Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
HEDDY-PIERRE
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit NKULU
0991276140/0895467382/0811632770
ENCADREUR EN DROIT ET CHERCHEUR
SYNTHESE DU COURS
DES REGIMES
MATRIMONIAUX,
SUCCESSIONS ET
LIBERALITES
L’auteur s’est basé sur le cours tel qu’il a été enseigné en 2009 et 2010 par le professeur extraordinaire
BOMPAKA NKEYI
2011
2
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
On ne peut pas tout apprendre avec une synthèse (quel qu’en soit l’auteur);
La synthèse ne reprend pas, lorsqu’elle y recourt, tous les exemples et les cas pratiques ;
On maitrise mieux son cours avec une synthèse et ce, dans peu de temps ;
La synthèse permet une révision rapide du cours;
Les synthèses sont indispensables à une bonne maitrise de la science en générale et du droit en
particulier
H eddy-Pierre NKULU
On entend par régime matrimonial, l’ensemble des règles juridiques relatives aux rapports
pécuniaires des époux entre eux et avec les tiers. Il détermine le sort des biens des époux et
les règles de leur gestion en fixant les pouvoirs des époux à cette fin.
CHAPITRE I
LE REGIME MATRIMONIAL PRIMAIRE
(art.447 C.F).
Traitant des droits et devoirs respectifs des époux, le régime matrimonial primaire comprend
l’ensemble des règles qui définissent impérativement et d’une manière identique pour tous
les ménages, le statut économique du foyer dans les relations entre époux et à l’égard des
tiers.
Comme les règles du mariage, elles ont un caractère générale et impératif : général parce
qu’elles s’appliquent à tous les ménages quel que soit le régime matrimonial particulier qui
les complète. Et impératif dans ce sens qu’on ne peut s’y soustrait ou les modifier.
CHAPITRE II
LES DIVERS REGIMES MATRIMONIAUX.
- L’on s’accorde à lui refuser le caractère d’une personne morale, c’est-à-dire d’un
patrimoine distinct, ayant son passif propre ; si la communauté forme une masse à part
dans les relations entre époux, par contre les cloisons établies entre la communauté et les
biens propres des époux n’ont rien d’étanche.
- Par ailleurs, la communauté n’est pas la propriété du mari ; les larges pouvoirs de gestion
du mari, il les exerce au nom et pour le compte des deux époux. Malgré son état
d’infériorité, la femme a des droits sur la communauté.
C’est un régime dans lequel les biens des époux demeurent personnels quant à la propriété
et quant à la gestion s’il ne comporte pas de communauté. Au fait, il équivaudrait à une
4
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
absence de régime matrimonial. Cependant, on ne doit pas oublier que le mariage donne
toujours naissance au régime matrimonial primaire.
- L’incertitude de la notion même de communauté peut faire naître des doutes quant à la
qualification de certains régimes. En outre, la liberté des conventions matrimoniales dans
certains pays permet d’imaginer des régimes composés des règles empruntées aux deux
types principaux.
- Enfin, même dans leur règlementation légale, les régimes qualifiés de séparatistes et de
communauté ne se présentent pas toujours à l’état pur.
1. Régime de communauté.
- Ce régime peut être extrêmement défavorable et même injuste pour l’épouse, si celle-ci
n’a pas de fortune personnelle et si elle n’exerce pas une activité lucrative propre
- Son avantage est qu’il stimule les époux à travailler.
6
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
CHAPITRE III
CHOIX DU REGIME MATRIMONIAL.
Le choix s’opère toujours devant l’officier de l’état civil. Celui-ci l’actera dans l’acte du
mariage ; et à défaut du choix par les époux, il retiendra celui de la communauté réduite aux
acquêts. Ce régime par défaut est celui qui devra être retenu en cas d’annulation du mariage
(dans ce cas le régime choisi initialement devra être considéré comme inexistant).
Pour un mineur non émancipé dans le premier cas et le mineur émancipé ou un majeur
sous curatelle dans le deuxième cas.
- Les régimes matrimoniaux sont modifiables. Cette modification peut, d’une manière
générale être totale ou partiel en ce qui concerne le régime. Elle peut également porter
sur les règles de gestion prévues dans le régime matrimonial antérieur.
- La modification ne peut avoir lieu qu’à la demande des époux et une fois durant le
mariage.
- Conditions : 1) une demande conjointe de deux époux 2) la demande doit être motivée
d’une façon sérieuse pour l’intérêt du ménage, ou à raison d’une modification importante
intervenue dans la situation des époux ou de l’un d’entre eux.
- Sous les mêmes conditions, les époux peuvent demander de modifier le régime de
gestion de leurs biens propres et communs.
2. Tribunal compétent.
Dans le délai d’un mois à compter de la date à laquelle la décision est intervenue et n’est
plus susceptible de recours, le dispositif du jugement fera l’objet, par les soins du greffier,
d’une transmission à l’officier de l’état civil compétent et d’une publicité au journal officiel
conformément à la loi. Une autre copie sera transmise également à l’autorité gardienne du
registre de commerce lorsque l’un des époux est commerçant.
CHAPITRE IV
EXAMEN DES REGIMES MATRIMONIAUX RETENUS PAR LE CODE DE LA FAMILLE
12. Cause de partage des biens (art. 502 ; cette disposition se base sur
l’art.539 qui prescrit les cause de dissolution du mariage)
Ces causes sont les mêmes que celles relatives à la dissolution du mariage.
Nous avons : la mort de l’u n des époux ; le divorce et le nouveau mariage du
conjoint de l’absent. Cependant, en ce qui concerne les régimes de
communauté, la dissolution de la communauté peut se produire sans
dissolution du mariage. Il en est ainsi en cas de séparation judicaire des
biens. Dans tous les cas, le partage de l’actif et du passif se réalisera quant
aux biens communs ou présumés indivis par moitié (art.503).
1. Définition (art.505)
Ce régime consacre l’existence de deux patrimoines propres formés par tous les biens
acquis à titre gratuit ou à titre onéreux par chacun des époux ainsi que leurs dettes.
Cet inventaire est fait et signé par les époux qui le remettront à l’officier de l’état civil. Il est
facultatif.
3. Preuve de la propriété des biens - à l’égard de son conjoint ou des tiers – (art.507).
- Elle peut se faire par tous les moyens, sauf pour les biens immeubles.
9
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
- Présomption légale : les meubles qui ont un caractère personnel et les droits
exclusivement attachés à la personne sont présumés, sauf preuve contraire, appartenir à
l’un à ou à l’autre époux.
a. Principe.
La gestion des biens est confiée de droit au mari. Cependant, lorsque par la volonté des
époux, la gestion des biens n’est pas attribuée au mari, chacun des époux administre ses
biens en perçoit les revenus et en dispose librement.
b. Mandat (art.509).
- L’un des époux peut donner mandat à l’autre en vue d’une gestion totale ou partielle de
ses biens personnels
- L’époux assurant une telle gestion est dispensé de rendre compte des fruits, si la
procuration ne l’y oblige pas expressément.
- Quant au mandat tacite, celui-ci ne concerne que l’administration et non la disposition.
- Cas d’une immiscions forcée dans les pouvoirs de gestion de son époux est sanctionné
sévèrement (par la même disposition).
