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MACHINES AGRICOLES, ENGINS ET OUTILS

EAP2

Unité de formation M12 : Mécanisation et agroéquipements


Objectif général du module
Déterminer le niveau de mécanisation et d’utilisation des agroéquipements d’une exploitation
agropastorale en tenant compte de la taille de l’exploitation, des objectifs de production, et dans une
perspective de développement durable
Sous objectifs : Opérer les choix des machines agricoles et instruments de travail en vue de rentabiliser
leur utilisation
M12SO1 :
Contenu/thèmes abordés
Machines agricoles, engins, outils : caractéristiques et usages ; Calcul de coûts (coûts d’utilisation coût
énergétique, coût global)
Recommandation pédagogique :
Apports de connaissances Visites de terrain Voyages d’étude Travaux dirigés : A travers des cas
d’études en lien avec les contenus du module, les apprenants s’entraîneront à raisonner le choix et
l’utilisation des machines et équipements dans la conduite des productions.

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MACHISNISME AGRICOLE : Machines agricoles : caractéristiques et usages ;
types d’engins et d’outils

SEANCE N° 1 : INTRODUCTION A LA MECANISATION AGRICOLE


Objectifs pédagogique :
• Définir le terme mécanisation agricole,
• Passer en revue les outils manuels,
• Présenter brièvement la culture attelée
• Donner les avantages et inconvénients de la mécanisation agricole et savoir comparer la puissance
humaine avec celle des machines par calculs,
• Comprendre les causes du bas-niveau de la mécanisation agricole au Cameroun.

1. Définition de la mécanisation agricole


La mécanisation agricole peut être définie comme l’apport de toute forme d’assistance mécanique à la
production agricole afin de réduire la pénibilité du travail humain, d’augmenter les surfaces cultivées,
de régler à temps opportun les différents travaux agricoles et d’améliorer de manière générale la qualité
de la production agricole.
Lorsque l’on parle de mécanisation agricole, le niveau de sophistication du matériel importe peu car
l’assistance mécanisée va du simple outil manuel rudimentaire aux grandes machines électromécaniques
comme les avions et les robots
2. Importance de la mécanisation
En agriculture, il est important d’effectuer les opérations agricoles dans le temps requis « timeliness »
car, les rendements peuvent considérablement baisser si les différentes opérations agricoles ne sont pas
rigoureusement programmées selon un calendrier précis. Une bonne programmation signifie labourer à
la date prévue, semer, traiter, traiter, mener toutes les opérations d’entretien, récolter et conditionner ces
produits pendant les périodes requises. La réduction de la pénibilité du travail et la rapidité des
opérations agricoles font que l’agriculteur gagne en temps ce qui contribue à augmenter les surfaces
mises en culture.
En suivant un calendrier précis, la réalisation à temps des opérations, la manipulation et le bon
conditionnement des produits agricoles, la mécanisation assure et améliore la qualité des produits
agricoles.
3. L’agriculture manuelle

L’agriculture pratiquée à l’aide des outils manuels rudimentaires dépasse rarement le stade de
subsistance. L’agriculteur et sa famille doivent consacrer tous leurs efforts pour produire leur nourriture.
Ce n’est que lorsqu’il y a surplus que celui-ci est vendu pour se procurer d’autres produits ou aliments.
L’Homme ne représente qu’une faible puissance en tant que source d’énergie. Il se limite à 0,1 KW
(1CV = 7 35,6 watt) de puissance continue qui ne peut être produite que par un Homme bien portant et
bien nourri. Les personnes spécialement entraînées comme les athlètes peuvent produire une puissance
plus élevée mais sur une courte durée.
L’outil le plus communément utilisé est la houe qui peut servir dans une grande variété de sols. L’angle
d’attaque est celui que fait la lame de houe avec l’horizontale lorsqu’elle est placée sur le sol. La
longueur du manche dépend des traditions locales. Mais en général, les houes à long manche et à tête
lourde travaillent plus profondément pour le même effort que celle à court manche et à tête légère. Les
pelles et les fourches peuvent aussi être utilisées comme des outils manuels tels que le couteau (pour le
semis et la récolte) et la hache (pour l’abattage).

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Au premier plan, on doit citer la machette, pour constater, d'une part, qu'elle est destinée à de très
nombreuses interventions, que sa simplicité ne pourrait a priori pas laisser supposer, ceci impliquant une
dextérité particulière des utilisateurs, d'autre part que malgré cette simplicité des variétés infinies de
modèles : droits ou arqués, à pointe ou sans, B pointe taillée ou non, de longueur, de largeur et d'épaisseur
du fer plus ou moins conséquentes, etc., conduisent certains taillandiers spécialisés à fournir plus de cent
modèles différents pour la seule Afrique.

Ensuite, on doit s'arrêter sur les houes permettant tous les travaux, depuis le défrichement-aménagement
des terres jusque-là la récolte de certains fruits souterrains et des tubercules et racines. Elles sont en
général importées sans manche, pour que l'utilisateur puisse les adapter à ses désirs. LB aussi, la variété
est grande dans les outils travaillant par percussion ou par traction, dans ceux qui sont à œil et douille
(Madagascar), ou incurvés, sectionnés droit ou en pointe, etc.. Pousser du Sénégal, ou la pelle à bride
des Bamilékés. Ceux sur quoi on peut insister c'est que, la plupart du temps, ces outils sont plus légers
que leurs homologues utilisés dans les régions tempérées ; c'est particulièrement pour ceci que les
fabrications industrielles sont revues et corrigées par les forgerons locaux.

Dans la catégorie des bèches et pelles, la variété est moins importante, sans doute parce que des
agriculteurs aux pieds nus ont de sérieux difficultés pour enfoncer les premières dans des sols cohérents.
Aussi, on peut constater que certains modèles étroits, telle l'&ana& de Madagascar, sont enfoncés à
force de bras dans le sol et que les pelles sont utilisées de façon un peu particulier, du point de vue des
conceptions occidentales, pour des travaux s'apparentant aux labours.
Les haches, cognées, hachettes, etc., sont des outils de défrichement et de récolte du bois et de certains
fruits, ainsi que d'entretien des cultures envahies par les rejets de buissons non détruits lors de la mise
en valeur, etc. Elles sont, le plus souvent, de fabrication locale compte tenu d'un emmanchement pouvant
être très spécial, douille dans le prolongement du manche pas exemple, et du fait que, là particulièrement,
les outils légers sont préférés à ceux relative- ment lourds des régions tempérées, plus efficaces mais
impliquant des efforts conséquents et brutaux, auxquels répugnent les utilisateurs en cause.
3-1- Matériels pour le semis et la plantation
- Le plus simple est la canne planteuse dont le manche creux constitue le réservoir et qui dispose d'un
distributeur fonctionnant par percussion. Elle donne de bons résultats pour les céréales.
- Les disques semeurs., dont le tambour sert de réservoir, ont été essayés pour diverses cultures. On
reproche à ces semoirs à barillet de n'avoir pas une capacité suffisante et de ne pas assez recouvrir les
graines.
- Quant au rouleau semeur qui fonctionne selon le même principe, si sa capacité est plus grande, son
utilisation en pépinière de rizière n'a pas été plus loin que 1’expérimentation.
- Il en est de même des semoirs classiques de jardinage à « pousse », du type monorang dont les modèles
diffèrent peu, en dehors du poids, de ceux dont nous parlerons plus loin en traction animale. Et,
malheureusement, les petits engins portés sur la poitrine, dont la distribution à la volée est commandée
par manivelle ou par archet, n'ont pas été beaucoup utilisés jusqu'à présent, même en riziculture.
3-2- Matériels d’entretien
Les bineuses sarcleuses dont les modèles initialement importés étaient surtout formosans et japonais,
sont soit à dents fixes, et, dans ce cas, animés par l'op6rateur d'un mouvement de va et vient, soit à dents
rotatives ; elles sont simples, si elles ne travaillent qu'un interligne, ou doubles.
I1 apparait que ce sont les modèles rotatifs, qui enfouissent la végétation qu'ils ont arrachée et
ameublissent plus profondément le sol, qui sont les plus appréciés.

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Ces machines sont constituées d'un patin glissant sur la boue de l'interligne et d'un ou deux rouleaux
armée de dents. Ces dernières sont rigides ou, mieux encore, souples. Les rouleaux tournent au contact
de sol et les dents remplissent leur office.
Les premiers importés, ont été modifiés pour les adapter aux habitudes locales et pour pouvoir être
construits de façon artisanale.
Les pulvérisateurs à dos à pression entretenue, munis d'une rampe et de buses à éléments de très faible
diamètre. Leur mise en pression par pompage se faisant avec un bras, ces appareils doivent produire une
pression élevé et régulière aux buses et ils permettent d'exécuter des traitements avec un rendement
horaire et une couverture des plantes traitées excellents, malgré le faible volume de produit employé à
l'unité de surface, grâce la finesse de la pulvérisation, à condition de n’utiliser que des solutions vraies
et non des suspensions.
3-3 -Matériels de récolte
Des couteaux s et de petites faucilles, la plupart du temps de fabrication locale, qui sont utilisés ; encore
que des faucilles à lame dentée aient été fournies par certains taillandiers européens, et donnent parfois
satisfaction
Batteuses : I1 s'agit de petits matériels conçus spécialement pour la riziculture, en Extrême Orient, et
dont des modèles importés à Madagascar et en Afrique, l'ont été par des constructeurs japonais.
Ils sont très simples, essentiellement constitués par un batteur cylindrique, armé de dents en fil de métal
formé en épingle de cheveu peu fermé disposées perpendiculairement à 1' axe de rotation.
L'entrainement est, en généra1, assuré par une pédale, mue par un seul homme (parfois par des leviers
animés par deux opérateurs), qui, par l'intermédiaire d'une bielle d'une manivelle ou de pignons, agit sur
le batteur.
En fait ce sont des dépiqueuses, puisqu’il n'y a pas de contre-batteur. L'épi seul est présenté par
l'opérateur tenant les tiges en main. Au-delà du paddy on a essayé d'utiliser ses matériels pour d'autres
produits : mils et arachide. Mais c'est seulement pour les sorghos que les résultats ont été satisfaisants.
Pour les arachides on peut citer la réalisation récente d'une égousseuse à tambour en forme de cage
d'écureui1, dont les essais se poursuivent en même temps qu'une fabrication est abordée.
Les petits décortiqueurs à maïs à main méritent d'être cités mais, jusqu' alors, ils sont très peu utilisés.
3-4 Nettoyage des produits
On utilise, depuis assez longtemps, des tarares. Mais il existe, dans la fabrication asiatique (Indes et
Japon), des ventilateurs à pédale dont le prix est moins élevé.
Les tarares à manivelle, eux-mêmes, sont aussi polyvalents et leur emploi intéresse, au premier chef,
l'arachide et le paddy. A conditions qu'ils soient robustes et métalliques et que les perforations des grilles
soient bien adaptées au produit à traiter il n'y a pas de conditions particulières à remplir, autres que celles
du prix, pour envisager l'extension de leur utilisation.
En ce qui concerne les arachides, dont la valorisation à 1'échelon du producteur peut être assurée par la
fourniture de produits en coques pour la consommation directe, on peut citer, bien que la diffusion des
matériels ne soit pas encore assure, les petits laveurs à, tambour rotatif, grillagé et circulaire, conte- nant
les arachides et baignant dans un bac de lavage.
3-6- Préparation des produits
Les décortiqueuses Ils sont à mouvement discontinu ou continu.

