque,
 l’utilisation frauduleuse et la falsification du
chèque,
 et le redressement ou la liquidation judiciaire du
porteur.
 Par conséquent, celui qui fait opposition
en dehors des cas prévus par le législateur
encourt les mêmes peines de l’émission
sans provision.
 C'est notamment le cas où le tireur a été
victime d'une escroquerie ou de
l'inexécution d'un contrat suite à un
paiement par chèque.
3- L’acceptation des chèques de garantie
L’article 316- 6° ne sanctionne
«toute personne qui, en
connaissance de cause accepte de
recevoir un chèque à la condition
qu’il ne soit pas encaissé
immédiatement et qu’il soit
conservé à titre de garantie».
 On notera enfin que pour faire respecter les
interdictions bancaire et judiciaire par les
titulaires de comptes interdits, le code de
1996 a incriminé l’émission de chèque au
mépris d’une interdiction d’un
emprisonnement d’un mois à 2 ans et d’une
amende de 1.000 à 10. 000 dhs malgré
l’existence de la provision. Et si la provision
fait défaut, ces peines sont portées au
double.
b – Les sanctions pénales
 L’article 316 prévoit des sanctions
communes à toutes les infractions en
matière de chèque à
savoir, l’emprisonnement de 1 à 5 ans et
une amende de 2.000 à 10.000 dhs sans
qu’elle puisse être inférieure à 25% du
montant du chèque ou de l’insuffisance
de la provision.
Deuxième partie
DROIT DES SOCIETES
PLAN DU COURS

 Chapitre 1 – Le contrat de société.


 Chapitre 2 – Les sociétés de personnes.
 Chapitre 3 – La SARL.
 Chapitre 4 – La SA.
I - IMPORTANCE DU DROIT DES
SOCIÉTÉS

 Les entreprises individuelles


(commerçants, personnes physiques)
jouent un rôle considérable dans notre vie
économique, mais leur pouvoir
économique reste très limité en
comparaison avec celui des sociétés.
I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS

 Les sociétés puisent leur force de la


réunion des associés et de leurs
capitaux, avec des projets
économiques plus ambitieux et des
bénéfices souvent plus avantageux.
I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS

 Les sociétés commerciales sont non


seulement plus puissantes dans le
commerce et l'industrie, mais des
secteurs d'activités des plus importants
ne peuvent être exploités que par des
sociétés anonymes, tels que la banque et
les assurances du secteur commercial.
I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS

De plus, les sociétés, et surtout


les SA, peuvent réunir d'énormes
capitaux, notamment, en attirant
l'épargne des ménages par
l'émission des valeurs mobilières
sous forme d'actions et
d'obligations.
II – LÉGISLATION

Notre législation des sociétés a


connu une importante refonte afin
d’adapter nos textes aux exigences
conjoncturelles que connaît le
monde du commerce que ce soit au
niveau national ou international.
II – LÉGISLATION
En effet, nos textes qui réglementaient les
sociétés dataient tous du protectorat, à
savoir :
 Le D.O.C. : Les articles 982 à 1063
prévoient des dispositions communes aux
sociétés civiles et commerciales. Ces
dispositions. sont toujours applicables.
 Le code de commerce de 1913, art. 29
à 54, réglementait particulièrement
les sociétés de personnes et les
sociétés en participation. Il n’avait
accordé à la société anonyme, que 2
articles (50 et 51) et n’avait jamais
traité de la SARL.
II – LÉGISLATION
 C’est le dahir du 11 août 1922 qui avait
rendu applicable au Maroc les
dispositions de la loi française de 1867
relative aux sociétés de capitaux.
 Enfin, c’est le dahir du 1er septembre 1926
qui avait rendu applicable au Maroc la loi
française de 1925 relative à la SARL.
II – LÉGISLATION
 Désormais, notre législation des sociétés
commerciales est contenue dans 2 lois :
 la loi n° 17/95 relative aux SA, promulguée
par dahir du 30 août 1996 ; cette loi a été
modifiée par la loi 20-05 en mai 2008.
 et la loi n° 5/96 relative aux autres
sociétés, promulguée par dahir du 13
février 1997.
CHAPITRE 1 - LE CONTRAT DE SOCIÉTÉ
Plan
Dans ce chapitre, on traitera :
 des conditions de formation des sociétés (section 1),
 des attributs de la personnalité juridique des sociétés
(section 2),
 de la fin des sociétés (section 3),
 et de la classification des sociétés (section 4).
Section 1 – Les conditions de formation des sociétés

 PLAN

 § 1 – LES CONDITIONS DE FOND


 § 2 – LES CONDITIONS DE FORME
§ 1 – LES CONDITIONS DE FOND
 En vertu de l’article 982 DOC :
«la société est un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes mettent
en commun leurs biens ou leur
travail, ou tous les deux à la fois, en
vue de partager le bénéfice qui pourra
en résulter».
§ 1 – LES CONDITIONS DE FOND
Le contrat de société est soumis à 3
conditions de fond :
les associés,
les apports,
et le partage des bénéfices.
Il convient d'ajouter une 4ème condition
jurisprudentielle : «l’affectio societatis».
A – LES ASSOCIES
a - La capacité
1. Les mineurs incapables
Pour l'acquisition de titres sociaux,
ils doivent être représentés par leur
tuteur légal (père ou mère) ou, après
autorisation du juge, par leur tuteur
testamentaire ou datif.
A – LES ASSOCIES
a - La capacité
 A l'âge de 16 ans, le mineur émancipé peut
être:
actionnaire d'une SA ou d'une
commandite par actions,
commanditaire dans une commandite
simple,
ou associé d'une SARL.
A – LES ASSOCIES
a - La capacité
 Cependant, dans les sociétés de personnes
qui nécessitent la qualité de commerçant,
le mineur ne peut être associé dans une
société en nom collectif, ou commandité
dans une société en commandite simple
ou par actions que s'il est émancipé et
autorisé à faire le commerce.
A – LES ASSOCIES
a - La capacité

2. La femme mariée, n'est plus soumise


à l'autorisation maritale pour exercer
le commerce. Par conséquent, elle
peut s'associer même dans les
sociétés de personnes en tant
qu'associée en nom.
A – LES ASSOCIES
b – Le nombre d'associés
 Le principe : art. 982 D.O.C. une société peut être
constituée au moins par 2 associés.
 Les sociétés commerciales : le nombre minimal d’associés
varie selon le type de société:
 2 pour la SNC
 1 commandité au moins et 1 commanditaire au moins pour
la SCS
 5 pour la SA,
 3 commanditaires au moins et au moins 1 commandité pour
la SCA,
 deux pour la SARL,
 et un seul pour la SARL à associé unique.
B – LES APPORTS

On distingue trois types d’apports.


 a. Les apports en numéraire
 b. Les apports en nature
 c. Les apports en industrie
a. Les apports en numéraire
Ce sont les espèces (argent)
apportées par les associés pour
constituer la société. Chaque
associé remet aux fondateurs sa
quote-part financière lors de la
constitution de la société.
b. Les apports en nature

 Ils sont constitués par différents types de biens,


autres que le numéraire, susceptibles d’être
capitalisés.
 Ces apports peuvent prendre la forme de
meubles (machines, véhicules, etc.), ou
d’immeubles (bâtiments, terrains, etc.) ; ils
peuvent être corporels (ordinateurs, bureaux,
etc.) ou incorporels (brevets, fonds de
commerce, etc.).
 Ces apports doivent faire l’objet d’une
évaluation, c'est pourquoi les associés
doivent, dans les sociétés autres que les
sociétés de personnes, faire appel à des
commissaires aux apports chargés de
donner, sous leur responsabilité, une
valeur à ces apports.
c. Les apports en industrie

 Ils sont constitués par le savoir-faire de


certains associés et ne sont possibles que
dans les sociétés de personnes et, dans
certaines conditions, dans les SARL.
N’étant pas saisissables, ils n’entrent pas
dans la constitution du capital social (ce
sont des apports non capitalisés).
En revanche, ils donnent droit à
une part des bénéfices et rendent
leur titulaire responsable des
dettes de la société à concurrence
de l’évaluation de la valeur de son
apport.
C – LE PARTAGE DES BENEFICES

