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CHAPITRE II : LE PACTE CIVIL DE SOLIDARITE (PACS)

= contrat qui a pour but l’organisation de la vie commune.

Création de la loi du 15 novembre 1999.

Art. 515-1 à 515-7-1 C. civ.

SECTION I : CONDITIONS

§ 1 : Conditions de fond

A - Personnes

Entre deux personnes physiques de même sexe ou de sexe différent.

B - Capacité juridique

Majeurs.

Personne en curatelle ou tutelle : déclaration seule mais assistance de son


curateur ou tuteur pour la signature de la convention.

C - Liens

PACS interdit :
- entre ascendant et descendant, entre alliés en ligne directe et entre
collatéraux jusqu’au 3ème degré inclus ;

- entre deux personnes dont l’une au moins est mariée ou liée par un autre
PACS.
D - Consentement

Consentement exempt de vices (violence, erreur, dol).

Consentement à une vie commune.

§ 2 : Conditions de forme

A - Déclaration

- Principe : déclaration conjointe devant l'officier de l'état civil de la commune


dans laquelle les partenaires fixent leur résidence commune ou devant un notaire.

- En cas d'empêchement grave : déclaration devant l'officier de l'état civil de


la commune dans laquelle l'un des partenaires a sa résidence ; possibilité pour
l'officier d'état civil de se déplacer au domicile ou à la résidence d'un partenaire.

B - Convention

Convention passée par acte authentique ou sous signature privée, en un seul


exemplaire, signée par les partenaires, visée et datée par l'officier d'état civil ou le
notaire, restituée aux partenaires.

C - Attestations et justifications

Justification de l'identité par un document officiel délivré par une


administration publique.

Production des pièces d’état civil attestant l’absence d’empêchement et


éventuellement des pièces permettant la vérification du respect des règles de
protection juridique.
Dispense de production de l'extrait de l'acte de naissance avec indication de la
filiation si l'officier de l'état civil peut obtenir par voie dématérialisée communication
des données à caractère personnel auprès du dépositaire.

D - Enregistrement

Si toutes les conditions sont remplies : l'officier d'état civil ou le notaire


enregistre la déclaration sur un registre.
Effet du PACS entre les partenaires à compter de son enregistrement (qui lui
confère date certaine).

Si les conditions ne sont pas remplies : il prend une décision d’irrecevabilité,


qui peut être contestée devant le président du Tribunal Judiciaire (procédure
accélérée).

E - Publicité

L'officier d'état civil ou le notaire avertit l’officier de l’état civil détenteur de


l’acte de naissance de chaque partenaire afin qu’il porte mention en marge de la
déclaration de PACS, avec indication de l’identité de l’autre partenaire.

PACS opposable aux tiers à compter du jour où les formalités de publicité sont
accomplies.

SECTION II : EFFETS

Possibilité de préciser les modalités de leurs rapports dans leur convention


(respect de l'ordre public).

Existence de règles légales supplétives ou impératives.


Effets similaires à ceux du mariage dans de nombreuses branches du droit.
Exemple en droit des personnes : si les facultés d'un partenaire sont altérées,
l'autre peut être son tuteur ou son curateur ou peut le représenter, l'assister ou
accomplir des actes en son nom dans le cadre d'une habilitation familiale.

Aucune incidence particulière sur les enfants issus du couple :


application du droit commun de la filiation et de l'autorité parentale ; ouverture de
l'adoption aux couples de partenaires par la loi du 21 février 2022.

§ 1 : Obligations des partenaires

A - Vie commune

Obligation de vie commune = résidence commune et vie de couple.

Obligation de fidélité discutée.

B - Aide et assistance

Aide matérielle proportionnelle à leurs facultés réciproques, sauf convention


contraire.

Obligation d’assistance réciproque = obligation morale de soutien et


d’entraide.

C - Solidarité

Principe : solidarité pour les dettes relatives aux besoins de la vie courante.

Exceptions : pour les dépenses manifestement excessives, les achats à


tempérament et les emprunts conclus sans le consentement des deux partenaires.
Les emprunts portant sur des sommes modestes nécessaires aux besoins de la
vie courante sont en principe solidaires, sauf si leur montant cumulé est
manifestement excessif eu égard au train de vie du ménage.

§ 2 : Gestion des biens et pouvoirs des partenaires

A - Séparation de biens

Chaque partenaire conserve en principe l’administration, la jouissance et la libre


disposition de ses biens personnels et reste seul tenu de ses dettes personnelles.

B - Indivision

Présomption d'indivision pour les biens sur lesquels aucun des partenaires ne
peut justifier d’une propriété exclusive.

Possibilité de soumettre à l’indivision les biens acquis ensemble ou séparément à


compter de l’enregistrement du PACS (réputés indivis par moitié), sauf pour les
sommes d’argent, les biens à caractère personnel, les biens créés et leurs
accessoires, les biens acquis à l’aide de deniers appartenant au partenaire avant
l’enregistrement ou reçus par succession ou donation, et les acquisitions de portions
de biens dont le partenaire était déjà propriétaire indivis.
Chaque partenaire est réputé gérant de l’indivision (sauf convention contraire).
Consentement des deux pour les actes de disposition les plus importants.

C - Présomption mobilière

Le partenaire qui détient individuellement un bien meuble est réputé, à l’égard


des tiers de bonne foi, avoir le pouvoir de faire seul tous les actes sur ce bien.

