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Abdessamad El OUARDI
Dissertation 1 :
Introduction
Le patrimoine peut être définit comme l’ensemble des droits et obligations d’une
personne envisagé comme une universalité juridique. Le patrimoine est un attribut de la
personne humaine. De cette définition, il en découle pour qu’il y est un patrimoine, il faut qu’il
soit rattaché à la personne et qu’une personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine et que ce
dernier et indivisible en vertu de l’universalité juridique. Ces trois conséquences fondent de la
théorie classique du patrimoine telle qu’elle a été développée par AUBRY ET Rauh. Or cette
définition est sujette à critique dans la mesure où une personne peut disposer de plus d’un
patrimoine. Exemple : sous le régime de la communauté des biens, on se trouve devant trois
patrimoines celui de l’époux celui de l’épouse et celui de la communauté. Si le droit patrimonial
est constitué de droits et obligations pouvant être économiquement évalués, il n’en demeure pas
moins que les droits extra patrimoniaux qui échappent à tout commerce juridique (ni être vendu,
acheté, céder, saisi) ont des incidences patrimoniales, exemple l’entretien de l’enfant. Toutefois,
la définition de la famille envisagée sous l’angle juridique n’a jamais été élaborée en droit
marocain. On la rencontre comme une conséquence notamment du mariage, qui la considéré
comme le but ultime de toute union légale (article 4 du code de la famille). L’absence d’une
définition juridique de la famille est également relevée dans différentes législations et il a fallu
le concours de la sociologie pour élaborer une définition de la famille qui considère cette
dernière comme étant un groupe de personnes fondé une communauté de vie fondé sur une
relation de mariage ou sur une relation du sang (les liens de filiations). Ce qui signifie que le
patrimoine de la famille peut être considérer comme l’ensemble de règles régissant des relations
patrimoniales au sein de la famille qu’il s’agisse d’une alliance ou filiation.
Plan :
I- Le principe de la séparation des biens.
A. L’autonomie de la gestion des biens.
B. Les époux indivisaires.
II- La contractualisation et la gestion des biens.
A. Le recours au concordat.
B. Les limites à l’option.
A. Le recours au concordat.
La réforme de 2004 a adopté une disposition inédite, conférant aux époux un droit qui
leur permet de se mettre d’accord sur les conditions juridiques de leurs biens, d’après l’article
49 du code de la famille, prorogative récente qui a met fin à l’absolutisme, cette disposition
octroie au couple une fracturation et répartition des biens acquis pendant le mariage. Ils peuvent
s’arranger avant la conclusion de l’acte de mariage sur le mode de gestion de leur patrimoine,
libres de déterminer leurs engagements condition sine qua non respecter l’ordre public y est
compris les perceptions de l’islam. Néanmoins, certain bien acquis pendant de le mariage ne
peuvent faire objet de répartition il s’agit des biens recueillis au cours de l’union acquis par
voie de donation de surplus les successions et legs, nonobstant ces biens restent des propriété
personnelle et propre dont chacun garde a son ultime, la jouissance et la gestion. Par conséquent,
la gestion commune peut soulever des problèmes précisément les acte frauduleux destinés a
enrichir un patrimoine au détriment de l’intérêt de communauté.
Le principe de la séparation des biens dans le code de la famille marocaine est une portée
d’amélioration nouvelle qualifiée de positive, or cette disposition enfermée par les traditions
qui gouvernent la société marocaine. Car il est rare que les époux utilise annexe quoique, le
législateur oblige les deux adouls à en informer les parties par ailleurs ce n’est que peu souvent
que cette modalité est respectée pourtant, les adouls joignent l’expression que les époux ont été
avertis par ladite disposition à l’acte de mariage. Tantôt, le document distinct du contrat de
mariage est ignoré par les conjoints qui y voient une méfiance qui peut compromettre l’union
conjugale, du fait que le mariage suppose la collaboration et la solidarité des époux. Tantôts les
parties méconnaissent la réalité des règles qui organisent ce contrat ainsi que le mode de son
fonctionnement et exécution malgré, cette grande innovation législative son application ne fait
guère de doute et confusion, notamment lorsqu’il s’agit de la polygamie dont la confusion du
patrimoine certes engendrerait des points d’ombre.
Dissertation 2 :
C’est l’article 49 du Code de la famille qui régit les relations patrimoniales des époux.