 La société est constituée dans le but de


faire des bénéfices.
 Ainsi, chaque associé recevra une part des
bénéfices au prorata de ses apports.
 Ces règles s’appliquent également à la
contribution des associés aux pertes.
§ 2 – LES CONDITIONS DE FORME
A – LES STATUTS
 C’est l’acte fondateur de la société ; il consiste
dans la rédaction et la signature des statuts.
 En principe, en vertu de l’article 987 D.O.C., le
contrat de société est simplement consensuel,
c'est-à-dire que seul le consentement des
parties est nécessaire pour constituer une
société ; cependant, s'agissant des sociétés
commerciales, il est obligatoire que les statuts
soient établis par écrit.
Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing
privé ou d’acte authentique. Ils contiennent des
indications sur :
 - l’identité de la société (forme, objet social, siège
social, durée, capital social, etc.),
 - celle des associés apporteurs (nom, domicile, types
d’apport, montant, etc.),
 - ainsi que les règles de fonctionnement qui la régissent
(gérance, tenue des assemblées, partage des bénéfices,
etc.).
B - SOUSCRIPTION DU CAPITAL ET
LIBERATION DES APPORTS
 Une société ne peut être constituée que si tous
les titres émis sont souscrits par les associés.
 Dans les S.A. et SARL la souscription au capital
est exigée parce qu'il est possible de fractionner
la libération comme nous allons le voir. Par
contre, dans les autres sociétés, les apports en
numéraire doivent être libérés intégralement
dès la constitution.
 Pour les S.A. la réalisation du capital
se fait par des bulletins de
souscription qui doivent être établis
en double exemplaire, dont l’un est
remis au souscripteur contenant un
certain nombre de renseignements
sur la société.
a - La libération des apports en
numéraire
 La libération est l’exécution de la souscription
par la réalisation de l’apport promis, soit en
numéraire, soit en nature.
 En effet, les actions en numéraire des S.A. et les
parts en numéraire des SARL doivent être
libérées lors de la souscription au moins du
quart de leur valeur nominale, mais il peut être
prévu que la libération doit être intégrale dès la
souscription.
 Sinon, s'agissant de la S.A., la libération des 3/4
restants doit intervenir en une ou même en
plusieurs fois suivant la décision du conseil
d’administration ou du directoire dans un délai
qui ne peut dépasser 3 ans à compter de
l’immatriculation de la S.A. au RC.
 Et pour la SARL, la libération du surplus peut
intervenir en une ou plusieurs fois sur décision
du gérant dans un délai qui ne peut excéder 5
ans à compter de la date d’immatriculation.
b - La libération des apports en
nature
 Les apports en nature doivent être
intégralement libérés lors de la
constitution de toute sorte de société
commerciale.
 Ces apports doivent être transférés à
la société en formation, mais après
avoir été vérifiés.
- S'agissant des S.A., les fondateurs
désignent un ou plusieurs commissaires
aux apports.
 Le commissaire aux apports établit, sous
sa responsabilité, un rapport qui décrit
chacun des apports et affirme que la
valeur des apports correspond à la valeur
nominale des actions à émettre.
 Ce rapport est déposé au siège social
et au greffe du tribunal et mis à la
disposition des futurs actionnaires 5
jours au moins avant la signature des
statuts ; cette signature par les
actionnaires vaudra donc
approbation de l’évaluation des
apports.
- S'agissant de la SARL les commissaires aux
apports sont obligatoires :
 quand la valeur d’un des apports dépasse 100
000 dh
 et si le total des apports en nature est supérieur
à la valeur de la moitié du capital social.
- Concernant les sociétés de personnes,
l'évaluation des apports ne pose pas de
problème vu la responsabilité illimitée des
associés.
C - LE DEPÔT DES FONDS EN BANQUE
Cette formalité n'est prévue
que pour les sociétés qui
exigent un capital
minimum, notamment la
S.A. et la SARL.
 Les fonds provenant des souscriptions en
numéraire doivent être obligatoirement
déposés par les fondateurs au nom de la
société en formation, dans les 8 jours de
leur réception, dans un compte bancaire
bloqué avec la liste des souscripteurs
indiquant les sommes versées par chacun
d’eux.
 Pour les autres formes de sociétés,
puisqu'aucun capital n'est requis
pour leur constitution, elles ne sont
pas tenues de déposer de fonds en
banques, mais elles sont obligées de
se faire ouvrir un compte bancaire ou
postal du moment qu'elles sont
commerçantes.
D - LA DECLARATION DE
SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT
 Cette formalité ne concerne que les S.A.
Lorsque le capital est intégralement souscrit et
les versements effectués de manière régulière,
les fondateurs doivent établir une déclaration
constatant ces opérations soit par acte notarié,
soit par acte sous seing privé déposé au greffe
du tribunal du lieu du siège social.
 On constatera que, contrairement au dahir de
1922, la DSV n’est plus obligatoirement notariée.
 Pour ce faire, les fondateurs doivent présenter,
avec leur déclaration :
 les bulletins de souscription,
 un certificat de la banque dépositaire (afin de
vérifier la déclaration des fondateurs),
 la liste des souscripteurs et l’état des sommes
versées par chacun d’eux,
 et un exemplaire ou une expédition des statuts.
E – LES FORMALITES DE DEPÔT AU TRIBUNAL
 Les fondateurs de la société doivent déposer au
tribunal un certain nombre de pièces
notamment :
 - deux copies ou deux exemplaires des statuts ;
 - les actes de nomination des premiers
dirigeants,
 - le cas échéant, le rapport du commissaire aux
apports etc.
F – LA PUBLICITE DE LA CONSTITUTION
Après le dépôt des documents au
tribunal, les fondateurs doivent
faire une demande
d’immatriculation au registre du
commerce qui permettra à la
société d’acquérir la personnalité
morale.
 Ensuite, dans les 30 jours de l'immatriculation
de la société au RC, les fondateurs doivent faire
publier un extrait des statuts dans un journal
d’annonces légales et au bulletin officiel.
Cet extrait doit mentionner les renseignements
essentiels sur la société (forme, dénomination,
siège social, durée, montant du capital, etc.) ; et
le numéro de l'immatriculation de la société au
registre de commerce.
Section 2 – LES ATTRIBUTS DE LA PERSONNALITE
JURIDIQUE DES SOCIÉTÉS
1 – LA DENOMINATION SOCIALE
 Comme toutes les personnes juridiques, les
sociétés s’identifient par un nom ; c’est la
dénomination sociale.
 Certaines sociétés ont une raison sociale telles
que les sociétés civiles. Il s’agit d’une
identification qui comprend tout ou partie des
noms des associés suivis de «et compagnie»,
exemple : société BENCHEKROUN,
BENJELLOUN et compagnie.
 Actuellement les sociétés de personnes ne sont
plus obligées d'adopter une raison sociale ;
 Quant aux autres sociétés commerciales, elles
doivent, obligatoirement, avoir une
dénomination sociale qui peut parfois
comprendre les noms de certains associés (à
l'exception de la SA) ;
 La dénomination sociale doit être toujours
suivie ou précédée de la forme de la société.
2 – LE SIEGE SOCIAL ET LA NATIONALITE
2-1 – au niveau national
 Le siège social représente le domicile de la
société :
 - il permet de la localiser pour accomplir
certaines opérations (correspondances, impôts,
etc.),
 - les actions en justice contre la société doivent
être intentées devant le tribunal de son siège
social,
 - il permet aussi de déterminer le lieu des
formalités de dépôt et de publicité.
 - il détermine en outre la nationalité de la
société qui est celle du pays où se situe son
siège social.
L’importance de la nationalité est
considérable puisqu’elle définit les lois
applicables à la société (formation,
fonctionnement, etc.).
2-2 – Sur le plan international : sociétés
internationales et sociétés multinationales
 Il existe des sociétés qui ne sont régies par
aucune loi nationale, il s'agit des sociétés
internationales que les juristes
comparent aux personnes physiques
apatrides, avec cette différence qu'elles
sont créées par des conventions
internationales (entre Etats) et régies par
leurs seuls statuts sans être rattachées à
une loi nationale.
On peut citer comme exemples :
 la B.I.R.D. (Banque International de
Reconstruction et de Développement),
 le S.A.S. (Scandinavian Air Lines System),
 la S.F.I. (Société financière Internationale)
etc.
 A la différence des sociétés
internationales, les sociétés
multinationales ont plusieurs
nationalités. Ce sont des sociétés qui
forment un groupe (une société mère et
des filiales) implanté sur le territoire de
plusieurs Etats et chaque unité du groupe
bénéficie d'une autonomie juridique.
 Il s'agit en fait d'une seule personne
morale à laquelle les différents États
attribuent la nationalité chacun en
vertu de son critère (siège social,
centre d'exploitation, lieu
d'incorporation ou critère du
contrôle).
 En réalité, malgré ces différentes nationalités,
presque toutes les multinationales sont des
sociétés qui n'ont qu'une seule nationalité,
celle de la société dominante dont les
dirigeants possèdent le pouvoir réel de
décision; c'est le groupe (composé de toutes les
unités) qui est qualifié de "multinationale". On
citera comme exemples General motors, I.B.M.,
Nestlé, Air Afrique, etc.
3 – LA CAPACITE
 La capacité des sociétés n’est pas aussi large que
celle des personnes physiques.
 En effet, une société n’a de raison d’exister
qu’en fonction d’une activité économique
(objet social).
 Sa capacité se limitera donc aux actes relatifs à
l’objet social défini dans les statuts ; c’est la
règle dite de la spécialité ou de la
spécialisation.
 Pour exercer ses droits, une société
doit faire appel à des représentants
qui sont obligatoirement des
personnes physiques. Ces derniers
accomplissent les actes au nom de la
société. Ce sont les dirigeants de la
société qui remplissent cette
fonction.
4 – LE PATRIMOINE
4-1 – La notion de patrimoine
Le patrimoine de la société se compose :
 de l’actif, constitué par les apports en
numéraire et en nature des associés et par
les biens acquis par elle à l’occasion de son
activité (meubles et immeubles),
 ainsi que du passif, qui comprend
l’ensemble des dettes de la société (les
emprunts, les créances des fournisseurs, les
impôts, etc.).
4-2 – L’autonomie du patrimoine