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A mouvement discontinu.
- Type à grille semi-cylindrique. Elle contient des arachides, qui sont décortiquées contre elle par un
batteur animé par un balancier, constitué en général de plusieurs battes munies de dents. C’est par le
réglage de l'espacement entre battes et grilles qu'on fait varier le travail.
-Type à grille plane. Les gousses sont décortiquées entre deux grilles, une fixe et une grille supérieure
animée alternativement, dont les barreaux servent de battes.
A mouvement continu. Ils sont plus complexes et comprennent une trémie surmontant un tambour
décortiqueur cylindrique une grille de séparation semi-cylindrique et une goulotte de descente. Leur
rendement - et leur prix - est supérieur aux précédents.

2-2- La traction animale et les outils adaptés


C’est la culture attelée plus utilisée au nord Cameroun ou l’élevage est plus développé :
En effet, nous sommes persuadés que cette dernière, si elle n'est pas toujours le stade
intermédiaire possible, ou désirable, avant 1' intervention de la motorisation, présente un
caractère de nouveauté et de nombreux avantages à condition qu'elle soit appliquée de façon
rationnelle à l'aide de tous les matériels susceptibles de conduire à une diminution des efforts,
à, une productivité plus grande à des revenus plus substantiels, dans une large bande
intertropicale où les conditions climatiques provenant soit de la latitude, soit de l'altitude,
doivent permettre son essor en intéressant des populations très nombreuses.
Il convient d'abord de vaincre la tradition. D'une part il faut amener le cultivateur à utiliser des animaux,
à les loger, les nourrir et les entretenir en bonne condition physique, pour qu'ils soient aptes à fournir les
efforts qu'on va leur demander. Même si on a recours au pasteur qui a l'habitude des bêtes - il faut lui
apprendre à les employer au travail (dressage). Tout ceci suppose une intervention rationnelle des
pouvoirs publics.
I1 est nécessaire aussi de disposer d'animaux "améliorés", en bon état sanitaire et dressés, ce qui
implique aussi une intervention de longue haleine de Services spécialisés, particulièrement dans les
zones où l'on introduit du bétail spécialement pour la traction. A remarquer d'ailleurs que ces zones sont
plus nombreuses et étendues qu'on pouvait le supposer initialement.
Quelques animaux de trait
Les groupes principaux sont :
– les bovins (taurins, Bos taurus et zébus, Bos indicus)
– les bubalins (buffles, Bubalus bubalis)
– les équidés (chevaux, Equus caballus ; ânes, Equus asinus et mules)
– les camélidés (dromadaires, Camelus dromedarius ; chameaux, Camelus bactrianus et lamas, Lama
glama).

Ensuite, il convient que la liaison tracteur outil, pour employer une expression qu’on a à la mode en
motorisation relativement simple d’amener des artisans et même certains agriculteurs, à réaliser des
jougs de garrot, dès qu'on envisage employer des jougs de tête la question se complique et, a fortiori, s'il
est question de bricoles, colliers et autres harnachements -ou pièces de harnachements plus complexes.
Soit effectuée de la meilleure façon possible.
Le harnachement est constitué d'un ensemble d'éléments : harnais, dispositifs de conduite (guides,
brides), systèmes d'attelage à un ou plusieurs animaux (en flèche, de front). Pour les charrettes, des
éléments additionnels permettent d'assurer des fonctions secondaires telles que l'équilibre de l'engin
tracté (dossière, sous-ventrière), le freinage, le recul (avaloir). Le harnais, élément principal du

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harnachement, permet de valoriser le potentiel énergétique d'un animal pour développer un effort. Les
harnais se distinguent par les points d'appui sur l'animal, en avant du poitrail (bricole ou sangle de
poitrail), en avant du garrot (joug de garrot), sur la nuque ou en arrière des cornes (joug de tête), et en
avant des épaules (collier)
Tableau des harnachement en fonction du type d’animaux choisi

S'agissant des matériels eux-mêmes, l'expérience a démontré qu'ils doivent être "adaptés" et, pour cela,
remplir certaines conditions qu'on peut résumer ainsi : être légers robustes, simples peu coûteux.
- Légers, pour correspondre aux efforts de traction disponible
- Robustes, pour compenser certains éléments extérieurs :
* animaux pas toujours très bien dressés,
* agriculteurs pas toujours très compétents,
* terres en général insuffisamment "civilisées" éléments qui impliquent des efforts parfois
brutaux et importants, assez souvent appliqués en "porte à faux"
- Simples, car les utilisateurs n'ont jamais la plus faible tradition mécanicienne et rarement une
formation suffisante
- Peu coûteux, car les moyens pécuniaires des cultivateurs sont faibles.

Il est d'ailleurs nécessaire de remarquer que les deuxièmes et troisièmes conditions s'opposent à la
quatrième, quand ce n'est pas aussi la première, et qu'il a fallu recourir à certaines modalités pour qu'elles
puissent être remplies ensemble.
On distingue comme outils :
- La charrue
- Les multiculteurs
- Les houes

Enfin, s'agissant aussi bien des animaux que des matériels, même si la dernière qualité que doivent
présenter ceux-ci est remplie, il est nécessaire, là comme ailleurs quand il est question qu'un exploitant
acquière de nouveaux moyens de production, qu’une organisation de crédit intervienne. Eu égard aux
conditions locales économiques de vie des agriculteurs il faut, aussi, que cette organisation soit adaptée.
Ces généralités étant données, voyons maintenant pour quelles façons culturales l'emploi de matériels
peut être actuellement recommandé dans toutes les régions où, pour diverses raisons, l'intervention de
la traction animale est considérée comme désirable ; quelles qu'elles soient, une condition préjudicielle
doit être remplie : le défrichement.
Nous ne pouvons-nous arrêter aussi longtemps qu'il serait désirable sur cette question. Mais 1'
intervention des matériels à traction animale présuppose qu'un défrichement aussi complet que possible
aura été exécuté, et que les souches et racines, particulièrement de la végétation ligneuse, auront été
détruites

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Nous ne pouvons pas actuellement citer de matériels à traction minimale pouvant permettre de résoudre
ce problème : qui doit être réglé manuellement, chimiquement, par le feu ou avec des moyens motorisés,
la plupart du temps en associant ces divers moyens.
Quant aux opérations culturales proprement dites, on peut dire que c'est surtout pour la préparation du
sol, le semis, l'entretien des cultures et les transports que les matériels adaptés peuvent intervenir.
Aux finales, pour ces deux niveaux de mécanisation, l’application de la motorisation culturale n'est pas
actuellement une solution à préconiser dans la plupart des cas, l'environnement technique et économique
général ainsi que la compétence et les moyens des petits fermiers étant insuffisants,
Ceci ne veut pas dire que l'on doive recourir essentiellement aux deux formes de mécanisation sur
lesquelles nous nous sommes étendus. Les exemples abondent, qui nous permettent de résumer en disant
qu'on doit recourir à la traction animale chaque fois que cela est possible et à la motorisation culturale
quand cela est justifié ou indispensable.
I1 reste que, pour l'application de ces moyens, on doit faire preuve de pragmatisme en associant, pour
une culture déterminée, ou mieux pour l'ensemble des cultures d'une exploitation, les moyens motorisés,
de culture attelée et manuels, en fonction de la rentabilité comparée de leurs interventions respectives.
Mais, pour la première, à peu près toujours actuellement, ceci doit conduire à une utilisation collective
des matériels
4- Avantages de la mécanisation agricole

• Réduction du labeur : lorsque l’agriculture est mécanisée, il y a réduction de la pénibilité du


travail et ceci peut contribuer à améliorer la santé du paysan ;
• L’augmentation générale de la production entraînant habituellement une augmentation de
revenus ;
• Une augmentation de la force de travail disponible ce qui conduit à une augmentation des
surfaces cultivées
• Permet la réalisation à temps des activités agricoles ceci est une condition nécessaire pour de
bon rendements
• L’amélioration du niveau de vie : avec la mécanisation agricole, il y a non seulement
augmentation des revenus, et gain de temps. On dispose ainsi du temps à consacrer aux loisirs
et à d’autres activités.

