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HEDDY-PIERRE
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit NKULU
0991276140/0895467382/0811632770
ENCADREUR EN DROIT ET CHERCHEUR

IL ENCADRE EN : DROIT CONSTITUTIONNEL ; DROIT ADMINISTRATIF ; DROIT INTERNATIONAL PUBLIC ;


CONTENTIEUX ADMINISTRATIFS ; ORGANISATIONS INTERNATIONALES ; SERVICES PUBLICS ET
ENTREPRISES PUBLIC ; DROIT FISCAL ; DROIT DES SOCIETES ; REGIMES MATRIMONIAUX, SUCCESSIONS
ET LIBERALITES ; DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, DES AVOCATS ET FONCTIONNAIRES
INTERNATIONAUX, PRINCIPAUX SYSTEMES JURIDIQUES ET TANT D’AUTRES

0991276140 / 0895467382 / 0811632770

SYNTHESE DU COURS
DES REGIMES
MATRIMONIAUX,
SUCCESSIONS ET
LIBERALITES
L’auteur s’est basé sur le cours tel qu’il a été enseigné en 2009 et 2010 par le professeur extraordinaire
BOMPAKA NKEYI

N’ayant pas été à la hauteur des conditions


relatives au recrutement des assistants
arrêtées par son université -UPC- (il a obtenu
soixante neufs pourcent trois fois, dont
soixante neufs pourcent en terminal),
Heddy-Pierre tient tout de même
à emporter un jour le titre de docteur en droit.

2011
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Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770

On ne peut pas tout apprendre avec une synthèse (quel qu’en soit l’auteur);
La synthèse ne reprend pas, lorsqu’elle y recourt, tous les exemples et les cas pratiques ;
On maitrise mieux son cours avec une synthèse et ce, dans peu de temps ;
La synthèse permet une révision rapide du cours;
Les synthèses sont indispensables à une bonne maitrise de la science en générale et du droit en
particulier

H eddy-Pierre NKULU

PREMIERE PARTIE : LES REGIMES


MATRIMONIAUX.
INTRODUCTION

I. Définition du régime matrimonial

On entend par régime matrimonial, l’ensemble des règles juridiques relatives aux rapports
pécuniaires des époux entre eux et avec les tiers. Il détermine le sort des biens des époux et
les règles de leur gestion en fixant les pouvoirs des époux à cette fin.

II. Place du droit des régimes matrimoniaux

a. Le droit des régimes matrimoniaux fait partie du droit des personnes et de la


famille ;
b. Les droit des régimes matrimoniaux fait aussi partie du droit de patrimoine. Il
règlemente les droit patrimoniaux des époux, c’est-à dire le statut de leurs
biens et le sort de leurs créances et de leurs dettes ;
c. Le droit des régimes matrimoniaux et aussi celui des actes juridiques et
spécialement des contrats : il apporte des aménagements au droit des
contrats lorsqu’ils sont conclus entre époux ;
d. Si le droit des régimes matrimoniaux est distinct de celui des successions et
des libéralités, il faut noter que les libéralités entre époux ou aux époux sont
soumises à des règles particulières à raison de leurs rapports avec le régime
matrimonial. Et le problème des droits successoraux du conjoint survivant (en
cas du décès de l’autre conjoint) a toujours été traité en considération des
droits matrimoniaux de celui-ci.

CHAPITRE I
LE REGIME MATRIMONIAL PRIMAIRE
(art.447 C.F).

Section 1 : notions générales.

1. Définition du régime matrimonial primaire.


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Traitant des droits et devoirs respectifs des époux, le régime matrimonial primaire comprend
l’ensemble des règles qui définissent impérativement et d’une manière identique pour tous
les ménages, le statut économique du foyer dans les relations entre époux et à l’égard des
tiers.

2. Caractères des règles du régime matrimonial primaire.

Comme les règles du mariage, elles ont un caractère générale et impératif : général parce
qu’elles s’appliquent à tous les ménages quel que soit le régime matrimonial particulier qui
les complète. Et impératif dans ce sens qu’on ne peut s’y soustrait ou les modifier.

Section 2 : organisation économique du ménage dans le code de la famille

(Cf le cours de droit civil des personnes)

CHAPITRE II
LES DIVERS REGIMES MATRIMONIAUX.

Section 1 : régimes communautaires.

1. Etendue variable de la communauté

- Les régimes communautaires se caractérisent par l’existence d’une communauté, c’est-à-


dire d’un ensemble des biens qualifiés de commun et répondant d’un passif qualifié
également de commun.
- Pendant le cours du régime, les biens communs sont affectés à la satisfaction des
besoins communs et à la dissolution du régime, ils sont normalement partagés entre les
époux ou anciens époux de sorte que chacun est associé aux gains et aux pertes du
ménage.
- Cependant, la notion même de communauté peut être recherchée dans des idées
différentes et essentiellement soit dans la propriété des biens, soit dans la gestion, soit
dans la combinaison des deux.

2. Nature juridique de la communauté.

- L’on s’accorde à lui refuser le caractère d’une personne morale, c’est-à-dire d’un
patrimoine distinct, ayant son passif propre ; si la communauté forme une masse à part
dans les relations entre époux, par contre les cloisons établies entre la communauté et les
biens propres des époux n’ont rien d’étanche.
- Par ailleurs, la communauté n’est pas la propriété du mari ; les larges pouvoirs de gestion
du mari, il les exerce au nom et pour le compte des deux époux. Malgré son état
d’infériorité, la femme a des droits sur la communauté.

Section 2 : régimes séparatistes

C’est un régime dans lequel les biens des époux demeurent personnels quant à la propriété
et quant à la gestion s’il ne comporte pas de communauté. Au fait, il équivaudrait à une
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absence de régime matrimonial. Cependant, on ne doit pas oublier que le mariage donne
toujours naissance au régime matrimonial primaire.

Section 3 : régimes mixtes.

- L’incertitude de la notion même de communauté peut faire naître des doutes quant à la
qualification de certains régimes. En outre, la liberté des conventions matrimoniales dans
certains pays permet d’imaginer des régimes composés des règles empruntées aux deux
types principaux.
- Enfin, même dans leur règlementation légale, les régimes qualifiés de séparatistes et de
communauté ne se présentent pas toujours à l’état pur.

Section 4 : analyse des divers régimes matrimoniaux.

1. Régime de communauté.

a. Caractères essentiels du régime de communauté : la masse commune.


b. Classification du régime de communauté en fonction de la masse commune.

- La communauté universelle : La masse commune comprend en principe


tous les biens des époux, ceux dont ils étaient propriétaires lors du mariage
et ceux qu’ils vont avoir par la suite, à quelque titre que ce soit, sous réserve
de certaines exceptions.
- La communauté des meubles et acquêts : la masse comprend tous les
meubles appartenant aux époux lors du mariage et ceux qu’ils acquerront par
la suite pour quelque cause que ce soit, tandis que seuls tombent en
communauté les immeubles acquis à titre onéreux durant le mariage.
Tombent aussi en communauté les fruits et produits de l’activité des époux,
ainsi que les fruits et revenus de leurs biens propres et communs.
- La communauté réduite aux acquêts : il se caractérise par le fait que la
communauté ne comprend que les revenus des propres, les revenus du
travail des époux et les biens acquis par eux à titre onéreux durant le mariage.

c. Classification des régimes de communauté en fonction des règles applicables à


l’administration des biens communs et des propres de la femme :

- Régime attribuant au mari la gestion de la communauté et l’administration des


propres de l’épouse : c’est une forme centralisée du régime de communauté
- Solutions mixtes donnant à l’épouse certains droits dans le cadre de la
communauté classique à gestion centralisée :

L’épouse s’est d’abord vue reconnaitre des droits d’administration et même de


disposition sur certaines catégories des biens provenant de son activité
professionnelle ;
Elle s’est vue reconnaitre en suite le droit d’intervenir aux côtés de son mari
pour certains actes de disposition particulièrement importants ;
Enfin, elle s’est vue s’ouvrir pour elle de nouvelles possibilités d’action de ses
propres.
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- Régime de communauté avec répartition du pouvoir d’administration entre les


époux

d. Avantages et inconvénients des régimes de communauté.

- Avantages : la présomption communautaire résout le problème de la preuve des biens.


- Inconvénients : les régimes de communauté ont été conçu dans l’optique du mari chef de
famille ; ces régimes ne correspondent plus aux conceptions modernes sur l’égalité des
époux ni au rôle économique de la femme.

2. Régime de séparation des biens

a. Caractère essentiels des régimes de séparation.

Ce régime exclu que le mariage ait une incidence (d’administration, de jouissance ou de


disposition) sur les biens des conjoints sous réserve évidemment des dispositions qui
réglementent la contribution des époux aux charges du ménage. Mais il se peut qu’en outre
que les époux établissent entre eux en marge de leur séparation des biens une société
d’acquêts accessoires ou même qu’ils combinent séparation de biens et communauté
d’acquêts.

b. Modalités principales des régimes de séparation

- La séparation pure et simple : sur cette structure viennent se greffer les


régimes de séparation des biens avec communauté d’acquêts et le régime de
séparation des biens avec droit d’administration du mari.
- Le régime dotal : Dans ce régime, les patrimoines des époux restent
séparés. La femme conserve non seulement la propriété de ses biens mais en
outre, l’administration et la disposition de tous ceux qui n’ont pas été constitué
en dote. Sont dotaux, les biens que la femme se constitue elle-même en dote,
par contrat de mariage ou qui lui sont donnés par un tiers dans le contrat de
mariage. La femme ne perd pas la propriété, mais les fait passer sous
l’administration et la jouissance de son mari s’acquittant ainsi forfaitairement
de sa contribution aux charges du ménage. Ces biens sont soumis en outre
en principe à un régime particulier d’inaliénabilité et d’insaisissabilité qui
protège les intérêts de la femme et garantit l’affectation de ces biens aux
besoins de la famille (le régime dotal tend à disparaitre).

c. Avantages et inconvénients du régime de séparation des biens.

- Ce régime peut être extrêmement défavorable et même injuste pour l’épouse, si celle-ci
n’a pas de fortune personnelle et si elle n’exerce pas une activité lucrative propre
- Son avantage est qu’il stimule les époux à travailler.
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CHAPITRE III
CHOIX DU REGIME MATRIMONIAL.

Section 1 : rôle de la loi et de la volonté dans l’établissement du régime matrimonial.

- Le législateur congolais retient trois régimes matrimoniaux entièrement et limitativement


organisés par la loi.
- Les époux peuvent cependant modifier à l’intérieur du régime la règle présumée non
impérative de la gestion maritale.

Section 2 : choix du régime matrimonial.

1. Procédure (art.488 et suiv.)

Le choix s’opère toujours devant l’officier de l’état civil. Celui-ci l’actera dans l’acte du
mariage ; et à défaut du choix par les époux, il retiendra celui de la communauté réduite aux
acquêts. Ce régime par défaut est celui qui devra être retenu en cas d’annulation du mariage
(dans ce cas le régime choisi initialement devra être considéré comme inexistant).

2. Consentement des parents ou assistance du curateur dans le choix du régime


matrimonial (art.491)

Pour un mineur non émancipé dans le premier cas et le mineur émancipé ou un majeur
sous curatelle dans le deuxième cas.

Section 3 : modification volontaire du régime matrimonial pendant l’union.

1. Mutabilité des régimes matrimoniaux (art. 494)

- Les régimes matrimoniaux sont modifiables. Cette modification peut, d’une manière
générale être totale ou partiel en ce qui concerne le régime. Elle peut également porter
sur les règles de gestion prévues dans le régime matrimonial antérieur.
- La modification ne peut avoir lieu qu’à la demande des époux et une fois durant le
mariage.
- Conditions : 1) une demande conjointe de deux époux 2) la demande doit être motivée
d’une façon sérieuse pour l’intérêt du ménage, ou à raison d’une modification importante
intervenue dans la situation des époux ou de l’un d’entre eux.
- Sous les mêmes conditions, les époux peuvent demander de modifier le régime de
gestion de leurs biens propres et communs.

