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UNIVERSITE DE YAOUNDE II THE UNIVERSITY OF

YAOUNDE II
BP 1365 YAOUNDE, BP 18 SOA P.O Box 1365 YAOUNDE,
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FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF
JURIDICAL AND
JURIDIQUES ET POLITIQUES POLITICAL
SCIENCE
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YAOUNDE, P.O BOX 18 SOA

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

SECOND SEMESTRE

Campus de BERTOUA

DROIT PRIVE FONDAMENTAML


NIVEAU 4

REGIMES MATRIMONIAUX

Dr OLOMO BELINGA née BESSOMO Thérèse Dieudonnée

Chargée de Cours

Mars 2020

1
PLAN DU COURS

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : LES REGLES COMMUNES A L’ENSEMBLE DES


REGIMES MATRIMONIAUX : LE REGIME
PRIMAIRE IMPERATIF

CHAPITRE 1 : LES REGLES DU REGIME MATRIMONIAL PRIMAIRE

CHAPITRE 2 : LES REGLES RELATIVES A LA DETERMINATION DU


REGIME MATRIMONIAL : LE CONTRAT DE MARIAGE
ET LA LOI

DEUXIEME PARTIE : LES REGLES PARTICULIERES APPLICABLES


AUX REGIMES MATRIMONIAUX
SECONDAIRES

CHAPITRE 1 : LES REGLES PARTICULIERES AUX REGIMES DE TYPE


COMMUNAUTAIRE

CHAPITRE 2 : LES REGLES PARTICULIERES AU REGIME DE


SEPARATION DES BIENS

2
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE (à titre indicatif)

Ouvrages généraux
- M. PLANIOL et G. RIPERT : Traité de droit civil, tomes 4, 8 et 9
- Jean CARBONNIER : la famille, tome 2, 15ème édition, PUF, 1992.
- François TERRE et Dominique FENOUILLET : Droit civil, Les Personnes. La Famille. Les
Incapacités, Précis Dalloz, 6ème édition, Paris, 1996…..

Ouvrages spécialisés
- Gérard CORNU : Les régimes matrimoniaux PUF, Thémis, Paris 2001 ;
- Gérard CORNU : Vocabulaire Juridique, Association Henri CAPITANT, PUF, 8ème édition ;
- Pierre VOIRIN et Gilles GOUBEAUX : Droit Civil, tome 2 : Régimes matrimoniaux. Successions et
Libéralités, 25ème édition, LGDJ, Lextenso éditions Paris 2008 ;
- Jacques FLOUR et Gérard CHAMPENOIS : Les régimes matrimoniaux, Armand COLIN, Paris
1995 ;
- Philippe. MALAURIE et L. AYNES : Les régimes matrimoniaux, CUJAS, Paris 1997 ;
- Alfred RIEG, François LOTZ et Philippe RIEG : Techniques des régimes matrimoniaux, 3ème édition,
LITEC, 1993….
- FLOUR et SOULEAU : droit civil. Les successions, 3ème édition, 1991 ;

Textes de loi
- Loi n096/06 du 18janvier 1996 portant constitution du Cameroun ;
- Conventions internationales : DUDH 1948, CEDEF 1978….
- Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et ses protocoles additifs ;
- AU OHADA (droit commercial général, société… ;
- Code Civil (1956) ;
- Code du travail 1992 ;
- Ordonnance 29 juin 1981 sur l’état civil, modifiée et complétée par la loi de 2011;

Revues
- Revue Camerounaise de DROIT,
- Juridis info,
- Revue des Sciences Juridiques de la FSJP – UY II,
- Revue Dalloz,
- Revue Trimestrielle de Droit Civil,
- Répertoire Défrenois…..

Jurisprudence
- Les grandes décisions de la jurisprudence civile camerounaise sous la direction de François
ANOUKAHA, LERDA, Dschang…..

