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Histoire

de la Haute-Volta

94.7.11
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LIGEL, 77, RUE DE VAUGIRARD - PARIS VIe

N ° 380 P r é c i s d ' H i s t o i r e de l ' O u e s t Africain.

381 Précis d'Histoire de la Haute-Volta.

382 Précis d'Histoire du Mali.

94-7-11 H i s t o i r e de la H a u t e - V o l t a . L'Afrique. Le Monde.

C a r t e des G r o u p e s ethniques de Haute-Volta.


C a r t e m u r a l e e n 6 c o u l e u r s , l a q u é e , 110 X 136 c m .

94-7-12 Histoire du Dahomey. L'Afrique. Le Monde.

390 E 50 C o n t e s e t F a b l e a u x d e l a S a v a n e I. C. M . I .

391 E 50 C o n t e s e t F a b l e a u x d e l a S a v a n e I I . C . M . I I .

Éduquer... Enseigner.

91-0-23 Tome 1. - Pédagogie générale.

91-0-241 T o m e II. — Pédagogie pratique.


M a n u e l de l ' I n s t i t u t e u r d ' A f r i q u e noire. — Prépa-
ration au C.A.P.

91-0-242 G u i d e de P é d a g o g i e pratique.
Extrait d u livre précédent. U n e série de tableaux
s y n t h é t i q u e s des p r i n c i p a l e s q u e s t i o n s .

91-0-51 La Leçon de Catéchisme.


S u p p l é m e n t à « P é d a g o g i e p r a t i q u e » à l ' u s a g e des
Maîtres chrétiens.

Récits historiques. — Cours élémentaire. Un


volume par République.

612 Tropiques enchantés.


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Marcel GUILHEM Sylvain TOÉ Jean HÉBERT

HISTOIRE
DE LA

HAUTE-VOLTA
L'Afrique - Le Monde

COURS MOYENS
2e Édition, conforme aux
prog. officiels (déc. 1962)

— Cartes et dessins de F. Berclaud —

L 1G E L
77, rue de Vaugirard, Paris VIe
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NATÎOM
PRINCIPAUX
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PRÉFACE

L'ouvrage que nous offrons aux élèves des Cours Moyens des
écoles voltaïques est strictement conforme à la refonte de l'enseigne-
ment du premier degré, parue en décembre 1962. Nous avons
suivi pas à pas le programme officiel et exposé les questions de ce
programme dans l'ordre même du document ministériel.
De là, les trois grandes divisions de ce manuel.
Première partie : les ANCIENS EMPIRES. — Elle conduit
à l'importante date de 1591, qui est celle de la conquête maro-
caine et de l'éclatement de l'empire Songaï. A cet éclatement est
due la formation des principaux royaumes nigériens de l'époque
moderne.

Deuxième partie : LES TEMPS MODERNES. — Elle


relate d'abord l'histoire de ces royaumes, et notamment des royaumes
voltaïques, jusqu'à la conquête européenne, puis elle fait connaître
les événements du XXe siècle qui ont abouti à la grande date de
1960, année de l'indépendance retrouvée pour tous les Peuples de
l'Afrique Noire.
Troisième partie : LES CIVILISATIONS. — Elle expose
et met en regard, selon la volonté du législateur, le tableau de
deux grandes civilisations successives : la civilisation tradition-
nelle des anciennes sociétés noires et la civilisation technique des
temps actuels. C'est en cherchant à intégrer en elle les incontes-
tables valeurs du passé que la civilisation d'aujourd'hui pourra
s'élever à une sagesse qui réponde aux aspirations de tous les
hommes, à quelque race qu'ils appartiennent.

Qu'on nous permette maintenant quelques conseils pour la


bonne utilisation de ce manuel.
Le plus important de ces conseils a trait à l'importance capitale
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de r explication par le maître, d'une explication vivante qui capte