§ 3 : Logement des partenaires


A - Partenaire locataire

Le partenaire peut bénéficier de la continuation du contrat de location à son


profit au cas d’abandon du domicile par le partenaire locataire.

S'ils en font la demande conjointe, les partenaires peuvent bénéficier de la


cotitularité du droit au bail du local qui sert effectivement à leur habitation.

B - Partenaire bailleur

Le partenaire peut bénéficier de la reprise du logement lorsque le partenaire


propriétaire donne congé à son locataire pour le reprendre.

SECTION III : RUPTURE

§ 1 : Causes

A - Volonté commune

= accord des partenaires, quel que soit le motif.

Déclaration conjointe écrite de dissolution à l'officier d'état civil ou au notaire qui


a procédé à l'enregistrement.

Enregistrement de la dissolution par l'officier d'état civil ou le notaire.


Formalités de publicité par mention en marge des actes de naissance des
partenaires.

Fin du PACS entre les partenaires à la date de l'enregistrement.


Fin du PACS opposable aux tiers à partir du jour où les formalités de publicité
sont accomplies.
B - Volonté unilatérale

= décision discrétionnaire d’un partenaire.


Signification de sa décision à l’autre.

L’huissier de justice doit remettre ou adresser une copie à l'officier d'état civil ou
au notaire qui a reçu l’acte initial.

L'officier d'état civil ou le notaire enregistre la dissolution et fait procéder aux


formalités de publicité (mention en marge des actes de naissance des partenaires).

Fin du PACS entre les partenaires à la date de cet enregistrement.


Fin du PACS opposable aux tiers à partir du jour où les formalités de publicité
sont accomplies.

C - Décès d’un partenaire

L’officier d’état civil compétent pour apposer en marge de l’acte de naissance du


partenaire la mention du décès avise sans délai la personne qui a enregistré le PACS.
Cette dernière enregistre sa dissolution et fait procéder aux formalités de publicité
(mention en marge des actes de naissance des partenaires).

Fin du PACS à la date du décès.

Pas de vocation successorale légale.

D - Mariage d’un partenaire

L’officier d’état civil compétent pour apposer en marge de l’acte de naissance du


partenaire la mention du mariage avise sans délai la personne qui a enregistré le
PACS.
Cette dernière enregistre sa dissolution et fait procéder aux formalités de publicité
(mention en marge des actes de naissance des partenaires).

Fin du PACS à la date de célébration du mariage.

E - Mise sous protection juridique d’un partenaire

- Le partenaire sous tutelle peut rompre le PACS, mais signification opérée par
son tuteur.
Le tuteur peut prendre l’initiative de la rupture après autorisation du juge ou
du conseil de famille, audition du partenaire protégé et recueil de l’avis des parents
et de l’entourage.

Si l’autre partenaire est à l’origine de la rupture, la signification est faite au


tuteur.

Dans tous les cas : représentation du partenaire protégé par son tuteur pour
les opérations de liquidation de leurs droits et obligations.

- Le partenaire placé sous curatelle peut rompre le PACS, mais assistance du


curateur pour la signification.
Dans tous les cas : assistance de son curateur pour les opérations de
liquidation de leurs droits et obligations.

§ 2 : Effets

A - Liquidation des intérêts des partenaires

Les partenaires doivent procéder à la liquidation de leurs droits et obligations.


A défaut d’accord, le JAF règle les conséquences patrimoniales de la rupture.

1°- Règles du partage


- En principe, chaque partenaire conserve ses biens personnels et les biens
indivis sont partagés par moitié.

- Un partenaire peut demander l’attribution préférentielle de l'entreprise, du


local servant à l'exercice d'une profession, des objets mobiliers à usage professionnel
nécessaires à l'exercice de sa profession, du local servant effectivement à l’habitation
principale, du mobilier le garnissant ou du véhicule nécessaire pour les besoins de la
vie courante.
Condition (selon la demande) : participer ou avoir participé à un moment
quelconque à l'entreprise ou exercer sa profession dans le local au jour de la
demande ou résider dans le local d’habitation.
Si le bien attribué excède ses droits, il doit verser une soulte.

2°- Règles relatives au logement

- Si le PACS est dissous par le décès d'un partenaire :


L’attribution préférentielle du logement et du mobilier le garnissant est de
droit au profit du partenaire survivant lorsque le défunt l’a expressément prévu dans
son testament.

Le partenaire survivant peut bénéficier pendant un an de la jouissance


gratuite du logement qu’il occupe effectivement à titre d’habitation principale et du
mobilier le garnissant.

Le partenaire survivant peut bénéficier d'un droit exclusif sur le droit au bail
qui appartenait aux deux partenaires ou du transfert du contrat de location à son
profit si le droit au bail appartenait au seul partenaire décédé.

- Dans les autres cas de dissolution du PACS : le droit au bail qui appartenait
aux deux partenaires peut être attribué par le juge à l’un des partenaires en
considération des intérêts sociaux et familiaux en cause.
3°- Règles relatives aux créances entre partenaires

Evaluation selon les règles des récompenses entre époux mariés sous un
régime de communauté.
Compensation avec les avantages que leur titulaire a pu retirer de la vie
commune.

B - Responsabilité d'un partenaire

La rupture unilatérale ne constitue pas en soi une faute.

Cependant, un partenaire peut invoquer la responsabilité civile de l'autre pour


obtenir réparation du préjudice subi si les circonstances de la rupture sont fautives.

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