 La société a un patrimoine qui lui est


propre. On dit qu’il est autonome car il ne
se confond pas avec celui des associés.
 Ainsi, l’actif de la société n’appartient pas
aux associés qui sont seulement titulaires
de droits pécuniaires et non pécuniaires
envers la société par la possession de parts
ou d’actions.
 Les créanciers personnels des associés ne
pourront en aucun cas saisir le
patrimoine social pour éteindre leurs
créances.
 D’autre part, le passif de la société ne peut
être imputé sur le patrimoine des associés
à l’exception des sociétés de personnes
dans lesquelles la responsabilité des
associés est indéfinie.
Section 3 – LA FIN DES SOCIÉTÉS
1. La durée :
L’existence juridique de la société en
tant que personne morale débute le
jour de son immatriculation au
registre du commerce. Sa durée ne
peut excéder 99 ans sous réserve de
prorogation.
2. La volonté des associés
S’ils le désirent, les associés
peuvent décider de mettre fin à
leur société avant l’arrivée du
terme. Cette décision sera prise
lors d’une assemblée générale
extraordinaire.
3. La disparition de l’objet
 L’objet peut disparaître pour de
nombreuses raisons (réalisation,
expropriation, interdiction
d’exploitation, etc.) dans ce cas, la
société n’ayant plus de raison
d’exister, devra être dissoute.
4. L’annulation de la société
 Lorsque les conditions de la
formation du contrat ne sont pas
respectées (vice du consentement,
par exemple), la justice peut
prononcer l’annulation du contrat de
société ; cette dernière cessera donc
d’exister.
5. La dissolution judiciaire
 Pourvu qu’il y ait de justes motifs, tout
associé a le droit de demander au tribunal
la dissolution de la société.
 C'est le cas par exemple de
mésintelligences graves survenues entre
associés, le manquement d’un ou de
plusieurs associés à leurs obligations, etc.
6. L’application d’une procédure collective
 En cas de difficultés, la société peut être
soit liquidée (lorsque aucune solution de
redressement n’est possible), soit mise en
redressement judiciaire. Dans ce cas, si la
fin de la période d’observation aucun plan
de redressement n’est jugé satisfaisant, le
tribunal pourra prononcer la dissolution
de la société.
Section 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
TABLEAU COMPARATIF DES CARACTERISTIQUES DES
SOCIETES COMMERCIALES
LES SOCIÉTÉS DE LA SARL LES SOCIÉTÉS DE
PERSONNES CAPITAUX

Intuitu personae Intuitu personae Les apports


(capital)

Responsabilité Responsabilité Responsabilité


illimitée limitée limitée

Parts sociales Parts sociables Actions


(non négociables) (non négociables) (négociables)
CHAPITRE 2 – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES

Il s'agit de :
 La société en nom collectif,
 Et la société en commandite simple.
Section 1 – LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF
§ 1 – LES CARACTERES GENERAUX
A – LE CAPITAL ET LA RESPONSABILITÉ