vraiment l'attention des élèves en suscitant puissamment leur
intérêt pour la leçon d'histoire.
Au Cours Moyen, comme au Cours Elémentaire, le maître
<( n'oubliera pas qu'il doit d'abord raconter ». Le plus souvent
il commencera par tracer au tableau noir les grandes lignes de la
carte où se déroulent les événements de la leçon du jour. C'est,
les yeux braqués sur ce croquis, que les élèves suivront avec passion
l'explication pleine d'intérêt du maître. Pas de livre, à ce moment,
entre les mains des élèves. Cette façon de procéder nécessite un
savoir étendu et sûr, elle demande une certaine habileté, mais
c'est assurément la seule véritablement prenante pour les enfants,
la seule capable de leur faire aimer cet enseignement.
Ce n'est qu'après cette narration ordonnée et palpitante que
les élèves prennent le livre. On récapitule ensemble sur la carte la
suite des événements racontés. Au sujet de chacune des gravures,
le maître rappelle un détail, campe un personnage. On fait ensuite
les lectures qui terminent le chapitre. Ces lectures sont impor-
tantes : elles .fixent les faits, mettent dans un haut relief les grandes
figures du passé, cela sous la forme préférée de l'enfant, la forme
anecdotique. Enfin, on lit ensemble le sommaire, le début. L'élève
étudie ce sommaire et le récite. Ce n'est qu'à ce moment-là que
l'élève est invité à lire, par devers lui, le texte développé. Quant
aux devoirs écrits, ils se présentent soit comme une récitation de
contrôle pour la mémoire, soit comme une recherche pour l'intel-
ligence, soit enjin comme un moyen de graver la leçon par la
reproduction d'une carte. Est-il besoin de préciser que les exer-
cices indiqués ne le sont qu'à titre d'exemples ?
L'enseignement de l'histoire est un enseignement plein
d'intérêt. Il est, en outre, un des plus capables de former l'esprit
et le cœur de l'enfant en « favorisant en lui l'éclosion du senti-
ment patriotique ». Un pays neuf et fier ne saurait se dispenser
de le donner à la jeunesse de ses écoles.
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LES ANCIENS EMPIRES


(jusqu'en 1591)
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Images rupestres.

LEÇON 1

PRÉHISTOIRE EN AFRIQUE

SOMMAIRE

Pendant des milliers de siècles, l'Afrique a été habitée par des


hommes qui menaient une vie rudimentaire. On a trouvé des
centaines d'outils et d'armes en pierre qu'ils utilisaient. Des
gravures sur roche et des peintures très anciennes attestent aussi
leur existence.
Bien plus tard, ces hommes apprirent à extraire les métaux
des minerais et à les travailler : la chasse et le travail de la terre
leur devinrent plus faciles.
Des recherches récentes semblent prouver que les Noirs actuels
ont toujours habité VAfrique.
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A u x t e m p s lointains d e la P r é h i s t o i r e .

Il y a des milliers de siècles que l'homme a paru sur la


terre. On appelle préhistoire toute cette longue période au
sujet de laquelle nous avons très peu de renseignements.
L'homme vivait de la chasse, de la pêche et des fruits de
la nature sauvage. Il se fabriqua très tôt des outils et des
a r m e s en pierre : instruments grossiers qu'il utilisait
pour cultiver la terre, tuer le gibier et peut-être faire la
guerre à ses semblables. C'est pourquoi cette époque a été
appelée : l'âge de la pierre taillée. L'homme connaissait
déjà le feu. Plus tard, au néolithique, il polit certains
de ses outils. D'où le nom d'âge de la pierre polie donné
aussi au néolithique qui remonte à quelques millénaires
seulement avant notre ère.

Outils et objets p r é h i s t o r i q u e s .

Le sol de l'Ouest africain est riche en vestiges, ou


souvenirs, de l'homme préhistorique. Des centaines et
des centaines de ces pierres taillées ont été découvertes
un peu partout et notamment dans la région de Ouaga-
dougou, de Niamey, dans l'Aïr, au Mali... : ce sont des
haches de tailles différentes,
des herminettes, des marteaux,
des houes, des ciseaux et
autres objets polis à biseaux
symétriques. Il ne fait aucun
doute que ces objets ont bien
été fabriqués par l'homme et
ne sont pas des cailloux
ordinaires.

Pierres taillées
de Wakara (Haute-Volta).
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A r b r e généalogique de l ' h o m m e .
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ÉTAPES
DE L'HUMANITÉ
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Monuments
préhistoriques.

C'est à l'époque suivante


que nos ancêtres élevèrent
des m o n u m e n t s de p i e r r e ,
soit pour honorer leurs divi-
nités, soit pour marquer l'em-
placement de leurs morts. Ces
monuments rudimentaires en'
blocs importants se nomment
« mégalithes », ou grosses
pierres. Il en existe au Mali
(Tondidarou), au Sénégal
(Sine Saloum),en Haute-Volta,
en Nigéria, au pays Yorouba,
au Togo.
Gravures
relevées à Tin-Tazarift.

Gravures et peintures préhistoriques.


Enfin des gravures sur roche et des peintures
figurant des animaux de l'époque ont résisté à l'action du
temps : il en existe notamment à Aribinda, au Gourma,
au pays dogon, chez les Touareg nigériens, etc...; elles
attestent d'une manière certaine la présence et l'activité
artistique de l'homme d'autrefois dans notre pays.

Découverte des métaux.


Quelques milliers d'années seulement avant notre ère,
nos ancêtres apprirent à extraire les métaux des mine-
rais : or, cuivre, fer. On a trouvé des pointes de flèches
en cuivre et en fer, des figurations d'animaux en cuivre
(serpents, silures), des amulettes en bronze et en laiton
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représentant des dieux protecteurs, des bracelets, des


anneaux de pied, des têtes funéraires. Ces objets, souvent
artistiques, prouvent, eux aussi, qu'à des dates plus récentes,
des hommes intelligents et habiles dont on a, ici ou là,
exhumé le squelette, habitaient notre pays et que de véri-
tables civilisations y ont fleuri, telle la civilisation de
Nok au Bautchi.

