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- Agrégats a prix courants (valeur) et constants -volume

Les agrégats sont exprimés en unité monétaire, dont la valeur varie dans le temps et dont l’inflation
et la déflation impacte la mesure de cette grandeur.

La production globale est une grandeur monétaire et son évolution est celle de cette grandeur. On ne
peut pas parler de la production globale comme d’une grandeur unique ni de son évolution, mais on
peut calculer les taux de croissance des différents biens entre les différentes périodes.

- Agrégats et valeurs monétaires

Dans une économie à plus d’un bien, pour pouvoir parler de production globale comme d’une
grandeur et de son évolution il faut introduire un prix monétaire aux biens de natures différentes, de
sorte a créer une relation d’équivalence et rendre ces biens commensurables et permet d’obtenir un
agrégat-valeur.

Val=P1Q1

Pour obtenir l’agrégat-valeur d’une année t, il faut valoriser la quantité d’un bien à son prix respectif

- Volume : valeur a prix constants

Pour éliminer l’effet d’inflation d’un bien il faut valoriser les quantités d’un bien pendant deux
périodes différentes et au même prix.

Vol= P1Q2

Le volume de production d’une année correspond au volume qu’aurait la production si les prix
n’avaient pas changé l’année précédente. C’est un taux de croissance.

Là où il y a croissance de valeur il peut y avoir baisse de volume.

Il ne faut pas confondre volume et quantité, le volume est exprimé en unités monétaires, les
quantités sont des grandeurs exprimées en unité physiques.

- Volume et quantité

Grace au volume on peut déterminer la croissance de la valeur de la production hors inflation

- Les indices de valeur , de volume et de prix

L’indice est le rapport entre 2 valeurs d’une même grandeur a 2 périodes différentes, et permet de
mesurer les évolutions.

Conclusion :

Toutes les grandeurs sont exprimées en valeur puisqu’elles consistent à valoriser des quantités à prix
courant. Ces valeurs sont des agrégats-valeurs exprimés en unité monétaire, et peuvent varier dans
le temps. Pour mesurer la variation hors inflation on utilise le volume qui est une valeur a prix
constants exprimée en unités monétaires.
- Le PIB

Il est l’agrégat qui mesure l’activité de l’économie, et correspond a la somme des valeurs ajoutées
brutes nouvellement créées par les unités économiques résidantes dans ce pays une période
donnée. Donc, il mesure les richesses créées dans une économie.
Si le PIB augmente d’une année à l’autre on peut parler de croissance économique.
Il existe 3 approches du PIB :

- Approche production qui mesure la création des richesses


- Approche revenue qui décrit la répartition des richesses
- Approche dépense qui décrit l’emploi des richesses

 Approche production

Le PIB est mesuré comme la somme des VAB au prix de marché car c’est la seule manière de disposer
d’une mesure exprimée en unités monétaires. S’il n’y a pas de vente de biens ou de services en
échange de flux monétaires on ne peut pas le mesurer.

 Production et consommation intermédiaire


La VAB mesure le résultat du processus de production comme une création nette de richesse.
La VAB correspond à la différence de production de biens et services et de consommation
intermédiaire.
Lors du processus de production, il y a création de nouveaux bien, impliquant la destruction ou la
transformation d’autres biens n’ayant plus d’usage.

La production marchande est évaluée au prix de base reçu par le producteur. Ce prix de base exclut
les impôts comme la TVA car ils dépendent de l’utilisation de ce produit et inclut les subventions sur
les produits car elles dépendent de la production. Généralement la production produite est stockée,
or on n’a pas la certitude qu’elle sera vendue. Cela dit, on peut mesurer la production avec des prix
sans que cela ne signifie que la production a été vendue.
La production non-marchande est gratuite ou quasi-gratuite, on la valorise à son coût de production
car il représente ce que les citoyens sont prêts a payer pour en disposer.
La CI peut être valorisée au prix d’acquisition de la production, c’est-à-dire au prix de marché, qui
peut inclure les impôts sur les produits, et exclure les subventions sur les produits contrairement au
prix de base.

PIB = VAB + impôts sur produits – subventions sur produits

VAB = VA au prix de base – CI au prix de marché.

 De la valeur ajoutée brute au prix de base du PIB


La production et la CI sont valorisées différemment ; l’une en valeur au prix de base et l’autre en
valeur au prix de marché.

