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2021 - 2022
COURS DE DROIT
DES REGIMES
MATRIMONIAUX
Dispensé par Maître NSOLOTSHI MALANGU
INTRODUCTION
Le régime matrimonial est l’ensemble des règles qui régissent la propriété et la
gestion des biens des époux. Ces règles visent à régler la confusion de biens dans
laquelle les époux vivent, à équilibré la situation patrimoniale de l’époux qui
contribuerait à la richesse de son conjoint par les travaux domestiques permanents et
à conforter l’unité et l’harmonie du ménage.
En RDC, ces règles sont contenues dans le code de la famille. Le Droit des régimes
matrimoniaux est une sous-branche du Droit Civil se situant au carrefour du Droit
civil les personnes, le Droit civil les biens, le Droit civil des obligations et les Droit
civil des successions. En effet, les régimes matrimoniaux comme le droit de la
famille, ils régissent des biens époux dans les rapports entre conjoints d’une part et
dans les rapports entre les époux et les tiers d’autre part. En outre, en cas de décès
d’un époux laissant un conjoint survivant, la succession du decujus ne peut être
déterminé qu’après la liquidation du régime matrimonial.
Du point de vue de la propriété, on distingue dans le monde, deux principales
catégories de régimes matrimoniaux :
- les régimes communautaires : ceux dans lesquels il y a la prédominance de masse
commune aux époux (communauté universelle, communauté réduite aux acquêts,
communauté des meubles et acquêts, etc.)
- les régimes séparatistes : ceux dans lesquels chaque époux est propriétaire de seuls
biens qu’il a acquis par lui-même et par les libéralités qui lui sont faites. Il en est
ainsi du régime de la séparation pure et simple et du régime dotal (celui dans lequel
chacun des époux amène une dot constituée d’un ou plusieurs biens de valeur au
mariage en vue de contribuer aux charges du ménage et en reprend à la dissolution
du mariage).
Par ailleurs, du point de vue de la gestion, on distingue généralement, le régime de
la gestion maritale de tous les biens des époux, le régime de la gestion des biens
propres par chacun des époux propriétaires et la gestion des biens communs soit par
le mari, soit de manière collégiale ou conjointe, soit de manière concurrente.
Chaque pays organise par combinaison soit plusieurs régimes matrimoniaux parmi
lesquels les époux choisissent un, soit la possibilité pour les futurs époux de conclure
leur propre convention de régime matrimonial en respectant certains principes
fondamentaux. La Rdc a opté pour le premier système. En effet, le code congolais
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de quelques régimes matrimoniaux avec devoir pour les époux d’en choisir un sans
possibilité de le modifier.
Le code congolais de la famille organise 3 régimes matrimoniaux spécifiques parmi
lesquels les futurs époux ou les époux doivent choisir un seul devant régir leurs
rapports pécuniaires pendant le mariage et à la dissolution de celui-ci. Ces 3 régimes
sont :
- Le régime de la séparation des biens ;
- Le régime de la communauté réduite aux acquêts ; et
- Le régime de la communauté universelle. (Art. 487 CF)
Les futurs époux choisissent le régime matrimonial au moment de la célébration du
mariage devant l’officier de l’état civil tandis que les époux (dont le mariage a été
célébré en famille ou qui veulent changer le régime matrimonial) choisissent leur
régime matrimonial au moment de l’enregistrement du Mariage à l’état civil.
Avant ce choix, l’officier de l’état civil explique aux époux ou futurs époux
l’économie générale de chaque régime matrimonial afin de leur permettre d’opérer
un choix éclairé.