Les p r e m i e r s o c c u p a n t s d e l ' A f r i q u e .
Qui étaient ces hommes ? — Il est bien difficile de le
dire avec certitude. Certains ont pensé que les premiers
occupants de l'Afrique étaient de petits hommes à tête
large appelés Négrilles ou Pygmées dont les descendants
habitent encore quelques coins de l'Afrique équatoriale.
Les Noirs actuels seraient venus d'autres continents,
au-delà de l'Océan Indien, et auraient envahi le centre de
l'Afrique par vagues successives. Mais des recherches
récentes prouveraient plutôt que les Noirs ont toujours
habité le pays et que les populations actuelles résultent de
leurs mariages avec les races étrangères venues s'installer
sur notre sol.

LECTURES
Schess capte le feu
Schess, fils du serpent..., adolescent comptant à peine vingt
saisons sèches, donna sa première preuve de sagesse en conduisant
les siens jusqu'aux premières collines de la région où, quinze cents
siècles plus tard, devait s'élever la cité de Bamako... Ils n'étaient
qu'à quelques jets de sagaie d'un plateau où gisaient, innombrables,
les roches de dolérite, matière particulièrement précieuse pour
la confection de leurs armes et des instruments rudimentaires dont
*
ils usaient. C'étaient, en effet, des roches éruptives fort résistantes
bien que d'un travail facile... Ils furent d'abord inquiets de constater,
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sur le plateau, la présence de nombreuses pierres grossièrement


taillées... ; ils ne pouvaient savoir que les hommes ayant taillé ces
pierres étaient disparus depuis des millénaires et appartenaient
à une race totalement éteinte.
Sur chacun des tertres, une famille s'installa. Ils étaient en
moyenne à trois jets de sagaie l'un de l'autre. En prévision des
pluies, Schess commanda de recouvrir les toits de schistes minces
placés entre les couches de chaume. Cette pluie vint sous forme
d'une tornade. Elle fut d'un heureux présage car elle s'accompagna
de nombreuses chutes de foudre dont l'une frappa sous un abri
rocheux à quelques portées de sagaie du premier tertre, un tronc
d'arbre et l'enflamma... Schess, qui connaissait cette particularité
de la foudre, s'efforçait, malgré sa terreur du roulement de ton-
nerre et des immenses traits de feu rayant le ciel, de repérer un
point de chute. Dès qu'il vit une fumée sortir d'entre les rochers,
il se précipita vers elle en criant. Deux de ses familiers très coura-
geux le suivirent, armés de haches en pierre. Comme la pluie
risquait d'éteindre les éclats de bois incandescents qu'ils détachaient
du tronc incendié, ils aménagèrent avec des pierres un foyer sous
le rocher et entretinrent le Feu pour qu'il ne mourût pas... Dès
le lendemain, Schess confectionna trois foyers... Seule la science
du Feu libéra véritablement l'Homme de la Bête.
R.A. COSTINS, La tribu de Schess, p. 20-24.

L ' A f r i q u e est-elle le b e r c e a u d e l ' h u m a n i t é ?


D'après les premiers résultats de la recherche, il se pourrait
qu'un jour prochain plusieurs découvertes viennent bouleverser
tout ce qu'on savait sur les origines de l'homme.
Le premier grand événement de cette révolution a éclaté un
jour de 1959 où un célèbre savant britannique L. Leakey, direct
teur du Museum de Nairobi, découvrit au Tanganyika un crâne
accompagné de quelques dents, appartenant de toute évidence
à un ancêtre de l'homme préhistorique. En fait, quelque temps
après, le docteur Leakey annonçait prudemment que cet ancêtre
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le « Zinjanthrope », comme il l'avait appelé, remontait à près de


600 000 années avant Jésus-Christ.
Or, trois ans après la découverte, deux spécialistes américains
de la datation dans le temps à l'aide des procédés les plus modernes,
viennent d'affirmer que le « Zinjanthrope » aurait vécu entre
1 600 000 et 1 900 000 ans avant la naissance de Jésus-Christ,
soit une date trois fois plus ancienne que tout reste fossile d'homme
jamais trouvé. Il ne s'agit pas d'un homme, mais d'un chaînon
important dans l'évolution du primate à l'homme moderne.
L'Afrique pourrait bien être alors le berceau de l'humanité.
I
D'après la revue Afrique, Nov. 61 N° 6 p. 51.
6. •

VOCABULAIRE
Herminette : petite hache.
Biseau : bord taillé obliquement.
Rudimentaire : grossier, peu perfectionné.
Amulette : grigri, porte-bonheur, talisman.
Capter : prendre, saisir, s'emparer de...
Exhumer : sortir de terre, extraire du sol.