3
INTRODUCTION GENERALE

En raison de la communauté de vie à laquelle sont astreints les époux, il


naît entre eux des droits et des obligations à caractère personnel et patrimonial.
Aussi, si Le mariage affecte profondément la situation patrimoniale des
époux entre eux, il affecte également les relations patrimoniales des époux envers
les tiers. En effet, la condition pécuniaire des époux est différente de celle des
célibataires, fussent-ils des concubins vivant maritalement.
Ces relations patrimoniales sont régies par un ensemble de règles qui
organisent et règlent les intérêts pécuniaires et surtout patrimoniaux des époux
dans le mariage.
Le droit des régimes matrimoniaux appartient donc à la fois au droit
patrimonial et au droit du mariage. Etant une institution qui se situe au carrefour du
statut personnel des époux et du statut patrimonial de la famille, le régime
matrimonial est le règlement pécuniaire du statut conjugal.
L’étude des régimes matrimoniaux porte donc sur le régime des biens entre
époux, c’est-à-dire des conséquences d’ordre pécuniaire qui résultent, pour eux, du
mariage, non seulement dans leurs rapports réciproques, mais aussi dans leurs
rapports avec les tiers, spécialement avec les créanciers.

Autrement dit, le droit des régimes matrimoniaux a pour objet, l’étude des
règles qui organisent le « régime des biens des époux », c’est-à-dire, des règles
applicables aux biens des époux, aux conséquences ou rapports réciproques ou
mutuels d’ordre pécuniaires qui résultent pour eux du mariage, mais aussi dabs
leurs rapports avec le tiers (créanciers, fournisseurs).
Le régime matrimonial peut alors être défini comme l’ensemble des règles
d’ordre patrimonial qui régissent, au cours et à la dissolution du mariage, les biens
des époux (quant à la propriété, la disposition, l’administration et la jouissance)
toutes les questions pécuniaires du ménage, tant dans les rapports entre époux que
dans les relations de ceux-ci avec les tiers...1.
Il gouverne les intérêts pécuniaires des époux entre eux, et à l’égard des tiers
et dont l’objet est de régler le sort des biens (actifs et passifs) des époux pendant le
mariage et à sa dissolution2.

1
G. CORNU : vocabulaire juridique, Association Henri CAPITANT, PUF, 8ème édition.
2
C’est donc un ensemble de règles de source légale ou conventionnelle ayant pour finalité de conférer un statut
particulier aux époux dans le domaine patrimonial aussi bien dans leurs rapports réciproques que dans leurs rapports
avec les tiers.

4
Il désigne aussi le corps de règles qui constituent spécifiquement un type de
régime matrimonial (communauté ou séparation de biens)
Fondamentalement il est question de répondre à deux questions
fondamentales:
 une question de propriété : chaque époux conserve-t-il la propriété personnelle
de ses biens qu’il possède lors du mariage et ceux qu’il acquiert plus tard ?
Lesdits biens, ou du moins certains d’entre eux, forment-ils, au contraire, une
masse commune?3
 Une question de pouvoirs : les époux sont-ils, à cet égard, dans une situation
d’égalité, chacun administre-t-il ses biens personnels et participe à
l’administration des biens communs ? lorsqu’ils en existent. L’administration
est-elle, au contraire, concentrée entre les mains de l’un d’entre eux ?4
Il convient d’apprécier le régime matrimonial par rapport à son objet, ses
caractères, sa place par rapport à d’autres matières, à ses sources et aussi par
rapport à sa nécessité.
 Le régime matrimonial a pour objet l’ensemble des biens qui constituent le
patrimoine des époux et qui forment l’assiette d’une part, et les pouvoirs que
chacun des époux dispose sur ses biens. En effet, pour PLANIOL et RIPERT le
régime matrimonial est le statut qui règle les intérêts pécuniaires des époux, soit
dans leurs rapports entre eux, soit dans leurs rapports avec les tiers5. Ces rapports
sont influencés par l’affectio conjugal.
Aussi, le régime matrimonial s’appréhende-t-il tant au plan matériel que
juridique.
Au plan matériel, le régime matrimonial englobe tous les biens que les
époux possédaient au moment de la célébration du mariage et ceux qu’ils
acquièrent pendant le mariage, ensemble ou séparément, à titre gratuit ou à titre
onéreux. Il régit tous les biens affectés directement ou indirectement à la
satisfaction des besoins des époux et du ménage.
Le régime matrimonial se définit aussi par sa structure juridique. Il
regroupe l’ensemble des règles qui déterminent l’étendue des pouvoirs des époux
sur les éléments du patrimoine conjugal ainsi que celles qui fixent le sort des biens
des époux quant à leur propriété.
 Les premières règles organisent la répartition des pouvoirs entre époux ou de
gestion des patrimoines entre eux, elles ont pour objet de déterminer l’étendue et
la nature des pouvoirs reconnus à chacun des époux sut telles masse ou tel type de