5- Inconvénients de la mécanisation

• Nécessité d’une bonne formation : les paysans doivent être formés à l’utilisation des machines.
Ceci demande du temps et de l’argent.
• Dans le cas de la traction animale : le paysan pourrait ne pas être habitué à vivre avec les
animaux, de ce fait, il pourrait ne pas apprécier de les utiliser pour les travaux agricoles.
• Le chômage : la machine pouvant effectuer plus rapidement le travail de plusieurs individus,
ceux-ci ne peuvent être que réduits au chômage.
• L’utilisation de la machine peut provoquer les problèmes environnementaux comme les bruits,
la pollution de l’air et de l’eau.
• La mécanisation n’est pas rentable pour les petits exploitants. L’achat de machine pour
l’agriculture ne serait rentable que si l’exploitant dispose de grandes surfaces. Sinon la machine
passera plus de temps dans l’année sans être utilisée.

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6- Raisons du bas niveau de la mécanisation au Cameroun
• Manque d’institution de recherche et de développement : le Centre National d’Etudes et
d’Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEMA) avait été créé en 1974 avec pour
mission de promouvoir l’évolution de la mécanisation, malheureusement il n’a été réduit qu’à
la prestation de service commerciaux, la crise économique des années 80 ayant obligé le
gouvernement à réduire les subventions accordées à cette structure. Il n’existe pas de centre de
formation de spécialiste en mécanisation agricole. Pour que la mécanisation fonctionne bien, il
faut des ingénieurs capables de concevoir et développer des équipements adéquats qui pourront
servir à mécaniser l’agriculture dans une région particulière. La plupart des problèmes en
mécanisation agricoles lui sont spécifiques et par conséquent très difficiles à résoudre par les
Ingénieurs d’autres disciplines. Au Cameroun, il existe un seul département du génie rural qui
offre une formation en mécanisation agricole permettant de sélectionner, d’utiliser et
d’entretenir les équipements de mécanisation agricole. Cependant l’impact reste faible au regard
du nombre de spécialistes formés.

• Dépendance excessive des machines importées


A cause du manque d’institutions de recherche et développement, les quelques exploitations mécanisées
du pays sont obligées de dépendre des machines importées. La maintenance et le dépannage de ces
équipements requièrent toujours l’importation des pièces de rechange et parfois de la main d’œuvre
experte. Ce qui engendre un certain nombre de problèmes :
La dévaluation du F CFA a engendré l’augmentation du coût des pièces de rechange malgré
l’exonération des taxes douanières pour certaines catégories d’utilisateurs
Ceux qui peuvent acquérir ces machines se trouvent parfois en difficulté à cause du changement de
modèle. Les machines sont garées pendant une longue période à l’attente des pièces en provenance
d’Europe ou d’autres parties du globe terrestre.

• La topographie
La topographie est un facteur limitant pour l’utilisation des machines. Ceci est spécialement observable
dans les hautes terres de l’ouest où la densité de la population est élevée et où l’agriculture est intensive.
La mécanisation requière généralement un terrain sans pente ou à pente douce pour un contrôle efficace.
Avec une pente de plus de 10% la fréquence de renversement est très élevée dans les exploitations. La
nature montagneuse de la plupart des terres arables du pays constitue à problème à l’utilisation des
machines dans les exploitations. C’est l’une des raisons pour laquelle la plupart des exploitations
agroindustrielles du Cameroun se rencontrent dans les plaines du littoral et du Sud-Ouest.

• Le système traditionnel de culture


Le système utilisé pour la plupart des paysans camerounais est la polyculture. Il n’est pas rare de voir
selon les régions le maïs associé au haricot, au manioc, au macabo, au plantain et autres arbres fruitiers
dans une même parcelle.

• L’attitude des consommateurs


Dans la plupart des zones du pays, et spécialement en zones rurales, les plantes cultivées avec des
fertilisants inorganiques ne sont guère prisées. Cette attitude est observée au Nord-Ouest où certaines
autorités traditionnelles s’organisent pour s’occuper des marchands qui apportent sur le marché des
produits cultivés avec des engrais inorganiques. Si l’application des engrais n’est pas acceptée dans
l’agriculture, alors les recherches sur la mécanisation de la fertilisation sont inutiles.

• Manque de support institutionnel


Tout programme effectif de mécanisation requiert un support institutionnel sous-forme de crédits, des
services de vulgarisation, et une politique fiscale réduisant les taxes sur l’acquisition des machines

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agricoles. Certaines entreprises agro-industrielles du pays sont tombées en faillite parce que n’ayant pu
supporter les taxes imposées par le gouvernement.

• Le contexte socio-économique
Les choix adaptés techniquement doivent être rentables. Trois éléments économiques sont
fondamentaux : la valeur marchande des produits, le coût des opérations motorisées et celui de la main
d’œuvre. En général, la motorisation se développe avec les hausses du coût de la main-d’œuvre. Mais il
est nécessaire que le prix de vente de la production soit suffisamment élevé pour favoriser
l’investissement et couvrir les différentes charges d’exploitation à surface cultivée égale. La diffusion
de la motorisation, freinée généralement dans les pays en développement par la faiblesse des revenus
des exploitants, doit viser la réduction des coûts de production, l’amélioration de la productivité du
travail... Localement, les résultats économiques de la culture dépendent fortement des contraintes de
productivité de la terre, du travail, et des plantes. Les contraintes du travail varient en fonction des
législations locales, des activités du marché, prenant en compte les importations, les exportations, et de
la qualité marchande des produits. Ces choix tiennent compte des modes d’utilisation de la motorisation
qui différent selon la personne physique ou morale propriétaire du matériel, mais aussi des types de
motorisation. En petite motorisation, le matériel appartient en général à l’exploitant, mais il peut être
aussi prêté ou loué. La motorisation de la transformation des produits existe en milieu rural
(investissements de paysans et d’organisations villageoises), mais la majorité des équipements se
trouvent dans les centres urbains et sont la propriété de fonctionnaires, de commerçants, de salariés...
En motorisation conventionnelle, le matériel appartient à des particuliers (paysans ou non), mais aussi
à des collectivités (organisations de producteurs) et à des entreprises.
L’utilisation individuelle pour les besoins propres de l’exploitation, s’était développée sur les fermes
d’Etat créées par certains pays dans les années 60. A la même époque des organismes publics ou
parapublics de motorisation ont été mis en place pour réaliser des travaux à façon chez les paysans.
Avec le désengagement des Etats, ces fermes et les organismes publics et parapublics ont abandonné la
motorisation. Le matériel a été acquis par des privés qui l’utilisent sur leur propre exploitation et en
prestations de service pour les petits paysans. De nombreux projets d’utilisation en commun de
matériels, de type CUMA (Coopératives d’utilisation de matériels agricoles) mais appelés, suivant les
zones, groupements mécanisés, groupements d’intérêts économiques, etc., ont été favorisés. Bien que
ces projets n’aient pas eu le développement attendu, l’utilisation en commun de matériel agricole peut
être une solution intéressante dans certaines situations.

7-Test de compréhension

• Citer les facteurs pouvant affecter la mise en place d’un programme de traction animale dans
votre localité.
• Faites une synthèse des avantages et inconvénients de la mécanisation agricoles
• Quels sont selon vous, les deux niveaux de mécanisations vus dans le cadre de ce chapitre ?
• Quel type de mécanisation est le plus pratiqué dans le grand Sud Cameroun ? Justifiez votre
réponse.

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MACHISNISME AGRICOLE : Machines agricoles : caractéristiques et usages ;
Types d’engins et d’outils

SEANCE N°2 : LE PETIT MATERIEL AGRICOLE MOTORISE

Objectifs :
• Pouvoir identifier les différents appareils utilisés dans la petite motorisation agricole et leur
usage
• Pouvoir justifier la présence des moteurs à 2 ou à 4 temps
• Pouvoir décrire chaque type d’appareil et comprendre son fonctionnement
• Être capable de manipuler chaque type d’appareil

1- INTRODUCTION

Les petits matériels motorisés jouent un rôle important dans l'agriculture qu'elle soit de
rente ou d'autoconsommation, ainsi que dans l'entretien du paysage rural. Ils doivent être
perçus comme des outils de travail et, à ce titre, être correctement choisis, utilisés et
entretenus afin qu'ils remplissent parfaitement les fonctions pour lesquels ils ont été créés.
L'acquisition de ces matériels nécessite l'acquisition de compétences spécifiques mais aussi
d'avoir la capacité de travailler en toute sécurité. Chaque année, ils sont la cause de
nombreux accidents corporels graves avec souvent des conséquences irréversibles. Dans la
majorité des cas ils sont la conséquence de négligences dans le domaine de la protection
individuelle et d'une utilisation incorrecte.
Il est donc indispensable de mieux les connaître avant de les mettre en œuvre et de prendre
conscience que ce n'est pas parce qu'ils sont de technologie peu complexe et de petits
gabarits qu'ils présentent un risque moindre.

a) Matériels équipés avec un moteur deux temps :


Les moteurs deux temps sont généralement installés sur des équipements portatifs de
petite taille. Ils utilisent un carburant (essence) auquel il est nécessaire de mélanger avec
précision de l'huile qui servira à sa lubrification interne.
Exemples : la tronçonneuse, le taille-haie, l’atomiseur, la débroussailleuse, la tarrière
thermique etc

Principaux avantages :
Moins de pièces en mouvement (pas de soupapes), lui conférant un gabarit plus petitpour
un coût de fabrication assez bas.
Faible poids d'où leurs utilisations sur les outillages portés
Simplicité des entretiens.
Capacité à atteindre des régimes très élevés.

Principaux inconvénients :
Consommation en carburant assez élevée.
Le mélange d'huile avec l'essence demande une grande rigueur et est souvent sourcede
calaminage (encrassement interne) du moteur.
Moteur très bruyant et polluant.
Durée de vie plus courte qu'un moteur quatre temps.