 Elle ne nécessite pas de capital


minimal.
 Les apports peuvent être faits en
numéraire, en nature ou en industrie ;
ils donnent droit à l’attribution de parts
sociales d’égale valeur choisie par les
associés.
Toutefois, la responsabilité des
associés constitue une contrepartie
à la faiblesse de ce capital ; en effet,
ces derniers sont responsables
indéfiniment et solidairement des
dettes de la société.
B – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS
L’article 3 de la loi 5/96
considère que tous les associés
de la SNC ont la qualité de
commerçant. Partant, la
capacité commerciale est
requise des associés.
De fait, certaines catégories de personnes ne peuvent
être associées dans la SNC ; ce sont :
 les mineurs, sauf s'ils sont émancipés et autorisés à
faire le commerce ;
 les majeurs interdits,
 les personnes dont la profession n’est pas compatible
avec la qualité de commerçant (avocat, fonctionnaire,
etc.),
 les personnes dont l’activité commerciale se trouve
interdite à raison d’une incapacité ou d’une déchéance.
§ 2 – LA GESTION DES SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE
 Le fonctionnement de la société est assuré par
un ou plusieurs gérants nommés dans les
statuts (gérant statutaire) ou par acte ultérieur
(AG).
 Sans stipulation des statuts, tous les associés
sont gérants.
 Si le gérant est associé, sa nomination requiert
l’unanimité ; dans le cas contraire, les statuts
fixent librement les conditions de sa
nomination.
 Le gérant peut être une personne physique ou
morale, dans ce dernier cas, la personne
morale doit désigner son représentant qui sera
responsable de la même manière que les
personnes physiques.
 Le gérant doit avoir la capacité de faire le
commerce, qu'il soit associé ou non (ce qui ne
veut pas dire, dans ce dernier cas, qu'il est
commerçant puisqu'il n'est que mandataire).
 Il lui est possible de cumuler plusieurs
mandats de gérant dans plusieurs
sociétés; mais il lui est interdit d'exercer
une activité similaire à celle de la société,
sauf s'il est autorisé par les associés.
 Sa rémunération est fixée par les statuts
ou par décision ultérieure des associés.
B – LA CESSATION DES FONCTIONS
 Les fonctions du gérant prennent fin
par :
 démission,
 incapacité,
 déchéance
 ou révocation par les associés.
a. La révocation des gérants associés
 - Si le gérant associé est statutaire,
sa révocation, qui doit être décidée à
l’unanimité des autres associés,
entraîne automatiquement la
dissolution de la société, à moins que sa
continuation ne soit prévue par les
statuts ou que les autres associés ne la
décident à l’unanimité.
- La révocation du gérant
associé non statutaire nécessite
également l’unanimité des
associés à défaut de dispositions
contraires des statuts, mais
n’entraîne pas la fin de la société.
b. La révocation du gérant non associé
 Si le gérant n’est pas associé (personne
extérieure à la société), la majorité suffit
pour le révoquer à défaut de conditions
prévues par les statuts.
 Aucun texte ne prévoit expressément la
démission du gérant d’une
SNC; néanmoins, une telle possibilité
existe, que la gérance soit ou non
statutaire.
C – LES POUVOIRS DU GÉRANT
a - Les pouvoirs du gérant face à ses associés
 Dans les rapports avec les associés, le
gérant peut accomplir tous les actes de
gestion dans l’intérêt de la société ;
toutefois, les statuts prévoient souvent
une limitation de ses pouvoirs en
soumettant certains actes à l’autorisation
préalable des associés (vente
d’immeubles, dépenses excessives,
constitutions de sûretés, etc.).
b - Les pouvoirs du gérant face aux tiers
 Dans ses rapports avec les tiers, le gérant
engage la société par les actes qui entrent
dans le cadre de l’objet social :
 par conséquent, la société n'est pas tenue
par les actes du gérant qui dépassent l'objet
social.
 Les clauses statutaires limitant les pouvoirs
des gérants sont inopposables aux tiers.
§ 3 - LES REGLES CONERNANT LES ASSOCIÉS
A – LE POUVOIR DES ASSEMBLÉES
 Les assemblées peuvent se tenir
seulement par correspondance à
l’exception :
 de l’assemblée générale ordinaire
annuelle d’approbation des comptes,
 ou lorsqu’une réunion est demandée
expressément par un associé.
 Certaines décisions sont
obligatoirement prises à l’unanimité
(révocation du gérant associé
statutaire, continuation de la société,
cession des parts, etc.),
 les autres décisions peuvent être
prises à une majorité fixée par les
statuts.
 Après chaque assemblée, un procès –
verbal est rédigé et signé par tous les
associés présents.
 En cas de consultation écrite, il en est fait
mention au PV signé par le gérant et
accompagné de la réponse de chaque
associé.
C – LA CESSION DES PARTS
 L’associé qui veut vendre ses parts sociales
doit obtenir l’autorisation de tous les
autres associés.
 En effet, dans les sociétés de personnes où
les associés sont peu nombreux, ces
derniers doivent se protéger contre
l’intrusion de personnes indésirables dans la
mesure où «l’intuitu personae» est très fort.
Lorsque l’agrément est refusé,
l’associé doit rester dans la société
ou provoquer sa dissolution par
une décision de justice pour
"justes motifs".
 Pour la cession des parts de la SNC, il faut
déposer une copie de l’acte de cession au
siège social contre la remise à l’associé
cédant d’un certificat de dépôt par le
gérant.
 Pour être opposable aux tiers, la cession
doit être inscrite au registre de commerce.
D - LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS
En cas de non-paiement des dettes
par la société et 8 jours après la
mise en demeure de celle – ci par
acte extrajudiciaire, les créanciers
peuvent poursuivre les associés en
paiement de l’intégralité du passif.
 La responsabilité étant solidaire et indéfinie,
les associés peuvent être tenus de payer
l’ensemble des dettes sur leurs biens personnels
et un associé risque, s’il est solvable, de payer
les dettes des autres associés insolvables (c'est-
à-dire toute la dette sociale). Il aura toutefois
par la suite la possibilité de se retourner contre
eux pour récupérer les sommes payées
indûment.
§ 4 – LA FIN DE LA SNC
 À côté des causes communes, il existe certaines
causes particulières aux SNC :
 Ainsi, en cas de problèmes graves affectant la
personne des associés (décès, incapacité, faillite
personnelle, etc.),
 ou lors de la révocation d’un gérant associé
statutaire, la société doit être dissoute, à
moins que les associés ou les statuts n’en
décident autrement.
 En cas de décès, les associés peuvent
accepter de continuer avec tout ou partie
des héritiers.
 Si ces derniers sont mineurs, la société
doit se transformer en société en
commandite simple dans laquelle ils
deviendront des commanditaires.
Section 2 - LA SOCIÉTÉ EN
COMMANDITE SIMPLE
 La société en commandite simple est le type
de société le plus rare en pratique,
cependant elle reste une issue pour résoudre
un problème pratique qu'on rencontre
souvent à l'occasion du décès d'un associé
d'une SNC qui laisse des héritiers mineurs
qui ne peuvent être des associés en nom,
étant donné que ceux-ci sont qualifiés
commerçants.
§ 1 - LES CARACTERES GENERAUX
A- LES ASSOCIÉS
 La société en commandite simple (ou société
par intérêt) est une société de personnes qui se
caractérise par la coexistence de deux
catégories d'associés :
 des commandités qui ont le statut d'associés
en nom collectif,
 et des commanditaires qui ne répondent des
dettes sociales qu'à concurrence du montant de
leur apport et qui n'ont pas, à ce titre, la qualité
de commerçant.
 Pour être valablement constituée, elle
doit comprendre au moins deux
associés : un commandité et un
commanditaire.
 Pour être commanditaire, il suffit
donc d'avoir la capacité civile.
B - LES APPORTS ET LE CAPITAL
 Les commandités ont la possibilité de réaliser
toute sorte d'apport, y compris en industrie ;
 Par contre, il est interdit aux commanditaires
de faire des apports en industrie.
 La société en commandite simple ne nécessite
pas non plus de capital minimum puisque les
commandités sont responsables solidairement
et indéfiniment ; ce qui constitue une garantie
suffisante pour les créanciers sociaux.
§ 2 - LA GESTION DE LA SCS
En ce qui concerne la gestion, ce
sont les mêmes règles de la SNC
qui s'appliquent à la société en
commandite simple (Y compris la
question relative au dépassement
de l'objet social et des limites
statutaires).
 Dans la mesure où les commandités
sont les seuls à être responsables
indéfiniment et solidairement des
