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République du Sénégal

Un peuple – Un but – Une fois

Ministère de l’Économie, du Plan Institut de Recherche pour le


et de la Coopération Développement

Ecole Nationale de la Statistique et de Représentation de Dakar


l’Analyse Économique

Mémoire de fin de cycle d’Ingénieur des Travaux Statistiques

Conditions de vie dans le


département de Dakar

Rédigé par :
Serigne Daouda PENE
Elève Ingénieur des Travaux Statistiques
Encadreur académique : Maitre de stage :
M. Omar SENE Dr. Laure MOGUEROU
Enseignant à l’ENSAE Chercheur à l’IRD
Mai 2019
Conditions de vie dans le département de Dakar

Décharge

Le contenu de ce document ne reflète pas forcément le point de vue de l’Ecole Nationale de la


Statistique et de l’Analyse Economique ni celui de l’Institut de Recherche pour le
Développement. Toute erreur ou imperfection notée dans ce document est imputable à l’auteur
qui en assume l’entière responsabilité.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Avant-propos
L’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique est une école à vocation sous
régionale créée en 2008 et située à Dakar. Elle constitue une direction de l’Agence Nationale
de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et s’intègre dans un réseau coordonné par le
Centre d’Appui aux Écoles de Statistique Africaines (CAPESA), avec l’Institut Sous régional
de Statistique et d’Économie Appliquée (ISSEA-Yaoundé) et l’École Nationale Supérieure de
Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA-Abidjan).

L’Ecole propose des formations qui se déroulent dans trois cycles : les Techniciens Supérieurs
de la Statistique (TSS), les Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS) et les Ingénieurs
Statisticiens Economistes (ISE).

En vue d’allier la théorie et la pratique, le second semestre de la dernière année de la filière ITS
est exclusivement réservé à un stage obligatoire d’une durée minimum de trois mois, qui par la
suite, devra être sanctionné par la rédaction et la soutenance d’un mémoire de recherche.

Notre stage a été ainsi effectué à l’Institut de Recherche pour le Développement.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Remerciements
Ce travail n’aurait pu se réaliser sans l’intervention de nombreuses personnes à travers leurs
soutiens, leurs conseils, leurs encadrements et surtout leur compréhension.

À cet effet, nous adressons nos remerciements au directeur de l’Ecole Nationale de la


Statistique et de l’Analyse Économique, M. Abdou DIOUF pour la gestion et la programmation
des activités menées au sein de l’ENSAE, au responsable de la filière des Ingénieurs des
Travaux Statistiques (ITS), Dr. Souleymane FOFANA et de son adjoint M. Souleymane
DIAKITE, pour le soutien, l’écoute, les conseils et efforts pour le bon déroulement de notre
formation. Nous tenons à remercier M. Oumar SENE, notre encadreur académique, pour la
disponibilité et l’accompagnement dont nous avons pu bénéficier de sa part et l’ensemble du
personnel administratif et du corps professoral de l’ENSAE pour l’environnement académique
et la qualité de la formation dispensée.

Également, nos remerciements vont à l’endroit de notre maître de stage, Enseignante-


chercheuse à l’université Paris-Nanterre et coordinatrice du projet en délégation à l’Institut de
Recherche pour le Développement (IRD), impliquée dans l’organisation et la réalisation de
l’enquête FORTE, pour l’accueil au sein de l’IRD, le suivi et l’accompagnement dans le
processus de rédaction de ce mémoire.

Nous ne saurions omettre les étudiants de l’ENSAE, plus particulièrement, à nos camarades de
classe pour le soutien, l’entraide et l’esprit de partage dont ils ont fait preuve durant ces quatre
années de formation. Un grand merci à Alhousseynou BALL, BAGNABANA Koboyo
Merveille, Amsata NIANG, Abdourahmane SY et Massamba GUEYE pour les orientations et
le temps accordé à la relecture du document.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Sommaire
Avant-propos .............................................................................................................................. ii

Remerciements .......................................................................................................................... iii

Liste des tableaux ...................................................................................................................... vi

Liste des figures ...................................................................................................................... viii

Sigles et abréviations ................................................................................................................. ix

Résumé ....................................................................................................................................... x

Abstract ..................................................................................................................................... xi

Introduction générale .................................................................................................................. 1

Partie partie : Revue de littérature & Cadre méthodologique .................................................... 4

Chapitre 1 : Revue de littérature ................................................................................................ 5

1.1. Les approches théoriques de base ................................................................................ 5

1.2. Revue méthodologique sur la mesure du niveau de vie .............................................. 8

1.3. Revue de littérature empirique .................................................................................. 12

Chapitre 2 : Cadre méthodologique ......................................................................................... 16

2.1. Présentation des données ........................................................................................... 16

2.2. Aperçu du plan d’échantillonnage ............................................................................. 17

2.3. Méthodologie de construction de l’indicateur ........................................................... 18

2.4. Les déterminants du niveau de vie : présentation du modèle théorique. ................... 23

Deuxième partie : Présentation des résultats ............................................................................ 28

Chapitre 3 : Caractéristiques des ménages ............................................................................... 29

3.1. Caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage.................................... 29

3.2. Caractéristiques du logement..................................................................................... 32

3.3. Biens d’équipement possédés par les ménages ......................................................... 35

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Conditions de vie dans le département de Dakar

3.4. Les dépenses des ménages ......................................................................................... 36

Chapitre 4 : Indicateurs de niveau de vie et profil des ménages dans le département de Dakar
.................................................................................................................................................. 38

4.1. Mise en œuvre de l’ACM .......................................................................................... 38

4.2. Evaluation de la qualité de l’indicateur ..................................................................... 40

4.3. Construction des classes de l’indicateur .................................................................... 40

4.4. Profil des ménages dans le département de Dakar .................................................... 42

Chapitre 5 : Les déterminants du niveau de vie ....................................................................... 46

5.1. Choix des variables explicatives................................................................................ 46

5.2. Présentation des résultats du modèle ......................................................................... 47

Conclusion générale ................................................................................................................. 54

Bibliographie .............................................................................................................................. a

Annexe ....................................................................................................................................... c

Table des matières ....................................................................................................................... j

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Liste des tableaux


Tableau 1: Les variables choisies pour la construction de l'indicateur de niveau de vie ......... 20

Tableau 2 : Répartition des ménages selon la taille par classe ................................................. 29

Tableau 3 : Répartition des chefs de ménage selon l'âge et le sexe ......................................... 30

Tableau 4 : Répartition des chefs de ménage selon la situation matrimoniale et le sexe ......... 31

Tableau 5 : Répartition des chefs de ménage selon l'occupation et le sexe ............................. 31

Tableau 6 : Répartition des chefs de ménage selon la catégorie socio-professionnelle et le sexe


.................................................................................................................................................. 32

Tableau 7 : Répartition des ménages selon le nombre de pièces en classe .............................. 34

Tableau 8 : Répartition des ménages selon l'indice de peuplement ......................................... 35

Tableau 9 : Dépenses moyenne et médiane par postes de dépenses ........................................ 37

Tableau 10 : Dépense en énergie selon le principal combustible pour la cuisson ................... 37

Tableau 11 : Dépense de loyer selon le type du logement ....................................................... 37

Tableau 12 : Valeurs propres des 3 premiers axes ................................................................... 39

Tableau 13 : Répartition des ménages selon les quartiles de l'indicateur et quelques variables
ayant servi à sa construction..................................................................................................... 40

Tableau 14 : Statistiques sur les valeurs de l'indicateur ........................................................... 42

Tableau 15 : Répartition des ménages selon la classe et le sexe du CM, le niveau d'instruction
du CM, l'occupation du CM, l'indice de peuplement ............................................................... 44

Tableau 16 : Les variables retenues dans la modélisation........................................................ 47

Tableau 17 : Résultats du modèle (Pauvre VS Intermédiaire /Aisé)........................................ 48

Tableau 18 : Résultats du modèle (Pauvre/Intermédiaire VS Aisé)......................................... 49

Tableau 19 : Effets marginaux pour la variable niveau d'instruction ....................................... 50

Tableau 20 : Catégories de femmes ciblées ............................................................................... c

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 21 : Répartition de la taille de l'échantillon .................................................................. d

Tableau 22 : Répartition des chefs de ménage instruits selon le sexe........................................ e

Tableau 23 : Cosinus carré des modalités .................................................................................. e

Tableau 24 : Contributions des modalités ................................................................................... f

Tableau 25 : Modalités caractéristiques de la classe 1 ............................................................... g

Tableau 26 : Modalités caractéristiques de la classe 2 ............................................................... h

Tableau 27 : Modalités caractéristiques de la classe 3 ................................................................ i

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Liste des figures


Figure 1 : Répartition des ménages selon le statut d'occupation .............................................. 33

Figure 2 : Répartition des ménages selon le type du logement ................................................ 33

Figure 3 : Répartition des ménages selon la possession des biens d'équipement .................... 36

Figure 4 : Histogramme des valeurs propres ............................................................................ 38

Figure 5 : Nuage des modalités de l'ACM ............................................................................... 39

Figure 6 : Résultats de la CAH................................................................................................. 41

Figure 7 : Dépense moyenne par poste selon le niveau de vie des ménages ........................... 45

Figure 9 : Probabilités prédites pour la variable taille du ménage (en classe) ......................... 51

Figure 10 : Probabilités prédites pour la variable indice de peuplement ................................. 52

Figure 11 : Répartition des chefs de ménage selon le sexe ........................................................ d

Figure 12 : Dendrogramme de la CAH ....................................................................................... f

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Sigles et abréviations
ACM Analyse des Correspondances Multiples

ACP Analyse en Composante Principale

ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

BM Banque Mondiale

CAH Classification Ascendante Hiérarchique

CM Chef de Ménage

COPA Consistance Ordinale sur le Premier Axe

CSP Catégorie Socio-Professionnelle

DR District de Recensement

ENSAE Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique

ESAM Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages

ESPS Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal

FORTE Femmes et Organisation Travail/Familles

IDF Input Distance Function

IDH Indicateur de Développement Humain

IPH Indice de Pauvreté Humaine

IRD Institut de Recherche pour le Développement

ODF Output Distance Function

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

QUID Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement

RGPHAE Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage

SRP Stratégie de Réduction de la Pauvreté

TDR Termes de Références

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Résumé
La présente étude poursuit un objectif double. D’abord, elle vise à construire un indicateur de
niveau de vie des ménages du département de Dakar à partir des données de l’enquête FORTE.
Ensuite, elle vise à étudier les déterminants du niveau de vie mesuré par ces indicateurs.
L’approche adoptée est celle de la pauvreté du point de vue des conditions de vie qui est une
approche multidimensionnelle. Les variables utilisées dans la construction de l’indicateur font
référence aux caractéristiques des logements et aux biens d’équipement possédés par les
ménages et la méthode de construction appliquée est celle de l’Analyse des Correspondances
Multiples (ACM). Ensuite une Classification Ascendante Hiérarchique a été effectuée pour
regrouper les ménages en fonction de leur niveau de vie. Les résultats montrent que 39,2% des
ménages du département de Dakar sont pauvres en conditions de vie, 37,0% ont un niveau de
vie intermédiaire et 23,8% sont considérés comme aisés. Par ailleurs, l’étude des déterminants
du niveau de vie des ménages, réalisée avec le modèle logit multinomial ordonné généralisé,
donne un impact statistiquement significatif des variables explicatives suivantes : le niveau
d’instruction du chef de ménage, la catégorie socio-professionnelle du chef de ménage, l’indice
de peuplement du ménage et la taille du ménage. Le niveau d’instruction et la catégorie socio-
professionnelle du CM impactent positivement sur le bien-être du ménage. Aussi, on retient
qu’une taille du ménage très élevée (plus de 20 personnes) défavorise le bien-être. Le
surpeuplement a également un effet négatif sur le bien-être.

Mots clés : bien-être, indicateur, multidimensionnelle, ACM, département de Dakar, logit


ordonné généralisé.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Abstract
The purpose of this study is twofold. First, it aims to construct an indicator of household living
standards in the Dakar department based on data from the FORTE survey. Second, it aims to
study the determinants of the standard of living measured by these indicators. The approach
adopted is that of poverty from the point of view of living conditions, which is a
multidimensional approach. The variables used in the construction of the indicator refer to the
characteristics of dwellings and capital goods owned by households and the construction
method used is the Multiple Correspondence Analysis (MCA). Then a Hierarchical Ascending
Classification was carried out to group households into groups according to their standard of
living. The results show that 39.2% of households in the Dakar department are poor in living
conditions, 37.0% have an intermediate standard of living and 23.8% are considered well off.
In addition, the study of the determinants of household living standards, carried out using the
generalized multinomial ordered logit model, gives a statistically significant impact of the
following explanatory variables: the education level of the head of household, the socio-
professional category of the head of household, the household population index and the size of
the household. The level of education and the socio-professional category of the CM have a
positive impact on the well-being of the household. In addition, it is noted that a very high
household size (more than 20 people) disadvantages well-being. Overcrowding also has a
negative effect on well-being.

Keywords: well-being, indicator, multidimensional, MCA, Dakar department, generalized


ordered logit.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Introduction générale
Le bien-être des populations a toujours été une préoccupation majeure des gouvernements et de
nombreux organismes et organisations qu’ils soient nationaux, régionaux ou internationaux.
Cela peut se mesurer par le nombre très important de politiques et programmes mis en œuvre,
partout dans le monde, pour améliorer les conditions de vie et éradiquer la pauvreté des
populations. D’ailleurs, le 25 septembre 2015, en parallèle de l’Assemblée générale des Nations
Unies, 193 dirigeants de la planète se sont engagés sur 17 objectifs mondiaux pour réaliser le
développement durable à l’horizon 2030. Le premier de ces Objectifs de Développement
Durable (ODD) est « Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde d’ici
à 2030 ».

Au Sénégal, une panoplie de dispositifs a été mise en place pour lutter contre la pauvreté. Certes,
les programmes mis en œuvre ont contribué à améliorer le cadre macro-économique, mais leurs
impacts sur la vie des populations sont restés en deçà des espérances. Un programme d'enquêtes
qui fournissent des informations nécessaires à la mise en œuvre de politiques économique et
sociale basées sur une meilleure connaissance des conditions de vie des ménages a été élaboré
depuis les années 90. On peut citer les Enquêtes Sénégalaises Auprès des Ménages qui se sont
déroulées en deux étapes : ESAM1 (1994-1995) et ESAM2 (2001-2002). La persistance des
inégalités et des conditions de vie précaires a conduit au lancement de l’Enquête de Suivi de la
Pauvreté au Sénégal (ESPS) en 2005 - 2006 qui s’inscrit dans le cadre du programme global de
suivi - évaluation de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). Une deuxième enquête de
ce genre a été réalisée en 2011.

Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faut disposer d’indicateurs fiables qui rendent
compte précisément de la réalité du phénomène. Cependant, force est d’admettre l’inexistence
de consensus sur le sens même du terme pauvreté et encore moins sur la manière de la mesurer.
L’approche de mesure la plus répandue est celle dite monétaire, basée sur le revenu et la fixation
d’un seuil. Mais cette méthode est fortement critiquée pour ne pas être un reflet fidèle et
exhaustif du bien-être.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Ainsi, Lachaud (2004) présente une évidence empirique, différente de celle de la Banque
Mondiale (BM), sur la dynamique de la pauvreté au Burkina Faso en termes non monétaires.
La principale conclusion qui émane de l'étude est une relative stabilité voire une légère
augmentation de la pauvreté au cours de la période allant de 1998 à 2003 là où la BM trouve
une baisse.

