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COURS DE RÉGIMES MATRIMONIAUX


Professeur AMISI

LES RÉGIMES MATRIMONIAUX, LES SUCCESSIONS ET


LIBÉRALITÉS

INTRODUCTION

C’est le Droit civil orienté vers le patrimoine familial. C’est juste un autre aspect
du Droit civil.

- Objet du cours
- Sources
- Le plan

- L’objet du cours

Les régimes matrimoniaux, successions et libéralités constituent l’une des


disciplines juridiques dont l’objet se définit plus aisément, car tiré des termes qui
composent l’intitulé même à savoir « régimes matrimoniaux, successions et
libéralités ».

De là, on peut donc dire qu’il s’agit de l’étude des règles de Droit régissant 3
matières différentes mais reliées entre elles par un lien certain.
Ces matières sont les régimes matrimoniaux, les successions et les libéralités.
Elles sont reliées par une idée commune qui est le patrimoine circonscrit dans le
cadre familial.
Fixer les statuts des personnes mariées —- Régimes matrimoniaux.
Décès d’une personne qui laisse un patrimoine qu’il faut gérer.
Ces 3 matières sont assises sur le patrimoine envisagé dans le cadre strictement
familial.

Le Droit patrimonial de la famille.


C’est-à-dire que les régimes matrimoniaux, les successions et les libéralités
constituent non pas le Droit de la famille, mais une partie importante du Droit de
la famille.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Les notions de patrimoine et de famille s’imbriquent fortement dans le domaine


des régimes matrimoniaux, successions et libéralités au point qu’il est permis de
parler du Droit patrimonial de la famille.
Les régimes matrimoniaux —- Ensemble des règles régissant les biens
(patrimoine) des personnes mariées.

La matière des régimes matrimoniaux, successions et libéralités répond aux


grandes préoccupations ci-après :
 S’agissant des régimes matrimoniaux :
- Comment se présentent les droits des époux sur les biens dans leur relation
réciproque et dans leur relation avec les tiers ?
Mariage = association conjugale. Un tiers a contracté avec l’un des époux, ex :
une femme prend du pain à crédit. La vendeuse peut-elle réclamer le paiement du
prix au mari de cette conjointe ?
- Quel est le statut des biens des époux durant le mariage ?
Attention ⚠ : les régimes matrimoniaux ne concernent que les personnes mariées.
Les biens de l’association conjugale sont communs ou individuels ?

Les biens que possèdent les époux au jour du mariage ou ceux qu’ils acquièrent
pendant le mariage restent-ils les biens individuels ou privatifs ou sont-ils une
propriété commune ?

L’un des époux peut-il profiter et dans quelle proposition de l’accroissement de


l’autre ?
- Lorsque l’un des époux contracte une dette, celle-ci lie t-elle également son
conjoint ?
- Quel est le sort des biens des époux après la dissolution de l’union
conjugale ?

Les causes de dissolution du mariage : la mort de l’un des époux, le divorce, le


nouveau mariage du conjoint de l’absent.

 S’agissant de successions
- Que devient le patrimoine d’une personne après sa mort ?
- A qui, comment et dans quelle mesure assurer la dévolution des biens d’une
personne décédée ?

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Aliis verbis, qui doit recueillir son patrimoine, à quelle condition ? Et dans quelle
proportion ?
En cas de pluralité d’héritiers, comment doit se faire le partage des biens de la
personne décédée (le de cujus)

 S’agissant des libéralités


- Dans quelle mesure une personne peut-elle transmettre gracieusement de
son vivant ses biens ou certains de ses biens à une autre ?
Transmission des biens à une autre personne de manière gratuite.
Disposer —- poser un dernier acte sur la chose.

Attention ⚠ : Dans le cadre du Droit de la famille, il y a des limites en cas des


libéralités.
La loi dit qu’on a seulement droit à ¼ de son patrimoine.

¾ = réserve successorale.

La libéralité dépassant le ¼ du patrimoine n’est pas valable.


- Quelles sont les règles auxquelles est soumise une transmission gracieuse
ou bénévole des biens ?
- Les sources du Droit des régimes matrimoniaux, successions et
libéralités

Le Droit des régimes matrimoniaux, successions et libéralités trouve


essentiellement ses règles en Droit interne.
- La loi
 La loi du 01/08/1987 portant code de la famille telle que modifiée le 15
juillet 2016 ;
- La coutume ;
- La jurisprudence —- différent des décisions rendues par les cours et
tribunaux sur une question de Droit des biens déterminés.

La loi au sens formel —- acte législatif pris par le parlement et promulgué par le
président de la république.

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Méthodologie

- La méthode juridique qui consiste en l’analyse des textes juridiques, les


textes de la loi en la matière.
- La méthode sociologique qui consiste à faire une descente sur le terrain
pour voir comment ces textes sont concrètement appliqués.
- La méthode comparative consistant à comparer les systèmes juridiques.

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PLAN DU COURS

Titre I : Les régimes matrimoniaux

Chapitre I : Vue générale des régimes matrimoniaux


Chapitre II : Le régime général des régimes matrimoniaux
Chapitre III : Le régime de la séparation des biens
Chapitre IV : Le régime de la communauté réduite aux acquêts
Chapitre V : Le régime de la communauté des biens

Titre II : Les successions

Titre III : Le régime des libéralités

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TITRE I : LES RÉGIMES MATRIMONIAUX

CHAPITRE I : VUE GENERALE SUR LES REGIMES MATRIMONIAUX

SECTION I : NOTIONS

La loi (le code de la famille) organise les régimes matrimoniaux mais sans en
fournir une quelconque définition de telle sorte qu’il faille recourir à la doctrine
pour en trouver.

Diverses définitions sont proposées par les auteurs.


Les différentes définitions de ceux-ci ont en commun : « Les régimes
matrimoniaux se rapportent au régime des biens des époux. »

Quelques définitions :

 Les régimes matrimoniaux sont les conséquences d’ordre pécuniaire qui


résultent pour les époux dans leur mariage, non seulement dans leurs
différences réciproques mais aussi dans leurs différends avec les tiers,
spécialement leurs créanciers.
 L’ensemble de plusieurs règles formant un tout cohérent et stable, dont
l’objet est apporté aux différents problèmes d’ordre patrimonial qui
s’imposent aux gens mariés, une solution conforme à l’image que les
auteurs de la loi se sont formés de rapport des époux entre eux ou avec
les tiers.
 On le définit aussi comme l’ensemble de règles de Droit s’appliquant
aux intérêts pécuniaires entre époux dans leur rapport entre eux et avec
les tiers. C’est-à-dire les relatives à l’administration, la jouissance,
l’aliénation de tout ce que possède les époux et qui est évaluable en
argent, pendant le mariage et après la dissolution de celui-ci
 Les régimes matrimoniaux : ensemble de règles qui régissent au cours
et à la dissolution du mariage les biens des époux et toutes questions
pécuniaires du ménage tout dans le rapport entre époux que dans les
relations de ceux-ci avec les tiers.

Il convient de retenir de la synthèse de ces définitions que les régimes


matrimoniaux désignent l’ensemble de règles régissant les effets

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patrimoniaux du ménage dans le rapport des époux entre eux d’une part et
avec les tiers d’autre part, étant préciser que ces règles visent la gestion de
biens, les économies du ménage, le règlement du passif c’est-à-dire le sort des
biens des époux durant le régime et à la dissolution de celui-ci.

Le R.M invoque ainsi le statut qui gouverne les intérêts pécuniaires des époux,
dans leurs rapports entre eux et avec les tiers et dont l’objet est de régler le sort
des biens actifs et passifs des époux pendant le mariage et à sa dissolution.

Les régimes matrimoniaux ne concernent que les personnes mariées.

Fondamentalement, les R.M règlent les questions patrimoniales de 4 ordres


différents à savoir :
- La propriété des biens dans le mariage
- Le pouvoir des époux par rapport aux biens
- L’impact de dettes contractées par l’un des époux sur l’autre
- Le sort des biens des époux à la dissolution du mariage.

L’on comprend ici aisément que la matière de régimes matrimoniaux concerne le


patrimoine des époux, leurs pouvoirs respectifs sur ces biens, l’incidence de dettes
car tractées et le sort des biens et dettes des époux à la dissolution de l’union ou
association conjugale.

SECTION 2 : L’INTERET DE REGIMES MATRIMONIAUX

Les R.M supposent l’association conjugale ou le mariage. Ils ne s’appliquent


qu’aux gens mariés, à l’exclusion des gens vivant sous l’apparence des gens
mariés sans pour autant être mariés. Ils sont étrangers aux concubins, aux fiancés
et aux personnes qui vivent dans le système YAKA TOVANDA. Puis que le
patrimoine entendu comme l’ensemble abstrait de droits et des obligations d’une
personne, est un peu le net de la personnalité juridique, le mariage réalise en réalité
la coexistence de deux patrimoines d’où la nécessité de règles devant régir cette
situation de coexistence de deux patrimoines tout en assurant à la fois l’intérêt de
l’union conjugale et de chacun des époux. Les RM s’imposent de manière absolue
sur le plan pratique. En effet, la communauté de biens entraîne une certaine
communauté d’intérêt pécuniaire, si bien que par exemple il faille savoir comment
seront réparties les charges du ménage.

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Ensuite, il est nécessaire de fixer les droits de tiers, de décision notamment si les
créanciers qui ont traités avec l’un des époux, n’ont que les actions sur les biens
de leurs cocontractants ou s’ils ont également pour gage le patrimoine de son
conjoint.

La jungle s’installerait dans le ménage à l’absence de règles de régimes


matrimoniaux, créant ainsi une véritable insécurité tant pour l’union conjugale
que pour les époux et les tiers avec lesquels ils ont contracté.

Les RM participent à l’harmonie de l’association conjugale, car il est nécessaire


pour préciser l’affectation des biens conjugaux c’est-à-dire déterminer la situation
des dits biens pendant le mariage, en précisant les droits et pouvoirs respectifs des
époux. En définissant comment et par qui seront administrés les biens du ménage.
Ils sont également plus que nécessaires en ce qu’ils permettent de résoudre
aisément la répartition de biens conjugaux en cas de dissolution du mariage.

Les R.M procèdent de l’idée d’une association conjugale. Ils sont appelés à
promouvoir le développement des époux, l’un pour l’autre et l’intérêt de la
famille.

Bref, le droit du régime matrimonial a la particularité de définir le statut


patrimonial des époux, de manière à promouvoir la réalisation des fins que
l’association conjugale s’est assigné dans la solidarité et l’aide mutuelle
constituant par ce fait, en fin de compte le Droit économique de l’union conjugale.

CHAPITRE II : LE REGIME GENERAL DE REGIMES


MATRIMONIAUX OU LE REGIME MATRIMONIAL PRIMAIRE

SECTION 1 : NOTIONS

Le régime matrimonial primaire ou régime général des régimes matrimoniaux est


un ensemble des règles qui s’appliquent à tous les régimes matrimoniaux. Il s’agit
des règles communes, générales, applicables à chaque régime matrimonial.

Par l’expression « régime général des régimes matrimoniaux » il convient


d’entendre l’ensemble de règles communes à tous les régimes matrimoniaux.

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Il s’agit des dispositions applicables à tous les régimes matrimoniaux organisés


par la loi à savoir : le régime de la séparation des biens ; le régime de la
communauté des biens réduits aux acquêts et le régime de la communauté
universelle des biens. Entre les différents régimes, les époux doivent opérer leur
choix. Un corps de règles bien définies par la loi est appelé à s’appliquer au régime
choisi. C’est ce corps de règles que nous qualifions ici de régime général des
régimes matrimoniaux.

Il s’agit donc des règles constituant le dénominateur commun des régimes


matrimoniaux. En droit comparé ce régime est désigné sous l’appellation de
« régime matrimonial primaire ».

Le régime général des régimes matrimoniaux traduit l’idée que tous les régimes
matrimoniaux organisés par la loi reposent sur une base commune supérieure à la
volonté des époux et qui s’impose à cette volonté. On ne peut pas déroger à ces
règles générales, on ne les choisit pas, elles s’imposent.

En franc parlé, le régime général des régimes matrimoniaux ne constitue pas


Côme tel un régime matrimonial dans la mesure où le régime matrimonial suppose
un choix opéré par les époux et c’est seulement à défaut de ce choix qu’un des
régimes organisés sera appliqué aux époux.

Le régime général des régimes matrimoniaux ne forme donc pas à lui seul un
régime matrimonial mais seulement une partie commune à tous les régimes
matrimoniaux. Le noyau dur que la loi inscrit d’office à chacun des régimes
matrimoniaux. Il présente une grande importance sur le terrain pratique. En effet,
les règles communes à tous les régimes matrimoniaux sont celles que les époux
connaissent les mieux ou qu’ils appliquent quotidiennement entre eux.

Lors de la célébration du mariage, par l’officier de l’état civil, l’on constate que
celui-ci se borde à expliquer aux futurs époux les seules règles générales estimant
sans doute qu’il s’agit là des principes de base de tous les régimes matrimoniaux.

Le régime général rassemble en réalité les fondements de base de l’association


conjugale au point de vue patrimonial que tous les gens mariés doivent observer
sans pouvoir y apporter les dérogations ou des aménagements particuliers pouvant

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notamment porter atteinte aux droits et intérêts des personnes faisant partie de la
famille, aux intérêts pécuniaires des époux, ou à l’ordre légal de succession.

SECTION 2 : LES CARACTERES DU REGIME GENERAL DES


REGIMES MATRIMONIAUX

Le régime général des régimes matrimoniaux présente deux caractères essentiels :

- Un caractère impératif : Les règles édictées par le législateur du titre des


dispositions communes à tous ces régimes matrimoniaux ont un caractère
impératif et contraignant. Contraignantes parce qu’elles s’opposent à tous
les époux. Peu importe le régime choisi, il y a un ensemble des règles qui
s’imposent à tous les régimes et on ne peut pas y déroger. Ce sont des règles
générales. Si les époux peuvent user de toute leur liberté pour choisir un
régime matrimonial quelconque légalement organisé, il leur semble
convenable qu’à l’intérieur de ce régime, apporter certains aménagements
dictés par le ménage.
Ils se voient imposer les dispositions communes à tous les régimes
matrimoniaux qui constituent les règles générales.
L’existence de ce régime général consacre une atteinte au principe de la
liberté matrimoniale. On pourrait donc dire que le régime général des
régimes matrimoniaux est constitutif des règles d’ordre public.

- Caractère dérogatoire : Quand une règle à caractère général entre en


conflit avec le spécial, le spécial suit le général. Mais en régimes
matrimoniaux, c’est le contraire.

Au lieu que le spécial l’importe, c’est le général qui l’emporte.


Il est de principe classique dans l’interprétation des règles juridiques.
Que les dispositions particulières ou spéciales dérogent à celles générales.

En matière des régimes matrimoniaux, le principe est renversé. Le


général déroge au spécial = Generalia specialibus derogant.

En cas d’un quelconque conflit entre une règle faisant partie du régime
général des régimes matrimoniaux et une autre relevant d’un régime

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particulier, c’est celle à caractère général qui doit emporter sur celle à
caractère général qui doit emporter sur celle à caractère particulier.

SECTION 3 : DÉTERMINATION DU RÉGIME MATRIMONIAL

A quel moment et comment les époux déterminent leur régime ?

En Droit congolais, il existe 3 régimes matrimoniaux organisés par la loi entre


lesquels les futurs époux ou les époux sont appelés à adopter.

S’agissant de la détermination du régime matrimonial, la loi consacre le principe


de la liberté de convention matrimoniale, entendu au double sens du libre choix
du régime matrimonial et de la possibilité de certaines conventions aménageant
certains aspects du sein du régime matrimonial.

Principe de la liberté de convention matrimoniale : Les époux ou futurs époux


sont libres de choisir l’un des régimes matrimoniaux prévus par la loi.

C’est au moment où les époux ou futurs époux se présentent devant l’officier de


l’Etat civil, par eux-mêmes ou par un mandataire, qu’ils choisissent leur régime.