2. Tribunal compétent.

- C’est le tribunal de paix de la dernière résidence conjugale.


- Au cas où la demande n’est pas accueillie, celle-ci ne peut être renouvelée qu’après deux
ans, à dater de la décision devenue définitive, pour autant qu’elle s’appuie sur les
éléments nouveaux.
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3. Mesure de publicité (art.496).

Dans le délai d’un mois à compter de la date à laquelle la décision est intervenue et n’est
plus susceptible de recours, le dispositif du jugement fera l’objet, par les soins du greffier,
d’une transmission à l’officier de l’état civil compétent et d’une publicité au journal officiel
conformément à la loi. Une autre copie sera transmise également à l’autorité gardienne du
registre de commerce lorsque l’un des époux est commerçant.

CHAPITRE IV
EXAMEN DES REGIMES MATRIMONIAUX RETENUS PAR LE CODE DE LA FAMILLE

Section 1 : disposition communes à tous les régimes matrimoniaux.

Ces dispositions traitent des matières suivantes (art. 487 et suiv.) :

1. Nombre d’options (art.487) ;


2. Déclaration d’option devant l’officier de l’état civil ;
3. Défaut d’option : en cas de défaut d’option, le régime supplétif est celui de la
communauté réduite aux acquêts. On recourt aussi à ce régime même en cas
d’annulation du mariage, le régime choisi initialement sera considéré comme
inexistant (art.488) ;
4. Gestion maritale des biens (art.490, 495 et 491) : les pouvoir de gestion du
mari sont cependant limités en ce sens qu’au moment de leur déclaration
d’option de régime matrimonial, les époux peuvent convenir que chacun
gérera ses biens propres. Ou encore, ce pouvoir marital peut être modifié
selon les conditions légales par la suite durant le mariage (art.491) ;
5. Consentement des parents et assistance du curateur en cas d’option
(art.491) ;
6. Présomption d’indivision (art.492) : 1) cas des biens dont l’un des époux ne
peut justifier la propriété ou la concession 2) les avantages matrimoniaux qui
découlent de la répartition des charges entre époux sont aussi réputés biens
indivis 2) la qualité des biens propres ne peut être opposée à une tierce
personne que si celle-ci connaissait ou devait connaitre cette qualité ;
7. Convention entre époux (art.493) : cette liberté ne doit pas porter atteinte aux
droits fondamentaux de la famille ;
8. Modification volontaire du régime matrimonial (art.494) ;
9. Activités professionnelle de la femme mariée (art.497) : la femme gère et
administre les biens qualifiés réservés (les biens qu’elle acquiert par l’exercice
d’une profession séparée) mais le mari peut reprendre l’administration et la
gestion de ces biens s’il estime que par ses mauvaises gestion et
administration, la femme porte atteinte à la l’harmonie et aux intérêts
pécuniaires du ménage.
 La qualité des biens réservés est attribuée à certains biens attachés
d’une manière intime à la femme (vêtement ; bijoux ; instruments de
travail ; indemnités découlant d’un dommage dont elle a été victime à
l’occasion de son travail séparé ;
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10. Représentation entre époux (art.498) :

- Un des époux peut donner mandat à l’autre de le représenter dans l’exercice


des pouvoir que le régime matrimonial lui attribue
- Si un des époux se trouve hors d’état de manifester sa volonté, l’autre peut se
faire autoriser par ordonnance du président du Tribunal de paix de leur
domicile
- En dehors de ces deux cas, tous actes posés n’ont d’effet que suivant les
règles de la gestion d’affaire.
11. Limitation des droits des époux sur leurs biens (art.499).

L’accord des deux époux est nécessaire pour :

a. Transférer une concession foncière commune ou propre, ordinaire


ou perpétuelle … ;
b. Aliéner par incorporation un immeuble commun ou propre … ;
c. Aliéner un immeuble commun dont la valeur est supérieur à 50.000 Z;
d. Contracter un emprunt de plus de 10.000 Z ;
e. Faire une donation de plus de 500 Z …

12. Cause de partage des biens (art. 502 ; cette disposition se base sur
l’art.539 qui prescrit les cause de dissolution du mariage)

Ces causes sont les mêmes que celles relatives à la dissolution du mariage.
Nous avons : la mort de l’u n des époux ; le divorce et le nouveau mariage du
conjoint de l’absent. Cependant, en ce qui concerne les régimes de
communauté, la dissolution de la communauté peut se produire sans
dissolution du mariage. Il en est ainsi en cas de séparation judicaire des
biens. Dans tous les cas, le partage de l’actif et du passif se réalisera quant
aux biens communs ou présumés indivis par moitié (art.503).

Section 3 : séparation des biens.

1. Définition (art.505)

Ce régime consacre l’existence de deux patrimoines propres formés par tous les biens
acquis à titre gratuit ou à titre onéreux par chacun des époux ainsi que leurs dettes.

2. Inventaire des biens au moment du mariage

Cet inventaire est fait et signé par les époux qui le remettront à l’officier de l’état civil. Il est
facultatif.

3. Preuve de la propriété des biens - à l’égard de son conjoint ou des tiers – (art.507).

- Elle peut se faire par tous les moyens, sauf pour les biens immeubles.
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- Présomption légale : les meubles qui ont un caractère personnel et les droits
exclusivement attachés à la personne sont présumés, sauf preuve contraire, appartenir à
l’un à ou à l’autre époux.

4. Gestion des biens.

a. Principe.

La gestion des biens est confiée de droit au mari. Cependant, lorsque par la volonté des
époux, la gestion des biens n’est pas attribuée au mari, chacun des époux administre ses
biens en perçoit les revenus et en dispose librement.
b. Mandat (art.509).

- L’un des époux peut donner mandat à l’autre en vue d’une gestion totale ou partielle de
ses biens personnels
- L’époux assurant une telle gestion est dispensé de rendre compte des fruits, si la
procuration ne l’y oblige pas expressément.
- Quant au mandat tacite, celui-ci ne concerne que l’administration et non la disposition.
- Cas d’une immiscions forcée dans les pouvoirs de gestion de son époux est sanctionné
sévèrement (par la même disposition).

5. Modification judiciaire de la gestion maritale (art.515).

Lorsque les propres de l’épouse se trouve exposer au danger par une gestion irresponsable
du mari, légalement prouvée, elle peut obtenir par voie judiciaire une gestion séparée.

6. Gestion maritale et dissolution du mariage (art. 510).

- Dans ce cas, chacun reprend ses biens propres en nature. Cependant, la femme ou ses
héritiers seront les premiers à prélever avant le mari ou les héritiers de celui-ci.
- Une indemnité est prévue en cas d’enrichissement d’un patrimoine au détriment d’un
autre patrimoine.
- De tout ce qui précède, l’épouse et ses héritiers ont sur le patrimoine de l’homme une
hypothèque légale foncière et immobilière.

7. Gestion séparée et dissolution du mariage (art.512).

Dans cette hypothèse, il y a possibilité d’indemnisation au profit d’un des époux ou ses
héritiers. Une possibilité de remboursement est aussi possible lorsque l’un avait payé une
dette qui incombait à l’autre.

8. Biens indivis (art.514).

A la dissolution du mariage, s’il existe une masse des biens indivis, le règlement des dettes
et les enrichissements dus par les biens propres d’un des époux à l’autre seront opérées par
préférence sur cette masse.
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Section 4 : communauté réduite aux acquêts.

1. Répartition des biens.

Ce régime a comme caractère l’existence des biens propres et des biens communs.

2. Biens propres (art.516).

- Les biens de chacun des époux avant le mariage ;


- Les donations et legs acquis pendant l’union à titre personnel ;
- Les biens acquis à titre onéreux pendant le mariage, en échange d’un bien propre ou
avec des deniers propres ou provenant de l’aliénation d’un bien propre.
3. Biens communs : acquêts

- Ce sont les biens que les époux acquièrent pendant le mariage, par leurs activités
communes ou séparées, ainsi que les biens conjointement acquis par les époux par
donations, successions ou testament.

4. Inventaire des biens au moment du mariage.

- Non obligatoire, il est établi par les époux et remis à l’officier de l’état civil.
- Tout bien non inventorier comme bien propre est présumé commun.

5. Gestion séparée des biens propres.

Résultant soit de la volonté des époux ou de l’effet de la loi, elle a comme conséquence :
chacun administre ses biens personnels et en perçoit les revenus, et peut même en disposer
librement.

6. Modification d’un régime matrimonial pour la communauté réduite aux acquêts (art. 521)

Les époux doivent établir un actif général de leur actif commun et de leurs actifs propres
ainsi que des dettes communes ou propres. Cet état est homologué par le tribunal.
Autrement, les biens acquis ainsi que les dettes contractées pendant l’union seront
présumés communs.

7. Dettes des époux (art.523).

- Les dettes dont l’un des époux est tenu grèvent ses biens propres et les biens communs.
- Les dettes personnelles des époux contractées avant et pendant le mariage sur leur
patrimoine propre restent propres. En cas de dissolution, si ces dettes ont été payées par
les biens communs, elles seront prises en compte dans le partage des biens communs
- En cas de dettes solidaires, et si celles-ci ont été payées par un patrimoine propre, le
patrimoine commun assurera le remboursement. Si le patrimoine commun ne parvient
pas à apurer la dette, celle-ci sera payée par moitié par le patrimoine de l’autre époux.

8. Dissolution du mariage-gestion maritale


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a) Sort des biens propres (art.524).

Lorsqu’il y a eu gestion maritale, chacun des époux reprend à titre de


propriétaire ses biens propres.

b) Prélèvement sur les biens communs (art.525).

Si l’un des époux établit qu’un de ses biens propres a été aliéné et que le prix
en est tombé en communauté, il prélève sur les biens communs la valeur
correspondante à ce prix. La femme exerce ses prélèvements avant le mari.

c) Enrichissement d’un patrimoine propre (art.526)

- Le patrimoine appauvri doit être indemnisé par le patrimoine enrichi,


soit en nature soit en équivalent.
- Si l’enrichissement résulte d’une mauvaise gestion du mari, une
indemnité compensatoire peut être demandée en justice.

d) Partage.

Une fois la communauté isolée, le partage se fait par moitié sur le plan de
l’actif que du passif. Cependant, les époux peuvent convenir d’un partage
inégal.

e) Hypothèque légale (en cas de gestion par le mari).

C’est pour garantir le patrimoine de l’épouse.

9. Liquidation anticipée par séparation judiciaire des biens-gestion maritale.

La femme peut, si elle constate un danger, demander en justice une séparation des biens.

10. Dissolution du mariage-gestion séparée (art.532).

L’article 532 du code de la famille précise les règles à suivre dans le cas de gestion séparée.

Section 5 : la communauté universelle.

1. Définition (art.533).

La communauté universelle comprend tous les biens des époux, meubles et immeubles ainsi
que leurs dettes présentes et avenir.

2. Exceptions au principe.

Restent propres :
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- Les biens mobiliers et immobiliers qu’on recueillera à titre gratuit sans


communauté ;
- Les biens qui leur sont strictement personnels : souvenir de famille, lettres,
diplôme, habillement ;
- Le capitale d’assurance vie ;
- Les indemnités compensatoires d’un préjudice physique ou moral ;
- Les rentes alimentaires ;
- La pension de retraite et d’invalidité.

3. Modification volontaire de la communauté universelle (art.534).

- Dans ce cas, la communauté universelle sera partagée par moitié tant activement que
passivement.
- Les dettes contractées avant la modification du régime pourront être poursuivies par les
tiers solidairement sur le patrimoine des époux, et d’actuellement après le partage, sur ce
qui subsiste du patrimoine commun.

4. Dissolution du mariage.

a) Liquidation et partage de la communauté (art.535).

- L’actif et le passif sont partagés par moitié entre les anciens époux ou entre le conjoint
survivant et les héritiers de l’autre époux.
- En cas de créance non encore apurée, les débiteurs doivent payer par moitié cette dette
aux deux patrimoines.
- En cas de dettes, il existe une solidarité au profit d’un tiers créancier.

b) Sort des biens propres.