3
Au premier terme de l’alternative correspondent les régimes de type séparatiste ; au second, les régimes de type
communautaire.
4
En l’état actuel du droit applicable en la matière au Cameroun en la matière, il y a un lien entre cette question et la
précédente : sous les régimes séparatistes chacun administre ses biens, sous les régimes communautaires, il y a une
prépondérance marquée du mari.
5
PLANIOL et RIPERT : Traité de droit civil, tome 8, p. 5.

5
biens, conséquemment la nature des actes juridiques qu’ils peuvent accomplir
seuls ou ensemble.
 Les secondes organisent la ventilation des biens entre les différents
patrimoines ou leur composition dans leur universalité (actif et passif), en
déterminant l’état de la propriété des biens des époux au moment du mariage, de
ceux acquis durant le mariage, la liquidation du régime, leur nature propre ou
commun.
 Deux traits dominants caractérisent le régime matrimonial : un caractère
patrimonial et un caractère familial fondé sur le mariage
Du point de vue de son caractère patrimonial, le régime matrimonial est
un aspect du droit patrimonial de la famille.
En effet, le Droit patrimonial de la famille est la discipline qui permet
d’étudier principalement les rapports pécuniaires qui intéressent la famille. Il
comprend le droit de la famille, les régimes matrimoniaux, les successions et
libertés. Il détermine les règles de gestion des règles d’une famille pendant le
mariage et après la dissolution du mariage soit par le divorce soit par le décès de
l’un des époux ou après le décès de l’un des membres de la famille6.
Il concerne davantage les rapports économiques des époux avec les tiers
avec qui ils contractent (créanciers, débiteurs) a cet effet, autant le régime
matrimonial sécurise les intérêts des tiers autant il sauvegarde le crédit du ménage.
S’agissant de son caractère familial ou matrimonial, le régime
matrimonial dépend du mariage des époux auxquels il s’applique. En effet, le
régime matrimonial ne prend effet et n’existe qu’avec la naissance du lien
conjugal, la célébration du mariage par l’Officier de l’état civil, dans une famille
légitime. Il n’y a point de régime matrimonial en l’absence du mariage, aussi
n’existe-t-il pas de régime matrimonial entre concubins, dans une famille
naturelle7.
En revanche, le régime matrimonial prend fin avec la dissolution du
mariage. Il ne lui survit pas. En effet, en cas de dissolution du mariage pour cause
de divorce ou de décès de l’un des époux, ou en cas de son annulation, le régime
matrimonial ne se prolonge pas soit entre les époux, soit entre le conjoint
survivant et les héritiers du conjoint prédécédé. Il cède la place à l’indivision post
communautaire, en cas de communauté de biens.