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1-1) La tronçonneuse ou élagueuse
Les tronçonneuses permettent couper des troncs
d'arbre de grand diamètre (abattage ou
bûcheronnage) et de les débiter en rondins selon
l'utilisation du bois. Les modèles professionnelssont
de plus en plus équipés de moteur quatre temps
Les élagueuses de dimensions et de puissances plus petites, elles sont utilisées pour
couperde petites branches de lors de tailles ou de débiter des troncs de bois de faibles
section.

a) Description

b) Utilisation d'une tronçonneuse :

En règle générale, une tronçonneuse est utilisée pour réaliser au moins 3 types
d’opérations:
➢ L’abattage :
Cette opération consiste à désolidariser le tronc de l'arbre de ses racines et de le
fairetomber au sol.
➢ L’élagage
➢ Le debitage
➢ Dans certaines conditions, il peut être utilize comme taille-haie.
Elle est conçue pour être utilisée par les droitiés.

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Opération N°1: Découpe de la Mode opératoire :
sole=coupe horizontale côté chute
de l'arbre sur 1/15e du diamètre En premier lieu le guide chaîne doit avoir au moins la
même longueur que le diamètre du tronc de l'arbre à
abattre.
En second lieu, il est important de déterminer le sens de la chute de l'arbre.
Opération N°2: Coupe Opération N°3: Coupe d’abattage
oblique sur la même face sur la face opposée selon un
qui rejoindra la sole angle de 45° qui rejoindra la sole

Sens de la Sens de la
chute du chute du
Sens de la tronc
chute du tronc
tronc

1-2) L’atomiseur ou pulvérisateur à pression et à jet porté

Utilité :
L'atomiseur agricole est une machine professionnelle utilisée pour le traitement des pesticides,
ou des désinfectants sur les vergers. Les portées des jets peuvent aller jusqu’à 15 m. Il
représente un gain de temps et d'énergie avec la garantie d'un résultat optimal.

Fonctionnement
Il consiste en un système à jet projeté auquel on ajoute une ventilation (un courant d’air) à la
sortie des gouttelettes. On augmente la portée et la pénétration des gouttelettes.
La pression de pulvérisation est identique au système à jet projeté.
Les éléments composants ce système sont donc les mêmes (cuve, pompe, circuit
hydraulique, buse) Les buses sont disposées suivant un cercle ou arc de cercle. Derrière
on installe un puissant ventilateur (grand débit d’air sous une vitesse plutôt faible 15 à
40 m/s). Les fines gouttelettes sont portées par le flux d’air qui arrive à l’arrière.
Ainsi vous avez la possibilité de pulvériser ou d'émettre un brouillard selon les traitements
et les plantes à traiter. La précision de la buse du pulvérisateur diminue le gaspillage de produit
et la pollution autour des zones.

Description :

12
13
1-3) Le taille-haie thermique

Le taille-haie:
Cet équipement est très utilisé pour l'entretien des espaces verts et
en particulier pour modeler des massifs ou des haies.
Ils sont souvent à motorisation électrique, mais certains végétaux
employés ont des tiges assez dures et ne peuvent être sectionnés
qu'avec un taille-haie à moteur thermique plus puissant.

1-4) La débroussailleuse thermae


Description

Consignes d’utilisation
Pendant la coupe ne laissez pas la machine fonctionner à un régime trop bas (juste
au-dessus de la vitesse d’engagement de l’embrayage). Une utilisation prolongée à
bas régime peut endommager
Par ailleurs ne laissez pas la machine tourner à plein régime après la coupe. Une
utilisation prolongée à plein régime peut réduire la durée de vie de la machine.
Coupez l’herbe de droite à gauche.
Prenez garde de toujours garder une position bien équilibré et sure.
Portez le harnais comme montré sur la figure. La lame tourne dans le sens
antihoraire c’est pourquoi il est vivement conseillé de travailler de droite à gauche,

14
pour effectuer une coupe efficace.
Assurez-vous que les personnes présentes sont à au moins 15 mètres de distance.

b) Matériels équipés avec un moteur à quatre temps :


Les moteurs à quatre temps sont des moteurs plus complexes et donc mieux adaptés aux usages
intensifs. Contrairement aux moteurs deux temps, l'huile de lubrification n'est pas mélangée au
carburant (essence) mais stockée à part dans le moteur (carter) qui disposed'un mécanisme
de diffusion interne.

Principaux avantages:
• Il est plus économique en consommation de carburant.
• Il est plus silencieux et moins polluant.
• Durée de vie plus longue (deux à trois fois supérieures a celle du moteur deux temps).

Principaux inconvénients:
- Il est plus cher à fabriquer.
- Il est plus lourd.
- Il est limité en régime de rotation.

Exemple de matériels courant utilisant un moteur du type quatre


temps:

a) Les motopompes à faible débit:

Elles sont souvent utilisées pour alimenter un petit réseau


d'irrigation ou pour remplir une cuve à eau à des fins de
réserves (abreuvement, irrigation du type goutte à goutte,
usages domestiques,…).
Facile à mettre en œuvre, elles ne sont cependant pas
recommandées pour des usages intensifs.

b) Les groupes électrogènes :

Les moteurs quatre temps en version essence n'équipent


généralement que des groupes électrogènes d'une puissance
électrique inférieure ou égale à 3 Kwa.
Ce sont donc des équipements d'appoint capables de mettre en
œuvre des outillages portatifs électriques ou d'assurer
l'alimentation d'un réseau électrique domestique quelques
heures par jour.

15
c)Les motobineuses ou petits motoculteurs :

Il s'agit d'équipement agricole non autonome, capable de


réaliser des opérations spécifiques (motobineuse =
émottage du sol, motofaucheuse =coupe de la végétation
de surface) ou s'ils sont polyvalents (motoculteur),
capable de réaliserplusieurs catégories de travail en inter
changeant les outils.
Avec poids assez léger, moins de 100 kg, les
motobineuses sont très maniables mais ne peuvent être
utilisés que pour des travaux légers.
Les motoculteurs dépassent souvent les 180 kg ce qui leur
permet de réaliser des travaux plus lourds pouvant comme des labours en sol friable.

d) Les tondeuses à gazon:


De nos jours toutes les tondeuses à gazon sontéquipées d'un
moteur à quatre temps. Très employé pour l'entretien de
pelouses, certains modèles sont conçus pour travailler dans
des conditions assez difficiles comme le débroussaillage.
Certains constructeurs de débrousailleuses proposent aussi
des montages avec de petits moteurs du type quatre temps.
Ces équipements sont aussi performants que ceux équipés
avec un moteur deux temps, moins bruyantes mais plus chers à l'achat.

e) Les motobineuses
Fonction d'usage:

1) Classification :
La classification des motobineuse est étroitement liée à la surface à travailler:

Surface de référence Cylindrée du Largeur de Poids Boîte de vitesses


moteur travail

-->500 m² 80 à 90 cm3 20 à 46 cm 30 à 35 kg Non 1 vitesse

De 500 à1000 m² 150 à 180 cm3 30 à 80 cm 50 à 60 kg 1 avant + 1 arrière

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De 1000 à 1500 m² 160 à 200 cm3 35 à 85 cm 60 à 80 kg 1 avant + 1 arrière

De 1500 à 2500 m² 160 à 200 cm3 60 à 90 cm 80 à 100 kg 2 avant et 1 arrière

<2500 m² 190 à 210 cm 60 à 90 cm 100 à 120 kg 3 avant + 1 arrière

2) Constitution générale:

1. Poignée d'embrayage ou
"d'homme mort".
2. Mancheron.
3. Manette de réglage
dumancheron.
4. Châssis.
5. Bouton de stop.
6. Accélérateur.
7. Moteur.
8. Roue de
transportamovible.
9. Disques protège
culture(binage).
10. Couteau ou lame.
11. Eperon de terrage.
12. Carter de transmission.
13. Tôle de protection.

1. Les parties travaillantes:

Les parties travaillantes sont des couteaux ou lames en


forme de L plus ou moins arrondies agissant vissées sur
des flasques soudées sur un arbre. Les lames ou couteaux
sont montées en hélice afin de réaliser un travail de coupe
progressif.

Couteaux ou lames

Pour stabiliser la motobineuse, le rotor doit obligatoirement être associé à un éperon.

Force d'appui de l'utilisateur

Eperon

Dès la mise en rotation des pièces travaillantes la machine avancera par réaction des
couteaux sur le sol. Pour permettre un bon travail d'ameublissement, il est donc

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nécessaire de freiner l'avancement. Si la motobineuse n'est pas équipée d'un éperon,
c'est l'opérateur qui devra retenir la machine au prix d'une contrainte musculaire
importante. Dans ces conditions son utilisation deviendra pénible et dangereuse:
l'éperon est donc un équipement indispensable.
En fonction de l'appui exercé sur cet éperon, par l'utilisateur, la motobineuse sera
ralentie voir totalement immobilisée selon le résultat recherché en fonction des
conditions de travail du moment (état physique du sol, taille des mottes,…).Plus
l'avancement est freiné plus la motobineuse "creusera" le sol et inversement; l'éperon
joue donc un rôle important dans le réglage de la profondeur de travail.