Lors de la dissolution, ceux-ci resteront propres, s’ils restent identifiables.

5. Séparation judiciaire (en cas de gestion maritale).

La séparation des biens entraîne la liquidation des biens de la communauté.


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DEUXIEME PARTIE : LES SUCCESSIONS


INTRODUCTION.

1. Définition de la succession.

- En droit civil succédé signifie remplacer une personne à la tête de ces biens. On peut la
remplacer à la tête de tous ses biens (succession à titre universelle), ou seulement de
certains d’entre eux (succession à titre particulier).
- On peut la remplacer entre vifs (à la suite d’une vente) ou pour cause de mort.
- Les biens se transmettent pour cause de mort de deux manières : en vertu de la loi ou par
testament.
- La succession comprend les biens et dettes du défunt au moment du décès. Elle
comprend aussi toutes les donations que le défunt a faites de son vivant.

2. Ouverture de la succession (art.756).

C’est le décès du de cujus qui ouvre la succession. Ce décès se prouve en principe par
l’acte de décès.

3. Lieu d’ouverture de la succession (art.755).

C’est le domicile du défunt ou sa principale résidence. Ce lieu permet la détermination du


tribunal compétent pour connaître des contestations relatives à la succession.

CHAPITRE I
LA DEVOLUTION DES SUCCESSIONS.

Section 1 : définition de la dévolution.

- La dévolution des successions est l’ensemble des règles qui déterminent les personnes
appelées à recueillir les biens du défunt.
- Elle peut se faire conforment à la loi (succession ab’intestat) ou selon la volonté du défunt
(testament, legs, institutions contractuelles).

Section 2 : aptitude requise pour succéder.

1. Notion.

Pour pouvoir succéder il faut exister au moment de l’ouverture de la succession et ne pas


être indigne.
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2. Analyse des conditions.

a) L’existence.

Cela exclu :

- Les personnes qui existeront plus tard après le décès du de cujus.


- Les personnes déjà mortes.

1. Personnes qui n’existent pas encore (art. 211 CF).

En principe, les personnes qui, à l’ouverture de la succession, ne sont pas


encore né ne sont pas habilitées à hériter. Exceptionnellement, les personnes
déjà conçu peuvent valablement succéder, à condition de naitre par la suite
vivant et viable.

2. Personnes qui n’existent plus.

- Les personnes décédées avant le de cujus ne peuvent jamais figurer parmi


ses successeurs : tel est le principe.
- Cependant, le système de la représentation attenue les conséquences
pratiques de ce principe.

3. Hypothèse des comourants.

Il peut arriver que des personnes dont l’une était appelée à succéder à l’autre
soient décédées le même jour ou à peu près en même temps. La
détermination exacte de la priorité de décès, dans le silence du code de la
famille se fait conformément aux modes ordinaires de preuve (témoins et
présomption humaines tirées des circonstances de fait).

4. L’absent.

Il est inapte de succéder.

b) Condition de la non-indignité du successible.

1. Définition.

L’indignité est une déchéance du droit héréditaire prononcée par le tribunal compétent à
l’endroit du successeur qui s’est rendu coupable envers le défunt ou sa mémoire de certains
faits limitativement déterminés par la loi.

2. Causes de l’indignité.

- Le fait d’avoir donné volontairement ou de tenter de donner la mort au de


cujus ;
- Le fait d’avoir porté contre le défunt une accusation jugée calomnieuse ;
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- Le fait d’avoir rompu les relations parentales avec le de cujus ;


- Le fait d’avoir négligé de donner au de cujus les soins lors de sa dernière
maladie ;
- Le fait d’avoir capté tout ou partie de l’héritage ;
- Le fait d’avoir détruit, fait disparaître ou altéré le dernier testament du de
cujus.

3. Comment l’indignité est encourue ?

C’est par une sentence judiciaire.

4. Effet de l’indignité.

- L’indigné est exclu de l’hérédité et est le cas échéant tenu de restituer non seulement tous
les biens qu’il avait reçu mais encore tous les fruits que ces biens ont produit entre ses
mains.
- Les enfants de l’indigne conservent le droit de venir à la succession dont leur père est
exclu, à la condition qu’ils y soient appelés de leur propre chef, sans recours de la
représentation. Mais en pareil cas, leur père ne peut pas réclamer sur les biens de cette
succession le droit de jouissance légale, qui est un des attributs de l’autorité parentale.

Section 3 : les héritiers légaux.

1. Principe du code de la famille : importance de la succession.

- Tout héritage qui ne dépasse pas 100.000 zaïres sera attribué exclusivement aux enfants
et à leurs descendants par voie de représentation.
- Si l’héritage dépasse 100.000 Z, les héritiers légaux sont appelés à la succession.

2. Héritiers légaux.

a) Catégories d’héritiers (art.758 et suiv.).

Si le de cujus n’a pris aucune disposition, son héritage sera partagé entre ces personnes :

- Les enfants du de cujus nés dans le mariage ou hors mariage et les enfants
adoptés (art.758) : ceux-ci forment la première catégorie des héritiers
- Le conjoint survivant, les père et mère, les frères et sœurs germains ou
consanguins ou utérins (art.758 b) : ils constituent la deuxième catégorie ;
- La troisième catégorie d’héritiers de la succession est formée par les oncles et
tantes paternels ou maternels (art.758 c) ;
- A défaut d’héritiers de la troisième catégorie, tout autre parent ou allié viendra
à la succession pour autant que son lien de parenté ou d’alliance soit
régulièrement constaté par le tribunal (art.760)
- A défaut d’héritiers de toutes les catégories, la succession est dévolue à l’Etat
(art.763).
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b) Jeu de la représentation.

1) Manière de succéder.

On succède soit de son propre chef ou par représentation (de l’héritier décédé).

2) Définition.

Ce sont les descendants d’un héritier qui le représente

3) Parents qui peuvent succéder par représentation

Cf. art.758

4) Conditions de la représentation :

- La personne à représenter doit être morte avant l’ouverture de la succession ;


- Il faut que le représenté ait possédé une vocation à la succession (figurée
dans l’une des trois catégories des héritiers énumérées par la loi) s’il avait
survécu ;
- Il faut que le représentant ait été vivant ou tout au moins conçu au jour de
l’ouverture de la succession, qu’il soit né vivant et viable et ne soit pas
indigne.

5) Effets de la représentation

On est subrogé dans les droits et obligations du représenté

3. Droits des héritiers légaux (art.759 et suiv.)

a. Héritage dépassant 100.0000 Z.

- Les héritiers de la première catégorie reçoivent les 3/4 de l’hérédité. Le


partage s’opère par égales portions et par représentation entre leurs
descendants (art.759) ;
- Ceux de la deuxième catégorie reçoivent le solde de l’hérédité si les héritiers
de la première catégorie sont présent et l’hérédité totale, s’il n’y a pas (art.760
al.1) ;
- Les trois groupes reçoivent chacun un douzième de l’hérédité. S’il n’y a deux
groupes, chaque groupe reçoit un huitième de l’hérédité. Enfin, si un seul
groupe est représenté, celui-ci reçoit un huitième de l’hérédité, le solde étant
révolu aux héritiers de la première catégorie ;
- Lorsque le de cujus ne laisse pas d’héritiers de la première et de la deuxième
catégorie, les oncles et tantes paternelles ou maternels sont appelés à la
succession. La partage s’opère entre eux par égales portions (art.761) ;
- A défaut d’héritiers de la troisième catégorie, tout autre parent ou allié viendra
à la succession pour autant que son lien de parenté ou d’alliance soit
régulièrement constaté (art.762).
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b. Héritages ne dépassant pas 100.000 Z.

- Les petits héritages sont attribués exclusivement aux enfants et à leurs


descendants par représentation.
- Ici chacun des enfants par ordre de primogéniture, a la faculté de reprendre la
succession en tout ou pour une part supérieure à la quote-part légale ;
- Si cette faculté n’est pas exercée par l’ainée, elle peut l’être par le deuxième
et ainsi de suite.
- Celui qui a exercé le droit de reprise est tenu d’assurer les charges prévues
par la coutume en faveur des autres enfants.
- Le droit de reprise est homologué par le tribunal de paix dans le ressort
duquel la succession est ouverte. La demande d’homologation devra être
introduite dans les trois mois après l’ouverture de la succession.

Section 4 : des règles de forme organisant les testaments.

1. Notion du testament (art.766).

Le testament est un acte personnel. Il peut contenir :

- Les legs -c’est son objet principal- (art.775) ;


- Le choix d’un tuteur quand ce testament émane du dernier mourant des père
et mère ;
- La nomination d’un exécuteur testamentaire (art.778) ;
- Le partage de la succession entre les descendants ;
- La révocation des dispositions testamentaires antérieures (art.775) ;
- L’exhérédation de ses héritiers ab’intestat ;
- Les dispositions relatives aux funérailles.

2. Caractère fondamentaux du testament.

Le testament est un acte unilatéral, future (quant à ses effets), personnel et solennel.

a. Acte unilatéral.
b. Acte future (quant à ses effets) : cependant le testateur peut toujours le
modifier.
c. Acte personnel : pas de procuration en matière de testament.
d. Acte solennel : il doit se faire dans des formes prescrites par la loi, à savoir :
la forme authentique, la forme olographe et la forme orale.

3. Formes du testament.

Il peut être :

a. Testament authentique.

C’est-à-dire établi par le testateur soit devant le notaire, soit devant l’officier de l’état civil de
son domicile ou de sa résidence.
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b. Testament olographe

1. Définition :

- c’est celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur.


- Avantage : la discrétion.
- Inconvénient : le danger de falsification est plus grand.

2. Analyse de la définition.

- De l’écriture (art. 768 et 769 ; art.770) : le testament olographe ne sera point valable, s’il
n’est pas écrit en entier de la main du testateur (art.768). Néanmoins, l’article 769 précise
qu’il peut être écrit à la machine par le testateur à condition que sur chacune des feuilles
et ce, à peine de nullité, le testateur indique par une mention manuscrite cette
circonstance et qu’il date et signe le testament de sa main (art.769). par ailleurs, si une
personne ne sait pas écrire ou se trouve dans l’incapacité physique de rédiger ou de
signer un testament, les formes prescrites aux articles 768 et 769 et dressées par un tiers
seront admise pour autant que l’officier de l’état civil du lieu de la rédaction du testament
légalise le testament ainsi rédigé en présence du testateur (art.770). cependant, les
altérations apportées au testament par d’autre que le testeur ont pour effet d’annuler le
testament.
- De la signature : elle doit se placer à la fin pour certifier le contenu de ce qui précède.
Mais la jurisprudence tolère qu’elle soit en tête, en marge, après un blanc de plusieurs
lignes, sur l’enveloppe même.
- De la datte : peu importe son emplacement, un testament olographe non daté n’a aucune
valeur, il est nul.

3. Conservation du testament olographe.

Non traité par le code de la famille.

4. Force probante du testament olographe.

C’est un acte sous seing privé, il peut être contesté.

c. Le testament oral.

1. Définition.

Il est celui qui est fait verbalement par une personne sentant sa mort imminent et en
présence d’au moins deux témoins majeurs.

2. Contenu du testament oral.

Ce testament ne peut que :

- Formuler des prescriptions relatives aux funérailles ;


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- Faire des legs particuliers dont le montant ne peut dépasser 10.000 Z pour
chaque legs ;
- Prendre des dispositions relatives à la tutelle de ses enfants mineurs ;
- Assurer en cas d’héritage supérieur à 100.000 Z, l’exercice du droit de
reprise ;
- Fixer entre les héritiers de la première et de la deuxième catégorie une règle
de partage différente de celle du partage égal prescrit par la loi en cas de
succession ab intestat.
- Toute autre disposition prise dans le testament oral est nulle, et les legs
supérieurs à 10.000 Z sont réduits à cette somme.

3. Exécuteurs testamentaires.

- Il s’agit d’un mandataire (Cf. la notion du mandat). Sa mission ne peut être transmise à
ses héritiers.
- A la différence du mandat qui peut être confié à un incapable, la charge de l’exécuteur
testamentaire ne peut être conférée qu’à une personne capable de s’obliger.