Il convient de signaler en passant que le choix du régime matrimonial dépend de la
vision que les futurs époux ont du mariage et des biens et qu’il n’y a donc pas en
principe de bon et de mauvais régime. En effet les régimes communautaires ont
l’avantage majeur de privilégier l’harmonie du ménage par l’unicité de la gestion des
biens importants, la confirmation du statut du mari comme chef du ménage et
l’équilibre patrimonial entre époux au moment de la dissolution du régime
matrimonial. Cependant, ce régime risquer d'avantager injustement le mari
gestionnaire et d’encourager la paresse de l’époux non travailleur. Inversement, le
régime de la séparation incite chaque époux à travailler plus pour enrichir son
patrimoine mais son individualisme risque de nuire à l’harmonie du ménage. Ainsi,
il appartient à l’officier de l’état civil d’expliquer aux futurs époux les conséquences
juridiques de chaque régime quitte à eux de choisir leur régime selon leur propre
vision.
Il y a lieu de noter que le régime matrimonial est choisi et fixé par les époux ou futurs
époux au moment de l’établissement de l’acte de mariage dans lequel il sera
mentionné. Si les époux n’aboutissent pas à un choix ou lorsque les époux refusent
de choisir un quelconque régime matrimonial, l’officier de l’état civil le constate et
en fait mentionne dans l’acte de mariage. Dans ce cas, il est appliqué aux époux, le
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régime de la communauté réduite aux acquêts qui est un régime supplétif. Ainsi le
régime matrimonial choisit ne rétroagit pas, il est censé s’appliquer aux époux à partir
de sa fixation ou de la date de l’acte de mariage, jusqu’à sa dissolution.
Le régime matrimonial est donc un acte solennel en ce qu’il est un choix ou une
expression de volonté qui ne peut être faite que devant l’officier de l’état civil et
constaté dans l’acte de mariage. Arts 488, 489 et 473 CF
2. Problématique du régime Matrimonial dans le mariage célébré en famille et
non enregistré.
L’article 379 du code de la famille soutient que « … le mariage célébré en famille
sort tous ses effets à la date de sa célébration, même en l’absence de
l’enregistrement ». Cet article rend valable le mariage célébré en famille et non
enregistré et lui reconnait tous les effets juridiques. Pour cela, certains pensent que
le mariage célébré en famille et non encore enregistré serait régit par le régime
matrimonial de la communauté réduite aux acquêts parce que celui-ci est le régime
légal applicable aux époux qui n’ont pas choisis un quelconque régime matrimonial.
En effet, l’article 489 du code congolais de la famille dispose que « si les époux n’ont
pas régulièrement opéré leur choix, le régime de la communauté réduite aux acquêts
leur sera applicable. De même, si le mariage est annulé, le régime matrimonial
choisi sera considéré comme inexistant et celui de la communauté réduite aux
acquêts leur sera applicable ». A l’appui de cet article 379 on y ajoute l’article 441
qui dispose que « tous les mariages produisent les mêmes effets qu’ils aient été
enregistrés ou célébrés ». En outre, le principe général fait du régime matrimonial
un accessoire nécessaire du mariage : il n’y a donc pas de régime matrimonial sans
mariage et il n’y a pas de mariage sans régime matrimonial.
Au vu de ce qui précède, certains juristes concluent que le régime de la communauté
réduite aux acquêts est celui qui s’applique à tout mariage valable dans lequel les
époux n’ont pas choisi un quelconque régime matrimonial. C’est ainsi qu’il
s’applique aux mariages dans lesquels les époux refusent d’effectuer un choix, aux
mariages annulés ainsi qu’aux mariages monogamiques coutumiers conclus avant
l’entrée en vigueur du code congolais de la famille soit avant le 1er aout 1988 (art
928 CF).
A notre avis, cette argumentation ne peut convaincre. En effet, le régime matrimonial
est un acte civil solennel et formaliste qui ne peut exister que par son enregistrement
à l’état civil. C’est ce qui ressort de l’esprit et de la lettre des articles 473 et 488 du
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I. 2. Propriété des biens et charge des dettes contractées par les époux
Dans les régimes matrimoniaux la propriété des biens des époux ainsi que les dettes
contractées par eux, sont distingués en termes de masses :
- Masse des propres du mari ;
- Masse des propres de la femme ; et
- Masse commune (ou Masse indivise).
Chaque masse est censée être composée de l’actif (les biens) et du passif (les dettes
correspondantes).