Avec les travaux du prix Nobel de 1998, Amartya Sen et de beaucoup d’autres auteurs,
une importance grandissante est donnée à des approches de mesure de la pauvreté intégrant
aussi bien les aspects économiques/monétaires que d’autres aspects non monétaires du bien-
être. Ces approches sont souvent appelées les approches de « mesure de la pauvreté
multidimensionnelle ». Cela signifie que le bien-être est une réalité à multiples facettes.
D’ailleurs le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) affirme que : « la
pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel… Il s’agit d’un problème multidimensionnel
qui nécessite des solutions sectorielles intégrées » (PNUD 2000 cité par Benicourt 2001). Cela
justifie d’ailleurs que l’institution ait mis au point des indicateurs tels que l’Indice de Pauvreté
Humaine (IPH), l’Indicateur de Développement Humain (IDH) utilisant tous trois critères du
développement humain à savoir : la santé/longévité, l’éducation et le niveau de vie. Même si
un consensus semble émerger sur le caractère multidimensionnel de la pauvreté, les approches
de mesure prenant en compte cet aspect ne sont pas largement implémentées dans les pays pour
servir dans la prise de décision. Les indicateurs habituels fondés sur le revenu restent
privilégiés.

Au Sénégal, relativement peu de travaux (Ki et al. 2005, Diagne et al. 2005, Mussard et Alperin
2005, Nourou-Dine 2018,…) ont produit des indicateurs de pauvreté sur la base d’une approche
multidimensionnelle. Ces études ont utilisé les données d’enquêtes comme ESAM (Enquête
Sénégalaise Auprès des Ménages), QUID (Questionnaire Unifié des Indicateurs de
Développement), RGPHAE (Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de
l’Agriculture et de l’Élevage) 2013. Cependant, l’enquête FORTE datant de 2018, fournit des
informations qui renseignent sur les caractéristiques des logements et les biens d’équipement
possédés par les ménages dans le département de Dakar. Ce qui, dans une certaine mesure,
donne un aperçu de la richesse ou du bien-être des ménages. Dès lors, on est amené à
s’interroger sur les opportunités que pourrait offrir l’enquête FORTE pour appréhender le bien-
être de la population dakaroise dans une logique multidimensionnelle.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

L’utilisation des données de l’enquête FORTE peut-elle fournir un indicateur pertinent et


cohérent pouvant contribuer à la mesure du bien-être ? Si un tel indicateur existe, comment
décrie-t-il le phénomène et quels sont les caractères susceptibles d’influer sur sa valeur ?

L’objectif principal de cette étude est de partir des données de l’enquête FORTE pour construire
un indicateur composite de niveau de vie avec une approche multidimensionnelle, puis
d’analyser les déterminants du niveau de vie mesuré par cet indicateur, dans le département de
Dakar.

Pour l’atteindre cet objectif global, il s’agira de façon spécifique de :

 Construire un indicateur composite de niveau de vie ;


 Constituer des groupes selon le niveau de vie basé sur l’indicateur ;
 Analyser la relation entre le niveau de vie et certaines variables sociodémographiques
pour en ressortir les principaux déterminants.

Ainsi ce document sera réparti en deux grandes parties. La première, subdivisée en deux
chapitres, porte sur la revue de littérature et le cadre méthodologique. La deuxième partie du
document est consacrée à la présentation des résultats. Celle-ci comporte trois chapitres. Dans
le chapitre 3, il s’agit de faire une analyse descriptive sur les caractéristiques des ménages.
Ensuite, seront présentés les étapes de la mise en œuvre de la construction de l’indicateur ainsi
que le profil des ménages relatif à leur niveau de bien-être dans le département de Dakar, au
niveau du chapitre 4. Enfin, dans le chapitre 5, nous exposerons les déterminants du niveau de
vie.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Première partie

Revue de littérature & Cadre


méthodologique

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Conditions de vie dans le département de Dakar

CHAPITRE 1
Revue de littérature

La pauvreté reste un phénomène complexe à appréhender. La littérature montre qu’il n’existe


pas de cadre théorique unique. Et de fait, la diversité conceptuelle des approches de la pauvreté
se révèle quand il s’agit de mesurer le bien-être ou de déterminer les indicateurs de la pauvreté.
Souvent, dans la littérature sur la pauvreté, on oppose le caractère monétaire et non monétaire,
ou le caractère unidimensionnel et multidimensionnel-différentes options qui correspondent à
des orientations théoriques distinctes.

1.1. Les approches théoriques de base


Dans cette analyse de la littérature, nous présentons les fondements théoriques des principales
approches de la pauvreté. Nous présentons aussi un aperçu critique des différentes approches
de la pauvreté.

1.1.1. Approche monétaire

Cette approche est aussi appelée approche utilitariste ou Welfariste. L'approche utilitariste est
d'inspiration néo-classique et tire son fondement du concept de bien-être économique.
L’approche repose sur le principe microéconomique de l’utilité ordinale, qui suppose que les
biens consommés peuvent être classés selon une fonction d’utilité, qui est la représentation
statistique du bien-être d’un individu. Ainsi, le bien-être est assimilable à l’utilité. Par ailleurs,
en pratique, le bien-être économique des individus n’est pas directement observable. De ce fait,
les Welfaristes vont appréhender ce bien-être par les ressources économiques, notamment le
revenu ou la consommation. Dès lors, la notion de pauvreté est définie alors comme « un niveau
de revenu socialement inacceptable».

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Cette approche préconise que l’Etat doit limiter ses interventions dans l’économie. Il doit mettre
l’accent sur des politiques qui réduisent la pauvreté, mais basées sur l’augmentation de la
productivité, de l’emploi, etc. et par conséquent du revenu.

L’approche utilitariste est dominante et est la plus utilisée par les institutions internationales,
notamment la Banque Mondiale. Mais il faut souligner que c’est aussi la plus critiquée. En effet,
la pauvreté est unidimensionnelle pour cette école (appréhendée uniquement par le revenu)
alors qu’elle est multidimensionnelle pour les autres écoles non Welfariste (multiples
dimensions du bien-être).

Reigen (1987) fait remarquer que : « Le revenu ne se transforme pas directement en bien-être
et un faible revenu peut se traduire par une bonne qualité de vie »

1.1.2. Approches non monétaires


1.1.2.1. Approche des besoins de base

L’approche des besoins de base est la plus utilisée après celle des utilitaristes. Elle met en avant
l’identification des besoins communs à tous les êtres humains nécessaires pour atteindre une
certaine qualité de vie. Ces besoins sont dits « de base ». Un individu est donc considéré comme
pauvre s’il ne satisfait pas ses besoins de base par comparaison avec un certain niveau de vie
standard. Les besoins de base considérés sont : l’alimentation, l’éducation, la santé,
l’assainissement, l’eau potable, l’habitat, l’accès aux infrastructures de base, etc.

Cette vision différente de celle des Welfaristes induit une nouvelle façon de voir l’orientation
des politiques publiques. En effet, pour les partisans de cette école, plutôt que de mener des
politiques allant dans le sens de l’augmentation des revenus, il faut se concentrer sur la
satisfaction des besoins vitaux de la population.

Un des inconvénients de cette approche est la définition même des besoins de base qui comme
la pauvreté monétaire reste assez relative. En effet, il est peu probable que les besoins de base
soient exactement les mêmes dans toutes les tranches de la population. Selon l’âge, le sexe, ou
les handicaps, les besoins de base peuvent être très différents.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

1.1.2.2. Approche par les capacités ou « capabilities »

Cette approche propose de juger la qualité de la vie à partir de ce que les individus sont en
mesure de réaliser vraiment, ce que Sen appelle les états (beings) et actions (doings) et qui
constituent l’ensemble des fonctionnements (functionings). Les fonctionnements peuvent aller
du plus élémentaire – être en bonne santé, pouvoir manger – aux plus complexes – prendre part
à la vie de la communauté, être digne à ses propres yeux. L’ensemble des fonctionnements que
l’individu peut réaliser est appelé capabilité (capability) et représente la liberté de fonctionner
de l’individu. « La capabilité est, par conséquent, un ensemble des vecteurs de fonctionnements,
qui indique qu’un individu est libre de mener tel ou tel type de vie » (Sen, 1992, p.66).

Pour lui, ce qui a de la valeur c’est la capacité des individus à fonctionner ; par conséquent, la
pauvreté doit être vue comme une privation de cette capacité (ne pas être à mesure de vivre
longtemps, ne pas pouvoir se nourrir ou se soigner . . .). Ainsi selon l’approche de Sen, l’analyse
de la pauvreté consiste à déterminer ce qui constitue les différentes capacités dans les sociétés,
et à déterminer les personnes qui ne peuvent les développer.

Tout comme l’approche des besoins de base, l’approche de Sen souffre du problème du choix
des capacités à retenir dans le cadre de l’analyse de la pauvreté. En effet, l’importance des
capacités varie selon les caractéristiques des individus sur lesquels l’analyse est appliquée. Par
ailleurs, cette approche est assez difficile à mettre en œuvre.

1.1.2.3. L’approche par le cumul de privations

C’est une méthode qui consiste à l’analyse d’une source homogène, par exemple : des enquêtes
ponctuelles auprès des ménages, pour identifier les individus qui sont privés simultanément de
certains biens et services nécessaires pour assurer un niveau de vie « normal ». Suite à ces
enquêtes un « score » relatif est construit par rapport à ces privations pour chaque unité
statistique. Les pauvres sont les personnes qui ont un nombre de privations récurrentes et fixes.
L’inconvénient avec cette approche réside dans la définition de ces biens et services nécessaires
et la fixation d’un score minimale.

1.1.2.4. Pauvreté du point de vue des conditions de vie

L’analyse de la pauvreté du point de vue des conditions de vie est aussi une pratique de plus en
plus courante. Elle envisage l’élaboration d’un score composite des conditions de vie qui prend
en compte 3 dimensions :

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Conditions de vie dans le département de Dakar

i) les caractéristiques du logement occupé (murs, sol, toit, principale source


d’approvisionnement en eau potable, source d’électricité, type de toilette utilisée,
mode d’évacuation des ordures, système d’évacuation des eaux usées, etc.) ;
ii) les biens durables d’équipement qui contribuent au confort du ménage
(réfrigérateur, télévision, téléphone, principal moyen de déplacement, et accès à
divers autres équipements) ;
iii) les autres éléments d’une « bonne » condition de vie (manger trois fois par jour,
pouvoir acheter des médicaments quand on tombe malade, pouvoir remplacer des
meubles vétustes, etc.).

1.1.2.5. Pauvreté subjective

Elle consiste à évaluer les perceptions des ménages qui ont été soumis à des enquêtes et qui
répondent à des questions relatives à leur situation. Par exemple : le fait de pouvoir épargner,
ou de devoir se servir de ces réserves, ou de disposer de la somme minimale nécessaire pour «
joindre les deux bouts ». Cette démarche permet de savoir quels sont les besoins que les
ménages jugent nécessaires et quels sont ceux, qui à leur avis, sont un signe de pauvreté. C’est
une approche qui comporte des inconvénients car les questions posées doivent être appropriées
au contexte.

1.2. Revue méthodologique sur la mesure du niveau de vie


L’objet de cette partie est de présenter des méthodes qui sont utilisées pour la construction
d’indicateurs de niveau de vie par une approche multidimensionnelle.

1.2.1. Méthode des ensembles flous

Cette méthode repose sur la théorie des ensembles flous développée en 1965 par Zadeh. Elle
est appliquée pour la première fois à la mesure de la pauvreté par Cerioli et Zani (1989).
L’objectif visé est de dépasser le débat sur la fixation d’un seuil qui conduit à la répartition de
la population en deux sous-groupes : pauvres et non pauvres. L’approche préconise une mesure
graduelle de la pauvreté allant de l’extrême pauvreté à l’inexistence totale de pauvreté.

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Conditions de vie dans le département de Dakar

Encadré 1 : Théorie des ensembles flous

Considérons un ensemble 𝑋 et 𝑥 un élément quelconque de 𝑋. Un sous-ensemble flou 𝐴 de


𝑋 est défini ainsi :

𝑥, 𝑓𝐴 (𝑥) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑥 ∈ 𝑋

Où 𝑓𝐴 (𝑥) est une fonction d’appartenance qui prend ses valeurs dans l’intervalle fermé [0,1].
Chaque valeur 𝑓𝐴 (𝑥) représente le degré d’appartenance de 𝑥 à 𝐴.

Si 𝑓𝐴 (𝑥) = 0 , alors 𝑥 n’appartient pas à 𝐴

Si 𝑓𝐴 (𝑥) = 1 , alors 𝑥 appartient complètement à 𝐴

Si 0 < 𝑓𝐴 (𝑥) < 1 , alors 𝑥 appartient partiellement à 𝐴 et son degré d’appartenance est
déterminé par la valeur de 𝑓𝐴 (𝑥).

Partant du principe des ensembles flous, Cerioli et Zani définissent l’appartenance d’un
individu au groupe de pauvre comme suit : Considérons une population P de n individus et un
sous-ensemble A de P, représentant le groupe des pauvres. Désignons par μA (i), (i = 1, … , n),
le degré d’appartenance de l’individu i au groupe des pauvres. Alors :

μA (i) = 0 s’il est certain que l’individu i n’est pas pauvre ;

μA (i) = 1 si l’individu i appartient totalement au groupe des pauvres ;

0 < μA (i) < 1 si l’individu i montre un signe partiel d’appartenance au groupe des pauvres.

La détermination de la fonction d’appartenance est la principale préoccupation à laquelle on


fait face avec cette approche. Plusieurs approches ont été proposées à cet effet, dont Cerioli et
Zani (1990) et Cheli et Lemmi (1995).

L’avantage de l’approche par les ensembles flous réside dans le fait qu’il n’est pas nécessaire
de fixer un seuil – qui en général est arbitraire. La pauvreté est mesurée de façon graduelle.

9
Conditions de vie dans le département de Dakar

1.2.2. Méthode de mesure basée sur une fonction de distance

Cette méthode, proposée par Lovell et al (1994) est une adaptation des théories de l’efficacité
dans la production, à la mesure du bien-être. L’idée de Lowell et al d’utiliser cette approche tire
sa source de la distinction que fait Sen (1985, 1987) entre les commodités, les capabilités et les
fonctionnements. Les commodités sont des biens et services qui donnent à l’individu certaines
capabilités, ces dernières concourant à la réalisation de capabilités encore plus grandes appelées
fonctionnements. Ainsi, ils définissent deux fonctions de distance : La fonction de distance
d’entrée (Input Distance Function (IDF)) et la fonction de distance de sortie (Output Distance
Function (ODF)). Les inputs sont les ressources de l’individu ((x = (x1 , x2 , … , xN )) et les
outputs sont les fonctionnements ((u = (u1 , u2 , … , uM )) et le couple (x i , ui ) est défini pour
chaque individu i comme étant ses ressources et ses fonctionnements. Ces deux fonctions de
distance sont définies comme suit :

Din = max{ρ ∶ (x⁄ρ) ∈ L(y)} et Dout = min{θ ∶ (x⁄θ) ∈ P(x)}

Où 𝐿(𝑦) désigne l’ensemble des vecteurs d’input x pouvant produire le vecteur d’output 𝑦, et
𝑃(𝑥) désigne l’ensemble des outputs y pouvant être produits avec l’input 𝑥.

Sur la base de l’IDF, ils définissent un indice de standards de vie permettant d’appréhender la
mesure dans laquelle les ressources 𝑥 𝑘 de l’individu 𝑘 doivent être réduites pour atteindre la
frontière de ressource fixée ici au vecteur unitaire N-dimensionnel. Plus il est nécessaire de
réduire radialement x k et plus l’individu a un standard de vie élevée.

En utilisant l’ODF, ils construisent un indice de qualité de vie permettant d’appréhender la


mesure dans laquelle le vecteur de fonctionnements uk de l’individu k doit être augmenté
radialement au maximum pour atteindre la frontière des fonctionnements fixée également au
vecteur unitaire M-dimensionnel. Plus les fonctionnements uk sont proches de la référence, plus
l’individu 𝑘 a une faible qualité de vie. Notons que la procédure d’estimation utilise les
Moindres Carrées Ordinaires Réduites pour l’obtention de résidus devant servir à l’estimation
des distances. La limite de la méthode réside dans le choix de la frontière qui est en réalité
arbitraire. Le choix du vecteur d’éléments égaux à l’unité n’est pas justifié.

