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Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Agdal -

Département Droit Privé

MASTER SCIENCES JURIDIQUES

Module : Droit de la famille

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LES REGIMES MATRIMONIAUX

Réalisé par : Encadré par :


EL JAOUHARI Sara Pr. EL OUAZZANI Ahmed

Année universitaire : 2022/2023


INTRODUCTION

Les régimes matrimoniaux concernent l’ensemble des règles juridiques qui gouvernent les rapports
pécuniaires des époux. Ils peuvent être organisés autour de deux idées, d’une part, un régime matrimonial
légal et d’ordre public dont l’union des personnes n’oblige pas à l’association des patrimoines, que chacun
doit par conséquent conserver une indépendance pécuniaire, et d’autre part les possibilités instaurées par lart
49 d’un aménagement conventionnel des acquêts à travers un contrat additif et a défaut duquel, la règle de
contribution aux fructifications prendra effet conformément aux règles générales de preuve
Les regimes nuptiaux sont divers d’une législation a une autre, si dans la plupart des pays musulmans la
séparation des biens parait le principe indérogeable, la majorité des pays occidentaux optent pour la
communauté en vertu des principes d’égalité entre époux
Quant aux acquêts , ils doivent êtres reparties a équité , selon le travail et les efforts deployés par chacun
des époux et ce conformément a la regle originaire de droit musulman al kad wa siaayah , permettant a la
fois l’indépendance des patrimoines et la séparation des biens pendant la durée du mariage, et une
jouissance de fructifications des efforts après la désunion
L’etude du regime separatiste ne peut etre opérée qu’a la lumiere des autres regimes matrimoniaux, posant
ainsi la question de savoir quelles sont les principaux apports en matiere de repartition des biens et de
fructification des acquets par l’article 49 de la nouvelle moudawana , face aux differents problemes que
peuvent revetir lors de la dissolution du mariage ?
Pour y repondre , nous proposons le plan suivant :

Plan :
l- Le régime de séparation des biens a la lumière de la nouvelle Moudawana :
A- La gestion des biens et des acquêts après la dissolution du mariage
B- Le contrat additif : nouveau mécanisme de gestion du patrimoine marital
ll- Convergences entre les regimes matrimoniaux :
A- Les régimes nuptiaux : Avantages et risques
B- Le mariage mixte face à la convergence des regimes
l- Le régime de séparation des biens à la lumière de la nouvelle Moudawana :
Nous identifierons successivement, les différents aspects du régime marocain de répartition des biens et des
acquêts après la dissolution du mariage ( A) suivi d’une découverte du nouveau mécanisme contractuel
d’organisation du patrimoine marital , à savoir ,le contrat additif ( B)

A- La gestion des biens et des acquêts après la dissolution du mariage


La Moudawanah dispose à travers l’alinéa 3 de l’art 51 qu’il est du devoir de l’épouse de prendre en charge
avec son époux la responsabilité de la gestion des affaires du foyer et de l’éducation des enfants . Sachant
fort bien que la prise en charge partagée entre l’épouse et l’époux comprennent entre autres les charges
financières
Il en ressort que l’égalité des époux est une égalité dans les obligations et les devoirs et non seulement dans
les droits et les prérogatives
L’équité au sein du foyer conjugal équivaut premièrement à la répartition des taches en fonction des
capacités et des compétences de chacun, en guise de complémentarité, de solidarité, de dévouement, avec
concertation et respect
Cette règle de responsabilité conjointe des époux n’est-elle pas un fondement parmi d’autres de la règle de
contribution ?
La charge qui pèse sur la femme pour veiller sur la demeure conjugale avec ce qui y est, et ce qui s’y fait,
résulte du régime matrimonial. Celui-ci lui donne le pouvoir de direction interne en vue de contribution à
l’enrichissement du ménage. Elle doit veiller en particulier à préserver la richesse familiale dans le cadre du
régime de séparation des biens. Quand elle dépasse le cadre de la préservation de ses biens pour participer
directement à l’accroissement de la richesse familiale, son droit de récompense est garanti par la
Moudawana dans son Article 49 qui présentent quatre grand principes à savoir :
1. Le principe de la séparation des biens
2. Les principes de la contribution aux fructifications
3. Le principe de l’autonomie de la volonté et le libre recours au contrat
4. Le recours aux règles générales de preuve lorsque l’acte additif fait défaut