Le bien propre d’un époux est celui dont il dispose seul le droit de propriété. A la fin
du régime matrimonial, celui-ci est repris en nature par le seul époux propriétaire.
Il appartient à l’époux qui prétend qu’un bien lui est propre, d’en apporter la preuve
conformément à la loi. Pour éviter la fraude, un époux ne peut opposer au tiers le
statut d’un bien propre que lorsque celui-ci le savait ou devrait le savoir. Ainsi, un
tiers créancier peut poursuivre valablement un bien propre du conjoint de l’époux
débiteur lorsqu’il a pu croire que le bien appartient à ce dernier. (Art 492 al 3 et 519
al 3 CF)
Cependant le bien commun ou indivis est celui qui constitue une copropriété des
époux et dont ceux-ci doivent se partager par moitié entre eux, à la dissolution du
régime matrimonial. La détermination des biens communs ou indivis aux époux
dépend d’un régime matrimonial à un autre. Toutefois, tout bien dont il n’est pas
prouvé qu’il appartienne exclusivement à un des époux, est présumé être commun
ou indivis (arts 492 al 1er et 503 CF). Lorsqu’il est établi qu’un bien est commun aux
époux, la preuve de sa propriété exclusive en faveur d’un seul des époux, quelle
qu’elle soit, est inopérante. Il en est ainsi même lorsqu’il s’agit du certificat
d’enregistrement des biens fonciers et immobiliers. Par exemple, si une parcelle est
commune aux époux selon leur régime matrimonial et qu’elle se trouve enregistrée
au nom de l’un d’eux, ce certificat d’enregistrement devient inopérant ; la parcelle
doit être partagée ou licitée par moitié entre les deux époux ou anciens époux. (Le
régime matrimonial est un droit spécial des biens, il déroge au droit général qui est
le droit civil des biens).
La communauté des biens entre époux est une institution juridique spéciale qui
s’apparente à la copropriété dans la mesure où les époux ont droit de se partager les
biens communs à la dissolution du régime matrimonial. Cependant, la communauté
matrimoniale ne se confond pas avec l’indivision ordinaire dans la mesure où les
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époux ne peuvent pas librement y mettre fin comme c’est le cas dans toute
copropriété ordinaire. De même que la gestion de la communauté matrimoniale est
spécialement dominée par le principe de pouvoir marital qui n’est pas dans
l’indivision ordinaire. Aussi, la communauté matrimoniale n’est ni une société ou
association ni une personnalité morale. En effet, la société est la mise en commun
des biens pour se partager les profits mais la communauté matrimoniale ne poursuit
pas un lucre ; de même que la communauté matrimoniale n’est pas un groupement
personnalisé qui puisse avoir des objectifs distincts de ceux époux ni agir
indépendamment des époux.
La dette propre de l’époux est celle qui doit être payée avec les seuls biens dont il est
le seul propriétaire ou avec les biens communs, sous réserve dans ce dernier cas, de
l’application des règles de compensation entre les différentes masses des biens.
La détermination des dettes propres d’un époux dépend d’un régime à un autre. (Cfr.
Infra)
Par ailleurs la dette solidaire (ou commune) est celle qui peut être payé soit avec les
biens communs soit avec les biens propre de l’un ou l’autre époux, sous réserve dans
ce dernier cas de l’application des règles de compensations entre les différentes
masses des biens. Sont solidaires, les dettes contractées par l’un des époux ou tous
les deux époux pour répondre aux charges du ménage (art 477 et 523 al 2 CF). Sont
aussi solidaires, les dettes que les 2 époux ont contractées en stipulant que l’un ou
l’autre peut être tenu au paiement du tout, conformément au droit commun des
obligations (arts 98 et 100 du CCC LIII).
I. 3. Direction et contribution aux charges du ménage
Selon l’article 443 du Code congolais de la famille, « le ménage désigne les époux,
leurs enfants non mariés et à charge ainsi que tous ceux envers qui les époux sont
tenues d’une obligation alimentaire, à condition que ces derniers demeurent
régulièrement dans la Maison conjugale et soient inscrits au livret de ménage ».
