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Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Agdal -

Département Droit Privé

MASTER SCIENCES JURIDIQUES

Module : Droit de la famille

Recherche sous le thème :

LES REGIMES MATRIMONIAUX

Réalisé par : Encadré par :


EL JAOUHARI Sara Pr. EL OUAZZANI Ahmed

Année universitaire : 2022/2023


INTRODUCTION

Plan :
l- Le régime de séparation des biens a la lumière de la nouvelle Moudawana :
A- La gestion des biens et des acquêts après la dissolution du mariage
B- Le contrat additif : nouveau mécanisme de gestion du patrimoine marital
ll- Convergences entre les regimes matrimoniaux :
A- Le régime de communauté des biens : caractéristiques et risques
B- Le mariage mixte face à la convergence des regimes
l- Le régime de séparation des biens à la lumière de la nouvelle Moudawana :
Nous identifierons successivement, les différents aspects du régime marocain de répartition des biens et des
acquêts après la dissolution du mariage ( A) suivi d’une découverte du nouveau mécanisme contractuel
d’organisation du patrimoine marital , à savoir ,le contrat additif ( B)

A- La gestion des biens et des acquêts après la dissolution du mariage


La Moudawanah dispose à travers l’alinéa 3 de l’art 51 qu’il est du devoir de l’épouse de prendre en charge avec son
époux la responsabilité de la gestion des affaires du foyer et de l’éducation des enfants . Sachant fort bien que la prise
en charge partagée entre l’épouse et l’époux comprennent entre autres les charges financières
Il en ressort que l’égalité des époux est une égalité dans les obligations et les devoirs et non seulement dans les droits
et les prérogatives
L’équité au sein du foyer conjugal équivaut premièrement à la répartition des taches en fonction des capacités et des
compétences de chacun, en guise de complémentarité, de solidarité, de dévouement, avec concertation et respect
Cette règle de responsabilité conjointe des époux n’est-elle pas un fondement parmi d’autres de la règle de
contribution ?
La charge qui pèse sur la femme pour veiller sur la demeure conjugale avec ce qui y est, et ce qui s’y fait, résulte du
régime matrimonial. Celui-ci lui donne le pouvoir de direction interne en vue de contribution à l’enrichissement du
ménage. Elle doit veiller en particulier à préserver la richesse familiale dans le cadre du régime de séparation des
biens. Quand elle dépasse le cadre de la préservation de ses biens pour participer directement à l’accroissement de la
richesse familiale, son droit de récompense est garanti par la Moudawana dans son Article 49 qui présentent quatre
grand principes à savoir :
1. Le principe de la séparation des biens
2. Les principes de la contribution aux fructifications
3. Le principe de l’autonomie de la volonté et le libre recours au contrat
4. Le recours aux règles générales de preuve lorsque l’acte additif fait défaut

Le principe de la séparation des biens : « Les deux époux disposent chacun d’un patrimoine propre »
Il s’agit d’un principe d’ordre public qui s’applique à tous les époux marocains à l’exception des marocains de
confession juive qui sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque marocain
Les époux n’ont donc pas la possibilité de choisir un autre régime, et le régime de communauté ne peut en aucun cas
trouver application dans le droit marocain
Dans ce régime chacun des époux reste propriétaire des biens qu’il a apportés avant de se marier et de ceux qu’il
acquiert pendant le mariage , les biens qui lui ont été cédés (legs, donation …), et ceux issus d’un héritage pendant le
mariage , les biens qui ont une particularité personnelle (vêtement instrument de travail, pension etc. …) ,les biens
attachés exclusivement à sa personne (indemnité reçu en réparation d’un dommage corporel ou moral, pension
d’invalidité)
Le régime de séparation des biens présente l’avantage qu’il est un régime sécurisant par rapport aux autres regimes
matrimoniaux, ainsi en cas de faillite, chacun des époux reste responsable de ses dettes sur son patrimoine personnel,
les poursuites des créanciers de l’un des conjoints ne peuvent atteindre les biens de l’autre, ce qui n’est pas le cas
lorsque les patrimoines des deux époux sont confondus
En revanche, il n’est pas très favorable au conjoint pauvre qui peut se retrouver sans aucun bien a la dissolution de son
mariage
La donation entre époux, acquisition en indivision, ou aménagement d’un régime spécial de répartitions des acquêts
suffira pour diminuer le risque d’indigence de l’époux bénéficiaire
Les principes de la contribution aux fructifications : « tout en prenant en considération le travail de chacun
des conjoints, les efforts qu’il a fournis et les charges qu’il a assumées pour fructifier les biens de la famille »
A cote des biens propres, le couple acquiert des biens communs qui sont tous ceux qu’ils achetent au cours du mariage
La règle de contribution existait avant la Moudawana de 2004, bien que le principe de contribution n’y figurait pas
explicitement, il était applicable conformément à l’article 82 qui rendait applicable par le juge l’opinion dominante ou
la jurisprudence constante dans le rite malékite
La nouvelle moudawana n’a fait que de le prévoir expressément en le rendant légal
La contribution ou el kad et la si’ayah : œuvrer et besogner, s’acharner pour gagner sa vie, en réalité, ces deux
vocables signifie : l’acquisition de droits sur les biens accumulés en fonction de la contribution de chacun quand
plusieurs personnes concourent à la fructification de ces biens
Utilisés pour désigner le droit acquis par l’épouse en raison de son travail au foyer ou à l’extérieur sur les biens que le
couple a cumulé après le mariage , révélant tous le devoir de considérer et de valoriser les efforts fournis par l’épouse
et leurs effets fructueux sur la croissance du patrimoine
La règle de contribution au cumul de biens ne concerne donc que ceux achetés pendant le mariage , cad les
fructifications résultant du travail et des revenus de chacun des époux , des efforts accomplis et des charges qu’il a
assumé en vu de faire accroitre le patrimoine de la famille
Il s’agit d’une application systématique de la règle de contribution lorsqu’elle n’est pas explicitement prévu par les
époux , autrement dit , si aucun accord n’a été conclu pour la gestion des biens , il est fait directement recours à la
règle de contribution sur demande du conjoint
Le régime de contribution se différencie de celui de communauté des acquêts et de participation aux acquêts par que
dans ces derniers les biens ayants été acquis pendant le mariage sont reparties par moitié enre les époux , or dans le
régime de kad wa asia yah la répartition n’est jamais a parts égales , mais plutôt selon les efforts déployés et le travail
accompli par chacun d’eux
Les regimes de contribution, de participation et de communauté des acquêts permettent a la fois l’indépendance des
patrimoines et de la séparations des biens pendant la durée du mariage, et une jouissance de fructifications des efforts
après la désunion