Mais il se peut que les futurs époux se soient convenus avant de se présenter
devant l’officier de l’Etat civil sur un régime.
Mais c’est au moment de l’enregistrement qu’on constate que le choix du régime
matrimonial est opéré.
1. Les époux sont libres de choisir l’un des régimes matrimoniaux prévus par
la loi ;
2. En choisissant un régime, les époux sont libres d’aménager, modifier
certains aspects du régime matrimonial choisi.
C’est au ressort où les futurs époux ou les époux se présentent devant l’officier de
l’Etat civil par eux-mêmes ou par leurs mandataires en vue de la célébration de
leur mariage, ou l’enregistrement de leur mariage, qu’ils choisissent leur régime
matrimonial. Mais il se peut que les futurs époux se sont déjà convenus avant de
se présenter devant l’officier de l’Etat civil sur un régime matrimonial déterminé.
Mais c’est au moment de leur présentation devant l’officier qu’on considère que
le choix a été opéré.

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L’officier de l’Etat civil administre un petit enseignement sur les régimes


matrimoniaux.

SECTION 4 : LA PORTÉE DE LA LIBERTÉ DES CONVENTIONS


MATRIMONIALES

Le principe de la liberté des conventions matrimoniales n’est pas absolu, car leur
liberté est doublement limitée :

- D’une part, leur choix est contenu dans les régimes matrimoniaux prévus
par la loi ;
- D’autre part, au sein du régime matrimonial choisi, les futurs époux ou les
époux peuvent convenir sur certains aménagements particuliers mais pas
les conventions particulières car on ne peut pas déroger au régime général.

SECTION 5 : EXPRESSION DE LA LIBERTÉ DU CHOIX DE RÉGIME


MATRIMONIAL

Les intéressés ont une double possibilité dans l’exercice de leur liberté du choix
de régime matrimonial.

Paragraphe 1

1ère : la déclaration publique devant l’officier de l’Etat civil : la déclaration


publique devant l’officier de l’Etat civil, ce dernier va poser la question et ils vont
répondre ;
2ème : la conclusion d’un contrat de mariage : la loi ne définit pas le contrat de
mariage. Il est défini comme l’acte par lequel les futurs époux ou les époux
déterminent leur régime matrimonial. Ou la convention par laquelle, ils fixent le
statut de leurs biens pendant le mariage et le sort de ces biens à la dissolution de
ce dernier.

Si l’objet du contrat de mariage est principalement de déterminer le régime


matrimonial, le contrat de mariage peut contenir d’autres dispositions,
stipulations d’ordre pécuniaire destinées à éviter tout mal entendu dans le
rapport entre les époux ou à clarifier le statut des certains biens et à
s’aménager d’un moyen de preuve.

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Paragraphe 2 : caractères du contrat de mariage

Deux caractères :
- accessoire ;
- statutaire.

1. Le caractère accessoire
Le contrat de mariage est un contrat accessoire par rapport au mariage, de par son
objet qui est d’abord principalement de déterminer le régime matrimonial
applicable aux biens des époux, alors que l’objet du mariage est ….

Et ce régime matrimonial, lui-même est accessoire du mariage. C’est-à-dire, S’il


n’y a pas mariage, il n’y aura pas non plus régime matrimonial. De ce caractère
découle les conséquences juridiques :
- A l’absence du mariage c’est-à-dire tant que le mariage n’est pas intervenu,
le contrat de mariage ne saurait produire aucun effet.
- Le contrat de mariage tombe caduque si le mariage envisagé n’est pas
intervenu ou si le mariage est annulé.

2. Caractère statutaire
Le contrat de mariage présente ensuite un caractère statutaire ou réglementaire.
En effet, fixer le régime matrimonial c’est établir la charge pécuniaire de la famille
qui va se former et dans cette optique, le contrat de mariage apparaît comme un
véritable acte de famille. De cela résulte notamment l’opposabilité d’un contrat
de mariage aux tiers.

Paragraphe 3 : les conditions de fond du contrat de mariage

- Les règles ordinaires de validité d’un contrat doivent être observées puis
qu’il s’agit d’un contrat (art 8 CCL III)
- Le caractère accessoire considéré par rapport à la capacité.
Le principe (pratiquement) classiquement admis dans la matière est traduit par
l’adage « habilis ad nuptias, habilis ad pacta nuptialia »

« Celui qui a la capacité de se marier a aussi la capacité de conclure le contrat de


mariage. » c’est-à-dire, un enfant étant donné qu’il ne peut pas contracter un
mariage, il est aussi incapable de conclure un contrat de mariage.

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Paragraphe 4 : La date du contrat de mariage

Il est de principe que si les époux préfèrent rédiger un contrat de mariage, ils
doivent le faire avant la célébration du mariage. Et à la célébration de celui-ci, ils
sont invités à déclarer le régime matrimonial sous lequel ils attendent être soumis.
S’ils ne le font pas (pas de déclaration), la règle légale leur sera appliqué d’office
(le régime de la communauté réduite aux acquêts).

NB : le régime légal est également applicable en cas d’annulation du mariage


même s’ils avaient opté pour un autre régime. C’est un mariage irrégulier qui n’a
pas respecté les conditions exigées par la loi pour sa validité, alors que la
dissolution du mariage suppose un mariage régulier, mais anéanti par la
survenance d’une circonstance.

SECTION 6 : MODIFICATION DU RÉGIME MATRIMONIAL

 Principe : De l’immutabilité du régime matrimonial : c’est-à-dire que le


régime matrimonial ne peut pas être changé. Il est statique. C’est pour
l’intérêt de ménage et pour protéger les tiers.
 Exception : on peut changer ou modifier le régime matrimonial aux
conditions ci-après :
- La fréquence : On ne peut modifier le régime matrimonial qu’une seule
fois durant le mariage.
- Trouver le bien fondé de la modification : La modification peut être
acquise si les époux prouvent que la modification sollicitée au tribunal
répond à l’intérêt du ménage.

Condition de forme

- Il faut une requête conjointe des époux, adressée au tribunal de paix de la


dernière résidence conjugale des époux.
- Le tribunal va instruire et prendre un jugement
- La modification du régime matrimonial est consacrée par un jugement
susceptible des recours.
Nature juridique : il s’agit d’un jugement d’homologation. Par ce jugement, la
modification du régime matrimonial acquiert la force exécutoire d’une décision
judiciaire.

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A ne pas confondre avec la modification du régime de gestion des biens. Ici,


dans le régime choisi par les époux autrefois la gestion est confiée à un mandataire
ou gestionnaire. Sans pouvoir modifier leur régime matrimonial, les époux
peuvent à l’intérieur du régime matrimonial qui est le leur, convenir d’opérer
certains aménagements en ce qui concerne essentiellement la gestion des biens
propres ou communs.

Dans ce cas, ils doivent présenter la requête devant le tribunal de paix de leur
dernière résidence conjugale, afin que la modification convenue puisse être
homologuée.

SECTION 7 : LA CONTRIBUTION AUX CHARGES DU MÉNAGE

Paragraphe 1 : le principe

Le principe est que les époux contribuent aux charges du ménage selon leur
faculté et leur état.
L’obligation de contribution aux charges du ménage incombe aux deux.
Selon selon ses capacités.

Paragraphe 2 : les Charges du ménage

Recouvrent 2 réalités que sont d’une part :


- L’entretient quotidien du ménage ;
- L’éducation des enfants.
Cette obligation de contribution aux charges de ménage est différente de
l’obligation de secours entre époux.
Les époux ont l’obligation de secours et d’assistance mutuelle.
L’obligation de secours profite à un des époux.

Paragraphe 3 : les modalités de contribution

 Quelles sont les modalités de contribution aux charges du ménage ?

Cela se fait chaque jour sans être tenu à aucun comité entre eux, ni retirer une
quelconque quittance.
Il y a donc dispense des comptes, dispense des preuves écrites.

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L’abandon du foyer conjugal est une infraction. La loi dit qu’il ne reste tenu de
l’obligation de contribuer aux charges du ménage.

Parallélisme entre l’obligation de contribution aux charges du ménage et


l’obligation alimentaire

Paragraphe 4 : La sanction de l’obligation de contribution aux charges du


ménage.

Qu’est-ce qui arrive juridiquement ?

Il peut être condamné à l’initiative de son/sa conjoint(e) à verser une pension


alimentaire.
Même à la source de revenu, il peut percevoir une somme chez l’employeur de
l’autre. Il ne peut le faire qu’avec décision de justice.

SECTION 8 : LE POUVOIR DES EPOUX ET LA GESTION DES BIENS

Paragraphe 1 les pouvoirs des époux

Les pouvoirs des époux peuvent être analysés sous 3 points :


- D’abord, le pouvoir propre à chaque époux ;
- Le pouvoir conjointement par les époux ;
- Le pouvoir de représentation.

 POUVOIRS PROPRES À CHAQUE ÉPOUX

Les pouvoirs propres à chaque époux concernent essentiellement la conclusion


des contrats se rapportant aux charges du ménage.

 Pouvoir domestique : Pouvoir conféré par la loi à chacun des époux


quelque soit le régime matrimonial, de poser les actes relatifs aux
charges du ménage.

Lorsqu’un époux pose des actes relatifs aux charges du ménage, la loi dit que cet
acte engage solidairement l’autre époux.

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 Obligation Solidaire : quel est le champ d’application de cette


solidarité ? La solidarité ménagère a des limites. Elle se joue que dans
les limites prévues par la loi. La solidarité ménagère ne concerne que
des dettes d’origine contractuelle. A l’exclusion des dettes de toute
autre origine.

La solidarité ménagère ne joue pas lorsque les dépenses engagées


paraissent excessives.

 POUVOIRS CONJOINTS DES ÉPOUX

Sont des pouvoirs reconnus conjointement aux époux.


Le pouvoir qu’un époux ne peut exercer seul sans l’autre. Dans ce cas, chacun des
époux a une sorte de Droit de veto.
Ces actes nécessitent l’accord des époux.
Ces actes sont les suivants :
- Transférer une concession foncière commune ou propre, ordinaire ou
perpétuelle ou la grève d’un droit d’emphytéose, d’usufruit, … Article
499 ;
- Aliéner d’un droit d’emphytéose ;
- Aliéner un immeuble commun ;
- Contracter un emprunt ;
- Faire une donation.

La loi institue la présomption d’accords des époux, c’est-à-dire, la loi institue en


faveur des tiers contractant une présomption d’accord de deux époux.

En effet, si dans les 6 mois de la passation de l’acte il n’y a pas eu manifestation


écrite du désaccord notifié à la partie tierce contractante, ce qu’il n’y a pas eu
accord.
D’autre part, le tiers contractant peut, du moment de l’établissement de l’acte,
dans les 6 mois, réclamer l’accord de l’autre époux.

 POUVOIR DE REPRÉSENTATION DES ÉPOUX

Les régimes matrimoniaux applicables aux époux reconnaissent à chacun d’eux


des pouvoirs propres à côté des pouvoirs conjoints nécessitant l’accord de deux

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partenaires de l’association conjugale. Pour de raison de convenance personnelle


ou pour tout autre motif, il est loisible à un époux de se faire représenter par l’autre
dans l’exercice du pouvoir pour lui reconnu en matière des régimes matrimoniaux.
Une telle représentation découle de la volonté ou mieux de la convention des
époux.
C’est pourquoi, il est permis de parler de la représentation conventionnelle des
époux ou du mandat conventionnel des époux.

 Étendu du mandat
Le mandat porte sur l’exercice des pouvoirs matrimoniaux reconnus à un époux.
Indistinctement de la nature des biens envisagés.

Le mandat peut être général tout comme il peut être spécial


Général lorsqu’il porte sur tous les actes. La personne accomplit tous les actes en
lieu et place. Il est spécial lorsqu’il porte sur un acte ou certains actes bien
déterminés.
Ce mandat peut être révoqué ? La loi n’ayant pas précisé, il y a donc lieu de
penser que ce mandat est soumis aux règles ordinaires de tout mandat est que le
mandat est révocable ad nutum.

 La forme du mandat
C’est le principe du consensualisme c’est-à-dire la loi n’exige pas une forme
particulière il suffit que les deux époux s’entendent. On a juste besoin de l’accord
du mandataire et du mandant (les époux).
Le mandat peut être verbal tout comme il peut être écrit. Il peut même être
dans certains cas, tacite.
Si l’un des époux se trouvent hors d’état de manifester sa volonté, l’autre peut se
faire autoriser par ordonnance du président du tribunal de paix de leur résidence
à le représenter en tout ou en partie dans l’exercice des pouvoirs résultant du
régime matrimonial. Il peut arriver qu’un époux fasse ou pose des actes en
représentation de son conjoint en dehors de tout mandat entre eux et en dehors de
toute autorisation (habilitation) judiciaire quant à ceux. La loi décide qu’on va
appliquer à l’époux qui décide de poser des actes de l’autre conjoint sans mandat
ni habilitation judiciaire, les règles de gestion d’affaires.
Pouvoirs conjoints = un époux ne peut pas poser les actes seuls. Il faut l’accord
de l’autre partie.
Le mandat est un contrat, un accord de volonté.

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La gestion d’affaires se diffère du mandat dans le sens où il n’y a pas autorisation.


La gestion d’affaires est une des sources des obligations (quasi-contrat) il y a donc
naissance des obligations.
Quelles sont les obligations qui découlent de la gestion d’affaires ? Le gérant de
l’affaire doit continuer à poser les actes jusqu’à ce que le maître d’affaires puisse
reprendre ses obligations. Le maître d’affaires doit restituer toutes les dépenses
utiles et nécessaires qu’il avait engagées. Le gérant a une obligation de moyen, le
gérant doit également rendre compte de la gestion ou faire rapport au maître.

SECTION 9 LA GESTION DES BIENS

D’abord, la gestion consiste en l’action de gérer un bien ou un ensemble de biens


en vertu de la loi, d’un jugement ou d’une convention. En matière des régimes
matrimoniaux, la loi précise que la gestion comprend tous les pouvoirs
d’administration de jouissance, et de disposition.
Que veut dire Administrer un bien, administrer un patrimoine, disposer d’un
bien ?
Qui est gestionnaire ?

Le principe est que quelque soit le régime matrimonial qui régit les époux, la
gestion de patrimoine commun et propre est présumée confier au mari en
concertation avec sa femme sauf bien sûr pour les choses qui sont réservées à
l’usage personnel de chacun (les vêtements, les bijoux et les instruments de travail
de moindre valeur). C’est donc le mari qui est le gestionnaire aussi bien du
patrimoine commun que propre aux époux.
La loi dit que c’est le mari qui est gestionnaire mais :

1. Les époux peuvent se convenir que la gestion puisse être conjointe alors
dans ce cas il faut que les deux époux conviennent ;
2. Les époux peuvent se convenir que chacun d’eux va gérer ses propres biens.
Mais il faut que les époux se conviennent (S’entendent).

Il en résulte que quelque soit la situation, la femme ne peut pas être gestionnaire
du patrimoine commun et propre. Le mari ne peut pas laisser la gestion à la
femme. Si la femme peut être gestionnaire, elle ne peut être que Co-gestionnaire
ou gestionnaire de ses propres biens. Mais jamais gestionnaire de tous les biens.
Il est cependant possible que le patrimoine propre des époux soit géré par chacun
d’eux. Et cette possibilité ne peut résulter que de la convention des époux. Les

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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biens des époux sont soit la priorité exclusive de l’un d’eux soit la propriété
commune de deux.
Ceci étant, dans ce cas dans l’indivision c’est-à-dire quand il s’agit de la propriété
commune. Lorsque l’un des époux ne peut justifier de la propriété ou de la
concession exclusive d’un bien, celui-ci est présumé est indivis.
Propriété commune = indivision
La présomption d’indivision : toutes les fois qu’un époux n’arrive pas à prouver
que ce bien lui est propre, la propriété individuelle d’un bien quelconque, ce bien
est présumé être un bien commun.

SECTION 10 : LE PARTAGE DES BIENS A LA DISSOLUTION DU


MARIAGE

Lorsque le mariage est dissout il y a partage des biens.

Les causes du partage c’est les causes de la dissolution du mariage.