En d’autres termes le ménage est l’ensemble des époux, leurs enfants à charge et
leurs parents créanciers d’aliment qui vivent avec eux dans la maison conjugale.
Cependant, la séparation de corps entre époux ne met fin au ménage qui continue à
exister dans les besoins de ses membres.
La vie du ménage nécessite plusieurs décisions et activités à entreprendre pour son
bon fonctionnement, notamment :
- La fixation du lieu du domicile et l’érection de la Maison conjugale ;
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capacité physique. Dans le même sens, l’époux qui ne vit pas prêt des enfants, ne
peut être tenu de donner la même éducation que l’époux qui vit avec eux. Aussi,
l’époux qui a un travail ne saurait participer travaux ménagers de la même manière
avec l’époux qui n’a pas d’emploi. Etc.
Il y a lieu de noter que l’obligation pour un époux, de payer aliment aux créanciers
membres du ménage est compris dans son obligation de contribuer aux charges du
ménage. Dans ce cas, ces deux obligations sont soumises au même régime juridique.
(Arts 479, 480, 717, 718 et suivants CF).
Chaque époux reste tenu de contribuer aux charges du ménage même lorsqu’il
abonne sans juste motif la Maison conjugale. Art 478 CF
L’obligation de contribuer aux charges du ménage ou de payer aliment, ne s’arrérage
pas. L’époux est tenu de fournir sa part contributive, jour par jour. Il ne peut être tenu
de payer les arrières des jours déjà passés (sauf paiement des dettes liées aux charges
du ménage ainsi que les pensions alimentaires d’au moins 3 mois). Aucun époux ne
peut prétendre au remboursement par l’autre, des contributions qu’il a acquittées. Art
476 al 2, 732, 752 CF
Lorsqu’un époux refuse de contribuer aux charges du ménage ou de payer aliments,
alors qu’il en a des moyens, l’autre époux peut le faire condamner par le Tribunal de
paix du domicile de l’époux défaillant, à lui payer anticipativement une pension
alimentaire mensuelle. Cette décision judiciaire des pensions alimentaires peut être
révisée à tout moment à la demande du débiteur ou du créancier d’aliment. L’époux
créancier, bénéficiaire d’un jugement d’octroi de pension alimentaire, peut, par
d’exploit d’huissier, faire une demande de paiement direct envers le tiers débiteur
de l’autre époux (employeur, locataire, banquier, …). Le tiers débiteur est tenu de
payer directement au créancier les pensions alimentaires dont les termes fixés par le
jugement, sont échus. L’époux condamné peut contester la demande de paiement
direct mais la contestation ne suspend le paiement. (Arts 480, 732, 738, 740, 742,
743, 744, 746, 749 CF).
Lorsque l’époux qui revendique la contribution aux charges du ménage à l’autre n’a
pas encore obtenu le jugement condamnant ce dernier à la pension alimentaire et
qu’il a connaissance d’un tiers débiteur de son conjoint défaillant, il peut, en
l’absence du jugement des pensions alimentaires, se faire autoriser directement par
le Tribunal de Paix de la dernière résidence conjugale ou du domicile de l’époux
défaillant, à percevoir personnellement les sommes dues à celui-ci, par tout tiers
débiteur actuel, qu’il s’agisse de l’employeur, du banquier, du preneur à bail, etc. On
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matrimonial, n’est pas forcément son propriétaire mais plutôt l’époux désigné par la
loi comme gestionnaire. Si le gestionnaire est une personne autre que le propriétaire,
ce dernier est donc privé de ses prérogatives sous réserve que le gestionnaire devrait
cependant poser les actes dans l’intérêt du patrimoine de l’époux propriétaire.
1. Principe de la gestion maritale concertée. L’article 490 al 2 du code congolais
de la famille édicte que « quel que soit le régime matrimonial qui régit les conjoints,
la gestion des patrimoines commun et propre est présumée confiée au mari, en
concertation avec la femme, … ».
