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CHAPITRE I : LE CONCUBINAGE

= union de fait (art. 515-8 C.civ.).

Preuve libre.

SECTION I : CONDITIONS

§ 1 : Conditions relatives aux personnes

Avant la loi du 15 novembre 1999 : Code civil muet / Cour de cassation =


relation stable et continue ayant l’apparence du mariage.

Loi du 15 novembre 1999 : union de fait entre deux personnes, de sexe


différent ou de même sexe, qui vivent en couple.

§ 2 : Conditions relatives à la vie commune

Union caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité


et de continuité.

- vie commune = vie de couple

- stable et continue = une certaine durée et une relation suivie

SECTION II : EFFETS ENTRE CONCUBINS

Liberté des concubins ; aucun engagement imposé.


Possibilité de prévoir une convention de concubinage (respect de l'ordre
public).

§ 1 : Absence de lien de droit


= principe : aucun effet juridique particulier.

Conséquences en droit civil :

Aucun empêchement tenant au lien de parenté ou d'alliance.

Aucune conséquence sur le nom.

Aucun devoir de secours, d'assistance ou de fidélité.

Pas d'obligation légale réciproque de contribuer aux charges du concubinage et


pas de solidarité légale des dettes. Sauf accord contraire, chacun supporte les
dépenses de la vie courante qu’il a engagées.
Possibilité de manifester leur volonté de partager les dépenses de la vie courante
et d'en fixer la proportion et les modalités dans une convention.

Chaque concubin gère seul ses biens.

Les libéralités consenties entre concubins sont soumises au droit commun des
libéralités (licites même si elles ont pour cause le maintien d’une relation adultérine
depuis 1999).

§ 2 : Reconnaissance juridique du concubinage

A - Application de règles du droit commun

1° - L’indivision

Suppose un achat en commun réalisé au nom des deux concubins.


Entraîne une gestion commune du bien indivis, sauf pour les actes de
conservation.
Partage en principe par moitié des biens indivis.

2° - La société créée de fait

= société qui n’a pas d’existence légale pour les tiers mais qui est prise en
compte entre les concubins pour liquider leurs intérêts.

Suppose que les concubins se soient comportés comme des associés.

3°- L’enrichissement injustifié

Le concubin qui enrichit l’autre par son activité sans contrepartie et sans
fondement juridique peut obtenir une indemnisation.

4°- L'accession

Permet au concubin ayant participé au financement d'une construction sur un


terrain appartenant à l'autre d'être indemnisé par le concubin propriétaire de
l'ensemble (sauf si ce financement constitue sa contribution aux dépenses de la vie
courante en raison de la volonté commune des concubins).

5° - L'obligation naturelle

Reconnaissance par certaines juridictions et une partie de la doctrine d'une


obligation entre concubins de contribuer aux charges de la vie commune résultant de
la conscience, qui peut être transformée en obligation civile en cas d'engagement.

B - Assimilation légale des concubins aux époux

Existence parfois de droits similaires à ceux des époux en droit civil :

1°- En matière de bail d’habitation


- Concubin locataire : son concubin notoire qui vit dans les lieux depuis au moins
un an peut bénéficier de la continuation du contrat de location à son profit au cas
d’abandon du domicile ou de son transfert lors du décès.

Concubin bailleur : son concubin notoire depuis au moins un an peut bénéficier


de la reprise du logement lorsque le concubin propriétaire donne congé à son
locataire pour le reprendre.

2°- En matière de protection juridique

Si l'un des concubins est dans l'impossibilité de pourvoir seul à ses intérêts en
raison d'une altération de ses facultés, l'autre concubin peut être son curateur ou son
tuteur ou bénéficier d'une habilitation familiale (si maintien de la communauté de
vie).

3° - En matière de violences

Lorsque des violences exercées par un concubin ou un ancien concubin mettent


l'autre en danger, le juge peut délivrer en urgence une ordonnance de protection de
la victime.

SECTION III : EFFETS A l’EGARD DES TIERS

§ 1 : A l'égard des enfants du couple

Pas de règles spécifiques : droit commun de la filiation et de l'autorité


parentale.
Ouverture de l'adoption aux couples de concubins par la loi du 21 février
2022.

§ 2 : A l'égard des autres tiers


Principe : aucun effet spécifique à l’égard ou au profit des tiers.

Exception : certaines juridictions du fond admettent que les tiers de bonne foi
peuvent se prévaloir de l’apparence pour faire produire au concubinage les effets
juridiques du mariage s’ils ont cru légitimement que les concubins étaient mariés.

SECTION IV : RUPTURE

§ 1 : Du vivant des concubins

Volonté commune ou rupture unilatérale.

Sans formalité et sans justification.

Responsabilité civile du concubin qui rompt s'il commet une faute, par ses
agissements ou les circonstances de la rupture, engendrant un préjudice moral et/ou
matériel pour l'autre.

Compétence du juge aux affaires familiales pour la liquidation et le partage de


leurs intérêts.

§ 2 : Au décès d'un concubin

Aucune vocation successorale légale.

Possibilité d'engager la responsabilité civile du tiers qui a causé le décès.

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