EXERCICES
1. Qu'appelle-t-on âge de la « pierre taillée » et « âge du fer » ?
2. Dessinez une pierre de l'âge préhistorique, à votre choix.
3. Pourquoi le feu « libéra-t-il l'Homme de la Bête » ?
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Photo Berclaud.
Rochers de Sindou.

LEÇON 2

PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
EN HAUTE-VOLTA

SOMMAIRE

Plusieurs gisements « lithiques », découverts dans la


région de Ouagadougou, de Ouahigouya et surtout de Bobo-
Dioulasso et de Banfora, ont livré des pièces caractéristiques.
Ces outils et armes de pierre taillée témoignent de la vie et du
travail de nos ancêtres voltaïques, à une époque très reculée. Méga-
lithes, dessins sur roche, objets en cuivre, en témoignent également
à des âges de plus en plus récents.
Les ruines imposantes du pays lobi, vestiges d'enceintes
édifiées peut-être avant le X VIe siècle, servirent vraisembla-
blement de captiveries d'esclaves aux chercheurs d'or comme
nombre d'anciens puits, creusés près de ces ruines, le laisseraient
supposer.
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O ù a-t-on d é c o u v e r t des
vestiges p r é h i s t o r i q u e s ?

C'est la région de Bobo-


Dioulasso, de Gaoua et de
Banfora qui est la plus con-
nue au point de vue préhisto-
rique. Les villages de Koumi,
Niaoué, Téna, aux environs
de Bobo, ceux de Toussiana,
Labola, Bérégadougou, Tiéfo-
ra, Silldou, Loumana, Dou-
Haches polies de Douna. na, ainsi que les environs
de Gaoua, ont livré des échantillons très caractéristiques
et constitué d'intéressantes collections de matériel « lithi-
que ». L'historien Delafosse signale plusieurs gisements
dans une large bande de territoire du Bougouri-Ba, affluent
de la Volta jusqu'à Bouna en Côte d'Ivoire » (Cité par
Mauny, Notes afric. janv. 1957). Mais le Yatenga (région
de Ouahigouya), Kaya, Pabré, dans le Mossi, ont aussi
fourni des pièces très intéressantes.

Outils et instruments préhistoriques.


Ces pièces sont principalement des haches et des ha-
chettes de toutes dimensions, des ciseaux à double biseau,
des polissoirs, des herminettes, des coins. Plusieurs ont
pu servir d'outils agricoles, certaines rappelant les instru-
ments actuellement employés par les paysans pour pré-
parer les semis ou faire les billons. Des recherches devraient
enrichir considérablement ces collections qui témoignent
de la vie et du travail de nos ancêtres en Haute-Volta.

Monuments et peintures préhistoriques.


Auprès de ces pierres-outils de petite taille, des « méga-
lithes », ou grands monuments en pierre, dressés à Kourori,
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au sud de Dori, éveillent l'idée


d'entassements dus à la main
des hommes, peut-être en
l'honneur des ancêtres. Des
a b r i s sous roches, qui furent
certainement occupés par des
hommes d'autrefois, existent
à Aribinda dans le Yatenga,
à Bogodougou, près de Bobo-
Dioulasso et dans la colline de
Bérégadougou.
A Aribinda, on a relevé Pointes en quartz
de Koumi.
un grand nombre de d e s s i n s
sur les parois de la roche ; ces dessins représentent des
animaux, des cavaliers, des lances. Nul doute que d'autres
ne dévoilent des secrets semblables comme on en voit
dans des lieux proches de la Haute-Volta : peintures
rupestres au pays dogon tout proche, gravures et inscrip-
tions alphabétiques ti finar à Kourki et à Labbezenga
(Niger), peintures à Sourkoudinguèye (sud de Sikasso,
Mali). Enfin, des fouilles, sondages de puits, exploitations
de mines d'or, ont livré des morceaux de p o t e r i e s , des
jarres funéraires, des objets en cuivre travaillé, des sta-
tuettes de bronze.

Ruines anciennes d'origine mystérieuse.


