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SAWADOGO Martin
I. L’élasticité-prix de la demande
a- Concept d’élasticité
Selon la loi de la demande, lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de
ce bien diminue. La loi de la demande donne ainsi le sens de la variation de la quantité par
suite d’une variation du prix. Elle ne permet de savoir l’amplitude de c e t t e v a r i a t i o n .
Cette amplitude va dépendre de la capacité de la demande à réagir au changement de prix.
Figure 1. 1 - Effet d’un déplacement de la courbe d’offre sur le niveau du prix et de la quantité
d’équilibre
Par suite d’une baisse de la production de maïs, la courbe d’offre se déplace de S0 à S1. L’impact
sur le prix et la quantité dépend de l’aplatissement de la courbe de demande. Lorsque la
courbe de demande est presque verticale (panel A), la diminution de l’offre entraîne une
forte augmentation du prix (de 75 F à 125 F). Lorsque la courbe de demande est plate (panel
B), la diminution de l’offre entraîne une augmentation du prix moins importante, de 75 F à 100
F. La quantité demandée réagit plus fortement au prix dans le panel B que dans le panel A.
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b- Définition et calcul
L’élasticité-prix de la demande, notée souvent par e, est définie comme la variation en
pourcentage de la quantité demandée divisée par la variation en pourcentage du prix :
20% 20
Panel A: 𝑒 = =
66% 66
= 0,3
40% 40
Panel B: 𝑒 = 33% = 33 = 1,21
Note d’éclaircissement ! En réalité, l’élasticité - prix de la demande est un nombre négatif.
Lorsque le prix augmente, la quantité demandée diminue. En application les valeurs de
l’élasticité calculées dans le texte sont respectivement -0,30 et -1,21. Par convention, on se
contente de représenter l’élasticité par sa valeur absolue, sachant que ce nombre est négatif. La
considération de la valeur positive facilite les comparaisons entre élasticités. Mais dans les
interprétations, on ne doit pas oublier ce fait que quantité demandée et prix varient en sens
inverse l’un de l’autre.
Ainsi, dans le texte, l’élasticité du panel A s’interprète rigoureusement comme suit : "Toutes
choses étant égales par ailleurs", une augmentation du prix de 1 % s’accompagne d’une
diminution de la quantité demandée de 0,3 %. Dans le cas du panel B, on dira qu’une
augmentation du prix de 1 % entraîne une baisse de la quantité demandée de 1,2 % "toutes
choses étant égales par ailleurs".
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Si l’élasticité est inférieure à 1, on dit que la demande est inélastique. Dans ce cas, une augmentation
du prix entraîne une diminution relativement moins ample de la quantité demandée.
Inversement, une diminution du prix entraîne une augmentation relativement moins ample
de la quantité demandée. La manipulation des prix dans ce cas a peu d’impact sur les
quantités demandées.
Il existe deux cas extrêmes. Dans le premier, une variation du prix entraîne une variation
illimitée de la quantité. On dit que la demande est infiniment (parfaitement) élastique. En
particulier, la moindre hausse du prix se traduit par la baisse de la quantité à zéro, alors que
la moindre baisse du prix se traduit par une hausse infinie de la quantité. Dans le deuxième
cas, une variation du prix laisse la quantité inchangée. On dit que la demande est parfaitement
inélastique ou encore d’élasticité nulle.
Les valeurs des élasticités sont intimement liées à la forme de la courbe de demande, comme
le montre la figure 1.2.
- Si l’élasticité est supérieure à 1 (demande élastique), les recettes baissent par suite d’une
augmentation des prix.
- Si l’élasticité est inférieure à 1 (demande inélastique), les recettes augmentent quand le prix
augmente.
- Si l’élasticité est exactement égale à 1, l’augmentation du prix est exactement compensée par
la diminution de la quantité et les recettes restent constantes.
Ce résultat est tout à fait logique. Lorsque la demande est inélastique, le consommateur
est « prisonnier » de ses goûts : il ne peut pas réagir face à des changements. Par conséquent,
l’augmentation ou la diminution du prix laisse ses quantités achetées presque invariables.
Par contre, quand la demande est élastique, le consommateur est à même de s’ajuster. Une
augmentation du prix le fera « fuir » le produit. Un exemple de bien à demande inélastique
est l’alimentation de façon globale. Tout consommateur est obligé de se nourrir et
l’augmentation ou la diminution du prix aura peu d’impact pour beaucoup de gens.
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1 𝑝 𝑝
𝑒= . = 𝑏.
𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑄 𝑄
1 𝑝
La pente donnée par 𝑏 est constante le long de la droite. Mais l’élasticité dépend du rapport 𝑄 :
elle est forte pour les petites valeurs de la demande et faible pour les grandes valeurs de la
𝑝
demande. Noter que pour deux courbes données, si le rapport 𝑄 est le même (ce qui est le cas
quand les deux courbes se croisent), la courbe ayant la plus forte élasticité est celle ayant la
1 1
plus faible pente (𝑏) : si 𝑏 est faible, alors b est élevé, conduisant à une plus forte valeur de 𝑒
𝑝
étant donné 𝑄
.