Les plus gros modèles de motobineuses peuvent être configurés en motoculteur pour
utiliserd'autres outils autres que ceux prévus initialement. Dans ce cas, le rotor est
transformé en essieu pour tracter une charrue, un buttoir ou encore une petite
remorque. Cette adaptationimpose obligatoirement un lestage supplémentaire de la
machine pour améliorer sonadhérence mais qui à terme peut avoir une incidence sur
l'usure des composant de la transmission secondaire.

f) Les motoculteurs

Exemple de montage en charrue à socs

18
MACHISNISME AGRICOLE : Machines agricoles : caractéristiques et usages ;
types d’engins et d’outils

SEANCE N° 3 : les machines de traction : le tracteur agricole

Objectifs :
• Comprendre la théorie de fonctionnement du tracteur dans une exploitation agricole
• Pourvoir décrire les différents types de tracteurs et les systèmes embarqués
• Pouvoir correspondre le type d’attelage au système équivalent
• Pouvoir comprendre le fonctionnement d’un tracteur (transmission de la puissance
développée par le moteur)

1. Introduction
La mécanisation dans les entreprises agricoles ne cesse de se développer et devient de plus en
plus complexe. Source d’énergie essentielle de l’exploitation agricole, le tracteur agricole
permet de mettre en œuvre la plupart des outils de l’exploitation.
Hier, le tracteur n’avait pour fonction que de tracter, tirer les outils. Aujourd’hui les tracteurs
et les machines agricoles intègrent les technologies les plus modernes rendant celles-ci plus
variées et plus complexes. Les liaisons tracteurs-outils s’enrichissent de ces nouvelles
technologies, sans abandonner celles du passé. C’est ainsi que l’on retrouve des systèmes
d’accouplements mécaniques anciens qui côtoient les dernières évolutions en matière
d’électronique.
Engin polyvalent, le tracteur est quelquefois concurrencé par le développement de machines
automotrices conçues pour réaliser un travail spécifique. (Moissonneuses batteuses,
automoteurs de traitements... )
Le nombre total de tracteurs agricoles, tous types, en exploitation dans le monde s'élève à 26, 7
millions (source statistique FAO, année 2002)
Les pays qui utilisent le plus les tracteurs dans le monde sont dans l’ordre décroissant : Les
USA 4,8 millions, le Japon, 2 million et l’ex URSS 1,7 million.
Certaines marques sont : Massey Fergusson, John Deere, Deutz-Fahr, Dong Feng, Landini etc
Définitions :
Une machine (latin machina), signifiant : « astuce »,« dispositif ») est un produit fini
mécanique capable d'utiliser une source d'énergie communément disponible pour effectuer par
elle-même, sous la conduite ou non d'un opérateur, une ou plusieurs tâches spécifiques, en
exerçant un travail mécanique sur un outil, la charge à déplacer ou la matière à façonner.
La source d’énergie la plus connue dans les exploitations agricoles de nos jours est le tracteur.
C’est un moteur à puissance sur lequel plusieurs outils agricoles et machines stationnaires
peuvent être attelés. Les tracteurs modernes sont dotés des moteurs diesels bien que certains
utilisent de l’essence.
Un outil est un instrument physique utilisé par un être vivant directement, ou par l'intermédiaire
d'une machine, afin d'exercer une action le plus souvent mécanique, ou thermique, sur un
élément d'environnement à traiter (matière brute, objet fini ou semi-fini, être vivant, etc). Il

19
améliore l'efficacité des actions entreprises ou donne accès à des actions impossibles autrement.
Beaucoup procurent un avantage mécanique en fonctionnant selon le principe d'une machine
simple comme — entre autres — la pince-monseigneur qui exploite le principe du levier.
Un tracteur : Un tracteur agricole est un véhicule automoteur équipé de roues ou de chenilles
capable d’effectuer des travails agricoles même avec faible adhérence. Cette machine remplit
trois fonctions dans les Travaux agricoles ou forestiers :
- la traction
- le support d'accessoires ou de machines
- l'animation de machines agricoles.
Empattement : distance d’axe en axe de 2 roues situées sur 2 essieux différents
Voie : distance d’axe en axe de 2 roues situées sur 1 même essieu
2. Les types de tracteurs

On distingue deux types de tracteurs : les tracteurs à roues et les tracteurs à chenilles
Les tracteurs à roues se répartissent communément en deux classes
On distingue deux principales classes de tracteur :
La classe des deux roues motrices et la classe des quatre roues motrices

2-1-La classe des deux roues motrices


La puissance venant du moteur passe à travers la boite de vitesse pour être ensuite repartie uniquement
à l’essieu arrière (roues arrière). Les roues avant ne servent que pour la direction (roues directrices d’où
leur taille)
• Types à voies fixes : l’écartement des roues sur l’essieu est fixe
• Types à voies réglables (Tracteur Renault) : L’écartement sur l’essieu avant est réglable (A
bien observer)
• Types à grand dégagement (c’est un tracteur à voie réglable mais étant 30 cm plus haut)
• Type surbaissé : tracteurs destinés à travailler sur des espaces réduits (gorges, vergers,
bâtiments). Ils ont des caractéristiques des tracteurs à voies réglables mais n’ont pas aussi
de cage de protection

2-2 La classe des quatre roues motrices


Dans cette classe, on distingue deux catégories :
a) Tracteurs à quatre roues motrices auxiliaires
Il s’agit des tracteurs à traction arrière modifiée de manière à rendre les roues avant motrices en cas de
besoin. La taille et la forme (crampon) des roues avant sont donc différentes que sur les tracteurs à deux
roues motrices arrière
b) Tracteurs à véritable quatre roues motrices
Les quatre roues motrices ont les mêmes dimensions (identiques) et deux grands systèmes de base
assurent la direction.

• Celui du châssis articulé à partir d’un point central ;


• Celui sans direction assistée : un seul châssis rigide et quatre roues pouvant pivoter à l’extrémité
des ponts. Les cadrans transmettent la puissance aux roues qui permettent le braquage d’où la
possibilité de diriger le tracteur avec :

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✓ Les roues avant seulement ;
✓ Les roues arrière seulement ;
✓ Les roues arrières et avant à la fois.

NB : La puissance n'a aucun lien avec le nombre de roues motrices. Le fait d'utiliser 4 roues
motrices permet de perfectionner la capacité de traction du tracteur mais consomme aussi plus
de puissance, les tracteurs les plus puissants sont commercialisés uniquement avec 4 roues
motrices, avec possibilité d'ajouter des roues jumelées
3- Les fonctions classiques d’un tracteur moderne et les parties impliquées
La puissance des tracteurs disponibles sur le marché s'échelonne de 30 à 500 Ch. Suivant les
constructeurs. Cette puissance leur donne la faculté de porter, tirer, pousser, charger ou entraîner
(animer) divers outils, ce qui leur confère une grande polyvalence. Il se dégage donc les trois fonctions
principales :

3-1-La traction :
Elle permet de coupler les outils traînés ou tractés à l’aide de la barre d’attelage et broche d’attelage
Exemple d’outil : charrues, épandeurs à fumier, pulvérisateurs
(A observer sur la SONALIKA)
Le piton d’attelage est réservé à l’attelage des remorques semi-portées (A observer sur le tracteur
RENAULT)

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3-2- Le support d'accessoires ou de machines (porter)
Les accessoires ou machines peuvent être installés soit à l'avant (fourches, pelles hydrauliques,
rouleaux émotteurs, etc.), soit, le plus fréquemment, à l'arrière (charrues, faneuses, herses
rotatives, broyeurs, etc.), grâce à des bras de relevage

3-3- L'animation de machines agricoles (faire fonctionner les outils) comportant des pièces
rotatives ou des vérins

Cette animation se fait, grâce à une prise de force (PDF) le plus souvent localisée à l'arrière,
ou à un dispositif hydraulique ou pneumatique.

Sur le tracteur, à l’arrière ou à l’avant, se trouve un ensemble de pièces constituant des systèmes
d’attelage qui permettent d’atteler de multiples outils, qu’ils soient portés, semi-portés ou
traînés.

Le système d’attelage

Différentes configurations possibles entre type d’attelage et système d’attelage

22
4- Les principales parties d’un tracteur

En plus des parties servant aux trois fonctions de base d’un tracteur, on distingue :
4-1- Le moteur
Le moteur des tracteurs agricole est généralement fixé à l’avant de l’engin. Il s’agit d’un moteur diesel
qui se distingue physiquement des autres moteurs par la présence des injecteurs (A montrer). Le nombre
d’injecteurs correspond au nombre de cylindre (généralement quatre). Il est préférable au moteur à
essence à cause de son rendement thermique plus élevé (32 à 38 % >< 25 à 32 % pour les moteurs à
essence), son coût de fonctionnement bas. Comme inconvénient : il est plus polluant et son poids par
cheval vapeur est élevé.
On peut aussi remarquer qu’il est compartimenté : une partie pour l’admission et l’autre pour
l’échappement. Du bas vers le haut on distingue, le carter inférieur ou carter d’huile, le carter
intermédiaire, la culasse et son joint (qui se grille en cas de surchauffe) et le cache culbuteur où se trouve
le bouchon du réservoir d’huile moteur.
4-2- L’embrayage
Il se trouve juste entre le moteur et le système de transmission (boite de vitesse) Il sert à la transmission
de la puissance du moteur à la partie mobile du système. Dans la majorité des cas la boite de vitesse et
permet de déconnecter le moteur de la transmission et ce dernier peut aussi tourner librement sans
charge.

4-3-Le système de transmission


Il s’agit de plusieurs engrainages incorporés au tracteur pour qu’il puisse développer une puissance de
traction ou couple moteur suffisant pour tracter de lourdes charges. C’est un système qui permet de
varier la vitesse et le sens de circulation de façon à l’adapter au besoin du conducteur. Il est composé
de :
✓ La boite de vitesse logée juste sous les pieds du conducteur
✓ Le différentiel logé à l’intérieur de la trompette (au milieu de l’essieu arrière) son nom signifie
que les roues peuvent tourner à des vitesses différentes mais on peut les bloquer en cas de besoin
à l’aide d’un levier.
✓ Le train réducteur final combiné soit au différentiel ou logé à part juste à côté de la roue.

23
Son rôle est de réduire la vitesse du moteur avant qu’elle ne soit appliquée à l’essieu.
4-4- Le gouverneur
C’est un équipement qui assure la constance de la vitesse du moteur malgré la variation des charges.
Son levier (se trouve sous le volant). Il permet d’uniformiser les opérations comme le semi, l’épandage
de fertilisant ou des produits phytosanitaires.