10
Conditions de vie dans le département de Dakar

1.2.3. Méthode basée sur la théorie de l’information

Cette théorie, originellement développée dans le domaine des sciences de la communication, a


été adaptée par Theil (1967) à l’économie. Maasoumi (1993) et Deutsch et Silber (2005) en
exposent les principes de base.

L’adaptation d’une telle théorie aux mesures de pauvreté multidimensionnelle repose sur la
procédure suivante : supposons qu’on dispose de n individus et de 𝑚 attributs de bien-être, 𝑥𝑖𝑗
représente alors la valeur d’un attribut j(j = 1,2, … m) pour l’individu i(1 = 1,2, … , n). La
première étape consiste à agréger le vecteur d’attributs (Xi1 , … , Xim ) de l’individu 𝑖 en une
valeur unique Xic . L’idée suggérée par Maasoumi (1986) et Maasoumi et Nickelsburg (1988)
est de trouver un vecteur Xic = (X1c , … , Xnc ) qui reflète le plus possible le niveau de bien-être
procuré à chaque individu par l’ensemble de ses attributs. Il s’agit dans ce cas de minimiser la
fonction d’entropie généralisée suivante :
n γ
1 xic
GEγ (Q, P) = ∑ αj {[( ) − 1]} , avec γ ≠ 0, −1
γ(γ + 1) xij
i=1

Avec αj le poids de l’attribut j.

L’étape suivante consiste à identifier les critères de définition de la pauvreté. Pour Asselin
(2002), cette démarche souffre d’un problème d’indétermination lié à la nature paramétrique
des mesures proposées. De plus, il existe le problème de détermination des poids des attributs
dans un sens moins arbitraire.

1.2.4. Méthode d’inertie

Cette approche basée sur les techniques de construction d’échelle multidimensionnelle (MDS)
et les Analyses Multivariées (MAV) propose des méthodologies permettant d’éliminer autant
que possible l’arbitraire dans le calcul d’un indicateur composite. Les deux méthodes les plus
utilisées sont l’ACP (Analyse en Composante Principale) et l’ACM (Analyse des
Correspondances Multiples). On retrouve chez Meulman (1992), Volle (1993) et Ram (1982)
une approche complète de l’approche d’inertie.

L’objectif est de résumer en un indicateur composite unidimensionnel, un ensemble


d’indicateurs primaires représentés par K variables qui traduisent le niveau de bien-être d’un
individu statistique i de la population. Cet indice composite peut être exprimé, pour un individu
i donné, comme suit :

11
Conditions de vie dans le département de Dakar

Ci = ∑ γk Iik
k=1

Avec 𝐼𝑖𝑘 , l’indicateur primaire k(k = 1,2m … , K), observé sur l’individu i, i=1,2,…, n ; 𝛾𝑘 est
le poids attribué à l’indicateur primaire 𝐼𝑖𝑘 .

Ces pondérations ne sont rien d’autre que les coordonnées factorielles associées à chaque
variable sur l’axe principal d’allongement. Ainsi, l’utilisation de cette approche a l’avantage de
donner une variable latente qui est la meilleure combinaison des K indicateurs primaires au sens
où elle donne le plus d’informations (en termes de contribution à l’inertie totale).

1.3. Revue de littérature empirique


Dans la littérature des travaux empiriques sur la mesure de la pauvreté, deux approches sont
généralement utilisées : la mesure de la pauvreté par l’approche monétaire et celle basée sur les
méthodes d’analyse multidimensionnelle. L’approche la plus répandue, pour la mesure de la
pauvreté multidimensionnelle, est celle qui utilise la technique d’analyse factorielle pour le
calcul d’un indicateur de bien-être.

Kobiane (2004) étudie, sur la ville de Ouagadougou au Burkina Faso, l’impact des méthodes
d’agrégation des indicateurs primaires sur la relation existant entre la pauvreté et la
fréquentation scolaire. Il se base sur les caractéristiques de l’habitat et les biens d’équipement
comme indicateurs de niveau de vie des ménages. Il fait remarquer le fait que ces deux variables
permettent de distinguer deux classes sociales extrêmes de la société : les très pauvres et les très
nantis. Il applique successivement l’ACM et l’ACP d’une part, et une analyse de corrélation
d’autre part pour choisir les plus pertinentes entre les indicateurs de l’habitat et ceux liés aux
biens possédés. Un indice d’agrégation est alors construit sur cette base. Il présente trois autres
méthodes d’agrégation et montre finalement que la méthode d’agrégation des indicateurs
primaires n’a pas une influence fondamentale sur la nature du lien entre le niveau de pauvreté
et la fréquentation scolaire pour les données du Burkina utilisées. Moins le niveau de pauvreté
est élevé et plus les enfants sont enclins à être scolarisés.

12
Conditions de vie dans le département de Dakar

De leur côté, Razafindrakoto et Roubaud (2005) réalisent une étude de la pauvreté en


Antananarivo au Madagascar qui les conduit à rejeter de façon catégorique l’idée que
l’approche retenue n’a pas d’influence significative sur le groupe cible comme pauvre. En effet,
sept approches ont été explorées dont quatre objectives et trois subjectives. Il en est résulté que
quel que soit l’approche, au moins 32% de la population est estimée pauvre. Cependant,
seulement 2,4% cumulent l’ensemble des types de pauvreté, 7% cumulent toutes les formes de
pauvreté objective et 9% cumulent les trois formes objectives non monétaires. Aussi, environ
80% de la population sont touchés par au moins une forme de pauvreté. Constatant ainsi le
faible recoupement des formes de pauvreté, ils analysent les déterminants de chacun des types
de pauvreté grâce à des modèles dichotomiques (logit et probit). Les variables explicatives se
réfèrent au sexe du chef de ménage (CM), le niveau d’instruction, l’emploi, le type du ménage
(monoparentale ou non), la religion, l’ethnie, la catégorie socioprofessionnelle du CM, l’âge, la
taille du ménage, le nombre d’enfants,… L’effet de ces différentes variables sur le risque de
pauvreté change selon l’indicateur qui est utilisé.

En utilisant les données de l’ESAM II et les données de l’enquête QUID (Questionnaire Unifié
sur les Indicateurs de Développement), Ki et al. (2005) ont étudié la pauvreté
multidimensionnelle au Sénégal en utilisant l’ACM pour la construction de l’indice composite
de pauvreté. Ils ont utilisé l’approche des besoins de base et considèrent des variables qui se
réfèrent aux domaines suivants du bien-être : éducation, santé, eau potable, nutrition, habitat et
assainissement, énergie, communication, biens de confort ; chacune des dimensions étant
représentée par des variables exprimant la privation/possession par rapport à un besoin de base.
Les coefficients de pondération sont obtenus sur le premier axe factoriel avec une part d’inertie
de 30,94%. D’après leur conclusion, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle est estimée
à 60% contre 48,5% pour la pauvreté monétaire. Cependant, ils trouvent que ces deux
indicateurs sont corrélés.

Diagne et al. (2005) étudient le noyau dur de la pauvreté au Sénégal en se focalisant sur trois
indicateurs à savoir : un indicateur monétaire, la privation relative de Townsend (1979) pour
mesurer le bien-être social et un indicateur de patrimoine (actifs détenus par le ménage).
L’analyse est inscrite dans le cadre des capabilités de Sen. Les données utilisées sont celles de
l’ESAM II et la méthode de construction de l’indicateur de patrimoine et celui de privation
relative est l’ACM.

13
Conditions de vie dans le département de Dakar

L’étude révèle que 9 sénégalais sur 10 vivent au moins une des formes de pauvreté. Un ménage
sur 7, soit un individu sur 8 manque de revenu pouvant lui permettre de faire face à ses besoins
immédiats.

L’incidence de la pauvreté monétaire est estimée à 46,7% en 2011. Les estimations montrent
des disparités de niveaux de pauvreté selon le milieu de résidence. En effet, la pauvreté est plus
élevée en zone rurale avec une proportion de 57,1% contre 41,2% dans les autres zones urbaines
et 26,1% à Dakar. L’ESPS-II a estimé la pauvreté subjective en demandant aux ménages de
se prononcer sur leur propre appréciation par rapport à leurs conditions de vie. Les résultats
montrent que 48,6% des ménages s’estiment pauvres. Les taux de pauvreté subjective et
monétaire ne s’écartent pas trop et sont dans les mêmes intervalles de confiance car le taux de
pauvreté monétaire est estimé à 46,7%.

L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie a élaboré un rapport à partir de


données issues de l’enquête « À l’écoute du Sénégal de 2014 » (L2S) sur les conditions de vie
des ménages réalisée entre novembre 2014 et janvier 2015 sur toute l’étendue du Sénégal.
D’après les résultats, plus de la moitié des ménages (56,5%) s’estiment pauvres, parmi lesquels
45,7% se déclarent très pauvres. La pauvreté perçue varie selon le milieu de résidence. Elle est
plus marquée dans le milieu rural où plus des deux tiers des ménages (69,0%) se déclarent
pauvres dont 53,2% se voient comme très pauvres. En revanche, elle est moins observée dans
la zone urbaine de Dakar, où moins de deux ménages sur cinq (38,2%) se trouvent pauvres,
parmi lesquels un peu moins du quart (24,7%) sont très pauvres. Dans les autres villes, elle est
de 53,7% dont 44,5% de très pauvres.

Toujours au Sénégal, Nourou-Dine (2018) étudie la pauvreté multidimensionnelle des ménages


sénégalais à partir des données du RGPHAE-2013 par une approche des capabilités de Sen.
Cette étude a pour objectif de construire des indicateurs composites de pauvreté
multidimensionnelle et d’étudier les déterminants de ce phénomène mesuré par ces indicateurs.
Les variables utilisées-au nombre de trente (30) et de natures qualitatives ordinales-renseignent
sur des caractéristiques du ménage et sont réparties en sept (7) dimensions du bien-être à savoir :
la dimension santé et nutrition, l’assainissement, l’habitat, le confort, les transports et
communications, l’éducation et l’emploi. Une ACM a été réalisée pour la construction des
indicateurs composites. Quatre (4) indicateurs composites ont été construits : l’un au niveau
national, trois (3) spécifiques aux milieux de résidence urbain Dakar, autre urbain et rural.

14
Conditions de vie dans le département de Dakar

L’analyse de la pauvreté montre que 58% des ménages sénégalais vivent en dessous du seuil
de pauvreté relatif à leur milieu de résidence. L’incidence de la pauvreté est plus élevée dans le
milieu urbain de Dakar et s’élève à 56,9%. Par ailleurs, l’étude des déterminants de la pauvreté
multidimensionnelle réalisée avec un modèle logit simple, montre que le risque de pauvreté
pour un ménage diminue avec un chef de ménage (CM) de sexe féminin ou un CM alphabétisé.

Les variables utilisées dans la modélisation sont : sexe du CM, le fait que le CM soit handicapé
ou non, l’âge du CM, l’âge au carré, la proportion de personnes de plus de 65 ans, la proportion
d’enfants de moins de 6 ans, la situation matrimoniale du CM, le nombre d’épouses dans le
ménage, la taille du ménage, le fait que le CM soit alphabétisé ou non.

15
Conditions de vie dans le département de Dakar

CHAPITRE 2
Cadre méthodologique

Cette partie porte sur la présentation des données utilisées dans le cadre de notre étude et de la
méthodologie adoptée pour l’analyse. Nous procéderons à différentes phases d’analyse à ce
niveau, allant d’une étude descriptive, suivie de construction d’indicateurs de niveau de vie à
une analyse économétrique.

2.1. Présentation des données

Les données proviennent de l’enquête FORTE1 (Femmes et Organisation Travail/Familles)


réalisée en 2018 par l’IRD en collaboration avec l’ANSD. Le projet s’intéresse à la division du
travail domestique et parental dans les ménages (questionnaire ménage) et à l’organisation
quotidienne des femmes à Dakar (questionnaire femme).

Le travail mené dans ce document porte sur les données tirées du questionnaire ménage.

Pour éclairer la division du travail domestique et parental et l’organisation des dépenses,


l’enquête a d’abord récolté des informations au niveau individuel sur : (1) la participation des
membres du ménage âgés de 6 ans et plus et des personnels domestiques 2 aux tâches

1
L’enquête FORTE est une enquête appartenant à un projet de recherche financé par l’Agence
Nationale de la Recherche française (ANR) (programme Jeunes Chercheurs Jeunes Chercheuses).
2
Un module complet de l’enquête est consacré à ces personnels domestiques : nombre et caractéristiques de ces
personnes venant en aide au ménage pour différentes tâches (domestiques et de care familial) ainsi que leurs
conditions de travail et de rémunération
16
Conditions de vie dans le département de Dakar

domestiques courantes et aux tâches parentales et (2) la participation des membres du ménage
âgés de 6 ans et plus aux dépenses courantes.

L’enquête renseigne également, de manière « classique », comme d’autres enquêtes ménages :


(1) les différentes caractéristiques des membres du ménage (âge, sexe, lien de parenté avec le
chef de ménage, statut matrimonial, niveau d’instruction, activité) ; (2) le montant des dépenses
courantes des ménages, les caractéristiques des logements, et les biens possédés par le ménage.

Ces informations permettent d’analyser les conditions de vie des ménages à Dakar et de les
mettre en lien avec certains caractéristiques des ménages. A terme, la caractérisation des
conditions de vie des ménages devrait permettre de mieux comprendre les modes d’organisation
qui s’y déroulent.

Le travail porte ici sur la base de données concernant les ménages, composée de 1220 ménages.

2.2. Aperçu du plan d’échantillonnage

La population cible de l’enquête est constituée des femmes sénégalaises résidentes, en couple,
avec ou sans enfants, âgées de 25 à 50 ans et résidant en ménages ordinaires à Dakar. Un des
objectifs de l’enquête est d’analyser finement la situation des femmes ayant un niveau
d’éducation supérieur. L’hypothèse sous-jacente est qu’elles sont pionnières dans différents
domaines. Afin de mieux tester cette hypothèse, l’enquête s’intéresse aussi à d’autres catégories
de femmes.

Les femmes ayant atteint l’enseignement supérieur constituent une population rare et sont
souvent en nombre trop réduit dans les enquêtes par échantillonnage classique. Le plan
d’échantillonnage a ainsi été conçu de manière à surreprésenter les femmes ayant atteint le
niveau supérieur. Mais les femmes de tous profils sont interrogées dans l’enquête : cinq
catégories de femmes (selon le niveau scolaire et l’activité) ont ainsi été ciblées (Tableau 20 en
annexe). Compte tenu de la répartition de la population des femmes de niveau supérieur sur le
territoire national, il a été décidé de focaliser l’enquête sur le département de Dakar : selon les
données du RGPHAE de 2013 (base du 10ème), près de trois quarts (73,6%) des femmes de
niveau supérieur, actives, en couple et/ou avec enfants résident dans ce département.

17
Conditions de vie dans le département de Dakar

2.2.1. Taille de l’échantillon

Un échantillon de 1600 ménages a été tiré en tenant compte d’un quota pour chaque catégorie
de femmes. Le taux de non réponse ayant été évalué en moyenne à 75%, cet échantillon devait
donner à la fin de l’enquête, un nombre effectif de ménages enquêtés de 1200. Dans chaque
ménage il était prévu d’enquêter une femme en couple (avec ou sans enfants), âgée de 25 à 50
ans, avec l’objectif d’obtenir in fine un minimum de femmes enquêtées pour chaque catégorie
(niveau supérieur active, niveau supérieur inactive, niveau secondaire active, niveau primaire
active et niveau inférieur au supérieur inactive) (Tableau 21 en annexe). Les erreurs dans la
mise à jour des DR, les refus des femmes d’être enquêtées ou leur indisponibilité n’ont pas
toujours permis d’enquêter une femme par ménage. Au final, seules 999 femmes ont été
enquêtées.

