Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rédaction de l’introduction et de la conclusion par les élèves. (ne pas oublier de parler du
carnaval)
TOINETTE
Et moi, je lui défends absolument d'en faire rien.
→ Le comique se met en place avec la réponse de Toinette qui reprend mots pour
mots la réplique d’Argan pour en dire l’inverse. Elle reprend en effet l’adverbe
« absolument » mais transforme « commande » en « défends » et ajoute la négation.
Ce comique de mots vient renforcer le comique de situation présent grâce à la forte
individualité de Toinette qui s’affirme comme le montre le pronom personnel « moi »
en début de réplique. Rappelons que Toinette est bien l’archétype de la servante. Elle
fait ici preuve d’audace alors qu’évidemment, elle n’a aucune autorité ni pouvoir sur
Angélique.
ARGAN
Où est-ce donc que nous sommes? et quelle audace est-ce là, à une coquine de servante, de parler de
la sorte devant son maître?
→ Cette audace est d’ailleurs ce qui fait s’indigner Argan dans la réplique suivante
avec les deux questions rhétoriques. Il rappelle alors le statut inférieur de Toinette
avec l’opposition des noms « servante » et « maître ». Il semble avoir bien cerner la
véritable nature de Toinette comme le prouvent les noms « coquine » et « audace ».
TOINETTE
Quand un maître ne songe pas à ce qu'il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.
Mais Argan reste dans la colère comme l’indique la didascalie et oublie même sa
maladie puisqu’il se met à courir et chercher à taper Toinette. Dans sa réplique, la
répétition du verbe « viens » ainsi que l’exclamation insistent sur la violence et la
colère ascendantes d’Argan qui veut rétablir l’ordre et remettre la servante à sa place.
TOINETTE, courant et se sauvant du côté de la chaise où n'est pas Argan.
Je m'intéresse, comme je dois, à ne vous point laisser faire de folie.
Malgré cela, Toinette échappe toujours aux coups et semble gagner en assurance car
elle ose appliquer le nom « folie » à son propre maître. Elle se pose de ce fait en
position supérieure car elle se place quant à elle du côté de la raison avec la
subordonnée circonstancielle « comme je dois » et du devoir avec le verbe
« m’intéresse » qui signifie ici « prendre soin »
ARGAN
Chienne!
TOINETTE
Non, je ne consentirai jamais à ce mariage.
ARGAN
Pendarde!
TOINETTE
Je ne veux point qu'elle épouse votre Thomas Diafoirus.
ARGAN
Carogne!
TOINETTE
Et elle m'obéira plutôt qu'à vous.
Argan s’adresse alors à Angélique qui n’a jusque là pas eu mot à dire sur son propre
mariage. Mais il espère la ranger de son côté et avoir une allier contre Toinette : la
demande par la tournure interrogative montre bien qu’il est en position de faiblesse
par rapport à Toinette.
ANGELIQUE
Eh! mon père, ne vous faites point malade.
La réponse d’Angélique est la seule de l’affrontement et reste discrète. Cela n’est pas
sans rappeler la condition féminine de l’époque. Elle ne peut désobéir à son père donc
elle détourne sa demande en jouant la bonne fille se souciant de la santé de son père
avec le conseil mis en place par l’impératif « ne vous faites point malade ».
ARGAN
Si tu ne me l'arrêtes, je te donnerai ma malédiction.
Mais Argan n’est pas dupe et rappelle l’autorité qu’il a sur elle avec la tournure
hypothétique : il a tout pouvoir sur l’avenir de sa fille donc si elle ne l’aide pas, elle
perd tout.
TOINETTE
Et moi, je la déshériterai, si elle vous obéit.