C’est donc le mari qui est en principe, gestionnaire de ses propres biens, des biens
propres de la femme ainsi que des biens communs ; mais pour chacune de ses
décisions sur la gestion de ces biens, il doit consulter la femme ou mieux requérir
préalablement son avis. Il en sera ainsi lorsque par exemple la femme veut vendre sa
propre voiture, il faut que l’acte soit pris par le mari soit en personne, soit par mandat
donné à la femme ou à quelqu’un d’autre et après avoir requis l’avis de son épouse.
Il en sera de même lorsque la voiture, est un bien propre du mari ou un bien commun
selon le régime matrimonial choisi.
Rappelons toutefois que le mari gestionnaire doit poser les actes de gestion sans
préjudicier le patrimoine de l’époux propriétaire, sous peine de tomber dans la
mégestion qui oblige son propre patrimoine à indemniser le patrimoine injustement
appauvri. Même lorsqu’il s’agit des biens se son propre patrimoine, le mari doit
consulter la femme, car les actes de gestion ne peuvent pas être posés contre les
intérêts du ménage, sinon la femme est en droit d’exercer le recours en justice tel que
développé plus haut (art 460 CF).
2. Exceptions. Le code congolais de la famille établis les cas exceptionnels dans
lesquels, le mari n’est pas gestionnaire matrimonial des biens.
a) Les choses réservées à l’usage personnel de chacun, notamment les
vêtements, les bijoux, les instruments de travail de moindre valeur, … sont
gérées par chaque époux concerné. Art 490 al 2 in fine, du CF.
Toutefois, la mégestion des biens à usage personnel par l’époux concerné peut
justifier un recours devant le juge du tribunal de paix, pour violation des obligations
conjugales. Art 460 CF
b) Convention que chacun des époux gérera ses propres biens. Art 490 al 3 CF
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Les époux peuvent convenir au moment du choix de leur régime matrimonial, soit-il
communautaire ou de séparation, que chacun d’eux gérera ses propres biens. Dans
ce cas, le mari sera gestionnaire des biens communs et de ses propres biens. La
femme en revanche, gérera ses biens propres. La mégestion des biens propres par
l’époux propriétaire peut justifier un recours devant le juge du tribunal de paix, pour
violation des obligations conjugales. Art 460 CF
c) Nécessité de l’accord de 2 époux pour poser certains actes de gestion :
➢ Disposer des immeubles communs ou propres ou les grever des charges ;
➢ Contracter un emprunt de plus de 150.000FC sur les biens communs ou
propres de l’autre époux ;
➢ Faire des donations ou cautionner les dettes de plus de 650.000FC sur les
biens communs ou propres de l’autre époux. Art 499 CF
En cas de violation de cette disposition par un époux (qui aurait posé un tel acte sans
l’accord de l’autre), le conjoint préjudicié a deux recours. D’une part, il peut saisir le
tribunal de paix contre l’époux responsable dans les conditions prévues ci-haut pour
violation de devoir conjugal. Art 460 CF
D’autre part, l’époux lésé peut poursuivre l’annulation de l’acte posé par son conjoint
dans les 6 mois de la conclusion de celui-ci. De même, le tiers passant un acte avec
le mari ou l’épouse nécessitant leur accord, peut au moment de l’établissement de
cet acte et dans les 6 mois qui suivent, réclamer l’accord de l’autre époux par lettre
recommandée avec accusé de réception. Dans ce dernier cas, la réponse doit lui être
notifiée dans le mois qui suit la réception de sa lettre. Passé ces délais de 6 mois ou
1 mois, selon les cas, l’autre époux est présumé avoir définitivement ratifié l’acte
posé par conjoint. Art 500 CF
d) Gestion des biens par l’époux Représentant. Arts 477 al 1er, 498, 509 et 522 CF
L’époux gestionnaire peut valablement donner mandat à l’autre époux non
gestionnaire, de poser un acte de gestion qui ne pouvait être accompli que par lui-
même. Ce Mandat peut être express ou tacite.