CHAPITRE II
LES REGLES RELATIVES A LA RESERVE SUCCESSORALE.

Section 1 : notion de réserve héréditaire et de quotité disponible.

1. Réserve héréditaire.

Elle peut se définir comme étant une fraction de la succession dont on ne peut disposer au
détriment de certains de ses héritiers.

2. Quotité disponible.

C’est la partie du patrimoine dont le titulaire ne peut disposer comme il l’entend.

Section 2 : les bénéficiaires de la réserve héréditaire.

1. Héritiers de la première catégorie (art.852).

- Ce sont les enfants né pendant le mariage ou hors mariage (ceux-ci doivent être affiliés
du vivant de leur père), les enfants adoptifs ainsi que leurs descendants, à quelque degré
que ce soit qui, par ailleurs ne sont comptés que pour l’enfant qu’ils représentent dans la
succession du disposant.
- Les héritiers de la première catégorie reçoivent les trois quart de l’hérédité. Le partage
s’opère par égales portions entre eux et par représentation entre leurs descendants
(art.759).
- La quote-part revenant aux héritiers de la première catégorie ne peut être entamée par
les dispositions testamentaires du de cujus établies en faveur d’héritiers des autres
catégories ou d’autres légataires universelles ou particuliers.
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2. Héritiers réservataires de la 2e catégorie (art.853).

Les héritiers de la 2e catégorie sont aussi héritiers réservataires. Mais ils le seront
uniquement à défaut d’héritiers de la première catégorie. En effet, l’article 853 dispose que
« si le disposant n’a pas d’enfants, la quotité disponible ne peut excéder la moitié des biens,
s’il y a des héritiers d’au moins deux groupes de la deuxième catégorie ou les deux tiers, s’il
n’y en a qu’un seul groupe.

3. Droits spéciaux des héritiers de la première catégorie (art.780).

Lorsque la succession comporte une maison, celle-ci est exclusivement attribuée aux
héritiers de la première catégorie. Lorsqu’elle comporte plusieurs maisons, dit l’alinéa 2,
l’une d’elles est exclusivement attribuée aux héritiers de la première catégorie. Et l’aliénation
éventuelle de cette maison ne peut être opérée qu’avec l’accord unanime des enfants tous
devenus majeurs et à condition que l’usufruit prévu au bénéfice du conjoint survivant ait
cessé d’exister (art.780 al.3).

4. Droits du conjoint survivant (art.785).

L’article 785 du code de la famille lui accorde certains droits et prévoient de quelle manière
ils peuvent s’éteindre.

Section 3 : les principes fondamentaux de la réserve successorale.

1. La réserve, une part de succession légale et un droit.

- On a droit à la réserve par le simple fait de l’acceptation de la succession. Et on peut y


renoncer, toutefois pas avant le décès du de cujus.
- Enfin, c’est de la loi que l’on tient son droit à la réserve et non du de cujus.

2. La réserve est un droit en nature.

Le testateur ne peut remplacer la réserve par une créance.

3. La réserve est un droit intangible.

La réserve est d’ordre public. Sont nulles, les clauses d’insaisissabilité insérées dans les
donations ou les legs.

Section 4 : liberté d’attribution du disponible.

1. Principe.

- Du disponible, contrairement à la réserve on peut faire ce qu’on veut. Faire des libéralités
à des tiers ou même aux héritiers réservataires.
- Cependant, l’attribution du disponible à un héritier réservataire se fait au moyen d’une
libéralité dite préciputaire ou hors part ou avec dispense de rapport.
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2. Importance de la quotité disponible.

a) Quotité disponible en présence des héritiers de la première catégorie (art.781).

Elle est de 1/4 (la réserve étant de trois quarts), sinon elle devra être réduite à concurrence
de 1/4 conformément à l’article 781 (Cf. art. 851).

b) Quotité disponible en présence des héritiers de la deuxième catégorie (art.782).

L’article 782 dispose que si le testateur n’a pas d’enfants, la quotité disponible ne peut
excéder la moitié des biens, s’il y a au moins deux groupes de la deuxième catégorie à se
présenter à la succession et les deux tiers, s’il n’y a qu’un seul.

c) Défaut d’héritiers de deux premières catégories, pas de réserve successorale (art.854).

Section 5 : mécanisme de la réserve successorale.

Trois problèmes à résoudre :

1. Reconstitution du patrimoine du défunt (art.869).

Cette reconstitution doit s’opérer en trois temps : déterminer les uns après les autres :

a) Biens existants.

- Tous les biens délaissés par le défunt au jour du décès : meubles, immeubles,
créances de toute nature ;
- Biens légués : ces biens existent au jour du décès dans le patrimoine du défunt ;
- Les fruits de tous ces biens échus avant l’ouverture de la succession.
- Les biens existants doivent être estimés d’après leurs états et leurs valeurs au jour
de l’ouverture de la succession.

b) Biens donnés.

Il s’agit des biens que le défunt avait donnés par actes entre vifs :

- Les donations par acte notarié ;


- Les donations indirectes ;
- Les avantages indirects ;
- Les dons manuels ;
- Les donations partages ;
- Les donations faites à des réservataires.
- L’estimation des biens donnés doit se faire conformément à l’article 869
précité.
c) Dettes.

La réserve et le disponible ne se calculent que sur l’actif net.


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2. Imputation des libéralités sur la quotité disponible et sur la réserve

a. Principe :

Le principe est que toutes les libéralités du défunt s’imputent sur la quotité disponible ; mais
doivent seules s’imputer sur la réserve successorale, les libéralités que le défunt a faites
sans dispense d’imputation à un réservataire qui accepte la succession (ça s’appelle
« avancement d’hoirie »).

b. Imputation sur le disponible.

1. Les libéralités faites à des étrangers à la succession s’imputent naturellement sur le


disponible ;
2. Les libéralités faites à des successibles renonçant sont assimilés à des libéralités faites à
des étrangers ;
3. La donation faite à un réservataire présomptif s’impute aussi sur le disponible, lorsque le
donataire est venu à mourir avant le donateur sans laisser d’enfants.
4. Doivent encore s’imputer sur le disponible, les libéralités faites par préciput à un héritier
réservataire.
c. Imputation sur la réserve.

Toute libéralité qui a été faite à un réservataire doit s’imputer sur la réserve, à moins qu’il ne
soit établi que le défunt a voulu faire au réservataire une libéralité en dehors de la réserve.

d. Comment l’imputation sur la réserve doit être faite ?

- Les biens donnés rentrent dans la masse successorale que les réservataires ont à se
partager également.
- Lorsque les avances d’hoirie sont supérieures à la réserve totale, l’excédant est conservé
par les héritiers réservataires.

3. De l’action en réduction (art.867 et suiv.).

a) Principe.

On appelle réduction ou retranchement, l’anéantissement d’une libéralité dans la mesure où


elle excède la portion disponible.

b) Quant s’ouvre le droit à la réduction et à qui il appartient ?

1) Ouverture du droit

L’ouverture de ce droit s’opère au moment du décès du disposant. Et avant cette ouverture,


les réservataires présomptifs ne peuvent pas renoncer valablement au droit de demander la
réduction des donations qui porteraient atteinte à leur réserve.
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2) A qui appartient le droit à la réduction ? (art.867).

Ce droit appartient aux héritiers réservataires, à leurs héritiers ou ayant cause, à l’exclusion
des donataires, des légataires du défunt (art.867).

c) Ordre à suivre dans la réduction des dons (art.871).

1) Principe.

- Les legs doivent être réduits tous ensemble avant les donations entre vif (art.871) ;
- Quant il y a lieu de réduire les donations entre vif, il faut les réduire successivement les
unes après les autres, par ordre des dates, en commençant par la dernière (art.871).

2) Mode de réduction.

La réduction s’opère en nature et non en argent.

CHAPITRE III
LA TRANSMISSION DE LA SUCCESSION

Section 1 : possession de la succession.

1. Saisine des héritiers.

On entend par là, la prérogative reconnue à l’héritier de se mettre en possession des biens
successoraux et d’exercer les droits du défunt, par le seul fait de son décès, sans qu’il ait
besoin de solliciter une autorisation préalable. La saisine concerne essentiellement
l’acquisition de la possession et non celle de la propriété.

2. Les principaux effets de la saisine.

L’héritier saisi peut prendre possession des biens de la succession. Il peut appréhender ces
biens et se comporter sur eux comme un véritable possesseur, sans avoir besoin d’une
autorisation quelconque.

3. Caractère de la saisine.

- Elle est individuelle. Elle ne profite qu’à ceux qui viennent en ordre utile à la
succession.
- Elle est successive, en ce sens qu’à défaut d’héritiers appelés au premier
rang, elle passe à ceux du rang subséquent.
- Elle joue de plein droit, indépendamment de l’acceptation de la succession.
Cette acceptation fait acquérir non pas le droit à la possession (la saisine),
mais la propriété.
- Elle porte sur la succession : l’héritier saisi peut donc appréhender n’importe
quel bien de la succession, sans que les tiers détenteurs puissent lui opposer
l’existence d’autres héritiers saisis.
- Elle est d’ordre public.
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Section 2 : la pétition d’hérédité (art.817).

1. Notion

La pétition d’hérédité est une action par laquelle une personne réclame la reconnaissance
de son droit héréditaire et en conséquence la restitution de tout ou partie des biens du
défunt contre une personne qui les détient sans titre ou qui les possède illégalement.

2. Durée de la pétition d’hérédité.

La pétition d’hérédité ne peut pas s’éteindre par prescription extinctive, conformément au


principe que la propriété ne peut se perdre par simple non usage.

3. Tribunal compétent et preuve de la qualité d’héritier.

- C’est celui du domicile ou de la résidence du défunt (art.817).


- Le demandeur devra établir sa parenté au degré successible avec le de cujus ou sa
qualité du conjoint survivant (preuve = acte de mariage).

4. Les résultats de l’action en pétition d’hérédité.

a. Les rapports de l’héritier véritable et du faux héritier évincé.

- Si le faut héritier détenait les biens de la succession, il doit les restituer, ainsi que les
fruits, s’il était de mauvaise foi. Dans ce dernier cas, il devra en outre indemnisé l’héritier
véritable des détériorations subis par les biens restitués même si elles ne lui étaient pas
imputables.
- Le défendeur de bonne foi garderait les fruits acquis et ne serait responsable des
dégradations que si elles lui avaient profité. De son côté, l’héritier qui a triomphé à la
pétition d’hérédité devrait indemniser son adversaire si celui-ci avait fait des impenses et
si il avait acquitté des dettes de la succession.

b. Les rapports de l’héritier véritable et des tiers ayant traité avec le faux héritier évincé.

- Il faut distinguer les tiers de mauvaise foi et les tiers de bonne foi.
- Le conflit peut être réglé si le tiers a acquis un meuble corporel de la succession. Ce
tiers est protégé par le principe « en fait de meuble de bonne foi possession vaut titre ».
- Pour les autres cas, la jurisprudence soutient la validité des actes de l’héritier apparent.

Section 3 : propriété de la succession (art. 800 et suiv.).

1. Principe.

Il ne suffit pas du décès pour conférer la propriété de la succession à ceux que la loi y
appelle. Encore faut-il que ceux-ci l’acceptent (art.800).
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2. Option du successible.

a. Contenu (art.801).

L’ouverture de la succession investi le successible d’une option (art.801). L’acceptation rend


le successible propriétaire de tout l’actif et débiteur de tout le passif.

b. Caractères de l’option.

Elle doit être :

- Ferme : on ne saurait opter à terme ou sous condition ;


- Totale, indivisible : on ne peut accepter pour partie. Certes en cas de pluralité
d’héritiers, il y aura de multiples options. Mais chacune d’elles se fera pour le
tout.
- Irrévocabilité : le principe de l’irrévocabilité est absolu pour l’acceptation. Mais
il est atténué en matière de renonciation (voir « infra »).
- Rétroactivité (art.803) : quelle que soit l’option adoptée par le successible, la
détermination qu’il prend rétroagit au jour de l’ouverture de la succession
(art.803).
- Enfin, la faculté d’accepter ou de renoncer à une succession est strictement
personnelle (à l’héritier) (art.801).