Lorsque les propres de l’épouse se trouve exposer au danger par une gestion irresponsable
du mari, légalement prouvée, elle peut obtenir par voie judiciaire une gestion séparée.
- Dans ce cas, chacun reprend ses biens propres en nature. Cependant, la femme ou ses
héritiers seront les premiers à prélever avant le mari ou les héritiers de celui-ci.
- Une indemnité est prévue en cas d’enrichissement d’un patrimoine au détriment d’un
autre patrimoine.
- De tout ce qui précède, l’épouse et ses héritiers ont sur le patrimoine de l’homme une
hypothèque légale foncière et immobilière.
Dans cette hypothèse, il y a possibilité d’indemnisation au profit d’un des époux ou ses
héritiers. Une possibilité de remboursement est aussi possible lorsque l’un avait payé une
dette qui incombait à l’autre.
A la dissolution du mariage, s’il existe une masse des biens indivis, le règlement des dettes
et les enrichissements dus par les biens propres d’un des époux à l’autre seront opérées par
préférence sur cette masse.
10
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Ce régime a comme caractère l’existence des biens propres et des biens communs.
- Ce sont les biens que les époux acquièrent pendant le mariage, par leurs activités
communes ou séparées, ainsi que les biens conjointement acquis par les époux par
donations, successions ou testament.
- Non obligatoire, il est établi par les époux et remis à l’officier de l’état civil.
- Tout bien non inventorier comme bien propre est présumé commun.
Résultant soit de la volonté des époux ou de l’effet de la loi, elle a comme conséquence :
chacun administre ses biens personnels et en perçoit les revenus, et peut même en disposer
librement.
6. Modification d’un régime matrimonial pour la communauté réduite aux acquêts (art. 521)
Les époux doivent établir un actif général de leur actif commun et de leurs actifs propres
ainsi que des dettes communes ou propres. Cet état est homologué par le tribunal.
Autrement, les biens acquis ainsi que les dettes contractées pendant l’union seront
présumés communs.
- Les dettes dont l’un des époux est tenu grèvent ses biens propres et les biens communs.
- Les dettes personnelles des époux contractées avant et pendant le mariage sur leur
patrimoine propre restent propres. En cas de dissolution, si ces dettes ont été payées par
les biens communs, elles seront prises en compte dans le partage des biens communs
- En cas de dettes solidaires, et si celles-ci ont été payées par un patrimoine propre, le
patrimoine commun assurera le remboursement. Si le patrimoine commun ne parvient
pas à apurer la dette, celle-ci sera payée par moitié par le patrimoine de l’autre époux.
Si l’un des époux établit qu’un de ses biens propres a été aliéné et que le prix
en est tombé en communauté, il prélève sur les biens communs la valeur
correspondante à ce prix. La femme exerce ses prélèvements avant le mari.
d) Partage.
Une fois la communauté isolée, le partage se fait par moitié sur le plan de
l’actif que du passif. Cependant, les époux peuvent convenir d’un partage
inégal.
La femme peut, si elle constate un danger, demander en justice une séparation des biens.
L’article 532 du code de la famille précise les règles à suivre dans le cas de gestion séparée.
1. Définition (art.533).
La communauté universelle comprend tous les biens des époux, meubles et immeubles ainsi
que leurs dettes présentes et avenir.
2. Exceptions au principe.
Restent propres :
12
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
- Dans ce cas, la communauté universelle sera partagée par moitié tant activement que
passivement.
- Les dettes contractées avant la modification du régime pourront être poursuivies par les
tiers solidairement sur le patrimoine des époux, et d’actuellement après le partage, sur ce
qui subsiste du patrimoine commun.
4. Dissolution du mariage.
- L’actif et le passif sont partagés par moitié entre les anciens époux ou entre le conjoint
survivant et les héritiers de l’autre époux.
- En cas de créance non encore apurée, les débiteurs doivent payer par moitié cette dette
aux deux patrimoines.
- En cas de dettes, il existe une solidarité au profit d’un tiers créancier.
1. Définition de la succession.
- En droit civil succédé signifie remplacer une personne à la tête de ces biens. On peut la
remplacer à la tête de tous ses biens (succession à titre universelle), ou seulement de
certains d’entre eux (succession à titre particulier).
- On peut la remplacer entre vifs (à la suite d’une vente) ou pour cause de mort.
- Les biens se transmettent pour cause de mort de deux manières : en vertu de la loi ou par
testament.
- La succession comprend les biens et dettes du défunt au moment du décès. Elle
comprend aussi toutes les donations que le défunt a faites de son vivant.
C’est le décès du de cujus qui ouvre la succession. Ce décès se prouve en principe par
l’acte de décès.
CHAPITRE I
LA DEVOLUTION DES SUCCESSIONS.
- La dévolution des successions est l’ensemble des règles qui déterminent les personnes
appelées à recueillir les biens du défunt.
- Elle peut se faire conforment à la loi (succession ab’intestat) ou selon la volonté du défunt
(testament, legs, institutions contractuelles).
1. Notion.
a) L’existence.
Cela exclu :
Il peut arriver que des personnes dont l’une était appelée à succéder à l’autre
soient décédées le même jour ou à peu près en même temps. La
détermination exacte de la priorité de décès, dans le silence du code de la
famille se fait conformément aux modes ordinaires de preuve (témoins et
présomption humaines tirées des circonstances de fait).
4. L’absent.
1. Définition.
L’indignité est une déchéance du droit héréditaire prononcée par le tribunal compétent à
l’endroit du successeur qui s’est rendu coupable envers le défunt ou sa mémoire de certains
faits limitativement déterminés par la loi.
2. Causes de l’indignité.
4. Effet de l’indignité.
- L’indigné est exclu de l’hérédité et est le cas échéant tenu de restituer non seulement tous
les biens qu’il avait reçu mais encore tous les fruits que ces biens ont produit entre ses
mains.
- Les enfants de l’indigne conservent le droit de venir à la succession dont leur père est
exclu, à la condition qu’ils y soient appelés de leur propre chef, sans recours de la
représentation. Mais en pareil cas, leur père ne peut pas réclamer sur les biens de cette
succession le droit de jouissance légale, qui est un des attributs de l’autorité parentale.
- Tout héritage qui ne dépasse pas 100.000 zaïres sera attribué exclusivement aux enfants
et à leurs descendants par voie de représentation.
- Si l’héritage dépasse 100.000 Z, les héritiers légaux sont appelés à la succession.
2. Héritiers légaux.
Si le de cujus n’a pris aucune disposition, son héritage sera partagé entre ces personnes :
- Les enfants du de cujus nés dans le mariage ou hors mariage et les enfants
adoptés (art.758) : ceux-ci forment la première catégorie des héritiers
- Le conjoint survivant, les père et mère, les frères et sœurs germains ou
consanguins ou utérins (art.758 b) : ils constituent la deuxième catégorie ;
- La troisième catégorie d’héritiers de la succession est formée par les oncles et
tantes paternels ou maternels (art.758 c) ;
- A défaut d’héritiers de la troisième catégorie, tout autre parent ou allié viendra
à la succession pour autant que son lien de parenté ou d’alliance soit
régulièrement constaté par le tribunal (art.760)
- A défaut d’héritiers de toutes les catégories, la succession est dévolue à l’Etat
(art.763).