2.2.2. Stratégie d’échantillonnage

La méthode d’échantillonnage est une méthode à plusieurs degrés. Le protocole de sélection de


l’échantillon a eu comme base de sondage le recensement sénégalais de 2013 (RGPHAE, 2013)
et a ensuite suivi trois étapes successives : (1) En premier lieu, on procède à une stratification
des DR du recensement en fonction du nombre moyen (élevé, moyen ou faible) de ménages
comprenant au moins une femme en couple et/ou avec enfant, de niveau supérieur et active. (2)
En second lieu, on tire aléatoirement un certain nombre de DR dans chacune des strates : 30
DR avec proportion élevée de ménages comprenant au moins une femme en couple et/ou avec
enfant, de niveau supérieur et active ; 20 DR avec une proportion moyenne et 10 DR avec une
proportion faible. (3) En troisième lieu, on tire un certain nombre de ménages dans chaque DR
après avoir procédé aux listings des ménages (mise à jour des DR). L’objectif étant d’avoir un
échantillon de 1620 ménages, ont été sélectionnés 60 DR, et 27 ménages par DR.

2.3. Méthodologie de construction de l’indicateur

La construction de l’indicateur de niveau de vie constitue une étape importante dans notre
démarche d’analyse. La mesure des conditions de vie dans le département de Dakar doit
conduire à des conclusions basées très largement sur les indicateurs choisis et définis pour
correspondre aux objectifs de l’étude. Il s’avère donc important d’exposer certains préalables
techniques relatifs à la méthode de construction.

18
Conditions de vie dans le département de Dakar

La méthode que nous allons utiliser pour la construction de l’indicateur est celle basée sur
l’inertie en appliquant une Analyse des Correspondances Multiples. Cette méthode permet de
tirer le maximum d’informations sur les données à partir des axes factoriels.

2.3.1. Choix des variables

La construction de l’indicateur est basée sur les caractéristiques des logements et des biens
d’équipements possédés par les ménages car nous adoptons une approche d’étude de la pauvreté
en termes de conditions de vie. Le choix de cette méthode pour une approche
multidimensionnelle est lié aux données dont nous disposons. Ces dimensions sont considérées
comme des facteurs qui permettent d’approcher une mesure des conditions de vie des ménages
(Kobiane, 2004). En effet, ces dimensions renseignent sur le fait de se loger adéquatement, de
jouir d’un certain confort de vie, sur le fait de posséder ou non des biens qui tendent à accroître
le bien-être.

Dans un premier temps, toutes les variables présentes dans la base de données et qui renseignent
sur les caractéristiques des logements et des biens d’équipements possédés ont été pris. Dès
lors, il s’est avéré que beaucoup de variables ne sont pas discriminants. Dans le souci d’éviter
les modalités rares (pourcentage inférieur à 5%) dans la mise en œuvre de l’ACM, certaines
variables ont été écartées. Les variables retenues pour la construction de l’indicateur sont celles
présentées dans le tableau suivant :

19
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 1: Les variables choisies pour la construction de l'indicateur de niveau de vie

Variables Modalités
Statut d'occupation Propriétaire, Locataire, Logé
Type de toilettes Chasse, Latrines
Utilisation de l'eau minérale pour la boisson Oui, Non
Chauffe-eau Oui, Non
Internet Oui, Non
Réfrigérateur Oui, Non
Congélateur Oui, Non
Micro-onde Oui, Non
Robot ménager Oui, Non
Cuisinière Oui, Non
Réchaud Oui, Non
Fer électrique Oui, Non
Climatiseur Oui, Non
Décodeur Oui, Non
Canal Oui, Non
Téléphone fixe Oui, Non
Voiture Oui, Non
Ordinateur Oui, Non
Source : Base de données des ménages, enquête FORTE

2.3.2. Eléments théoriques sur l’Analyse des Correspondances Multiples

L’Analyse des Correspondances Multiples est une méthode d’analyse multidimensionnelle


destinée à l’étude des liaisons entre variables qualitatives décrites sur des individus. Elle vise à
étudier les liaisons multiples qui existent entre plusieurs variables qualitatives. Le principe de
l’ACM est la mise en exergue des similitudes existant entre les lignes et les colonnes d’un gros
tableau par des représentations graphiques des variables et des individus, puis de systématiser
l’interprétation tout en limitant le plus possible la perte d’information.

L’un des objectifs de l’ACM est d’explorer la structure des données afin d’en dégager les
tendances globales. Elle s’appuie sur les notions de ressemblance et d’association telles que :

 La proximité des individus est interprétée en termes de ressemblance. Des individus se


ressemblent s’ils possèdent un grand nombre de modalités en commun ;

20
Conditions de vie dans le département de Dakar

 La proximité des modalités d’une même variable traduit une ressemblance, et celle de
modalités de variables différentes une association.

De façon pratique, l’ACM cherche à résumer l’information à travers des projections. Il s’agit
de trouver des espaces de dimension 2 (plan factoriel) ou de dimension 1 (axe factoriel) sur
lesquels les projections s’étalent le mieux, en vue de s’approcher de la réalité. L’information
est donc résumée à travers les axes factoriels, dont le pouvoir informatif est appréhendé par
l’inertie. Pour apprécier la qualité de la projection des variables ou des modalités, on se sert de
différents outils tels que le cosinus carré (qui permet de donner un sens à l’axe) et la contribution
(qui recense les variables ayant contribué à la formation de l’axe).

Supposons que l’on dispose de N individus décrits par q variables qualitatives. Désignons par
Q l’ensemble des questions, 𝐽𝑞 l’ensemble de toutes les réponses relatives à la question q, J
l’ensemble de toutes les réponses.

Le cosinus carré de la modalité j de la question q sur l’axe α noté, COSα2 (j, q), s’obtient par la
formule :

Gα2 (j, q)
COSα2 (j, q) =
d2 (j, G)

La contribution de la modalité j de la question q à la formation de l’axe α, notée CTR α (j, q), est
donnée par la formule suivante :

f(j, q) ∗ Gα2 (j, q)


CTR α (j, q) =
λα

Avec :

 Gα (j, q) : coordonné de la modalité j de la variable q sur l’axe α ;


 G ∶ centre de gravité ;
 d2 (j, G) ∶ distance de la modalité j au centre de gravité G ;
 f(j, q) ∶ fréquence relative de la modalité j de la variable q ;
 λα ∶ valeur propre de l’axe α.

21
Conditions de vie dans le département de Dakar

2.3.3. Choix de la forme fonctionnelle de l’indicateur

Nous disposons, dans notre base de données, de variables qualitatives ou qui peuvent être
transformées. Ces variables sont décrites sur un ensemble de ménages. Il s’avère donc judicieux
de disposer d’une information synthétique à même de rendre compte du phénomène que l’on
cherche à appréhender. L’indicateur construit sera quantitatif et doit permettre une
hiérarchisation des ménages selon des critères bien définis. Par exemple, en construisant un
indicateur de niveau de vie, nous devons être capables de classer les ménages selon leurs
conditions de vie.

En considérant les notations de la section précédente, posons :

1 si le ménage possède la modalité j de la question q


Xi (j, q) = {
0 sinon

Wα (j, q) ∶ le poids de la modalité j de la question q sur l’axe α

La formule de l’indicateur pour un ménage i sur l’axe α est donnée par la formule suivante
(ASSELIN, 2002) :

J
∑Q q
q=1 ∑j=1 Wα (j, q) ∗ X i (j, q)
INViα =
Q

Ainsi, l’indicateur de niveau de vie apparaîtra comme une combinaison des indicateurs des axes
retenus tout en tenant compte de la structure de ces derniers. Se basant sur les travaux de
Minvielle (2003), la formule de l’indicateur global de niveau de vie du ménage i s’écrira :

∑pα λα ∗ INViα
INVi =
∑pα λα

Où les 𝜆𝛼 sont les plus grandes valeurs propres obtenues des axes retenus de l’ACM, et p le
nombre d’axes retenus pour l’ACM.

L’indicateur ainsi calculé est à valeurs dans ℝ. Pour faciliter les interprétations, nous
définissons un indicateur normalisé :

INVi − min(INVi )
INVi∗ =
max(INVi ) − min(INVi )

22
Conditions de vie dans le département de Dakar

2.3.4. La Consistance Ordinale sur le Premier Axe (COPA)

Le critère COPA revêt une grande importance dans la construction d’indicateurs. Il est surtout
utilisé comme support dans la construction d’indicateurs de bien-être. Ce critère permet de
s’assurer que l’indicateur reflète le degré de bien-être en passant d’un pallier au supérieur. De
façon pratique, si nous supposons un clivage pauvre-non pauvre, une variable qualitative
respecte le critère COPA si ses modalités traduisant le bien-être se retrouvent du côté des non
pauvres et inversement.

2.3.5. Choix de la pondération

La pondération est un élément important dans la phase de construction d’indicateurs. En effet,


l’indicateur devant refléter au mieux le phénomène étudié, la pondération constitue la traduction
réelle de l’importance relative accordée à tout paramètre intervenant dans sa construction.
Ainsi, le choix d’une pondération inadéquate pourrait négativement impacter la qualité de
l’indicateur. A l’aide de l’ACM, on peut faire un choix d’une pondération non arbitraire.

Gα (j, q)
Wα (j, q) =
√λα

2.3.6. Evaluation de la qualité de l’indicateur

Une fois l’indicateur construit, il convient de juger de sa qualité. En ce sens, nous allons évaluer
sa sensibilité en s’inspirant de l’approche de Jean Bosco Ki (2005). La méthode consiste à
former des classes, par exemple les quartiles de l’indicateur, puis de comparer la distribution
de certaines variables ayant servi à sa construction. L’idée sous-tendue est que si nous
considérons une variable de privation, le degré de privation devrait baisser si nous passons d’un
quartile de l’indicateur à un quartile supérieur. L’indicateur doit donc refléter au mieux le
phénomène que l’on cherche à appréhender.

2.4. Les déterminants du niveau de vie : présentation du


modèle théorique.

Notre approche méthodologique pour l’étude des déterminants du niveau de vie s’inscrit dans
le cadre du modèle logit multinomial ordonné généralisé. En effet, la variable dépendante que
nous cherchons à expliquer est qualitative polytomique (3 modalités) et ordonnée.

23
Conditions de vie dans le département de Dakar

On fait recours à ce modèle lorsque l’hypothèse de régression parallèle n’est pas vérifiée avec
le modèle multinomial ordonné.

2.4.1. Modèle multinomial ordonné

Les modèles ordonnés sont utilisés lorsque les valeurs prises par la variable multinomiale
correspondent à des intervalles dans lesquels va se trouver une seule variable latente
inobservable continue3. Ainsi, un modèle multinomial ordonné est donc un modèle dans lequel
la variable dépendante est une variable qualitative ordonnée, c’est-à-dire dont les modalités
peuvent être hiérarchisées.

2.4.1.1. Spécification du modèle

Soit 𝑌 la variable à expliquer. Le modèle multinomial s’écrit comme suit :

0 si yi∗ ≤ c1
1 si c1 ≤ yi∗ ≤ c2
yi =
… …

{ J si yi ≥ cJ
Avec yi (i = 1, … , N) les modalités de Y, cj+1 ≥ cj , c0 = −∞ , et cj+1 = +∞

La variable latente y ∗ est définie par :

y ∗ = xi β + εi

Avec

xi = (x1i , … , xiK ) ∀ i = 1, … , N

β = (β1 , … , βK )′ ∈ ℝK

εi i.i.d de moyenne nulle et de variance 𝜎𝜀2 ,

εi /σε suit une loi de fonction de répartition 𝐹(. ).

Si la fonction 𝐹(. ) Correspond :

 à la loi logistique, 𝐹(. ) = Λ(. ), le modèle est un modèle logit multinomial ordonné

3
Christophe Hurlin, Econométrie des variables qualitatives, Modèles Logit Multinomiaux
ordonnés et non ordonnés
24
Conditions de vie dans le département de Dakar

 à la loi normale centrée réduite, 𝐹(. ) = ϕ(. ), le modèle est un modèle probit
multinomial ordonné.

Cependant, le découpage en classe sur 𝑦𝑖∗ n’a de sens que si le nombre de classes est
relativement faible. La probabilité associée à l’évènement 𝑦𝑖 = 𝑗, ∀ 𝑗 = 1, … , 𝑚 est donnée par :

cj+1 − xi β cj − x i β
P(yi = j) = F ( )− F( )
σε σε

2.4.1.2. Estimation des paramètres

La méthode du maximum de vraisemblance est celle utilisée pour l’estimation du modèle. La


vraisemblance de l’échantillon Y est construite comme suit :

𝑁 𝐽

𝐿(y, β, c1 , … , cJ , σε ) = ∏ ∏ Prob(yi = j)yij


𝑖=1 𝐽=0

Où la variable dichotomique 𝑦𝑖𝑗 est définie par :

1 si yi = j
yij = { ∀ i = 1, … , N et ∀ j = 0, … , J
0 sinon

Les paramètres 𝛽̃ = 𝛽/σε et 𝑐̃𝑗 = 𝑐𝑗 /σε sont généralement identifiables. La vraisemblance en


fonction de ces paramètres s’écrit comme suit :

N J

L(y, β̃, c̃1 , … , c̃J ) = ∏ ∏(F( c̃j+1 − xi β̃) − F( c̃j − xi β̃))yij


i=1 J=0

La maximisation de cette fonction de vraisemblance en β̃, c̃1 , … , c̃𝑚 donne les estimations ci-
dessous :

β̃ = 𝐴𝑟𝑔𝑚𝑎𝑥 𝛽̃ [log L(y, β̃, c̃1 , … , c̃J )]

c̃j = 𝐴𝑟𝑔𝑚𝑎𝑥 c̃j [log L(y, β̃, c̃1 , … , c̃J )]

25
Conditions de vie dans le département de Dakar

Les coefficients estimés ne nous renseignent qu’à un coefficient multiplicatif près sur les
valeurs théoriques et seuls comptent les signes et les valeurs relatives de ces coefficients. On
̃ ≥ 0 en disant que tout accroissement de la variable 𝑋𝑘
interprétera donc un coefficient β
contribue à rendre plus probable la modalité la plus élevée de 𝑌. Un coefficient négatif signifie
que tout accroissement de 𝑋𝑘 contribue à tirer vers ses modalités les plus faibles.

2.4.1.3. Le test de régression parallèle

Le modèle multinomial ordonné repose sur l’hypothèse selon laquelle la régression


multinomiale ordonnée est équivalente à j − 1 régressions binaires avec l’hypothèse
fondamentale β0 = 0 et β1 = β2 = ⋯ = βJ−1. Cette hypothèse est celle de la régression
parallèle qui se traduit par la formule :

m
cj − xi β
P(Yi ≤ m|Xi ) = ∑ P(Yi = j|Xi ) = F ( )
σε
j=1

Le test de Brant permet de vérifier cette hypothèse. Il faut noter qu’elle n’est toujours pas
vérifiée et que, le cas échéant, d’autres alternatives sont proposées parmi lesquelles le modèle
multinomial ordonné généralisé.

2.4.2. Le modèle logit multinomial ordonné généralisé

Le modèle multinomial ordonné généralisé permet de relâcher l’hypothèse de la régression


parallèle dans la mesure où elle n’est pas souvent vérifiée. En effet, elle est fortement affectée
par la taille de l’échantillon et le nombre de covariables. Ce modèle, connu depuis au moins les
années 1980 (McCullagh et Nelder, 1989 ; Peterson et Harrell, 1990), est devenu beaucoup plus
facile à estimer et à utiliser avec les progrès récents dans les logiciels statistiques (Fu, 1998 ;
William, 2006). Le modèle s’écrit comme suit :

exp(αj + Xi βj )
P(Yi > j) = F(αj + Xi βj ) =
1 + ∑M−1
k=1 exp(αk + X i βk )

Si la variable dépendante a quatre valeurs possibles, le modèle généralisé aura trois ensembles
de coefficients. En effet, le modèle estime alors simultanément trois équations. Un modèle
multinomial ordonné généralisé sans contraintes donne des résultats similaires à ceux obtenus
avec le modèle logistique binaire.

