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LE FONDS DE COMMERCE
Selon l’article 79 du code de commerce : «Le fonds de commerce est un
bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens mobiliers
affectés à l’exercice d’une ou plusieurs activités commerciales »
L’intérêt du fonds de commerce :
Il permet essentiellement de retenir et de développer une clientèle
attirée par le savoir-faire du commerçant, la qualité des marchandises
vendues, l’emplacement de l’établissement, l’enseigne …
Statut du Fonds de commerce :
➢ Un bien unitaire > Un bien incorporel > Un bien meuble
Les éléments du Fonds de commerce :
1-La clientèle et l’achalandage 2-Le nom commercial - 3-L’enseigne -
4-Le droit au bail 5-Le mobilier commercial - 6-Les marchandises - 7-Le
matériel et l’outillage - 8-Les brevets d’invention - 9-Les licences -
10-Les marques de fabriques, de commerçant et de service - 11-Les
dessins et les modèles industriels -12-Tous droits de propriété
industrielle, littéraire et artistique qui y sont attachés ;
➢ Les éléments incorporels obligatoires du Fonds de
commerce :
• La clientèle : Constituée par l’ensemble des personnes qui
s’approvisionnent habituellement chez un commerçant ou qui ont
recours à ses services.
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• L’achalandage : Lié à l’emplacement géographique du FC .C’est
l’aptitude à attirer le public, par son emplacement favorable –Clientèle
passagère
➢ Les éléments nécessaires à l’exploitation du FC :
éléments d’individualisation :
• Le nom commercial : (Article 177 de la loi 17.97 relative à la
propriété industrielle). L’appellation distinctive ou le signe
distinctif sous lequel est exploitée une entreprise.
• L’enseigne : Un signe distinctif qui désigne une entreprise dans
sa localisation territoriale. Aussi protégée que le nom
commercial, elle doit être spéciale, celui qui l’utilise doit justifier
d’une propriété d’usage.
• Droit au bail commercial : Le droit de jouissance des locaux
loués par le commerçant en vertu d’un contrat de bail
commercial par lequel le propriétaire d’un immeuble –Bailleur-
s’engage à assurer à un Clients –Preneur ou locataire-, la
jouissance desdits locaux moyennant le paiement d’un loyer .
➢ Les éléments incorporels extraordinaires :
• Les droits de la propriété industrielle : Sont régis par la loi n°17.97
relative à la propriété industrielle, telle qu’elle a été modifiée et
complétée par les lois n°31.05(2006) et 23.13(2014). Dans ce cadre on
distingue :
✓ Brevet d’invention : C’est un titre de propriété industrielle qui
protège une innovation technique. Il est délivré par l’OMPIC.
✓ Marques de fabriques, de commerçant et de service : C’est un
signe, ou une combinaison de signes, utilisé pour distinguer
les produits ou les services d'une entreprise de ceux d'une
autre entreprise.
✓ Dessins et modèles.
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➢ Les éléments corporels du Fonds de commerce
• Le matériel et l’outillage : Désignent tous les biens mobiliers
qui servent à l’exploitation du Fonds de commerce. Ce sont des
éléments stables du FC .
• Les marchandises : Des matières premières destinées à être
transformée et des produits destinés à la vente : produits finis
qui vont être commercialisée et les produits en cours de
transformation. Les marchandises sont exclues du champ de
nantissement du FC.
❖ Les opérations portant sur le Fonds de
commerce :
➢ 4 types de contrats :
 La vente;  L’apport en société; (Propriété du fonds de commerce)
 Le nantissement du FC  La location gérance du FC (L’exploitation)
A. La vente : La vente d’un FC est une conversion (consensuelle)
par laquelle le vendeur s’oblige, moyennant un prix qui est une
somme d’argent, à livrer à l’acheteur un bien ayant la
qualification juridique de fonds de commerce suivant les règles
générales établies par le législateur à cet effet.
Conditions de fond : Soumise au droit commun
 Consentement, capacité, objet et cause
Conditions de forme : L’article 81 du CC prévoit que la vente d’un FC est
subordonnée à la rédaction d’un écrit qui peut aussi bien être un acte
authentique, qu’un acte sous signe privé. Avec insertion des mentions
obligatoires, notamment celles relatives à l’origine de la propriété, nom
du vendeur, la date et la nature de son acte d’acquisition ainsi que le
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prix de cette acquisition en spécifiant distinctement les prix des
éléments incorporels, des marchandises et du matériel .
L’omission des mentions obligatoires :
Sanctionnée par une nullité relative ou une réduction du prix
d’acquisition du FC. Seul l’acquéreur peut se prévaloir de la nullité et ce,
dans un délai d’un an à partir de la date de la vente (art 82 C. C)
Les créancier nantis ou bénéficiaires d’un privilège sont protégés par
leur inscription : l’acquéreur ne peut ignorer leur existence, ces
créanciers bénéficient d’un droit de suite et d’un droit de préférence sur
le prix.