Pour calculer la VAB au prix de marché il faut, passer de la valeur de la production au prix de base à la
valeur de la production au prix de marché ;

- Etape 1 : ajouter a la première valeur les impôts sur les produits et déduire les subventions
sur les produits = valeur de production au prix de marché ; PIB = VAB + impôts sur produits –
subventions sur produits
- Etape 2 : soustraire a la valeur de production les CI = VAB au prix de marché (= PIB au prix de
marché) ; VAB = VA au prix de base – CI au prix de marché.

Si le PIB est mesuré au prix de marché c’est parce que les prix sont pratiques et mesurable.
Ces prix représentent ce que les citoyens sont prêts a dépenser pour acquérir les biens et
services produits.
Le PIB au prix de marché représente la valeur que reconnait la société à concernant l’ensemble
des biens et services finaux produits en faisant d’eux la richesse créée.
Le PIB est une valeur brute comme la VAB car la consommation de k fixe n’a pas été déduite.
VAN (valeur ajoutée nette) = VAB – consommation du k fixe

 Approche revenue

Il s’agit de la répartition des richesses produite entres membres de l’économie, on parle de


répartition de VA.
En appelant richesse produite, le revenu global de l’économie, on fait appel à une identité comptable
fondamentales entre VAB, PIB, revenu global. Pour éviter toute confusion, le revenu global est
l’appellation de la richesse produite qui s’apprête à être répartie entre les membres de la société.

La richesse créée appartient aux producteurs, c’est-à-dire aux entreprises qui la répartissent entre
chaque intervenant de la production sous forme de revenu.

Il y a 3 types de revenu global / revenus primaires :


- Il y’a les impôts sur la production et les importations
- La rémunération des employés qui regroupe les traitements bruts et les cotisations a la
charge de l’employeur, c’est la part de VAB revenant aux employés
- L’excédent brut d’exploitation (EBE) et le revenu mixte brut représentent la part de VAB
revenant aux entreprises. EBE quand l’entreprise est une société, et revenu mixte brut quand
l’entreprise est individuelle

PIB = Impôts sur la production – subventions + rémunération des employés + EBE et revenu mixte
brut

 Revenu national brut (RNB)

En économie ouverte, les non-résidents participent à la production de richesse du territoire et les


résidents participent à la production de richesse d’autres territoires.
Le PIB mesure les revenus primaires engendrés par la production résidente en ignorant qu’une partie
de ces revenus est versée aux non-résidents et que les résidents perçoivent un revenu engendré par
la production d’autres territoires.

RNB = PIB + Rnet


Rnet= revenus primaires reçus – revenus primaires versés

 Revenu global et flux monétaire

Le PIB mesure la valeur de la production, et non pas la valeur des ventes des biens et services finaux.
Le revenu global est valorisé en termes monétaires mais cela ne signifie pas qu’il est entièrement
sous forme de flux monétaire.
La VAB créée lors du processus de production appartient aux unités de production qui répartissent la
richesse créée entre les intervenants à la production sous forme de revenu.
La rémunération et les impôts sont sous forme monétaire.
Le reste de cette VAB appartient aux entreprises et n’est pas entièrement sous forme de flux
monétaires car elle valorise toute la production de biens et services finaux y compris les invendus.
Le revenu global issu du PIB représente donc la somme des flux monétaires ainsi que les stocks de
production invendues valorisés au prix de marché et comptabilisés en termes de flux monétaires et
revenant aux entreprises.

 Approche dépense

Elle décrit comment les richesses créées sont utilisées.


La relation définissant le PIB peut se voir dire être une identité comptable entre les emplois et les
ressources d’un territoire.
Cette identité comptable est toujours vraie car au cours d’une période, dans un territoire, le total des
emplois doit être égal au total des ressources.

Il y a 3 emplois possibles aux ressources d’une économie ; subvenir aux besoins primaires, accumuler,
exporter.
PIB = Dépense de consommations final (DCF) + formation brute de capital (FBC) + Exportation –
Importation

 Formation brute de capital (FBC) :

La FBC est composée de 3 agrégats (FBCF, VS, Acquisitions)

FBCF : désigne la valeur des biens et services produits utilisés de manière durable (+1an), on parle
d’actifs fixes. Elle est le fait de toutes les unités institutionnelles résidentes. Il s’agit d’un solde
puisque ce sont les acquisitions – les cessions d’actifs fixes réalisés par les unités résidentes.