Le principe de la séparation des biens : « Les deux époux disposent chacun d’un patrimoine propre »
Il s’agit d’un principe d’ordre public qui s’applique à tous les époux marocains à l’exception des marocains
de confession juive qui sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque marocain
Les époux n’ont donc pas la possibilité de choisir un autre régime, et le régime de communauté ne peut en
aucun cas trouver application dans le droit marocain
Dans ce régime chacun des époux reste propriétaire des biens qu’il a apportés avant de se marier et de ceux
qu’il acquiert pendant le mariage , les biens qui lui ont été cédés (legs, donation …), et ceux issus d’un
héritage pendant le mariage , les biens qui ont une particularité personnelle (vêtement instrument de travail,
pension etc. …) ,les biens attachés exclusivement à sa personne (indemnité reçu en réparation d’un
dommage corporel ou moral, pension d’invalidité)
Le régime de séparation des biens présente l’avantage qu’il est un régime sécurisant par rapport aux autres
regimes matrimoniaux, ainsi en cas de faillite, chacun des époux reste responsable de ses dettes sur son
patrimoine personnel, les poursuites des créanciers de l’un des conjoints ne peuvent atteindre les biens de
l’autre, ce qui n’est pas le cas lorsque les patrimoines des deux époux sont confondus
En revanche, il n’est pas très favorable au conjoint pauvre qui peut se retrouver sans aucun bien a la
dissolution de son mariage
La donation entre époux, acquisition en indivision, ou aménagement d’un régime spécial de répartitions des
acquêts suffira pour diminuer le risque d’indigence de l’époux bénéficiaire
Les principes de la contribution aux fructifications : « tout en prenant en considération le travail de chacun
des conjoints, les efforts qu’il a fournis et les charges qu’il a assumées pour fructifier les biens de la famille
»
A cote des biens propres, le couple acquiert des biens communs qui sont tous ceux qu’ils achetent au cours
du mariage
La règle de contribution existait avant la Moudawana de 2004, bien que le principe de contribution n’y
figurait pas explicitement, il était applicable conformément à l’article 82 qui rendait applicable par le juge
l’opinion dominante ou la jurisprudence constante dans le rite malékite
La nouvelle moudawana n’a fait que de le prévoir expressément en le rendant légal
La contribution ou el kad et la si’ayah : œuvrer et besogner, s’acharner pour gagner sa vie, en réalité, ces
deux vocables signifie : l’acquisition de droits sur les biens accumulés en fonction de la contribution de
chacun quand plusieurs personnes concourent à la fructification de ces biens
Utilisés pour désigner le droit acquis par l’épouse en raison de son travail au foyer ou à l’extérieur sur les
biens que le couple a cumulé après le mariage , révélant tous le devoir de considérer et de valoriser les
efforts fournis par l’épouse et leurs effets fructueux sur la croissance du patrimoine
La règle de contribution au cumul de biens ne concerne donc que ceux achetés pendant le mariage , cad les
fructifications résultant du travail et des revenus de chacun des époux , des efforts accomplis et des charges
qu’il a assumé en vu de faire accroitre le patrimoine de la famille
Il s’agit d’une application systématique de la règle de contribution lorsqu’elle n’est pas explicitement prévu
par les époux , autrement dit , si aucun accord n’a été conclu pour la gestion des biens , il est fait directement
recours à la règle de contribution sur demande du conjoint
Le régime de contribution se différencie de celui de communauté des acquêts et de participation aux acquêts
par que dans ces derniers les biens ayants été acquis pendant le mariage sont reparties par moitié enre les
époux , or dans le régime de kad wa asia yah la répartition n’est jamais a parts égales , mais plutôt selon les
efforts déployés et le travail accompli par chacun d’eux
Les regimes de contribution, de participation et de communauté des acquêts permettent a la fois
l’indépendance des patrimoines et de la séparations des biens pendant la durée du mariage, et une jouissance
de fructifications des efforts après la désunion