→Publicité de la vente :
Après la rédaction de l’acte de vente, il faut l’enregistrer et le déposer
dans les 15 jours au secrétariat greffe du tribunal (dans le ressort duquel
est exploité le FC ou le principal établissement du FC si la vente
comprend des succursales, pour procéder aux formalités d’inscription au
registre de commerce et la publication au BO et au journal d’annonces
légales.
→Les droits des créanciers et leur exercice :
L’opposition : Permet à tout créancier du vendeur la possibilité de faire
opposition au paiement du prix entre les mains de l’acquéreur, opposition
non pas à la vente, mais seulement au versement du prix au vendeur
(délai de 15jrs)
Le droit de surenchère : La possibilité de faire une surenchère sur la
valeur déclarée a été instituée pour protéger les créanciers contre un prix
de vente dérisoire.
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Les effets de la vente du fonds de commerce :
Le vendeur a deux obligations envers l'acheteur :
 L’obligation de livrer. La livraison du fonds consiste à mettre tous les
éléments à la disposition de l'acquéreur, le vendeur doit faciliter le
transfert de la clientèle à l'acheteur.
 L’obligation de garantir. La garantie d'éviction et la garantie des vices
cachés
Les obligations de l’acheteur:
L'obligation essentielle de l'acheteur est celle de payer le prix, ainsi que
les frais accessoires, notamment le droit d'enregistrement
Les droits du vendeur :
*Le privilège : permet de se faire payer par priorité sur le prix du fonds
de commerce en cas de revente.
*L’action résolutoire : Le vendeur impayé a le droit, de faire prononcer
la résolution de la vente et de reprendre le fonds moyennant restitution
des acomptes reçus. Cette action permet de faire annuler
rétroactivement la vente du fonds, si le vendeur n’est pas payé à l’une
des échéances convenues.
B. L’apport du FC en société : (Régi par les articles 104 et 105 du
CC) L’acte d’apport doit contenir les mêmes mentions que l’acte de vente
et doit répondre aux conditions de publicité exigées par l’art 83 du CC.
Mais la contrepartie n’est pas un prix comme dans une vente, l’apporteur
devient un associé et reçoit des parts sociales ou des actions.
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C. Le nantissement du FC : C’est un droit réel accessoire (à une
créance) qu’un débiteur consent à son créancier sur son fonds et qui
donne à ce créancier un droit de suite et de préférence sur les éléments
grevés.
Le nantissement porte obligatoirement sur les éléments incorporels du fonds :
clientèle, achalandage ; nom enseigne et bail. Il peut porter sur le matériel et
les droits de propriété industrielle ou commerciale, mais seulement si une
clause du contrat le prévoit expressément (Art107).
Par contre, il ne porte jamais sur les marchandises, elles sont exclues (art 107).
La forme de nantissement : **Nécessité d’un écrit **Déposé dans les
15 jrs au secrétariat greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité
le fonds, avec inscription de l’extrait de cet acte au RC.
Les garanties : (pour le créancier)
*Le droit de préférence : Il garantit un paiement par priorité sur le prix de
vente du FC dans la mesure où ce prix correspond aux éléments compris
dans le nantissement. Préféré aux créanciers chirographaires.
*Le droit de suite : Il permet au créancier nanti de suivre le fonds passé
entre les mains de l’acquéreur
D. La gérance libre: La gérance libre résulte d’une convention par
laquelle un commerçant concède la location de son fonds à un gérant
qui l’exploite à ses risques et périls. C’est un contrat par lequel le
propriétaire d’un fonds de commerce le donne en location à une autre
personne dite locataire gérant ou encore gérant libre (art 152). Ce
gérant a la qualité de commerçant
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ATTENTION :
• La distinction de la location gérance et du bail commercial
s’impose. La location gérance est un contrat de louage dont
l’objet est le fonds de commerce, le bail commercial est un
contrat de louage dont l’objet est l’immeuble.
• Ainsi le propriétaire du fonds de commerce est tenu de conférer
au locataire gérant un droit de jouissance sur le fonds, et doit
garantir son locataire contre les troubles, ce qui implique
principalement de ne pas faire concurrence à son gérant.
• Le gérant doit de son côté avoir la qualité requise pour être
commerçant et doit être immatriculé au registre du commerce.
• Le gérant doit aussi conserver le fonds qui lui a été donné en
location : à ce titre, il doit l’exploiter en bon père de famille, et
suivant la destination qui lui a été donnée par le bail. C’est à dire
qu’il ne peut, en principe, ni changer la nature du commerce
exploité, ni y adjoindre une activité nouvelle, ni déplacer le
fonds ; de même qu’il ne peut le céder ou le sous-louer. Il est
d’autre part tenu de payer le loyer convenu, et supporter toutes
les charges convenues

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