VS : désigne la valeur des entrées en stock diminuée de la valeur des sorties en stock, et les pertes
courantes sur stock et elle enregistre la valeur des biens et services pour un usage ultérieur. C’est à
cause d’elle que le PIB ne mesure pas la valeur des ventes mais celle de la production de biens et de
services finaux.

Acquisitions – cession d’objets de valeur généralement regroupée dans la VS

 Dépense de consommation finale (DCF)

Il s’agit de l’emploi des biens et services par les unités résidentes et importées.
La consommation finale est une opération qui consiste a subvenir aux besoins humains individuels ou
collectifs des membres de la société en utilisant des biens et services.

2 façons de la représenter :
Dépense de consommation finale (DCF) : si on veut insister sur les unités qui supportent les dépenses
de consommation
Consommation finale effective (CFE) : si on veut insister sur les unités qui en sont les bénéficiaires
DCF = CFE
Récap : Les 3 déf du PIB (au prix de marché) sont 3 manières différentes de le calculer :

- comme des VAB aux prix de marché dans l’approche production correspondant à la création
de richesses
- comme somme de R global dans l’approche revenu correspondant au partage des richesses
- comme somme des emplois en valeur dans l’approche dépense correspondant à l’utilisation
des richesses.

1. Approche production : PIB = sommes des VAB aux prix de marché, des impôts – les
subventions sur les produits :

PIB ≡ VAB + impôts sur les produits – subventions sur les produits

2. Approche revenue : le PIB est la somme des rémunérations des salariés (W), de l’EBE et R
mixte brut (EBE) et des impôts sur la production et les importations – les subventions :

PIB ≡ W + EBE + impôts sur la production et les importations – subventions

3. Approche dépense : le PIB est la partie de la production destinée aux emplois finaux, càd
tous les emplois sauf la CI. Les produits destinés aux emplois finals peuvent être :
consommés (DCF), conservés (FBC ≡ FBCF + VS = Acquisitions – cessions d’objets de valeur)
ou exportés (X). les emplois finals peuvent ê aussi satisfaits par les importations (M) :

PIB ≡ DCF + FBCF + VS + X – M

- Les 3 identités comptables du PIB : enseignement

Il faut distinguer les variables de flux et de stock.

Flux : concept dynamique relatif au mouvement dans le temps. Renvoie aux variations dans le temps
d’une grandeur. Nuls en début de période puisqu’elles correspondent a des grandeurs qui
apparaissent en cours de période.

Stock : concept statique relatif a l’immobilité. Il consiste en une grandeur a un instant t. Elles se
rapportent nécessairement a une date donnée. Définies et existent a une date donnée.

Variables de flux : Variable de stock :

- PIB - Emploi
- Revenu - Chômage
- Consommation - Masse monétaire
- Investissement - Dettes
- Balance des opérations courantes - Patrimoine
(BOC) - Actifs
- Déficit publique - Passifs

Les stocks résultent de l’accumulation antérieure de flux.


- L’identité entre les emplois et les ressources

En économie fermée, elle s’écrit : PIB = DCF + FBC

Les ressources de l’économie qui sont composées de biens et de services finaux peuvent être soit
consommés par les ménages, soit accumulés par l’ensemble de l’économie.

Identité comptable entre ressources et emplois : Y = C + I

Identité comptable entre investissement global et épargne global : I = S


I = S désigne l’accumulation des richesses, I du point de vue de la production, S du point de vue du
revenu global.

Identité globale : I = Y – C

Revenu global : Y = W + EBE + T donc, Y = R

Epargne globale : S = R – C
L’épargne global est une part du revenu global. Dans l’approche du revenu du PIB ce revenu ne
consiste pas en flux monétaires.
Le revenu global prend en compte les invendus, l’EBE est la somme de ces invendus et ce qu’on
appelle les profits prennent la forme d’un flux monétaire, donc l’épargne global ne consiste pas
entièrement en un flux monétaire.

