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DIOCESE D’OBALA

Institut Supérieur des Sciences


Agronomiques, de l’Environnement
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et de l’Entrepreneuriat Rural
Tél : 243 52 47 00 / 690 07 08 46 (secrétariat)
E-mail : issaeercameroun@gmail.com / www.issaeer.com , BP : 103 Sa’a (Cameroun)

«…Si l’Afrique a faim, c’est parce que ses terres ont faim…»

Julien Grégoire ONGUENE ATEBA

SEANCE II : LES MENAGES ET LA CONSOMMATION

INTRODUCTION

De nombreux paramètres conditionnent les actes de consommation : Pouvoir d'achat, niveau


des prix, usages des groupes sociaux, contraintes de la vie collective, accès au marché,
réglementation. Offre des fournisseurs, effets de la concurrence (à l'échelon local ou dans le
cadre de la mondialisation). La consommation désigne un ensemble de comportements
réalisés par des individus, des entreprises ou un État dans le but de satisfaire des besoins ou
désirs.

SECTION I- LES PROPENSIONS A CONSOMMER ET A EPARGNER

a) Propension à consommer

Dans la théorie de Keynes, la propension à consommer est la part moyenne du revenu


disponible d'un ménage qui est consacrée à la consommation. De même, la propension à
épargner est la part consacrée à l'épargne. La propension moyenne à consommer est la part du
revenu consacrée à la consommation (C/R). On la note PMC.

La propension marginale à consommer est la part d'une unité de revenu supplémentaire


consacrée à la consommation, c'est-à-dire le rapport entre la variation de la consommation et
la variation du revenu. On la note souvent PmC ou c : PmC=ΔC/ΔR

b) propension à épargner

Puisque tout revenu est soit consommé, soit épargné (Keynes considère l'épargne comme un
résidu de la consommation, c'est-à-dire l'épargne est ce qu'il reste du revenu après la
consommation et le versement des impôts)

 la somme des propensions moyennes à consommer et épargner vaut 1,


 la somme des propensions marginales à consommer et épargner vaut aussi 1.
 On peut donc écrire "s" la propension marginale à épargner sous la forme:(1-c)
et "c" la propension marginale a consommer sous la forme:(1-s)

 s et c ont tous les deux une valeur comprise entre 0 et 1

Loi psychologique fondamentale

Selon J.M.KEYNES : ‘’ en moyenne, et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître


leur consommation à mesure que leur revenu croît mais non d'une quantité aussi grande que
l'accroissement du revenu"

SECTION II- LES ELASTICITES

A- Elasticité de la demande
On constate généralement que quand le prix d’un bien augmente. On a tendance à le
demander moins et inversement si le prix de ce bien baisse on aura tendance à beaucoup plus
le demander. On mesure cette réaction, de la demande face à une variation des prix par la
notion « d’élasticité ».
La mesure de la sensibilité de la demande face aux changements de prix s’effectue
grâce au coefficient d’élasticité. Il se définit comme le rapport entre la variation relative de la
demande Δq par rapport à la quantité initialement demandée (q) et la variation relative du prix
(Δp) par rapport au prix initial (P).
∆𝑞
𝑞 ∆𝑞 𝑝
𝑒𝑝 = =− 𝑥
∆𝑝 ∆𝑝 𝑞
𝑝
Ce coefficient d’élasticité est de signe négatif pour traduire le fait que prix et quantité
varient en raison inverse. Exemple : si le prix du bien A augmente de 10% et que sa demande
baise de 20%, on dira que l’élasticité de la demande est égale à -2.
Mais dans l’ampleur de la variation de la demande face à une variation des prix est
différente selon les biens, et c’est ainsi qu’il existe divers cas d’élasticité de la demande.
- L’élasticité peut être égale à l’unité : dans ce cas à une baisse du prix correspond un
accroissement de la demande dans la même proportion.
- Cette élasticité peut être inférieure à l’unité : la demande s’accroît moins que
proportionnellement à une baisse des prix, cette demande est donc inélastique.
- Dans le cas où cette élasticité est égale à l’infini : on dit qu’elle est parfaitement
élastique et se représente par une horizontale parallèle à l’abscisse.
- Si cette élasticité est égale à 0 : une variation des prix n’a aucun effet sur la demande,
on dit alors que cette dernière est parfaitement inélastique ou rigide.
Ces différents cas de l’élasticité peuvent être résumés par les graphiques ci-après où
les prix sont en ordonnée et les quantités demandées en abscisse :