16
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
b) Jeu de la représentation.
1) Manière de succéder.
On succède soit de son propre chef ou par représentation (de l’héritier décédé).
2) Définition.
Cf. art.758
4) Conditions de la représentation :
5) Effets de la représentation
Le testament est un acte unilatéral, future (quant à ses effets), personnel et solennel.
a. Acte unilatéral.
b. Acte future (quant à ses effets) : cependant le testateur peut toujours le
modifier.
c. Acte personnel : pas de procuration en matière de testament.
d. Acte solennel : il doit se faire dans des formes prescrites par la loi, à savoir :
la forme authentique, la forme olographe et la forme orale.
3. Formes du testament.
Il peut être :
a. Testament authentique.
C’est-à-dire établi par le testateur soit devant le notaire, soit devant l’officier de l’état civil de
son domicile ou de sa résidence.
18
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
b. Testament olographe
1. Définition :
2. Analyse de la définition.
- De l’écriture (art. 768 et 769 ; art.770) : le testament olographe ne sera point valable, s’il
n’est pas écrit en entier de la main du testateur (art.768). Néanmoins, l’article 769 précise
qu’il peut être écrit à la machine par le testateur à condition que sur chacune des feuilles
et ce, à peine de nullité, le testateur indique par une mention manuscrite cette
circonstance et qu’il date et signe le testament de sa main (art.769). par ailleurs, si une
personne ne sait pas écrire ou se trouve dans l’incapacité physique de rédiger ou de
signer un testament, les formes prescrites aux articles 768 et 769 et dressées par un tiers
seront admise pour autant que l’officier de l’état civil du lieu de la rédaction du testament
légalise le testament ainsi rédigé en présence du testateur (art.770). cependant, les
altérations apportées au testament par d’autre que le testeur ont pour effet d’annuler le
testament.
- De la signature : elle doit se placer à la fin pour certifier le contenu de ce qui précède.
Mais la jurisprudence tolère qu’elle soit en tête, en marge, après un blanc de plusieurs
lignes, sur l’enveloppe même.
- De la datte : peu importe son emplacement, un testament olographe non daté n’a aucune
valeur, il est nul.
c. Le testament oral.
1. Définition.
Il est celui qui est fait verbalement par une personne sentant sa mort imminent et en
présence d’au moins deux témoins majeurs.
- Faire des legs particuliers dont le montant ne peut dépasser 10.000 Z pour
chaque legs ;
- Prendre des dispositions relatives à la tutelle de ses enfants mineurs ;
- Assurer en cas d’héritage supérieur à 100.000 Z, l’exercice du droit de
reprise ;
- Fixer entre les héritiers de la première et de la deuxième catégorie une règle
de partage différente de celle du partage égal prescrit par la loi en cas de
succession ab intestat.
- Toute autre disposition prise dans le testament oral est nulle, et les legs
supérieurs à 10.000 Z sont réduits à cette somme.
3. Exécuteurs testamentaires.
- Il s’agit d’un mandataire (Cf. la notion du mandat). Sa mission ne peut être transmise à
ses héritiers.
- A la différence du mandat qui peut être confié à un incapable, la charge de l’exécuteur
testamentaire ne peut être conférée qu’à une personne capable de s’obliger.
CHAPITRE II
LES REGLES RELATIVES A LA RESERVE SUCCESSORALE.
1. Réserve héréditaire.
Elle peut se définir comme étant une fraction de la succession dont on ne peut disposer au
détriment de certains de ses héritiers.
2. Quotité disponible.
- Ce sont les enfants né pendant le mariage ou hors mariage (ceux-ci doivent être affiliés
du vivant de leur père), les enfants adoptifs ainsi que leurs descendants, à quelque degré
que ce soit qui, par ailleurs ne sont comptés que pour l’enfant qu’ils représentent dans la
succession du disposant.
- Les héritiers de la première catégorie reçoivent les trois quart de l’hérédité. Le partage
s’opère par égales portions entre eux et par représentation entre leurs descendants
(art.759).
- La quote-part revenant aux héritiers de la première catégorie ne peut être entamée par
les dispositions testamentaires du de cujus établies en faveur d’héritiers des autres
catégories ou d’autres légataires universelles ou particuliers.
20
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Les héritiers de la 2e catégorie sont aussi héritiers réservataires. Mais ils le seront
uniquement à défaut d’héritiers de la première catégorie. En effet, l’article 853 dispose que
« si le disposant n’a pas d’enfants, la quotité disponible ne peut excéder la moitié des biens,
s’il y a des héritiers d’au moins deux groupes de la deuxième catégorie ou les deux tiers, s’il
n’y en a qu’un seul groupe.
Lorsque la succession comporte une maison, celle-ci est exclusivement attribuée aux
héritiers de la première catégorie. Lorsqu’elle comporte plusieurs maisons, dit l’alinéa 2,
l’une d’elles est exclusivement attribuée aux héritiers de la première catégorie. Et l’aliénation
éventuelle de cette maison ne peut être opérée qu’avec l’accord unanime des enfants tous
devenus majeurs et à condition que l’usufruit prévu au bénéfice du conjoint survivant ait
cessé d’exister (art.780 al.3).
L’article 785 du code de la famille lui accorde certains droits et prévoient de quelle manière
ils peuvent s’éteindre.
La réserve est d’ordre public. Sont nulles, les clauses d’insaisissabilité insérées dans les
donations ou les legs.
1. Principe.
- Du disponible, contrairement à la réserve on peut faire ce qu’on veut. Faire des libéralités
à des tiers ou même aux héritiers réservataires.
- Cependant, l’attribution du disponible à un héritier réservataire se fait au moyen d’une
libéralité dite préciputaire ou hors part ou avec dispense de rapport.
21
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Elle est de 1/4 (la réserve étant de trois quarts), sinon elle devra être réduite à concurrence
de 1/4 conformément à l’article 781 (Cf. art. 851).
L’article 782 dispose que si le testateur n’a pas d’enfants, la quotité disponible ne peut
excéder la moitié des biens, s’il y a au moins deux groupes de la deuxième catégorie à se
présenter à la succession et les deux tiers, s’il n’y a qu’un seul.
Cette reconstitution doit s’opérer en trois temps : déterminer les uns après les autres :
a) Biens existants.
- Tous les biens délaissés par le défunt au jour du décès : meubles, immeubles,
créances de toute nature ;
- Biens légués : ces biens existent au jour du décès dans le patrimoine du défunt ;
- Les fruits de tous ces biens échus avant l’ouverture de la succession.
- Les biens existants doivent être estimés d’après leurs états et leurs valeurs au jour
de l’ouverture de la succession.
b) Biens donnés.
Il s’agit des biens que le défunt avait donnés par actes entre vifs :
a. Principe :
Le principe est que toutes les libéralités du défunt s’imputent sur la quotité disponible ; mais
doivent seules s’imputer sur la réserve successorale, les libéralités que le défunt a faites
sans dispense d’imputation à un réservataire qui accepte la succession (ça s’appelle
« avancement d’hoirie »).
Toute libéralité qui a été faite à un réservataire doit s’imputer sur la réserve, à moins qu’il ne
soit établi que le défunt a voulu faire au réservataire une libéralité en dehors de la réserve.