Pour que dans R = C + S, l’épargne global prenne la forme de flux monétaire a la disposition des
ménages il faut 2 hypothèses :
- Supposer que les entreprises versent la totalité de leur profit aux ménages actionnaires sous
forme de dividendes
- Supposer que toute la production est vendue, alors, Y + R désigne la valeur de la production
et celle de la production vendue, Y et R prennent la forme de flux monétaires a la disposition
des ménages.

Même si les ménages sont les récipiendaires de tout type de revenus primaires de l’économie, seule
une partie de ces revenus est a la fois sous forme monétaire et a la disposition des ménages.
On ne peut pas considérer l’épargne globale comme un flux monétaire a la disposition des ménages
ni qu’elle soit celle des ménages.
Chapitre 2 – relations théoriques de comportement global et modèle
- La consommation

C’est la composante la plus stable et la plus importante des emplois du PIB. La consommation de
biens et services finaux est l’objectif ultime de toute activité économique
L’existence de contraintes objectives qui s’imposent aux ménages est à l’origine des lois qui
permettent de rendre compte de la réalité économique.
La grande majorité de la consommation des ménages dans nos sociétés correspond a des dépenses
contraintes dans le sens où elles sont indispensables à la vie selon les normes de la société.
3 lois empiriques concernant la consommation :
o La loi de la demande : les ventes d’un bien diminuent (augmentent) quand son prix
augmente ( diminue )
o La loi d’Engel : insiste sur le fait que les dépenses de consommation n’augmentent
pas au même rythme que le revenu selon le type de biens considéré
o La loi psychologique fondamentale de Keynes : la consommation globale est une
fonction croissante du revenu global

 La loi de la demande

L’achat d’un bien baisse (augmente) quand son prix augmente (diminue). qlqs économistes
admettent sa validité au niveau local, en envisageant qu’un secteur de l’économie et en se limitant a
une partie de la population et à une période. Ils l’admettent au niveau global quand l’ensemble des
relations marchandes sont prises en considération, pendant une période assez longue pour que les
effets des variations de prix puissent s’exercer.

 La loi d’Engel

L’élasticité revenu de la consommation est le rapport entre le taux de variation de la consommation


et celui du revenu. Elle mesure la sensibilité de la consommation à une variation du revenu .
Après une augmentation du revenu si la consommation :
- Augmente plus que proportionnellement, ey > 1
- Augmente moins que proportionnellement, 0 < ey < 1
- Diminue, ey < 0
L’élasticité est le rapport entre la propension marginale a consommer et la propension moyenne à
consommer.

Engel a découvert que plus les ménages sont riches et plus la part des dépenses consacrées a la
consommation de produits alimentaires est faible. L’élasticité revenu de la consommation des biens
alimentaires est en moyenne négative et on qualifie ces biens de biens inférieurs de première
nécessité.
Il a aussi contribué a en évidences d’autres irrégularités moins vérifiées que la précédente :
- La part du revenu des ménages affectées aux dépenses d’habillement, logement, chauffage,
électricité etc varie au même rythme que leur revenu.
L’élasticité revenu de ces dépenses est proche de 1 , ce sont des biens sont l’ey est positive
mais ≤ 1 ( 0 < ey < 1 ), on parle de bien normaux de première nécessité
- La part du revenu des ménages affecté aux dépenses de santé, d’éducation et de voyage
augmente plus que proportionnellement que le revenu.
L’élasticité est > 1, on parle de biens normaux supérieurs ou de biens de luxe. (ey > 1)
 La loi psychologique fondamentale de Keynes / la fonction de consommation keynésienne

La fonction de consommation est une relation macroéconomique entre le revenu et la


consommation traduisant une loi psychologique fondamentale : En moyenne, les hommes tendent a
accroitre leur consommation a mesure que le revenu croît, mais pas d’une quantité aussi grande que
l’accroissement du revenu.

Selon Keynes l’incertitude de la réalité économique mène les ménages a adopter des règles de
décisions comme celle de ne pas augmenter sa consommation autant que le revenu quand il
augmente et en épargner une partie. La décision de consommer permet de déduire la décision
d’épargner des ménages, l’épargne n’est donc qu’un résidu de la consommation.

La fonction de consommation prend la forme d’une relation causale entre agrégats, selon cette
hypothèse la consommation globale des ménages C est une fonction croissante du revenu global Y.