26
Conditions de vie dans le département de Dakar

Trois cas de situations sont possibles avec ce modèle :

 Modèle sans contrainte où tous les bêtas sont libres de différer selon les niveaux de j :

P(Yi > j) = F(αj + Xi βj ) ∀ j = 1, … , M − 1

 Modèle ordonné où les bêtas sont les mêmes (le logit multinomial ordonné est un cas
particulier de ce modèle) :

P(Yi > j) = F(αj + Xi β) ∀ j = 1, … , M − 1


 Modèle à contrainte partielle où certains bêtas sont libres de différer selon les niveaux
de j et où d’autres ne le sont pas :

P(Yi > j) = F(αj + X1i β1 + X2i β2 + Xi βj ) ∀ j = 1, … , M − 1 et j ≠ 1,2

L’interprétation se fait par combinaison des modalités de la variable explicative et pour une
variable à 𝑚 modalités, la modalité 1 est opposée aux 𝑚 − 1 autres modalités, puis les
modalités 1 et 2 sont opposées aux 𝑚 − 2 autres modalités, et ainsi de suite.

27
Conditions de vie dans le département de Dakar

Deuxième partie

Présentation des résultats

28
Conditions de vie dans le département de Dakar

CHAPITRE 3
Caractéristiques des ménages

Ce chapitre est consacré à l’analyse descriptive de certaines variables relatives aux


caractéristiques des ménages.

Selon l’enquête FORTE, les ménages sont composés en moyenne de 7 individus dans le
département de Dakar. Les ménages de taille 5 à 9 personnes sont plus fréquents. En effet, sur
cent (100) ménages, environ 55 sont de taille comprise entre 5 et 9 individus (54,3%). Près du
quart (1/4) des ménages sont de petite taille (22,1%). Les ménages dont les tailles sont
comprises entre 10 et 14 ou 15 et 19 personnes représentent respectivement 18,1% et 4,0%. On
note une proportion très faible de ménage dont la taille dépasse 20 membres (1,6%).

Tableau 2 : Répartition des ménages selon la taille par classe

Taille du ménage Pourcentage (%)


1-4 22,1
5-9 54,3
10-14 18,1
15-19 4,0
20 et plus 1,6
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.1. Caractéristiques sociodémographiques des chefs de


ménage
La majorité des ménages, soit 68,0%, sont dirigés par des hommes et 32,0% par des femmes
(Figure 11 en annexe). Ceci peut être expliqué par un phénomène culturel.

29
Conditions de vie dans le département de Dakar

Parmi les chefs de ménage, 80,4% ont fréquenté l’école contrairement à 19,6% qui ne l’ont
jamais fréquenté.

Toutefois, parmi ceux qui ont fréquenté l’école, 25,0% ont atteint le niveau supérieur, 24,7% le
secondaire, 19,1% le collège ou moyen et 31,2% se sont arrêtés au primaire (Tableau 22 en
annexe). Ce tableau révèle également que le pourcentage de chefs de ménage ayant atteint au
moins le collège est plus élevé chez les hommes que chez les femmes. On constate aussi que
plus de la moitié (51,7%) des chefs de ménage femmes se sont limités au niveau élémentaire.
Cette proportion est égale à 24,2% chez les hommes.

3.1.1. Âge des chefs de ménage

L’âge moyen des chefs de ménage est environ égal à 55 ans. Plus de la moitié d’entre eux sont
âgés entre 35 et 60 ans (60,2%). Seulement 5,7% des chefs de ménage sont jeunes (moins de
35 ans) et 34,1% sont âgés de plus de 60 ans.

La proportion de chefs de ménage de moins de 35 ans est plus de deux fois plus élevée chez les
femmes (9,2%) que chez les hommes (4,1%). La différence de proportion entre les chefs de
ménage femmes et ceux de sexe masculin est de 2,5% en faveur des femmes dans la classe des
plus de 60 ans. Dans la tranche d’âge 35-60 ans, il y a plus de chefs de ménage hommes que de
femmes avec des proportions respectives de 62,6% et 55,0%.

Tableau 3 : Répartition des chefs de ménage selon l'âge et le sexe

Âge du CM regroupé en classe Femme (%) Homme (%) Ensemble (%)


Moins de 35 ans 9,2 4,1 5,7
Entre 35 et 60 ans 55,0 62,6 60,2
Plus de 60 ans 35,8 33,3 34,1
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.1.2. Situation matrimoniale des chefs de ménages

La plupart des chefs de ménage dans le département de Dakar sont mariés (83,2% dont 66,1%
mariés monogames et 17,1% mariés polygames). Les divorcé(e)s et les veufs (ves) représentent
respectivement 3,2 % et 12,2%. On note une faible proportion de ménages dirigés par des
célibataires (0.9%). Les unions consensuelles (Union libre) restent négligeables comme l’ont
souligné certaines enquêtes antérieures (ESPS-2011).

30
Conditions de vie dans le département de Dakar

Le pourcentage de chefs de ménage mariés est plus élevé chez les hommes (97,6%) que chez
les femmes (52,5%). Cependant les veuves représentent 36,2% chez les femmes contre
seulement 0,9% chez les hommes.

Tableau 4 : Répartition des chefs de ménage selon la situation matrimoniale et le sexe

Situation matrimoniale Femme Homme Ensemble (%)


Célibataire 2,2 0,3 0,9
Marié(e) monogame 37,3 79,7 66,1
Marié(e) polygame 15,2 17,9 17,1
Divorcé(e) 7,4 1,3 3,2
Veuf/Veuve 36,2 0,9 12,2
Union Libre 1,8 0,0 0,6
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.1.3. Occupation des chefs de ménages

Il est établi que plus de 6 chefs de ménage sur 10 (66,3%) exercent un travail rémunéré. Par
contre la proportion de chefs de ménage qui ne travaillent pas au niveau du département de
Dakar s’élève à 31,7%. Cependant 1,7% cherche un emploi. On note aussi que rares sont les
ménages dirigés par des élèves ou étudiants (0,3%).

Les pourcentages de chefs de ménage qui ne travaillent pas et ceux qui recherchent un emploi
sont plus élevés chez les femmes (36,9% et 3,2% respectivement) que chez les hommes (29,3%
et 0,9% respectivement).

À l’inverse, il y a plus de chefs de ménage hommes que de chefs de ménages femmes qui
travaillent avec un écart de 10,7 points de pourcentage en faveur des hommes.

Tableau 5 : Répartition des chefs de ménage selon l'occupation et le sexe

Activité du CM Femme (%) Homme (%) Ensemble (%)


Ne travaille pas 36,9 29,3 31,7
Recherche un emploi 3,2 0,9 1,7
Travaille (en étant rémunéré ou non) 59,0 69,7 66,3
Elève/étudiant 0,8 0,1 0,3
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

31
Conditions de vie dans le département de Dakar

Si nous nous intéressons à la catégorie socio-professionnelle des chefs de ménage, il ressort du


tableau 5 que dans les 66,3% des travailleurs, 26,6% travaillent à leur propre compte
(indépendant non salarié) et 20,6% sont des employés (salariés). Les patrons ou employeurs
(non-salariés), les cadres supérieurs (salariés) et les cadres moyens (salariés) sont relativement
minoritaires et représentent respectivement 4,8%, 3,4% et 5,8%. Cependant, les indépendants
sont plus nombreux chez les femmes (36,0%) que chez les hommes (22,1%). Par contre, les
cadres supérieurs hommes (4,4%), les cadres moyens hommes (7,6%) et les employés hommes
(22,4%) sont plus élevés.

Ces résultats montrent que les hommes ont tendance à avoir les meilleurs postes et sont en
majorité salariés. Les ouvriers femmes sont quasi-inexistantes.

Tableau 6 : Répartition des chefs de ménage selon la catégorie socio-professionnelle et le sexe

Catégorie socio-professionnelle du CM Femme (%) Homme (%) Ensemble (%)


cadre supérieur, ingénieur et assimilé 1,3 4,4 3,4
cadre moyen, agent de maitrise 1,9 7,6 5,8
Employé 16,8 22,4 20,6
Ouvrier / manœuvre 0,0 3,7 2,5
Autre salarié 0,0 2,7 1,9
Patron/Employeur (au moins 1 employé) 2,5 5,9 4,8
Travailleur à son propre (indépendant) 36,0 22,1 26,6
Autre non salarié 0,5 0,8 0,7
Non concernés 41,0 30,3 33,7
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.2. Caractéristiques du logement


3.2.1. Statut d’occupation des ménages

Un peu plus de la moitié des ménages sont propriétaires de leur logement au niveau du
département de Dakar. En effet, ces derniers représentent 51,2% des ménages. Les résultats de
l’enquête révèlent également que 43,0% des ménages sont locataires. Un nombre très faible de
ménage est logé soit par l’employeur (ou occupe un logement de fonction) (2,0%), soit par des
parents ou amis (2,8%).

32
Conditions de vie dans le département de Dakar

Figure 1 : Répartition des ménages selon le statut d'occupation

Statut d'occupation
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Propriétaire Locataire Location-vente Logé par Logé par des Autre
l'employeur/ parents/amis
Logement de
fonction

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.2.2. Type de logement

Dans le département de Dakar, plus de la moitié (53,3%) des ménages logent dans des maisons
à étage. Au total, 31,8% des ménages logent dans des maisons basses et 9,8% occupent un
appartement dans un immeuble. On note une proportion faible de ménages qui habitent dans
des cases ou baraques (3,2%).

Figure 2 : Répartition des ménages selon le type du logement

Type de logement
Autre
Appartement dans un immeuble
Maison à étage
Maison basse
Case-baraque
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.2.3. Nombre de pièces

Comme mentionné dans le rapport de l’enquête ESPS II (2011), le nombre de pièces à usage
d’habitation est une mesure indirecte du niveau de peuplement du ménage qui peut traduire,
d’une certaine manière, les conditions de vie et le niveau socioéconomique du ménage.

33
Conditions de vie dans le département de Dakar

Par exemple, un nombre réduit de pièces peut poser des problèmes de promiscuité et de manque
d’hygiène, souvent néfastes au développement physique et mental des enfants. Le nombre de
pièces du logement peut dépendre, à la fois, de la taille du ménage et du standing de vie des
occupants. En particulier, en milieu urbain où la promiscuité est un phénomène assez répandu,
la plupart des ménages disposent d’un nombre limité de pièces dans leur logement.

Plus de 2 ménages sur 5 (43,3%) vivent dans un logement disposant d’au plus trois (3) pièces.
On note également que 38,6% occupent des logements de 4 à 6 personnes. Les ménages
disposant de 7 à 9 pièces représentent 10,9% tandis que ceux disposant de 10 pièces ou plus
sont 7,1%.

Le nombre moyen de pièces occupé par logement est estimé à 6 pièces dans le département de
Dakar.

Tableau 7 : Répartition des ménages selon le nombre de pièces en classe

Nombre de pièces Pourcentage (%)


1-3 43,3
4-6 38,6
7-9 10,9
10 et plus 7,1
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

L’indice de peuplement permet de distinguer les ménages sous-peuplés (le nombre de pièces
est supérieur à la taille), les ménages normalement peuplés (le nombre de personnes par pièce
est 1 ou 2) et les ménages surpeuplés (le nombre de personnes par pièce est supérieur à 2).

Selon les résultats de l’enquête, 11,4% des ménages sont sous-peuplés, 65,2% normalement
peuplés et 23,4% surpeuplés.

34
Conditions de vie dans le département de Dakar

Encadré 2 : Indice de peuplement

L'indice de peuplement donne une certaine idée de la promiscuité qui règne dans un ménage. Pour un
ménage donné, l'indice de peuplement est le rapport entre le nombre de membres et le nombre de
pièces à usage d'habitation ou, plus simplement, le nombre de personnes par pièces habitées. Ainsi,
un ménage est dit :

 sous-peuplé si son indice est inférieur à 1 (c'est-à-dire quand il y a plus de pièces que de
personnes)

 surpeuplé s'il est égal ou supérieur à 3 (c'est-à-dire quand il y a 3 personnes ou plus par pièce)

 normalement peuplé si son indice de peuplement est compris entre 1 et 2 (c'est-à-dire quand
le nombre de personnes par pièce est 1 ou 2).

Source : Rapport final ESPS 2011

Tableau 8 : Répartition des ménages selon l'indice de peuplement

Indice de peuplement Pourcentage (%)


Sous-peuplé 11,4
Normal 65,2
Surpeuplé 23,4
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.3. Biens d’équipement possédés par les ménages


Les biens les plus possédés par les ménages sont : télé, ventilateur, réfrigérateur, radio. La
proportion de ménage possédant ces biens sont respectivement 90,6%, 85,2%, 61,1% et 52,3%.
De plus 51,8% des ménages sont abonnés au service canal. Cependant, les biens comme
chauffe-eau, micro-onde, robot ménager, DVD, climatiseur sont possédés par peu de ménage.
En effet, seulement 8,3% détiennent un chauffe-eau, 10,1% ont une micro-onde, 10,3%
possèdent un robot ménager et 12,4% un DVD.

35
Conditions de vie dans le département de Dakar

Figure 3 : Répartition des ménages selon la possession des biens d'équipement

Possession de biens d'équipement

Télé
Ventilateur
Réfrigérateur
Radio
Abonnement canal
Ordinateur
Congélateur
Voiture
cuisinière
Décodeur
Réchaud gaz
Téléphone fixe
internet/wi-fi
Fer à repasser électrique
Climatiseur
DVD
Robot ménager
Micro onde
Chauffe eau

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Oui Non

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

3.4. Les dépenses des ménages


En moyenne, les ménages allouent une part plus importante pour l’alimentation avec un
montant égal à 201564,6 F CFA par mois. Elle est suivie par les dépenses mensuelles de loyer,
scolaires et les dépenses d’employés de maison qui sont respectivement égales en moyenne à
134470,0 F CFA, 89406,7 F CFA et 67180,5 FCFA. La dépense moyenne mensuelle en
électricité s’élève à 27977,0 F CFA.

Les dépenses liées à l’eau et l’énergie sont plus faibles en moyenne et sont égales à 11772,4 F
CFA et 12847,3 F CFA respectivement par mois.

En ce qui concerne les dépenses du loyer, il y a autant de ménages qui paient plus de 140000 F
CFA par mois que ceux qui paient moins. La dépense médiane pour l’alimentation et
l’électricité s’élève à 20000 F CFA.

36
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 9 : Dépenses moyenne et médiane par postes de dépenses

Type de dépenses Moyenne Médiane


Alimentation 201564,6 20000
Electricité 27977,0 20000
Eau 11772,4 10000
Energie 12847,3 12000
Employé de maison 67180,5 52000
Scolaire 89406,7 60000
Loyer 134470,0 140000
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

En moyenne, les ménages qui utilisent le bois comme principal combustible pour la cuisson
dépensent par mois 14157,14 F CFA. Les dépenses moyennes mensuelles pour les ménages
utilisant l’électricité ou le gaz s’élèvent à 13552,63 F CFA et 12892,95 F CFA respectivement.
En ce qui concerne le charbon, cette dépense est égale en moyenne à 11643,28 F CFA.

Tableau 10 : Dépense en énergie selon le principal combustible pour la cuisson

Bois Charbon Gaz Électricité


14157,14 11643,28 12892,95 13552,63
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

On constate que les dépenses moyennes mensuelles du loyer sont un peu plus élevées pour les
appartements se trouvant dans un immeuble. Elles s’élèvent pour ces derniers à 145576,7 F
CFA. Les dépenses moyennes mensuelles du loyer pour les maisons à étage et les maisons
basses sont égales respectivement à 141932,3 F CFA et 93316,45 F CFA.