- Les biens donnés rentrent dans la masse successorale que les réservataires ont à se
partager également.
- Lorsque les avances d’hoirie sont supérieures à la réserve totale, l’excédant est conservé
par les héritiers réservataires.
a) Principe.
1) Ouverture du droit
Ce droit appartient aux héritiers réservataires, à leurs héritiers ou ayant cause, à l’exclusion
des donataires, des légataires du défunt (art.867).
1) Principe.
- Les legs doivent être réduits tous ensemble avant les donations entre vif (art.871) ;
- Quant il y a lieu de réduire les donations entre vif, il faut les réduire successivement les
unes après les autres, par ordre des dates, en commençant par la dernière (art.871).
2) Mode de réduction.
CHAPITRE III
LA TRANSMISSION DE LA SUCCESSION
On entend par là, la prérogative reconnue à l’héritier de se mettre en possession des biens
successoraux et d’exercer les droits du défunt, par le seul fait de son décès, sans qu’il ait
besoin de solliciter une autorisation préalable. La saisine concerne essentiellement
l’acquisition de la possession et non celle de la propriété.
L’héritier saisi peut prendre possession des biens de la succession. Il peut appréhender ces
biens et se comporter sur eux comme un véritable possesseur, sans avoir besoin d’une
autorisation quelconque.
3. Caractère de la saisine.
- Elle est individuelle. Elle ne profite qu’à ceux qui viennent en ordre utile à la
succession.
- Elle est successive, en ce sens qu’à défaut d’héritiers appelés au premier
rang, elle passe à ceux du rang subséquent.
- Elle joue de plein droit, indépendamment de l’acceptation de la succession.
Cette acceptation fait acquérir non pas le droit à la possession (la saisine),
mais la propriété.
- Elle porte sur la succession : l’héritier saisi peut donc appréhender n’importe
quel bien de la succession, sans que les tiers détenteurs puissent lui opposer
l’existence d’autres héritiers saisis.
- Elle est d’ordre public.
24
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
1. Notion
La pétition d’hérédité est une action par laquelle une personne réclame la reconnaissance
de son droit héréditaire et en conséquence la restitution de tout ou partie des biens du
défunt contre une personne qui les détient sans titre ou qui les possède illégalement.
- Si le faut héritier détenait les biens de la succession, il doit les restituer, ainsi que les
fruits, s’il était de mauvaise foi. Dans ce dernier cas, il devra en outre indemnisé l’héritier
véritable des détériorations subis par les biens restitués même si elles ne lui étaient pas
imputables.
- Le défendeur de bonne foi garderait les fruits acquis et ne serait responsable des
dégradations que si elles lui avaient profité. De son côté, l’héritier qui a triomphé à la
pétition d’hérédité devrait indemniser son adversaire si celui-ci avait fait des impenses et
si il avait acquitté des dettes de la succession.
b. Les rapports de l’héritier véritable et des tiers ayant traité avec le faux héritier évincé.
- Il faut distinguer les tiers de mauvaise foi et les tiers de bonne foi.
- Le conflit peut être réglé si le tiers a acquis un meuble corporel de la succession. Ce
tiers est protégé par le principe « en fait de meuble de bonne foi possession vaut titre ».
- Pour les autres cas, la jurisprudence soutient la validité des actes de l’héritier apparent.
1. Principe.
Il ne suffit pas du décès pour conférer la propriété de la succession à ceux que la loi y
appelle. Encore faut-il que ceux-ci l’acceptent (art.800).
25
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
2. Option du successible.
a. Contenu (art.801).
b. Caractères de l’option.
1) Principe.
Le successible manifeste son intention d’acquérir tout l’actif et d’assumer la charge de tout
le passif.
2) Formes.
Pas de forme solennelle. L’acceptation peut être tacite ou expresse. L’acceptation est
expresse lorsqu’elle est contenue dans un acte écrit. Elle est tacite, lorsque l’héritier
accompli un acte qui manifeste de façon non équivoque son intention d’accepter ou lorsque,
après un délai pour renoncer l’héritier ne l’a pas fait.
26
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
c) La renonciation (art.800).
1) Notion.
- La renonciation ne se présume point, elle doit être faite, à peine de nullité, par écrit et être
notifiée au liquidateur avant le délai fixé à l’article 801 al 2.
- Si l’héritier ne sait pas écrire, il peut le déclarer au liquidateur dans le délai fixé à l’article
801 al.2 en présence de deux témoins qui constateront en signant avec le liquidateur
cette renonciation (art.805).
- L’héritier qui renonce est censé n’avoir jamais été héritier (art.806).
- La renonciation ne devient irrévocable qu’au jour où le délai de trois mois prévu à l’article
801 al.2 est écoulé, à moins que cette renonciation n’ait été obtenue par dol, violence ou
menace d’un autre héritier.
4) Rétractation de la renonciation.
- Avant l’expiration du délai de trois mois prévu à l’article 801 al.2, l’héritier qui a renoncé peut
se raviser
- Par ailleurs, la renonciation obtenue par dol, violence, ou menace d’un autre héritier, ne
devient irrévocable qu’un an après la cessation de la violence, du menace ou de la
découverte du dol.
CHAPITRE IV
LIQUIDATION DE LA SUCCESSION.
1. Définition.
En matière de succession, liquider veut dire : le règlement des droits et des obligations
attachés à une succession.
27
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
- En cas de succession ab’intestat, le plus âgé des héritiers sera chargé de la liquidation de
la succession. Ou en cas de désistement, celui qui sera désigné par les héritiers.
- Si les liquidateurs ont été désignés par le testament ou s’il y a un légataire universel, la
liquidation de la succession leur sera attribuée.
- Lorsque le testament désigne plusieurs légataires universels, le liquidateur sera le plus
âgé d’entre eux.
- Si les héritiers légaux et testamentaires mineur et interdits sont présent à la succession, le
liquidateur de la succession sera confirmé soit par le tribunal de paix, soit par le tribunal
de grande instance (selon qu’il s’agit d’un héritage d’une valeur de moins de 100.000 Z ou
plus).
- Lorsque les héritiers ne sont pas encore connus ou sont très éloignés ou qu’ils ont tous
renoncé à l’hérédité ou en cas de contestation grave sur la liquidation, le tribunal désigne
d’office ou à la requête du Ministère public ou d’un des héritiers, un liquidateur judiciaire,
parent ou étranger à la famille (art.795).
- Nul n’est tenu d’accepter les fonctions de liquidateur. Le liquidateur ne peut se démettre
de ses fonctions que lorsqu’il invoque des justes motifs accepté par le tribunal compétent.
Le désistement ne devient effectif qu’à partir du moment où il est accepté par le tribunal et
qu’un nouveau liquidateur a été désigné.
3. Fonctions du liquidateur.
Elle est fixée soit d’accord avec les héritiers soit par le de cujus, soit par décision judiciaire
(art.799).
28
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
1. Principe.
2. Droits de l’héritier.
Tout successeur universel qui accepte jouit des droits suivants : il devient propriétaire des
biens du défunt pour autant qu’ils se transmettent pour cause de mort. Comme les effets de
la renonciation, l’acceptation remonte au jour de l’ouverture de la succession, le successeur
a droit aux fruits dès ce jour. Bref, il jouit des droits réels et les créances du défunt.