Le principe de l’autonomie de la volonté et le libre recours au contrat : « Toutefois, les époux peuvent se mettre
d’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens qu’ils auront acquis pendant leur mariage. Cet
accord fait l’objet d’un document distinct de celui d’acte de mariage. »
Le législateur a mis en place un cadre contractuel dissocié du contrat nuptial consacré principalement à l’organisation
et à la gestion des biens acquis pendant le mariage , et procurant aux époux la possibilité de convenir a travers un
avenant au contrat de mariage la manière dont ils entendent administrer leurs acquêts
Le recours aux règles générales de preuve lorsque l’acte additif fait défaut : « A défaut de l’accord susvisé, il est
fait recours aux règles générales de preuve »

Lors de la dissolution du mariage par décès ou divorce, la répartition est faite en prise en considération du travail et
des efforts déployés par chacun des époux dans l’accumulation des biens de la famille

Usant de son pouvoir d’appréciation, le juge, doit procéder a l’évaluation de ce que chacun des époux mérite en
fonction de leurs apports et ce en se basant sur des critères comme le revenu, le travail de chacun d’eux

Le juge doit tout d’abord faire la distinction entre biens personnels non concernés par le partage , et les biens acquis
pendant le mariage et dont l’autre époux a contribué à la croissance

La tache est de plus en plus difficile surtout que la famille marocaine ne tient aucune comptabilité concernant la vie
conjugale , le juge doit donc recourir aux regles generales de preuve pour pouvoir determiner les masses des
patrimoines existant , c’est-à-dire , que celui qui pretend la propriete d’un bien le prouve

Dans la pratique deux situations se posent :


 d’une part , la femme ne connait généralement pas la regle de fructification ce qui ne lui donne pas de
chance pour obtenir la recompense a ses efforts , elles ne la revendique pas , ce qui laisse a dire qu’elle est
une regle presque tombée en desuetude
 Et d’autre part, la contribution certes existe , mais il reste dificile de la prouver, et c’est parceque la preuve
fait defaut le tribunal ne parvient jamais a procéder au partage des biens objet du litige, en fonction de la
contribution de chacun

Dans les regimes de communauté et de participation aux acquêts, les conjoints sont appelés à prouver leurs
propriétés avant et après le mariage, tout en laissant au tribunal le pouvoir d’équilibrer la différence entre les deux
sommes

B- Le contrat additif : nouveau mécanisme de gestion du patrimoine marital


Article 49 qui dispose : « Les deux époux disposent chacun d’un patrimoine propre. Toutefois, les époux peuvent se
mettre d’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens qu’ils auront acquis pendant leur
mariage. Cet accord fait l’objet d’un document distinct de celui d’acte nuptial »

Le contrat additif constitue un avenant au contrat de mariage permettant de le modifier tout en etant toujours en
vigueur en en ajoutant des clauses visant l’organsation et l’administration du patrimoine de chacun des epoux en cas
de litiges ou de dissolution du lien matrimonial

Le contrat additif n’a pas pour but de partager les biens acquis avant le mariage , ni de prevoir une repartition
systematique de ces biens , il donne seulement le choix et ouvre l’option au conjoint de

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