3. Délai accordé à l’héritier pour délibérer.

L’héritier a pour renoncer à la succession un délai de trois mois à partir du jour où le


liquidateur lui a signalé sa vocation successorale ou même à partir du moment où il s’est
manifesté personnellement en qualité d’héritier.

4. Règles particulière à chacune des options.

a. Acceptation pure et simple

1) Principe.

Le successible manifeste son intention d’acquérir tout l’actif et d’assumer la charge de tout
le passif.

2) Formes.

Pas de forme solennelle. L’acceptation peut être tacite ou expresse. L’acceptation est
expresse lorsqu’elle est contenue dans un acte écrit. Elle est tacite, lorsque l’héritier
accompli un acte qui manifeste de façon non équivoque son intention d’accepter ou lorsque,
après un délai pour renoncer l’héritier ne l’a pas fait.
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3) Effets de l’acceptation pure et simple.

- L’acceptation pure et simple entraine déchéance de la faculté de renoncer, d’accepter


bénéficiairement.
- Le patrimoine du défunt et le patrimoine de l’héritier continuateur de la personne du
défunt se trouvent confondu d’une manière définitive, avec toutes les conséquences de
droit.

c) La renonciation (art.800).

1) Notion.

Acte par lequel le successible répudie le droit de devenir successeur (art.800).

2) Formes (art.801 al.2).

- La renonciation ne se présume point, elle doit être faite, à peine de nullité, par écrit et être
notifiée au liquidateur avant le délai fixé à l’article 801 al 2.
- Si l’héritier ne sait pas écrire, il peut le déclarer au liquidateur dans le délai fixé à l’article
801 al.2 en présence de deux témoins qui constateront en signant avec le liquidateur
cette renonciation (art.805).

3) Effets de la renonciation (art.806).

- L’héritier qui renonce est censé n’avoir jamais été héritier (art.806).
- La renonciation ne devient irrévocable qu’au jour où le délai de trois mois prévu à l’article
801 al.2 est écoulé, à moins que cette renonciation n’ait été obtenue par dol, violence ou
menace d’un autre héritier.

4) Rétractation de la renonciation.

- Avant l’expiration du délai de trois mois prévu à l’article 801 al.2, l’héritier qui a renoncé peut
se raviser
- Par ailleurs, la renonciation obtenue par dol, violence, ou menace d’un autre héritier, ne
devient irrévocable qu’un an après la cessation de la violence, du menace ou de la
découverte du dol.

CHAPITRE IV
LIQUIDATION DE LA SUCCESSION.

Section 1 : notion de la liquidation (art.795 et suiv.)

1. Définition.

En matière de succession, liquider veut dire : le règlement des droits et des obligations
attachés à une succession.
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2. Désignation du liquidateur (art.795).

- En cas de succession ab’intestat, le plus âgé des héritiers sera chargé de la liquidation de
la succession. Ou en cas de désistement, celui qui sera désigné par les héritiers.
- Si les liquidateurs ont été désignés par le testament ou s’il y a un légataire universel, la
liquidation de la succession leur sera attribuée.
- Lorsque le testament désigne plusieurs légataires universels, le liquidateur sera le plus
âgé d’entre eux.
- Si les héritiers légaux et testamentaires mineur et interdits sont présent à la succession, le
liquidateur de la succession sera confirmé soit par le tribunal de paix, soit par le tribunal
de grande instance (selon qu’il s’agit d’un héritage d’une valeur de moins de 100.000 Z ou
plus).
- Lorsque les héritiers ne sont pas encore connus ou sont très éloignés ou qu’ils ont tous
renoncé à l’hérédité ou en cas de contestation grave sur la liquidation, le tribunal désigne
d’office ou à la requête du Ministère public ou d’un des héritiers, un liquidateur judiciaire,
parent ou étranger à la famille (art.795).
- Nul n’est tenu d’accepter les fonctions de liquidateur. Le liquidateur ne peut se démettre
de ses fonctions que lorsqu’il invoque des justes motifs accepté par le tribunal compétent.
Le désistement ne devient effectif qu’à partir du moment où il est accepté par le tribunal et
qu’un nouveau liquidateur a été désigné.

3. Fonctions du liquidateur.

- Fixer de manière définitive ceux qui doivent venir à l’hérédité ;


- Administrer la succession ;
- Payer les dettes de la succession qui sont exigibles ;
- Payer les legs particuliers faits par le défunt et assurer toutes les dispositions particulières
du testament ;
- Assurer les propositions de partage et veiller à leur exécution dès qu’un accord ou une
décision est intervenu ;
- Rendre compte final de sa gestion à ceux qui sont venu à l’hérédité ou au tribunal
compétent s’il s’agit d’un liquidateur judiciaire.

4. Ordre de règlement des charges de la succession.

Le liquidateur devra respecter l’ordre suivant :

- Les frais des funérailles du défunt ;


- Les traitements et salaires dus par le de cujus ;
- Les frais d’administration et de liquidation de la succession ;
- Les dettes du de cujus ;
- Les legs particuliers fait par le de cujus.

5. Rémunération du liquidateur (art.799).

Elle est fixée soit d’accord avec les héritiers soit par le de cujus, soit par décision judiciaire
(art.799).
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Section 2 : liquidation d’une succession acquise par un seul héritier.

1. Principe.

L’héritier légal acquiert le patrimoine du défunt (l’actif et le passif).

2. Droits de l’héritier.

Tout successeur universel qui accepte jouit des droits suivants : il devient propriétaire des
biens du défunt pour autant qu’ils se transmettent pour cause de mort. Comme les effets de
la renonciation, l’acceptation remonte au jour de l’ouverture de la succession, le successeur
a droit aux fruits dès ce jour. Bref, il jouit des droits réels et les créances du défunt.

3. Obligations de l’héritier

L’héritier est tenu indéfiniment du passif de la succession, c’est le principe de l’obligation


ultra vires. Nous avons donc :

- Obligation aux dettes ;


- Obligations d’exécuter les legs ;
- Obligations aux charges : les charges sont tous qui ne constituaient pas des
dettes du vivant du de cujus mais qui les sont devenus par le fait du décès de
celui-ci (par ex. les frais funéraires). Les charges doivent être acquittées avant
les legs en vertu de la règle « nemo liberalis, nisi liberatus ». Ainsi s’agit-il des
frais funéraires, dans la mesure où ils sont proportionnées à la fortune du
défunt ; des frais de gestion des biens de la succession et de liquidation de
celle-ci.

Section 3 : liquidation d’une succession acquise par plusieurs héritiers : indivision.

1. Indivision.

- Le fait que plusieurs héritiers deviennent simultanément propriétaires à la place du défunt


seul crée entre eux une indivision dont ils ne peuvent sortir que par le partage.
- L’indivision a une vie économique propre qui est animée par les héritiers sous la direction
du liquidateur.
- Quant à la gestion de l’indivision, elle est en principe soumise à la règle de l’unanimité, du
moins pour les actes de disposition et d’administration.

2. Les droits individuels de l’héritier.

a) Les droits de l’héritier sur les biens de la succession.

- Chaque héritier a les droits d’usage et de jouissance sur la succession, mais seulement
dans la mesure compatible avec les droits des autres.
- Et il a aussi le droit de concourir avec les autres aux actes de disposition qui requièrent
l’unanimité.

b) Les droits de l’héritier sur sa quote-part idéale.


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Ce droit est transmissible entre vif ou pour cause de mort.

3. Durée de l’indivision.

- Le partage peut être à tout moment provoqué par un coindivisaire nonobstant prohibition
ou conventions contraires.
- Néanmoins, certaines dispositions du code de la famille maintiennent l’indivision lorsque
parmi les successibles, il y a des enfants mineurs ou des interdit (art.810).

Section 4 : liquidation d’une succession acquise par plusieurs héritiers : partage.

1. Définition du partage.

- Le partage est la convention amiable ou judiciaire par laquelle les indivisaires mettent fin
à l’indivision en substituant des parts matériellement distinctes, appelées parts divises,
aux parts indistinctes appelées parts indivises qu’ils avaient jusque-là.
- On appelle action en partage le droit de chaque indivisaire de contraindre les autres au
partage. Si ceux-ci ne s’y prêtent pas de bonne grâce, le partage se fera néanmoins
malgré eux, par autorité de justice.
- Le partage a lieu en principe en nature. Toutefois, lorsqu’il y a impossibilité d’établir
l’égalité des parts en nature, l’inégalité de celle-ci se compense par l’attribution d’une
soulte (art.791).
- Dans la mesure du possible, les héritiers reçoivent des lots ayant la même composition ou
qui leur sont les plus utiles. En cas de désaccord sur la répartition, un arbitrage du
conseil de famille proposera une solution. Si la solution n’est pas accueillie, le tribunal de
paix pour les héritages ne dépassant pas 100.000 Z et le tribunal de grande instance pour
les autres fixeront d’une manière définitive l’attribution des parts (art.792).

2. Espèces de partage.

a. Le partage définitif : il fait cesser l’indivision d’une manière définitive ;


b. Le partage provisionnel : les droits des indivisaires ne sont délimités que
quant à la jouissance, la propriété des biens reste indivise ;
c. Le partage provisoire : est un partage définitif qui est subordonné à une
condition résolutoire ou à une révision des lots.
d. Le partage partiel embrasse une partie de l’indivision ;
e. Le partage complémentaire porte sur les biens qui n’avaient pas été compris
dans un premier partage.

3. Formes du partage.

- Le partage peut être fait de deux manières : à l’amiable, sinon en justice


- Par des formes particulières.

4. Personnes admises au partage.


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Le partage peut être demandé par tout successeur venant à la succession, légataire
universel ou légataire à titre universel, institué contractuel universel ou à titre universel.

5. Qualité requise pour exercer l’action en partage.

- Le partage est par nature un acte de disposition.


- Quant un partage a été consenti ou provoqué par une personne qui n’avait pas la
capacité ou le pouvoir nécessaire, il est entaché de nullité relative.

6. Le retrait successoral

- Le retrait successoral est le droit, pour chacun des copartageants d’écarter du partage
toute personne qui n’aurait d’autre titre à y participer qu’une cession de droits successifs
qu’elle aurait obtenue d’un autre copartageant.
- Le code de la famille n’organise pas le retrait successoral. Néanmoins, ce litige peut être
tranché par les cours et tribunaux conformément aux dispositions générales de l’article
817.

7. Rapport des libéralités ;

a) Définition du rapport (art.856 et suiv.)

C’est l’obligation pour chaque héritier de remettre dans la masse à partager tous les dons
entre vifs ou testamentaires qui lui ont été fait par le défunt et toutes les sommes qu’il devrait
au défunt.

b) Fondement.

L’obligation du rapport repose sur une simple présomption de volonté de la part du


disposant.

c) Caractères du droit au rapport.

Pour le cohéritier auquel il est dû, le rapport est un droit :

- Individuel : chacun des héritiers peut le demander en ce qui le concerne ;


- Réciproque entre cohéritiers venant au partage ;
- Propre : le cohéritier qui demande le rapport agit de son propre chef et non du
chef du défunt ;
- Accessoire au partage.

d) Personnes tenues au rapport.

Il faut :
- Etre héritier ;
- Venir à la succession, c’est-à-dire l’avoir acceptée ;
- Etre donataire ou légataire du défunt ;
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- N’être pas dispensé du rapport (par le défunt) : la dispense du rapport ne


produit d’effet que dans la limite de la quotité disponible.

e) Personnes ayant droit au rapport.

Le rapport ne se fait qu’à la succession du donateur c’est-à-dire qu’il n’est dû que par un
cohéritier à un autre (art.862).

f) Moment du rapport et preuve.

- Le rapport des legs ou dons ne peut avoir lieu qu’à l’ouverture de la succession du
disposant.
- Celui qui réclame le rapport d’une libéralité doit prouver l’existence de cette libéralité. Il
peut recourir à la preuve testimoniale et à la preuve par présomptions humaines.
- C’est au donataire qui prétend avoir été dispensé du rapport à faire la preuve de la
dispense qu’il invoque.

g) Libéralités sujettes à rapport.