dettes sociales, seuls leurs noms
peuvent figurer dans la
dénomination sociale et ils sont les
seuls à pouvoir s'occuper de la
gestion de la société.
 Quant aux commanditaires, ils ne
peuvent jamais être chargés de la
gestion, puisqu'au terme de l'article
25 "l'associé commanditaire ne peut
faire aucun acte de gestion engageant
la société vis-à-vis des tiers, même en
vertu d'une procuration".
La sanction :
 le commanditaire risque de répondre
solidairement et indéfiniment avec les
commandités des dettes sociales qui
résultent des actes prohibés,
 ou même de l'ensemble des dettes si ces
actes sont nombreux ou importants.
§ 3 - LES REGLES CONCERNANT LES ASSOCIÉS
A - LE POUVOIR DES ASSOCIÉS
La réunion d'une assemblée de tous
les associés est obligatoire dès lors
qu'elle est requise soit :
 - par un commandité,
 - soit par le quart en nombre et en
capital des commanditaires (double
majorité).
Les décisions ordinaires,
c'est-à-dire résultant d'une
assemblée générale ordinaire,
sont prises à la majorité fixée
par les statuts.
 Les décisions extraordinaires, c'est-à-dire
qui sont prises en assemblée générale
extraordinaire, donnant lieu à modification des
statuts, ne peuvent être adoptées qu'avec :
 - le consentement de tous les commandités,
 - et de la majorité en nombre et en capital des
commanditaires.
 Les clauses édictant des conditions plus strictes
de majorité sont réputées non écrites.
B - LA CESSION DES PARTS
La règle posée par l'article 27
veut que les parts sociales ne
soient cédées qu'avec le
consentement de tous les
associés (l'intuitu personae
oblige).
Toutefois, les statuts peuvent prévoir :
 1/ En ce qui concerne la cession des parts
des commanditaires :
 *la libre cession entre les
associés (commanditaires ou commandités);
 * et pour la cession à des tiers étrangers à la
société, le consentement de tous les
commandités et la majorité en nombre et en
capital des commanditaires.
 2/ En ce qui concerne la cession des parts d'un
commandité, il ressort du dernier alinéa de l'art.
27 deux limites :
 * d'une part, les statuts ne peuvent prévoir la
cession que d'une partie des parts sociales des
commandités (Sinon, il y aura un commandité
en moins dans la société) ;
 * d'autre part, cette cession ne peut être prévue
qu'au profit d'un commanditaire ou d'un tiers
étranger à la société, auquel cas le consentement
de tous les commandités et la majorité en
nombre et en capital des commanditaires est
nécessaire.
 On doit donc déduire de cet alinéa que :
 la cession de la totalité des parts d'un
commandité à un commanditaire ou à un tiers
nécessite le consentement de tous les associés ;
 il en est de même pour leur cession à un autre
commandité (que ce soit d'une partie ou de la
totalité des parts), puisque le dernier alinéa de
l'article 27 ne permet pas de prévoir de
dérogation dans cette hypothèse.
§ 4 - LA FIN DE LA SCS
 La société en commandite simple prend fin
lorsque survient l'une des causes communes à
toutes les sociétés.
 Les événements propres aux commanditaires,
notamment le décès, n'empêchent pas la
société de continuer, dans ce dernier cas les
statuts peuvent prévoir que les héritiers du
défunt doivent être acceptés par les associés.
 Il existe des causes particulières à la
commandite dues, surtout, aux problèmes
affectant la personne des commandités ; deux
hypothèses doivent être considérées, le décès
ou des événements d'autre sorte :
 1. Le décès de l'un d'eux met fin, en principe, à
la société à moins que les statuts ne prévoient la
continuation avec ses héritiers.
Dans le cas où ces derniers sont mineurs non
émancipés, on peut se trouver devant deux
hypothèses :
 - s'il existe d'autres commandités, ils deviennent
commanditaires ;
 - si le défunt était le seul commandité :
 * il doit être procédé à son remplacement par un nouvel
associé commandité,
 * ou à la transformation de la société (en SARL ou en
SA), dans le délai d'un an à compter du décès,
 * à défaut, la société est dissoute de plein droit à
l'expiration de ce délai.
 2. En cas de redressement ou de
liquidation judiciaire d'un des
commandités, d'incompatibilité, de
déchéance ou d'incapacité frappant l'un
d'eux, la société est dissoute, à moins que,
s'il existe un ou plusieurs autres
commandités, la continuation de la société
ne soit prévue par les statuts ou que les
associés ne la décident à l'unanimité des
commandités et la majorité en nombre et
en capital des commanditaires.
Dans ce cas, l'associé sortant est
indemnisé de la valeur de ses
droits sociaux, laquelle valeur est
déterminée par un expert désigné
par ordonnance du président du
tribunal statuant en référé.
CHAPITRE 3 – LA S A R L
Section 1 – CARACTERES GENERAUX
§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE
 Cette société se rattache aux sociétés de
capitaux car sa constitution suppose un
capital de 10 000 dh (depuis 2006).
 Comme dans les sociétés de personnes,
les apports sont représentés par des parts
sociales égales, dont le montant nominal
ne peut être inférieur à 10 dh.
 Les apports en industrie sont interdits dans la
SARL (Art. 51 al. 2) en considérant la
responsabilité limitée des associés ; en plus du
fait qu'ils ne sont ni capitalisables ni
saisissables.
 La loi a quand même adopté une exception
selon laquelle, l'apport en industrie ne peut
être effectué dans la SARL que s'il est lié à un
apport en nature :
 Par exemple lorsque l'apporteur
apporte un fonds de commerce à la
société qui fait partie de l'activité de
la société, il pourra continuer à le
gérer et l'on considérera cette gestion
du fonds de commerce comme un
apport en industrie.
 L’avantage de ce type de société
consiste dans la responsabilité des
associés qui est limitée au montant
de leurs apports. En cas de difficultés,
leur patrimoine personnel ne sera
pas mis en cause comme dans les
SNC.
 Cependant, en pratique, cette
limitation de responsabilité est
souvent mise en échec par le
mécanisme du cautionnement
bancaire demandé aux associés, qui
subordonne les prêts octroyés aux
entreprises à la mise en œuvre d’une
telle garantie.
§ 2 – CAPACITE ET OBJET SOCIAL
A – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS
 Le nombre d’associés est limité à 50 ; au-
delà de ce seuil, la SARL doit se
transformer en SA. À défaut de
régularisation dans les deux ans, la SARL
sera dissoute de plein droit.
 Pour devenir associé, la capacité civile
suffit, contrairement à la SNC dans
laquelle la qualité de commerçant est
indispensable.
B – L'OBJET SOCIAL
 Certaines activités sont interdites à la SARL,
l'article 44 al. 2 de la loi dispose à ce sujet que
les sociétés de banque, du crédit, de
l’investissement, de l’assurance, de la
capitalisation (boursière) et de l’épargne ne
peuvent adopter la forme de la SARL.
 Cette dérogation au principe libéral s'explique
par une certaine crainte du législateur quant au
crédit et à la solvabilité d'une telle société.
Section 2 – LA GESTION DE LA SARL
§ 1 – LE GERANT
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE
 La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants,
qui est obligatoirement une personne
physique, associé ou non.
 La capacité civile suffit mais, en tout état de
cause, il ne doit pas tomber sous le coup
d’interdictions ou de déchéances.
 D’autre part, certaines professions sont
incompatibles avec la fonction de gérant (les
fonctionnaires par exemple).
 Le cumul de mandats de gérant dans
deux ou plusieurs SARL est possible.
Mais il est interdit au gérant d'exercer
une activité similaire à celle de la
société, à moins qu'il ne soit autorisé
par les associés.
 La durée des fonctions de gérant
relève des statuts ou de l’acte de
nomination, à défaut, elle est
légalement fixée à 3 ans.
 Sa rémunération est fixée par les
statuts ou par décision ultérieure des
associés.
B – LA CESSATION DES FONCTIONS DE GÉRANT
 Le gérant de la SARL a la possibilité de
démissionner et les associés peuvent le révoquer
par décision représentant au moins trois quarts
des parts sociales .
 Une révocation abusive, de même qu’une
démission abusive, peut donner lieu à des
dommages-intérêts au profit du gérant ou de la
société.
 En outre, le gérant est révocable par les tribunaux
pour cause légitime, à la demande de tout associé.
§ 2 – POUVOIRS DES GERANTS
 Ils sont identiques à ceux des gérants de la SNC.
 Il existe toutefois une différence quant à
l’engagement de la société vis-à-vis des tiers :
 En effet, contrairement à la SNC, la SARL est
tenue de tous les actes de gestion du gérant