Dissolution du mariage = dissolution des régimes matrimoniaux

Quelle est l’assiette du partage ?


Le partage du patrimoine des époux quand à l’actif et quant au passif se réalisera
entre les biens communs ou les biens présumés indivis. Pas les biens qui sont
propres, eux ne feront pas l’objet du partage.
Quelles sont les modalités du partage ?
Le partage va se faire par moitié c’est à dire à parts égales (50/50) pas autrement.

Voilà ce qu’on peut noter du régime général.

À côté du régime général il y a le régime particulier.

CHAPITRE III : LE RÉGIME DE LA SÉPARATION DES BIENS

SECTION 1 : QUELLE EST L’IDÉE DE BASE DE CE RÉGIME ?

Le régime de la séparation des biens c’est celui qui se caractérise par l’absence
quasi absolue d’une masse commune des biens. Dans ce régime il n’y a pas une
masse commune des biens mais plutôt deux masses distinctes des biens
appartenant à deux personnes différentes (les époux.). Chacun d’eux est

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propriétaire exclusif des biens qu’il possédait avant le mariage et les biens qu’il
acquiert tout au long du mariage. Chaque époux est propriétaire de ses biens.
Il y a donc une nette séparation des biens. Chacun a les siens. Et il les a sans
interférence ni combinaison avec ceux de l’autre.
Ce régime est beaucoup utilisé dans certaines sociétés (occidentales notamment)
alors que chez nous, ce régime est le moins choisi. Ce régime présente des
avantages ainsi que des inconvénients.

SECTION 2 : QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE RÉGIME ?

1. la simplicité et l’indépendance qu’il assure aux époux : puisse il n’y a


pas entremêlement, pas d’interférence, les choses sont simples. Ceci
c’est pour toi, cela c’est pour moi. Et même lors de la dissolution du
mariage, chacun récupère ses biens. L’indépendance ici c’est parce que
ce régime pousse les époux à travailler. Chacun doit travailler dur pour
gagner ses biens. Ce régime favorise le travail des époux.
2. Ce régime est favorable pour un époux commerçant parce que si un
époux commerçant s’endette, les biens de l’autre ne seront pas
concernés.
3. Ce régime est préféré à d’autres régimes par les jeunes femmes pour
sauvegarder leur indépendance économique.
4. Ce régime est préféré par les époux en prévision de divorce

SECTION 3 : QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS DE CE RÉGIME ?

1. L’inconvénient majeur c’est lorsqu’il y a inégalité des ressources des


époux. L’époux qui a beaucoup des ressources, lui, va accumuler
beaucoup des biens. En cas de dissolution du mariage l’autre aura peu
de biens.
2. On reproche également à ce régime, le fait que ce régime va à l’encontre
de l’idée de l’association conjugale. Le mariage a pour but de créer une
union durable, leur commune destinée.
3. Ce régime est un régime injuste pour la femme congolaise qui,
généralement n’a pas une activité lucrative. Qui passe la majeure partie
de son temps au foyer, et donc ne dispose pas des biens importants qui
lui sont propres.
4. Le régime de la séparation des biens favorise la fraude et
l’individualisme de fortune. Ça favorise également l’immoralité.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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SECTION 4 : LA SÉPARATION DU PATRIMOINE

Le régime de la séparation des biens consacre l’existence des deux


patrimoines propres et séparés. Cette séparation portant sur l’actif et sur le
passif.

1. Séparation d’actif

A chacun des époux, son patrimoine propre.


A l’actif, les patrimoines propres des époux sont formés par tous les biens
acquis à titre onéreux ou à titre gratuit par chacun d’eux.

La preuve de la propriété personnelle peut être accordée par toute voie


des droits sauf quand il s’agit de la propriété immobilière où la preuve n’est
faite qu’avec le certificat d’enregistrement. La charge de la preuve de la
propriété d’un bien incombe à l’époux qui prétend que le bien lui appartient.

2. Séparation du passif

C’est le même principe : les dettes de chacun des époux lui sont également
propres. Ses dettes ne peuvent pas affecter l’autre.
Ce principe connaît une atténuation (exception)
Lorsque les dettes sont contractées pour satisfaire les besoins du ménage
(les dettes ménagères)

SECTION 5 : LA GESTION DES BIENS

Paragraphe 1 : le principe

La loi pose les principes que la gestion des patrimoines des époux est
conjointe. Lorsque par la volonté des époux, la gestion des biens n’est pas
conjointe, chacun des époux administre ses biens et en perçoit des revenus.
La loi dit : « lorsque les époux s’entendent, par une convention entre eux, ils
peuvent s’entendre que la gestion soit assurée de manière conjointe. Si par
convention, les époux ne conviennent pas que la gestion va être conjointe, la
gestion sera donc séparée. »

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Ainsi, en matière de régime de séparation des biens, la gestion peut être


assurée de 3 manières :

 Uniquement par le mari


 Les deux autres c’est par convention des époux : a. Gestion conjointe b.
Gestion séparée

La présomption de la gérance des biens par le mari est une présomption Qui
peut être renversée par une convention. En dehors de la convention des
époux, le mari est présumé.

Paragraphe 2 : Conséquences de la gestion des biens

1. L’hypothèque tacite : lorsque la gestion est assurée par l’un des époux
(le mari), son patrimoine est grevé d’une hypothèque tacite en garantie
du patrimoine de l’autre conjoint. L’hypothèque tacite est une
hypothèque qui existe indépendamment de toute inscription. C’est une
hypothèque cachée, une hypothèque occulte. Si l’un des époux gère
tous les biens, Pour éviter le dépérissement du patrimoine de l’autre,
la loi dit que le patrimoine foncier et immobilier est grevé même si rien
n’est écrit au certificat d’enregistrement, d’une hypothèque destinée à
garantir le patrimoine de l’autre époux.
2. La théorie de l’enrichissement sans cause : En cas de gestion
séparée, une indemnité est accordée à un époux ou à ses héritiers, s’il
est établi que les biens propres de son conjoint, se sont enrichis au
détriment de ses biens propres.

(Lorsque deux mots ont des sens différents mais s’écrivent de la même
manière. Pour le séparer on prévoit l’accent circonflexe)

Enrichissement sans cause : un patrimoine s’est appauvri et l’autre


patrimoine s’est enrichi au détriment de l’autre (appauvri) sans qu’il y ait
justification.
Dans ce cas, la loi dit que l’époux dont le patrimoine s’est enrichi est tenu
d’indemniser l’époux dont le patrimoine s’est appauvri.

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SECTION 6 : LA LIQUIDATION DU RÉGIME À LA DISSOLUTION DU


MARIAGE

Quelle est la situation lorsque le régime est dissout ?


Ce qui est facile à comprendre c’est le droit de reprise.

 En cas de gestion par l’un des époux, à la dissolution du mariage,


chacun des époux reprend ses biens propres en nature en justifiant
qu’il en est propriétaire ou concessionnaire
 Le remboursement en cas de paiement de dette de l’autre époux (les
dettes qui ne sont pas ménagères)
 Le paiement de l’indemnité en application de la théorie de
l’enrichissement sans cause.

Si à la dissolution du mariage il existe une masse des biens indivis, le


règlement de dettes et les enrichissements dus par les biens propres d’un des
époux à l’autre seront opérés par préférence sur cette masse.

NB : Dans ce régime il y a deux groupes des biens qui ont tous les mêmes
statuts juridiques (biens personnels, biens propres, biens individuels)

CHAPITRE IV : LE RÉGIME DE LA COMMUNAUTÉ RÉDUITE AUX ACQUÊTS

SECTION 1 : CARACTÉRISTIQUES

Ce régime réalise le mixage des deux autres régimes. Il prend une partie de
régime de la séparation des biens et celle du régime de la communauté des
biens.

Ce régime se caractérise par l’existence dans l’association conjugale de deux


masses des biens aux statuts différents.
D’une part, les biens propres de chacun des époux ;
D’autre part, les biens communs aux époux.

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SECTION 2 : BIENS PROPRES

Ont le statut des biens propres :

 Les biens que chacun des époux possède au moment de la célébration


ou de l’enregistrement du mariage ;
 Les biens qu’il acquiert postérieurement au mariage par donation,
succession ou testament (legs).

Dans ce régime, tous les biens acquis avant le mariage appartient à chacun
des époux.

 Biens acquis à titre onéreux pendant le mariage, en échange d’un bien


propre ou avec des deniers propres ou provenant de l’aliénation d’un
bien propre.

En vue d’éviter tout malentendu ou toute contestation sur les statuts des
biens propres, les époux peuvent établir un éventaire (une liste) signé par
eux, précisant les biens meubles et immeubles dont ils ont la propriété ou la
possession légale antérieurement au mariage.
Cet éventaire est alors remis à l’officier de l’état civil au moment de la
célébration ou de l’enregistrement du mariage.
Il est mentionné dans l’acte de ménage et fait pleine foi de l’appartenance des
biens.
La loi institue une présomption des biens propres à l’un des époux pour des
meubles qui, d’après leur nature et leur destination, ont un caractère
personnel et des droits exclusivement attachés à la personne.
C’est une présomption simple ou réfragable.
La présomption des biens propres : la nature, la destination des certains
biens est présumé appartenir à tel ou tel époux.

SECTION 3 LES BIENS COMMUNS

Ont le statut des biens communs :

 Les biens que les époux acquièrent pendant le mariage par leurs
activités communes ou séparées.

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 Les biens conjointement acquis par les deux époux par donation,
succession ou testament (les deux époux),
 Les biens non inventoriés comme propres (les acquêts).

La loi institue la présomption des biens communs : toutes les fois qu’un
bien n’est pas reconnu comme bien propre, ce bien est présumé
commun.

« La communauté est le principe, la séparation l’exception ».

SECTION 4 LA GESTION DES BIENS

Qui est gestionnaire ? La gestion du patrimoine commun et du patrimoine


propre est présumée être confiée par le mari. Cependant, par la volonté des
époux ou par le fait de la loi, lorsque la gestion des biens propres n’est pas
attribuée au mari, chacun des époux administre ses biens propres et aperçoit
les revenus, le mari gérant les biens communs.
Le mandat conjugal ou la théorie du mandat conjugal, est également ici
d’application c’est à dire un époux peut donner mandat à l’autre de gérer ses
biens.
Qu’en est-il des dettes ?
Il faut noter que dans ce régime réduit aux acquêts (biens acquis par les
époux postérieurement au mariage donc dans le mariage), les dettes dont
l’un des époux est tenu, grève ses biens propres ainsi que les biens communs.
Les biens grevés pour sûretés c’est d’abord les biens propres.

Seuls échappent aux conséquences patrimoniales de ces dettes, les


biens propres de l’autre époux.

Les dettes des époux contractés avant et pendant le mariage sur le


patrimoine propre, reste propre.

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SECTION 5 LA DISSOLUTION DU RÉGIME DE LA COMMUNAUTÉ RÉDUITE


AUX ACQUÊTS

Lorsque le régime est liquidé, il y aura :

 le droit de reprise des biens propres (chacun des époux va reprendre


ses biens propres)
 Le droit de prélèvement du prix des biens propres : si l’un des époux
établis que l’un de ses biens propres a été aliéné et que le prix en est
tombé en communauté, il prélève sur les biens communs la valeur
correspondant à ce prix.
 Ici également on retrouve la théorie de l’enrichissement sans cause, si
le patrimoine d’un époux s’est enrichi au détriment du patrimoine
propre de l’autre époux ou du patrimoine commun. Une certaine
indemnité sera accordée à cet époux dont le patrimoine s’est appauvri.
 Lorsque la gestion de tout le patrimoine conjugal est assurée par l’un
des conjoints, la loi grève le patrimoine foncier immobilier de celui-ci
d’une hypothèque tacite pour sûreté du patrimoine de l’autre.
 Le partage du reliquat du patrimoine commun : si après le règlement
du passif, le patrimoine commun n’est pas totalement englouti, le
surplus sera partagé en moitié entre les époux ou leurs héritiers.

NB : le patrimoine commun est là pour supporter le règlement des dettes des


époux si le patrimoine propre ne suffit pas.

En cas de gestion séparée qui ne porte que sur les biens propres, il peut y
avoir l’enrichissement sans cause (voir le régime de la séparation des biens).

CHAPITRE V : LE RÉGIME DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSELLE

SECTION 1 : CARACTÉRISTIQUES
L’existence d’une seule masse des biens et des dettes. Le Régime de la
communauté universelle se caractérise fondamentalement par l’existence d’une
seule masse des biens appartenant aux deux époux. Tous les biens tant meubles
qu’immeubles, appartiennent aux époux, qu’ils aient acquis ces biens
antérieurement au mariage ou au cours du mariage.

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Les biens que les époux acquièrent individuellement ou collectivement sont la


propriété exclusive aux deux époux c’est-à-dire sont des biens communs aux
deux époux. Ce n’est pas que l’actif qui est commun, mais aussi le passif. Toutes
les dettes engagent les deux époux. Dans ce régime il y a une véritable
communauté.
Ce régime est donc l’antipode de celui de la séparation des biens. C’est-à-dire il
est le contraire du régime de la séparation des biens.
Ce régime de la communauté universelle cadre bien avec l’idée d’une totale
union entre les époux.
Si le principe est que tous les biens des époux sont communs dans ce regime, ce
principe connaît cependant une exception. Et cette exception réside dans la
propriété privative des biens.
Tout dans le régime de la communauté universelle n’est pas commun.
Certains biens échappent cependant à la communauté car la nature ou la
destination de certains biens est tel qu’on ne peut sérieusement leur conférer la
qualité des biens communs des époux. Ex : les sous vêtements des époux, la
perruque, le capital d’assurance vie, les indemnités compensations d’un
préjudice physique et moral (l’un des époux a été victime d’un préjudice moral,
l’auteur de ce préjudice indemnise la victime. Cette indemnité est considérée
comme un bien personnel), les rentes alimentaires (ont un caractère intuito
personae, c’est un bien propre), les pensions de retraite et d’invalidité (un bien
propre).

SECTION 2 : LA GESTION DES BIENS SOUS LE RÉGIME DE LA COMMUNAUTÉ


UNIVERSELLE

Il faut noter que, le mari est le seul gestionnaire des biens de la communauté.
Évidemment, il gère seul les biens mais en concertation avec son épouse. On
peut se convenir que chacun gère ses biens.

SECTION 3 : LA LIQUIDATION

Lorsque ce régime vient à être dissout, il faut régler 3 questions :


- Le partage des biens : à parts égales entre les anciens époux sans tenir
compte que tel a contribué plus ou tel a acquis des biens plus que l’autre.

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- Le règlement des dettes : de la même manière que l’actif est partagé à


parts égales entre les anciens époux, le passif également est partagé entre
les époux c’est-à-dire les dettes que les époux avaient sont également
partagées entre les deux. Et si l’un est décédé, les dettes seront partagées
entre le conjoint survivant et les héritiers.
La modification du régime : s’agissant des dettes, elles seront tout
naturellement partagées. Les époux décident de basculer sur la communauté
réduite aux acquêts, les actifs doivent d’abord servir à payer les dettes. S’il
reste quelque chose, ces biens là seront partagés entre les époux.
- Le sort des biens propres : chaque époux emportera ses biens personnels

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TITRE II : LES SUCCESSIONS

La succession invoque directement la mort. Celles-ci nous plongent dans la


situation où il faut gérer les biens. Quel est le sort du patrimoine d’une personne
lorsqu’il meurt ?