Le principe de l’autonomie de la volonté et le libre recours au contrat : « Toutefois, les époux peuvent se
mettre d’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens qu’ils auront acquis pendant
leur mariage. Cet accord fait l’objet d’un document distinct de celui d’acte de mariage. »
Le législateur a mis en place un cadre contractuel dissocié du contrat nuptial consacré principalement à
l’organisation et à la gestion des biens acquis pendant le mariage , et procurant aux époux la possibilité de
convenir a travers un avenant au contrat de mariage la manière dont ils entendent administrer leurs acquêts
Le recours aux règles générales de preuve lorsque l’acte additif fait défaut : « A défaut de l’accord susvisé, il
est fait recours aux règles générales de preuve »
Lors de la dissolution du mariage par décès ou divorce, la répartition est faite en prise en considération du
travail et des efforts déployés par chacun des époux dans l’accumulation des biens de la famille
Usant de son pouvoir d’appréciation, le juge, doit procéder a l’évaluation de ce que chacun des époux mérite
en fonction de leurs apports et ce en se basant sur des critères comme le revenu, le travail de chacun d’eux
Le juge doit tout d’abord faire la distinction entre biens personnels non concernés par le partage , et les biens
acquis pendant le mariage et dont l’autre époux a contribué à la croissance
La tache est de plus en plus difficile surtout que la famille marocaine ne tient aucune comptabilité
concernant la vie conjugale , le juge doit donc recourir aux regles generales de preuve pour pouvoir
determiner les masses des patrimoines existant , c’est-à-dire , que celui qui pretend la propriete d’un bien le
prouve
Dans la pratique deux situations se posent :

 d’une part , la femme ne connait généralement pas la regle de fructification ce qui ne lui donne pas
de chance pour obtenir la recompense a ses efforts , elles ne la revendique pas , ce qui laisse a dire
qu’elle est une regle presque tombée en desuetude
 Et d’autre part, la contribution certes existe , mais il reste dificile de la prouver, et c’est parceque la
preuve fait defaut le tribunal ne parvient jamais a procéder au partage des biens objet du litige, en
fonction de la contribution de chacun
Dans les regimes de communauté et de participation aux acquêts, les conjoints sont appelés à prouver leurs
propriétés avant et après le mariage, tout en laissant au tribunal le pouvoir d’équilibrer la différence entre les
deux sommes