3. Obligations de l’héritier
1. Indivision.
- Chaque héritier a les droits d’usage et de jouissance sur la succession, mais seulement
dans la mesure compatible avec les droits des autres.
- Et il a aussi le droit de concourir avec les autres aux actes de disposition qui requièrent
l’unanimité.
3. Durée de l’indivision.
- Le partage peut être à tout moment provoqué par un coindivisaire nonobstant prohibition
ou conventions contraires.
- Néanmoins, certaines dispositions du code de la famille maintiennent l’indivision lorsque
parmi les successibles, il y a des enfants mineurs ou des interdit (art.810).
1. Définition du partage.
- Le partage est la convention amiable ou judiciaire par laquelle les indivisaires mettent fin
à l’indivision en substituant des parts matériellement distinctes, appelées parts divises,
aux parts indistinctes appelées parts indivises qu’ils avaient jusque-là.
- On appelle action en partage le droit de chaque indivisaire de contraindre les autres au
partage. Si ceux-ci ne s’y prêtent pas de bonne grâce, le partage se fera néanmoins
malgré eux, par autorité de justice.
- Le partage a lieu en principe en nature. Toutefois, lorsqu’il y a impossibilité d’établir
l’égalité des parts en nature, l’inégalité de celle-ci se compense par l’attribution d’une
soulte (art.791).
- Dans la mesure du possible, les héritiers reçoivent des lots ayant la même composition ou
qui leur sont les plus utiles. En cas de désaccord sur la répartition, un arbitrage du
conseil de famille proposera une solution. Si la solution n’est pas accueillie, le tribunal de
paix pour les héritages ne dépassant pas 100.000 Z et le tribunal de grande instance pour
les autres fixeront d’une manière définitive l’attribution des parts (art.792).
2. Espèces de partage.
3. Formes du partage.
Le partage peut être demandé par tout successeur venant à la succession, légataire
universel ou légataire à titre universel, institué contractuel universel ou à titre universel.
6. Le retrait successoral
- Le retrait successoral est le droit, pour chacun des copartageants d’écarter du partage
toute personne qui n’aurait d’autre titre à y participer qu’une cession de droits successifs
qu’elle aurait obtenue d’un autre copartageant.
- Le code de la famille n’organise pas le retrait successoral. Néanmoins, ce litige peut être
tranché par les cours et tribunaux conformément aux dispositions générales de l’article
817.
C’est l’obligation pour chaque héritier de remettre dans la masse à partager tous les dons
entre vifs ou testamentaires qui lui ont été fait par le défunt et toutes les sommes qu’il devrait
au défunt.
b) Fondement.
Il faut :
- Etre héritier ;
- Venir à la succession, c’est-à-dire l’avoir acceptée ;
- Etre donataire ou légataire du défunt ;
31
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Le rapport ne se fait qu’à la succession du donateur c’est-à-dire qu’il n’est dû que par un
cohéritier à un autre (art.862).
- Le rapport des legs ou dons ne peut avoir lieu qu’à l’ouverture de la succession du
disposant.
- Celui qui réclame le rapport d’une libéralité doit prouver l’existence de cette libéralité. Il
peut recourir à la preuve testimoniale et à la preuve par présomptions humaines.
- C’est au donataire qui prétend avoir été dispensé du rapport à faire la preuve de la
dispense qu’il invoque.
- L’héritier doit rapporter tout ce qu’il a reçu du défunt sans distinction, qu’il s’agisse en
outre de legs ou des donations entre vifs (même déguisées).
- Le rapport comprend tout ce qui a été employé pour l’établissement d’un des cohéritiers
ou pour le paiement de ses dettes (art.859).
- Cependant, les frais de nourriture, d’éducation, d’apprentissage, les frais ordinaires,
d’équipement, ceux des noces et des présents d’usage ne doivent pas être rapportés
(art.860).
- En nature : les biens donnés sont remis à la masse et soumis avec elle au
partage.
- En moins prenant : le donataire conserve les biens donnés mais prend
d’autant moins dans la masse.
- En récompense : rien n’empêche le donataire de payer à ses cohéritiers la
valeur de la donation.
- Par compensation : quant tous les héritiers doivent rapporter des mêmes
sommes égales.
- Il faut toutefois noter que le rapport des biens meubles se fait en principe au
moins prenant, et celui des immeubles se fait en nature (art.864).
Il a paru équitable que l’héritier, qui est débiteur de la succession, ne puisse venir au partage
que quant il est libéré de sa dette, même avant l’échéance, soit par un paiement effectif, soit
par rapport en moins prenant.
32
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
8. Effets du partage.
- Chaque héritier devient propriétaire des biens compris dans son lot. On est même censé
l’être devenu non seulement du jour du partage, mais dès l’ouverture de la succession
(effet déclaratif du partage).
- Le prélèvement des parts se fait comme suit :
- En cas de concours d’héritiers des premières et deuxièmes catégories, les héritiers de la
première catégorie choisissent leur part ;
- En cas de concours d’héritiers de la deuxième catégorie uniquement, le conjoint survivant
choisit d’abord sa part, puis les pères et mère et enfin les frères et sœurs (art.790).
9. Dissolution du partage.
Le partage amiable est une convention. Il devrait être annulé chaque fois qu’il présente un
des défauts qui peuvent affecter une convention (vices de consentement, incapacité, fraude
des droits des créanciers). De même, le partage judiciaire devrait être annulé pour vices de
forme, incompétence du magistrat.
Section 5 : liquidation d’une succession acquise par plusieurs héritiers : division des
créances et des dettes.
1. Principe.
En cas de pluralité d’héritiers, si les biens corporels compris dans la succession sont soumis
au régime de l’indivision, les éléments incorporels, c'est-à-dire les créances et les dettes du
défunt se divisent de plein droit entre les héritiers.
- Il y aurait recours lorsqu’ un des héritiers a perçu plus que sa part dans une créance
successorale ou a acquitté pour plus que sa part une dette de la succession, notamment
puisque l’obligation était indivisible.
- Le recours du cohéritier qui a payé plus que sa part dans une dette successorale peut se
justifier par l’enrichissement sans cause ou par la gestion d’affaire.
Section 7 : du bureau administratif des successions : Lire les articles 812 à 818
33
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère à une autre un droit patrimonial
sans en attendre une contrepartie égale.
La libéralité comporte donc trois éléments : un acte à titre gratuit, le transfert d’un bien et
l’intention libérale (animus donandi).
- Les libéralités sont faites par acte authentique ou sous-seing privé ou par tradition. Il s’agit
pour ce dernier type, de dons manuels. Le don manuel est un contrat réel.
- Lorsqu’un immeuble est transféré gratuitement à une personne, la mutation ne s’opère
qu’après observation des règles prescrites par la loi foncière.
D. Terminologie (art.825).
Aux termes de la loi, l’ayant cause est la personne à qui les droits d’une autre ont été
transmis. Toute libéralité qui transfère à l’ayant cause un droit sur la totalité des biens est
universelle. Elle est à titre universel lorsque le droit transmis a pour objet une quote-part des
biens dont la loi permet de disposer. Et enfin, la libéralité est à titre particulier lorsque le droit
transmis a pour objet un seul bien déterminé.