CHAPITRE 1 : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES SUCCESSIONS


CHAPITRE 2 : LES CONDITIONS DE LA SUCCESSION
CHAPITRE 3 : LA VOLONTÉ DE LA LOI (DEVOLUTION SUCCESSORALE AB
INTESTAT)
CHAPITRE 4 : LE MORT (DE CUJUS) LUI-MÊME QUI DÉCIDE À TRAVERS LE
TESTAMENT
CHAPITRE 5 : LA LIQUIDATION
CHAPITRE 6 : LE PARTAGE DES BIENS ENTRE LES HÉRITIERS

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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CHAPITRE 1 LES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

SECTION 1 : LA NOTION DE LA SUCCESSION

Le terme « succession » est un terme qui a plusieurs sens et essentiellement 3


sens :
1. Un sens qui se réfère à l’action (transmettre)
2. Un sens qui se réfère à l’objet
3. Un sens qui se réfère au sujet (le bénéficiaire)

 Dans un premier sens (action), la succession est un mode particulier de


l’acquisition de la propriété par lequel une personne vivante, un héritier,
vient à la place d’une personne décédée pour requérir les biens et les
obligations de cette dernière. En d’autres termes, la succession peut être
définie comme le fait pour une personne de prendre la place d’une autre
à la mort de celle-ci. C’est donc l’acquisition par les vivants, des biens et
obligations des morts à cause de la mort des morts.
 Dans un deuxième sens (Objet), le terme « succession » désigne le
patrimoine ou l’objet de la succession. Notre loi utilise le mot
« succession » non pas seulement pour désigner la transmission des biens
mais aussi l’objet. C’est ainsi que dans certaines dispositions légales
notamment l’article 780 : lorsque la succession comporte une maison, elle
sera attribuée aux héritiers de la première catégorie. Ici la succession est
utilisée au terme du patrimoine.
 Le terme succession désigne également les héritiers. C’est ainsi qu’en
lisant le code de la famille, la loi dit : « la succession du conjoint survivant
(les héritiers du conjoint survivant)».

SECTION 2 : LE CARACTÈRE PATRIMONIAL (ÉVALUABLE EN ARGENT) DE LA


SUCCESSION

La succession ne porte que sur les biens, les droits et les obligations qui ont un
caractère patrimonial (tous ceux qui n’ont pas un caractère patrimonial ne
peuvent pas faire partie de la succession). En droit coutumier par exemple, ce

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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n’est pas seulement ses biens qui feront l’objet de succession mais aussi sa
femme. Mais ceci n’est pas considéré dans notre cours.

SECTION 3 : L’IMPORTANCE DE LA SUCCESSION

Pour faciliter la vie économique, pour ne pas bloquer le commerce car plus
personne ne voudra travailler.

SECTION 4 : FONDEMENT DE LA SUCCESSION

On estime que le Droit de la propriété ainsi que l’intérêt de la famille justifient le


Droit de la succession.
 Au droit de la succession est assignée la même justification qu’au droit de
propriété. L’on voit dans le droit de succéder un moyen d’acquérir la
propriété et d’assurer la perpétuité du droit de la propriété. Le droit de la
succession est donc justifié par le droit de la propriété.
 L’intérêt de la famille : la succession permet à la famille de bénéficier de
la survie d’un patrimoine familial qui se transmet de génération en
génération.

SECTION 5 : OUVERTURE ET CONTENUS DE LA SUCCESSION

Paragraphe 1 : Ouverture de la succession

Deux questions se posent :


- Quel est le lieu de la succession ;
- Quel est le moment de l’ouverture de la succession.

1. Le moment : la succession est ouverte à la mort du de cujus. C’est


donc le moment du décès. Le décès marque l’ouverture de la
succession. Tant que ce dernier n’est pas intervenu il n’y aura pas
succession.
2. Le lieu : la succession c’est tout un processus. La liquidation peut
prendre du temps. Le lieu de l’ouverture de la succession c’est le
dernier domicile ou la dernière résidence du de cujus.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Paragraphe 2 : les contenus de la succession

Lorsqu’une personne décède, ce sont ses droits et ses obligations qui passent,
qui sont transmis à ses héritiers. Il y a ainsi l’unicité successorale (on ne peut pas
envisager la succession seulement pour l’actif et non pour le passif). La
succession constitue en réalité un tout (l’actif et le passif). La succession ne
s’impose pas. On peut ou pas accepter une succession.
Question : Qu’est-ce qui n’est pas compris dans la succession ?
Réponse : Les droits, les obligations et les biens qui ont un caractère intuitu
personae (en considération de la personne).
La pension alimentaire est un droit à caractère personnel il ne fait donc pas
l’objet de la succession. L’usufruit est un droit personnel (intuitu personae). Le
Droit d’usage et d’habitation.

SECTION 6 : LA COMPÉTENCE JURIDICTIONNELLE EN MATIÈRE SUCCESSORALE

Conflits fonciers
Conflits successoraux

La juridiction compétente en matière de succession c’est soit le tribunal de paix,


soit le tribunal de grande instance du lieu d’ouverture de la succession.
Le tribunal de paix sera compétent lorsque la valeur de la succession ne dépasse
pas 1.250.000 francs congolais (petit héritage).
Lorsque la valeur de la succession est supérieure à 1.250.000fc tous les conflits
y relatifs sont de la compétence du tribunal de grande instance du Lieu de
l’ouverture de la succession (grand héritage).

SECTION 7 : LE CADRE ADMINISTRATIF DES SUCCESSIONS

Les successions intéressent aussi bien les particuliers que l’état étant donné que
l’état a une mission générale d’assurer le respect des règles établies dans la
société pour les biens communs, il ne peut pas rester en dehors du processus
successoral. C’est ainsi qu’il est prévu un bureau administratif des successions :
1. Au niveau du territoire pour les milieux ruraux et
2. Au niveau de la ville pour les milieux urbains.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Le bureau administratif des successions a pour mission :


- D’assister le liquidateur ;
- D’être consulté pour les grands héritages ;
- Établir un projet de liquidation qui peut être attaqué (contesté)

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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CHAPITRE 2 : LES CONDITIONS DE LA SUCCESSION

- Les unes sont relatives au de cujus


- Les autres sont relatives aux successeurs

SECTION 1 : LES CONDITIONS RELATIVES AU DE CUJUS

Elles se ramènent pratiquement aux causes d’ouverture de la succession. Ces


causes sont d’une part, la mort certaine ou avérée et d’autre part, la mort
présumée.
1. Mort certaine (avérée) : la mort c’est la cessation de la vie, l’autre bout
de la vie. La mort est dans la majorité des cas reconnue par l’arrêt de la
circulation sanguine, de la respiration et du cerveau ainsi que des
différents organes essentiels nécessaires à la vie. Il y a le Droit de recours
à la médecine, à l’expertise médicale pour l’établissement clinique de la
mort. Tant qu’il n’y a pas constat de mort, il n’y a pas la mort.

La preuve Juridique de la mort c’est le certificat de décès qui est un acte


juridique. Ce certificat contient parmi les mentions, la date du décès (date
approximative du décès.
Question : Quel est l’intérêt de la date du décès ?
Réponse : Connaître les héritiers à cette date, connaître les biens à cette date.

2. Mort présumée : incertitude sur l’existence de la personnalité juridique.


Ici il y a donc l’absence et la disparition. La disparition c’est sans délai.
L’absence c’est 5ans.

SECTION 2 : LES CONDITIONS DE LA SUCCESSION RELATIVEMENT AUX


SUCCESSEURS

3 conditions sont requises :


- Une condition positive qui est la capacité successorale
- Une condition négative qui est l’absence d’indignité
- Une condition active qui est l’exercice de l’option successorale

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


36

 Précision d’ordre terminologique :


Cette précision concerne les termes : successibles, successeurs, héritiers,
légataires.

a. SUCCESSIBLES : le terme « successible » désigne les personnes qui


ont une vocation successorale ou des personnes pouvant être
appelées à une succession.
La successibilité renvoie donc à la potentialité de succéder ou
d’hériter. Tant que vous n’avez pas encore accepté la succession,
vous êtes un successible. C’est une personne qui a la potentialité
puis qu’elle n’a pas encore levé l’option.

b. SUCCESSEURS : lorsque le successible a levé l’option il n’est plus


successible mais successeur. Il devient donc Heritier. Le successeur
peut être universel, ou à titre universel, particulier, ou à titre
particulier. Le successeur est dit universel, lorsqu’il succède à la
totalité des biens et droits du de cujus. Le successeur à titre
universel est celui qui hérite de la totalité d’une quote-part du
patrimoine. Ex : juste des meubles pas des immeubles. Successeur
à titre particulier n’hérite pas d’un ensemble de biens mais d’un
bien ou quelques biens.
c. LE LÉGATAIRE : celui qui hérite par voie testamentaire. Heritier par
la volonté du de cujus.

Paragraphe 1 : la condition positive

Il faut avoir la capacité successorale. La capacité successorale en tant que


condition de succession se ramène à l’existence. Ainsi, on peut donc dire que
pour pouvoir succéder, il faut exister au moment de l’ouverture de la succession.
Or, seules les personnes qui existent au moment de la succession :

- Les personnes vivantes après la naissance : naître et vivre


- Les personnes simplemt conçues : des personnes qui ne sont pas encore
nées au moment de l’ouverture de la succession mais sont déjà conçues.
Peuvent-elles hériter ? Ces personnes ont la capacité successorale.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Paragraphe 2 : la condition négative

L’absence d’indignité. En d’autres termes, il faut être digne. Qu’est ce que


l’indignité successorale ? C’est une véritable peine privée, organisée par la loi à
l’encontre de celui des héritiers reconnus coupables des faits très graves envers
le défunt dont la succession est envisagée.
La loi détermine les faits pour lesquels l’indignité peut être constatée. L’indignité
ne peut être constatée que pour les causes que la loi a définies. Ces causes sont
au nombre de 6 :
a. La cause pour attentat à la vie du de cujus. Même la tentative est
incluse dans ce point.
b. La condamnation pour dénonciation calomnieuse ou témoignage
mensonger envers le de cujus
c. La rupture volontaire de rupture parentale avec le de cujus
d. La négligence dans les soins à donner au de cujus
e. La captation dolosive d’héritage : le fait d’obtenir du de cujus, qu’il
fasse un testament mais au moyen des manœuvres frauduleuses.
f. La dissimulation de la vérité testamentaire : c’est le fait pour un
légataire d’intentionnellement détruire, faire disparaître ou retirer
le dernier testament du de cujus sans l’assentiment de celui-ci, ou
le fait de se prévaloir d’un testament sans valeur (un faux
testament)

Les effets de l’indignité : L’effet principal de l’indignité est lorsque l’indignité est
constatée, la conséquence est l’exclusion de la succession. L’héritier ou légataire
reconnu d’indigne est exclu de la succession par déchéance de ses droits de
successeur. Cette exclusion produit même des effets rétroactifs dès la mort du
de cujus jusqu’au moment du constat de l’indignité. L’indigne est considéré
comme n’ayant jamais été Heritier. Par conséquent, s’il avait pris possession des
biens du de cujus avant la constatation de l’indignité, il va les restituer. Il en est
de même s’il avait déjà recueilli des fruits résultant de ces biens. Les effets de
l’indignité sont relatifs. Cette relativité se manifeste en 3 points :

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


38

1. L’indignité n’est appréciée et ne s’applique qu’à la succession en


présence : C’est-à-dire ceci signifie que dans la famille, l’indigné peut
hériter les biens dans une autre succession.
2. L’indigne pourra représenter plutard le de cujus dans une autre
succession.
3. L’indignité est strictement personnelle ou coupable à la situation de
l’indigne. Il en résulte que les enfants de l’indigne ne peuvent en rien être
considérés par l’indignité de leur père ou mère. L’indignité n’est pas
transmissible.

SECTION 3 : LA CONDITION ACTIVE

C’est l’exercice positif de l’option successorale. Pour venir à la succession, on doit


exercer l’option successorale de manière positive.
Devant une succession qui s’ouvre, ceux qui sont appelés à la succession ont le
choix. L’option successorale n’est rien d’autre qu’un pouvoir donner à une
personne de pouvoir se prononcer soit positivement soit négativement.
Soit on se prononce affirmativement on accepte la succession, soit on se
prononce négativement en renonçant.

Paragraphe 1 : Caractère de l’option successorale

Elle présente 4 caractères


- Le caractère obligatoire : l’option successorale est obligatoire. On ne nous
oblige pas d’accepter mais on nous oblige de nous prononcer. Elle a donc
un caractère obligatoire dans son exercice.
- Le caractère libre : L’option successorale a un caractère libre dans sa
réalisation c’est-à-dire la personne appelée à une succession est libre de
pouvoir choisir une voix ou l’autre. La personne qui doit se prononcer est
libre de se prononcer dans une branche ou l’autre.
- Le caractère personnel : la faculté d’accepter ou de ne pas accepter une
succession est strictement personnelle. On ne peut pas lever l’option
successorale par mandat.
- Le caractère indivisible : la personne appelée à une succession ne peut
dans l’exercice de son option successorale, diviser son choix. En acceptant

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


39

une partie et en rejetant une autre. Si on accepte une succession on


l’accepte à tout, si on renonce, on renonce à tout.
Ex : on ne peut pas accepter que la partie active et refuser le passif.
Cette option successorale se réalise soit positivement, soit négativement.

A. L’option successorale positive

C’est l’option successorale normale. C’est ce qu’on appelle « acceptation de la


succession » on lève donc positivement l’option successorale. L’acceptation est
donc l’acte unilatéral de volonté par laquelle le successible choisi pour sa part de
poursuivre le patrimoine du de cujus activement comme passivement.
On peut encore dire que l’acceptation est l’absence de renonciation à une
succession. L’acceptation est donc l’absence de renonciation à une succession.

a. Quels sont les caractères de l’acceptation ?

L’acceptation présente 3 caractères essentiels


A. Volontaire
B. Personnel
C. Irrévocable

- Volontaire : La succession est un acte de volonté libre est consciente. La


personne pour accepter, il faut le faire de manière libre, de manière
volontaire.
- Personnel : l’acceptation a le caractère strictement personnel. Personne
ne peut accepter à votre place. Hormis le cas des incapables.
- Irrévocable : c’est-à-dire une fois qu’on a levé positivement l’option, on
ne peut plus faire marche arrière. On ne peut pas renoncer à son action.

b. Forme de l’acceptation

La loi ne soumet l’acceptation à aucune formalité particulière. A aucune forme


particulière. L’acceptation peut être tacite : celle qui résulte de votre
comportement. Vous ne vous êtes pas prononcé mais à voir la manière dont vous
vous comportez pour la succession, nous prenons des conclusions ; l’acceptation

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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peut être expresse : L’acceptation peut se faire par écrit, par geste et même par
le silence.

c. Les effets de l’acceptation

L’acceptation produit essentiellement deux effets :


1. La consolidation ou confirmation du titre de « Heritier » : avant qu’on se
prononce on n’est pas encore Heritier. L’acceptation successorale produit
des effets rétroactifs : celui qui accepte la succession va être considérer
comme Heritier dès l’ouverture de la succession (à la mort du de cujus)
l’acceptation produit des effets ex tunc (effets rétroactifs). Tunc c’est-à-
dire dans le passé. Un contrat avec effet rétroactif : le cas de la succession,
le cas du contrat de bail annulé après 5ans
2. L’acceptation réalise la confusion du patrimoine : c’est à partir de
l’acceptation que le patrimoine de la succession va se confondre avec le
patrimoine personnel. Les deux patrimoines vont se confondre.

B. L’option négative

C’est la renonciation. La non-acceptation d’une succession.


L’abdication d’une succession. C’est l’acte unilatéral comme pour l’acceptation.
Acte unilatéral par lequel le successible est abdique. Le successible renonce à ses
droits successoraux.

a. Causes de la renonciation :

- Le passif domine l’actif du patrimoine ;


- Par fierté de posséder que ce qu’on a gagné avec ses propres efforts ;
- Pour éviter les mésententes, les disputes ;
- Le non indigne, puis qu’il n’avait pas une bonne relation avec le de cujus,
de son vivant, peut renoncer à la succession.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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b. Forme de la renonciation

La renonciation était considérée comme une option successorale anormale. La


loi prévoit des formalités :

1. A l’écrit : La renonciation doit être faite par écrit à peine de nullité. S’il ne
sait pas écrire, il doit faire une déclaration verbale de sa renonciation au
liquidateur dans le délai de 3 mois. Et cette déclaration doit être faite
devant 2 témoins.

2. La signification de la renonciation au liquidateur est dans le délai de 3


mois. La renonciation doit résulter d’une volonté saine.