La règle inspirée du droit musulman, (le mariage n'a aucun effet sur les biens des époux, chacun reste
propriétaire de ses biens) n'a plus cours depuis la loi du 5 février 2004
L'article 49 du nouveau Code marocain de la famille précise en s'en tenant à une rédaction un peu générale:
"Chacun des époux dispose d'un patrimoine distinct de patrimoine de l'autre Toutefois ils peuvent, dans le
cadre de gestion des biens à acquérir pendant la relation conjugale, se mettre d'accord sur le mode de leur
fructification et répartition. Cet accord est consigné dans un document séparé de l'acte de mariage"
Se trouvent ainsi affirmés:
Le principe de la séparation des patrimoines (séparation des biens) en tant que régime légal.
Dans un cadre contractuel, la possibilité de convenir entre époux d'une communauté d'intérêts et de biens
Et le guide du Code de la famille édité par le Ministère de la justice marocain dans une note sous l'article 49
précise " Il s'agit d'un accord optionnel basé sur les actes qualifiés selon le fikh (la jurisprudence musulmane
et la loi d'actes entrant dans le cadre du principe de l'autonomie de la volonté qui confère a toute personne le
droit de gérer ses affaires d'administrer ses biens et d'en disposer de la manière qui lui parait convenable
sans enfreindre les règles impératives, l'accord susvisé devant fixer la part de chacun des conjoints dans les
biens acquis après la conclusion de mariage
-L'information des futurs époux sur leurs droits par deux Adouls et consignation des accords dans un
document distinct de l'acte de mariage
Si les futurs époux, s'appuyant sur cet article, envisagent d'avoir entre eux un régime de communauté au sens
juridique du terme, le législateur devra alors prévoir la structure du contrat à passer, déterminer la nature des
biens en cause (limitation ou non aux mobilier du ménage) délimiter les pouvoirs des époux sur les biens
mis en communauté, évoquer l'opposabilité de l'acte .Pour l'heure la convention de gestion et de répartition
devrait normalement permettre à un couple mixte franco-marocain d'adopter en France le régime de la
séparation de biens avec une société d'acquêts
B- Le contrat additif : nouveau mécanisme de gestion du patrimoine marital
Article 49 : « Les deux époux disposent chacun d’un patrimoine propre. Toutefois, les époux peuvent se
mettre d’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens qu’ils auront acquis pendant
leur mariage. Cet accord fait l’objet d’un document distinct de celui d’acte nuptial »
Le contrat additif constitue un avenant au contrat de mariage permettant de le modifier tout en le laissant
toujours en vigueur en ajoutant des clauses visant l’organisation et l’administration du patrimoine de chacun
des époux en cas de litiges ou de dissolution du lien matrimonial
Il n’a pas pour but de partager les biens acquis avant le mariage, ni de prévoir une répartition systématique
de ces biens, il donne seulement le choix et ouvre l’option aux conjoints de prévoir la manière dont ils
veulent repartir leurs biens en cas de dissolution
Le législateur a donc laissé une place a la volonté contractuelle des époux, en leur donnant la liberté entière
dans le choix de la manière de gestion, et du contenu de l’acte additif, mais leur imposant son respect en
vertu de la force obligatoire des conventions
Le contrat additif peut avoir lieu même en cours de mariage ou lorsque les époux ne l’ont pas établis
conjointement avec le contrat nuptial, de ce fait les époux qui se sont maries sous l’ancien statut personnel
qui ne prévoyait pas la possibilité d’établissement d’un tel contrat peuvent bénéficier également des bienfaits
de la disposition de l’article 49 de la nouvelle moudawana
L’art 49 précise que « Les Adouls doivent aviser les deux parties, lors de la conclusion du mariage, des
dispositions précédentes »
Cette obligation n’est pas pratiqué par les Adouls ni sanctionnée lorsqu’elle fait défaut, ce qui fait que les
époux ne sont pas au courant de leur droit a un acte qui garantit la sécurité de leur biens lors d’une
séparation éventuelle
L’accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens acquis après le mariage a fait l’objet
de plusieurs mauvaises interprétations:
D’abord, il a été apparenté au régime communautaire, dont les biens des époux acquis antérieurement et
pendant le mariage constitue un patrimoine commun et repartie a égalité entre eux en cas de divorce , or la
Moudawana ne donne nullement cette possibilité à travers l’acte additif et n’offre donc pas la possibilité de
choisir un entre le régime communautaire et le régime séparatiste
L’acte additif est un moyen d’aménagement du patrimoine cumulé exclusivement après le mariage, tout en
soulignons sur la légalité de séparation des patrimoines des conjoints « chacun des époux dispose d’un
patrimoine distinct du patrimoine de l’autre ». Par conséquent, la fusion des patrimoines n’est jamais opérée
par le seul fait de la conclusion d’un acte additif , et les biens acquis par les époux avant le mariage ou par
voie de donation, succession ou legs, demeurent des biens propres.
Ensuite, il a été apparenté au régime de communauté réduite aux acquêts , dont les biens communs ( acquis
pendant le mariage ) sont repartis a égalité entre époux en cas de séparation ou de décès , or l’article 49 de
la Moudawanah donne aux époux la liberté totale de définir la part de chacun sur les biens acquis après la
conclusion du mariage.
Le contrat additif peut prendre la forme d’un contrat sous signature privée , acte adoulaire ou notarié .Il
contient des clauses sur les conditions de fructification et de repartition des biens , ces clauses sont distingtes
de celle prevus au niveau du contrat de mariage , constitues par les clauses matrimoniales qui peuvent
egalement porter sur les biens des conjoints , les droits et les avantages pourvu qu’elles ne soient pas «
contraires aux conditions et aux buts du mariage ainsi qu’aux règles impératives de droit , qu’elles soient
consignées dans le contrat de mariage lui-même ou dans un acte séparé , elles sont contraignantes Pour ces
trois formes, l’acte authentique reste le plus avantageux. D’une part il est doté de la force probante ayant
une date certaine reconnue par l’autorité publique, et d’autre part d’une force exécutoire faisant foi en
justice. Par conséquent, le risque de le voir rejeté comme élément de preuve devient d’autant moins
important.
L’accord permet donc aux époux de constituer un patrimoine familial sans exclure l’existence d’un
patrimoine distinct entre eux. Cette situation permet un enrichissement simultané des époux ce qui présente
un avantage majeur, surtout si l’un des conjoints ne dispose d’aucune source de revenu, chose qui lui
permettra de bénéficier des gains et des revenus de l’autre.

ll- Convergences entre les regimes matrimoniaux :