𝑝
Pour appliquer, prenons le point ou p=200 et Q=50. La valeur de l’élasticité est 𝑒 = 𝑏. 𝑄 =
200
0,5. = 2. En ce point, une diminution du prix du canaris de 1% entraine une augmentation
50
de la quantité demandée de 2% « ceteris paribus ». La demande est élastique en ce point.
Prenons maintenant le point (p=250, Q=25). En ce point (à vérifier), la valeur de l’élasticité est
égale à 5. La réponse de la demande à une variation du prix est encore plus ample en ce point.
L’existence de biens substituables. Lorsque le bien analysé admet des substituts rapprochés,
les consommateurs ont plus de flexibilité dans leur choix. Toute augmentation significative
du prix du bien va pousser les consommateurs vers le produit substitut. Un exemple : la
farine de maïs et la farine de sorgho. Si le prix de la farine de sorgho augmente de façon
importante, les consommateurs vont se replier sur la farine de maïs et la demande de la
farine de sorgho baissera de façon substantielle. Il y a deux facteurs qui déterminent la
possibilité de recours à des substituts : le prix relatif et l’horizon temporel.
i) Prix relatif. Lorsque le prix d’un bien donné est faible relativement à d’autres, il
existe en général plusieurs utilisations possibles de ce bien, constituant autant de
sources de demande. Considérer par exemple la demande d’un produit comme le
ciment. Quand le prix est très bas, les consommateurs peuvent l’utiliser pour
construire toutes sortes de structures (allant du poulailler au building élaboré). Si
le prix augmente à partir de ce niveau bas, certains consommateurs vont recourir
à d’autres types de matériaux (banco, briques de pierre). Si ces matériaux existent
(ce qui est le cas au début du processus), la demande de ciment va baisser
fortement. Lorsque le ciment est par contre vendu à un prix très élevé, les
utilisateurs deviennent surtout ceux qui l’utilisent pour la construction de
structures qui ont vraiment besoin de ciment (immeubles par exemple). A ce point,
une hausse du prix du ciment ne produit pas d’effet car il n’y a pas de substituts
adéquats. Il faudrait une hausse extraordinaire du p r i x d u ciment pour que la
demande baisse (i.e. les acteurs cessent de construire). La figure 1.4 décrit cette
situation, la courbe de demande étant presque horizontale aux niveaux faibles du
prix et presque verticale aux niveaux élevés.
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ii) Horizon temporel. Toutes choses égales par ailleurs, le consommateur est d’autant
plus à même de trouver des substituts à un bien donné que le temps pour ce faire
s’allonge. À court terme (c’est-à-dire un temps au cours duquel certains
ajustements sont impossibles), l’élasticité de la demande aura tendance à être
faible alors qu’à long terme (temps suffisamment long pour permettre la plupart
des ajustements) l’élasticité sera généralement plus forte. En termes de courbes
de demande, la courbe est plus aplatie dans le long terme que dans le court terme
(Figure 1.5).
La nature du bien : bien essentiel ou bien de luxe. Les biens essentiels ont en général une
demande rigide, en ce sens que même si le prix augmente le consommateur ne peut s’en
passer. Ceci suppose l’inexistence de substitut pour ces biens essentiels. Par exemple, en
considérant l’ensemble des denrées agricoles de base comme un « bien alimentaire
», l’augmentation du prix de ce bien alimentaire pénalise les gens pauvres qui sont obligés
d’en acheter au prix plus fort. Quant à un bien de luxe, l’augmentation du prix conduit le
consommateur à s’en éloigner, et la demande d’un tel bien est élastique. Par exemple, le riz
dans certains milieux ruraux peut être considéré comme un bien de luxe dont l’augmentation
du prix conduira les résidents ruraux à s’en éloigner.
Autres élasticités : L’élasticité de la demande telle que définie peut s’appliquer à tout facteur
autre que le prix du bien. Par exemple, on peut parler d’élasticité-revenu ou d’élasticité-prix
croisée.
L’élasticité-revenu décrit la sensibilité de la quantité demandée par rapport au revenu.
Comme nous l’avons vu dans l’étude des déterminants de la demande, une hausse de revenu
entraîne l’accroissement de la quantité demandée, toutes choses égales par ailleurs.
L’élasticité-revenu permet de mesurer l’ampleur de cet accroissement de la demande. La
définition est similaire à celle de l’élasticité-prix.
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L’élasticité-prix croisée indique la réaction de la demande lorsque le prix d’un bien substitut
ou complément varie. Par exemple, pour une vendeuse de galettes, il peut être intéressant de
savoir comment réagissent les consommateurs de galettes lorsque le prix d’un bien voisin, le
pain, augmente. L’élasticité-prix croisée est définie comme suit :
Où Px est le prix d’un autre bien et Q la quantité demandée du bien analysé. On peut
déterminer la relation économique qui existe entre les biens selon le signe de l’élasticité-prix
croisée.
• Si 𝑒𝐶 est positive, les deux biens sont dits substituables : l’augmentation du prix du
bien X entraîne l’augmentation de la quantité demandée du bien analysé. C’est le cas
de la farine de sorgho (bien X) et de la farine de maïs (bien analysé).