Tableau 11 : Dépense de loyer selon le type du logement

Maison basse Maison à étage Appartement dans un immeuble


93316,45 141932,3 145576,7
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

37
Conditions de vie dans le département de Dakar

CHAPITRE 4
Indicateurs de niveau de vie et profil des
ménages dans le département de Dakar

Dans ce chapitre, il s’agit de, dans un premier temps, mettre en œuvre la construction de
l’indicateur, ensuite de construire des groupes pour les ménages selon leur niveau de vie. Enfin,
nous allons croiser ces classes d’appartenance avec certains caractères sociodémographiques
afin de dresser un profil des ménages dans le département de Dakar.

4.1. Mise en œuvre de l’ACM


L’ACM a été effectuée sur les variables présentées dans la partie méthodologie (tableau 1).
L’histogramme des valeurs propres décèle un décrochage entre le premier et le deuxième axe
factoriel.

Figure 4 : Histogramme des valeurs propres

Histogramme des valeurs propres


0,16
0,14
0,12
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

38
Conditions de vie dans le département de Dakar

Le premier axe factoriel restitue 82,8% de l’information contenue dans les données. Ainsi, seul
le premier axe sera considéré dans la suite. Toutes les variables sont bien représentées par le
premier axe (min(𝑐𝑜𝑠 2 ) = 0,4) sauf pour une seule dont le cosinus carré d’une des modalités
vaut 0,03.

Tableau 12 : Valeurs propres des 3 premiers axes

Valeurs propres Pourcentage (%)


Axe 1 0,1423 82,8
Axe 2 0,0046 2,7
Axe 3 0,0040 2,3
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

Le nuage des modalités montre que le premier axe factoriel caractérise le phénomène de la
pauvreté. Tout au long de cet axe, on passe de modalités traduisant la privation à des modalités
reflétant une situation moins difficile sur le plan de niveau de vie. Donc la disposition des
modalités traduit bien le degré de bien-être des ménages. On peut ainsi voir que toutes les
variables utilisées respectent le critère COPA, elles seront conservées pour le calcul de
l’indicateur.

Figure 5 : Nuage des modalités de l'ACM

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

39
Conditions de vie dans le département de Dakar

4.2. Evaluation de la qualité de l’indicateur


Pour évaluer l’indicateur, nous mettons en œuvre la méthode présentée ci-haut dans la partie
méthodologie. Après avoir construit les quartiles de l’indicateur, on va observer le
comportement de certaines variables à travers les différents intervalles de celui-ci.

Si l’on considère le fait de posséder un climatiseur, il ressort que la proportion de ménage ne


possédant pas de climatiseur décroit en fonction des quartiles de l’indicateur. En effet, 99,4%
des ménages du premier quartile, 92,3% du deuxième quartile, 68,1% du troisième quartile et
20,1% du quatrième quartile n’ont pas de climatiseur. L’indicateur, au regard de cette variable,
permet de classer les ménages selon le degré de bien-être.

On constate la même tendance pour la majorité des autres variables ayant servi à calculer
l’indicateur. Cela montre ainsi que l’indicateur construit permet de mesurer le phénomène que
nous essayons d’appréhender qu’est le niveau de vie.

Tableau 13 : Répartition des ménages selon les quartiles de l'indicateur et quelques variables
ayant servi à sa construction

1ère quartile 2ème quartile 3ème quartile 4ème quartile


Non 99,4 92,3 68,1 20,1
Climatiseur (%)
Oui 0,6 7,7 31,9 79,9

Utilisation de Non 86,6 65,9 50,0 22,0


l'eau minérale
pour la Oui 13,4 34,1 50,0 78,0
boisson(%)
Statut Propriétaire 36,8 62,4 65,6 83,7
d'occupation Locataire 55,6 33,4 32,0 12,4
(%) Logé 7,6 4,2 2,4 3,9
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

4.3. Construction des classes de l’indicateur


La construction des classes est une étape importante dans notre étude dans la mesure où les
groupes qui seront constitués nous permettront d’étudier les déterminants du niveau de vie. En
effet, pour mettre en œuvre l’analyse économétrique, nous devons disposer d’une variable
qualitative polytomique que nous allons expliquer.

40
Conditions de vie dans le département de Dakar

Pour construire les classes, nous allons utiliser les sorties de l’ACM pour réaliser une
Classification Ascendante Hiérarchique (CAH). Les résultats donnent un nombre optimal de
classes égal à trois (3).

Encadré 3 : Classification Ascendante Hiérarchique

Les méthodes de classification ascendante hiérarchique fournissent une typologie des individus en
classes homogènes. Elles peuvent être précédées d’une analyse factorielle, d’autant plus qu’elles
utilisent les coordonnées factorielles des individus et non des données brutes.

L’algorithme des méthodes de CAH est itératif. On part d’une partition triviale P0 où chaque individu
constitue une classe. À l’étape initiale, on agrège les deux individus les plus proches au sens d’un
indice de dissimilarité (distance euclidienne par exemple). On remplace les individus par leur centre
de gravité et on met à jour le tableau des distances. L’agrégation se poursuit jusqu’à ce que l’on tombe
sur la classe formée de tous les individus.

En pratique, la classification est matérialisée par un arbre appelé dendrogramme. Il donne une suite
de partitions obtenues par coupure de certaines branches. La meilleure partition est obtenue après
analyse de l’histogramme des indices de niveau (similaire à l’histogramme des valeurs propres). On
applique le test du coude de Cattell sur l’histogramme des indices de niveau. L’on ne s’arrête que
lorsqu’il y’a un saut élevé dans la suite des indices de niveau.

La dernière étape de la CAH consiste en la caractérisation des classes formées. On peut caractériser
par les individus (parangon) ou les modalités représentatives de la classe.

Source : S. Diakité, Cours d’Analyse de Données, ITS3 (2018)


Les groupes formés après classification se présentent comme suit :

Figure 6 : Résultats de la CAH

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

41
Conditions de vie dans le département de Dakar

Nous pouvons ainsi identifier trois types de ménages : les pauvres (cluster 1), ceux ayant un
niveau intermédiaire de bien-être (cluster 2) et les ménages qui sont un niveau de bien-être élevé
(cluster 3).

La visualisation de certaines statistiques relatives à l’indicateur de niveau de vie suivant les


groupes est donnée par le tableau suivant.

Tableau 14 : Statistiques sur les valeurs de l'indicateur

Pourcentage (%) Moyenne Ecart-type


Groupe 1 39,2 0,1 0,1
Groupe 2 37,0 0,4 0,1
Groupe 3 23,8 0,8 0,1
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

Où Groupe 1 : Pauvre ; Groupe 2 : Intermédiaire ; Groupe 3 : Aisé.

Au vu des résultats, il ressort que 39,2% des ménages du département de Dakar sont pauvres,
37,0% ont un niveau intermédiaire et 23,8% sont considérés comme aisés.

4.4. Profil des ménages dans le département de Dakar


Il ressort de l’analyse du tableau 15 que la majorité des ménages considérés comme pauvres
sont dirigés par des hommes (65,7%). De même, on note une tendance pareille pour la classe
des ménages aisés (72,2%) et ceux ayant un niveau de vie intermédiaire (76,3). Cependant, en
passant d’une classe de ménages de niveau de vie inférieur à une autre de niveau de vie plus
élevée, il y a une croissance de la proportion de chefs de ménage hommes. Ces résultats
stipulent que le fait que le ménage soit dirigé par un homme favorise une augmentation du
niveau de vie.

En ce qui concerne le niveau d’instruction, les résultats laissent penser que le niveau de vie
augmente lorsque le chef de ménage atteint un niveau élevé d’études. En effet, dans le groupe
des ménages pauvres, 35,1% des chefs de ménages n’ont aucun niveau d’instruction et 5,4%
seulement ont atteint le supérieur. Par contre, dans la classe des ménages avec un niveau de vie
élevé, 54,0% des dirigeants ont atteint le supérieur et 6,4% n’ont aucun niveau d’instruction.

42
Conditions de vie dans le département de Dakar

Par rapport à l’occupation du chef de ménage, on constate que la proportion de chefs de ménage
qui ne travaillent pas est plus élevée chez les ménages aisés (44,5%) que chez les pauvres
(28,8%). Inversement, la proportion de chefs de ménage qui travaillent est plus élevée chez les
pauvres (68,8%) que chez les riches (54,5%). Si on se réfère à la catégorie socio-professionnelle
des chefs de ménage, on constate qu’il y a très peu de cadre supérieur, ingénieur et assimilé
dans la classe des pauvres (0,2%). Par contre, 18,4% des ménages aisés sont dirigés par des
cadres supérieurs, ingénieurs et assimilés.

Les cadres moyens sont plus nombreux au niveau de la classe des ménages ayant un niveau de
vie intermédiaire (10,7%), suivie des ménages aisés (9,9%). Ils représentent 3,8% dans le
groupe des pauvres. Les employés et les indépendants sont plus nombreux dans la classe des
pauvres que dans les autres. Leurs proportions s’élèvent respectivement à 23,8% (contre 4,4%
de riches) et 30,5% (contre 16,4% de riches). Le pourcentage d’ouvriers ou manœuvres est
quasi nul dans le groupe des riches. De ces résultats, on déduit que, malgré le fait qu’il y ait
plus de chefs de ménage travailleurs dans les ménages pauvres que dans les autres qui ont un
niveau de vie plus aisé, ces derniers ont des activités qui apportent plus de confort au ménage.
La situation du ménage en termes de conditions de vie serait donc plus liée à la catégorie socio-
professionnelle du CM qu’au fait qu’il travaille ou pas.

La proportion de ménages surpeuplés est plus importante chez les pauvres (31,9%). En d’autres
termes cela voudrait dire que, dans les ménages pauvres, en moyenne, plus de 3 personnes
occupent une pièce d’habitation. Cette proportion est égale à 0,4% chez les ménages aisés et
3,9% chez les ménages avec un niveau de vie intermédiaire. On note également que 39,4% des
ménages aisés sont sous-peuplés ; c’est-à-dire il y a plus de pièces que de personnes dans le
logement.

43
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 15 : Répartition des ménages selon la classe et le sexe du CM, le niveau d'instruction
du CM, l'occupation du CM, l'indice de peuplement

Pauvre Intermédiaire Aisé Ensemble


Sexe du chef de ménage
Femme 34,3 27,8 23,7 32,0
Homme 65,7 72,2 76,3 68,0
Niveau d'instruction du chef de ménage
Aucun niveau 35,1 14,6 6,4 28,4
Élémentaire 27,0 7,9 17,3 22,4
Collège/Moyen 15,2 11,5 7,0 13,7
Secondaire 17,3 20,3 15,2 17,7
Supérieur 5,4 45,7 54,0 17,9
Occupation du chef de ménage
Ne travaille pas 28,8 35,9 44,5 31,7
Recherche un emploi 2,1 0,9 0,3 1,7
travaille (en étant rémunéré) 68,8 63,2 54,5 66,3
Elève/étudiant 0,4 0,0 0,8 0,3
Catégorie socio-professionnelle du chef de ménage
cadre supérieur, ingénieur et assimilé 0,2 7,5 18,4 3,4
cadre moyen, agent de maitrise 3,8 10,7 9,9 5,8
Employé 23,8 17,2 4,4 20,6
Ouvrier / manœuvre 3,5 0,0 0,0 2,5
Autre salarié 1,4 4,7 0,0 1,9
Patron/Employeur (au moins 1 employé) 4,7 5,1 5,4 4,8
Travailleur à son propre (indépendant) 30,5 17,2 16,4 26,6
Autre non salarié 0,8 0,9 0,0 0,7
Non concerné 31,2 36,8 45,5 33,7
Indice de peuplement
Sous-peuplé 7,3 12,0 39,4 11,4
Normal 60,8 84,1 60,2 65,2
Surpeuplé 31,9 3,9 0,4 23,4
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur
La figure suivante donne une représentation des dépenses moyennes d’alimentation,
d’électricité, d’eau, d’énergie, de loyer, en employés de maison et scolaires selon le niveau de
vie des ménages. Elle fait ressortir une croissance des dépenses pour n’importe quel poste en
fonction du niveau de bien-être.
44
Conditions de vie dans le département de Dakar

Les ménages aisés ont en moyenne les dépenses les plus élevées, suivis des ménages avec un
niveau intermédiaire. Enfin, la classe des ménages considérés pauvres en conditions de vie
enregistrent en moyenne les dépenses les plus faibles. Cette situation suggèrerait une liaison
entre pauvreté en condition de vie et pauvreté monétaire.

On remarque également que les ménages accordent une place importante aux dépenses
d’alimentation quel que soit la classe d’appartenance.

Figure 7 : Dépense moyenne par poste selon le niveau de vie des ménages

Dépenses moyennes selon le niveau de vie


300000,0

250000,0

200000,0

150000,0

100000,0

50000,0

0,0
Alimentation Electricité Eau Energie Loyer Employés de Scolaires
maisons

Pauvre Intermédiaire Aisé

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

45
Conditions de vie dans le département de Dakar

CHAPITRE 5
Les déterminants du niveau de vie

Dans ce chapitre, il est question d’étudier les déterminants du niveau de vie des ménages avec
une approche économétrique. Il s’agira plus concrètement de voir les variables qui influencent
de manière significative la classe d’appartenance d’un ménage relative à son bien-être et la
manière dont ces variables contribuent à la variation (baisse ou hausse) du niveau de vie.

La variable d’intérêt est la classe d’appartenance d’un ménage selon son niveau de vie (pauvre,
intermédiaire, aisé).

5.1. Choix des variables explicatives


Le choix des variables explicatives dans la modélisation est motivé dans un premier temps par
la revue de littérature (Razafindrakoto et Roubaud, 2005), Nourou-Dine, 2018). Les variables
les plus utilisées dans l’étude des déterminants du niveau de vie sont entre autres : le sexe du
chef de ménage, le niveau d’instruction du CM, l’occupation du CM, le type du ménage
(monoparentale ou non), la religion, l’ethnie, la CSP du CM, l’âge, la taille du ménage, le
nombre d’enfants, …

Cependant, la plupart de ces variables ne se sont pas avérées significatives lorsqu’elles sont
introduites dans le modèle. Ainsi, nous avons utilisé un algorithme pas à pas de sélection de
variable (stepwise). Cette méthode consiste à sélectionner de manière ascendante ou
descendante les variables qui sont significatives après estimation successive de plusieurs
modèles.

46
Conditions de vie dans le département de Dakar

Les variables retenues finalement dans la modélisation sont présentées dans le tableau suivant :

Tableau 16 : Les variables retenues dans la modélisation

Variables Modalités
Sexe du CM Femme, Homme
Indice de peuplement Sous-peuplé, Normal, Surpeuplé
Niveau d'instruction Aucun niveau, Elémentaire, Collège/Moyen, Secondaire, Supérieur
Taille du ménage 1-4, 5-9, 10-14, 15-19, 20 et plus
Aucune activité, cadre supérieur, ingénieur et assimilé, cadre moyen,
agent de maitrise, employé, Ouvrier / manœuvre, Autre salarié,
CSP du CM Patron/Employeur (au moins 1 employé), Travailleur à son propre compte
(indépendant), Autre non salarié

Source : Base de données ménages, enquête FORTE

5.2. Présentation des résultats du modèle


Le modèle est globalement significatif avec une p-value très faible (environ nulle) d’après les
résultats du test de Wald.

Nombre d'observations 1220


Wald chi2(25) 7685,67
P-value (Prob >chi2) 0,000
Log pseudolikelihood -661,5
Pseudo R2 0,312

Le tableau suivant présente les résultats de l’estimation du modèle. Il contient les coefficients
estimés associés aux modalités des variables explicatives, les rapports de côtes (odds ratio) et
les p-value.

Niveau de significativité : 1% (***) et 5% (**).