CHAPITRE PRELIMINAIRE
REGIME JURIDIQUE COMMUN A TOUTES LES LIBERALITES.
Les libéralités obéissent toutes aux règles relatives à la validité des conventions prévues par
l’article 8 C C L III. Ces règles ont été reprises par le code de la famille qui les a dans une
certaine mesure renforcé eu égard à la particularité même des libéralités.
34
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Comme pour tout contrat, le contrat de donation exige le consentement des parties.
Néanmoins, l’article 828 du code de la famille mérite une attention particulière : Il n’y a point
de libéralité valable, prescrit-il, si le disposant ou le gratifié n’est pas sain d’esprit. Pourquoi
cette disposition ? Ne faut-il pas être sain d’esprit pour tous les actes ? En matière de
libéralité, la volonté est sujette à des faiblesses et à des embûches qui n’entrent pas dans
les clauses ordinaires d’annulation des actes juridiques. La volonté peut subir des
altérations, peut perdre sa spontanéité pour d’autres causes encore, le grand âge qui affaiblit
la résistance, la conscience, le jugement. L’article 828, alinéa 2 du code de la famille invite le
juge à tenir compte même de ces altérations mineures ou partielle de la volonté. Le juge
dispose d’un pouvoir souverain d’appréciation. La preuve de l’insanité d’esprit au moment de
l’acte est soumise au droit commun. Elle est à charge de celui qui attaque l’acte et peut être
faite par toute voie de droit.
2. Vices de consentement.
En matière de libéralité, les vices de consentement sont les mêmes que ceux admis par le
droit commun des obligations conventionnelles à savoir l’erreur, le dol et la violence.
a) Erreur : Elle consiste en une interprétation inexacte d’un fait ou d’une règle de
droit, ou même encore en l’ignorance de cette dernière. Seule l’erreur de fait
peut entrainer nullité (Cf l’adage « nemo censetur ignorare legem »). Une
libéralité peut être annulée, par exemple, pour erreur sur le motif, quant le
motif a été donné par le disposant, comme la condition même de son acte.
Ainsi un testateur lègue ses biens à des tiers uniquement par aversion de ses
héritiers, alors qu’il est démontré que ce consentement provient d’une
interprétation erronée des faits qui ont déterminé le testateur.
Les libéralités obéissent, en matière de capacité à des règles propres. Les incapacités de
disposer et de recevoir sont de stricte interprétation. Elles n’existent que dans la mesure où
un texte les consacre. Car la capacité est la règle ; l’incapacité l’exception. Les incapacités
de disposer et de recevoir sont impératives. On ne peut y déroger par convention.
2. Incapacités de disposer.
Tous les mineurs, même émancipés sont incapables de disposer, même par représentation.
Mais cette règle connait des exceptions :
- Le mineur marié peut donner à l’autre époux, soit par donation simple soit par
donation réciproque moyennant le consentement et l’assistance de ceux dont
le consentement est requis pour la validité de son mariage.
- Le mineur de quinze ans accomplis ne peut disposer que par testament et
jusqu’à concurrence seulement de la moitié des biens dont la loi permet au
majeur de disposer. En d’autres termes, le mineur qui n’a pas 15 ans ne peut
tester. S’il le fait, le testament est intégralement nul.
- Le mineur émancipé peut faire sans l’assistance de son curateur, des
présents d’usage ou des aumônes, s’ils sont en rapport avec sa fortune.
c) Interdits (art.836).
L’interdit est assimilé au mineur ; toute libéralité lui est interdite, même par représentation.
Il s’agit des prodigues et des faibles d’esprit. En principe, ils font librement leur testament.
Acte personnel et à effet différé jusqu’après la mort. En ce qui concerne la donation, il leur
faut l’assistance de leur conseil
Dans les deux cas, l’annulation pour insanité d’esprit reste possible.
e) Failli.
3. Incapacité de recevoir.
a) Personnes inexistantes.
Ce sont celles qui n’existent pas au moment où la libéralité doit recevoir son effet ; pour la
donation au jour de l’acte ; pour le testament au décès du testateur.
Il existe des cas où une libéralité est consentie valablement à une personne
qui n’est pas encore conçu (Cf. le cas de la double donation -art. 820-, à voir
supra).
Ce sont celles dont l’identité n’apparaît pas clairement dans l’acte de libéralité. Tantôt la
détermination de la personne gratifiée ne soulève qu’une difficulté d’application. Au
demeurant, la personne gratifiée existe et elle est capable de recevoir. Tel est le cas d’un
legs : « à celui qui épousera ma fille » (alors qu’elle n’est même pas fiancée) ; « à ma future
femme ». La jurisprudence interprète ces cas d’une manière favorable.
c) Incapables ordinaires.
1) Mineurs.
La libéralité faite à un mineur peut être accepté en son nom par son représentant légal
conformément au droit commun. Il faut distinguer trois cas :
2) Interdits (art.842).
Les prodigues et les faibles d’esprit placés sous curatelle doivent être assistés de leur
curateur pour accepter une libéralité avec charges, un legs universel.
37
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
La femme mariée a besoin de l’autorisation du mari ou de justice pour accepter toute espèce
de libéralité.
Les personnes morales de droit public ou de droit privé ne peuvent accepter toute espèce de
libéralité que moyennant l’autorisation du gouvernement.
Les médecins qui auront traités une personne pendant sa dernière maladie dont elle meurt,
ne pourront profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires qu’elle aurait faite en leur
faveur pendant le cours de cette maladie. La même interdiction frappe les ministres de culte.
Elle se fonde sur leur influence.
Conditions : il faut : 1) qu’il y ait un traitement ; 2) que le traitement ait été effectué
pendant la dernière maladie.
Outre les restrictions tenant à l’ordre public et aux bonnes mœurs, l’objet des libéralités ne
peut consister : en service ; en choses futures ; en choses d’autrui.
a) En services.
Les libéralités ne peuvent porter sur les choses futures. Cependant, une dérogation est
prévue en ce qui concerne l’institution contractuelle (à voir supra).
La libéralité portant sur la chose d’autrui n’est frappé que de nullité relative, car elle ne
touche qu’à des intérêts privés.
Une disposition entre vif ou testamentaire déterminée par un mobil contraire à la loi ou aux
bonnes mœurs est de nul effet. On place aujourd’hui la cause des libéralités :
3. Conditions (art.850).
Les conditions impossibles, celles qui sont contraires aux lois et aux bonnes mœurs sont
réputées non écrites dans toutes dispositions entre vifs ou testamentaires. En vertu de
l’article 850 même, les conditions impossibles ou illicites seront simplement réputées non
écrites. On les efface et la libéralité sort néanmoins ses effets. Cette règle déroge au droit
commun. La condition impossible, illicite ou immorale qui en droit commun rend nul l’acte
tout entier est seulement réputée non écrite lorsqu’il s’agit d’une libéralité.
Le terme condition vise non seulement les conditions au sens strict d’événements futurs et
incertains, mais aussi les charges et même toute condition quelconques. Pour qu’il y ait
conditions impossible, il faut que l’impossibilité soit absolue, que la condition soit impossible
pour toute personne quelle qu’elle soit. Les conditions immorales ou illicites sont des
conditions contraires à la loi, ou aux bonnes mœurs. C’est le cas des conditions qui portent
atteinte à des droits politiques, au droit de propriété (clauses d’inaliénabilité d’un bien) aux
droits de l’autorité parentale, à la liberté du mariage ou du remariage.