Il prévoit que « les deux époux disposent chacun d’un patrimoine propre ». Il s’agit du régime
de la séparation des biens. Par souci, le législateur marocain a veillé à ce que le mariage
n’affecte en rien la richesse des époux. Chacun d’eux demeure indépendant par rapport à ses
biens. Ainsi, l’union ne constitue que : « la seule forme admise pour constituer une famille et
qui a pour but la vie dans la fidélité, la pureté et le désir de procréation, par la fondation, sur
des bases stables et sous la direction des deux époux, d’un foyer qui leur permet de faire face
à leurs obligations réciproques dans la sécurité, la paix, l’affection et le respect mutuel » loin
de créer une union d’intérêt pécuniaire, ou bien dans le but de s’enrichir .
Il s’agit d’un principe d’ordre public qui s’applique à tous les époux marocains à
l’exception des marocains de confession juive qui « sont soumis aux règles du statut personnel
hébraïque marocain ». En vertu de ce principe (la séparation des biens) les patrimoines
respectifs des conjoints sont distincts l’un de l’autre et chaque époux conserve la faculté de
disposer librement de ses biens, qu’ils soient acquis avant ou pendant le mariage ou des biens
provenant d’un héritage, d’un legs ou d’une donation.
Pour le mariage polygamique, le régime de la séparation des biens est bel et bien l’idéal.
Devant une situation pareille, on ne peut imaginer une communauté des biens, car si on peut
concevoir une solidarité au sein du couple sur la question des biens on trouvera du mal à
imaginer une telle solidarité entre les coépouses.
Le législateur a laissé place à la volonté des parties, elle seule permettra de créer le
contrat et de définir son contenu. Le choix des parties n’est pas limité à un modèle d’acte précis
ou déjà aménagé. En effet, les époux ont toute latitude de procéder à tous les aménagements et
à toutes les stipulations qu’ils estiment nécessaires sur les conditions de fructification et de
répartition des biens qu’ils auront acquis pendant leur mariage. Une fois conclu les époux seront
tenus de respecter leurs engagements respectifs aussi fortement que peut le faire une loi comme
l’énonce l’article 230 du Dahir des Obligations et des Contrats : « Les obligations contractuelles
valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées
que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi ».
Pour un éventuel choix, le contrat de gestion et de répartition des biens peut être rédigé
à tout moment même au cours du mariage. Mais c’est lors de la conclusion du contrat de
mariage où les adouls avisent les deux parties de la possibilité de conclure le dit contrat sur les
biens. Sauf qu’en pratique peu sont ceux qui avisent les futurs mariés, et le code de la famille
n’a prévu aucune sanction à l’égard de ses agents pour rendre ce devoir contraignant. Par
conséquent, la connaissance de cette possibilité échappe à plusieurs époux et ils leur seraient
difficile de prouver qu’ils n’ont pas été informés, d’autant plus que les adouls joignent à l’acte
de mariage l’expression « les deux parties ont été avertis des dispositions de l’article 49 ». Ce
manquement qu’en font les adouls peut être expliqué par le fait que lors de la conclusion de
l’acte du mariage qui se déroule généralement au moment des festivités, ils préfèrent ne pas
aborder ce côté encore sensible dans notre société. D’autant plus que le cadre joyeux et
l’importante présence des familles et des proches ne constituent ni le moment ni le lieu propice
pour les époux de discuter sérieusement, librement et de se mettre d’accord sur un mode de
gestion donné. En France par exemple, les époux doivent rédiger le contrat matrimonial avant
la célébration du mariage pour qu’ils puissent discuter librement leur contrat.
B. Critiques à l’option :
Par ailleurs, l’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens acquis
après le mariage a fait l’objet de plusieurs mauvaises interprétations : D’abord, il a été apparenté
au régime de la communauté des biens tel qu’il est adopté dans certaines législations étrangères,
notamment occidentales, et que dans ce cas il suffira aux époux de déclarer leur volonté pour
un régime communautaire pour se défaire du régime séparatiste. Or, le régime de la
communauté universelle des biens fait que tous les biens possédés par les époux tombent en
communauté, quelle que soit la date de leurs acquisitions (avant ou après le mariage), leurs
origines (qu’ils soient par voie d’achat ou de donation…etc.), et le mode de leur financement.