Un problème intéressant de l ' a r c h é o l o g i e en Haute-
Volta est la question des m y s t é r i e u s e s r u i n e s — plus
d'une centaine — éparpillées à travers tout le pays lobi,
et dont l'origine demeure inconnue. On trouvera sur la
carte les principaux emplacements de ces ruines. Deux,
au moins, Gaoua et Loropéni, ont été décrites.
Celle de G a o u a constitue « un quadrilatère de 50 m
de côté, régulièrement arrondi aux angles, fermé par un
mur épais de 0,40 m et haut de 2 m, construit en blocs
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de latérite joints par une sor-


te de mortier. Un second qua-
drilatère s'inscrivait sur le
premier ». (Op. cit.)..
a) Œuvre des Phéni-
ciens? des Egyptiens? des
Koulango? — M. Delafosse
se demandait s'il ne fallait
pas attribuer ces ruines aux
Phéniciens ou aux Egyp-
tiens. Labouret, lui, croyait
plus vraisemblable de dési-
Ruines de Loropéni : plan. gner les Koulango comme
les constructeurs. de ces en-
ceintes. Or, les Gan, beaucoup plus anciens que les Kou-
lango dans le pays, les y avaient déjà trouvées à l'état
de ruines lors de leur installation : elles seraient donc
peut-être antérieures au xvie siècle, les Gan c o m p t a n t
27 chefs successifs depuis l'Ancêtre qui passa la Volta
et fixa sa tribu dans le Lobi.

Photo Bercl.iud.
Ruines de Loropéni.
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Carte « archéologie ». D'après R. Mauny.


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b) O u d e s P o r t u g a i s ? ou d e s A r a b e s ? — Certains
ont avancé que les P o r t u g a i s pouvaient les avoir édifiées
vers la fin du xve siècle ou au début du xvie ; d'autres
désignent les Marocains ou les Arabes, des traditions locales
attribuant ces constructions à des Blancs au teint basané.
Mais il semble possible d'y voir, ainsi qu'on l'a suggéré,
les vestiges d'une ancienne civilisation noire originale.

c) P l u s p r o b a b l e m e n t
des n é g r i e r s . — Jacques
Bertho, après un examen at-
tentif des ruines de L o r o p é n i ,
suppose « qu'une construc-
tion de ce genre appartenait
à des n é g r i e r s qui y logeaient
des esclaves sans valeur
marchande pour l'exporta-
tion, et qui les employaient
aussi bien au lavage de l'or,
encore exploité dans toute la
région de ces ruines. En
même temps, ces enceintes
pouvaient servir de centre
de regroupement et de repos
après les razzias d'esclaves \)
(Notes africaines. — Avril
1952).

Objets en cuivre du pays Gan.


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SITES PR
DE LA H
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LECTURE

La « m a i s o n du r e f u s »

Nous roulons depuis des heures sur la route de Banfora


à Gaoua. Une meute de cynhyènes, dans les bois de Sidé-
radougou, vient de briser l'insupportable monotonie de ce
parcours d'hivernage. Deux kilomètres avant Loropéni,
l'auto s'engage pour quelques minutes sur une mauvaise
piste, à notre gauche, perpendiculairement à la route. Un
homme du pays est là qui veut bien nous conduire. Quelques
centaines de mètres à pied à travers champs, en direction du
Nord — ce qui situe la ruine à quelque trois kilomètres au
nord-ouest de Loropéni — et nous voici en face d'une impo-
sante enceinte, vaguement carrée, de cent mètres environ
de côté.

Par un des éboulements qui ont dû se produire à


l'endroit des portes, nous pénétrons dans le vaste enclos où
les hautes herbes nous rendent la marche pénible. Quel-
ques dizaines de mètres encore et nous franchissons un
deuxième mur, aussi considérable que le premier, qui paraît
diviser l'immense carré en deux parcelles très inégales.
Nous entrons dans le grand rectangle et, presque aussitôt,
nous voici dans un compartiment de quelques mètres de
côté : peut-être une salle de surveillant, peut-être un entre-
pôt de vivres. Le plan général prévoyait plusieurs de ces
pièces, soit adossées au mur mitoyen, soit isolées en plein
espace libre. Les éboulis de terre et de pierres ont surélevé
le niveau aux abords des murs. Par une sorte d'ouverture.
vaguement circulaire qui eût été jadis à hauteur d'homme et
se trouve aujourd'hui au ras du niveau actuel, nous essayons
d'évaluer l'épaisseur de la construction. Elle dut mesurer un
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mètre et demi à sa base. On la voit se rétrécir régulièrement