 Modèle de la fonction de consommation

Hypothèse 1 :
C’est un modèle d’équilibre
Ce modèle suppose que toute la production a été vendue et que l’intégralité du revenu
global prend la forme de flux monétaires. On suppose donc que le comportement global de
dépenses des grands secteurs (ménages, entreprises, état) est compatible avec le
comportement global de production des entreprises.

Hypothèse 2 :
L’intégralité du revenu global sous forme de flux monétaire est à la disposition des ménages.
Les entreprises ne retiennent pas de profits et les reversent intégralement aux ménages, qui
eux perçoivent aussi intégralement les salaires.

 La réunion des 2 hypothèses revient a dire que les dépenses décidées par les ménages,
entreprises, état sont telles que toute la production est achetée.

Hypothèse 3 :
Les capacités de production de l’économie sont fixes
C’est un modèle de court terme, on suppose que le stock de capital fixe et le stock de main
d’œuvre sont constants. A courte terme la seule chose qui puisse varier est le taux
d’utilisation des capacités de production.

Hypothèse 4 :
Les prix sont fixes et exogènes
On considère des agrégats, et pour les calculer il faut des prix supposés fixes et exogènes.
Toute variation de grandeurs nominales correspond a une variation réelle

Hypothèse 5 :
La production (O) est supposée infiniment élastique à la demande
La production s’adapte sans limite aux dépenses ( à la D). Autrement dit, le niveau de produit
global est entièrement déterminé par la demande globale.
Dans la relation d’équilibre entre le produit et les dépenses (H1) ce sont les dépenses qui
fixent le niveau du produit global. Comme on a supposé que les prix étaient fixes (H4) et
exogènes, l’augmentation du produit global Y consécutive a l’augmentation de la dépense
globale ( C+ I) ne tient pas a une augmentation des prix mais seulement des quantités.

Du point de vue orthodoxe, pour que l’offre s’adapte a la demande il faut supposer que l’on se
trouve dans une situation de sous-emploi des capacités de productions (H3) ; il faut du chômage et
des capacités matérielles de production sous-utilisées. Dans ces conditions, toute augmentation des
dépenses se traduit par une augmentation du niveau de production puisqu’il y’a des capacités
productives disponibles mais sous-employées. S’il y a sous-emploi c’est parce qu’il y avait
préalablement une dépense globale insuffisante, ce qui veut dire que la dépense globale détermine
le taux d’emploi des capacités productives de l’économie et donc le niveau de production.

Dans la réalité pour ce qui est du court terme la dépense détermine toujours le taux d’emploi des
capacités de production et donc le niveau de production. Le sous-emploi et le plein-emploi des
capacités de production ne font que traduire le caractère déterminant de la dépense globale :
lorsque la dépense globale est insuffisante par rapport au produit, il y a sous-emploi, lorsqu’elle est
suffisante, il y a plein emploi.

Pour ce qui est du long terme, le niveau des capacités de production lui-même est déterminée par la
dépense.
o Ex ante ,avant le lancement du processus de création, répartition, utilisation des
richesses, les entreprises décident d’un niveau de production en fonction de la
demande solvable qu’elles anticipent. Cette anticipation de demande solvable est
basée sur la demande passée. C’est donc bien la demande qui est déterminante
puisque c’est elle qui va déterminer le produit PQ décidé par les entreprises.

o Ex post, une fois la production effectuée, les entreprises peuvent, lorsque c’est
possible, adapter leurs prix à la réalité de la demande solvable : si cette demande est
insuffisante, elles diminuent leurs prix et si cela ne suffit pas à écouler leur
production, elles se retrouvent avec des stocks qu’elles devront ; si la demande
globale solvable est supérieure au produit, les entreprises augmentent leurs prix.
Ainsi, c’est encore la demande qui détermine le produit (PQ) mais cette fois-ci cela
passe par les prix P.