même s’ils dépassent l’objet social.
 Les limites statutaires des pouvoirs du gérant
sont inopposables aux tiers.
Section 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS
§ 1 – LES POUVOIRS DES ASSOCIÉS
A – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE
 Elle doit se tenir dans les 6 mois qui suivent la
clôture de l’exercice, cette assemblée ne peut se
faire par correspondance.
 L’assemblée est convoquée :
 soit par le gérant,
 soit par un commissaire aux comptes en cas de
problème,
 soit par un mandataire désigné à la demande
d’un associé par ordonnance du président du
tribunal statuant en référé.
 Cette assemblée a pour fonction
principale l’approbation des comptes
annuels, mais de nombreuses autres
décisions peuvent être prises par les
associés à cette occasion (nomination
et révocation du gérant, autorisations
diverses, etc.).
 Le nombre de voix dont bénéficie chaque
associé est équivalent au nombre de parts
détenues.
 Les décisions sont prises par un ou plusieurs
associés représentant plus de la moitié des
parts sociales.
 Si cette majorité n’est pas obtenue, les associés
sont convoqués une seconde fois, et les
décisions sont prises à la majorité des votes
émis, quel que soit le nombre des votants.
 Rappelons que la révocation du gérant
nécessite toujours la majorité représentant au
moins trois quarts des parts sociales.
 Les délibérations donnent lieu à un procès-
verbal qui contient toutes les indications sur la
tenue et le déroulement de l’assemblée (lieu et
date de la réunion, associés présents, excusés
ou représentés, résolutions acceptées ou
rejetées, etc.).
B – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
 Ce deuxième type d’assemblée permet de modifier les
statuts (changement de dénomination, de siège
social, fusion, dissolution, etc.).
 Toute modification des statuts sera décidée par les
associés représentant au moins les trois quarts du
capital social.
 Toutefois, pour décider de l’augmentation du capital
par incorporation de bénéfices ou de réserves, la
majorité requise est seulement de la moitié des parts
sociales.
§ 2 – LA CESSION DES PARTS
 Lorsqu’un associé décide de se retirer d’une
SARL, il doit vendre ses parts.
 Tout d’abord, on doit signaler que la cession de
parts à des coassociés est libre ; de même que
la cession au conjoint, ascendants ou
descendants d’un associé ou la transmission par
voie de succession, à moins que les statuts n’en
disposent autrement.
 Par contre, la cession à un tiers étranger
nécessite l’agrément des autres associés.
L’autorisation nécessite en effet la majorité
en nombre des associés représentant au
moins les 3/4 des parts sociales (Ce qui
veut dire une double majorité).
 L’associé qui désire céder ses parts doit
notifier son projet à la société et à chacun
de ses coassociés par acte extrajudiciaire ou
par lettre recommandée avec accusé de
réception.
 Le gérant doit consulter les associés lors
d’une réunion ou, si les statuts le
permettent, par consultation écrite.
L’agrément peut alors être donné ou refusé ;
le défaut de réponse dans les 30 jours de la
notification vaut autorisation tacite.
 En cas de refus d’agrément, si l’associé fait
partie de la société depuis moins de deux
ans, il ne peut céder ses parts et doit rester
dans la société.
 Dans le cas contraire, les parts
doivent être rachetées par les
associés ou par un tiers agrée par
les associés, dans les 30 jours du
refus, à un prix déterminé à dire
d’expert.
 La société peut également décider dans le
même délai de racheter elle-même ces parts
au prix déterminé à dire d’expert mais :
 avec le consentement de l’associé cédant,
 et en réduisant son capital du montant de la
valeur nominale des parts de cet associé.
 Si, à l’expiration du délai imparti, aucune de
ces solutions n’est intervenue, l’associé peut
réaliser la cession initialement prévue.
Section 4 – LA DISSOLUTION DE LA SARL
 On retrouve les causes communes à toutes les
sociétés.
 La SARL n’est pas dissoute lorsqu’un jugement
de liquidation judiciaire, l’interdiction de gérer
ou une mesure d’incapacité est prononcée à
l’égard de l’un de ses associés.
 Elle n’est pas non plus dissoute par le décès
d’un associé, sauf stipulation contraire des
statuts.
Il existe des raisons spécifiques à la
dissolution des SARL:
 ainsi, lorsque le nombre d’associés
dépasse 50, elle doit se transformer
en SA, à défaut de régularisation
dans les deux ans, elle sera
dissoute de plein droit.
 À la fin d’un exercice, si les pertes
constatées dans les documents comptables
font apparaître que les capitaux propres
sont inférieurs au quart du capital social, le
gérant doit, dans les trois mois, convoquer
une assemblée générale extraordinaire qui
décidera soit de régulariser la situation
financière (au plus tard à la clôture de
l’exercice suivant), soit sa dissolution.
Remarque sur le cas particulier de la SARL
à associé unique :
 Il convient enfin de préciser que ces mêmes
règles sont applicables à la SARL à associé
unique (constitution, gérance, dissolution).
 Ses particularités tiendront compte du fait de
l’existence d’un seul associé ; ainsi, les décisions
sont-elles prises unilatéralement par l’associé
unique, ce qui n’exclut pas la tenue d’un
registre des assemblées.
CHAPITRE 4 – LA SOCIETE ANONYME
La SA représente l’archétype des
sociétés de capitaux.
Actuellement nous disposons
d’une loi spéciale consacrée à la
seule SA, il s’agit de la loi n°17-95
promulguée par dahir n° 1-96-124
du 30 août 1996.
Section 1 – LES CARCTERES GENERAUX
 1 – Les associés :
 Le nombre d'associés d’une SA doit être au
minimum de 5 ; il n’existe pas de
maximum comme pour la SARL.
 La capacité civile suffit : de fait, toute
personne physique ou morale, marocaine
ou étrangère peut acquérir des actions
d’une SA.
 2 – Le capital social :
 Le montant des apports doit être au moins
égal à :
 300 000 dh lorsque la société ne fait pas appel
public à l’épargne
 et à 3 millions de dh lorsqu’elle fait appel
public à l’épargne, c'est-à-dire quand les
fondateurs utilisent des moyens publicitaires
pour inciter des personnes à devenir leurs
associés.
 Le capital social est divisé en actions
dont le montant nominal ne peut
être inférieur :
à 50 dh,
 et à 10 dh pour les sociétés dont les
titres sont cotés en bourse (art. 246 al.
3 modifié par la loi 20/05).
Avant cette loi la valeur nominale
était de 100 dh.
3 – Les apports :
Les associés qu’on nomme des
actionnaires peuvent faire des
apports en numéraire et en
nature, les apports en industrie
étant interdits.
La contrepartie des apports
est représentée par des titres
négociables qu’on appelle
des actions ; ces dernières
peuvent être cotées en
bourse.
 Par conséquent, toute personne peut
acheter ou céder librement les actions
qu’elle détient sur ce marché par
l’intermédiaire des sociétés de bourse
(La loi 20/05 a interdit de soumettre la
négociabilité des actions cotées en
bourse à l'agrément des actionnaires).
 4 – L’objet social :
La forme de la SA est imposée pour
certaines activités économiques :
l’activité bancaire, les entreprises
d’investissement, les entreprises de
crédit immobilier…
Section 2 – LA GESTION DE LA SA
 La nouvelle loi offre désormais un choix entre
deux types de gestion de la SA :
 un mode traditionnel à l’instar de celui prévu
par le dahir de 1922, avec un conseil
d’administration et son président et
éventuellement un directeur général,
 et un type nouveau, avec un directoire et un
conseil de surveillance, repris sur la législation
française elle-même inspirée du droit allemand.
 En introduisant ce nouveau type de
gestion, le législateur français avait pour
but de faire introduire dans le directoire
(qui est - contrairement au conseil
d’administration ouvert aux non –
actionnaires) les salariés de l’entreprise et
plus particulièrement les hauts cadres.
 Les SA ont le libre choix entre ces deux modes
de gestion, soit pour celles qui se créent, soit
pour celles qui existent déjà ; la société peut
même adopter l’un d’eux lors de sa
constitution, et décider de le changer par
l’autre au cours de la vie sociale, par AG
extraordinaire, en modifiant les statuts.
 Nous envisagerons donc dans cette section
d’abord, le type traditionnel d’administration,
ensuite, le type moderne.
§ 1 - LA SA AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION
 L'un des apports principaux de la loi
20/05 (promulguée par dahir n° 1-08-18 du 23 mai 2008, B.O.
n°5640 du 19/06/2008) a été celui de redéfinir