Remarque: l’élasticité-prix de la demande est toujours négative car la demande est


décroissante par rapport aux prix
Déterminants :
- Présence de substituts
- Type de bien (luxe ou nécessité)
- Horizon temporel
Valeur ε La courbe de demande est…
|ε|=0 Parfaitement inélastique (rigide)

ep = 0 demande parfaitement inélastique (rigide)


La demande n’est pas sensible aux prix
0<|ε|<1 Inélastique (rigide)

-1<ep<1 ; La demande est inélastique


Courbe de demande
Sensibilité moins que proportionnelle aux variations de prix
Elasticité unitaire

ep=-1
Courbe de demande
Sensibilité proportionnelle aux variations de prix

Demande élastique

Sensibilité plus que proportionnelle aux variations de prix


Demande parfaitement élastique

ep = -∞
Sensibilité infinie aux variations de prix
Valeur ε La courbe de demande est…
|ε|=0 Parfaitement inélastique (rigide)
0<|ε|<1 Inélastique (rigide)
|ε|=1 Élasticité unitaire
|ε|>1 Élastique
|ε|= ∞ Parfaitement élastique

En général, si le prix et la demande varient en sens contraire. Il existe deux exceptions


ayant trait aux élasticités « anormales » et où la courbe de demande a une allure anormale,
elle est croissante avec le prix :
- Le paradoxe de GIFFEN : une hausse du prix du bien s’accompagne d’une
augmentation de sa demande, mais relativement moins que les autres prix de l’économie
concernée, de sorte que les classes plus pauvres ne peuvent reporter la plupart de leurs achats
que sur ce bien, d’où augmentation de la demande malgré la hausse de son prix. Cette
constatation a été faite au XVIIIème siècle par GIFFEN en Angleterre.
- Le cas du « snobisme » : certaines personnes sont poussées à acheter un bien
d’autant plus qu’il est cher, croyant à tort ou à raison que c’est le prix élevé qui fait la qualité.
Mais en dehors du prix, un autre facteur, le revenu influe sur la demande d’un bien.

B-Elasticité revenu
On ne peut pas acheter tous les biens dont on éprouve le besoin si on ne dispose d’un
revenu ou d’un pouvoir d’achat. Une demande insolvable ou potentielle devient une demande
solvable ou effective quand le pouvoir d’achat ou le revenu de l’individu s’accroît.
L’élasticité de la demande par rapport au revenu a pour but de mesurer la réaction de
la demande face à un accroissement du revenu. Cette élasticité revenu est en général positive
et s’obtient en faisant le rapport de la variation relative de la quantité demandée et de la
variation du revenu.
∆𝑞
𝑞 ∆𝑞 𝑅
er = ∆𝑅 = ∗
∆𝑅 𝑞
𝑅

si dans cette formule, on remplace la quantité demandée q par son équivalent, la


consommation C, et l’accroissement de cette quantité Δq par son équivalent ΔC, la formule
devient
∆𝐶
∆𝐶 𝑅 𝐶
er = ∗ ou encore ∆𝑅
∆𝑅 𝐶
𝑅

ΔC/ΔR est appelé depuis Keynes propension marginale à consommer ou rapport entre
l’augmentation du revenu et l’augmentation de la consommation.
C/R est appelé propension moyenne à consommer.
L’élasticité de la demande par rapport au revenu est le rapport propension marginale à
consommer sur propension moyenne à consommer.
Exemple :
Si en 2018 nous avons R= 1000, C= 800 et en 2019, on obtient R= 1200, C= 880
L’élasticité revenu de la demande obtenue en faisant le rapport des accroissements
relatifs selon la formule classique est :
∆𝐶 ∆𝑅 80 200 80 𝑥 1000
𝑒𝑟 = : = : =
𝐶 𝑅 800 1000 800 𝑥 200
1
er = 50% =
2
Cette élasticité peut être aussi obtenue en faisant le rapport propension marginale à
consommer sur propension moyenne à consommer, nous avons :
La propension marginale à consommer
∆𝐶 80
= = 40%
∆𝑅 200
La propension moyenne à consommer en 2000 est :
𝐶 800
= = 80%
𝑅 1000
∆𝐶 𝐶 40 80 1
𝑒𝑟 = : = : = 50% =
∆𝑅 𝑅 100 100 2
En général, l’accroissement du revenu entraîne un accroissement de la consommation,
cependant, le statisticien allemand Engel a montré le premier que l’effet de l’accroissement du revenu
est différent selon la nature des biens demandés et a dégagé trois lois :
1ère loi : au fur et à mesure que le revenu augmente, la part du revenu affectée à la demande
des produits alimentaires augmente moins vite. Il s’ensuit que l’élasticité des dépenses d’alimentation
par rapport au revenu est faible et inférieure à l’unité.
2ème loi : la part du revenu affectée aux dépenses des vêtements, logement, chauffage et
éclairage augmente dans la même proportion que l’accroissement du revenu. Ces dépenses ont une
élasticité égale à l’unité.
3ème loi : Les dépenses correspondant aux besoins d’éducation, de voyage, de vacances ou dans
l’ensemble aux biens de luxe augmentent plus que proportionnellement à l’accroissement du revenu et
déterminant ainsi une élasticité supérieure à l’unité.
Mais la demande d’un bien est aussi influencée par le prix des produits substituables à ce bien.