Ainsi les patrimoines des époux seront fusionnés, ils n’auront plus aucun bien personnel et
seront conjointement responsables de leurs dettes, qu’elles aient été contractées avant ou
pendant le mariage. Mais ceci ne ressort en aucun cas des dispositions de la Moudawana. Celle-
ci n’offre pas un choix entre deux régimes, un dit séparatiste et l’autre communautaire, mais
juste une possibilité donnée aux époux, d’aménager librement la manière dont ils veulent gérer
leurs biens acquis après le mariage. Rappelons à ce propos que l’article 49 souligne clairement
que « chacun des époux dispose d’un patrimoine distinct du patrimoine de l’autre ». Par
conséquent il n’y a place à aucune fusion du patrimoine, et les biens acquis par les époux avant
le mariage ou par voie de donation, succession ou legs, demeurent des biens propres. Ensuite
l’accord sur les conditions de gestion et de répartition des biens a été également apparenté au
régime de la communauté des biens réduite aux acquêts, vu que dans ce dernier, tous les biens
possédés avant le mariage et ceux reçus par donation ou succession pendant le mariage restent
en principe la propriété personnelle du conjoint concerné. Mais dans un tel régime la répartition
des biens se fait systématiquement à parts égales, or l’article 49 de la Moudawana donne aux
époux la liberté totale de définir la part de chacun sur les biens acquis après la conclusion du
mariage. Enfin, il ne faut pas confondre le contrat additif avec la possibilité d’introduire des
clauses dans le contrat matrimonial. En effet, les clauses sur les conditions de fructification et
de répartition des biens rentrent dans un acte séparé du contrat matrimonial alors que les clauses
matrimoniales sont stipulées au niveau même du contrat de mariage et peuvent porter sur les
biens des époux comme elles peuvent porter sur des avantages, des droits pourvu qu’elles ne
soient pas « contraires aux conditions et aux buts du mariage ainsi qu’aux règles impératives
de droit ». Article 47 du code de la famille s’agissant de la forme du contrat sur les biens, celui-
ci peut prendre la forme d’un acte sous seing privé, adoulaire ou bien un acte notarié. Pour ces
trois formes, l’acte authentique reste le plus avantageux. D’une part il est doté de la force
probante ayant une date certaine reconnue par l’autorité publique, et d’autre part d’une force
exécutoire faisant foi en justice. Par conséquent, le risque de le voir rejeté comme élément de
preuve devient d’autant moins important.
L’accord permet donc aux époux de constituer un patrimoine familial sans exclure
l’existence d’un patrimoine distinct entre eux. Cette situation permet un enrichissement
simultané des époux ce qui présente un avantage majeur, surtout si l’un des conjoints ne dispose
d’aucune source de revenu, chose qui lui permettra de bénéficier des gains et des revenus de
l’autre.
Dissertation 3
Question : Les régimes matrimoniaux au Maroc
Le "régime matrimonial" est l’ensemble des dispositions légales ou conventionnelles qui
règle les rapports patrimoniaux entre époux.
Le code de la famille traite la question du régime matrimonial dans son article 49 qui a
ébauché de nouvelles perspectives en matière de partage des biens acquis pendant le mariage,
en ouvrant la possibilité aux époux de se mettre d’accord sur les conditions de fructification et
de répartition des biens qu’ils auront acquis pendant le mariage, au moment de la rupture du
lien conjugal.
Le régime matrimonial principal au Maroc est la séparation des biens. C’est un principe
d’ordre public appliqué à tous les marocains sauf ceux de confession juive. Ce qui veut dire que
deux personnes après avoir conclus leur contrat de mariage garderont toujours leurs patrimoines
séparés. Les époux dans ce régime sont libres de gérer leurs biens comme ils le souhaitent.
Chacun des époux gardent son patrimoine indépendant de celui de son conjoint. Les biens
achetés ensemble ne seront pas considérés comme biens commun mais ils seront plutôt régis
par le système de l’indivision. Comme le problème ne se pose jamais lors de la conclusion du
mariage ou pendant cette période mais plutôt en cas de divorce, ce qui est à souligner c’est que
en cas de séparation tous les biens que chacun des deux époux possédaient et avant le mariage
et pendant ce dernier lui seront revenus de droit. Donc les biens des époux ne seront pas
accessibles entre eux en cas de séparation. Ce régime est celui dans lequel on retrouve le moins
de problèmes contrairement à celui de la participation aux acquêts. Cette nouveauté introduite
au droit marocain en 2004 par le code de la famille. Une innovation révolutionnaire. Dans un
esprit de responsabilité et de solidarité le législateur a reconnu la possibilité pour les conjoints
de se mettre d’accord, en vertu d’un acte séparé, sur la gestion des biens à acquérir après la
conclusion du mariage, cet acte peut être établi à tout moment de l’union conjugale. Cet accord
doit fixer la part des biens acquis pour chaque conjoint, et en cas de litige chacun des deux doit
ramener des preuves de sa participation au développement du bien de l’autre. On applique les
dispositions générales de la preuve.