Les regimes nuptiaux sont multiples, ils présentent des avantages et des risques (A), également face au
mariage mixte (B)
A- Les régimes nuptiaux : Avantages et risques
Quatre regimes matrimoniaux sont les plus connus et feront l’objet de notre étude successive :
1. Le régime de communauté universelle

3. Le régime de communauté réduite aux acquêts


4. Le régime de participation aux acquêts
1.Le régime de communauté universelle :
Dans ce régime et des la conclusion du contrat de mariage , il n’est plus fait reference a un patrimoine
personnel des conjoints , tous les biens sont mis en commun , et la communauté frappe tous les biens de
toute nature acquis antérieurement et pendant le mariage , a travers une acquisition personnelle , une
donation , ou une succession sauf si le tiers à l’origine du don ou du legs précise expressément qu’il ne
souhaite pas que les biens entrent dans la communauté) et les dettes acquises avant et pendant le mariage
Sont exclus des biens soumis a égalité de partage : les instruments de travail , les vêtements de chacun des
époux , les bijoux , les dommages et intérêts, ainsi que les autres indemnités reçues en réparation d’un
préjudice, les créances et les pensions incessibles , et plus généralement tous les biens qui ont un caractère
personnel et tous les droits exclusivement attachés à la personne
En cas de dissolution du mariage les conjoints recueillent systématiquement la moitié des biens de la
communauté, le patrimoine commun est donc reparties a deux parts égales, en cas de décès de l’un des
conjoints, la moitié des biens de la communauté revient aux héritiers du défunt
Les avantages de ce régime matrimonial résident principalement dans la protection du conjoint survivant
surtout lorsque les époux insèrent une clause d’attribution intégrale au contrat
Alors, dans une succession avec clause d’attribution et sans enfant d’un premier lit, au décès d’un époux, la
totalité du patrimoine commun devient la propriété exclusive du conjoint survivant. Les enfants du couple
sont alors privés dans un premier temps de l’héritage du parent décédé. Ils obtiendront l’intégralité du
patrimoine au décès du second parent (le conjoint survivant).
Le régime communautariste présente plusieurs inconvénients, il est un régime a grand risque face aux dettes
communs, dont le patrimoine familial devient le gage des créanciers .c’est donc un régime déconseillé pour
les familles a travail risqué

La liquidation en cas de séparation En cas de divorce ou de séparation de corps le patrimoine est partagé en
deux parts égales. Afin d’éviter cet inconvénient de la communauté universelle, une clause de reprise en
nature dite « clause alsacienne » incluse dans le contrat de mariage permettra
aux époux de reprendre ses biens propres,

de recevoir la moitié des biens communs acquis pendant le mariage.

Le cas de la succession Il est possible d’aménager le régime de la communauté universelle en y intégrant


une clause d’attribution intégrale au conjoint survivant. Ses effets dépendront de plusieurs paramètres :

– Dans une succession sans clause d’attribution, au décès d’un des conjoints, la moitié des biens est gardée
par le conjoint survivant, l’autre moitié revient aux héritiers.

– Dans une succession avec clause d’attribution et sans enfant d’un premier lit, au décès d’un époux, la
totalité du patrimoine commun devient la propriété exclusive du conjoint survivant. Les enfants du couple
sont alors privés dans un premier temps de l’héritage du parent décédé. Ils obtiendront l’intégralité du
patrimoine au décès du second parent (le conjoint survivant).

– Dans l’hypothèse d’une succession avec clause d’attribution et avec enfant d’un premier lit, les intérêts des
héritiers devront faire l’objet d’une attention toute particulière. En effet, en présence d’enfants d’un premier
lit, l’apport à la communauté de certains biens peut léser les droits des héritiers du premier défunt. Dans
cette situation, une action en réduction pourra être engagée afin que les enfants du premier lit puissent
recevoir leur part d’héritage sur les biens communs. Ainsi, le conjoint survivant ne pourra uniquement
prétendre qu’à la quotité disponible.

Lorsque le régime est conclu avec clause d’attribution intégrale, les enfants des conjoints sont lésés puisqu’il
n’y a pas de succession : les biens communs sont tous conservés par le survivant. Les enfants n’hériteront
qu’au décès de leur deuxième parent et de plus ils n’auront droit qu’à un abattement sur les droits de
succession au lieu de deux s’il y avait eu deux successions. En résumé : la communauté universelle protège
le conjoint survivant…au détriment des enfants. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles ce régime
est souvent choisi par des couples mariés âgés, n’ayant pas d’enfants ou alors des enfants à l’abri du besoin.