C- Elasticité des autres biens


Non seulement le prix d’un bien, ainsi que le revenu du consommateur sont de nature à influer
sur la demande de ce bien, mais aussi l’évolution du prix des produits qui sont substituables à ce bien
peuvent avoir un effet sur sa demande.
On parlera ici par exemple de l’élasticité croisée de la demande du bien B par rapport au prix
du bien A (PA) qui représente la proportion de la variation de la demande du bien B lorsque le prix du
bien A augmente alors que celui du bien B reste inchangé.
Soit ec = (ΔDB/DB) : (ΔPA/PA) = (ΔDB/ ΔPA) x (PA /DB) ou l’expression suivante
𝚫𝐃𝐛
∆𝐃𝑏 𝐏𝑎
𝒆𝐜 = 𝐃b = ∗
∆𝐏a ∆𝐏𝑎 𝐃𝑏
𝐏a
Cette élasticité croisée sert à définir la complémentarité ou la substituabilité des biens A et B.
Ces produits sont concurrents ou substituts si l’élasticité croisée est positive, se traduisant par
le fait qu’une hausse du prix de A détermine une augmentation de la demande du bien B (c’est le cas
du thé et du café).
Ces biens sont complémentaires si l’élasticité est négative et alors une augmentation du prix
du bien A entraîne une diminution de la demande du bien B : cas de l’automobile et de l’essence, du
tourne disque et des disques.
C-Elasticité de l’offre
L’offre est normalement fonction du prix, et graphiquement la courbe d’offre sera
orientée vers le haut, de gauche à droite, on a ainsi une courbe typique de l’offre.

L’ampleur de la réaction de l’offre aux variations du prix se mesure par l’élasticité qui
s’exprime grâce à un coefficient égal au rapport entre la variation de l’offre sur l’offre initiale

(0) et la variation du prix sur le prix initial (P) ;


Cette élasticité de l’offre par rapport aux prix sera donc :

eo =

L’élasticité de l’offre normale est positive, c’est-à-dire que le prix et l’offre varient en
principe dans le même sens.

Il existe en général 5 cas d’élasticité-types dont 2 cas extrêmes ou limites


correspondant d’abord à une élasticité nulle (l’offre reste constante quel que soit le prix) et à
une élasticité infinie (une variation du prix entraîne une variation infinie de la quantité
offerte). Entre ces deux cas limites ou extrêmes, l’offre sera qualifiée d’élastique ou
d’inélastique, selon que l’accroissement en pourcentage du prix. Ces cinq cas d’élasticité
peuvent être résumés par les graphiques ci-après :
eo= + ∞ ou |ε|= ∞, l’offre est Parfaitement élastique

L’offre est infiniment élastique aux prix


1<eo<+∞ ou |ε|>1, l’offre est relativement Élastique

Sensibilité plus que proportionnelle aux variations de prix eo= 1


ou |ε|=1, l’offre est Élasticité unitaire

Sensibilité proportionnelle aux variations de prix


0<eo<1 ou 0<|ε|<1, l’offre est relativement inélastique (rigide)

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Sensibilité moins que proportionnelle aux variations de prix e0= 0,

l’offre est parfaitement inélastique (offre rigide)

L’offre n’est pas sensible aux prix


Il peut avoir des cas où l’offre et les prix varient dans le sens contraire

Sur le graphique quand le prix diminue de P1 à P2, la quantité offerte s’accroît de 0Q1 à
Q2.
Divers facteurs peuvent expliquer cette situation : il peut s’agir d’abord d’un produit
difficile à stocker : c’est le cas en général des denrées périssables (tomates, bananes,
pommes).

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