les pouvoirs du conseil


d'administration et de son président,
tout en dissociant les fonctions du
président et du nouveau directeur
général.
A- LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
a – Composition
 Le nombre des membres qui composent
le conseil d’administration est fixé entre 3
et 12 administrateurs ; toutefois, dans les
sociétés dont les actions sont inscrites à la
cote de la bourse des valeurs, ce
maximum est porté à 15 administrateurs.
 Les membres du conseil font partie de la
société, ce sont donc des actionnaires.
 Ils doivent posséder la capacité civile sans
avoir la qualité de commerçant ; néanmoins,
comme pour les gérants, d’autres conditions
sont à respecter.
 Ce sont des personnes physiques ou morales
qui, dans ce cas, doivent se faire
représenter par un représentant permanent; il
n’est pas obligé que les administrateurs soient
de nationalité marocaine.
 Ils peuvent cumuler, sans limite, plusieurs
mandats d’administrateur.
 Un salarié de la société peut être nommé
administrateur, à condition que son
contrat de travail, stipule l’article 43,
corresponde à un emploi effectif sous
peine de nullité de sa nomination, d’autant
plus qu’il ne doit pas perdre les bénéfices
de son contrat de travail, autrement dit, il
doit continuer à percevoir son salaire,
d’acquérir l’ancienneté.
Mais le nombre des
administrateurs salariés de la
société ne peut toutefois pas
dépasser le 1/3 des membres du
conseil d’administration.
b – La cessation des fonctions
 Les fonctions d’administrateur
prennent fin de plusieurs façons :
 - la fin du mandat : la durée du
mandat est déterminée par les
statuts sans pouvoir excéder 6 ans s'il
est nommé par assemblée générale,
ou 3 ans s'il est nommé par les
statuts,
 - un événement personnel : déchéance,
incapacité, etc.
 - la démission ou révocation : celle-ci est
prononcée "ad nutum" par l'assemblée
générale ordinaire, c'est-à-dire sans
justification ni indemnités, sauf en cas
d’abus ; ce qui s'explique par les règles du
mandat, l'administrateur étant un
mandataire.
c – La rémunération
 Elle consiste en une somme allouée
annuellement aux administrateurs et répartie
en fonction de leur travail. L’assemblée
générale ordinaire annuelle d’approbation des
comptes en fixe le montant ; ce sont les fameux
jetons de présence.
 On peut aussi trouver des rémunérations
exceptionnelles à l’occasion de certaines
missions confiées aux administrateurs.
d – Les pouvoirs du conseil
d’administration
 Le conseil d'administration était,
exactement comme le président du
conseil d'administration, investi des
pouvoirs les plus étendus pour
prendre toute décision au nom de la
société.
 Actuellement il doit désormais, d'après
l'article 69 al 1 nouveau (loi 05/20), se
contenter de :
 déterminer les orientations de l'activité de la
société et veiller à leur application ;
 régler, par ses délibérations, les affaires de la
société ;
 et procéder aux contrôles et vérifications
qu'il juge opportuns.
 Et, sans empiéter sur les pouvoirs des
assemblées générales et dans les limites de
l'objet social, il peut se saisir de toute
question intéressant la bonne marche de la
société.
 Cependant, dans ses rapports avec les tiers,
la société est engagée par les actes du conseil
qui ne relèvent pas de l’objet social et les
limites statutaires, concernant le conseil
d'administration, sont inopposables aux
tiers.
 Les délibérations du conseil, qui se réunit
en pratique tous les mois, sont
déterminées par les statuts.
 Pour qu’une réunion se tienne
valablement, il faut un quorum égal à la
moitié des membres.
 Les décisions se prennent à la majorité
des voix, celle du président étant
prépondérante en cas de partage.
 Pour parer à ces conditions strictes
relatives au calcul du quorum et de la
majorité, il est actuellement possible
pour les administrateurs de participer à
distance aux réunions du conseil
d'administration par les moyens de
visioconférence (Surtout pour les
sociétés qui ont plusieurs filiales) et
même de prendre part au vote de
certaines décisions.
 En effet, certaines décisions importantes
ne peuvent être prises par voie de
visioconférence telles que :
 l'élection du président du conseil
d'administration ou du conseil de
surveillance, la nomination du directeur
général et des directeurs généraux délégués
ou du directoire ainsi que leur révocation ;
 l'établissement du rapport annuel de
gestion.
B – LA DIRECTION GENERALE DE LA
SOCIETE : le PDG ou le DG
 Dans sa nouvelle rédaction l'article 67
laisse le choix au conseil d'administration
de confier la direction générale de la
société soit (en cas de silence des statuts)
au président du conseil d'administration
(sous le titre de président directeur
général), soit à une personne physique : le
directeur général.
 Ainsi, la nouvelle réforme consacre le
principe de la dissociation des
fonctions de président et de directeur
général, sans l'imposer aux
sociétés, puisque la loi leur laisse le
choix de la formule de gestion et de
prévoir ses conditions dans les
statuts.
 Ce principe consacre donc la
séparation des fonctions du président,
qui est devenu une sorte d'organe de
contrôle, et du directeur général,
nouvel organe exécutif chargé de la
gestion quotidienne des affaires de la
société, avec éventuellement des
directeurs généraux délégués.
a – Le directeur général et ses directeurs généraux délégués
1. Statut
 Le directeur général est une personne physique
nommée par le conseil d'administration parmi
les actionnaires ou à l’extérieur de la société.
 Il peut donc être un salarié de la société. La
durée de sa fonction et sa rémunération sont
fixées par le conseil.
 Si le directeur général est un administrateur, la
durée de ses fonctions ne peut pas excéder celle
de son mandant.
Le directeur général peut se faire
assister d'un ou plusieurs
directeurs généraux délégués
(personnes physiques) mandatés
par le conseil d'administration.
 La révocation du directeur général ou du
directeur général délégué peut intervenir
à tout moment, mais elle peut donner
lieur à des dommages intérêts si elle est
décidée sans juste motif. Cependant, cette
révocation ne donne pas lieu à la
résiliation de leur contrat de travail s'ils
sont en même temps salariés de la
société.
2 - Pouvoirs
 Le directeur général assume sous sa
responsabilité la direction générale de la
société. Il la représente dans ses rapports
avec les tiers.
 Il peut demander au président de
convoquer le conseil d'administration sur
un ordre du jour déterminé, et ce dernier
est lié par cette demande.
 Sous réserve des pouvoirs attribués au conseil
d'administration et aux assemblées générales,
et dans les limites fixées par les statuts, le cas
échéant, le directeur général est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de
la société.
 Il engage la société même pour les actes qui
dépassent l’objet social.
 Les limites statutaires ou celles fixées par le
conseil d'administration sont inopposables
aux tiers.
 L'étendue et la durée des pouvoirs des
directeurs généraux délégués vis-à-
vis de la société sont déterminées par
le conseil d'administration sur
proposition du directeur général.
 Mais à l'égard des tiers, ils disposent
des mêmes pouvoirs que le directeur
général.
b – Le président du conseil d'administration
1. Statut
 L’article 63 exige que le président soit élu par le
conseil d’administration exclusivement en son
sein ; il doit donc obligatoirement, à peine de
nullité de sa nomination, être un
administrateur de la société et être une
personne physique.
 La durée de sa présidence ne peut excéder celle
de son mandat d’administrateur, mais il est
rééligible.
 A la différence de la loi française qui fixe à
2 le nombre de mandats que le président
peut exercer simultanément dans des SA,
la loi 17/95 n’interdit guère le cumul de
mandats, elle ne prévoit non plus aucune
limite d’âge, alors qu’en France cette
limite est de 65 ans à défaut de
disposition statutaire.
 Il peut également être révoqué "ad nutum" par le
conseil d'administration.
 Comme il est administrateur, il peut aussi être
révoqué en tant que tel par l'assemblée générale
et il sera indirectement mis fin à sa fonction de
président.
 La révocation ou la cessation de fonction du
président, pour être opposable aux tiers, doit
faire l'objet d'une inscription au registre de
commerce.
2. Pouvoirs
 Le président du conseil
d'administration n'est plus investi
des pouvoirs les plus étendus pour
agir en toutes circonstances au nom
de la société, il ne représente plus la
société dans ses rapports avec les
tiers.
 Il se contente désormais de :
 représenter le conseil d'administration ;
 organiser et diriger ses travaux, et en
rendre compte à l'assemblée générale ;
 veiller au bon fonctionnement des
organes de la société et de s'assurer que les
administrateurs sont en mesure de
remplir leur mission.
 Ce n'est que dans le cas où les statuts
gardent le silence sur le choix laissé
au conseil d'administration de
nommer un directeur général, que le
président se charge de la direction
générale de la société, mais dans ce
cas, sous le nom de Président
Directeur Général (PDG).
Et lorsque le président assure la
direction générale de la société, ce
sont alors les mêmes dispositions
concernant les pouvoirs du
directeur général qui s'appliquent
(V. les pouvoirs du DG).
§ 2 – LA S.A AVEC DIRECTOIRE ET CONSEIL DE
SURVEILLANCE