- L’héritier doit rapporter tout ce qu’il a reçu du défunt sans distinction, qu’il s’agisse en
outre de legs ou des donations entre vifs (même déguisées).
- Le rapport comprend tout ce qui a été employé pour l’établissement d’un des cohéritiers
ou pour le paiement de ses dettes (art.859).
- Cependant, les frais de nourriture, d’éducation, d’apprentissage, les frais ordinaires,
d’équipement, ceux des noces et des présents d’usage ne doivent pas être rapportés
(art.860).

h) Comment s’effectue le rapport ? (art.863 et suiv.)

Le rapport des libéralités peut se faire :

- En nature : les biens donnés sont remis à la masse et soumis avec elle au
partage.
- En moins prenant : le donataire conserve les biens donnés mais prend
d’autant moins dans la masse.
- En récompense : rien n’empêche le donataire de payer à ses cohéritiers la
valeur de la donation.
- Par compensation : quant tous les héritiers doivent rapporter des mêmes
sommes égales.
- Il faut toutefois noter que le rapport des biens meubles se fait en principe au
moins prenant, et celui des immeubles se fait en nature (art.864).

i) Rapport des dettes.

Il a paru équitable que l’héritier, qui est débiteur de la succession, ne puisse venir au partage
que quant il est libéré de sa dette, même avant l’échéance, soit par un paiement effectif, soit
par rapport en moins prenant.
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8. Effets du partage.

- Chaque héritier devient propriétaire des biens compris dans son lot. On est même censé
l’être devenu non seulement du jour du partage, mais dès l’ouverture de la succession
(effet déclaratif du partage).
- Le prélèvement des parts se fait comme suit :
- En cas de concours d’héritiers des premières et deuxièmes catégories, les héritiers de la
première catégorie choisissent leur part ;
- En cas de concours d’héritiers de la deuxième catégorie uniquement, le conjoint survivant
choisit d’abord sa part, puis les pères et mère et enfin les frères et sœurs (art.790).

9. Dissolution du partage.

Le partage amiable est une convention. Il devrait être annulé chaque fois qu’il présente un
des défauts qui peuvent affecter une convention (vices de consentement, incapacité, fraude
des droits des créanciers). De même, le partage judiciaire devrait être annulé pour vices de
forme, incompétence du magistrat.

Section 5 : liquidation d’une succession acquise par plusieurs héritiers : division des
créances et des dettes.

1. Principe.

En cas de pluralité d’héritiers, si les biens corporels compris dans la succession sont soumis
au régime de l’indivision, les éléments incorporels, c'est-à-dire les créances et les dettes du
défunt se divisent de plein droit entre les héritiers.

2. Les rapports des cohéritiers entre eux

- Il y aurait recours lorsqu’ un des héritiers a perçu plus que sa part dans une créance
successorale ou a acquitté pour plus que sa part une dette de la succession, notamment
puisque l’obligation était indivisible.
- Le recours du cohéritier qui a payé plus que sa part dans une dette successorale peut se
justifier par l’enrichissement sans cause ou par la gestion d’affaire.

Section 6 : quelques règles spéciales en matière de mutation des biens fonciers et


d’héritiers mineurs ou interdits : Lire les articles 808, 809 et 810.

Section 7 : du bureau administratif des successions : Lire les articles 812 à 818
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TROISIEME PARTIE : LES LIBERALITES.


INTRODUCTION.

A. Définition des libéralités (art.819).

Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère à une autre un droit patrimonial
sans en attendre une contrepartie égale.

La libéralité comporte donc trois éléments : un acte à titre gratuit, le transfert d’un bien et
l’intention libérale (animus donandi).

B. Espèce des libéralités (art.820).

Le droit congolais connait cinq espèces des libéralités :

1. La transmission des biens entre vifs ou donation ;


2. La transmission des biens pour cause de mort ou legs ;
3. Le partage d’ascendant ;
4. La donation des biens à venir en faveur d’un époux ou d’un futur époux ou
l’institution contractuelle ;
5. La double donation ou institution fidéicommissaire.

C. Formes des libéralités (art.821 et 822).

- Les libéralités sont faites par acte authentique ou sous-seing privé ou par tradition. Il s’agit
pour ce dernier type, de dons manuels. Le don manuel est un contrat réel.
- Lorsqu’un immeuble est transféré gratuitement à une personne, la mutation ne s’opère
qu’après observation des règles prescrites par la loi foncière.

D. Terminologie (art.825).

Aux termes de la loi, l’ayant cause est la personne à qui les droits d’une autre ont été
transmis. Toute libéralité qui transfère à l’ayant cause un droit sur la totalité des biens est
universelle. Elle est à titre universel lorsque le droit transmis a pour objet une quote-part des
biens dont la loi permet de disposer. Et enfin, la libéralité est à titre particulier lorsque le droit
transmis a pour objet un seul bien déterminé.

CHAPITRE PRELIMINAIRE
REGIME JURIDIQUE COMMUN A TOUTES LES LIBERALITES.

Les libéralités obéissent toutes aux règles relatives à la validité des conventions prévues par
l’article 8 C C L III. Ces règles ont été reprises par le code de la famille qui les a dans une
certaine mesure renforcé eu égard à la particularité même des libéralités.
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Section 1 : Le consentement du disposant et du gratifié.

1. Analyse de l’article 828 du code de la famille.

Comme pour tout contrat, le contrat de donation exige le consentement des parties.
Néanmoins, l’article 828 du code de la famille mérite une attention particulière : Il n’y a point
de libéralité valable, prescrit-il, si le disposant ou le gratifié n’est pas sain d’esprit. Pourquoi
cette disposition ? Ne faut-il pas être sain d’esprit pour tous les actes ? En matière de
libéralité, la volonté est sujette à des faiblesses et à des embûches qui n’entrent pas dans
les clauses ordinaires d’annulation des actes juridiques. La volonté peut subir des
altérations, peut perdre sa spontanéité pour d’autres causes encore, le grand âge qui affaiblit
la résistance, la conscience, le jugement. L’article 828, alinéa 2 du code de la famille invite le
juge à tenir compte même de ces altérations mineures ou partielle de la volonté. Le juge
dispose d’un pouvoir souverain d’appréciation. La preuve de l’insanité d’esprit au moment de
l’acte est soumise au droit commun. Elle est à charge de celui qui attaque l’acte et peut être
faite par toute voie de droit.

2. Vices de consentement.

En matière de libéralité, les vices de consentement sont les mêmes que ceux admis par le
droit commun des obligations conventionnelles à savoir l’erreur, le dol et la violence.

a) Erreur : Elle consiste en une interprétation inexacte d’un fait ou d’une règle de
droit, ou même encore en l’ignorance de cette dernière. Seule l’erreur de fait
peut entrainer nullité (Cf l’adage « nemo censetur ignorare legem »). Une
libéralité peut être annulée, par exemple, pour erreur sur le motif, quant le
motif a été donné par le disposant, comme la condition même de son acte.
Ainsi un testateur lègue ses biens à des tiers uniquement par aversion de ses
héritiers, alors qu’il est démontré que ce consentement provient d’une
interprétation erronée des faits qui ont déterminé le testateur.

b) Dol (art.829) : On admet qu’en matière de libéralités, le dol entraîne la nullité,


même s’il émane d’un tiers et même si le gratifié l’a ignoré. En matière de
libéralités, le dol prend souvent une forme spéciale : la suggestion et ou la
captation. Une personne désireuse de s’attirer les faveurs testamentaires
d’une autre, s’emploie à atteindre ce but par des procédés divers :
témoignage d’attachement, flatteries, expressément exagéré, complaisance
inusitée, allégations des faits mensongers ou déformés sur le compte des
héritiers, éloignement de ceux-ci, interception de la correspondance du
testateur. Tous ces procédés ne constituent pas en eux-mêmes de causes
propres d’annulation. La question fondamentale reste inchangée : la volonté
du disposant a-t-elle été entièrement libre ? C’est encore une fois une
question de fait.

c) Violence (art.830) : Il s’agit de la violence physique ou morale même moins


caractérisées, par exemple la crainte révérencielle envers le père, la mère ou
un autre ascendant.
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Section 2 : la capacité de disposer et de recevoir.

1. Principes fondamentaux (art.831 et 832).

Les libéralités obéissent, en matière de capacité à des règles propres. Les incapacités de
disposer et de recevoir sont de stricte interprétation. Elles n’existent que dans la mesure où
un texte les consacre. Car la capacité est la règle ; l’incapacité l’exception. Les incapacités
de disposer et de recevoir sont impératives. On ne peut y déroger par convention.

2. Incapacités de disposer.

a) Mineures (art.833, 834 et 835).

Tous les mineurs, même émancipés sont incapables de disposer, même par représentation.
Mais cette règle connait des exceptions :

- Le mineur marié peut donner à l’autre époux, soit par donation simple soit par
donation réciproque moyennant le consentement et l’assistance de ceux dont
le consentement est requis pour la validité de son mariage.
- Le mineur de quinze ans accomplis ne peut disposer que par testament et
jusqu’à concurrence seulement de la moitié des biens dont la loi permet au
majeur de disposer. En d’autres termes, le mineur qui n’a pas 15 ans ne peut
tester. S’il le fait, le testament est intégralement nul.
- Le mineur émancipé peut faire sans l’assistance de son curateur, des
présents d’usage ou des aumônes, s’ils sont en rapport avec sa fortune.

b) Femme mariée (art.450).

La femme mariée ne peut aliéner sans l’autorisation de son mari.

c) Interdits (art.836).

L’interdit est assimilé au mineur ; toute libéralité lui est interdite, même par représentation.

d) Personnes placées sous curatelle (art.837).

Il s’agit des prodigues et des faibles d’esprit. En principe, ils font librement leur testament.
Acte personnel et à effet différé jusqu’après la mort. En ce qui concerne la donation, il leur
faut l’assistance de leur conseil
 Dans les deux cas, l’annulation pour insanité d’esprit reste possible.

e) Failli.

Le failli n’est, à proprement parler, frappé d’aucune incapacité de donner. Toutefois, la


libéralité est nulle et inopposable à la masse de créanciers :

- Si la libéralité est postérieure au jugement déclaratif de failli ;


- Si elle est accomplie pendant la période suspecte.
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- Le testament du failli est toujours valable.

3. Incapacité de recevoir.

a) Personnes inexistantes.

Ce sont celles qui n’existent pas au moment où la libéralité doit recevoir son effet ; pour la
donation au jour de l’acte ; pour le testament au décès du testateur.

Ainsi, ne peuvent recevoir de libéralités :

- Les enfants non conçus au jour de l’acte de donation ou au décès du


testateur.

Il existe des cas où une libéralité est consentie valablement à une personne
qui n’est pas encore conçu (Cf. le cas de la double donation -art. 820-, à voir
supra).

- Les groupements ou les établissements sans personnalité morale.

b) Personnes incertaines (art.841).

Ce sont celles dont l’identité n’apparaît pas clairement dans l’acte de libéralité. Tantôt la
détermination de la personne gratifiée ne soulève qu’une difficulté d’application. Au
demeurant, la personne gratifiée existe et elle est capable de recevoir. Tel est le cas d’un
legs : « à celui qui épousera ma fille » (alors qu’elle n’est même pas fiancée) ; « à ma future
femme ». La jurisprudence interprète ces cas d’une manière favorable.

Tantôt la détermination de la personne gratifiée rencontre un obstacle de droit. Le disposant


à délibérément voilé l’identité de cette personne, pour la bonne raison que celle-ci était
incapable de recevoir. La jurisprudence se montre très sévère et annule la libéralité.

c) Incapables ordinaires.

1) Mineurs.

La libéralité faite à un mineur peut être accepté en son nom par son représentant légal
conformément au droit commun. Il faut distinguer trois cas :

- Mineur sous l’administration légale : c’est le père et la mère qui acceptent


pour lui ;
- Mineur sous tutelle : c’est le tuteur autorisé par le conseil de famille ;
- Mineur émancipé : il peut accepter avec l’assistance de son curateur.