Modalité de référence : Réf

47
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 17 : Résultats du modèle (Pauvre VS Intermédiaire /Aisé)

Classe Variables Modalités Coef. Odds Ratio P-value

Homme Réf Réf Réf


sexe du CM
Femme 0,333 1,395 0,195

Sous-peuplé Réf Réf Réf


Indice de
Normal -1,404 0,246 0,003 (***)
peuplement
Surpeuplé -3,869 0,021 0,000 (***)

Aucun niveau Réf Réf Réf

Elémentaire 0,039 1,040 0,933


Niveau
Collège/Moyen 0,897 2,451 0,021 (**)
d'instruction
Secondaire 1,569 4,802 0,000 (***)

Supérieur 3,443 31,290 0,000 (***)

1-4 Réf Réf Réf


Pauvre 5-9 1,198 3,314 0,001 (***)
VS
Intermédiaire /Aisé Taille du ménage 10-14 1,289 3,628 0,002 (***)

15-19 0,981 2,667 0,181

20 et plus 1,571 4,810 0,049 (**)

cadre supérieur, ingénieur et assimilé Réf Réf Réf

cadre moyen, agent de maitrise -1,551 0,212 0,004 (***)

Employé -1,957 0,141 0,000 (***)

Ouvrier / manœuvre -19,130 0,000 0,000 (***)

CSP du CM Autre salarié 0,590 1,804 0,603

Patron/Employeur (au moins 1 employé) -1,136 0,321 0,039 (**)

Travailleur à son propre compte (indépendant) -1,292 0,275 0,006 (***)

Autre non salarié -1,436 0,238 0,276

Aucune activité -0,988 0,372 0,019 (**)

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

48
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 18 : Résultats du modèle (Pauvre/Intermédiaire VS Aisé)

Classe Variables Modalités Coef. Odds Ratio P-value

Homme Réf Réf Réf


Sexe du CM
Femme 0,333 1,395 0,195

Sous-peuplé Réf Réf Réf


Indice de
Normal -2,138 0,118 0,000 (***)
peuplement
Surpeuplé -5,606 0,004 0,000 (***)

Aucun niveau Réf Réf Réf

Elémentaire 1,128 3,090 0,053


Niveau
Collège/Moyen 0,897 2,451 0,021 (**)
d'instruction
Secondaire 1,569 4,802 0,000 (***)

Supérieur 2,685 14,657 0,000 (***)

1-4 Réf Réf Réf


Pauvre/Intermédiaire 5-9 1,198 3,314 0,001 (***)
VS Taille du
Aisé 10-14 1,289 3,628 0,002 (***)
ménage
15-19 0,981 2,667 0,181

20 et plus -17,347 0,000 0,000 (***)

cadre supérieur, ingénieur et assimilé Réf Réf Réf

cadre moyen, agent de maitrise -1,551 0,212 0,004 (***)

Employé -1,957 0,141 0,000 (***)

Ouvrier / manœuvre

CSP du CM Autre salarié -19,288 0,000 0,603

Patron/Employeur (au moins 1 employé) -1,136 0,321 0,039 (**)

Travailleur à son propre compte (indépendant) -1,292 0,275 0,006 (***)

Autre non salarié

Aucune activité -0,988 0,372 0,019 (**)

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

49
Conditions de vie dans le département de Dakar

 Effet du niveau d’instruction du chef de ménage

Le niveau d’instruction a un effet significatif sur le niveau de vie des ménages. La modalité de
référence est « Aucun niveau ». Les coefficients associés aux niveaux collège/moyen,
secondaire et supérieur sont significatifs au seuil de 5% et sont de signes positifs.

Autrement dit, le fait que le chef de ménage ait le niveau collège, secondaire ou supérieur plutôt
que de n’avoir aucun niveau d’instruction rend plus probable l’augmentation du niveau de vie.
En d’autres termes, plus le niveau d’instruction du chef de ménage est élevé, plus le ménage a
de chance de passer du statut de pauvre à un niveau de vie moyen voire élevé.

S’agissant du rapport des côtes, il ressort des résultats que les ménages dans lesquels le chef a
un niveau d’instruction moyen ont 2,5 fois plus de chance de voir leur niveau de vie augmenté
que ceux dont le chef de ménage n’a aucun niveau d’instruction. Cette propension est plus
élevée chez les chefs de ménage de niveau secondaire (4,8 fois). En outre, la propension de
ménages à avoir un niveau de vie plus élevé est 31,3 fois (respectivement 14,7 fois) plus grande
chez les ménages dirigés par des personnes qui ont au moins le Baccalauréat que celles qui
n’ont aucun niveau d’instruction pour le niveau de comparaison « Pauvre contre
Intermédiaire/Aisé » (resp. « Pauvre/Intermédiaire contre Aisé »).

Les effets marginaux montrent qu’en moyenne, les ménages dont le chef a le niveau moyen ou
collège sont 3,4 points de pourcentage plus enclins que les ménages dont le dirigeant n’a aucun
niveau d’instruction à avoir un niveau de vie aisé. Cet effet est de 7,7 points de pourcentage et
19,3 points de pourcentage respectivement pour les chefs de ménages qui ont le niveau
secondaire et ceux ayant le niveau supérieur.

Tableau 19 : Effets marginaux pour la variable niveau d'instruction

Margins P-value
(Elémentaire vs Aucun niveau) 0,046 0,130
(Collège/Moyen vs Aucun niveau) 0,034 0,040 (**)
(Secondaire vs Aucun niveau) 0,077 0,001 (***)
(Supérieur vs Aucun niveau) 0,193 0,000 (***)
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

50
Conditions de vie dans le département de Dakar

 Effet de la taille du ménage

Les modalités correspondant aux tailles de ménage comprises entre 5 et 9 « 5-9 », 10 et 14 « 10-
14 » et celles supérieures à 20 membres sont significatives au seuil de 1% pour le niveau
« Pauvre/Intermédiaire contre Aisé ». La modalité de référence est la classe « 1-4 ». Les
coefficients associés aux classes « 5-9 » et « 10-14 » sont tous de signes positifs. On en déduit
donc que le fait d’avoir une taille de ménage comprise entre 5 et 9 (ou 10 et 14) plutôt qu’entre
1 et 4 rend plus susceptible une hausse du niveau de vie. Par contre le fait qu’il y ait plus de 20
personnes dans le ménage plutôt qu’un effectif compris entre 1 et 4 membres ne favorise pas
une amélioration du niveau de vie. Cette modalité a un effet négatif.

La propension des ménages à être dans une situation plus aisée en conditions de vie est 3,1 fois
plus grande chez les ménages avec un nombre de membres compris entre 5 et 9 par rapport aux
ménages dont l’effectif se situe entre 1 et 4. Cependant, cette propension augmente légèrement
lorsque la taille du ménage est entre 10 et 14. Pour cette classe, elle est de 3,6 fois plus élevée
par rapport au groupe de référence (« 1-4 »).

La figure suivante correspond à la représentation des probabilités prédites pour chaque niveau
de vie en fonction des classes d’âge. L’analyse de ce graphe montre que la probabilité d’être
aisé diminue lorsque la taille du ménage passe d’un nombre de membres compris entre 10 et 14
à plus de 20 personnes. En outre, le fait d’avoir une taille de ménage comprise entre 5 et 9
individus plutôt qu’entre 1 et 4 augmente la probabilité d’être aisé et diminue la probabilité
d’être pauvre. On peut retenir donc que la taille optimale pour un ménage d’avoir de bonnes
conditions de vie serait comprise entre 5 et 9 individus.

Figure 8 : Probabilités prédites pour la variable taille du ménage (en classe)

Probabilité prédite
1,000

0,800

0,600

0,400

0,200

0,000
1-4 5-9 10-14 15-19 20 et plus

Pauvre Intermédiaire Aisé

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

51
Conditions de vie dans le département de Dakar

 Effet de l’indice de peuplement

L’indice de peuplement agit de manière significative sur le bien-être des ménages. Les
coefficients relatifs aux modalités « normal » et « surpeuplé » sont significatifs au seuil de 1%
et sont tous de signes négatifs. La modalité de référence est « sous-peuplé ».

Il est établi que les ménages qui ont un indice de peuplement normal sont moins susceptibles
d’avoir un niveau de vie plus élevé que les ménages sous-peuplés. Le même effet est constaté
pour les ménages surpeuplés par rapport à ceux sous-peuplés.

En se référant aux rapports de côtes, on voit que la chance, pour les ménages surpeuplés, d’être
dans une situation aisée est 47,9 fois (1/0,021) plus petite par rapport aux ménages sous-
peuplés. Quant aux ménages dont l’indice de peuplement est normal, cette chance est 4,1 fois
(1/0,245) plus petite par rapport à ceux sous-peuplés.

Les probabilités prédites concordent aux mêmes résultats trouvés à l’aide des rapports de côte
et des signes des coefficients. Celles-ci montrent que la probabilité pour un ménage de devenir
pauvre augmente avec le surpeuplement. Il faut noter également que plus le ménage est
surpeuplé, plus la probabilité d’avoir un niveau de vie aisé diminue.

Figure 9 : Probabilités prédites pour la variable indice de peuplement

Probabilité prédite
1,000
0,900
0,800
0,700
0,600
0,500
0,400
0,300
0,200
0,100
0,000
Sous-peuplé Normal Sur-peuplé

Pauvre Intermédiaire Aisé

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

52
Conditions de vie dans le département de Dakar

 Effet de la catégorie socio-professionnelle du chef de ménage

La modalité de référence est «cadre supérieur, ingénieur et assimilé ». Les modalités « cadre
moyen, agent de maitrise », « employé », « Ouvrier / manœuvre », « Patron/Employeur (au
moins 1 employé) », « Travailleur à son propre compte (indépendant) » et « Aucune activité »
de la variable socio-professionnelle sont toutes significatives et de signes négatifs. Cela signifie
que le fait que le chef de ménage soit un cadre moyen/agent de maitrise ou un employé ou un
ouvrier/manœuvre ou un patron/employeur (non salarié) ou un indépendant plutôt que d’être
un cadre supérieur/ingénieur et assimilé ne favorise pas une augmentation du niveau de vie.
Cependant, l’effet n’est pas le même pour toutes ces modalités.

Si on se réfère au rapport des côtes, il ressort de l’analyse que la propension des ménages à
avoir un niveau de vie plus élevé est 4,7 fois plus petite chez les ménages dont le chef est un
cadre moyen par rapport à ceux ayant un dirigeant qui est cadre supérieur/ingénieur et assimilé.
Pour les employés (salariés), cette propension est de 7,1 fois plus petite. En ce qui concerne les
patrons/employeurs (non-salariés) et les indépendants, les propensions des ménages à avoir un
niveau de vie plus élevé sont respectivement 3,1 fois et 3,6 fois plus petites comparés aux
ménages dont le chef est un cadre supérieur.

53
Conditions de vie dans le département de Dakar

Conclusion générale
La présente étude avait pour objectif d’étudier les conditions de vie des ménages dans le
département de Dakar. Il s’agissait plus précisément de mesurer le niveau de vie des ménages
et d’analyser les facteurs qui peuvent l’influencer. À cet effet, l’exploitation des données de
l’enquête FORTE a permis de construire un indicateur de bien-être non monétaire
multidimensionnel en utilisant les coordonnées factorielles d’une ACM. L’indicateur ainsi
construit traduit de façon appréciable le bien-être, puisque la répartition des quartiles de celui-
ci en classe montre que le degré de privation pour des variables retenues dans la construction
de l'indicateur diminue lorsqu'on se déplace de la classe considérée comme la plus pauvre à
celle considérée comme la plus aisée. Trois (3) classes de niveau de vie ont été construites en
utilisant la Classification Ascendante Hiérarchique. Une analyse économétrique des
déterminants du niveau de vie a été effectuée par le biais du modèle logit ordonné généralisé.

Les résultats montrent que 39,2% des ménages du département de Dakar sont pauvres en
conditions de vie, 37,0% ont un niveau de vie intermédiaire et 23,8% sont considérés comme
aisés.

L’étude des déterminants du niveau de vie des ménages du département de Dakar permet de
conclure à un impact statistiquement significatif des variables explicatives suivantes : le niveau
d’instruction du chef de ménage, la catégorie socio-professionnelle du chef de ménage, l’indice
de peuplement du ménage et la taille du ménage. De façon fondamentale, on retiendra que le
niveau d’instruction et la catégorie socio-professionnelle du CM impactent positivement sur le
bien-être du ménage. Les ménages dirigés par des chefs qui ont un niveau d’instruction élevé
ont plus de chance d’avoir un niveau de vie aisé. Les chefs de ménage de catégorie inférieure
(ouvrier, manœuvre, …) ont moins de chance de voir le bien-être de leur ménage augmenté.
Aussi, on retient qu’une taille du ménage très élevée (plus de 20 personnes) ne favorise pas le
bien-être. Le surpeuplement a également un effet négatif sur le bien-être.

54
Conditions de vie dans le département de Dakar

Un travail scientifique ne pouvant prétendre à la perfection, quelques limites sont identifiables


à la présente étude. En effet, la troisième dimension concernant les autres éléments d’une «
bonne » condition de vie (manger trois fois par jour, pouvoir acheter des médicaments quand
on tombe malade, pouvoir remplacer des meubles vétustes, etc.) n’est pas prise en compte dans
la construction de l’indicateur. Ceci est lié à l’absence de ces informations dans la base de
données dont nous disposons. Une autre limite de l’étude est le fait que l’analyse s’est limitée
uniquement au niveau départemental. Il serait intéressant de pousser l’étude au niveau
communautaire afin de comparer les zones et de faire ressortir les inégalités entre ces dernières.

Au vu des résultats, nous recommandons aux leaders d’orienter les luttes contre la pauvreté vers
l’amélioration de l’éducation des adultes et des enfants. Aussi, faciliter l’accès à l’emploi à la
classe des plus pauvres car ces derniers mènent généralement des activités génératrices de
faibles revenus. Nous recommandons également aux organismes chargées de collecter des
données, à l’endroit de l’IRD, de recueillir dans les enquêtes plus d’informations qui
permettront de tenir en compte plusieurs dimensions de la pauvreté.