6
La maîtrise de ce Droit nécessite au préalable celle du Droit de la famille car pour qu’il y ait régime matrimonial, il
faut qu’il y ait nécessairement formation de la famille par le mariage. Le Droit des successions s’étudie aussi bien
dans le cadre du mariage qu’en dehors de tout mariage, car pour déterminer la qualité d’hérédité des uns et des
autres, il faut que le lien de parenté soit préalablement établi en vertu de la filiation
7
Le règlement des intérêts pécuniaires des concubins relève de la société de fait. Ils peuvent voir leur situation
patrimoniale organisée par les règles relatives aux testaments et donations, à l’assurance –vie…

6
Aussi, dès la célébration du mariage, le régime matrimonial, légal ou
conventionnel, entre automatiquement en application par l’effet de la loi (art. 1395
c. civ.).
 Les régimes matrimoniaux et les autres disciplines
Les Régimes Matrimoniaux sont insérés dans le Droit Patrimonial de la
Famille. En effet, le régime matrimonial ne gouverne pas la totalité des relations
pécuniaires entre époux. Le droit des régimes matrimoniaux entretient donc des
relations avec les autres composantes du droit civil en général et du droit
patrimonial de la famille8.
 Les régimes matrimoniaux et le droit patrimonial de la famille
N’étant pas le seul élément qui organise les intérêts pécuniaires du ménage, ses
effets se combinent avec ceux des autres composantes du droit patrimonial de la
famille, à savoir, le droit de la famille, le droit des successions et des libéralités.
A travers ces exemples, on observe que les régimes matrimoniaux se
situent au cœur du droit Patrimonial de la famille, dont ils ne constituent qu’un
élément – certes essentiel, mais non unique.
Ainsi placé dans cet ensemble plus vaste, au sein du Droit Civil, les
régimes matrimoniaux n’en méritent pas moins une étude propre. D’abord, cette
étude présente une difficulté particulière. Chacun comprend pourquoi un Droit des
Successions et des Libéralités est indispensable. Il fut savoir qui hérite des biens du
défunt, comment ceux-ci sont partagés, selon quel mode on peut disposer à titre
gratuit des biens et dans quelles limites, etc. Mais il n’en va pas de même pour les
régimes matrimoniaux. L’existence d’un ensemble cohérent de règles pour régir les
rapports pécuniaires entre époux ne s’impose pas avec la même évidence.
Certaines questions relèvent du Droit des Successions et de celui des
Libéralité.
Aussi apparaît-il judicieux de souligner les interférences entre les trois
grandes composantes du droit Patrimonial de la Famille.
 Le régime matrimonial et le divorce
Le divorce dissout non seulement le mariage mais aussi le régime matrimonial.
C’est au moment du divorce que le régime matrimonial s’applique entre les
époux. Ils doivent faire les comptes de leurs patrimoine, procéder à la liquidation
du régime matrimonial et au partage des biens en fonction de leur régime
matrimonial.

8
Le droit patrimonial est l’ensemble des règles qui assurent aux biens de la familles, une certaine organisation et
protection contre toutes les formes de disposition.

