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PROPOSITION DE CORRECTION FICHE 3

I. CONTRÔLE DE CONNAISSANCE

1- L’article 51 de la loi sur le mariage dispose que : « la famille est géré conjointement par
les époux dans l’intérêt du ménage et des enfants. Ils assurent ensemble la direction morale
et matérielle de la famille, pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir ». De
cet article, il ressort que les époux sont tenus à une gestion commune du ménage. Ils sont
appelés à agir ensemble dans le fonctionnement du foyer. De ce fait, les actes relatifs à
l’entretien du ménage sont accomplis par les époux.

2- Le devoir de cohabitation est une obligation qui incombe aux époux de vivre ensemble, de
vivre sous le même toit. Ce devoir est également perçu comme une manière pudique de
désigner les relations sexuelles que les époux doivent entretenir ; lesquels constituent le
devoir conjugal par excellence. Le refus de relations sexuelles est considéré comme une injure
grave susceptible d’entraîner le divorce. Ce devoir est-il absolue ?

L’article 46 de la loi sur le mariage dispose que « Dans le cas où la cohabitation présente un
danger d'ordre physique ou moral pour l’un des époux, celui-ci peut demander à être autorisé
à résider séparément pour une durée déterminée ». Cet article met en évidence la possibilité
pour chacun des époux d’avoir une résidence séparée de l’autre s’il justifie d’un motif
légitime. Ainsi à l’aune de cette disposition, nous sommes fondés en droit de dire que se
devoir de cohabitation ne revêt pas un caractère absolu.

3. L’intérêt de la famille renvoie à une appréciation d’ensemble en comparant les intérêts en


présence et faire prévaloir celui qui paraît le plus important même si les autres subissent une
petite lésion. Ainsi le juge qui apprécie l’intérêt de la famille doit le faire objectivement en
tenant compte de la conjoncture économique générale, de la situation sécuritaire, et de l’état
psychologique des époux et des enfants.

4. La parité entre l’homme et la femme suppose que les époux sont placés sur le même pied
d’égalité, ils disposent des mêmes droits et des mêmes obligations. Ils agissent au même titre.
A cet effet, il existe une apparente égalité entre l’homme et la femme, et ce à la lumière des
articles 51,52,56 et 57 de la loi sur le mariage. Toutefois, de nombreuses dispositions
contenues dans l’ensemble du droit ivoirien des personnes et de la famille révèlent ce qu'on
pourrait appeler la subsistance de la toute puissance de l’homme dans le fonctionnement du

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foyer conjugal. Il en est ainsi du nom de la femme mariée (article 55 de la loi sur le mariage)
du domicile de la femme mariée (article 108 du code civil).

5. L’article 52 de la loi sur le mariage oblige chacun des époux à s’acquitter de sa part
contributive dans les charges du ménage et que l’inexécution de cette règle par l’époux
récalcitrant conduire à lui infliger une sanction. Conformément à cet article, nous sommes en
droit de dire que nous partageons l'avis de Yao.

II. CAS PRATIQUE.

Qualification juridique : les faits tels que relatés traitent des obligations réciproques des
époux ainsi que de leur droit.

Problème de droit : un époux qui abandonne son domicile conjugal en raison du seul fait de
l’état d’infirmité de son épouse peut-il juridiquement se voir être sanctionné ?

Un époux qui connait des difficultés financières et qui a trouvé à louer un nouvel appartement
coûtant 150000F moins cher que l’ancien, de surcroît très proche de l’école des enfants peut-il
juridiquement amener son épouse à y habiter ?

I. L’ACTION DE MADAME BEAUGOSS CONTRE SON MARI

Des faits, il ressort que le sieur Beaugoss s’est installé au domicile de l’amie de son épouse
au motif qu’il n’est pas médecin pour lui assurer les soins que nécessite son état. Mécontente,
elle souhaite saisir la justice aux fins de voir sanctionner son mari.

Quelle est la nature des obligations inexécutées et quelles sont les conséquences ?

A. L’INEXÉCUTION DES OBLIGATIONS EN PRÉSENCE

L’article 45 de la loi sur le mariage dispose que : « les époux s’obligent à la communauté de
vie. Ils se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance » De cet article il
ressort trois hypothèses qui seront analysées.

 L’obligation des époux à la communauté de vie

La loi oblige les époux à vivre ensemble, à vivre sous le même toit. Cette communauté de vie
renvoie surtout de manière pudique à désigner les relations sexuelles que les époux doivent
entretenir ; lesquelles constituent le devoir conjugal par excellence. Ainsi l’inexécution du

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devoir de cohabitation conduire à l’abandon de domicile conjugal et de l’injure grave en
raison du défaut d’entretenir des relations sexuelles.