jusqu'à son sommet. Les moellons de bonne pierre semblent
se rapetisser eux-mêmes à mesure que la construction
monte et, aux crêtes les plus hautes, une couche de banco
la surélève encore d'une cinquantaine de centimètres. La
hauteur de l'ensemble est bien de six à huit mètres. Les
bâtisseurs voulurent la muraille droite et lisse, sans créneaux,
sans meurtrières, sans fenêtres sur l'extérieur, sans aspé-
rités pour l'escalade, sans fossé au dehors, sans remblai
au-dedans, sans rien enfin qui rappelle une quelconque
nécessité de défense ou d'attaque. Les couches de pierre
sont régulières et reliées d'un « ciment » à base d'argile et
de sable qui étonne par sa dureté. Un crépi de même nature
recouvre encore la paroi par larges plaques et semble pro-
longer jusqu'au bas la couronne de banco qui coiffe les crêtes
les mieux conservées.
Malgré ses proportions, l'édifice paraît étonnamment
solide. En plusieurs endroits, des arbres, dont un baobab
gigantesque, ont pris racine sur le mur même et dressent
ainsi en plein ciel, à plusieurs mètres du sol, comme portées
sur les épaules de quelque titan immobile, leurs silhouettes
échevelées, pensives, mal assurées, de vigies inutiles. Poussés
au hasard, au beau milieu de l'enclos, de puissants karités
largement centenaires attestent l'ancienneté de l'abandon.
Les paisibles villageois gan, habitants du voisinage,
désignent la mystérieuse ruine sous l'appellation de « maison
du refus » et ils se sont effectivement toujours « refusés »
à l'utiliser comme si quelque malédiction pesait sur ce témoin
muet de troubles aventures. Rien ne paraît, en tout cas, plus
bizarre que cette bâtisse gigantesque, à la mesure de l'his-
toire, qui défie le temps, fière et lamentable, au milieu
de cette brousse et auprès de ces cases, réduites aux frêles
dimensions d'un homme. Ces vestiges d'un passé lourd de
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servitudes ne s'y raccordent en rien aux choses du présent


et l'esprit voudrait se refuser aux douloureux souvenirs
d'une époque où l'homme esclave gémissait sous la c h i c o t e
des cruels trafiquants de l'or-roi.
Guilhem Marcel.

VOCABULAIRE

Gisement lithique : couche d u sol où l ' o n p e u t t r o u v e r des pierres


de l'âge p r é h i s t o r i q u e .
P e i n t u r e rupestre : p e i n t u r e e x é c u t é e s u r des p a r o i s de roche.
Cynhyène ou lycaon : a n i m a l s a u v a g e d a n g e r e u x qui t i e n t d u chien
et de l ' h y è n e .
Eboulement : e f f o n d r e m e n t de sol o u de m u r a i l l e .
Meurtrière : p e t i t e f e n t e d a n s u n m u r fortifié p o u r l ' e n v o i de
projectiles.
Vigie : sentinelle ; les a r b r e s , ici, s e m b l e n t surveiller le c a m p e -
ment.
Chicote : b â t o n - f o u e t p o u r c h â t i e r les esclaves e t les forcer a u
travail.

EXERCICES

1. Quelles p r e u v e s a v o n s - n o u s de la vie et d u t r a v a i l de l ' h o m m e


p r é h i s t o r i q u e s u r n o t r e sol ? Quels « s o u v e n i r s » y a - t - i l
laissés ?
2. Faites, d ' a p r è s l a l e c t u r e , le p l a n de l ' e n c e i n t e de L o r o p é n i .
3. C o n n a i s s e z - v o u s des m i n e s d ' o r en H a u t e - V o l t a ? D a n s
quelles r é g i o n s ?
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Char libyco-berbère,
Gorges d'Amguid.

LEÇON 3

PREMIÈRES INVASIONS
Peul, Touareg, Maures.

SOMMAIRE

Les Noirs soudanais qui s'étaient avancés en profondeur


dans le Sahara, ont été, depuis plus de deux mille ans, refoulés
par des nomades venus du nord de l'Afrique : Peul, Touareg,
Maures.
Les Peul, très nombreux et intelligents, ont influé considéra-
blement sur l'histoire et la vie de VAfrique. Les Touareg, d'origine
berbère, viennent des hauts plateaux du Mahgreb et parlent tous
le tamacheq. Les Maures, de race arabe, ont envahi l'Afrique
aux IIe, VIle et XIe siècles principalement : beaucoup étaient
musulmans.
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P r e m i e r s c o n t a c t s e n t r e Noirs e t Blancs.
Fixés, pour la plupart, en lisière de la forêt et dans la
savane, quelques Noirs s'étaient profondément avancés
dans le Sahara. Ces Noirs sahariens ont subi, depuis plus
de deux mille ans, la poussée de nomades venant du Nord
qui les refoulaient vers le Soudan. Des gravures sur roche
au Tassili des Ajjer gardent trace de combats très anciens
entre Blancs et Noirs. De plus, les Hératins des Oasis,
les Tibous du Tibesti, les Noirs de Koufra et de l'Aïr
demeurent comme des témoins de l'ancien domaine des
Noirs au cœur du Sahara.

T r o i s races d e Blancs à l'origine.


Quant aux nomades qui progressaient du Nord au
Sud à travers le Sahara, ils appartiennent à trois races :
les Peul, les T o u a r e g et les Arabes. Peu à peu, Noirs
et Blancs se mêlèrent et il en résulta une grande diversité.

Jeunes filles Peul.


Peinture de Jabbaren.
(Sahara).
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Femme Peul de Mamou (Guinée).


Les P e u l .