-Les dettes sont communes, qu’elles aient été contractées avant ou après le mariage,
-Sauf clause contraire dans le contrat de mariage, les héritages reçus pendant le mariage sont communs, les
époux perdent leurs biens propres,
-En cas de divorce, il y a partage égalitaire des patrimoines sans tenir compte de l’origine des biens, ni des
contributions de chacun d’eux dans leur fructifications
-Risque de conflit en cas d’enfants d’un premier lit.
Tunisie :
Le principe de droit musulman, consécration de la séparation des patrimoines des époux, a été modifié en
Tunisie par la loi do 9 novembre 1998 instaurant le régime de la communauté des biens entre époux
Cette loi constitue une ouverture importante dans le domaine des régimes matrimoniaux, le couple mixte
franco-tunisien est appelé, le cas échéant, a en connaitre tout au moins les règles essentielles
-Le régime de la communauté des biens est un régime facultatif choisi lors de l'acte de mariage ou
ultérieurement (art. 1)
-A défaut de choix, les époux sont soumis au régime de la séparation des biens (art.7).
-L'accord de communauté des biens postérieurement au contrat de mariage est constaté par un acte
authentique (art.5).
-La mise en communauté concerne uniquement les immeubles à l'usage familial d'habitation acquis après le
mariage ou après l'acte d'adoption de la communauté. L'accord peut porter sur les immeubles acquis avant le
mariage ou provenant de donation o succession (art.10).
-Les époux ont la possibilité de modifier le régime de la communauté des biens après deux ans de mariage
(art.21)
Ces dispositions entreront en ligne de compte pour un couple si la loi ou leur régime matrimonial sont
appelés à être modifies Pour le moins deux analyses sont possibles quant à la nature de ce régime
Soit considérer qu'il s'agit d'un régime de communauté de biens, régime autonome adopté
conventionnellement. Les époux stipulent entre eux un régime communautaire comportant une limitation et
un choix quant à la consistance de la communauté par l'effet d'une clause restrictive (immeuble à usage
familial). Dans cette optique l'esprit général du régime communautaire : distinction des biens communs et
des biens propres, leur gestion et la partition du passif
Cette notion de régime autonome prend alors le pas sur celle de régime facultatif
Soit admettre un régime légal, régime fondamental de séparation de biens, l'article 7 précisant qu'à défaut
d'adoption du régime communautaire, les époux sont soumis ipso facto au régime de séparation de biens.
L'option des époux a pour effet d'adosser régime séparatif une communauté conventionnelle accessoire, la
consistance de la masse commune conçue d'une manière restrictive (art.7) ou extensive (art.10).
Respectant l'esprit séparatif du droit maghrébin la communauté en annexe assume une part d'égalité entre les
époux. Ce régime peut ainsi être soumis en France à des conjoints lors d'un mariage ou d'un changement de
régime.
Le régime de communauté réduite aux acquêts (ou communauté des acquêts) : est un régime qui
implique 3 patrimoines distincts :
 Les biens propres de l’époux
 Les biens propres de l’épouse
 Les biens communs aux deux conjoints
Chaque époux récupère la moitié du patrimoine commun en cas de dissolution du mariage. Cela signifie que
celui qui n'a pas exercé d'activité rémunérée ne se trouve pas démuni
Seulement les biens achetés pendant le mariage qui tombent dans la communauté
Chaque époux prend la responsabilité de dettes contractées par lui
Solidarité des dettes : les créanciers peuvent saisir les biens propres de l'époux qui a contracté la dette mais
également les biens communs du ménage lorsque la dette est liée à l'entretien du ménage ou à l'éducation
des enfants du couple.
Les dettes contractées pour éduquer les enfants et pour entretenir le ménage reste a la charge des deux époux
Un accord des deux conjoints est nécessaire pour les décisions importantes concernant la gestion des biens
communs (ex : donation d'un bien commun, mise en location d'un local à usage commercial acquis au cours
du mariage etc.).
Quant à la gestion des biens acquis pendant le mariage, chaque époux peut administrer seul les biens
communs, mais l’un des époux ne peut effectuer une vente, donner en usufruit, ou en garantie, ou faire une
donation sans le consentement du conjoint
Algérie : Le Code algérien, modifié par l'ordonnance du 27 février 2005, sous l'article 27 précise : Chacun
des deux époux conserve son patrimoine propre Toutefois, les des époux peuvent convenir, dans l'acte de
mariage ou par acte authentique ultérieur, de communauté des biens acquis durant le mariage et déterminer
les proportions revenant a chacun d'entre eux"
Le régime fondamental algérien reste la séparation de biens; le législateur de 2005 a envisagé la possibilité
d'une communauté d'acquêts. Les futurs époux peuvent adopter ainsi conventionnellement le régime de la
séparation de biens avec société d'acquêts. Le législateur et la doctrine auront à préciser les règles de
fonctionnement et les pouvoirs d'administration et de disposition des époux, agissant ensemble ou
séparément, sur les biens communs
Des auteurs ont souligné l'intérêt de ce régime permettant d'échapper à l'iniquité de la séparation de biens
pure et simple profitant à un seul époux et permettant ainsi aux époux de délimiter, notamment, les biens
familiaux et ceux acquis durant la vie commune
Ce choix s'effectue dans un cadre conventionnel plus particulièrement en ce qui concerne la consistance de
la masse commune. L'esprit se dégageant de l'article 37 de l'ordonnance de février 2005 semble rejoindre ces
préoccupations ce qui favoriserait, en France, le choix d'un pareil régime pour un couple franco-algérien.