4-5- La cabine
Le poste de conduite du tracteur peut être ouvert ou constitué d'une cabine dans laquelle le
conducteur prend place sur un siège unique localisé au centre. Les tracteurs modernes sont plus
confortables (cabine suspendue, climatisée, siège pneumatique).
Généralement d’une place assise, elle est située au-dessus du système de transmission légèrement
avancée par rapport à l’essieu arrière, elle offre une bonne visibilité panoramique au conducteur qui peut
voire n’importe quel côté de l’engin. Elle est composée de :
-Un siège réglable en fonction du poids du conducteur avec ou sans ceinture de sécurité;
- Une structure de protection anti renversement ou non ;
-Un système électronique embarqué ou non
- Des leviers de vitesse (deux), du système hydraulique, du système de relevage et de la PDF,
- Du frein parking ;
- Des pédales de freins, d’accélérateur et d’embrayage,
-D’un tableau de bord indiquant le temps de travail et la vitesse de rotation du moteur,
- Du volant ;
-Du gouverneur

Depuis la fin des années 80, la naissance de l'électronique embarquée a permis de développer
des "aides" à la conduite. Ainsi un certain nombre d'opérations récurrentes se déclenchant lors
des demi tours au bout des champs par exemple peuvent être programmées par l'utilisateur. La
majorité des tracteurs neufs sont commercialisés avec un ordinateur de bord servant à surveiller
l'ensemble des paramètres du tracteur et détecter un éventuel problème.

Il compte généralement trois pédales, à l'image d'une automobile : à gauche, l'embrayage, au


centre le frein (quelquefois scindé en deux pédales commandantes chacune un côté de l'engin)
et enfin l'accélérateur. La pédale d'accélérateur est fréquemment reliée à un levier (gouverneur)
actionné manuellement par le conducteur servant à bloquer le moteur à un régime constant lors
de la réalisation de certains travaux des champs (nécessitant l'utilisation de la prise de force du
tracteur).

La plupart des tracteurs recourent à une transmission manuelle, et possèdent plusieurs gammes
de vitesses (rapides, lentes) et de démultiplicateurs servant à rouler particulièrement lentement
pour les travaux nécessitant une faible vitesse ou jusqu'à 40 km/h sur la route. Comparé à
d'autres véhicules, le tracteur est par conséquent plutôt lent. Sur les tracteurs modernes, les
transmissions manuelles sont remplacées par des transmissions automatiques (powershift) et
depuis une dizaine d'années par des transmissions à variation continue.

4-6- Les pneus du tracteur


Le pneumatique assure la liaison entre le sol et l'engin. Sur nos engins sans suspension, les pneumatiques
ont encore plus d'efforts à faire et de contraintes à subir.
Les pneumatiques « dits » agraire : en sol meuble la circonférence du pneu n'est jamais "complètement
développée". En effet il se produit un phénomène de glissement, qui se traduit par une perte d'adhérence.
Pour améliorer cette adhérence on utilise des pneumatiques à barrettes ou crampons qui vont accrocher
le sol permettant de limiter le glissement. Ces pneus ont une structure renforcée qui leur permet d'être

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utilisés avec une faible pression, limitant l'effet de tassement du sol mais aussi le manque de suspension.
Le sur-gonflage est aussi néfaste que le sous-gonflage. Le lestage permet d’alourdir l’engin afin de lui
donner une meilleure adhérence.
Comment lit-on les inscriptions d’un pneu ?

Dans le domaine agricole, on distingue deux familles de pneumatiques avec des marquages
spécifiques :
• Pneumatiques pour tracteurs (tractors tyres) ;
• Pneumatiques pour machines/matériels agricoles (Implement tyres).

Marquages d’un pneumatique pour tracteurs agricoles

Source
Goodyear

Il existe principalement deux types de pneus agricoles : le pneu à structure radiale ou à structure
diagonale, signalés sur vos pneus actuels d’un « R » sur le flanc du pneu radial.
Différentes structures, radiale et diagonale. Les pneus à structure radiale et basse pression sont les plus
utilisés, ils s’échauffent moins.

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Machines agricoles : caractéristiques et usages ; types d’engins et d’outils
SEANCE N° 4 : les outils de travail du sol et du semi
Objectifs pédagogiques :
• Pourvoir identifier un outil de travail du sol et de semi
• Etre capable de choisir un outil
• Savoir régler et utiliser un outil de travail du sol et du semi

I. Labour primaire :

A. labour sans retournement du sol


1) Les sous-soleuses
Définition : Le sous-solage est une opération dont le but est de régénérer la structure des
horizons de sol situés sous le fond de labour. Réalisé avec un outil à dents droites (sous-
soleuse) cette opération poursuit deux buts principaux : améliorer la croissance en
profondeur des racines et favoriser le drainage de l'eau en excès. Beaucoup moins fréquent
que le labour, sa profondeur de travail varie de 50 à 85 cm.

On décide de pratiquer ou non un sous-solage en fonction de :

o L’état de la parcelle suite à la récolte du précédent cultural ;


o La sensibilité de la culture suivante aux tassements en profondeur : s'il s'agit d'une
culture à enracinement profond ou dont on récolte les organes souterrains, l'existence
d'obstacle au développement racinaire peut être préjudiciable à la production. En
condition humide sur un sol plastique, il apparait un horizon compact sous le fond de
labour lors du passage de la roue de raie (semelle de labour)

Le sous-solage doit s'effectuer sur une terre sèche lorsqu'elle est argileuse, ou sur un matériau
non plastique.

La sous-soleuse est donc un outil à dents permettant le labour en profondeur (50-85cm) sans
retournement de la terre pour permettre un bon drainage des eaux en excès. Il contribue à
faciliter les autres types de labour.

Fig1 : dessin d’un sol ayant subi le sous-solage

Projection d’une image illustrant la sous-soleuse

2) Les décompacteurs
Définition : le décompactage est une technique de labour profond sans retournement du sol et
qui ne dépasse pas le fond du labour (30-45 cm). Il se pratique beaucoup plus avec des outils à
dents droites ou obliques. Son but est de défragmenter le sol en perturbant sa structure.

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Le décompactage a essentiellement pour fonction d'ameublir l'horizon travaillé (de détruire les volumes
de sol compactés lors de la culture précédente, en particulier à l'occasion des récoltes), sans retournement
ni enfouissement, pour maintenir la matière organique à la surface du sol.
Fig2 : schéma d’un sol décompacté
Projection sur PP d’un décompacteur

B. Labour avec retournement du sol


1) Les charrues à socs et versoirs

1.1 Théorie du labour


Le labour consiste théoriquement à découper une bande de terre de section rectangulaire ABCD
et la retourner dans une position A’B’C’D’ placée à environ 45°, cette position pouvant
d’ailleurs varier beaucoup dans la pratique selon le rapport largeur X profondeur du labour.
La distance AB représente la profondeur du labour et la distance BC représente la largeur du
labour. La distance BC est généralement exprimée en pouces (1 pouce= 25,4 mm). C’est ainsi
qu’on dira qu’un corps de charrue travaille à 10,12, 14 pouces etc. Le plan déterminé par la
ligne AB se nomme généralement « muraille », quelque fois « frayon », celui déterminé par la
ligne BC : « fond de raie » ou « jauge ».
La surface du rectangle ABCD se nomme « section » du labour et s’exprime en dm².
L’effort de traction varie suivant la nature du sol de 40 à 90 kg/dm² de section et peut
éventuellement servir au calcul de la puissance de traction nécessaire :
Exemple : calcul de la puissance nécessaire à un tracteur devant effectuer avec une charrue
bisoc un labour de 25 cm de profondeur, 30cm de large par raie à une vitesse de 5km/h dans
une terre de moyenne résistance :
Section du labour : 2,5 dm X 3 dm X 2 = 15 dm²
Effort de traction nécessaire : 15 dm² X 60 kg=900 kg
Vitesse du tracteur en m/s : 5 000 : 3600 1,4 m/s
Puissance nécessaire en kgm/s : 900 X 1,4 = 1 260 kgm/s
Puissance nécessaire en ch à la barre : 1260 : 75= 16,8 ch
Le rendement d’un tracteur à roues à la barre étant d’environ 50% la puissance du tracteur devra
être de : 16,8 X 2 = 33,6 CH
La puissance se calcule en watt
P=FV ; où P est en watt, F en Newton et V en m/s ; vous utiliserez donc pour la suite, les unités du
système international (USI).
1 CV= 735,6 watt=0,735 kw

1.2) Les pièces travaillantes


a) Le coutre
Son rôle est de découper la bande de terre verticalement. Il est donc généralement
placé en avant des autres pièces travaillantes, il peut être droit ou circulaire mais le
plus souvent incorporé au versoir.
b) Le soc
Son rôle est d’assurer le découpage horizontal de la bande de terre et d’amorcer son
soulèvement grâce à sa position. Il est composé d’une lame d’acier trapézoïdale. Sa
position est déterminée par quatre angles :

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• L’angle d’entrure : il oblige la charrue à chercher constamment à rentrer en
terre
• L’angle d’embêchage : il reporte l’appui de la charrue sur deux points, ce qui
en augmente la stabilité tout en réduisant l’usure ;
• L’angle d’attaque : il donne l’obliquité au tranchant du soc facilitant ainsi le
découpage de la terre
• Angle de rivetage : son rôle est analogue à celui de l’angle d’embêchage, mais
dans un plan vertical
c) Le versoir
Son rôle consiste à retourner la bande de terre préalablement découpée par le coutre et
le soc. En général composé en acier très dur et par conséquent très cassant sur la couche
avant. On distingue principalement la forme hélicoïdale, la forme cylindrique et la
forme mixte « versoir américain ».
d) La rasette
Constitué par un véritable corps de charrue en miniature,, elle est généralement placée
en avant des autres pièces et fixée sur l’âge. Son travail consiste à peler la partie
superficielle du sol et à l’envoyer dans le fond de la raie de façon que toute l’herbe, le
fumier ou les débris végétaux soient parfaitement enfouis en laissant ainsi un labour
parfaitement propre.
e) Le corps de charrue « losange »
C’est un type particulier de charrue remet en cause la théorie fondamentale de labour
puisse que la section de labour traditionnellement rectangulaire affecte alors la forme
losange.. Ici, la distance entre les corps est diminuée, ce diminue aussi les risques de
bourrage. C’est grâce à ce système qu’on a pu concevoir les charrues portées reversibles
à plusieurs corps sans poser de problème particulier au système hydraulique. Ici il n’y a
pas d’interférence entre les bandes de terre retournées.