55
Conditions de vie dans le département de Dakar

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Vero J., W. P. (1998). Un réexamen de la mesure de la pauvreté. Economie et statistique, 143-


158.

b
Conditions de vie dans le département de Dakar

Annexe
Annexe 1 : Compléments de l’échantillonnage

Tableau 20 : Catégories de femmes ciblées

Type de femme Caractéristiques


Niveau supérieur, Femmes ayant atteint le niveau supérieur, âgées de 25 à 50 ans, de
actives, en couple et/ou nationalité sénégalaise, résidentes, vivant en ménage ordinaire, en
avec enfant(s) couple et/ou avec enfant(s), exerçant une activité rémunératrice
Niveau supérieur, Femmes ayant atteint le niveau supérieur, âgées de 25 à 50 ans, de
inactives, en couple nationalité sénégalaise, résidentes, vivant en ménage ordinaire, en
et/ou avec enfant(s) couple et/ou avec enfant(s), n’exerçant pas d’activité rémunératrice
Femmes ayant atteint le niveau secondaire (moyen et secondaire),
Niveau secondaire,
âgées de 25 à 50 ans, de nationalité sénégalaise, résidentes, vivant en
actives, en couple et/ou
ménage ordinaire, en couple et/ou avec enfant(s), exerçant une activité
avec enfant(s)
rémunératrice

Niveau au plus
Femmes de niveau ≤ primaire, âgées de 25 à 50 ans, de nationalité
primaire, actives, en
sénégalaise, résidentes, vivant en ménage ordinaire, en couple et/ou
couple et/ou avec
avec enfant(s), exerçant une activité rémunératrice
enfant(s)
Niveau<supérieur, Femmes de niveau < au supérieur, âgées de 25 à 50 ans, de nationalité
inactives, en couple sénégalaise, résidentes, vivant en ménage ordinaire, en couple et/ou
et/ou avec enfant(s) avec enfant(s), exerçant une activité rémunératrice

Source : TDR, enquête FORTE

c
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 21 : Répartition de la taille de l'échantillon

Nombre de Nombre de
Echantillon des
femmes femmes
ménages à tirer
effectivement effectivement
Type de femme (on enquête une
enquêtées à la enquêtées à la
femme cible par
fin de la collecte fin de la collecte
ménage)
(prévision) (réel)
Niveau supérieur, actives, en
couple et/ou 668 450 327
avec enfant(s)
Niveau supérieur, inactives, en
couple et/ou 195 150 129
avec enfant(s)
Niveau secondaire, actives, en
couple et/ou 325 250 185
avec enfant(s)
Niveau au plus primaire,
actives, en couple 260 200 177
et/ou avec enfant(s)

Niveau<supérieur, inactives,
173 150 181
en couple et/ou avec enfant(s)

Taille de l’échantillon 1620 1200 999


Source : TDR, enquête FORTE

Annexe 2 : Compléments sur les caractéristiques des chefs de ménage

Figure 10 : Répartition des chefs de ménage selon le sexe

Répartition des chefs de ménage selon le sexe

32%

68%

Masculin Féminin

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

d
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 22 : Répartition des chefs de ménage instruits selon le sexe

Niveau des chefs de ménage instruits Femme (%) Homme (%) Ensemble (%)
Elémentaire 51,7 24,2 31,2
Collège/Moyen 17,3 19,7 19,1
Secondaire 14,3 28,2 24,7
Supérieur 16,7 27,9 25,0
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

Annexe 3 : Compléments sur l’Analyse des Correspondances Multiples

Tableau 23 : Cosinus carré des modalités

Axe 1 Axe 2 Axe 3 Modalités Axe 1 Axe 2 Axe 3


Modalités
Propriétaire 0,465 0,000 0,243 cuisin_non 0,938 0,000 0,005
Locataire 0,412 0,000 0,205 cuisin_oui 0,938 0,000 0,005
Logé 0,032 0,005 0,025 rechaud_non 0,604 0,010 0,159
Chasse 0,670 0,144 0,003 rechaud_oui 0,604 0,010 0,159
Latrines 0,670 0,144 0,003 ferelec_non 0,862 0,008 0,024
Eau_minérale_Oui 0,723 0,000 0,013 ferelec_oui 0,862 0,008 0,024
Eau_minérale_Non 0,723 0,000 0,013 climati_non 0,909 0,025 0,000
chauffeau_non 0,895 0,043 0,001 climati_oui 0,909 0,025 0,000
chauffeau_oui 0,895 0,043 0,001 decod_non 0,899 0,003 0,001
internet_non 0,939 0,001 0,001 decod_oui 0,899 0,003 0,001
internet_oui 0,939 0,001 0,001 canal_non 0,734 0,101 0,011
frigo_non 0,636 0,179 0,018 canal_oui 0,734 0,101 0,011
frigo_oui 0,636 0,179 0,018 telfixe_non 0,915 0,004 0,002
congelo_non 0,828 0,003 0,094 telfixe_oui 0,915 0,004 0,002
congelo_oui 0,828 0,003 0,094 voiture_non 0,911 0,000 0,008
microonde_non 0,887 0,024 0,015 voiture_oui 0,911 0,000 0,008
microonde_oui 0,887 0,024 0,015 ordi_non 0,883 0,033 0,003
robot_non 0,912 0,014 0,007 ordi_oui 0,883 0,033 0,003
robot_oui 0,912 0,014 0,007
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

e
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 24 : Contributions des modalités

Modalités Axe 1 Axe 2 Axe 3 Modalités Axe 1 Axe 2 Axe 3


Propriétaire 0,802 0,004 14,746 cuisin_non 1,891 0,000 0,327
Locataire 0,776 0,023 13,605 cuisin_oui 6,106 0,000 1,057
Loge 0,068 0,346 1,843 rechaud_non 0,468 0,246 4,357
Chasse 0,970 6,420 0,138 rechaud_oui 2,030 1,068 18,887
Latrines 2,137 14,145 0,303 ferelec_non 0,907 0,269 0,885
Eau_minérale_Oui 2,486 0,045 1,549 ferelec_oui 4,851 1,436 4,734
Eau_minérale_Non 1,034 0,019 0,645 climati_non 1,013 0,857 0,004
chauffeau_non 0,569 0,836 0,024 climati_oui 6,105 5,165 0,026
chauffeau_oui 6,224 9,140 0,261 decod_non 1,525 0,149 0,057
internet_non 1,440 0,067 0,058 decod_oui 5,203 0,509 0,195
internet_oui 6,696 0,312 0,269 canal_non 1,991 8,392 1,036
frigo_non 1,784 15,427 1,790 canal_oui 1,852 7,807 0,964
frigo_oui 1,135 9,821 1,140 telfixe_non 1,343 0,158 0,101
congelo_non 1,350 0,140 5,411 telfixe_oui 5,994 0,705 0,449
congelo_oui 4,048 0,419 16,231 voiture_non 1,735 0,002 0,527
microonde_non 0,662 0,549 0,403 voiture_oui 5,318 0,006 1,615
microonde_oui 5,903 4,899 3,598 ordi_non 2,358 2,685 0,325
robot_non 0,734 0,336 0,194 ordi_oui 4,105 4,674 0,565
robot_oui 6,387 2,924 1,684
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

Figure 11 : Dendrogramme de la CAH

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur


f
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 25 : Modalités caractéristiques de la classe 1

Modalités Classe/Mode Mode/Classe Valeur-Test

cuisin=cuisin_non 72,0 92,5 25,1


voiture=voiture_non 71,5 92,5 24,9
ordi=ordi_non 81,1 73,8 22,9
internet=internet_non 58,5 96,7 20,5
decod=decod_non 62,0 89,3 19,5
ferelec=ferelec_non 57,0 96,2 19,5
telfixe=telfixe_non 55,4 95,4 18,2
climati=climati_non 53,8 96,4 17,6
microonde=microonde_non 51,2 99,4 17,6
robot=robot_non 49,8 98,3 15,9
canal=canal_non 71,0 59,0 15,9
congelo=congelo_non 56,1 87,0 15,7
chauffeau=chauffeau_non 47,8 99,6 15,1
M512=Non 57,5 79,3 14,5
M510=Latrines 88,6 27,6 13,4
frigo=frigo_non 63,7 37,9 9,6
rechaud=rechaud_non 43,2 77,0 4,5
M502=Locataire 43,3 45,6 2,4
M502=Proprietaire 35,6 45,8 -2,6
rechaud=rechaud_oui 29,8 23,0 -4,5
frigo=frigo_oui 31,7 62,1 -9,6
M510=Chasse 32,3 72,4 -13,4
M512=Oui 17,6 20,7 -14,5
chauffeau=chauffeau_oui 0,9 0,4 -15,1
congelo=congelo_oui 12,9 13,0 -15,7
canal=canal_oui 23,8 41,0 -15,9
robot=robot_oui 2,9 1,7 -15,9
microonde=microonde_oui 1,0 0,6 -17,6
climati=climati_oui 4,7 3,6 -17,6
telfixe=telfixe_oui 5,5 4,6 -18,2
ferelec=ferelec_oui 4,4 3,8 -19,5
decod=decod_oui 9,6 10,7 -19,5
internet=internet_oui 3,7 3,3 -20,5
ordi=ordi_oui 15,9 26,2 -22,9
voiture=voiture_oui 6,0 7,5 -24,9
cuisin=cuisin_oui 5,9 7,5 -25,1

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

g
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 26 : Modalités caractéristiques de la classe 2

Modalités Classe/Mode Mode/Classe Valeur-Test


ordi=ordi_oui 48,917 84,956 11,949
M510=Chasse 41,363 98,009 9,302
voiture=voiture_oui 50,000 66,593 9,294
cuisin=cuisin_oui 49,670 66,593 9,117
chauffeau=chauffeau_non 41,968 92,478 7,889
canal=canal_oui 43,256 78,761 6,569
decod=decod_oui 45,574 53,540 5,398
robot=robot_non 40,827 85,177 5,143
M512=Oui 43,672 54,204 4,411
frigo=frigo_oui 40,064 82,965 4,010
climati=climati_non 39,907 75,664 3,194
ferelec=ferelec_oui 43,099 39,381 3,112
M502=Locataire 42,063 46,903 3,032
microonde=microonde_non 39,116 80,310 2,682
telfixe=telfixe_oui 41,562 36,504 2,256
telfixe=telfixe_non 34,872 63,496 -2,256
microonde=microonde_oui 30,479 19,690 -2,682
ferelec=ferelec_non 33,953 60,619 -3,112
climati=climati_oui 30,303 24,336 -3,194
M502=Proprietaire 32,468 44,248 -3,343
frigo=frigo_non 27,113 17,035 -4,010
M512=Non 31,411 45,796 -4,411
robot=robot_oui 24,188 14,823 -5,143
decod=decod_non 30,479 46,460 -5,398
canal=canal_non 24,181 21,239 -6,569
chauffeau=chauffeau_oui 15,179 7,522 -7,889
cuisin=cuisin_non 24,593 33,407 -9,117
voiture=voiture_non 24,434 33,407 -9,294
M510=Latrines 6,040 1,991 -9,302
ordi=ordi_non 15,632 15,044 -11,949
Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

h
Conditions de vie dans le département de Dakar

Tableau 27 : Modalités caractéristiques de la classe 3

Modalités Classe/Mode Mode/Classe Valeur-Test

chauffeau=chauffeau_oui 83,929 64,828 21,915


climati=climati_oui 65,014 81,379 21,520
robot=robot_oui 72,924 69,655 20,684
internet=internet_oui 57,209 84,828 20,238
microonde=microonde_oui 68,493 68,966 19,537
cuisin=cuisin_oui 44,389 92,759 17,908
voiture=voiture_oui 44,020 91,379 17,353
ferelec=ferelec_oui 52,542 74,828 16,598
telfixe=telfixe_oui 52,897 72,414 16,221
decod=decod_oui 44,821 82,069 15,423
congelo=congelo_oui 46,764 77,241 15,164
ordi=ordi_oui 35,159 95,172 13,951
canal=canal_oui 32,928 93,448 11,886
M512=Oui 38,681 74,828 11,401
frigo=frigo_oui 28,205 91,034 7,077
M502=Proprietaire 31,981 67,931 6,849
M510=Chasse 26,331 97,241 6,322
rechaud=rechaud_oui 34,417 43,793 5,621
rechaud=rechaud_non 19,154 56,207 -5,621
M510=Latrines 5,369 2,759 -6,322
M502=Locataire 14,683 25,517 -6,373
frigo=frigo_non 9,155 8,966 -7,077
M512=Non 11,077 25,172 -11,401
canal=canal_non 4,786 6,552 -11,886
ordi=ordi_non 3,218 4,828 -13,951
congelo=congelo_non 8,907 22,759 -15,164
decod=decod_non 7,547 17,931 -15,423
telfixe=telfixe_non 9,721 27,586 -16,221
ferelec=ferelec_non 9,046 25,172 -16,598
voiture=voiture_non 4,045 8,621 -17,353
cuisin=cuisin_non 3,420 7,241 -17,908
microonde=microonde_non 9,698 31,034 -19,537
internet=internet_non 5,570 15,172 -20,238
robot=robot_non 9,332 30,345 -20,684
climati=climati_non 6,301 18,621 -21,520
chauffeau=chauffeau_non 10,241 35,172 -21,915

Source : Enquête FORTE, calculs de l’auteur

i
Conditions de vie dans le département de Dakar

Table des matières


Avant-propos .............................................................................................................................. ii

Remerciements .......................................................................................................................... iii

Liste des tableaux ...................................................................................................................... vi

Liste des figures ...................................................................................................................... viii

Sigles et abréviations ................................................................................................................. ix

Résumé ....................................................................................................................................... x

Abstract ..................................................................................................................................... xi

Introduction générale .................................................................................................................. 1

Partie partie : Revue de littérature & Cadre méthodologique .................................................... 4

Chapitre 1 : Revue de littérature ................................................................................................ 5

1.1. Les approches théoriques de base ................................................................................ 5

1.1.1. Approche monétaire ............................................................................................. 5

1.1.2. Approches non monétaires ................................................................................... 6

1.1.2.1. Approche des besoins de base ....................................................................... 6

1.1.2.2. Approche par les capacités ou « capabilities » ............................................. 7

1.1.2.3. L’approche par le cumul de privations ......................................................... 7

1.1.2.4. Pauvreté du point de vue des conditions de vie ............................................ 7

1.1.2.5. Pauvreté subjective ....................................................................................... 8

1.2. Revue méthodologique sur la mesure du niveau de vie .............................................. 8

1.2.1. Méthode des ensembles flous ............................................................................... 8

1.2.2. Méthode de mesure basée sur une fonction de distance ..................................... 10

1.2.3. Méthode basée sur la théorie de l’information ................................................... 11

1.2.4. Méthode d’inertie ............................................................................................... 11

j
Conditions de vie dans le département de Dakar

1.3. Revue de littérature empirique .................................................................................. 12

Chapitre 2 : Cadre méthodologique ......................................................................................... 16

2.1. Présentation des données ........................................................................................... 16

2.2. Aperçu du plan d’échantillonnage ............................................................................. 17

2.2.1. Taille de l’échantillon......................................................................................... 18

2.2.2. Stratégie d’échantillonnage ................................................................................ 18

2.3. Méthodologie de construction de l’indicateur ........................................................... 18

2.3.1. Choix des variables ............................................................................................ 19

2.3.2. Eléments théoriques sur l’Analyse des Correspondances Multiples .................. 20

2.3.3. Choix de la forme fonctionnelle de l’indicateur ................................................. 22

2.3.4. La Consistance Ordinale sur le Premier Axe (COPA) ....................................... 23

2.3.5. Choix de la pondération ..................................................................................... 23

2.3.6. Evaluation de la qualité de l’indicateur .............................................................. 23

2.4. Les déterminants du niveau de vie : présentation du modèle théorique. ................... 23

2.4.1. Modèle multinomial ordonné ............................................................................. 24

2.4.1.1. Spécification du modèle .............................................................................. 24

2.4.1.2. Estimation des paramètres .......................................................................... 25

2.4.1.3. Le test de régression parallèle ..................................................................... 26

2.4.2. Le modèle logit multinomial ordonné généralisé ............................................... 26

Deuxième partie : Présentation des résultats ............................................................................ 28

Chapitre 3 : Caractéristiques des ménages ............................................................................... 29

3.1. Caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage .................................... 29

3.1.1. Âge des chefs de ménage ................................................................................... 30

3.1.2. Situation matrimoniale des chefs de ménages .................................................... 30

3.1.3. Occupation des chefs de ménages ...................................................................... 31

3.2. Caractéristiques du logement..................................................................................... 32

k
Conditions de vie dans le département de Dakar

3.2.1. Statut d’occupation des ménages ....................................................................... 32

3.2.2. Type de logement ............................................................................................... 33

3.2.3. Nombre de pièces ............................................................................................... 33

3.3. Biens d’équipement possédés par les ménages ......................................................... 35

3.4. Les dépenses des ménages ......................................................................................... 36

Chapitre 4 : Indicateurs de niveau de vie et profil des ménages dans le département de Dakar
.................................................................................................................................................. 38

4.1. Mise en œuvre de l’ACM .......................................................................................... 38

4.2. Evaluation de la qualité de l’indicateur ..................................................................... 40

4.3. Construction des classes de l’indicateur .................................................................... 40

4.4. Profil des ménages dans le département de Dakar .................................................... 42

Chapitre 5 : Les déterminants du niveau de vie ....................................................................... 46

5.1. Choix des variables explicatives................................................................................ 46

5.2. Présentation des résultats du modèle ......................................................................... 47

Conclusion générale ................................................................................................................. 54

Bibliographie .............................................................................................................................. a

Annexe ....................................................................................................................................... c

Table des matières ....................................................................................................................... j

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