Le régime de participation aux acquêts : regroupe à la fois l’indépendance, la solidarité, et la participation


aux enrichissements, mais s’opère différemment selon qu’on est encore en mariage ou après sa dissolution
En cours de mariage : séparation des biens – les époux conservent la propriété et la libre disposition de ses
biens
A la dissolution du mariage : communauté des acquêts – les biens acquis pendant le mariage sont partagés a
égalité = celui qui s’est le plus enrichi a une dette envers son conjoint.
Ce régime présente un meilleur avantage, car les époux conservent leur bien pendant le mariage, et restent
personnellement responsables de ses dettes, sans que le conjoint n’engage son patrimoine vis-à-vis des tiers
Ce régime reste recommandée aux époux dont l’un deux exerce une activité professionnelle a risques

B- Le mariage mixte face à la convergence des regimes


La majorité des législations pose deux situations : d’une part un régime matrimonial légal, d’autre part, elle
permet aux époux de convenir le régime qui leur est convenable conformément a un contrat soumis au
principe de l’autonomie de la volonté, à travers cette possibilité on peut dire clairement que les rapports
pécuniaires matrimoniales sont devenues des rapports contractuelles, sauf que le recours à ce contrat n’est
pas aussi très envisagé par les époux
Les effets du mariage mixte sont regies par le code marocain de la famille tant que le litige est pendant
devant une juridiction marocaine et ce conformement a l’article 2 de la moudawana: « les dispositions du
présent code s’appliquent à toute relation entre deux personnes lorsque l’une des deux parties est
marocaine »
On en déduit que le droit qui doit prendre application sur les effets pécuniaires du mariage mixte est le droit
marocain de la famille , et que conformément a son art 49 , le législateur a souligné sur la possibilité
d’aménager a travers le contrat additif la répartition des biens acquis pendant le mariage et tendant a
anticiper le mode de répartition avant même la dissolution du mariage
Dans le cas du mariage mixte, il est fait référence a la loi de la première résidence habituelle du couple , en
France , et sauf si un contrat stipule un autre régime , le régime matrimonial par défaut est celui de la
communauté réduite aux acquêts
Et en présence d’un contrat, les époux seront libres de choisir le régime matrimonial qui estiment leur
convient le mieux a leur situation
Si le mariage a été conclus au Maroc , le régime légal et par défaut en est la séparation des biens , qui n’est
pas mentionnés sur contrat .Mais le premier pays de résidence du couple serai la France , c’est donc la loi
française qui s’applique , et donc la communauté réduite aux acquêts donc à défaut d’avoir choisi un régime
matrimonial par contrat de mariage ou désignation au moment de la célébration, les époux vont dépendre du
régime légal de l’Etat dans lequel ils vont établir leur première résidence habituelle
Il est ainsi possible de choisir la loi de l’Etat dont l’un des époux a la nationalité, celle de l’Etat dans lequel
l’un d’eux a sa résidence habituelle ou celle du pays où l’un établira une nouvelle convention après le
mariage.

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