• Si 𝑒𝐶 est négative, les deux biens sont dits complémentaires : l’augmentation du prix
du bien X entraîne la diminution de la quantité demandée du bien analysé. C’est le cas
de l’huile (bien X) et du benga (bien analysé).
a- Définition
Pour formuler un jugement quantitatif sur la modification de la quantité offerte par suite d’une
modification du prix, on utilise le concept d’élasticité-prix de l’offre. Il s’agit du même concept
que l’élasticité-prix de la demande. Par simplicité, on utilisera l’expression élasticité de l’offre.
L’élasticité de l’offre est définie comme suit :
∆Qf/Qf
𝑒𝑓 =
∆𝑃/𝑃
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Interprétation : 𝑒𝑓 = 2 ie. Lorsque le prix des galettes augmente de 1%, la quantité offerte sur
le marché augmente de 2% (ceteris paribus). On dit que l’offre de galettes est élastique.
En général on peut qualifier la réponse de l’offre selon la valeur de l’élasticité.
• Si l’élasticité est supérieure à 1, on dit que l’offre est élastique.
• Si l’élasticité est inférieure à 1, on dit que l’offre est inélastique.
• Si l’élasticité est égale à 1, on dit que l’offre est d’élasticité unitaire.
La nature de l’offre joue un rôle important dans les politiques nationales.
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Figure 3.1 – Élasticité de la courbe d’offre et effet d’un déplacement de la courbe de demande
Dans le panel (a), la courbe d’offre est très élastique. Lorsque la courbe de demande se déplace
vers la gauche ou vers la droite, il en résulte une baisse ou une hausse de la quantité
relativement plus ample que la baisse ou la hausse correspondante du prix. Dans le panel (b),
la courbe d’offre est relativement inélastique. Lorsque la courbe de demande se déplace vers
la gauche ou vers la droite, il en résulte une baisse ou une hausse de la quantité relativement
moins ample que la baisse ou la hausse correspondante du prix.
Figure 3.2 – Élasticité de la courbe de demande et effet d’un déplacement de la courbe d’offre
Dans le panel (a), la courbe de demande est très élastique. Lorsque la courbe d’offre se déplace
vers la droite, il en résulte une augmentation de la quantité relativement plus ample que la
baisse correspondante du prix. Dans le panel (b), la courbe de demande est relativement
inélastique. Lorsque la courbe d’offre se déplace vers la droite, il en résulte une hausse de la
quantité relativement moins ample que la baisse correspondante du prix. Le cas d’un
déplacement vers la gauche de la courbe d’offre s’analyse en changeant ce qui doit être changé.
On peut aussi considérer les cas extrêmes ou la courbe d’offre (respectivement la courbe de
demande) est parfaitement inélastique. Dans ces cas, les déplacements de courbes se
traduisent uniquement par un effet sur le prix d’équilibre, la quantité d’équilibre restant
inchangée. En référence à la
Figure 3.1.b, lorsque la courbe d’offre est parfaitement inélastique (une droite verticale), le
déplacement de la courbe de demande par exemple vers la droite (une augmentation de la
demande), se traduit par une hausse du prix. Si par contre c’est la courbe de demande qui est
parfaitement inélastique, on note qu’un effet d’un déplacement de la courbe d’offre vers la
droite (une augmentation de l’offre) se traduit par une baisse du prix (voir Figure 3.2.b). Si à
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a- Prix plafonds
Un prix plafond est un prix légal maximum au-dessus duquel le bien ou le service ne peut être
vendu ou acheté. On institue les prix plafonds en général pour protéger le consommateur.
Si par exemple le prix plafond du sucre produit par une industrie nationale est fixé à 550 F le
Kg, aucun commerçant n’est autorisé à vendre son stock à plus de 550 F le Kg. L’institution
d’un prix plafond vise la protection d’un groupe social donné. L’imposition du prix plafond
(Figure 4.1.a) crée une pénurie sur le marché, le prix se situant en dessous du prix d’équilibre.
La demande, au prix institué, excède l’offre. Les individus veulent acheter une quantité que
les vendeurs ne veulent pas vendre, car ils n’y sont pas incités.
b- Prix planchers
Un prix plancher, au contraire du prix plafond, est généralement institué pour protéger
(inciter) le producteur. C’est un prix légal minimum en-dessous duquel le bien ou le service
ne peut être vendu ou acheté. Si le prix plancher du maïs est fixé à 55 F le Kg, alors aucun
commerçant n’est autorisé à acheter du maïs à moins de 55 F le Kg. L’institution du prix
plancher cause un excédent, en ce sens que ce prix se situe au-dessus du prix d’équilibre qui
prévaudrait si les forces du marché jouaient. Les vendeurs sont incités à mettre sur le marché
une quantité que les consommateurs ne sont pas prêts à payer. Pour que le prix plancher soit
réalisable, il faudrait que les pouvoirs publics puissent se débarrasser du surplus (excédent)
créé par la régulation.
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l’offre de travail étant supérieure à la demande. Le niveau de chômage est donné par la
différence Lf-Ld.
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