7
 Le régime matrimonial et les libéralités
Les libéralités sont les actes de disposition à titre gratuit entre vifs
(donation) ou à cause de mort (legs)9. Elles constituent des modes de dévolution
de la succession par la volonté du disposant.
Pendant le mariage, les époux peuvent se faire des libéralités soit entre
vifs par contrat de mariage, soit par testament. Par ailleurs, le sort des libéralités
reçues par les époux, entre eux ou des tiers, est réglé par le régime matrimonial.
Les libéralités constituent un enrichissement pour le patrimoine qui les
reçoit. Leur affectation (biens propres ou bien communs) dépend à la fois de la
volonté du disposant et surtout de la nature du régime matrimonial.
Les époux peuvent aussi consentir des libéralités aux tiers. Cela
appauvrit le patrimoine conjugal. Aussi, les règles relatives aux pouvoirs des
époux sur les biens communs et propres et à leur gestion seront convoquées.
Les libéralités (donations et legs) peuvent n’intéresser que les personnes
célibataires et le mariage n’est pas toujours l’occasion de telles généralités. Il
n’empêche que les libéralités entre époux sont particulièrement fréquentes et
qu’elles peuvent compléter ou corriger les effets du régime matrimonial. Plus
directement, il appartient au régime matrimonial de régler le sort des libéralités
dont bénéficient les époux (le bien donné est-il propre ou commun ?) et de
celles qu’ils consentent à leurs proches ou à des tiers (faut-il le consentement des
deux époux pour donner un bien commun ?
 Le régime matrimonial et les successions
Le décès de l’un des époux dissout le mariage et le régime matrimonial
auquel les époux étaient soumis.
De façon encore plus nette, le droit des régimes matrimoniaux et le droit des
successions s’imbriquent l’un dans l’autre. L’exemple le plus caractéristique est
relatif aux droits du conjoint survivant.
Le décès d’un époux entraîne simultanément l’ouverture de sa succession et la
dissolution du régime matrimonial. Non seulement le partage de la communauté
(ou des biens indivis si le régime est séparatiste) et celui de la succession sont en
principe soumis au mêmes règles (articles 1476 et 1542 du Code civil), mais la
situation faite au conjoint survivant dépend tout à la fois de la loi successorale - qui
fixe les vocations héréditaires – et de la nature du régime matrimonial.
Par conséquent, il entraîne à la fois l’ouverture de la succession du conjoint
prédécédé et la liquidation du régime matrimonial. A cet effet, le conjoint
survivant sera investi à la fois des droits successoraux et des droits matrimoniaux
en fonction du régime y relatif.

9
Voir cour de droit des successions et des libéralités.

8
Ainsi, l’existence d’un régime de communauté qui permet au survivant de se
faire attribuer la moitié des acquêts rend moins impérieuse la reconnaissance au
profit de celui-là d’importants droit successoraux. La situation se présente
d’ailleurs de façon différente lorsque le régime est de type séparatiste. Dans l’un et
l’autre cas, les droits de l’époux survivant peuvent être accrus par un legs ou un
don qui lui a été consenti par son conjoint.
 Le régime matrimonial et les contrats entre époux
Il est question de savoir si les époux peuvent valablement conclure entre
eux des contrats d’affaires lu des contrats de famille.
Compte tenu de l’évolution que la question a connue au fil des législations,
on est en droit de relever avec la législation OHADA la société entre époux est en
principe valable sous réserve de quelques restrictions recommandées par l’intérêt
de la famille.
Primo, les époux ne peuvent pas être ensemble membre d’une société qui
leur confère à tous les deux la qualité de commerçants (SNC, SCS où ils sont tous
les deux commandités), mais ils peuvent être actionnaires d’une SA, SARL ou
commanditaires d’une SCS, ou l’un commanditaire et l’autre commandité.
Une question se pose cependant de savoir si les époux peuvent passer entre
eux les contrats de vente. Aucune prohibition n’apparaît à la lecture de l’article
1594 du code civil.
Par ailleurs, le contrat de travail n’est pas interdit entre époux.
 Les sources du droit des régimes matrimoniaux :
L’autonomie de la volonté des époux s’exprime directement dans le contrat
de mariage ou indirectement par l’absence de contrat.
Mais, en dépit de cette relative liberté laissée aux futurs époux quant au choix
de leur régime matrimonial, il y lieu d’affirmer que le régime matrimonial découle
en réalité d’un ensemble de règles juridiques qui en constituent des sources.
Certaines sont légales et d’autres prétoriennes.
 Les sources légales :
 le Code Civil : les régimes matrimoniaux sont-ils régis par le Code Civil au
Titre V du Livre III, sous l’intitulé : du contrat de mariage et des devoirs respectifs
des époux (articles 1387 à 1581).
 l’ordonnance du 29 juin 1981 (articles 74-76).
 Les sources prétoriennes
La jurisprudence camerounaise influence le droit patrimonial de la famille au
Cameroun du fait de la dualité juridique qui en est l’un des principes en vigueur.
C’est ainsi qu’elle consacre la règle du partage rémunération et surtout le principe
suivant lequel l’option de juridiction qui emporte option de législation.