Il y a mandat tacite lorsqu’un époux non gestionnaire pose les actes qui rentrent dans
le pouvoir de son conjoint sans que ce dernier qui en est bien informé, ne le lui
interdise.
Il en est de même des cas où la loi présume irréfragablement que l’époux aurait
nécessairement donné ce mandat notamment pour poser les actes dans l’intérêt du
ménage. (Théorie du mandat domestique) Art 477 al 1er CF
Enfin, l’époux est autorisé à poser les actes du pouvoir de son conjoint, dans le cadre
de la gestion d’affaire lorsque, un époux non-gestion se trouve obliger de
sauvegarder les intérêts en péril de l’autre époux. Art 248 CCC LIII
Le Tribunal de paix peut soit confier la gestion des biens propres ou communs à
l’époux demandeur soit instituer la gestion sur accord de 2 époux (la gestion
conjointe). Il est vrai que la coutume générale et le code congolais de la famille (arts
444 et 490 al 1er CF) ne prévoient pas la possibilité pour les époux de choisir une
option confiant à la femme, la gestion des biens propres du mari ou la gestion des
biens communs.
Ainsi, nonobstant les termes généraux utilisés à l’article 495 du code congolais de
la Famille, le juge devrait éviter de confier à la femme, la gestion des biens propres
du mari ou la gestion des biens communs. Il peut toutefois autoriser facilement la
gestion par la femme de ses propres biens ainsi que le changement des régimes
communautaires en régime de la séparation des biens avec option que chacun des
époux gérera ses propres.
Le dispositif jugement irrévocable de modification de régime matrimonial ou de
régime de gestion doit être notifié dans le mois, à l’officier de l’état civil pour une
transcription dans l’acte de mariage. Dans le même délai, le dispositif dudit jugement
est également envoyé par le soin du greffier au journal officiel pour publication et au
RCCM pour la transcription. La partie diligente peut également requérir les mêmes
formalités par présentation de l’extrait ou de l’expédition du jugement.
NB. Les articles 515, 531 et 537 qui prévoyaient respectivement les modifications
dans les régimes de séparation, de communauté réduite aux acquêts et de
communauté universelle, ont été jugés superfétatoires et ont été abrogés par la loi
de 2016 modifiant et complétant le code congolais de la famille.
I. 6. Dissolution et liquidation du régime Matrimonial
➢ Cas où les biens propres d’un époux ont payé les dettes solidaires : dans ce
cas, l’époux qui a payé prélève sur les biens de la masse commune, la somme
équivalent la totalité du montant payé et le reste des biens communs, s’il y en
a, est partagé par moitié. En cas de déficit de biens communs, l’autre époux
remboursera à l’époux la moitié du reste en déficit.
➢ Cas où les biens communs ou indivis ont servi au paiement d’une dette propre
d’un époux : le montant payé est pris en compte dans la détermination de la
Masse commune, le total de cette masse est partagé par moitié, le montant
payé étant imputé à l’époux débiteur ou bénéficiaire.
➢ Cas où les biens communs ou indivis ont servi au paiement des dettes
solidaires ou les biens propres au paiement des dettes propres de l’époux
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Détermination Les biens acquis à titre onéreux ou à titre - Biens acquis conjointement par Dettes contractées
- Dettes contractées par les
gratuit par chacun des époux avant et les époux avant ou pendant le deux époux ou l’un d’eux
personnellement par un
pendant le mariage ainsi que les biens mariage. époux avant et pendant le
pour raison du ménage (art
produits par ceux-ci (art 505 CF - Biens dont aucun époux n’a pas mariage pour un intérêt
477 CF) ;
établi la preuve qu’il en est le seul autre que celui du ménage.