Les P e u l constituent une famille très importante au


sein de la population africaine : quatre ou cinq millions
peut-être. Les historiens ne sont guère d'accord sur leur
origine : égyptienne, éthiopienne, iranienne, juive...
Leur influence fut et demeure considérable dans l'his-
toire et dans la vie de l'Afrique. Dans plusieurs régions
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de l'Ouest africain, comme le Fouta-Djallon, le Fouta-


Toro, le" Massina, l'Adamaoua, ils ont constitué de véri-
tables É t a t s avec des Noirs pour vassaux.
Dispersés actuellement sur toute l'Afrique Occidentale,
ils s'emploient principalement à la garde des troupeaux au
milieu des tribus sédentaires adonnées à la culture. Partout,
ils mènent une vie assez à part.

Targui.

Les T o u a r e g .

On divise les Touareg en deux groupes principaux :


les Sahariens et les Nigériens ou Touareg du fleuve
Niger, le Fleuve des Fleuves selon une signification de son
nom (Ghil'-n-igheren). Ils sont venus très certainement
avant le xe siècle de cette Afrique du Nord qui s'appelait
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Femme targui de Kidal (Mali).

a u t r e f o i s B e r b é r i e , p a t r i e d e s B e r b è r e s . I l s se s o n t a v a n c é ' s
. jusqu'au Sud du Niger, en contact avec les Mossi. Ils des-
cendaient donc des tribus pastorales des hauts plateaux du
Maghreb et se seraient infiltrés dans le Soudan par petites
fractions.
Tous les Touareg, ceux du Sahara comme ceux du Niger,
parlent une langue commune : le t a m a c h e q .
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Les Maures.

En b o r d u r e s u p é r i e u r e d u S o u d a n , surtout à
l'Ouest, se meuvent des peuples de race arabe : ce sont les
Maures.
Certains seraient venus en Afrique Noire dès le
11e siècle. Plus tard, au VIle siècle, les conquérants isla-
miques du Maghreb repoussèrent vers les profondeurs de
l'Afrique berbères et arabes païens et chrétiens qui refu-

Maure de Tombouctou.
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saient de se soumettre à la religion de Mahomet. Puis,


vinrent les arabes islamisés qui, après avoir passé Gibraltar
et conquis l'Espagne, furent repoussés par les Français de
Charles Martel à Poitiers en 732. Enfin, on signale, au
XIe siècle, parmi beaucoup d'autres invasions moins im-
portantes, l'arrivée de tout un flot d'Arabes que les sultans
du Caire repoussèrent du Nord de l'Afrique. Beaucoup de
ces arrivants étaient en réalité un mélange de Berbères et
de Bédouins. Ainsi, les Maures de la région de Tombouctou
se disent d'origine uniquement lybienne.

Autres Blancs.

Pour terminer, il faut citer encore, parmi les races


blanches du Soudan, quelques juifs, qui, à la fin du Moyen
Age, avaient des établissements dans divers points des pays
nigériens. Ils ont dû se fondre dans la masse musulmane.

R e m a r q u e . - La traversée du Sahara ne semble pas,


en effet, avoir été aussi exceptionnelle qu'on a pu le dire.
Les Libyco-Berbères semblent l'avoir traversé à maintes
reprises, si l'on en juge par les nombreux dessins qui
représentent les chars. Les Carthaginois venaient, bien
avant notre ère, sur les côtes du Sud-marocain.

1 LECTURE
Traversée du Sahara

I Les Sahariens devaient suivre, de façon assez régulière, des


l i s t e s qui n'étaient pas jalonnées de puits comme elles l'ont été
e p u i s par les grands nomades chameliers. Faute de chameaux, ils
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utilisaient probablement, comme bête de somme, le bœuf porteur,


dont les Touareg de l'Adrar des Iforas se servent encore couram.
ment comme animal de bât et de selle. 5

Route des chars libyco-berbères.

La vie du Saharien actuel nous semble un miracle d'endurance


et de frugalité. Un dicton saharien prétend qu'un Tibbou peut
vivre trois jours avec une datte. Le premier jour il mange la peau,
le second la pulpe, le troisième jour le noyau. Le capitaine Ballif
raconte qu'en 1912 « un Tibbou venu piller dans l'Aïr, reprit,
après la mort de ses camarades, seul, à pied, la route du Tibesti,
distant de plus de mille kilomètres. Il n'emportait, pour tout moyen
de subsistance, que la viande crue d'une chèvre qu'il avait tuée
et la provision d'eau que peut contenir là peau de cette chèvre.
Il se portait à merveille malgré les fatigues d'un pareil voyage. »
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L'utilisation étendue du chameau, qui semble dater en Afrique


du Nord du début de notre ère, changea évidemment I aspect du
problème et un mouvement actif s'établit entre le Soudan et les
différents pays de l'Afrique du Nord, du Maghreb, de l'Egypte. La
pression des nomades sur les Noirs du Soudan augmenta; les pre-
miers envahisseurs étaient venus par très petits paquets; désor-
mais des contingents plus importants parvinrent à gagner la savane.
Quelle épopée que celle des aventuriers anonymes qui, les pre-
miers, se lancèrent dans le Sahara mystérieux!
BÉRAUD-VILLARS,
Empire de Gao,
XXV. 1