1.3) Les pièces de soutien


a) L’Age
C’est la principale pièce de de soutien, c’est par son intermédiaire que s’exerce la traction de la
charrue, il supporte le corps de charrue à l’aide des étançons.
b) Les étançons
Ils supportent le corps de charrue. Ils sont rapportés à l’Age par boulonnage, quelques fois
venus de fonderie avec lui.
c) Le sep
Il relie les extrémités inférieures des étançons. Il se termine par sa partie avant par
la « palette » qui comporte les trous de fixation du soc et du bas du versoir.
3.3 Réglage des charrues à socs et versoirs
On distingue deux types de réglages
- Le réglage primaire ou de dimensions :

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Il s’agit de régler la profondeur du labour en faisant varier la distance au sol de la partie
avant de l’âge ce qui a pour effet de de faire varier l’angle d’entrure. On augmente la
profondeur en abaissant l’âge et réciproquement.
Le réglage de la largeur du labour : Sur la plupart des charrues polysocs, l’écartement
entre corps est constant. Mais en définitive, le seul réglage que l’utilisateur ait à pratiquer
couramment concerne la largeur de la première raie qui est égale à la distance entre
l’intérieur du pneu et la pointe du soc.
- Réglage secondaire ou de direction : on distingue ;
Le réglage de l’aplomb : l’aplomb d’une charrue est obtenu lorsque les étançons sont
perpendiculaires au terrain travaillé ; Le réglage est toujours obtenu par pivotement de l’âge
autour de son axe longitudinal ou d’un axe médian dans le cas des charrues polysocs. Il
existe d’autres types de réglages secondaires qui varient selon le type de charrue.
1-4) Sécurité des charrues à socs
Le travail de la charrue dans les terrains comportant de grosses pierres, ou des affleurements
rocheux présente un danger permanent de rupture ou de déformation des corps d’autant plus
important que les puissances utilisées soient grandes. En règle générale, par souci
d’efficacité, maximum, la sécurité est réalisée au niveau de chaque étançon.
3.5 Classification des charrues
1) Classification selon le type de labour
- Charrues pour labour en planches : ne peut verser la terre que d’un seul côté
- Charrues pour labour à plat : peut verser la terre des deux côtés au choix du conducteur
et permettant de réaliser un labour à plat c’est-à-dire en effectuant un aller et retour dans
la même raie en versant en versant alternativement la terre à gauche puis à droite. Elles
possèdent deux séries de corps.
2) Classification d’après leur stabilité
- Les charrues trainées avec de nombreux corps qui reposent intégralement sur le sol et
qui présentent l’intérêt de permettre au tracteur de rouler en dehors de la raie.
- Les charrues portées qui reposent intégralement sur le tracteur et lui sont généralement
adaptés par un attelage trois points.
- Charrues semi-portées généralement fixées, à l’avant, sur la barre d’attelage du tracteur
et reposent au sol à l’arrière par l’intermédiaire d’une ou de deux roues.
3) Classification d’après leur mode de réversibilité
- Charrues réversibles : Les corps de charrues droits et gauches sont disposés les uns au-
dessus des autres. Cette disposition entraîne un certain encombrement en hauteur mais
l’âge étant commun à ces différents corps, leur prix est minimum. Le retournement peut
être semi-automatique mécanique ou semi-automatique hydraulique.
- Charrue quarte de tour : les étançons des corps droits et gauches sont calés sur l’âge à
90° et leur présentation au travail s’effectue par rotation de ce dernier d’un quart de tour.
Le retournement est mécanique ou hydraulique.
- Charrues balances ; les corps de charrues sont fixés sur deux âges opposés placés en V.
Quand un âge travaille, l’autre est alors levé en position de repos.

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2) Les charrues à disques
2.1 Théorie du labour
Toutes les pièces travaillantes de la charrue à soc sont remplacées par un disque unique dont le
montage en double obliquité lui permet de découper la bande de terre selon une section
elliptique puis de la retourner.

2.2 Pièces travaillantes

a) Le disque
Le disque se présente sous la forme générale d’une calotte sphérique. Il doit présenter une
grande dureté lui permettant de résister à l’usure mais également de souplesse pour lui éviter
de casser. Il est en acier manganeux siliceux répondant bien aux qualités recherchées. Son
diamètre varie habituellement de 660 à 813 mm et son épaisseur de 6 à 7,5 mm.
Sa position est essentiellement déterminée par deux angles :
- L’angle d’attaque encore appelé angle de coupe est compris entre la direction d’avancement
et le plan du disque, il varie entre 40 et 45°.
- L’angle d’entrure est compris entre le plan du disque et la verticale, il varie de 20 à 25° ;
Le disque est généralement percé d’un trou central carré lui permettant de faire corps avec son
moyeu à l’aide de boulons placés autour de lui. La rotation libre du disque est assurée en son
centre par un moyeu lisse ou par deux roulements coniques opposés. Ceci permet d’agir sur
l’angle d’attaque et l’angle d’entrure.

b) Le versoir
Encore appelé décrottoir ou rasette décrotteuse, cette pièce d’acier incurvée empêche la terre
de coller sur le disque et de faire ainsi un tour complet avec lui ce qui permet d’améliorer
sensiblement le retournement et d’éviter les bourrages dans une certaine mesure.

c) La rasette
Elle est comparable à tout point de vue à celle utilisée sur les charrues à socs, son rôle est
d’ailleurs strictement le même.

d) Le bâti
• L’Age
Sa section est comparable à l’une ou l’autre de celle utilisée sur les charrues à socs. Il peut être
commun et placé obliquement pour recevoir les différents étançons en décalage ou multiple,
chaque disque ayant alors son âge propre comme une charrue polysocs.
• L’étançon
Il fait la jonction entre le disque et l’âge.sa position sur l’âge peut être fixe ou au contraire
réglable en écartement et quelque fois en orientation ‘action sur l’angle d’entrure ou d’attaque)
e) La roue stabilisatrice
Placée à l’arrière de la charrue, elle est généralement tranchante et fortement lestée. Elle est
absolument nécessaire pour arc-bouter la charrue qui a toujours tendance à s’écarter du labour,
sous l’effet des forces résultantes provenant de l’obliquité des disques. Elle roule dans la
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dernière raie et comporte une importante obliquité (contraire à celle des disques) par rapport à
la verticale pour mieux résister au glissement latéral..
f) Les réglages
Les réglages primaires
✓ La profondeur
Pour un diamètre de disque donné, cette profondeur ne peut varier que dans de faibles
proportions pour conserver un travail régulier des disques.
Cette variation peut être obtenue :
- Par règlage de l’angle d’entrure
- Par déplacement vertical du bâti.

✓ La largeur
Ce réglage peut être obtenu par variation de l’angle d’attaque ou quelque fois par déplacement
des étançons sur l’âge.
Les réglages secondaires
Ils sont strictement comparables à ceux des charrues à socs. Le déplacement latéral du point
d’attelage est souvent accompagné d’une orientation correspondante de la roue de raie.
g) Avantages et inconvénients
Avantages
- Utilisation sans aucun risque de casse dans les terrains comportant les affleurements rocheux
- Usure moins rapide du fait de la rotation des disques qui diminuent le frottement
- Entretien beaucoup plus rapide et simple ne comportant pas en particulier de démontage,
rebattage et remontage de socs, remplacement de contre-sep, talon etc. ces deux derniers points
font que la charrue à disques soit plus économique d’utilisation que la charrue à socs dans les
terres abrasives, ceci en tenant compte du remplacement périodique des disques.
- Force de traction nécessaire légèrement inférieure pour un même labour grâce à la
réduction des frottements,
- Ameublissement plus poussé
- Enfouissement d’important quantités de matières organiques plus facile (paille, engrais,
vert, etc/). Il n’est pas question ici de la qualité de l’enfouissement souvent mauvaise
mais de la facilité avec laquelle il est possible de l’effectuer.

Inconvénients
- La tendance à l’entrure est souvent insuffisante et toujours inférieure à celle de la
charrue à socs, ce qui oblige les constructeurs à réaliser des modèles très lourds (250 à
600 kgs par disques) et par conséquent beaucoup plus chèrs à l’achat.
- Le retournement du sol est incomplet ce qui laisse un labour de bien moins bel aspect
surtout lorsqu’il doit être accompagné d’un enfouissement.
- La profondeur du travail est relativement limitée.