 Les équations du modèle

Relations d’équilibre :
- Relation 1 : relation d’équilibre selon laquelle les dépenses et les ménages et entreprises
sont telles que toute la production est achetée. Y = C + I

- Relation 2 : relation d’équilibre mais entre le revenu global Y revenant intégralement aux
ménages sous formes de flux monétaires. Y = C + S
- Relation 3 : se déduit des relations 1 et 2, supposer l’équilibre revient à supposer que le
comportement d’épargne des ménages est compatible avec le comportement
d’investissement des entreprises. S = I

Hypothèses de comportement global :


- Relation 4 : la consommation des ménages est une fonction croissant du revenu global avec
0< c < 1 ; c’est la fonction de consommation de Keynes
c représente la propension marginale a consommer
Co représente la consommation autonome
C = C(Y) = cY + Co

- Relation 5 : se déduit de la 4, d’après elle le comportement global d’épargne est lié a celui de
la consommation , l’épargne des ménages est une fonction croissante du revenu global.
s représente l’épargne et se déduit de la propension a consommer : s = 1- c , la propension a
épargner est supposée 0 < s < 1
S = S(Y) = (1-c)Y – Co

- Relation 6 : on ne suppose aucune relation causale concernant le comportement global


d’investissement des entreprises , de plus l’I des entreprises est exogène.
I = Io

 Le produit global d’équilibre

On obtient le produit global d’équilibre en remplaçant dans les relations d’équilibre [1] ou [3] la
consommation par son expression en fonction de Y (4) l’épargne par son expression en fonction de Y
(5) et l’investissement par son expression (6) :

il suffit que la relation [8] soit vérifiée pour que les autres le soient, puisque c’est la relation de
bouclage du modèle. Pour qu’il y ait équilibre, il faut que l’épargne des ménages soit égale à
l’investissement des entreprises. À partir de la relation [8], on obtient l’expression du revenu
d’équilibre Y* : le revenu d’équilibre Y* sera tel que la relation [8] est vérifiée, avec la spécification
retenue pour la fonction d’épargne :

Ce modèle est muet pour ce qui est de l’emploi : que le niveau du produit global soit d’équilibre ou
non, on ne peut rien dire à propos du niveau d’emploi. Il n’y a aucune raison que le revenu global
d’équilibre corresponde au plein emploi. On a supposé une situation de sous-emploi des capacités de
production de l’économie mais le modèle ne dit rien de l’emploi et de son niveau.

Y* est le revenu global d’équilibre pour lequel, étant donné le comportement d’investissement des
entreprises (I0), la consommation globale des ménages C(Y*) est telle que l’équilibre pour le «
marché des biens et service » est assurée
 Le multiplicateur

Le multiplicateur le plus connue est le multiplicateur keynésien qui met en rapport la variation du
revenu global (endogène) avec celle de l’investissement (exogène).

Selon Keynes, dans une économie dont les capacités de production sont sous-employées, une
augmentation ΔD de la dépense peut provoquer une succession de dépenses induites dont les effets
cumulés se traduisent par une augmentation ΔY du produit global.
Le rapport ΔY/ΔD est, par définition, le multiplicateur keynésien. L’augmentation de la dépense ΔD
est considérée comme exogène et elle vient s’ajouter aux dépenses existantes.

L’effet multiplicateur est basé sur le comportement global décrit par la fonction de consommation
keynésienne : la dépense autonome entraîne une augmentation du revenu des ménages et donc de
leurs dépenses de consommation qui engendrent de nouveaux revenus et donc de nouvelles
dépenses et ainsi de suite. L’effet multiplicateur est plus important que la propension marginale à
consommer des ménages.

Exemple :

Si Io varie, quelle est la variation de Y* ?

1
Le revenu d’équilibre varie de soit qui est la variation du multiplicateur d’investissement.
S

Le multiplicateur d’investissement est ici strictement supérieur à 1 , cela signifie donc que si
l’investissement autonome I0 augmente de 1, alors le revenu global Y augmente de plus de 1. Enfin,
on vérifie que plus la propension marginale à consommer, c, est élevée, plus le multiplicateur
d’investissement est élevé.

 Le multiplicateur : interprétation dynamique

On présente souvent le multiplicateur en invoquant un processus. Mais le modèle qu’on considère ici
n’est pas dynamique : il n’y a aucune équation décrivant l’évolution dans le temps des variables. le
concept de multiplicateur met en rapport des équilibres de l’économie, « avant » et « après »
variation de la dépense autonome. Malgré cela, il arrive qu’on lui donne une interprétation de type
dynamique. Cette interprétation en termes de processus permet de souligner les mécanismes

Cette relation peut s’interpréter en disant que la variation totale du revenu global est la somme de sa
« variation directe » DI0, et de vagues successives d’augmentation du revenu global passant par
l’augmentation de la consommation. À partir d’une augmentation initiale de l’investissement
autonome de DI0, il y a des vagues successives d’augmentation du revenu global Y mais d’ampleur
décroissante.