9
Quant à la nécessité du régime matrimonial, en logique pure, l’existence
d’un régime matrimonial ne constitue pas une absolue nécessité. Il serait
convenable que les rapports pécuniaires entre époux fussent purement et
simplement soumis au droit commun des obligations.

Il n’en reste pas moins que le contrat de mariage n’est pas obligatoire. Car,
il est organisé pour ceux qui n’en ont pas conclu un régime matrimonial légal, qui
est fondé sur la volonté présumée des époux, et s’analyse en un contrat de mariage
tacite.
Mais ce ne serait là qu’une vue théorique des choses.
Pratiquement, les règles particulières s’imposent. Tout d’abord, la
communauté de vie entraîne forcément une certaine communauté d’intérêts
pécuniaires : il faut bien savoir par exemple comment seront réparties les charges
du mariage. Ensuite, il est nécessaire de fixer les droits des tiers : de décider,
notamment si les créanciers qui ont traité avec l’un des époux n’ont d’action que
sur les biens de leur contractant ou s’ils ont également pour gage le patrimoine de
son conjoint.
Dans la vie courante des époux, le régime matrimonial est la charpente
qui définit, organise et règle leurs intérêts pécuniaires (répartition des pouvoirs,
contre les dispositions susceptibles d’appauvrir le patrimoine conjugal, la
répartition des biens) et surtout, à la dissolution du régime.

Par conséquent, la nécessité de régler les rapports pécuniaires des conjoints


découle, en premier lieu de ce que le mariage entraîne une certaine confusion des
biens des époux, or il faut bien procéder au partage des biens conjugaux à la
dissolution du mariage et donc du régime en disant à quel des époux appartiendra
chacun des biens.
En second lieu, le régime est nécessaire parce qu’il précise l’affectation des
biens conjugaux et le régime de leur gestion. En effet, l’objet du régime
matrimonial est d’abord de régler la question de la répartition des biens des époux
pendant le mariage. Mais, il convient également de préciser la situation de ces
biens d’abord au cours du mariage et de les fixer à la fin du régime.
Le régime matrimonial règlemente aussi les droits et pouvoirs respectifs des
époux10. Il s’agit toutefois de définir comment et par qui seront administrés les
biens du ménage.

10
Droits sur leurs propres biens, pouvoirs sur les biens de l’autre conjoint ou sur les biens communs dont ils ont tous
l’administration.
Sur un plan purement scientifique, l’étude du droit des régimes juridique pluraliste qui le caractérise. Bref,
les régimes matrimoniaux subissent l’influence de la dualité juridique et de la dualité judiciaire qui sont les principes
fondamentaux du droit patrimonial de la famille au Cameroun.
En effet, ce droit évolue sous l’emprise de plusieurs systèmes juridiques parfois divergents (coutumes, législations
d’emprunt d’inspiration common law et civile (romano-germanique) auxquels s’ajoute une jurisprudence
contingente à l’image de la complexité des intérêts en présence

10
.

La nécessité du régime matrimonial étant ainsi acquise, il convient de voir


comment sont organisées les relations patrimoniales dans les différentes
hypothèses.

Etudier les régimes matrimoniaux revient à présenter de façon claire les


différents régimes matrimoniaux qui se divisent en deux catégories :
- le mariage sans contrat, d'une part, où les mariés seront alors soumis au
régime de la communauté de meubles et acquêts
- et le mariage avec contrat, d'autre part, où les mariés peuvent choisir le
régime matrimonial qui leur convient le mieux.
Etant donné que cette étude montre que ces régimes reposent tous sur un
statut de base, il convient d’exposer au préalable ces règles communes à
l’ensemble des régimes matrimoniaux : le régime primaire (première partie)
avant d’étudier les règles particulières applicables aux régimes matrimoniaux
secondaires (deuxième partie).

11

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