CHAPITRE I
LES DONATIONS ENTRE VIFS.
Section 1 : généralités.
1. Notion.
a. Définition (art.873).
La donation entre vifs est un contrat de bienfaisance par lequel une personne, le donateur,
transfert actuellement et irrévocablement un droit patrimonial à une autre, le donataire, qui
l’accepte.
b. Eléments constitutifs.
- La donation est un contrat : elle suppose une offre du donateur acceptée par
le donataire. Cette acceptation n’engage le donneur que si il en est notifié,
dans la mesure où bien sûre, les parties ne sont pas en présence.
- La donation est un contrat solennel : elle doit être coulée sous certaines
formes : acte authentique ou acte sous seing privé ou par simple tradition.
- Par lequel le donateur transfert : le donateur aliène un bien de son patrimoine,
et le fait sans contre-prestation ; l’absence de contre-prestation range la
donation parmi les actes à titre gratuit. L’aliénation d’une valeur patrimoniale
la range parmi les libéralités.
- Le donateur fait sortir actuellement et immédiatement un élément de son
patrimoine pour le faire entrer dans le patrimoine du donataire.
c. Irrévocablement.
L’irrévocabilité des donations est exprimée par l’adage « donner et retenir ne vaut » qui avait
été formulé par Loysel. L’irrévocabilité ne signifie pas qu’une donation ne peut jamais être
39
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
révoquée puisqu’i y a des causes de révocation des donations (ingratitude, inexécution des
charges, survenance d’enfant). Mais ces révocations ne peuvent résulter de la seule volonté
du donateur qui entendrait reprendre ce qu’il a donné. La règle donner et retenir ne vaut a
donc un sens bien précis : elle interdit d’introduire dans la donation un élément d’instabilité,
une clause qui permettrait ultérieurement au donateur de revenir sur la donation par sa
seule volonté.
2. Du contrat de donation.
a) Justification.
La donation entre vifs n’engagera le donateur que du jour qu’elle aura été acceptée en
termes exprès. Aussi, ni l’offre de donation, ni la promesse de donation n’ont de force
obligatoire. L’acceptation est faite du vivant du donataire soit par acte authentique soit par
acte sous seing privé. Elle n’engage le donateur qu’à la date où elle lui est notifiée.
c) Notification de l’acceptation.
La propriété des biens donnés n’est transférée au donataire que pour autant que la tradition
soit réalisée (comparer avec le contrat de vente où la propriété des biens est transférée par
le seul consentement des parties).
Cette délivrance doit se faire immédiatement, à moins que la donation ne soit fait à terme ou
sous condition suspensive. Si les biens donnés ont péri avant la délivrance, le donateur ne
pourra s’exonérer qu’en prouvant soit le cas fortuit soit qu’il a apporté à la conservation des
biens donnés tous les soins d’un bon père de famille.
f) Obligations du donataire.
tout simplement le principe qui dit que les frais incombent à celui dans l’intérêt
duquel ils sont faits.
2) Reconnaissance : ce sentiment de reconnaissance est subjectif. Le donateur
doit s’abstenir de certains actes contraires à la reconnaissance, de certains
actes d’ingratitude. La loi sanctionne cette ingratitude par une action en
révocation de la donation.
3) Paiement des dettes du donateur : cela n’est possible que lorsque la
donation est universelle.
Le don manuel résulte de la remise en propriété par le donateur d’un bien meuble et de son
acceptation par le donataire.
Tout acte à titre onéreux qui simule la transmission gratuite d’un bien est réputé une
donation déguisée. Celle-ci n’est valable que pour autant qu’elle ne constitue pas une fraude
à la loi ou aux droits des tiers (Cf. art.203 C C L III).
4. Donation rémunératoire.
La donation est dite rémunératoire quand elle est faite, sans obligation dans le chef du
donateur en récompense d’un service rendu.
Elle se distingue nettement de la donation entre époux qui supposent le mariage déjà
célébré.
Les époux peuvent se faire pendant le mariage toute espèce de donations : donations
formelles, donations indirectes, donations déguisées, dons manuels, institutions
contractuelles. La donation entre époux obéit à un régime propre, qui culmine dans la règle
qu’elle est toujours révocable (ad nutum).
41
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
L’on appel donation avec charges, la donation où le donataire s’engage à accomplir une
prestation. Les charges peuvent être au profit du disposant comme elles peuvent être
stipulées au profit d’un tiers.
1. Principe.
Tout contrat est irrévocable. Les contractants n’ont pas le droit de s’en délier unilatéralement
une fois qu’il est valablement conclu. Ils ne peuvent s’en délier que par leur consentement
mutuel, ou pour les causes exceptionnelles que la loi autorise. Le contrat légalement formé
tient lieu de loi pour les parties. En ce sens là la donation est aussi irrévocable. Mais elle
l’est encore dans un autre sens : le donateur ne peut insérer dans l’acte une clause ou une
modalité qui ait pour effet de rendre la donation non avenue. Il ne s’agit plus cette fois de
révoquer le contrat ; il s’agit de révoquer le transfert de propriété crée par le contrat.
2. Sanctions.
Toute clause ayant pour effet de permettre au donateur de revenir, de manière même
minime, sur la donation qu’il fait entraine la nullité de la donation toute entière. La règle
d’irrévocabilité des donations étant d’ordre public, cette nullité est absolue.
b) Droit de retour successoral : le donateur peut stipuler que le bien donné lui
fera retour en cas de prédécès du donataire. Il arrive souvent en effet que le
donateur désir avantager telle personne déterminée mais non ses héritiers.
42
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
a) Position du problème.
Les causes de révocations que nous allons étudier sont des causes légales, indépendantes
de la volonté du donateur.
Il y en a trois :
CHAPITRE II
TRANSMISSION DES BIENS POUR CAUSE DE MORT OU LEGS.
L’institution d’un légataire n’est pas nécessairement directe. C’est à la volonté du testateur
qu’il faut avoir égard pour déterminer non seulement l’objet du legs, mais aussi l’identité du
légataire. Tout legs doit être individualisé. Le légataire personne physique ou morale doit
être individualisé, sauf sil s’agit de legs aux pauvres. En ce cas, il est censé devoir profiter
aux pauvres de la collectivité où au le de cujus avait au moment de son décès son domicile
ou sa résidence.
En principe, le legs devient caduc si le légataire meurt avant le testateur. Les descendants
du légataire prédécédé ne représentent donc pas leur auteur prédécédé.
La détermination inexacte ou incomplète ne nuit pas, pourvu qu’elle puisse être précisée
(voir cas des personnes incertaines). Si le légataire est une personne incertaine, dont
l’identité a été voilée pour cacher une incapacité de recevoir, le legs est nul.