3. Le fond de la renonciation : Elle doit résulter d’une volonté qui n’est pas
viciée (pas par la violence).

Peut-on révoquer la renonciation ? Oui, dans les limites légales. La


renonciation est révocable dans les limites fixées par la loi.

4. La personne qui a renoncé à une succession peut se rétracter. Le principe


est que la renonciation est révocable, elle est irrévocable à l’expiration du
délai de 3 mois à partir du moment où le liquidateur a signé aux
successibles sa vocation successorale.

c. Effets de la renonciation

La renonciation a pour effet, de considérer le successible renonçant comme


n’ayant jamais été appelé à la succession du de cujus. Considéré comme un
étranger à la succession, il est dispensé de toute obligation des héritiers. N’est
pas tenu au rapport de libéralités (pour assurer l’équilibre, au moment du
partage du patrimoine du de cujus, l’héritier ayant reçu une libéralité auprès du
de cujus, cette libéralité sera comptabilisée dans le patrimoine total de la
succession. Puis que la libéralité sera considérée comme une avance au partage
sur le patrimoine.)

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


42

Le renonçant perd tous les droits successoraux, il ne pourra pas rapporter des
libéralités prises du de cujus.

Effet rétroactif : A l’ égard des autres héritiers, la renonciation a pour


conséquence d’augmenter la part héréditaire des autres héritiers acceptants, au
passif comme à l’actif.

CHAPITRE II : LA DÉVOLUTION SUCCESSORALE

Le fait de passer au transfert de la succession aux successibles (héritiers).


L’idée qui la traverse c’est la détermination de personnes appelées à la
succession. « Lorsqu’une personne décède, qui est appelé à la succession ? »

La dévolution successorale se fait de deux manières :


- La loi : les héritiers sont déterminés par la loi et c’est la loi qui détermine
leur part, leur droit heriditaire… ab intestat
- Par la volonté du de cujus, lui-même détermine les héritiers et leurs droits
successoraux. C’est la dévolution successorale testamentaire.
C’est la volonté du de cujus qui prime sur la loi.

SECTION 1 : LA DÉVOLUTION SUCCESSORALE AB INTESTAT

Paragraphe 1 : les principes directeurs

3 principes peuvent être relevés :


1. La dévolution par catégorie
2. Le groupage dans les catégories
3. La représentation dans la sphère successorale

1. La dévolution successorale par catégorie

La loi énumère les différentes personnes pouvant venir à la succession du de


cujus en les ordonnant, en les rangeant par catégorie selon les affinités avec le
de cujus. (A retenir)

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


43

D’une part, les héritiers de catégorie supérieure sont privilégiés, d’autre part,
ceux qui sont dans les catégories inférieures ne peuvent venir à la succession
qu’à l’absence d’autres catégories.

2. Le principe du groupage dans les catégories

Lorsque dans une catégorie, les héritiers désignés n’ont pas le même lien
d’affinité (de famille) avec le de cujus, ils sont distingués par groupe. Ils dorment
des groupes avec les droits égaux.

Les père et mère c’est l’affiliation ascendante


Frères et sœurs c’est la parenté collatérale

3. Le principe de la représentation successorale

La représentation successorale est un mécanisme juridique qui permet aux


descendants d’un héritier prédecedé, de venir du chef de celui-ci, à la succession.
Cette représentation ne peut jouer que dans les cas prévus par loi

Le domaine de la représentation successorale : La loi limite les jeux de la


représentation successorale, au seul cas ci-apres :
- Le pré décès d’un enfant ou des enfants du decujus
- Le pré décès du père et mère du decujus
- Le pré décès des frères et sœurs du decujus, leurs enfants viendront les
représenter.
- Le pré décès des oncles et tantes du decujus, leurs descendants
survivants viendront pour les représentants.

Paragraphe 2 : la sphère des héritiers

 La loi prévoit 4 catégories d’héritiers (voir la loi)


 La succession en Déshérence article 763
 Exeredation et indignation : différence
 Succession vacante : pas de successeurs ou un vide juridique.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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SECTION 2 : DÉVOLUTION TESTIMENTAIRE

C’est lorsque la succession doit se faire conformément au testament qui est


l’acte de volonté du de cujus.
C’est quoi le testatment ?

Le testament est défini par la loi comme étant l’acte personnel du de cujus par
lequel il dispose pour le temps où il ne sera plus de ce monde, de son
patrimoine, les répartis, détermine ses héritiers et fixe les dispositions
tutélaires, funéraires ou de dernière volonté.
En d’autres termes, le testament c’est l’acte par lequel s’expriment les
dernières volontés du testateur. C’est-à-dire, celles qui ont trait à ce qui suivra
son décès.
Par le testament, le de cujus organise sa succession, planifie sa succession alors
qu’il est encore vivant. Il prend des dispositions sur ce qui doit arriver après sa
mort.
Le testament est différent du contrat. Tous les deux sont des actes juridiques,
des actes de volonté car ils produisent des effets juridiques. Mais ils s’opposent
notamment par leur nature. Le testament est un acte juridique unilatéral : la
manifestation d’une seule volonté. Alors que le contrat est un acte bilatéral
Tout contrat suppose au moins deux volontés.
L’unilateralité tient à la naissance des obligations et non à la manifestation des
volontés.

Le contrat unilatéral est donc un acte bilatéral car il y a la présence de deux


volontés.
Le contrat est un acte bilatéral alors que le testament est un acte unilatéral.
Au niveau des effets, le contrat fait sortir ses effets au moment de sa conclusion
même si les parties peuvent différer les effets. Le principe c’est instatanement.
Le testatment fait sortir ses effets qu’à la mort du testateur. Tant que le
testateur n’est pas encore mort, le testatment ne peut pas sortir ses effets.

Paragraphe 1 : Caractères du testament

Le testament présente 6 caractères essentiels :

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


45

 Un acte juridique : la manifestation de la volonté qui produit des effets


juridiques ;
 Le caractère personnel : le testament est un acte juridique personnel
c’est-à-dire il ne peut qu’être que l’œuvre de son auteur. Le testament ne
peut exprimer que la volonté de son auteur. Ce caractère fait qu’il est
interdit à 2 où 3 personnes de faire un même testament. C’est ce qu’on
appelle le testament conjonctif. Ceci est interdit. Même si on est jumeaux.
Chacun fait son testament.
 Un acte unilatéral : manifestation d’une seule volonté
 Un acte solennel : la loi soumet la validité du testament à certaines
formalités.
 Le testament est un acte révocable : Tout testament peut être révoqué
en tout ou en partie par le testateur.
 Le testament est un acte à cause de mort : c’est un acte qui ne produit
ses effets que par la mort. C’est un acte valable qui ne produit ses effets
qu’après la mort de son auteur.

Paragraphe 2 : L’utilité du testament

Dans notre société, plusieurs personnes sont susceptibles aux testaments. Ils
sont réticents parce que le testament fait penser à la mort. Or, le testament
présente plusieurs intérêts pratiques :
 Il a le mérite de prévenir et d’éviter les désordres successoraux : dans
notre société on assiste souvent à des scènes désagréables.
 Le testament est un outil de gratification pour diverses raisons.
 C’est également un outil pour faire venir à la famille les étrangers comme
héritiers. C’est la volonté du de cujus.
 Par le testament, on peut sanctionner le successible par exhérédation.

Paragraphe 3 : Le contenu du testament

 Les dispositions relatives au sort des biens


 Les dispositions relatives à la détermination des héritiers : il va déterminer
qui va Hériter de son patrimoine
 Les dispositions relatives à la tutelle des enfants mineurs

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


46

 Les dispositions relatives à la répartition du patrimoine du testateur : le


testateur peut déjà répartir son patrimoine
 Les dispositions relatives aux funérailles : ex : je souhaite être enterré dans
mon village.
 Les dispositions relatives au droit de reprise : c’est pour les petits
héritages, quand le de cujus n’a pas laissé grand-chose. Dans ce cas, on va
tout donner à l’aîné c’est la primogéneité : le droit de progéniture qui est
l’ordre de naissance.
 Les dispositions relatives à l’exhérédation : faire sortir de l’héritage. Elle
consiste donc à exclure ou à écarter, de sa succession, certains héritiers
ab intestat.
 Les dispositions relatives à la désignation de l’exécuteur testamentaire.
L’exécuteur testamentaire est une personne chargée d’exécuter les
dispositions testamentaires et surtout assurer la liquidation de la
succession.
 Le testament peut contenir toutes les autres dispositions pour autant que
ça soit conforme à l’ordre public, aux bonnes mœurs. On peut tout mettre
sauf quand il s’agit de contrarier l’ordre public et les bonnes mœurs.

Paragraphe 4 Conditions de validité du testament

Comme tout acte juridique, il doit répondre aux conditions de fond et de forme

A. Conditions de fonds par rapport à l’auteur, à l’objet, aux bénéficiaires

1. Par rapport à l’auteur du testament :

 la volonté de tester (animus testandi) il faut que le testateur ait la volonté


de tester, la volonté de faire le testament. La volonté ne doit pas être
viciée par une contrainte (la violence) cette volonté doit être libre,
consciente, saine.
 La capacité de tester : le mineur n’a pas la capacité de disposer de ses
biens même par représentation. C’est le principe. Mais ce principe est
atténué lorsque le mineur a au moins 15 ans accompli. Il ne peut disposer
que par testament et jusqu’à concurrence seulement de la moitié des

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


47

biens. Donc, le mineur qui a au moins 15ans peut disposer de ses biens
mais seulement à concurrence de la moitié. Le majeur, ne peut disposer
que d’un quart de son patrimoine pour les libéralités, donc ¾ pour la
succession. Mais le mineur ne peut faire le testament que sur le ¼ donc il
va disposer du 1/8

2. Par rapport à l’objet

 Le leg : on recourt au testament pour le sort de ses biens. C’est une


libéralité faite par le testament. Le leg peut être à titre universel ou
particulier. Un ou certains biens.

3. Conditions relatives aux bénéficiaires (Le légataire)

 Pour que le testament soit valable, le légataire doit avoir la capacité de


recevoir
 Le legataire doit être bien individualisé c’est-à-dire bien déterminé. La loi
exige que tout le leg universel ou particulier puisse être individualisé.
Cette règle ne trouve exception que lorsqu’il s’agit de faire un leg aux
pauvres.

B. Conditions de forme

La loi distingue 3 espèces de testament


La loi dit : toute autre forme de testament n’est pas valable
Il y a donc :
 Le testament authentique ;
 Le testament olographe ; et
 Le testament oral
En dehors de ces 3, toute autre forme n’est pas valable.

1. Le testament authentique
Le testament authentique est celui qui est établi par le testateur soit devant le
notaire soit devant l’officier de l’état civil de son domicile ou de sa résidence.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Évidemment, c’est selon les formalités prévues par la loi. C’est pourquoi on a dit
que le testament est un acte solennel. L’acte authentique fait donc bonne foi. Il
fait foi de son contenu, de la date, de ce qu’il énonce.

2. Le testament olographe

Le testament olographe est celui qui est entièrement écrit de la main du


testateur. Daté et signé de la main du testateur. Le testament garde sa nature
olographe même s’il est écrit à la machine par le testateur. Mais à une triple
condition :
 L’indication par le testateur sur chacune des feuilles d’une mention
manuscrite de cette circonstance
 L’indication de la date en manuscrit.
 La signature apposée sur le testament également de la main du testateur.
De même, le testament reste olographe, lorsque le testateur, ne sachant pas
écrire ou se trouvant dans l’incapacité physique de le rédiger ou de le signer, il
est dressé par un tiers, pourvu cependant que l’officier de l’Etat civil du lieu de
la rédaction, l’ait par la suite légalisé en présence du testateur.

3. Le testament oral

Le testament fait verbalement par le testateur sentant sa mort imminente. C’est


un testament fait par un moribond. La validité du testament oral est doublement
conditionnée quant à la forme et quant au fond.

Quant à la forme
 Le testament oral requiert la présence d’au moins 2 témoins majeurs. Ses
paroles doivent être captées par au moins deux témoins majeurs.

Quand au fond
 Le testament oral est limité dans son contenu. On ne peut faire ce
testament que sur certaines matières prévues par la loi
5 matières :

 Formuler les dispositions relatives aux funérailles

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 Faire des legs particuliers dont le montant ne dépasse pas 125 000 francs
congolais
 Prendre des dispositions relatives à la tutelle des enfants mineurs
 Une disposition relative à l’exercice du droit de reprise
 Fixer entre les héritiers de la première et de la deuxième catégorie, une
règle de partage différente de celle du partage égal prescrite par la loi. Il
est donc permis au testateur de déroger à la règle de l’égalité. Et ce, pour
toutes les catégories. Il y a donc un principe inégalitaire.

Paragraphe 5 : le régime général du testament

A. La révocation du testament

Le testament est un acte révocable : c’est-à-dire après avoir testé, établi le


testament, le testateur peut revenir sur son acte. Il peut donc révoquer le
testament.
La révocation du testament peut être volontaire et judiciaire. Et dans certains
cas, elle peut intervenir d’office.

1. Révocation volontaire

C’est donc l’œuvre du testateur, par lequel il met fin aux effets de son testament.
C’est donc la manifestation de la volonté expresse ou tacite de mettre en néant
le testament. La révocation intervient par la volonté du testateur.
 Elle est expresse, lorsque le testateur manifeste une nouvelle volonté
consistant à mettre en néant sa volonté antérieure. On peut donc
révoquer par la même forme.
 Elle est tacite. Dans ce cas, la révocation se déduit du comportent ou de
l’attitude du testateur relevant son intention de révoquer son acte.

Cette situation se rencontre dans deux cas :


 L’incompatibilité ou la Contrariété des dispositions testamentaires : le
testateur peut faire plusieurs testaments. Il y aura révocation si ces
testaments se contredisent. Ex : dans un testament on fait le leg à X, dans
un autre, on fait à Y. On va donc révoquer le premier testament

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 En cas de destruction matérielle du testament : le testateur déchire lui-


même son testament.
NB : la révocation peut aussi être faite par aliénation du titulaire de la chose (leg).

2. La révocation judiciaire

Le testament peut être révoqué par la justice. Et cette révocation ne peut


intervenir qu’après le décès du testateur et pour les causes que la loi prévoit.
Vous êtes légataire, mais il y a une cause d’indignité qui a été déclarée, vous
serez exclue et le tribunal va révoquer le testament pour cause d’indignité.

3. La révocation d’office

Ceci concerne le testament oral. Le testament sera révoqué d’office si 3 mois


après, le testateur ne meurt pas.

B. La caducité d’un acte juridique

Le testament peut tomber en caducité. La caducité c’est l’état d’acte juridique


valable mais privé des faits en raison de la survenance d’un fait postérieurement
à sa création. En d’autres termes, l’acte juridique est valablement formé mais il
lui manque un élément essentiel. De sorte que, l’acte ne peut plus produire ses
effets. La caducité n’a rien à avoir avec la nullité de l’acte encore moins avec la
révocation d’un acte. L’acte est donc privé d’un élément important, essentiel et
il sera caduc. Ex : le pré décès du légataire. Le testament ne sera donc pas
révoqué mais il sera caduc car il va manquer un élément important.

La caducité intervient dans 4 cas :


 Le pré décès du légataire
 La perte de la chose légée
 L’incapacité du légataire survenu postérieurement au testament : le
légataire ne meurt pas mais il est devenu incapable
 L’absorption de la quotité disponible par des donations entre vifs :
lorsque la quotité disponible est absorbée par des donateurs de son
vivant, le testament tombe en caducité.

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Paragraphe 6 : la preuve du testament

La preuve revient au légataire.


Il appartient à celui qui conteste le testament d’en apporter la preuve. Donc
celui qui soulève l’exception doit apporter la preuve. « Reus in excipiendo fit
actor »

Paragraphe 7 : l’interprétation du testament

Le législateur n’a pas prévu les règles d’interprétation du testament. Mais


comme c’est un contrat. Il doit chercher l’intention commune des parties.