O r i g i n e e t m i g r a t i o n s des Peul 1

C'est une race de pasteurs vachers, que l'on sait maintenant


à n'en pas douter être des « Rouges » et avoir habité jadis l'Est
africain, à une époque que nous ne pouvons pas fixer. De là, on
suppose qu'ils ont remonté vers le nord, le long de l'Egypte à
l'Ouest. Puis ils auraient suivi la lisière nord du Sahara, moins
désertique alors que maintenant et plus arrosée, et seraient arrivés
au sud du Maroc sur les contreforts méridionaux de l'Atlas d'où
ils auraient été jetés sur le Sénégal par une expédition musulmane.
A ce moment commence leur existence historique : ils se
mélangent aux populations indigènes, aux noirs Sérère surtout, et
donnent la race métisse des Touc«uleurs. Un certain nombre
d'entre eux gagnent les savanes pauvres du Ferlo, au sud du Séné-
gal, et y continuent leur existence nomade en gardant ta pureté
de leur race.
■ A partir de cette époque (VIIIe siècle après J.-C.) on voit les
Peul reprendre un mouvement contraire, historiquement attesté
celui-là, au mouvement qui les avait amenés dans le Fouta-Toro.
Ils reprennent la route de l'est qui les mènera jusqu'au pays Haoussa,
à- l'Adamaoua, au Tchad et au Ouadaï au XIXe siècle. Les étapes
sont : le pays de Nioro au XIIIe siècle, le Massina au XVe siècle,
le pays de Khasso, fin du XVIIe siècle, le Fouta-Djallon et le Ouas-
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soulou au XVIIIe siècle, le pays Haoussa et l'Adamaoua au XlX^sïè-


cle.
Ce faisant, ils se sont mélangés bien souvent aux Noirs et ont^
donné des populations mixtes : Toucouleurs, Kassonké (Peulf
mélangés aux Malinké), Foulanké, Ouassoulonké.
Louis TAUXIER,
Mœurs et Histoire des Peu/,j
p. 7. Payot, Ed.

« Un berger peul voit venir de loin une bande de brigands.^


Quoiqu'il soit armé et brave, la résistance est impossible : lel
Peul appelle les deux taureaux de tête, ceux que le troupeau
tout entier est habitué à suivre. Il se place entre eux, suspendu,
aux deux paires de cornes, et il donne le signal. Tout le troupeau,
ses deux guides en tête portant le Peul suspendu, s'ébranle en
un galop furieux, inlassable, et laisse l'ennemi loin derrière ».
GAUTIER,
cité par T a u x i e r , op. cit. p. 8.
Payot, Ed.

VOCABULAIRE

T r i b u s pastorales : qui s ' a d o n n e n t à la g a r d e des t r o u p e a u x .


N o m a d e : qui erre, qui n ' a p o i n t de r é s i d e n c e fixe.
Autochtone : d o n t les a n c ê t r e s o n t t o u j o u r s h a b i t é le p a y s .
J a l o n n e r : m a r q u e r de d i s t a n c e en d i s t a n c e p a r des « r e p è r e s ».
A n o n y m e : sans n o m ou d o n t on ne c o n n a î t pas le n o m .
Métissage : c r o i s e m e n t de races différentes.

EXERCICES

1. M a r q u e z s u r u n e c a r t e d u S a h a r a : K o u f r a , le Tassili des
A j j e r , le Tibesti, l ' A ï r .
2. Que v e n a i e n t c h e r c h e r s u r les côtes s u d - m a r o c a i n e s R o m a i n s
et C a r t h a g i n o i s ?
3. P o u r q u o i b e a u c o u p de M a u r e s m u s u l m a n s ont-ils e n v a h i
l ' A f r i q u e à p a r t i r de 734 ?
Mosquée

LEÇON 4

LE GHANA

SOMMAIRE

L'empire de Ghana, le premier connu des grands ensembles


noirs, s'étendait du Moyen Sénégal à Tombouctou et du Sahara
au Niger.
Fondé peut-être vers le IVe siècle, il fut d'abord entre les
mains des Berbères, puis, à la fin du VIlle siècle, les Soninké
établirent sur lui leur domination. Le Xe siècle marqua l'apogée
de sa puissance et de sa richesse. Vers 1076, Ghana tomba sous
l'influence des Almoravides, maîtres du Maghreb.
Soundiata Keita. empereur du Mali, s'empara de Ghana
vers 1240.

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