Au regard des faits, Monsieur Beaugoss s’est installé au domicile de l’amie de son épouse.
De ce fait, il vit ensemble avec cette dernière et non avec sa femme, il ne réside plus avec elle.
De surcroît, ils n’entretiennent plus de relations sexuelles.

Dès lors nous sommes fondés en droit de dire qu’il existe une inexécution du devoir de
cohabitation de la part de Monsieur Beaugoss.

 Le devoir de fidélité

Il est un devoir réciproque qui s’impose au mari et à la femme. En effet, l’infidélité est
constituée par toute relation sexuelle avec une personne autre que son conjoint.

En l’espèce, monsieur Beaugoss vit ensemble avec l’amie de son épouse. Le vivre ensemble
des personnes amoureuses conduire absolument à entretenir entre elles des relations sexuelles.
Ainsi il est évident que Monsieur Beaugoss qui vit au domicile de l’amie de son épouse
entretien des relations sexuelles avec elle.

Ainsi conformément à la règle précitée nous sommes en droit de dire que l’acte de Monsieur
Beaugoss apparaît comme étant une inexécution de son devoir de fidélité.

 Le devoir de secours et d’assistance

La loi exige des époux un devoir réciproque d’aide et de soin notamment en cas de maladie ou
d’infirmité. Le devoir d’assistance implique donc la solidarité qui doit exister entre les époux
face aux différentes de la vie ; ils doivent être attentifs à la vie de l’un et de l’autre en
consentant mutuellement en cas de besoin, réconfort, aide morale et matérielle.

Au regard des faits, le sieur Beaugoss a quitté le foyer conjugal au motif qu’il n’est pas
médecin pour assurer des soins à son épouse victime d’un accident de travail. L’attitude de
Monsieur Beaugoss démontre de son insouciance de l’état d’infirmité de son épouse. Et donc
du manque de solidarité qui exister entre eux, compte tenu de son refus d’assurer des soins à
son épouse et de lui apporter un réconfort moral et matériel que nécessite son état. Un tel
comportement est contraire aux dispositions précitées.

Par conséquent, nous sommes fondés en droit de dire qu’il existe de la part de Monsieur
Beaugoss une inexécution de son devoir de secours et d’assistance.

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Qu’en n’est-il des conséquences qui en découlent de l’inexécution de ces obligations ?

B. LES EFFETS DE L’INEXÉCUTION DE CES OBLIGATIONS

L’inexécution de ces obligations selon la loi entraîne deux formes de sanctions ; une sanction
civile d’une part et une sanction pénale d’autres part. Ainsi, le défaut du devoir de
cohabitation, du devoir de secours et d’assistance sont sanctionnés civilement par contre le
défaut du devoir de fidélité est assortie d’une double sanction tant civile que pénale.

En l’espèce Madame Beaugoss envisage de mener une action en justice en vue de


sanctionner son mari. En effet les actes accomplis par ce dernier sont assortis tant de sanctions
Civiles que pénales. Dès lors nous pouvons affirmer que son action pourra prospérer.

II. SUR LA QUESTION DU DOMICILE FAMILIALE

Monsieur Madiba, qui connait des difficultés financières a trouvé à louer un nouvel
appartement moins coûteux que celui que la famille occupe et plus proche de l’école des
enfants. Mais son épouse refuse d’y habiter au motif que ce nouvel appartement est situé près
de celui de Skiny qu’elle soupçonne de courtiser son mari.

Est-elle en droit de refuser de déménager ?

Selon l’article 56 de la loi sur le mariage, le domicile de la famille est choisi d’un commun
accord par les époux. En cas de désaccord le domicile de la famille est fixé par le juge en
tenant compte de l’intérêt de la famille. Ainsi le juge pour apprécier l’intérêt de la famille
doit tenir compte de la conjoncture économique générale, de la situation sécuritaire ainsi que
psychologique des époux et des enfants.

Au regard des faits, Monsieur Madiba, connaît des difficultés financières et a trouvé à louer
un nouvel appartement coûtant 150000F moins cher que celui que la famille occupait. Ainsi
ce nouvel appartement présente un avantage économique puisqu’il est favorable à la situation
financière du sieur Madiba, de surcroît il est très proche de l’école des enfants, et donc
bénéfique à ceux-ci.

Dès lors nous sommes fondés en droit de dire que Belledame n’est pas en droit de refuser de
déménager.

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III. COMMENTAIRE DE L’ARTICLE 56 DE LA LOI SUR LE MARIAGE

Idée générale : le texte met en évidence le choix pour les époux du domicile conjugal.

I. LE PRINCIPE DU CHOIX DU DOMICILE CONJUGAL


A. La liberté de choix de chaque époux
B. La nécessité pour les époux de s’accorder dans leur choix
II. LES LIMITES DU CHOIX PAR LES ÉPOUX : l’intervention du juge
A. La raison de son intervention : le désaccord des époux
B. La fixation du domicile par le juge : une fixation motivée par l’intérêt général

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