CHAPITRE II : LA LIQUIDATIOJ SUCCESSORALE

SECTION 1 : LES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA LIQUIDATION


SUCCESSORALE

De même que le partage successoral appelle un temps où doivent se passer


plusieurs opérations,
La succession se clôture par le partage des biens laissés par le de cujus.
Avant ce partage, plusieurs opérations prepatoires sont faites : la liquidation
successorale.

La liquidation successorale peut être définie comme l’ensemble des opérations


préliminaires au partage de la succession consistant notamment à déterminer la
masse partageable, à payer le passif sur les éléments de l’actif, à convertir en
argent liquide tout ou partie de ces éléments afin que le partage puisse être
effectué.

Identifier les héritiers ;


Identifier les biens laissés par le de cujus ;
Payer le passif sur les éléments de l’actif ;
Convertir en argent liquide tout ou partie de ces éléments.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 C’est à l’avantage de la liquidation que chacun des héritiers peut savoir


avec précision ce qui doit lui revenir, le Droit étant chiffré et déterminé.

Les acteurs de la liquidation

Les acteurs de la liquidation ici signifient : les institutions ou les organes qui
interviennent d’une manière ou d’une autre au cours des opérations de
liquidation. Ces institutions ou organes sont au nombre de 4 :
 Le liquidateur ;
 Le conseil de famille ;
 Les administrateurs successoraux ;
 Le bureau administratif des successions.
Il est important de connaître les attributions de chaque organe.

1. Le conseil de famille

En matière de liquidation successorale, il faut noter que le conseil de famille


n’intervient que si parmi les héritiers il y en a qui sont mineurs ou interdits.
Lorsqu’à une succession, sont appelés des héritiers mineures ou interdits, le
liquidateur est tenu de saisir le tribunal de paix qui doit convoquer le conseil de
famille. Ce conseil de famille est composé de 3 membres de la famille du de cujus
ou, à défaut de ses membres de famille, des personnes étrangères à la famille
désignée par le tribunal.

Le conseil de famille ainsi constitué a essentiellement pour missions :


 Surveiller l’administration de la succession telle qu’assurer par le
liquidateur : La liquidation est essentiellement l’œuvre du liquidateur,
c’est donc lui le maître. Mais comme il y a des mineurs, il faut un autre
organe ;
 Approuver des actes de dispositions tels que le paiement des dettes et des
legs ;
 Émettre l’avis lors de l’approbation de la clôture des comptes du
liquidateur par le tribunal. Son rapport doit être approuvé par le tribunal ;
 Émettre tous autres avis dans les conditions déterminées par la loi.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Le conseil de famille joue un rôle important pour le liquidateur. C’est une


garantie pour la bonne fin des opérations de liquidation.

2. Les administrateurs successoraux

Ils n’interviennent dans les opérations de liquidation que dans un cas spécial. Ce
cas c’est lorsqu’il s’agit de la succession des deux conjoints décédés et dont les
héritiers de la première catégorie sont tous mineurs.

Une telle succession ne peut être liquidée avant que certains héritiers n’aient
atteint l’âge de la majorité.

Un inventaire doit donc être établi. Les deux administrateurs (nommé par le
tribunal) sont choisis par le tribunal pour enfants sur proposition du conseil de
famille du père et conseil de famille de la mère.

Missions

Les deux administrateurs ont pour missions de


 Déterminer la masse successorale : les biens qui font l’objet de la
succession ;
 Consigner le titre immobilier parcellaire dans une institution bancaire ;
 Fixer d’une manière provisoire ceux qui doivent venir à l’hérédité ;
 Payer les dettes de la succession qui sont éxigibles ;
Tant que certains héritiers sont mineurs, la succession est mise en veilleuse ;
 Assurer les dispositions particulières du testament s’il en existe ;
 Payer le salaire et traitement dûs par le de cujus
 Rendre compte de leur gestion aux héritiers devenus majeurs au conseil
de famille et au tribunal compétent.
Aussitôt désigné, les administrateurs sont tenus de déclarer leurs biens au
tribunal pour enfants.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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3. Le bureau administratif des successions

Il est installé en milieu rural et en milieu urbain, un bureau administratif des


successions
L’une des attributions importantes de cet organe est l’établissement du projet
de liquidation. Donc ce bureau fera un projet de liquidation et ce projet peut
faire objet de contestation.

4. Le liquidateur successoral

C’est un personnage clé du processus successoral.

Missions
Il a pour missions de :
 Fixer d’une manière définitive ce qui doit venir à l’hérédité ;
 Administrer la succession : en attendant le partage. Il administre depuis
l’ouverture jusqu’à la clôture ;
 Payer les dettes de la succession qui sont exigibles ;
 Payer les legs particuliers faits par le défunt (de cujus)
 Assurer toute disposition particulière du testament ;
 Assurer les propositions de partage et veiller à leur exécution dès qu’un
accord ou une décision est intervenu(e) ;
 Rendre compte final de sa gestion à ceux qui sont venus à l’hérédité ou au
tribunal compétent.
C’est le liquidateur qui doit introduire au tribunal compétent la requête en
investiture afin de procéder à la mutation.

Requête en investiture :

La mutation peut intervenir dans 3 cas


 Mutation entre vifs
 Mutation à la suite d’un jugement
 Mutation pour cause de décès

 Mutation mobilière : article 37 CCL III

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 Mutation immobilière : article 219 de la loi foncière

Pour que la mutation intervienne il faut la publication : tout le monde doit être
informé. Et puis il faut une requête en investiture. On doit saisir le tribunal pour
que le tribunal investisse quelqu’un, celui au nom duquel sera considéré comme
propriétaire. Sur base de la décision du tribunal, le conservatoire va procéder à
la mutation.
C’est le liquidateur qui doit introduire la requête en investiture.

Le liquidateur est désigné de 3 manières :


 Par la loi, auquel cas il est appelé liquidateur légal
 Par le testament, liquidateur testamentaire
 Par la justice, liquidateur judiciaire

1. Liquidateur légal

Lorsque la liquidation est dévolue ab intestat, la loi désigne le liquidateur. Le


principe est qu’il appartient aux héritiers de première catégorie de désigner
parmi eux, un liquidateur. Le liquidateur ne peut être que l’un des héritiers de la
première catégorie.
Dans la pratique c’est généralement l’ainé qui est le liquidateur sauf si l’aîné se
révèle incompétent.
Lorsqu’il n’existe pas d’héritiers de la première catégorie, c’est le plus âgé des
héritiers (toute catégorie confondue) qui assurera la liquidation.

2. Liquidateur testamentaire

Ici, c’est le de cujus lui-même, qui, dans son testament, avait désigné un
liquidateur.

3. Le liquidateur judiciaire

Ça peut arriver que les héritiers ne soient pas encore connus. Ou ils sont connus
mais sont éloignés. Ou tous ces héritiers connus, ne sont pas en mesure d’assurer

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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la liquidation. Dans ce cas, il appartient au tribunal compétent de choisir un


liquidateur.

Le liquidateur ainsi désigné (loi, testament, justice) peut-il refuser ? Peut-il


démissionner ?

Le liquidateur désigné, bénéficie de la liberté. La loi dit : « nul n’est tenu


d’accepter la fonction de liquidateur ». Ils peuvent donc accepter ou refuser les
charges de liquidateur. Mais cette liberté est limitée une fois qu’il a accepté les
charges de liquidateur. Après avoir accepté il n’y a plus de droit de démissionner.
Sauf si le liquidateur a des justes motifs.
Il doit présenter au tribunal compétent ses justes motifs. Si le tribunal accepte
les justes motifs c’est alors qu’il sera déchargé de ses fonctions.

Le liquidateur a droit à une rémunération. La loi dit : « si le travail qu’il accompli


justifie une rémunération, il a droit à une rémunération et c’est donc une
rémunération conditionnelle » (Si).

Le liquidateur, parmi ses fonctions, il doit payer ses dettes.

Appartient-il au liquidateur de payer les dettes selon l’ordre qu’il veut ? NON
Il ne peut le faire que d’après l’ordre prévu par la loi. Il y a une hiérarchie des
dettes que la loi a établies.

Cette hiérarchie se présente comme suit :


 Au premier rang, les frais de funérailles du défunt
 En deuxième position, le salaire et traitement dûs par le de cujus
 Les frais d’administration et de liquidation de la succession
 Les diverses autres dettes du de cujus
 Les legs particuliers

La liquidation prépare le partage. Avant le partage il y aura l’indivision

Le partage de la succession : Il marque la fin du processus successoral qui a été


déclenché à la mort de la personne (ouverture de la succession).

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


57

Avant que n’intervienne le partage, les biens du decujus se trouvent dans un état
d’indivision.

1. L’indivision successorale (avant le partage)

Elle désigne l’état dans lequel se trouve le patrimoine du de cujus sur lequel
existent les droits concurrents et indivis des héritiers.

C’est la situation dans laquelle se trouve le patrimoine du de cujus avant le


partage. Cette situation se caractérise par l’existence de plusieurs titulaires.
Tous les biens du de cujus avant partage constituent un bloc, une masse. Cette
masse appartient à tous les héritiers. S’il y a 5 biens, les 5 biens appartiennent à
chacun des héritiers. Lors du partage, chacun des héritiers aura le bien qui lui
revient.
Cette indivision se caractérise par l’existence des plusieurs titulaires qui sont des
héritiers.
Tant que la succession n’est pas liquidée, elle constitue un patrimoine distinct.
C’est lors du partage que le patrimoine du de cujus entrera dans le patrimoine
des héritiers.

Quelles sont les règles de l’indivision successorale ?

L’indivision successorale renvoie à la copropriété avec laquelle elle se conçoit


d’ailleurs.
Les héritiers sont comme dans une copropriété ordinaire. Chacun d’eux ayant sa
quote-part abstraite dans la masse successorale (l’une des règles de la
copropriété).

Il y a la copropriété ordinaire et la copropriété forcée.


Les règles de la copropriété s’appliquent aussi à l’indivision.
La copropriété est évaluable en argent.
Ex : vous êtes à 4 et que la voiture coûte 10000$ chacun des copropriétaires a
une quote-part de 2500$
Chacun peut user de la voiture mais en se conformant aux droits des autres.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


58

Pour vendre le bien il faut le consentement des autres (la loi unanime et non
celle de la majorité)
Chacun des copropriétaires peut disposer de sa quote-part (en espèce). Le droit
d’usage : chaque héritier peut user de la chose sans entraver les droits des
autres.

NB : alors que dans la propriété ordinaire, chaque copropriétaire est libre de


disposer de sa quote-part, en cas d’indivision successorale, une telle liberté
n’existe pas.
Il y a donc une différence entre la copropriété résultant de la succession et la
copropriété ordinaire.

A la différence de la copropriété ordinaire, la copropriété ne peut pas disposer


de son bien tant qu’il n’y a pas partage.

La fin de l’indivision successorale

L’indivision successorale constitue un état instable, provisoire.


C’est le partage qui vient mettre fin à l’indivision successorale.

Le partage de la succession c’est l’acte par lequel les héritiers substituent à leur
droit de copropriété sur tous les biens indivis des droits de propriété exclusive
sur certains de ces biens.
Le droit de copropriété est remplacé par le droit de propriété.
Le droit de concurrence est remplacé par le droit exclusif.

Le partage successoral ainsi définit, peut se faire de deux manières :


 À l’amiable (tous se mettent d’accord sur les modalités du partage) ;
 Par la voie judiciaire.

La détermination de la masse successorale partageable

a. La détermination de la masse partageable


C’est-à-dire déterminer l’actif net de la succession qui doit être partagée. La
masse successoral qui doit être partagée est constituée de :

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


59

 Les biens existants qui sont en état d’indivision (« biens existants » ne


signifie pas tels que laissés par le de cujus. Mais après avoir désintéressé
les tiers) ;
 Les créances du de cujus envers des tiers (ex : les voisins devaient au de
cujus 10000$, cette créance sera comptabilisée) ;
 Les créances à l’égard des successibles ;
 Le rapport des libéralités.

Le rapport des libéralités : Notion importante. C’est un mécanisme juridique qui


permet d’assurer et de rétablir l’égalité entre les héritiers au cas où cette égalité
était rompue par les libéralités.
Une libéralité peut faire objet de rapport c’est-à-dire on considère que celui qui
a bénéficié d’une libéralité a déjà touché son avance sur la succession.
En effet, il se peut que de son vivant, le de cujus ait fait de son vivant, une
libéralité. Sauf volonté contraire du de cujus, cette libéralité est présumée
comme une avance. On dit donc que cette libéralité est rapportable en d’autres
termes, il y a rapport de libéralité (la libéralité est convertie en une avance sur la
succession).
La libéralité rapportable vient ainsi combler le trou créé par cette libéralité
convertie par le de cujus.
Le de cujus peut faire une libéralité en stipulant qu’il n’y a pas rapport c’est-à-
dire elle est consentie hors part.
En d’autres termes il s’agit d’une opération partageable

L’héritier ab intestat doit rapporter à son cohéritier tout ce qu’il a reçu du défunt
par donation entre vifs directement ou indirectement sauf si par la volonté
expresse du de cujus, la volonté a été consentie sans rapport.
Un héritier venant à la succession du légataire ne peut bénéficier des dons et
legs recueillis avec dispense de rapport.

L’excédent doit nécessairement faire l’objet du rapport.


Les libéralités ne peuvent être faites que sur ¼ qui constitue la quotité disponible
et ces libéralités peuvent être avec ou sans rapport. Mais au cas où le decujus
puise dans la réserve successorale, la loi dit qu’il n’y a même pas question

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


60

d’apprécier car toute libéralité faite au-delà de la quotité disponible est sujette
de rapport.

Quels sont les droits (les parts) des différents héritiers (ab intestat) ?

Les héritiers de la première catégorie

Parts des héritiers de la première catégorie, ils ont droit à ¾ et entre eux, le
partage se fait à part égale.
Lorsqu’il s’agit de petit héritage (1.250.000fc), tout petit héritage est attribué de
manière exclusive aux enfants et à leurs descendants par voie de représentation.
Lorsque la succession comporte une maison, la loi décide que cette maison est
exclusivement attribuée aux héritiers de la première catégorie. Mais s’il y a
plusieurs maisons, l’une d’elles est nécessairement attribuée aux héritiers de la
première catégorie. Dans ce cas, cette maison ne peut éventuellement être
vendue car une double condition :
 L’accord unanime de tous les enfants devenus majeurs ;
 Il faut que l’usufruit du conjoint survivant ait pris fin.

Les héritiers de la deuxième catégorie

Eux, reçoivent le solde (1/4) : conjoint survivant, pères et mères, frères et sœurs.
Entre eux, le partage se fait à part égale.
Chaque groupe a sa part égalitaire (1/4 : 3) = 1/12
Si à la mort du de cujus 2 groupes sont seuls représentés ils obtiennent chacun
1/8.

Le conjoint survivant

Il (elle) bénéficie des certains droits supplémentaires : l’usufruit de la maison, les


meubles meublants quid ? , Fonds de commerce.

L’usufruit du conjoint survivant prend fin en cas de méconduite de la maison


habitée. En cas de convole (lorsqu’on se remarie).

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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La part successorale des héritiers de la troisième catégorie

Les héritiers de la 3e catégorie ne reçoivent qu’en cas de l’absence de la première


et deuxième catégorie.

Dans ce cas, les héritiers de la 3e catégorie vont hériter de la totalité.


Pareil avec les héritiers de la 4e catégorie,
Puis, il y a la succession en déshérence (tout revient à l’Etat).

Les règles techniques

 L’ordre de préférence
 La nature du partage

1. L’ordre de préférence de choix

Le partage se fait par lot, lorsqu’il s’agit des biens en nature.


Le concours : ex : le de cujus a laissé 2 maisons. La loi décide que lorsque les
héritiers de la première catégorie et de la 2e sont en concours car chaque
catégorie doit avoir une maison, les enfants (première catégorie) choisisse en
premier lieu. Ils ont le droit de priorité.
Lorsque le concours est observé entre les héritiers de la deuxième catégorie, les
3 groupes sont en concours.