2) Interdits (art.842).

Les prodigues et les faibles d’esprit placés sous curatelle doivent être assistés de leur
curateur pour accepter une libéralité avec charges, un legs universel.
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3) Femmes mariées (art.450).

La femme mariée a besoin de l’autorisation du mari ou de justice pour accepter toute espèce
de libéralité.

d) Personnes morales (art.843 et 844).

Les personnes morales de droit public ou de droit privé ne peuvent accepter toute espèce de
libéralité que moyennant l’autorisation du gouvernement.

e) Incapacités spéciales (art. 845).

Les médecins qui auront traités une personne pendant sa dernière maladie dont elle meurt,
ne pourront profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires qu’elle aurait faite en leur
faveur pendant le cours de cette maladie. La même interdiction frappe les ministres de culte.
Elle se fonde sur leur influence.

 Conditions : il faut : 1) qu’il y ait un traitement ; 2) que le traitement ait été effectué
pendant la dernière maladie.

Section 3 : de l’objet, de la cause et des conditions des libéralités.

1. Objet (règles restrictives) -art.846-

Outre les restrictions tenant à l’ordre public et aux bonnes mœurs, l’objet des libéralités ne
peut consister : en service ; en choses futures ; en choses d’autrui.

a) En services.

b) Choses futures (art.847).

Les libéralités ne peuvent porter sur les choses futures. Cependant, une dérogation est
prévue en ce qui concerne l’institution contractuelle (à voir supra).

c) Chose d’autrui (art. 848).

La libéralité portant sur la chose d’autrui n’est frappé que de nullité relative, car elle ne
touche qu’à des intérêts privés.

2. Cause (art. 849).

Une disposition entre vif ou testamentaire déterminée par un mobil contraire à la loi ou aux
bonnes mœurs est de nul effet. On place aujourd’hui la cause des libéralités :

- Dans les mobiles qui ont déclenché l’intention libérale ;


- Dans les motifs sans lesquels la libéralité ne s’expliquerait pas ; plus
simplement encore ;
- Dans le but poursuivi à l’aide de la libéralité.
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3. Conditions (art.850).

Les conditions impossibles, celles qui sont contraires aux lois et aux bonnes mœurs sont
réputées non écrites dans toutes dispositions entre vifs ou testamentaires. En vertu de
l’article 850 même, les conditions impossibles ou illicites seront simplement réputées non
écrites. On les efface et la libéralité sort néanmoins ses effets. Cette règle déroge au droit
commun. La condition impossible, illicite ou immorale qui en droit commun rend nul l’acte
tout entier est seulement réputée non écrite lorsqu’il s’agit d’une libéralité.

Le terme condition vise non seulement les conditions au sens strict d’événements futurs et
incertains, mais aussi les charges et même toute condition quelconques. Pour qu’il y ait
conditions impossible, il faut que l’impossibilité soit absolue, que la condition soit impossible
pour toute personne quelle qu’elle soit. Les conditions immorales ou illicites sont des
conditions contraires à la loi, ou aux bonnes mœurs. C’est le cas des conditions qui portent
atteinte à des droits politiques, au droit de propriété (clauses d’inaliénabilité d’un bien) aux
droits de l’autorité parentale, à la liberté du mariage ou du remariage.

CHAPITRE I
LES DONATIONS ENTRE VIFS.

Section 1 : généralités.

1. Notion.

a. Définition (art.873).

La donation entre vifs est un contrat de bienfaisance par lequel une personne, le donateur,
transfert actuellement et irrévocablement un droit patrimonial à une autre, le donataire, qui
l’accepte.

b. Eléments constitutifs.

- La donation est un contrat : elle suppose une offre du donateur acceptée par
le donataire. Cette acceptation n’engage le donneur que si il en est notifié,
dans la mesure où bien sûre, les parties ne sont pas en présence.
- La donation est un contrat solennel : elle doit être coulée sous certaines
formes : acte authentique ou acte sous seing privé ou par simple tradition.
- Par lequel le donateur transfert : le donateur aliène un bien de son patrimoine,
et le fait sans contre-prestation ; l’absence de contre-prestation range la
donation parmi les actes à titre gratuit. L’aliénation d’une valeur patrimoniale
la range parmi les libéralités.
- Le donateur fait sortir actuellement et immédiatement un élément de son
patrimoine pour le faire entrer dans le patrimoine du donataire.

c. Irrévocablement.

L’irrévocabilité des donations est exprimée par l’adage « donner et retenir ne vaut » qui avait
été formulé par Loysel. L’irrévocabilité ne signifie pas qu’une donation ne peut jamais être
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révoquée puisqu’i y a des causes de révocation des donations (ingratitude, inexécution des
charges, survenance d’enfant). Mais ces révocations ne peuvent résulter de la seule volonté
du donateur qui entendrait reprendre ce qu’il a donné. La règle donner et retenir ne vaut a
donc un sens bien précis : elle interdit d’introduire dans la donation un élément d’instabilité,
une clause qui permettrait ultérieurement au donateur de revenir sur la donation par sa
seule volonté.

2. Du contrat de donation.

a) Justification.

Pourquoi la donation est-elle un contrat ? Pourquoi n’existe-t-elle pas sans l’acceptation du


donataire ? Plusieurs raison justifient cette exigence notamment : la donation, comme le
legs, sont souvent grevé des charges ; on ne peut devenir propriétaire sans le vouloir.

b) Formation du contrat (art. 875).

La donation entre vifs n’engagera le donateur que du jour qu’elle aura été acceptée en
termes exprès. Aussi, ni l’offre de donation, ni la promesse de donation n’ont de force
obligatoire. L’acceptation est faite du vivant du donataire soit par acte authentique soit par
acte sous seing privé. Elle n’engage le donateur qu’à la date où elle lui est notifiée.

c) Notification de l’acceptation.

Si le donateur comparer à l’acte séparé d’acceptation, a fortiori si la donation se fait en seul


acte, l’acceptation ne doit lui être notifiée. Elle doit l’être au contraire, si le donateur, ne
comparait pas à l’acte séparé d’acceptation.

d) Transfert de propriété entre partie (art.877).

La propriété des biens donnés n’est transférée au donataire que pour autant que la tradition
soit réalisée (comparer avec le contrat de vente où la propriété des biens est transférée par
le seul consentement des parties).

e) Obligation du donateur : la délivrance de la chose.

Cette délivrance doit se faire immédiatement, à moins que la donation ne soit fait à terme ou
sous condition suspensive. Si les biens donnés ont péri avant la délivrance, le donateur ne
pourra s’exonérer qu’en prouvant soit le cas fortuit soit qu’il a apporté à la conservation des
biens donnés tous les soins d’un bon père de famille.

f) Obligations du donataire.

Le donataire est tenu à 3 conditions. Celles relatives à :

1) Frais et loyaux coûts du contrat : on entend par là, comme en matière de


vente, les frais d’acte notarié, d’enregistrement, de transcription, de
notification. Aucun texte ne le met à charge du donataire ; mais, l’on applique
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tout simplement le principe qui dit que les frais incombent à celui dans l’intérêt
duquel ils sont faits.
2) Reconnaissance : ce sentiment de reconnaissance est subjectif. Le donateur
doit s’abstenir de certains actes contraires à la reconnaissance, de certains
actes d’ingratitude. La loi sanctionne cette ingratitude par une action en
révocation de la donation.
3) Paiement des dettes du donateur : cela n’est possible que lorsque la
donation est universelle.

Section 2 : des espèces de donations entre vifs.

1. Don manuel (art. 879).

Le don manuel résulte de la remise en propriété par le donateur d’un bien meuble et de son
acceptation par le donataire.

2. Donations déguisées (art.880).

Tout acte à titre onéreux qui simule la transmission gratuite d’un bien est réputé une
donation déguisée. Celle-ci n’est valable que pour autant qu’elle ne constitue pas une fraude
à la loi ou aux droits des tiers (Cf. art.203 C C L III).

3. Donations indirectes (art.881).

Les actes se prétend à la donation indirecte sont :

- La stipulation pour autrui ;


- La remise de dette ;
- La renonciation translative d’un droit ;
- Le paiement pour autrui.

4. Donation rémunératoire.

La donation est dite rémunératoire quand elle est faite, sans obligation dans le chef du
donateur en récompense d’un service rendu.

5. Donation en faveur du mariage.

Elle se distingue nettement de la donation entre époux qui supposent le mariage déjà
célébré.

6. Donation entre époux (art.889).

Les époux peuvent se faire pendant le mariage toute espèce de donations : donations
formelles, donations indirectes, donations déguisées, dons manuels, institutions
contractuelles. La donation entre époux obéit à un régime propre, qui culmine dans la règle
qu’elle est toujours révocable (ad nutum).
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7. Donation avec charges.

L’on appel donation avec charges, la donation où le donataire s’engage à accomplir une
prestation. Les charges peuvent être au profit du disposant comme elles peuvent être
stipulées au profit d’un tiers.

Section 3 : irrévocabilité des donations.

1. Principe.

Tout contrat est irrévocable. Les contractants n’ont pas le droit de s’en délier unilatéralement
une fois qu’il est valablement conclu. Ils ne peuvent s’en délier que par leur consentement
mutuel, ou pour les causes exceptionnelles que la loi autorise. Le contrat légalement formé
tient lieu de loi pour les parties. En ce sens là la donation est aussi irrévocable. Mais elle
l’est encore dans un autre sens : le donateur ne peut insérer dans l’acte une clause ou une
modalité qui ait pour effet de rendre la donation non avenue. Il ne s’agit plus cette fois de
révoquer le contrat ; il s’agit de révoquer le transfert de propriété crée par le contrat.

2. Sanctions.

Toute clause ayant pour effet de permettre au donateur de revenir, de manière même
minime, sur la donation qu’il fait entraine la nullité de la donation toute entière. La règle
d’irrévocabilité des donations étant d’ordre public, cette nullité est absolue.

3. Donations qui enfreignent le principe de l’irrévocabilité.

a. Donation sous condition potestative (art.885) : La donation faite sous une


condition dont l’exécution dépend de la seule volonté du donateur est nulle
(ex. je te donne ma voiture si un jour je voyage en Belgique).
b. Donation à charge de payer des dettes indéterminées (art. 886) : Il ne
s’agit là que des dettes indéterminées. Pour celles connues d’avance, la
donation produira valablement ses effets.
c. Réserve du droit de disposer (art.887).
d. Donations des biens à venir (art.847) : ces donations ne sont pas valables,
sauf exception prescrite par l’article 820 en ce qui concerne l’institution
contractuelle (à voir supra).

4. Donations qui n’enfreignent pas la règle de l’irrévocabilité des donations.

a) Donation avec réserve d’usufruit (art.888) : Il est permis au donateur de faire


la réserve à son profit ou de disposer au profit d’un autre de la jouissance ou
de l’usufruit des biens meubles ou immeubles donnés.

b) Droit de retour successoral : le donateur peut stipuler que le bien donné lui
fera retour en cas de prédécès du donataire. Il arrive souvent en effet que le
donateur désir avantager telle personne déterminée mais non ses héritiers.
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Section 4 : des exceptions à la règle de l’irrévocabilité des donations entre vifs.

1. Donations entre époux pendant le mariage (art.889).

Ces donations sont révocables ad nutum.

2. Révocation des donations

a) Position du problème.

Les causes de révocations que nous allons étudier sont des causes légales, indépendantes
de la volonté du donateur.

b) Causes de révocation (art.890, 891 et 892).