1. Legs universel.
Le legs universel est celui qui appelle le légataire à recueillir en propriété l’intégralité de la
succession. Le légataire universel est assimilé à beaucoup d’égard à un héritier légal. Mais
est-ce qu’il recueille toujours l’actif intégral de la succession ? La réponse est évidement
non. Car le légataire universel doit payer toutes les dettes du défunt ; il doit acquitter tous
les legs et autres charges de la succession. Il peut se trouver en concours avec des héritiers
réservataires. En ce qui concerne les dettes, il est tenu d’une fraction du passif, égale à celle
à laquelle il succède dans l’actif.
- Une quote-part des biens dont la loi lui permet de disposer telle qu’une moitié,
un tiers ;
- Ou tous ses immeubles ;
44
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
3. Legs particulier.
Le légataire doit être capable de recevoir au jour du décès. Le légataire peut disposer des
biens légués même avant leur délivrance et ses créanciers peuvent les saisir.
En principe, le légataire ne peut se mettre en possession de son legs. Il doit demander cette
possession aux héritiers légaux ou aux autres légataires universels. Il pourra s’adresser
utilement à l’exécuteur testamentaire ou au liquidateur.
Le légataire a droit aux fruits ; mais seulement à partir de la délivrance du bien. Les fruits
sont liés à la délivrance.
Un legs peut être inefficace pour trois motifs : la nullité, la révocation et la caducité.
1. Nullité.
Le legs peut être nul pour plusieurs raisons, notamment dans le chef du testateur pour
insanité d’esprit, pour vice de volonté (erreur, captation), pour incapacité de disposer ; et
45
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
2. Révocation.
a) La révocation volontaire.
Le testateur peut révoquer son legs soit expressément soit tacitement. La révocation peut se
faire soit par un nouveau testament soit par des dispositions incompatibles avec celles du
précédent soit par la destruction du testament soit par aliénation de la chose léguée.
b) Révocation judiciaire.
Un legs peut être révoqué en justice pour les causes ci-après : inexécution des charges ;
indignité du légataire pour avoir attenté à la vie du testateur ; s’être rendu coupable envers
lui des sévices, délits ou injures graves.
Les demandeurs à l’action en révocation d’un legs sont forcément les successeurs.
3. Caducité.
Un legs est caduque lorsque, valable à l’origine, il devient inefficace par un fait indépendant
de la volonté du testateur, notamment : le prédécès du légataire ; la perte fortuit de la chose
léguée ; l’incapacité du légataire et ; la répudiation du legs par le légataire.
CHAPITRE III
PARTAGE D’ASCENDANT.
Section 1 : généralités.
1. Notion (art.899).
Le partage d’ascendant est l’acte entre vifs ou testamentaire par lequel un ascendant
partage lui-même entre ses descendants tout ou partie des biens qui composeront sa
succession. Si le partage se réalise par donation entre vifs on l’appelle donation-partage ; il
est testament-partage s’il se réalise par testament. Il sied de noter que la donation-partage
est soumise à toutes les conditions et formalités que la loi impose aux dispositions entre
vifs, et le testament-partage à celles des dispositions pour cause de mort.
2. Raison d’être.
Le partage d’ascendant a pour but d’éviter les difficultés et les contestations qui naissent
parfois entre les enfants à l’occasion du partage des successions de leurs parents ; de mieux
allotir chaque enfant (héritier) en tenant compte de ses capacités ou de ses convenances ;
d’éviter les morcellements des biens et d’économiser les frais de partage.
46
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
Tout partage d’ascendant suppose qu’il émane d’un ascendant, qu’il comprenne tout les
descendants et qu’il répartisse les biens de la succession entre ces descendants :
1. Ascendant (art.899).
Tous ceux que la loi appelle à la succession de l’ascendant doivent être compris dans le
partage (enfants nés dans le mariage, enfant nés hors mariage, enfants adoptés, les petits
enfants appelés par représentation).
Il ne suffit pas que l’ascendant transmette ses biens à ses enfants, par donation ou par
testament, pour qu’il y ait partage. Il faut qu’il assigne à chacun de ses enfants un lot. Le
partage d’ascendant peut englober tous les biens du disposant (partage total) ou certains
d’entre eux (partage partiel). Quand le partage ne comprend que certains biens, les autres
sont attribués selon les règes de la succession légale ou testamentaire.
CHAPITRE IV
DES INSTITUTIONS CONTRACTUELLES OU DONATION DES BIENS A VENIR.
Section 1 : notion.
L’on appelle « institution contractuelle » ou « donation des biens à venir », le contrat par
lequel une personne dispose à titre gratuit, de tout ou partie des biens qui composeront sa
succession. Le donateur s’appelle instituant ; le donataire, institué.
Toute institution contractuelle quoique fait au profit seulement des époux ou de l’un d’entre
eux, est toujours, dans le cas de survie du donateur, présumée faite au profit des enfants ou
descendants à naître du mariage.
Les deux noms que porte l’opération mettent chacun l’accent sur ce qu’elle a de particulier.
Les mots « institution contractuelle » soulignent qu’il s’agit d’une institution d’héritier par
contrat. Les mots « donation des biens à venir » oppose l’opération aux donations ordinaires
qui ne peuvent porter que sur des biens présents.
47
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
L’institution contractuelle se rencontre entre époux ou entre future époux. Elle leur tient lieu
du droit successoral.
- L’institution contractuelle se réalise entre future époux. L’article 906 précise que toute
donation faite en faveur du mariage est caduque si le mariage ne s’ensuit pas (Cf. les
différences espèces de donations).
- Elle se rencontre entre époux. Une institution contractuelle entre époux pendant le
mariage est licite. La donation faite à l’un des époux devient caduque, si l’instituant survit
à l’institué et à sa postérité.
- Enfin, l’institution contractuelle peut être l’œuvre d’une tierce personne en faveur des
époux ou des futurs époux.
3. Forme (art.908).
Toute institution contractuelle doit, à peine de nullité, être stipulée par acte authentique établi
soit par un notaire soit par un officier de l’état civil. Elle est portée à la connaissance de
l’officier de l’état civil soit au moment de l’enregistrement du mariage, soit au moment de sa
célébration, soit dans l’acte de mariage.
Elle n’est opposable au tiers que lorsque l’officier de l’état civil en porte mention dans l’acte
de mariage et dans l’acte constatant le régime matrimonial des époux.
CHAPITRE V
DES SUBSTITUTIONS FIDEICOMMISSAIRES OU DOUBLE LIBERALITE.
La substitution fidéicommissaire est une double libéralité. Le disposant gratifie une première
personne, à charge pour celle-ci de transmettre après sa mort les biens reçu à une seconde.
Le premier gratifié se nomme le grevé, le second l’appelé.
48
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770
- Les substitutions fidéicommissaires sont prohibées par principe. Néanmoins, seuls les
père et mère ainsi que les frères et sœurs peuvent faire une substitution fidéicommissaire.
- Celle-ci ne peut comprendre que la portion disponible.
- Par ailleurs, la substitution ne peut dépasser le premier degré des descendants du grevé.
En d’autres termes, les pères et mère peuvent stipuler au profit de leurs enfants et les
frères et sœurs au profit de leurs neveux et nièces sans exception ni préférence d’âge ou
de sexe.
La loi autorise ces substitutions pour donner à un parent fortuné le moyen de garantir les
enfants de son héritier contre les dissipations de celui-ci.
49
Heddy-Pierre NKULU / encadreur en droit 0991276140/0895467382/0811632770