2. La nature du partage

Le partage de l’hérédité se fait en principe en nature : chaque héritier en ordre


successoral utile reçoit les biens qui appartenaient autrefois au de cujus. Il peut
cependant être impossible de constituer des lots à toute égalité. Dans ce cas,
l’inégalité constatée devant être compensée par l’attribution d’une soulte par
les héritiers qui ont une part plus grande.
Soulte : somme d’argent qui, dans un partage ou un échange, compense une
inégalité.

Le principe est « l’égalité des lots ».

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 Le droit de reprise : Ce droit ne peut être exercé que pour les petits
héritages. Il consiste à la faculté pour l’un des enfants du de cujus par
ordre de progéniture de reprendre l’héritage (tout ou en partie) en vue
d’entretenir les autres. Le droit de reprise est justifié par la petitesse de
l’héritage.

Celui qui exerce le Droit de reprise est tenu de pouvoir s’acquitter à l’égard des
autres, des charges familiales (devoirs des époux, devoirs d’entretien, devoirs
d’assistance, le devoir alimentaire).

TITRE III : LES LIBÉRALITÉS

 Considérations générales sur les libéralités


 Régime général des libéralités
 La donation
 Le partage d’ascendant
 Les institutions contractuelles
 La substitution fidei commissaire

CHAPITRE I : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

La loi définit la libéralité comme un acte par lequel une personne transfère à une
autre un droit patrimonial sans en attendre une contrepartie égale. (Article 819
du code de la famille).
La libéralité c’est comme une vente sans prix.
C’est un acte de transfert mutuel.
De cette définition découle 3 caractères d’une libéralité :
 La libéralité est un acte juridique.
 C’est un acte à titre gratuit. On ne s’attend pas à un acte en retour.
La cause dans la libéralité c’est l’intention libérale
 C’est un acte translatif d’un bien : transfert d’un droit, d’un bien, d’un
patrimoine à l’autre.
La libéralité a une corrélation avec la succession.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


63

Cette corrélation est remarquable à plusieurs égards. S’il est permis à toute
personne de disposer librement de ses biens ou droits patrimoniaux comme bon
lui semblerait, cette libéralité a des limites car les héritiers dits « réservataires »
ne doivent pas être préjudiciés.

Ainsi que nous l’avons dit, l’on peut considérer une donation faite à un
successible comme une avance à sa succession.

CHAPITRE II : LE RÉGIME GÉNÉRAL DES LIBÉRALITÉS

Ces règles sont relatives au consentement, à l’objet de la libéralité et à la cause.

1. Le consentement du disposant et du gratifié

Le consentement doit être saint c’est-à-dire ne pas comporter des vices (virus
du consentement : l’erreur, le dol, la violence, la lésion).
Erreur : une représentation qui n’est pas exacte.
En matière contractuelle : l’erreur est une cause de nullité : article 9 CCLIII

 catégories d’erreurs
 Les plus graves : lorsqu’elles sont présentes c’est-à-dire qu’il n’y a même
pas eu consentement ex : l’erreur sur la nature du contrat, de l’acte, etc.
 L’erreur sur l’identité de l’objet : une partie pensait que l’acte portait sur
telle chose et l’autre pensait que c’était sur telle autre chose.
 L’erreur sur la cause : le but auquel on s’engage. Le pourquoi on pose un
acte. Erreur destructrice du consentement. Il y a donc nullité absolue.
 Erreur vice du consentement : nullité relative. Erreur sur la substance de
la chose. En droit moderne cette substance est interprétée de manière
large. La composition physique de la chose. Le droit moderne a une
composition physique large (l’origine de la chose qui est actuellement
regardée comme la substance de la chose, l’époque de la chose également
est regardée comme substance, la substance c’est également l’auteur de
la chose. La deuxième erreur du vice de consentement c’est l’erreur sur la
personne du cocontractant : dans le contrat intuitu personae.
 Les erreurs indifférentes : erreur sur la solvabilité du cocontractant.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


64

Le vice du consentement c’est l’erreur ;


Le dol : manœuvre frauduleuse dont se sert une partie pour arracher le
consentement de l’autre (mensonges, artifices…).
En matière des libéralités aussi le dol peut être utilisé.
Le consentement doit être saint et non altéré.
La violence est le fait d’inspirer à quelqu’un (miroiter : lui montrer comme dans
un miroir ce qui va lui arriver) un mal considérable.
Dans ce cas il y a consentement mais un consentement vicié donc cela n’est pas
saint. La libéralité n’est donc pas valable.

En matière contractuelle nous avons vu un dernier vice de consentement : la


lésion : il y a une disproportion manifeste (disproportion choquante). Une partie
a donné à l’autre des avantages qui dépassent les intérêts normaux. La situation
normale est qu’il faut qu’il y ait équilibre. La balance doit tenir. C’est souvent en
matière pécuniaire.

La sanction de la lésion c’est la réduction à l’intérêt normal. Dans les vices de


consentement en matière des libéralités, on n’a pas cité la lésion parce que la
lésion suppose les avantages réciproques et c’est toujours à titre onéreux. Or, en
matière des libéralités, nécessairement, juste une partie confère les avantages à
l’autre et l’autre n’a aucun avantage à attendre.

La gratuité de la libéralité implique nécessairement cette disproportion. Il faut


noter que dans le contrat, s’agissant du dol, le dol doit être l’œuvre de l’une des
parties au contrat. En matière des libéralités, le dol entraîne la nullité de la
libéralité qu’en bien même que ce dol est l’œuvre d’un tiers. Il en est de même
de la crainte révérencielle (crainte qui résulte de la part d’une personne qui a
une certaine autorité ascendante sur vous). En matière contractuelle, la seule
crainte révérencielle ne suffit point pour entraîner la nullité de l’acte. Pour qu’il
y ait nullité il faut que cette crainte puisse être accompagnée d’une réelle
violence. Même la menace est considérée comme une violence.
En matière des libéralités, la seule crainte révérencielle suffit pour annuler la
libéralité.

2. La capacité du disposant et du gratifié

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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En matière des libéralités, la capacité est la règle, l’incapacité est l’exception.


Toute personne a la capacité de faire des libéralités, de recevoir les libéralités.
Quelles sont ces exceptions ? Certaines personnes peuvent être incapables de
dispose, certaines personnes peuvent être incapables de recevoir.

L’incapacité de disposer :
 Le mineur ;
 Interdit ;
 Prodigue ;
 Faible d’esprit ;
 Les faillis.

L’incapacité de disposer du mineur est soit absolue soit atténuée selon que le
mineur a 15ans.
Lorsque le mineur a moins de 15ans, ce mineur ne peut pas disposer, son
incapacité est absolue.

Lorsque le mineur a au moins 15 ans son incapacité est atténuée. Il peut disposer
mais à une double condition :
 Que par testament d’une part (condition de forme) et, d’autre part ;
 Que de la moitié des biens que la loi permet au majeur de disposer
(condition de fonds).

L’interdit a le même statut capacitaire que le mineur de moins de 15ans c’est-


à-dire l’incapacité absolue.

Le prodigue et le faible d’esprit ne peuvent disposer que par testament. Ils ne


peuvent faire de donation qu’avec l’assistance de leurs curateurs.

Les faillis : la loi interdit aux faillis de faire des libéralités pendant la période de
leur faillite, une période suspecte. Toute libéralité sera nulle d’après la demande
du créancier. Pendant cette période suspecte toute libéralité doit être
rémunérée.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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Les incapables de recevoir, incapacité d’obtenir


L’incapacité de recevoir des libéralités concerne les enfants non conçus, les
prodigues et faibles d’esprit, les personnes incertaines, les personnes morales,
les groupements non personnalisés, les pharmaciens, le personnel soignant ainsi
que les ministres de culte.

 Les enfants non conçus au jour de l’acte de donation ou au décès du


donateur ne peut rien recevoir ;

 Les personnes incertaines : la loi décide que les libéralités faites à des
personnes incertaines sont nulles. Les personnes incertaines ici sont des
personnes imaginaires ou fictives, des personnes dont l’identité n’apparaît
directement, nécessitent de faire des recherches ;

 Les prodigues et les faibles d’esprit placés sous curatelle, doivent être
assistés de leurs curateurs pour disposer d’une libéralité. Ils peuvent ou
ne pas être assistés lorsqu’il s’agit des libéralités qui n’entraînent pas des
charges.

 Les personnes morales de droit public ou privé ne peuvent recevoir toute


espèce des libéralités qu’en se référant à leur régime légal ou statutaire
pour connaître leur capacité en matière des libéralités ;

 Les entités administratives non personnalisées : c’est-à-dire non doté de


la personnalité morale, ne peuvent accepter toute espèce des libéralités
que moyennant l’autorisation du gouverneur des providences ou celle du
gouverneur de la ville de Kinshasa. Cette exigence est nécessitée par le
contrôle hiérarchique ;

 Le personnel soignant et les pharmaciens : les libéralités consenties par


ceux-ci peuvent s’avérer anormales. La loi décide que ceux-ci qui ont traité
une personne pendant la maladie dont elle meurt ne peuvent pas recevoir
une libéralité que cette personne a faite au cours de sa dernière maladie.
Incapacité de recevoir ;

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 Les ministres de culte : pasteurs …ascendants religieux (ceux qui dirigent


les cultes, ceux qui exercent des fonctions… les diacres, prêtres, abbés,
représentants légaux. Ils ont également une incapacité de recevoir.

3. L’objet de la libéralité

Pour qu’une libéralité soit valable, les biens doivent se rapprocher de :


 L’objet doit être déterminé ou déterminant ;
 Conforme à l’ordre public, bonnes mœurs ;
 Présent dans le patrimoine du disposant ;
 L’objet doit appartenir au disposant.

4. La cause de la libéralité

La matière des libéralités a une conception large de la cause incluant même le


mobile ou le motif. La loi décide qu’une disposition testamentaire ou entre vifs
déterminée par un mobile contraire à la loi et aux bonnes mœurs n’est de nul
effet.

5. La condition des libéralités

Peut-on subborder une libéralité a une condition ?


La condition est un élément futur qui détermine la réalisation incertaine dont
dépend soit de la naissance d’une obligation soit de l’extinction d’une obligation.

La loi admet qu’une libéralité soit assortie d’une condition. Mais seulement il
faut que cette condition soit possible, licite et morale.
Une obligation peut donc être conditionnée.
Ex : je vous donnerai cette voiture si vous distinguez en première session.

La condition doit être possible.


Ex : dire que vous donnerez la voiture à condition de remplir tout le fleuve dans
une bouteille. C’est impossible.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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6. Les limitations au droit de disposition dans l’intérêt général de la famille


3 mécanismes sont organisés en droit successoral et des libéralités pour limiter
le droit ou le pouvoir de disposer de son patrimoine.

3 institutions pour la limitation :


 la réserve héréditaire (successorale)
 Quotité disponible
 Réduction

Il faut noter que ces 3 mécanismes ne limitent le droit de disposer que pour les
actes à titre gratuit c’est-à-dire les donations et les legs.
Les actes à titre onéreux ne sont pas concernés par ces limitations.

En d’autres termes, A titre gratuit, faire les libéralités est limité par la loi.
Cette limitation ne concerne que les actes à titre gratuit et non onéreux.

6.1. La réserve héréditaire

Elle peut être définie comme étant la portion indisponible de l’hérédité que la
loi attribue aux héritiers de la première catégorie et qui ne peut être atteinte par
les dispositions entre vifs ou testamentaire du de cujus.
En d’autres termes, c’est la portion des biens (patrimoine) d’une personne dont
elle ne peut disposer librement ni entre vifs ni par disposition testamentaire au
profit des tiers.
C’est donc une partie des biens ou des droits dont une personne ne peut pas
gracieusement disposer.
Réserve héréditaire ou successorale est une réserve stratégique pour les
héritiers de la première catégorie.
C’est une portion des biens rendue indisponible par la loi. Elle ne peut être
touchée par des dispositions à titre gratuit.

1. Le fondement de la réserve héréditaire

Son fondement est la garantie successorale des hérésies de premiers rangs


appelés « héritiers préservateurs ». C’est donc pour garantir une succession

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


69

plus ou moins suffisante au moins pour les héritiers privilégiés (première


catégorie).

La réserve héréditaire est donc perçue comme une garantie successorale. La


réserve est pour garantir une égalité entre les héritiers reservateurs.

Aux racines de l’architecture juridique qui constitue la réserve héréditaire, se


trouve en réalité logée 3 idées fortes :
 Le souci et l’impératif de protéger la descendance ;
 La reconnaissance juridique d’un devoir moral que chacun a envers ses
plus proches parents et qui l’oblige à s’abstenir dans l’accomplissement
de certains actes du patrimoine au profit des tiers ;
 La nécessité d’assurer une égalité entre les héritiers de la première
catégorie surtout ceux qui occupent la première place dans la succession.

2. Les caractères de la réserve héréditaire


La réserve héréditaire présente des caractères ci-après :
 Un droit collectif ;
 Droit impératif ;
 Successoral ;
 Droit intangible.

1. Caractère successoral : la réserve héréditaire constitue une part de la


succession ab intestat et sa transmission s’opére à titre universel et non à
titre particulier et nécessairement ab intestat (plus souvent à l’absence du
testament) ;
2. Le caractère impératif : la réserve héréditaire revêt ce caractère
découlant de la destruction qu’impose la loi au de cujus, lequel ne peut
disposer soit par acte entre vifs soit par testament. Ses règles ne peuvent
souffrir d’aucune dérogation ;
3. Caractère collectif : la réserve héréditaire n’est pas organisée à titre
individuel en faveur de tel ou tel héritier. Elle est attribuée à la collectivité
des héritiers visés. C’est pour l’ensemble des héritiers concernés ;
4. Caractère intangible : la reserve héréditaire est du domaine de l’interdit
successoral. Elle ne peut être entamée d’une manière ou d’une autre par

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


70

les dispositions gracieuses du de cujus. La réserve héréditaire est


intangible, intouchable.

3. Les bénéficiaires de la réserve héréditaire

La réserve héréditaire est pour Garantir la part successorale de certains


héritiers.

Deux sortes :
~ Les heritiers de la première catégorie : ils sont à titre principal. La réserve
héréditaire leur est principalement destinée. C’est pour protéger les enfants
(toutes les catégories). On les appelle « les héritiers réservataires ».
Toute personne qui amasse les biens, c’est d’abord principalement pour sa
progéniture.
~ Les heritiers de la deuxième catégorie : c’est à titre subsidiaire (secondaire).

4. Étendu de la réserve héréditaire

L’étendu varie selon les héritiers réservataires en présence.


Lorsqu’on est en présence des héritiers réservataires c’est-à-dire ceux à titre
principal, la réserve héréditaire est constituée de ¾ de l’héritage (du patrimoine).
Le ¼ est pour les libéralités.

¾ au profit des héritiers de la première catégorie, la réserve héréditaire est


réduite au profit de la 2e catégorie. Elle est ramenée à la moitié des biens en cas
de présence d’au moins 2 groupes, et, à un tiers, en cas de présence d’un seul
groupe.

Lorsqu’on se retrouve dans une situation d’au moins deux groupes c’est la moitié
de 3/4. En cas d’un seul groupe c’est le 1/3 de ¾.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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6.2. La réduction des libéralités outre mesures

La réduction peut être définie comme étant la sanction juridique qui frappe en
anéantissant une libéralité consentie par le testateur ou le disposant au-delà de
la quotité disponible. Cette libéralité ne sera pas annulée mais réduite.
Lorsqu’une libéralité grignote dans la réserve successorale, la sanction est la
réduction. La libéralité ne sera pas annulée mais elle sera réduite. La réserve doit
être reconstituée.

a. Mesure de la réduction

La libéralité est ramenée à la juste portion de la quotité disponible. La part qui a


entamé la réserve héréditaire est retournée à la réserve héréditaire.
Entre légataires, la réduction se fera par contribution. La réduction sera donc
proportionnelle.

Il se peut que de son vivant, le de cujus ait fait donation à l’un des héritiers. Enfin
d’éviter que ces donations ne perturbent l’équilibre entre les héritiers, la loi
décide que cette libéralité soit imputée dans sa part successorale. Si cette
libéralité dépasse la quotité disponible, on fait la réduction.

b. Titulaires de l’action en réduction

Qui peut agir en réduction ?