Il y en a trois :

1) Inexécution des charges : quand le donateur subordonne la donation à des


charges qu’il impose au donataire, celui-ci en assume l’exécution en
acceptant la donation. Les charges transforment la donation en un contrat
synallagmatique. Elle tombe ainsi sous l’application du principe que l’une des
parties a le droit de demander la résolution du contrat, quand l’autre n’exécute
pas ses obligations.
2) Ingratitude (art.892) : la donation ne peut être révoquée pour cause
d’ingratitude que dans les cas suivants :

1. Attentat à la vie du donateur : la loi se contente de l’attentat, sans


exiger une condamnation. Il suffit donc d’une tentative même non
punissable.
2. Sévices ou injures graves : les sévices comprennent : tous actes de
cruauté envers les personnes ; mauvais traitements ; violences ;
privations. Les injures consistent en faits outrageants : propos
injurieux, offenses publiques, froideur blessante. Ces faits doivent
revêtir un caractère de gravité suffisante pour dénoter l’ingratitude.
3. Refus d’aide et d’assistance en cas de besoin : Il s’agit
notamment du refus d’aliments. Il n’existe pas de véritable obligation
alimentaire à charge du donataire. Le donateur ne pourrait
contraindre le donataire à lui servir des aliments. Mais si le donataire
lui refuse les aliments, il pourra poursuivre en justice la résolution de
la donation du chef d’ingratitude. Le juge a un large pouvoir
d’appréciation pour donner ou non cette résolution. Il tiendra compte
de l’importance de la donation et de l’état des besoins du donateur.
4. Rôle du juge et effets de la révocation (art.893) : la révocation pour
cause d’inexécution des charges ou pour cause d’ingratitude ou de
survenance d’enfants n’a jamais lieu de plein droit. Le tribunal saisi
de la demande en révocation peut donner des délais pour l’exécution
des charges.
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CHAPITRE II
TRANSMISSION DES BIENS POUR CAUSE DE MORT OU LEGS.

Section1 : définition des legs.

Le legs est une libéralité qui se stipule par voie testamentaire.

Section 2 : désignation du légataire.

1. Liberté du testateur (art.777).

L’institution d’un légataire n’est pas nécessairement directe. C’est à la volonté du testateur
qu’il faut avoir égard pour déterminer non seulement l’objet du legs, mais aussi l’identité du
légataire. Tout legs doit être individualisé. Le légataire personne physique ou morale doit
être individualisé, sauf sil s’agit de legs aux pauvres. En ce cas, il est censé devoir profiter
aux pauvres de la collectivité où au le de cujus avait au moment de son décès son domicile
ou sa résidence.

2. Quelques difficultés d’application.

En principe, le legs devient caduc si le légataire meurt avant le testateur. Les descendants
du légataire prédécédé ne représentent donc pas leur auteur prédécédé.

La détermination inexacte ou incomplète ne nuit pas, pourvu qu’elle puisse être précisée
(voir cas des personnes incertaines). Si le légataire est une personne incertaine, dont
l’identité a été voilée pour cacher une incapacité de recevoir, le legs est nul.

Section 3 : étendue des legs.

Il y a trois espèces de legs quant à leurs portés.

1. Legs universel.

Le legs universel est celui qui appelle le légataire à recueillir en propriété l’intégralité de la
succession. Le légataire universel est assimilé à beaucoup d’égard à un héritier légal. Mais
est-ce qu’il recueille toujours l’actif intégral de la succession ? La réponse est évidement
non. Car le légataire universel doit payer toutes les dettes du défunt ; il doit acquitter tous
les legs et autres charges de la succession. Il peut se trouver en concours avec des héritiers
réservataires. En ce qui concerne les dettes, il est tenu d’une fraction du passif, égale à celle
à laquelle il succède dans l’actif.

2. Legs à titre universel.

Le legs à titre universel est celui par lequel le testateur lègue :

- Une quote-part des biens dont la loi lui permet de disposer telle qu’une moitié,
un tiers ;
- Ou tous ses immeubles ;
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- Ou une quotité fixe de tous ses immeubles ou de tout son mobilier.

3. Legs particulier.

On entend par là tout legs qui confère un droit ou un bien déterminé.

Section 4 : option du légataire (art.800).

Le code de la famille ne s’occupe pas longuement des legs. Néanmoins, conformément à


l’article 800 C F, qui dispose que nul n’est tenu d’accepter la succession ou le legs auquel il
est appelé, le légataire a un droit d’option. Il peut soit répudier, soit accepter le legs. Comme
l’héritier légal, le légataire peut accepter expressément ou tacitement. Le juge apprécie
souverainement l’existence d’une acceptation tacite.

Section 5 : droits du légataire.

1. Propriété des legs.

Le légataire doit être capable de recevoir au jour du décès. Le légataire peut disposer des
biens légués même avant leur délivrance et ses créanciers peuvent les saisir.

2. Possession des legs.

En principe, le légataire ne peut se mettre en possession de son legs. Il doit demander cette
possession aux héritiers légaux ou aux autres légataires universels. Il pourra s’adresser
utilement à l’exécuteur testamentaire ou au liquidateur.

3. Droits aux fruits.

Le légataire a droit aux fruits ; mais seulement à partir de la délivrance du bien. Les fruits
sont liés à la délivrance.

Section 6 : obligations du légataire.

Il est tenu aux obligations suivantes :

- Exécution des charges dont le testateur aurait affecté le legs ;


- Reconnaissance envers le testateur ;
- Obligation aux legs.

Section 7 : de l’inefficacité des legs.

Un legs peut être inefficace pour trois motifs : la nullité, la révocation et la caducité.

1. Nullité.

Le legs peut être nul pour plusieurs raisons, notamment dans le chef du testateur pour
insanité d’esprit, pour vice de volonté (erreur, captation), pour incapacité de disposer ; et
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dans le chef du légataire, pour incapacité de recevoir, pour impossibilité de le déterminer, et


quant à l’objet : chose future ou chose d’autrui.

2. Révocation.

Elle peut être :

a) La révocation volontaire.

Le testateur peut révoquer son legs soit expressément soit tacitement. La révocation peut se
faire soit par un nouveau testament soit par des dispositions incompatibles avec celles du
précédent soit par la destruction du testament soit par aliénation de la chose léguée.

b) Révocation judiciaire.

Un legs peut être révoqué en justice pour les causes ci-après : inexécution des charges ;
indignité du légataire pour avoir attenté à la vie du testateur ; s’être rendu coupable envers
lui des sévices, délits ou injures graves.
 Les demandeurs à l’action en révocation d’un legs sont forcément les successeurs.

3. Caducité.

Un legs est caduque lorsque, valable à l’origine, il devient inefficace par un fait indépendant
de la volonté du testateur, notamment : le prédécès du légataire ; la perte fortuit de la chose
léguée ; l’incapacité du légataire et ; la répudiation du legs par le légataire.

CHAPITRE III
PARTAGE D’ASCENDANT.

Section 1 : généralités.

1. Notion (art.899).

Le partage d’ascendant est l’acte entre vifs ou testamentaire par lequel un ascendant
partage lui-même entre ses descendants tout ou partie des biens qui composeront sa
succession. Si le partage se réalise par donation entre vifs on l’appelle donation-partage ; il
est testament-partage s’il se réalise par testament. Il sied de noter que la donation-partage
est soumise à toutes les conditions et formalités que la loi impose aux dispositions entre
vifs, et le testament-partage à celles des dispositions pour cause de mort.

2. Raison d’être.

Le partage d’ascendant a pour but d’éviter les difficultés et les contestations qui naissent
parfois entre les enfants à l’occasion du partage des successions de leurs parents ; de mieux
allotir chaque enfant (héritier) en tenant compte de ses capacités ou de ses convenances ;
d’éviter les morcellements des biens et d’économiser les frais de partage.
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Section 2 : conditions requises.

Tout partage d’ascendant suppose qu’il émane d’un ascendant, qu’il comprenne tout les
descendants et qu’il répartisse les biens de la succession entre ces descendants :

1. Ascendant (art.899).

Le code de la famille ne permet le partage d’ascendant qu’au père et mère et autres


ascendants. D’autres personnes que les ascendants ne pourront pas faire ce partage (ex.
oncle en rapport avec les neveux).

2. Tous les descendants.

Tous ceux que la loi appelle à la succession de l’ascendant doivent être compris dans le
partage (enfants nés dans le mariage, enfant nés hors mariage, enfants adoptés, les petits
enfants appelés par représentation).

3. Répartition des biens.

Il ne suffit pas que l’ascendant transmette ses biens à ses enfants, par donation ou par
testament, pour qu’il y ait partage. Il faut qu’il assigne à chacun de ses enfants un lot. Le
partage d’ascendant peut englober tous les biens du disposant (partage total) ou certains
d’entre eux (partage partiel). Quand le partage ne comprend que certains biens, les autres
sont attribués selon les règes de la succession légale ou testamentaire.

CHAPITRE IV
DES INSTITUTIONS CONTRACTUELLES OU DONATION DES BIENS A VENIR.

Section 1 : notion.

1. Définition (art.904 et suiv.)

L’on appelle « institution contractuelle » ou « donation des biens à venir », le contrat par
lequel une personne dispose à titre gratuit, de tout ou partie des biens qui composeront sa
succession. Le donateur s’appelle instituant ; le donataire, institué.

Toute institution contractuelle quoique fait au profit seulement des époux ou de l’un d’entre
eux, est toujours, dans le cas de survie du donateur, présumée faite au profit des enfants ou
descendants à naître du mariage.

2. Caractère des institutions contractuelles ou donation des biens à venir.

Les deux noms que porte l’opération mettent chacun l’accent sur ce qu’elle a de particulier.
Les mots « institution contractuelle » soulignent qu’il s’agit d’une institution d’héritier par
contrat. Les mots « donation des biens à venir » oppose l’opération aux donations ordinaires
qui ne peuvent porter que sur des biens présents.
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Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770

L’institution contractuelle se rencontre entre époux ou entre future époux. Elle leur tient lieu
du droit successoral.

Section 2 : Champ d’application.

1. Quant aux personnes.

- L’institution contractuelle se réalise entre future époux. L’article 906 précise que toute
donation faite en faveur du mariage est caduque si le mariage ne s’ensuit pas (Cf. les
différences espèces de donations).
- Elle se rencontre entre époux. Une institution contractuelle entre époux pendant le
mariage est licite. La donation faite à l’un des époux devient caduque, si l’instituant survit
à l’institué et à sa postérité.
- Enfin, l’institution contractuelle peut être l’œuvre d’une tierce personne en faveur des
époux ou des futurs époux.

2. Quant aux biens.

Comme les legs, l’institution contractuelle peut avoir pour objet :

- L’universalité des biens que l’instituant laissera au jour de sa mort, biens à


venir, en un mot sa succession (institution universelle) ;
- Une quote-part de ses biens (institution à titre universel) ;
- Des biens déterminés (institution à titre particulier).

3. Forme (art.908).

Toute institution contractuelle doit, à peine de nullité, être stipulée par acte authentique établi
soit par un notaire soit par un officier de l’état civil. Elle est portée à la connaissance de
l’officier de l’état civil soit au moment de l’enregistrement du mariage, soit au moment de sa
célébration, soit dans l’acte de mariage.

Elle n’est opposable au tiers que lorsque l’officier de l’état civil en porte mention dans l’acte
de mariage et dans l’acte constatant le régime matrimonial des époux.

CHAPITRE V
DES SUBSTITUTIONS FIDEICOMMISSAIRES OU DOUBLE LIBERALITE.

Section 1 : définition (art.911).

La substitution fidéicommissaire est une double libéralité. Le disposant gratifie une première
personne, à charge pour celle-ci de transmettre après sa mort les biens reçu à une seconde.
Le premier gratifié se nomme le grevé, le second l’appelé.
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Section 2 : prohibition : principe et exception (art.912 et 913).

- Les substitutions fidéicommissaires sont prohibées par principe. Néanmoins, seuls les
père et mère ainsi que les frères et sœurs peuvent faire une substitution fidéicommissaire.
- Celle-ci ne peut comprendre que la portion disponible.
- Par ailleurs, la substitution ne peut dépasser le premier degré des descendants du grevé.
En d’autres termes, les pères et mère peuvent stipuler au profit de leurs enfants et les
frères et sœurs au profit de leurs neveux et nièces sans exception ni préférence d’âge ou
de sexe.
 La loi autorise ces substitutions pour donner à un parent fortuné le moyen de garantir les
enfants de son héritier contre les dissipations de celui-ci.
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