 Modèle avec l’état

On reprend le même modèle que précédemment et donc toutes ses hypothèses générales (H1 à H5),
mais on ajoute seulement un nouvel agent collectif, l’État. On suppose que ce dernier effectue des
dépenses publiques G, des transferts sociaux R en faveur des ménages et prélève les impôts T. Ces
variables seront exogènes au sens où le modèle n’introduira aucune hypothèse explicative
concernant le comportement de l’État. Ces variables seront autonomes.

Dans ce modèle, on continue de considérer une seule hypothèse théorique de comportement


global : la fonction de consommation, le comportement global des entreprises et celui de l’État étant
considérés comme exogènes.

Relations d’équilibres :
- Relation 1 : indique que les dépenses des ménages des entreprises de l’État sont telles que
tout le produit global Y est acheté En d’autres termes, il y a équilibre.
Y = C + I +G

- Relation 2 : est aussi une relation d’équilibre mais entre le revenu global Y de l’économie,
donc des ménages, et, leur consommation, leur épargne et leurs impôts nets.
Y+R=C+S+T

- Relation 3 : relation d’équilibre, obtenue en combinant la relation [1] et la [2]. Il s’agit de


l’équation de bouclage du circuit . Cette relation signifie que le comportement d’épargne des
ménages est tel qu’il est compatible avec le comportement d’investissement des entreprises
et les comportements de dépense et d’imposition de l’État. On peut donc dire que selon
cette relation, pour qu’il y ait équilibre, les comportements des ménages, des entreprises et
de l’État sont tels que l’épargne nette privée est égale à l’épargne nette publique.
S=I+G+R–T

Les hypothèses de comportement global :


- Relation 4 : la consommation des ménages est une fonction croissante du revenu disponible
des ménages où, la propension marginale à consommer c est telle que 0 < c < 1.
C(Y)=cYd + C0.
On en déduit la fonction d’épargne S = (1– c)Yd – C0.

Revenu d’équilibre :

Y* est le revenu d’équilibre qui garanti qu’étant donné le comportement d’investissement des
entreprises, et le comportement global de l’état, la consommation des ménages est elle que
l’équilibre pour le marché des biens et services est assuré.
 Investissement

Pour une entreprise ou un pays, l’investissement consiste à augmenter le stock des moyens de
production (machines, équipements de tous types, infrastructures, biens, acquisition de
connaissances et formation des hommes), avec pour perspective une production future.
L’investissement est brut ou net, selon qu’il prend en compte ou non l’usure et l’entretien des biens
durables qui interviennent dans la production.
Un stock de biens invendus par une entreprise constitue un investissement pour elle, , mais cet
investissement n’est pas voulu. Il ne peut donc être mis sur le même plan que les machines, ou que
tout autre type de bien durable, qui sont achetées en vue d’une production future que l’entreprise
pense pouvoir écouler.

L’investissement est en quelque sorte l’opposé de la consommation : tout ce qui dans le produit d’un
pays n’est pas consommé est investi.

 Couts fixes et indivisibilité

L’augmentation des capacités de production implique des coûts fixes considérables et se traduit par
d’importantes indivisibilités. .

Face au problème des indivisibilités inhérentes à la plupart des investissements, et qu’à leur
caractère irréversible, il est difficile de dégager des causalités simples susceptibles d’expliquer
l’investissement. Et ce d’autant plus que la décision d’investir engage l’avenir et fait, inévitablement
intervenir les anticipations de celui qui la prend. Elle pose au théoricien le problème de l’incertitude.

 Investissement et incertitude

L’incertitude à laquelle fait face tout investisseur provient en très grande partie de ce que le résultat
de sa décision d’investir dépend des décisions qui sont prises par d’autres. Cela apparaît très
clairement dans le cas où une entreprise décide de se lancer dans la production d’un bien, le succès
ou l’échec de l’opération tenant aux décisions prises par les « demandeurs potentiels » de ce bien.
Or, l’incertitude due au comportement des « autres » est impossible à modéliser, tout au moins si on
suppose que les « autres » sont, comme l’investisseur, des êtres conscients qui font des calculs
élaborés avant toute décision.