Ne peut agir en réduction ou en retranchement que les héritiers réservataires


ou leurs ayant droit.

6.3. La quotité disponible

C’est la portion du patrimoine d’une personne dont elle peut librement disposer
par donation ou par testament. En d’autres termes, c’est la partie du patrimoine
dans laquelle le propriétaire est libre de disposer à titre onéreux ou à titre
gratuit.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


72

« L’étendu de la quotité disponible est déjà connu ».

CHAPITRE III : ÉTUDES DES DIFFÉRENTES LIBÉRALITÉS

5 espèces des libéralités :

 Donation entre vifs : cette donation doit être distinguée du testament.


La donation est un acte bilatéral ;
Le testament est un acte unilatéral.

La donation intervient entre vifs ;


Le testament est un acte à cause de mort.

La donation produit ses effets instantanément ;


Le testament produit ses effets à la mort du testateur.

Qu’est-ce que la donation ?


La donation est l’acte de disposition d’un bien ou d’un droit.

La donation est définie par la loi comme étant le contrat de bienfaisance par
laquelle le donateur (qui donne) transfère actuellement et irrévocablement un
droit patrimonial au donataire (qui reçoit).

La donation est un acte patrimonial, un acte contractuel qui requiert la volonté


de deux parties. C’est un contrat car c’est un acte bilatéral.

La donation est une vente mais sans prix


La donation est comme une vente
La vente c’est l’accord de deux volontés sur la transmission d’un bien.
La donation se diffère de la vente parce que le transfère de bien dans la vente
il y a une contre-partie (le prix) alors que la donation n’a pas de prix.
La donation suppose le transfère d’un bien tout comme la vente. La différence
c’est au niveau de la contrepartie. La donation est un acte à titre gratuit (un acte
de bienfaisance).

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


73

 La forme de la donation : La donation peut se faire par acte authentique


ou par acte sous seing privé.
 Les espèces (typologie) de donation :

 Le don manuel : c’est celui qui se réalise par la remise en propriété par le
donateur d’un bien meuble et de sa réception par le donataire. Le fait pour
le donataire de recevoir le bien, traduit son consentement. Le don manuel
c’est ce qu’on appelle la tradition (un terme technique en droit qui veut
dire « livraison matérielle de la chose ». La remise de la chose qui fait
l’objet du contrat au bénéficiaire)
 La donation déguisée qui fait appel à la simulation
Simulation : les parties cachent la vraie réalité dans l’acte qu’elles présentent.
 La donation indirecte : une donation peut-être indirecte. Elle résulte en
un transfère ou une procuration de manière tout à fait détournée d’un
avantage d’ordre patrimonial au bénéfice du donateur avec l’intention de
gratifier ce dernier. C’est une donation qui se manifeste de manière
indirecte. Elle n’est pas visible, elle n’est pas ostensible.
Ces manifestions :
La stipulation pour autrui : art 19 code des obligations (il y a deux exceptions à
cet article, à part la stipulation pour autrui, il y a aussi la promesse de porte-fort)
ce sont des exceptions au principe qu’un contrat n’a d’effets pour les deux
parties contractantes.
Dans la promesse du porte-fort, au cas où le tiers n’accepte pas, le porte-fort
n’est pas tenu d’exécuter l’obligation. Alors qu’en cas du cautionnement, la
caution est tenue d’exécuter le cautionnement.
Les mécanismes de la remise des dettes : le créancier libère le débiteur qui n’a
pas exécuté son contrat. En droit la remise de dette est regardée comme une
donation.
La renonciation translative d’un droit : on renonce à ce qu’un droit vous soit
transmis. C’est aussi une donation (le cas de renoncer à une succession au
bénéfice de ses frères).
Le paiement pour autrui (c’est le fait d’exécuter une obligation à laquelle on
n’est pas tenue. Une obligation qui ne nous incombe pas. Le paiement ici est une
donation au débiteur.

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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« Différence entre paiement pour autrui, promesse de porte-fort, stipulation


pour autrui et cautionnement. »

 Donation rémunératoire : donation pour cause des services rendus à


l’absence de toute obligation civile qui la justifierait ;
 La donation peut être faite en faveur du mariage
 La donation entre époux

 Conditions de formation de la donation

Ex : Je te donnerai cette voiture le 30 juin 2022 : cette obligation

La condition doit être licite, morale…


La loi exclut certaines conditions :
 La condition purement potestative (si je veux, or, je n’ai pas encore
voulu) ;

 Une condition imposant au donataire de payer la dette du donateur (la loi


interdit) ;

 Donation avec réserve de disposition (je vous donne cette voiture mais à
tout moment je peux la vendre).

NB : La loi admet la donation avec réserve de jouissance.

 Les effets de la donation

Il y a les obligations dans le chef du donateur :


 Le transfert de propriété ;
 L’obligation de livrer la chose qui fait l’objet de la donation ;
 Obligation de garantir le donataire contre l’éviction.

En principe, le donataire n’a pas de condition sauf si la donation est assortie


d’une charge (je te donne la voiture mais tu dois emmener mes enfants à l’école
chaque jour).

Notes de Cours par MUKUKU MALEKELELE Elyse


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 La révocabilité de donation
Le principe est l’irrévocabilité de la donation. Cependant, par exception, la
donation peut être révoquée et ce, seulement dans le cas prévu par la loi :

 Les donations faites entre époux (révocables ad nutum) ;


 Inexécution des charges (donation avec charge) mais le donataire
n’exécute pas la charge ;
 La donation peut être révoquée pour cause d’ingratitude dans le chef du
donataire : l’ingratitude ici ne peut être dit que lorsque le donataire
attaque à la vie du donateur, injures graves, sévices, mauvais traitements,
refus d’aide et d’assistance en cas de besoin ;
 La donation peut être révoquée pour survenance d’enfants. La révocation
ici ne peut intervenir que si cette cause avait été expressément
mentionnée lors de la donation ;

NB : La révocation ne peut intervenir que par voie judiciaire (le tribunal


compétent sera saisi par une demande de révocation)

 Les effets juridiques de la révocation

En cas de révocation de la donation, il y a le retour du bien dans le patrimoine


du donateur.

CHAPITRE IV : LE PARTAGE D’ASCENDANT

SECTION 1 : DÉFINITION

Le partage d’ascendant est une opération juridique par laquelle un ascendant


(le père, la mère) procède lui-même alors qu’il est encore en vie, au partage de
son patrimoine tout ou partie entre ses descendants en procédant au lot qu’il a
accordé à chacun d’eux. C’est l’acte en forme de donation entre vifs. Il use de
son droit de propriété. C’est donc une institution familiale à double facette :
C’est une libéralité partage et en même temps une anticipation de la succession
(succession anticipée).

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SECTION 2 : CARACTÉRISTIQUES
Le partage d’ascendant présente trois caractéristiques essentielles :
 Acte d’autorité familiale (découle d’un ascendant, d’une autorité de la
famille)
 Acte de transmission des biens (entre vifs)
 Acte de répartition des biens

SECTION 3 : L’UTILITÉ

Le partage d’ascendant a une valeur sociale, elle a également une utilité familiale
importante à savoir : éviter le désordre, les disputes, les querelles. C’est une
institution qui évite de désordre familial.

SECTION 4 : LES ESPÈCES

Deux sortes, selon qu’il se réalise par testament ou donation entre vifs :

 La donation partage (partage ascendant fait par donation entre vifs) ;


 Le testament partage (partage ascendant fait par une transmission
successorale qui s’accomplit par un testament.

SECTION 5 : LE RÉGIME (RÈGLES APPLICABLES) DU PARTAGE D’ASCENDANT

A. S’agissant des règles de forme : elles varient de l’espèce du partage


d’ascendant :

1. Lorsque c’est entre vifs, les règles de forme sont celles de toute donation
(acte authentique ou acte sous seing privé) ;
2. Lorsque c’est par voie testamentaire (oral, authentique,…)

B. Les sujets
Le partage ascendant ne peut s’opérer que par les père et mère ou autres
ascendants (grands-pères, arrières grands pères) au profit de leurs descendants
(enfants).
NB : Le partage ascendant ne concerne pas les tiers.

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En cas de partage ascendant, la loi impose l’égalité de partage. Les bénéficiaires


du partage ont le droit à l’égalité. Ils doivent être traités de manière égalitaire.
Tous les enfants de l’ascendant sont appelés au partage.
Ceci se manifeste par :
 L’inclusivité c’est-à-dire tous les descendants, les enfants de l’ascendant
sont appelés à participer ;
 L’égalité matérielle : Dans la constitution des lots, il faut un équilibre. En
cas d’inégalité on peut l’attaquer pour cause de nullité.

SECTION 6 : ASSIETTE (ÉTENDU) DU PARTAGE D’ASCENDANT

Le partage d’ascendant peut-être total ou partiel.

Lorsque le partage d’ascendants se réalise par donation entre vifs, il ne peut


porter que sur les biens présents du disposant.

CHAPITRE V : LES INSTITUTIONS CONTRACTUELLES

SECTION 1 : DÉFINITION

L’institution contractuelle est une convention par laquelle une personne


« l’instituant » gratifie une autre personne « l’instituée » le droit de prendre
l’ensemble des biens ou une quote part de l’ensemble de ses biens, ou encore
un bien dans sa succession.
C’est donc un contrat par lequel une personne s’engage à laisser à une autre
personne toute (l’ensemble) sa succession ou une partie de sa succession ou
encore quelques biens indiqués (déterminés) de sa succession.

SECTION 2 : SORTES

Il existe 3 sortes d’institutions contractuelles


 Au profit d’un futur époux (fiancé) : les parties ici sont donc les fiancés.
L’un d’eux fait donation de sa succession à l’autre. Mais souvent dans la
pratique c’est de manière réciproque. Si donc le mariage n’intervient, la
donation tombe en caducité.

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 Au profit d’un époux : l’un des époux animé par un vrai amour conjugal,
fait à l’autre la donation de sa succession. Il fait de l’autre époux son
héritier. Généralement c’est mutuel. Ça devient caduque si l’instituant
survit à l’institué et à sa postérité.
 Au profit des enfants à naître : l’acte contractuel ici est passé par les
époux ou futurs époux, mais les bénéficiaires sont des enfants à naître.

SECTION 3 : CONDITIONS

1) Les Conditions de fonds de l’institution contractuelle (pour l’instituant et


pour l’institué).

i. l’instituant
Les institutions contractuelles sont une donation. Et à ce titre, l’instituant doit
répondre aux conditions que la loi exige d’un donateur notamment le
consentement et la capacité.
L’instituant ne peut être qu’un futur époux ou un époux.

ii. l’institué
L’institué doit répondre à toutes les conditions exigées à tout bénéficiaire. Dans
le cas des enfants à naître, c’est exceptionnel, on assiste à une dérogation
s’agissant de la règle de libéralité (il faut une personne déterminée, une
personne qui existe). L’institution contractuelle permet à une personne qui n’est
pas encore née de bénéficier une libéralité. Il faut exister au moment de la
libéralité il faut être déterminé.
L’institution contractuelle est une donation.

2) Conditions de forme

Pour être valable, l’institution contractuelle doit être validée par acte
authentique qui doit être établi soit devant un notaire, soit devant un officier de
l’Etat civil.

SECTION 4 : LES EFFETS JURIDIQUES DES INSTITUTIONS CONTRACTUELLES

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La question ici est de savoir quel jour à partir duquel l’institution contractuelle
produit les effets ?
 L’institution contractuelle ne s’ouvre qu’à la mort de l’instituant et donc
elle s’apparente au testament. Elle tombe en caducité si l’institué est
prédécedé. L’institué n’a pas des mains liées par rapport à la transmission
successorale. Il a l’option successorale (il peut ou pas accepter). Avant le
décès de l’instituant, la situation se présente comme suit : L’institué n’a
pas les droits réels quelconque sur le bien (la succession). Pour avoir les
droits réels on attend la mort de l’instituant.
L’instituant tant qu’il demeure en vie, il est maître de son patrimoine (il
est propriétaire). Il est donc libre de disposer ses biens à titre onéreux,
seulement il pourra donc plus faire d’autres institutions contractuelles au
profit d’autres personnes.

Révocation
Peut-on révoquer une institution contractuelle ?
La loi pose le principe de l’irrévocabilité des institutions contractuelles. Mais
cette irrévocabilité n’est pas absolue puisque dans certaines circonstances la loi
autorise de pouvoir mettre en néant une institution contractuelle

Exception : Dans certaines circonstances :


 En cas de l’inexécution des charges de la part de l’institué ;
 L’ingratitude de l’institué.

CHAPITRE VI : LA SUBSTITUTION FIDEI COMMISSAIRE OU LA DOUBLE


DONATION

Substitution = remplacement, subrogation

SECTION 1 : DÉFINITION

Elle est définie comme étant une disposition par laquelle une personne « le
disposant » consent une libéralité à une autre personne « le grevé» à charge
pour celle-ci de transmettre à son tour l’objet de cette libéralité à une autre
personne appelée « l’appelée » à la substitution.

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Il y a donc une double libéralité portant sur le même bien. A, fait la libéralité à B
c’est-à-dire le disposant fait la libéralité au grevé, et B fera la libéralité à C c’est-
à-dire le grevé fera la libéralisation à l’appelé.

Il se réalise ici une double libéralité portant sur le même bien :


 Le disposant au grevé
 Le grevé à l’appelé
Cette substitution est une réalité en deux temps ou à deux personnes. C’est une
libéralité à deux épisodes et à deux personnes différentes

NB : La substitution fidei commissaire est permise sauf lorsqu’elle est interdite


par loi.

Dans quel cas la loi interdit la substitution fidei commissaire ? (Recherches)

SECTION 2 : LES CONDITIONS DE LA SUBSTITUTION

a) Conditions de fonds

Relatives au disposant : la loi utilise une formule qui est trompeuse en réalité.
Article 911. La substitution fidei commissaire n’est permise qu’entre père et
mère entre frère et sœur.

Relatives au grevé (la personne qui reçoit)


Le grevé ne peut qu’être soit un enfant, soit un frère, soit une sœur du disposant.
Pas de substitution au profit d’un voisin ou tiers. C’est une affaire exclusivement
de la famille.

Relatives à l’appelé
Il doit avoir un proche lien des parentés aussi bien avec le disposant qu’avec le
grevé de substitution.

b) Conditions de forme
La substitution fidei commissaire peut-être établie par acte entre vifs ou par
testament (legs, donation).

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SECTION 3 : LES EFFETS JURIDIQUES DE LA SUBSTITUTION FIDEI COMMISSAIRE

Étant donné que cette substitution est de deux temps, on doit distinguer deux
périodes :
 Avant le décès du grevé ;
 Après le décès.

Avant la mort du grevé :

 c’est à la mort du grevé que la substitution s’ouvre.


 Mais avant, le grevé se trouve dans une situation juridique un peu
ambiguë. C’est vrai qu’il est propriétaire des biens grevés (reçus) dans
certaines mesures faisant l’objet de la substitution. Est-il propriétaire
comme tout propriétaire ordinaire ? Est-il un plein propriétaire ? Il est un
propriétaire suis generis. Il est un propriétaire qui a l’obligation de
transférer la chose à l’appelé. C’est un propriétaire dépouillé des certains
pouvoirs.
 Avant le décès du grevé, l’appelé a-t-il un quelconque droit ? Non, il doit
attendre que le grevé meurt. Il est dans une situation semblable à un
créancier affecté d’une obligation avec condition attendant que la
condition se réalise.
 Mais il a le droit de poser certains actes conservatoires en vue de protéger
les biens.

Après le décès du grevé

 L’appelé se retrouve avec deux titres (qualités) dont il peut se prévaloir


étant entendu que c’est à la mort du grevé que la succesion s’ouvre :
Substitution fidei commissaire (le droit d’acquérir le bien) et La
succession.
 Selon son appréciation, il peut accepter la substitution fidei commissaire
et renoncer à la succession, ou inversement.
 Il est admis qu’à l’ouverture de la succession, le grevé avait donc
l’obligation de conserver et de transmettre le bien.

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