 On examinera
 d'abord, le directoire,
 Ensuite, le conseil de surveillance.
A – LE DIRECTOIRE
a – Conditions
 ne peut comprendre plus :
 de 5 mbres appelés directeurs,
 Et 7 si les actions de sté st cotées à bourse,
 ms lorsque K ne dépasse ps ≤ 500 000 dh,
fonctions du directoire p-ê exercées p,
directeur unique.
 nommés p, CS pr durée de 4 ans à défaut
de dispositions statutaires.
 Ttfs, qd statuts déterminent durée du
mandat des directeurs, cette durée ne p-ê
inférieure à 2 ans ni dépasser 6 ans.
 st rééligibles.
 st obligatoiremt des pers, phys, (/s peine
de nullité de leur nomination) qui, à la
différence des administrateurs, peuvent ê
choisies en dehors des actionnaires.
 peuvent dc ê choisis parmi salariés de sté,
c'est d'ailleurs l'essence même de ce mode
d'administration.
Afin d’assurer l’indépendance du
directoire par rapport au conseil
de surveillance, règle posée p, loi
s/ SA : non-cumul de f(x) ds 2
organes.
 Art, 86 interdit formellement, en effet, aux
membres de ce dernier de siéger au
directoire, et s’il arrive qu’un membre du
conseil de surveillance soit désigné au
directoire, sa nomination ne serait pas
nulle, mais il serait simplement et
automatiquement mis fin à son mandat au
sein du conseil de surveillance dès son
entrée en fonction.
Et, lorsqu'une pers. morale mbre
du CS représentée p, pers, phys, =
interdit à cette dernière de faire
partie du directoire.
C’est l’acte de nomination
établi par le conseil de
surveillance qui fixe le
montant et le mode de
rémunération de chacun des
membres du directoire.
 Lorsqu’un salarié devient membre du
directoire, il ne perd pas le bénéfice
de son contrat de travail, par
conséquent, rien n’empêche à ce qu’il
perçoive un salaire en plus de sa
rémunération en tant que membre
du directoire.
b – Cessation des fonctions
 Par dérogation à la règle du parallélisme
des pouvoirs, les membres du directoire,
qui sont nommés par le conseil de
surveillance sont révoqués par
l’assemblée ordinaire des actionnaires ;
ils ne peuvent cependant être révoqués
par le conseil de surveillance que si les
statuts le prévoient.
Contrairement encore aux
administrateurs, qui peuvent être
révoqués ad nutum, la révocation
des membres du directoire donne
lieu à des dommages intérêts si
elle n’intervient pas pour justes
motifs.
c – Pouvoirs du directoire
 Ils sont identiques à ceux du directeur
général (étendue, dépassement de l’objet
social, engagement de la société,
limitations statutaires).
 Tt le collège (directoire) est cpdt
responsable des décisions prises p.
chacun de ses membres.
 Iexiste ttfs limite supplémentaire à leur pvoir.
 En effet, une autorisation du conseil de
surveillance est nécessaire pr actes de
disposit° importants.
 st cautions, aval, constitution de sûretés,
cession d’immeubles p, nature, cession de
participations.
 Mais le dépassement des limites statutaires
nécessite l'agrément de l'assemblée générale.
 Si CS refuse de donner son autorisat°,
directoire peut saisir AG pr trancher..
 délibérations du directoire st réglées
p, statuts (fréquence des réunions,
quorum, majorité, etc.).
sté représentée p. pt du
directoire nommé & révoqué
en tant que tel p. CS.
 Par ailleurs, comme le directoire exerce ses
fonctions /s ctrl du conseil de surveillance :
 il doit établir à l’intention de ce dernier un
rapport trimestriel sur la gestion sociale,
 et lui présenter annuellement, ainsi qu'à
l'assemblée générale annuelle, un certain
nombre de documents visés par l’art 141
notamment l’inventaire et l’état de synthèse et
présente un rapport aux actionnaires lors de
l’assemblée générale ordinaire annuelle.
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE
a – Conditions
 Les mêmes règles gouvernent le conseil
d'administration et le conseil de surveillance en
ce qui concerne :
 capacité,
 rémunération,
 le nombre minimal et maximal de conseillers,
 les conditions de nomination,
 la durée de leur mandat,
 la tenue des réunions…
 Co administrateurs, mbres du CS p-ê
révoqués à tt mmt p. AGO.
 ont aussi dr. de démissionner ds mm
condit°.
 mbres du CS p-ê des pers. morales, à
condit° d'ê représentées p. pers, phys.
 À noter que Pt & vice-président du conseil
de surveillance d-ê obligatoiremt pers.
phys.
b – Pouvoirs
 f(x) pcple du CS réside ds ctrl permant de
GE de sté p. directoire (art. 104).
 peut, à tte époque d’an,, dmder
communication et copie de ts docs que
juge utiles afin de les consulter ou vérifier.
 Il reçoit rapport trimestriel et des
documents annuels (notamment
l'état de synthèse) du directoire et
possède des pvoirs spécifiques
(autorisations spéciales, nominations
des membres du directoire,
répartition des jetons de présence,
etc.).
Section 3 - LA SITUATION DES ASSOCIÉS
§ 1 – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
 Afin de lutter contre l'absentéisme lors
des assemblées générales et de surmonter
les problèmes de l'éloignement
géographique, la nouvelle loi a prévu la
possibilité pour les statuts de considérer
présents, pour le calcul du quorum et de
la majorité, les actionnaires qui
participent aux assemblées générales par
visioconférence.
 Mais il n'empêche qu'il est possible pour
tout actionnaire de se faire représenter par
un autre actionnaire, par son conjoint ou par
un ascendant ou un descendant.
 D'un autre côté, il est désormais possible de
prévoir dans les statuts que les actionnaires
puissent voter par correspondance au moyen
d'un formulaire.
A - L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
 se tient, co pr ttes stés, ds 6 mois suivant
clôture d’exo.
 conditions de quorum st de 1/4 des actions s/
1re convocation ; lorsque l’assemblée ne peut
valablement délibérer, il doit être procédé à une
deuxième convocation, auquel cas, aucun
quorum n’est requis.
 Les décisions sont prises à la majorité
des voix (la moitié plus une).
 Tt associé peut participer aux
assemblées, ms quelque fois statuts
exigent mini d’act° qui ne p-ê supéri à
10.
 Après lecture des rapports des
dirigeants et du commissaire aux
comptes, les résolutions sont mises
aux voix (approuvées ou rejetées).
 À la fin de la séance, on dresse un
procès-verbal de réunion que chaque
associé peut consulter.
 Les attributions d’AGO st importantes.
Elles concernent notamment :
 approbation des comptes,
 partage des bénéfices,
 nomination et la révocation du CA et CS,
éventuellemt du directoire, etc.
B – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
EXTRAORDINAIRES
 Elles ont pour objet la modification des statuts, ce qui
concerne aussi bien :
 id, de sté (dénomination, siège social…),
 que les règles de son fonctionnement (pvoirs des
dirigeants, tenues des conseils, des assemblées,
etc.),
 ou encore ses possibilités de transformation
(augmentation ou réduction du K, fusion, scission,
etc.),
 voire même sa dissolution.
 S/ 1re convocat° quorum de 1/2 des
actions,
 et du quart sur deuxième convocation ;
 sinon, comme la loi ne permet pas de
réduire ce quorum, cette deuxième
assemblée est reportée à une date qui ne
peut dépasser les deux mois de celle à
laquelle elle avait été convoquée.
Rappelons que les statuts peuvent
augmenter ces quorums, co pr tte
autre assemblée, mais ils ne
peuvent en aucun cas les réduire.
Il en est de même pr règles de
majorité.
majorité des 2/3 des voix dt
disposent les actionnaires
présents ou représentés est
nécessaire pour prendre une
décision.
 Ttfs, certaines décisions ne peuvent être
décidées qu’à l’unanimité des actionnaires
; il en est ainsi de l’augmentation du
capital par majoration de la valeur
nominale des actions, à moins qu’elle ne
soit réalisée par incorporation de réserves
ou de bénéfices…
§ 2 - LES TITRES EMIS PAR LES SA
 Ce sont les valeurs mobilières ; elles sont en
principe négociables, c'est-à-dire qu’elles peuvent
être cédées librement et sans formalités
particulières, sauf exceptions prévues par les
statuts.
 Rappelons que les statuts ne peuvent soumettre les
actions cotées en bourse à l'agrément de la société.
 On distingue essentiellement les actions et les
obligations, sans oublier les nouveaux certificats
d'investissement.
A - LES ACTIONS
 Ce sont des titres qui permettent à
l’actionnaire d’être titulaire de droits :
 pécuniaires (dividendes, boni de
liquidation),
 et non pécuniaires (droit de vote, de
communication, d’information, etc.).
 On distingue plusieurs catégories
d’actions telles que :
 - les actions à vote double :
Elles confèrent à leurs titulaires le double des
voix accordées aux actions ordinaires, ces
actions ont pour but de récompenser les
actionnaires fidèles, c'est-à-dire dont les
actions sont entièrement libérées et pour
lesquelles il est justifié d'une inscription
nominative depuis deux ans au moins au
nom du même actionnaire.
 - les actions à dividende prioritaire
sans droit de vote :
 leurs titulaires ont une priorité par
rapport aux titulaires d’actions
ordinaires pour la distribution d’un
premier dividende et, en contrepartie,
ils sont privés du droit de participer aux
assemblées générales et d’y voter ;
 - les actions d’apports : c'est-à-dire des
apports en nature ; etc.
B - LES OBLIGATIONS
 Ce sont des titres négociables qui représentent
une créance à long terme sur la société et
donnent droit à la perception d’intérêts (alors
que les actionnaires ne sont pas assurés de
toucher un dividende annuel).
 La valeur nominale des obligations ne peut être
inférieure à 50 dh, et à 10 dh pour les sociétés
dont les titres sont cotés en bourse.
 Leurs titulaires ne disposent pas du droit de
vote.
 L’obligation joue donc un rôle
important dans la vie financière des
sociétés ; c’est pourquoi, afin d’attirer
des capitaux, les sociétés ont été
conduites à créer des types
d’obligations donnant droit à des
avantages spécifiques.
 Ainsi, certaines obligations ne donnent droit qu’à un
intérêt fixe, d’autres offrent, en plus, une participation
aux bénéfices (obligations participantes), de même
qu’il existe des obligations convertibles en actions et
des obligations avec bons de souscription d’actions,
qui permettent à leur titulaire de devenir actionnaires
de la société émettrice[1].
 [1] - Ces nouvelles obligations, bien que non
réglementées par la loi, elles sont susceptibles de
connaître un grand essor en pratique.
- Les obligations convertibles en actions
(OCA)
 ce sont des obligations qui permettent à
leurs titulaires de demander, à tout
moment ou à certaines périodes
déterminées fixées par le contrat
d'émission, à les convertir en actions.
C'est la raison pour laquelle leur taux
d'intérêt est plus faible que celui des
obligations ordinaires.
- Les obligations à bons de souscription
d'actions (OBSA) :
 ce sont des obligations auxquelles, lors de leur
émission, sont attachés des bons qui donnent
droit à la souscription à un certain nombre
d'actions, dans des conditions et des délais fixés
préalablement. Le bon de souscription a une
autonomie par rapport à l'obligation ; il peut
non seulement permettre la souscription
d'actions, mais il peut être cédé à un tiers. Leur
taux est également inférieur à celui des
obligations ordinaires.
 À la différence des obligations convertibles, les
titulaires des OBSA ne sont pas obligés, à l'arrivée
des délais de libération des actions, d'opter entre
la conservation de leur situation d'obligataire et
l'acquisition de la qualité d'actionnaire.
 Autrement dit, les OBSA ne prennent pas fin avec
la libération des actions objet des bons de
souscription ; dans les délais fixés, le titulaire des
OBSA reste obligataire même après avoir acquis la
qualité d'actionnaire en cumulant ainsi les deux
qualités jusqu'à la fin du délai de remboursement
des obligations.
 Dans les deux cas (OCA ou OBSA), il
y a augmentation du capital, la valeur
des actions étant celle de la date des
libérations, elle est généralement
prévue dans le contrat d'émission.
C - LES CERTIFICATS D’INVESTISSEMENT
 Ce sont des actions démembrées qui ont
pour fonction de procurer des dividendes
à de nouveaux actionnaires qui ne
possèdent pas de droit de vote, ce dernier
étant représenté par des certificats de
vote, ils sont répartis entre les anciens
actionnaires pour éviter des changements
de majorité.
Section 4 - LES MOYENS DE
CONCENTRATION
Elles concernent l’ensemble des
techniques de concentration
utilisées par les sociétés dans le
but d’améliorer leur capacité de
production.
Il existe essentiellement trois :
 1. La fusion : constitue un des moyens le
plus utilisé ; on distingue deux procédés :
 1-1/ la fusion pure et simple qui consiste
pour deux sociétés à associer leurs actifs
pour se fondre juridiquement dans une
nouvelle société,
 1-2/ et la fusion - absorption qui permet
à une société de s’approprier le capital
d’une autre société qui disparaît
juridiquement (il s’agit du cas le plus
fréquent).
2. La fusion - scission : c’est
lorsqu’une société se scinde en
deux ou plusieurs autres sociétés
nouvelles.
 3. L’apport partiel d’actifs : c’est
une technique, enfin, qui consiste
pour une société à apporter une
partie de son patrimoine à une autre
société tout en conservant sa
structure juridique d’origine.
Remarque sur la dissolution des S.A.:
 Outre les causes communes à toutes les sociétés,
les SA doivent être dissoutes :
 - si le nombre des actionnaires devient inférieur à 5
pendant plus d’un an,
 - lorsque le capital devient inférieur au minimum
légal,
 - ou enfin si les capitaux propres deviennent
inférieurs au quart du capital social et qu’ils ne
sont pas constitués dans les deux ans à hauteur au
moins du quart du capital social.

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