« Si des agents investissent, c’est parce qu’ils y croient » Keynes a insisté sur l’importance du rôle des
croyances au moment où est prise la décision d’investir. Le rôle, direct ou indirect, de l’État est ici
aussi primordial, car il agit comme un « réducteur d’incertitude ».
La tentation d’ignorer l’existence de l’incertitude est forte et suppose que le futur est connu.
L’investissement devient alors une des composantes du choix intertemporel des ménages et des
entreprises et il perd toute spécificité.
Bien que la décision d’investir soit essentiel dans la vie économique, elle occupe une place faible
dans les analyses théoriques. Keynes a insisté sur le rôle décisif de l’investissement dans
l’établissement du produit d’un pays, mais il a aussi remarqué combien la décision d’investir est un
paramètre fluctuant, complexe, soumis aux incertitudes de la vie économique, qu’il serait illusoire de
vouloir modéliser de façon un peu précise.

 Formalisation

l’entreprise a deux moyens de financer un investissement : soit elle emprunte des fonds et doit alors
payer des intérêts aux prêteurs, soit elle s’autofinance avec ses fonds propres, auquel cas elle
encourt un coût d’opportunité mesuré par les intérêts qu’elle aurait pu percevoir en plaçant ses
fonds.
La question de la rentabilité d’un investissement est directement télescopée par celle de l’incertitude
rendant la rationalisation de la décision d’investissement particulièrement ardue. Pour le voir,
considérons deux règles pour rendre compte de cette décision : la règle de la valeur actuelle nette et
celle du taux interne de rendement qui aboutissent au même résultat pour ce qui est de la décision
d’investir.

 Valeur actuelle nette

La valeur actuelle désigne une évaluation à une date de référence d’une somme monétaire
disponible à une date future.
Une entreprise qui projette un investissement prend sa décision en comparant les dépenses qu’il
nécessite « au départ » aux revenus nets qu’elle en attend. Pour faire cette comparaison elle va
actualiser ces revenus cad les évaluer hors inflation a la date ou la décision d’investir doit être prise.

 Taux de rendement interne

Le taux de rendement interne d’un projet d’investissement est le taux d’actualisation qui égalise la
valeur actuelle du flux de revenus nets attendu d’un investissement et la dépense que celui-ci
nécessite.
L’investissement est décidé par l’entreprise si le TIR ( efficacité marginale du capital ) est supérieur au
coût d’emprunt des fonds (ou au taux d’intérêt de placement) : r > i.

plus le taux d’intérêt est élevé, plus le TIR doit l’être pour que l’investissement soit réalisé . au
moment où doit être prise la décision d’investir, l’évaluation des recettes et des dépenses futures est
une affaire d’anticipation. Ces anticipations sont particulièrement fluctuantes et complexes, rendant
toute formalisation relativement vaine.

 Fonction d’investissement

I = F(i) et F’(i) < 0. Cela signifie que lorsque le taux d’intérêt baisse, l’investissement augmente,
neutralisant leur variabilité : plus le taux d’intérêt est élevé, plus la valeur actuelle des projets est
faible et donc les projets d’investissement jugés rentables sont moins nombreux d’où un
investissement faible ; quand le taux d’intérêt est faible, c’est le contraire : la valeur actuelle des
projets est élevée et donc les projets d’investissement jugés rentables sont plus nombreux d’où un
investissement élevé. cela ne marche pas puisque cette relation causale est très régulièrement
contredite.
En décidant d’investir, une entreprise ne peut jamais être certaine de la rentabilité de son
investissement car cette rentabilité dépend de nombreux paramètres dont beaucoup sont incertains
parce qu’ils dépendent du comportement et des croyances des autres.
La décision de l’investisseur comporte un fondement subjectif incontournable : la « vision » de
l’avenir de l’investisseur. Une vision « pessimiste » exagérera la survenue d’événements diminuant la
rentabilité, une vision « optimiste » la minimisera. l’investissement n’est pas une fin en soi, la fin en
soi c’est de gagner de l’argent. Or, une entreprise peut verser dans la logique de rentier ou celle de
l’entrepreneuriat.

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