- Dettes dont les deux
propriétaire ; N.B. Les époux (Art 505 et 513 CF)
époux se seraient engagés
peuvent à tout moment mettre fin solidairement
à cette indivision qui reste conformément au droit
ordinaire (art 492 CF) commun (art 98 et 100 CCC
LIII)
Principes de - Document d’inventaire des biens - Les preuves de droit commun Droit commun des Droit commun des
preuve meubles ou immeubles dressés par les (factures, décharge, acte de obligations : articles 197 et obligations : articles 197 et
époux au moment de la célébration ou de donation, acte de vente, le suivants du CCC LIII suivants du CCC LIII
l’enregistrement du mariage devant certificat d’enregistrement, la
l’officier de l’état civil (art 506 al 1er CF) ; possession utile et la présomption
- Les preuves de droit commun (factures, notamment à l’égard des biens à
décharge, acte de donation, acte de vente, usage personnel)
le certificat d’enregistrement, la possession - Présomption légale simple
utile et la présomption notamment à d’indivision pour tout bien dont il
l’égard des biens à usage personnel) : art n’est pas prouvé qu’il appartient
507 cf exclusivement à un seul des époux
- Le certificat d’enregistrement prime sur (art 492 CF)
toute autre preuve établissant la propriété
individuelle d’un époux, y compris le
document d’inventaire art 506 al 2, 507 cf
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II.2. REGIME DE LA COMMUNAUTE REDUITE AUX ACQUETS (arts 516 à 532 CF)
Détermination - Les biens acquis à titre onéreux ou à - Biens acquis à titre onéreux Dettes contractées - Dettes contractées par les
titre gratuit par chacun des époux avant pendant le mariage par les 2 époux personnellement par un deux époux ou l’un d’eux
le mariage ; conjointement ou par l’un des époux avant ou pendant le pour raison du ménage ou
époux individuellement. mariage dans l’intérêt dans l’intérêt du patrimoine
- Les biens acquis pendant le mariage à exclusif de son patrimoine commun (art 477 et 523 CF) ;
titre de libéralité ; - Biens acquis en libéralité par les propre (Art 528 al 1er CF)
2 époux conjointement (art 516 al - Dettes dont les deux époux
- Les biens acquis pendant le mariage en 3 CF) se seraient engagés
échange des biens précités. solidairement conformément
au droit commun (art 98 et
Arts 516 al 2 et 517 CF 100 CCC LIII)
Principes de - Document d’inventaire des biens - Les preuves de droit commun Droit commun des Droit commun des
preuve meubles ou immeubles dressés par les (factures, décharge, acte de obligations : articles 197 et obligations : articles 197 et
époux au moment de la célébration ou de donation, acte de vente, le suivants du CCC LIII suivants du CCC LIII
l’enregistrement du mariage devant certificat d’enregistrement, la
l’officier de l’état civil (art 518 CF) ; possession utile et la présomption
notamment à l’égard des biens à
- Les preuves de droit commun usage personnel)
(factures, décharge, acte de donation,
acte de vente, le certificat - Présomption légale simple de
d’enregistrement, la possession utile et la communauté pour tout bien dont il
présomption notamment à l’égard des n’est pas prouvé qu’il appartient
biens à usage personnel) : art 519 al 2 cf exclusivement à un seul des époux
(art 519 CF)
- Le certificat d’enregistrement prime - La preuve qu’un bien est
sur toute autre preuve établissant la commun prime sur la preuve de sa
propriété individuelle de l’autre époux y propriété exclusive à un seul des
compris le document d’inventaire. Arts époux
218 al 1, 519 al 1, 507 cf
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Détermination Quelques rares biens sont propres : - Tous les biens acquis à titre Pas de dettes propres. - Toutes les dettes des époux
- Biens acquis à titre de libéralité faite onéreux ou gratuit, par un seul des contractées avant et pendant le
avec exclusion expresse de la époux ou conjointement par les 2 mariage individuellement ou
communauté, époux, avant ou pendant le mariage. collectivement (art 533 al 1er in
- Les biens strictement personnels : Art 533 al 1er CF fine CF)
capital d’assurance-vie, indemnité
compensatoire de préjudice physique ou
morale, les pensions alimentaires, les
pensions de retraite ou d’invalidité (pour
autant qu’ils sont gardés en nature ou
qu’ils constituent un compte distinct) art
533 al 2, art 536 CF