Donc en plus de ces deux régimes qu’on a au Maroc on retrouve un 3ème appliqué dans ce
pays qui est la communauté universelle ; donc tous les biens, présents et à venir, possédés par
les époux sont mis en commun, quelle que soit la date d'acquisition (avant ou après le mariage),
leur origine (achat, donation, etc.) et leur mode de financement.
Donc par conséquent les conjoints sont responsables de leurs dettes personnelles sur
l'ensemble de ces biens communs, que ces dettes aient été faites avant ou pendant le mariage.
Lors de la liquidation de la communauté, les biens communs sont partagés à parts égales.
Si cette liquidation fait suite à un divorce, chaque conjoint récupère donc la moitié de la
communauté. Si elle fait suite à un décès, la part du défunt revient à ses héritiers.
En Algérie c’est le régime de la séparation des biens qui est appliqué. En Tunisie
également. Donc on retrouve un patrimoine propre au mari et un autre propre à l’épouse.
En effet l’article 49 est un additif au contrat de mariage qui permet à toute personne de
gérer ses biens et d’en disposer librement. Cette accord doit fixer la part des biens acquis par
chaque conjoint après la conclusion du mariage. En cas de litige chacun des deux doit ramener
la preuve de sa participation à l’acquisition de ces biens.
En ce qui est de la cartographie on retrouve que le contrat aditif ait lieu surtout dans les
villes de Kenitra Casablanca et Oujda.
En contrepartie les cas traités devant les tribunaux relatifs à l’article 49 restent très limités,
car les jugements dépendent de l’appréciation des juges et de leurs propres appréhensions des
dits dossiers.
l’article 49 fait référence aux notions de travail de chacun des époux, des efforts fournis
et des charges assumées pour fructifier les biens de la famille, ce qui soulève un certain nombre
de question quant à la définition et à la dimension de ces notions. L’article 49 stipule que la
femme doit recevoir des droits selon sa contribution. Certains magistrats limitent cette
contribution à la composante matérielle, alors que d’autres y incluent également la composante
physique. D’ailleurs, le concept « d’el Kadd Wa Sia’ya » incite à compenser l’effort physique
de la femme.
Le problème c’est que le tribunal recours aux règles générales de preuve et la difficulté
majeure réside dans l’apport de preuves, soit pour démontrer que les biens accumulés l’ont été
après la conclusion du contrat de mariage, soit pour estimer la proportion de la contribution
féminine à l’accumulation de ces biens « familiaux ».
A l’inverse, les juges « modernistes », sont plus enclins à prendre en considération, dans
l’évaluation, le travail domestique des femmes, la durée de l’union, le nombre des enfants
élevés, la situation financière du mari et l’abus dans la demande de divorce. Les juges qui y
sont favorables appuient l’application de l’article 49 par le recours à la pratique d’Al Kad wa
Si Aya.
Revenant aux biens immeuble comme on le sait tous, un bien immatriculé et qui fait
l’objet d’un titre foncier et ce dernier et au nom du mari c’est difficile de prouver la contribution
de cette dernière par application du principe de la force probante des inscription foncière ainsi
que l’effet constitutif des inscriptions foncières. Chose qui ne facilite pas la preuve.
De prime à bord, il faut souligner que si l’article 49 n’est presque pas appliqué c’est parce
qu’il n’est presque pas connu. La défaillance de communication et de sensibilisation fut le
premier obstacle de l’application du nouveau régime matrimonial. Dans la majorité des cas, les
couples ignorent l’existence de la possibilité de faire un additif à leur contrat de mariage. Et
même le cas contraire et faute de sensibilisation, les époux restent réticents envers l’application
de la participation aux acquêts. Donc on constate que le volet informationnel et
communicationnel est à revoir.
En second lieu on retrouve la mauvaise implication des professionnels. Les Adouls sont
dans l’obligation d’informer les mariés sur l’existence de cette possibilité, or qu’en réalité cette
pratique est moins courante. En ce qui est des cas litigieux, les femmes qui ont eu recours à cet
article ne retrouvent pas des avocats pour prendre en charge leurs affaires devant le tribunal.