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II. LABOUR SECONDAIRE

A) Les appareils à disques


1) Constitution :
Les pièces travaillantes sont encore ici des disques concaves en acier, analogues à ceux étudiés
précédemment mais dont le diamètre est généralement plus petit (450 à 610 mm) bien que les
plus forts de ces appareils aient souvent des disques aussi grands que ceux des déchaumeuses ;

L’angle d’entrure est nul, l’angle d’attaque varie selon le type d’appareil et le réglage utilisé.
Ces appareils utilisent de deux à quatre éléments constitués chacun d’un ensemble de 4 à 15
disques montés sur le même arbre tourbillonnant dans des paliers lisses ou à roulement à billes ;
le montage des disques sur ces éléments a toujours lieu en inversant leur concavité de façon à
équilibrer les poussées latérales, ce qui permet d’économiser le montage des roues de travail.
Ils sont presque toujours munis de cadre en cornières destinés à recevoir des surcharges agissant
sur la profondeur.
2) Différents types

Suivant la disposition des éléments, on distingue :


- Les pulvériseurs simples

Constitués par deux trains de disques disposés en V ouvert du côté avant, la ligne de traction
est centrée sur la pointe du V ; Les disques d’un diamètre de 450 à 560 mm sont en nombre
variant de 8 à 20 ; Cette disposition présente l’incovénient de laisser une petite largeur de terre
non travaillée à la pointe du V ce qui oblige souvent à monter une dent de cultivateur à cet
endroit. Ces appareils d’utilisation courante avec la traction animale, disparaissent maintenant
peu à peu au profit des pulvériseurs tandem.
- Pulvériseurs double ou « TANDEM »

Comme leur nom l’indique, ils sont en réalité constitués par l’association de deux pulvériseurs
simples inversés, la terre est donc travaillée deux fois : le premier train de disques ont un
diamètre de 450 à 560 mm mais leur nombre peut varier de 16 à 40 avec un poids moyen de 25
à 30 kgs/disque.
- Pulvériseur offset ou cover-crop

Ces appareils comportent deux trains de disques placés l’un derrière l’autre, la terre est donc ici
encore travaillée deux fois. L’attelage du tracteur a lieu sur une ligne passant par le point de
rencontre des forces résultantes de chaque de chaque train de disques, il se trouve donc déporté
latéralement d’où l’appellation « offset ». Dans la pratique, cette disposition est très intéressante
pour les travaux arboricoles car elle permet d’écarter d’autant le tracteur de la lignes d’arbres.
Pour obtenir un équilibre parfait, des poussées latérales de chaque train de disques, on est obligé
d’utiliser un angle d’attaque supérieur pour l’élément arrière qui travaille une terre déjà
ameublie et donnant donc moins de poussée.
Les disques du cover-crop ont un diamètre plus important variant de 510 à 810 mm pour un
nombre total de 8 à 44. Ces appareils sont sensiblement plus lourds que les précédents (50kgs/

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disque environ) ce qui leur permet d’être plus universels et de pouvoir en particulier, remplacer
avantageusement une déchaumeuse dans de nombreuse circonstances ; par ailleurs ils laissent
aucune partie centrale non travaillée comme les pulvérisateurs simples ou tandem.
- Les réglages
Le bordoyage est réglé par déplacement latéral du point d’attelage obtenu grâce au triangle
d’attelage déformable ;
La profondeur maximum est essentiellement liée au diamètre des disques utilisés ; Pour un
diamètre de disque donné, la profondeur varie avec le poids des appareils éventuellement
alourdis par les charges que l’on peut disposer dans les cadres prévus pour cet usage. Sur les
appareils munis de roues porteuses, il est également possible de limiter l’entrure par le réglage
de leur hauteur.
La vari ation la plus importante peut être obtenue par le réglage de l’angle d’attaque des disques
qui peut varier de 0 à 25° sur les pulvériseurs simples ou tandem et de 0 à 30° sur les cover-
crop. Par ailleurs l’augmentation de la vitesse de traction permet d’obtenir un ameublissement
plus poussé mais tend à diminuer la pénétration.
NB : la puissance absorbée en conduite est généralement de l’ordre de 1 à 1,5 CV/disque

B) Les appareils à dents


Parmi tous les appareils de travail du sol, les cultivateurs à dents présentent pratiquement seuls
la propriété de ne pas tasser le sol en profondeur, ils provoquent au contraire un foisonnement
de celle-ci. Par ailleurs ils permettent de travailler les terrains envahis de plantes à rhizomes en
assurant leur destruction par extirpée en surface où ils se dessèchent.

1) Les socs
Différents socs peuvent être monté s sur les mêmes étançons en fonction du travail à
effectuer.
• Socs de scarifiage :
Le scarifiage consiste à ameublir le sol profondément sans chercher à beaucoup
travailler la surface ni à détruire les mauvaises herbes, ces socs sont donc généralement
longs et étroits avec souvent deux extrémités symétriques doublant leur durée
d’utilisation.
• Socs d’extirpage :
Le travail d’extirpage vise essentiellement la destruction des mauvaises herbes accompagné
bien entendu d’un ameublissement de surface ; Le soc est donc beaucoup plus large que le
précédent avec un angle d’entrure beaucoup plus faible qu’il travaille en position presque
horizontale à une profondeur juste nécessaire pour couper les adventices sous le collet.
2) Différentes formes d’étançons
• Etançons rigides

C’est la forme la plus ancienne répercutant tous les coups de traction sans souplesse. Ce
montage est pratiquement abandonné à l’heure actuelle sur les cultivateurs légers ou moyens.
• Etançons rigide associé à un ressort spiral.

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Ce cultivateur est encore appelé quelquefois « Tiller ». L’étançon est maintenu à sa place par
un ou deux ressorts spirales travaillant généralement à la traction plus rarement à la
compression. Cette solution permet à l’étançon de travailler en toute sécurité en s’effaçant
devant un obstacle imprévu. Par contre, cet ensemble est moins souple que les autres étançons
et vibre moins qu’eux en travail.
• Etançon flexible en acier plat

Ces étançons sont souples sur toute leur longueur grâce à leur minceur relative ainsi qu’à la
nature de l’acier. Selon l’importance du travail auquel doit être soumis l’appareil, les étançons
ont une section de 40mmX7mm ou 45mmX8 mm, ils sont en outre renforcés ou non. Les outils
qui en sont souvent munis s’appellent « cultivateur canadien » ou « vibroculteur », ils réalisent
un travail moyennement profond dont l’ameublissement est poussé et les bourrages peu
fréquents grâce à la grande flexibilité des étançons animés d’importantes vibrations dans le
sol.
• Etançon bouclé en acier carré
Cette forme permet d’associer de grandes qualités de flexibilité due au double enroulement de
la dent à une rusticité à toute épreuve qui font des cultivateurs qui en sont équipés des appareils
les mieux adaptés aux terrains durs et secs et au travail profond.
• Etançon de cultivateur MARSK-STIG
D’une relative légèreté cet étançon est très flexible et permet d’entreprendre aussi bien des
travaux légers s’apparentant au hersage que des façons profondes. Par ailleurs sa forme diffère
sensiblement des solutions classiques par le contre coude formé au niveau dus sol qui oblige
les mauvaises herbes (rhizomes en particulier) à remonter en surface où elles se dessèchent.
3) Bâti et réglage :
Le bâti est toujours réalisé de façon à permettre une disposition des dents limitant le plus
possible les bourrages en écartant sur plusieurs traverses les dents voisines par leur travail.
Certains appareils ne sont équipés que d’une seule traverse, on les équipes alors alternativement
de dents longues et courtes pour obtenir le décalage voulu. L’écartement entre les dents est
d’environ 18 à 20 cm.
Les appareils portés sont réglés en profondeur par la position des bras de relevage lorsqu’il est
du type asservi ou grâce à des roues limitatrices de profondeur que l’on peut monter ou
descendre.
Les appareils traînés possèdent un cadre porte-outils que l’on peut plus ou moins rapprocher du
sol grâce à la position des roues porteuses pour obtenir une variation de la profondeur.
4) Conduite et travail
Il est contre indiqué de tourner avec les dents de l’outil enterrés pour éviter de les détériorer.
L’effort de traction nécessaire varie selon la nature des terres de 40 à 75 kgs par dm² de section
travaillée ce qui nécessite par conséquent un tracteur de puissance de 20 à 30 cv par mètre de
largeur pour un travail de 20cm de profondeur.

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C) Les cultivateurs rotatifs
1) Principe de travail
Appareils connus et utilisés depuis fort longtemps sur les motoculteurs sous le nom de
« fraise ». La partie travaillante est constituée d’un arbre horizontal, disposé
perpendiculairement à l’avancement, sur lequel sont enfilées un certain nombre de flasques
portant généralement chacune 6 couteaux de forme variable et séparées entre elles par des
entretoises les maintenant à une distance de 25 cm environ. Cet arbre est animé d’une vitesse
de rotation variable de 130 à 230 tr/mn empruntée à la prise de force du tracteur. La transmission
est le plus souvent réalisé par l’intermédiaire d’un engrainage de renvoi d’angle, assurant
également la démultiplication voulue, contenu dans un boîtier étanche de bain d’huile ; ce
boitier peut être placé directement sur l’arbre de travail, en son milieu, pour un appareil axial,
ou plus ou moins sur le côté pour les appareils déportés ;
2) Différentes formes
On distingue :
-Les bêches droites
- Les bêches coudées
- Les bêches hélicoïdales
-Les bêches coudées doubles
- Les bêches en U
3) Différents types
On distingue : les modèles portés ou semi portés
4) Avantages et inconvénients
La question est de savoir s’il est préférable de réaliser une préparation de sol à l’aide de ce type
d’appareil ou à l’aide des moyens traditionnels. Chaque préparation pose en réalité un cas
d’espèce dont la solution varie beaucoup avec les conditions météorologiques et de la nature du
sol. Toutefois, on peut affirmer que le cultivateur rotatif permet d’avoir un ameublissement très
poussé en un seul passage ce qui permet à l’agriculteur de combler un retard souvent
indépendant de sa volonté. Par ailleurs certains travaux ne trouvent pas d’équivalence parmi les
solutions classiques tels que certains défrichements, la possibilité de préparer finement de
petites surfaces en cultures maraîchères, la création et l’entretien de pare-feu, en forêt, la
destruction du feutrage des vielles prairies. Etc.
Cependant ces appareils sont très couteux d’achat et surtout d’utilisation étant donné le prix
élevé des bêches qui cassent assez souvent en terrain pierreux et s’usent vite en terrain siliceux
ce qui conduit souvent l’agriculteur à ne les utiliser qu’en cas d’absolue nécessité.
5) Réglages
a) Profondeur : elle peut varier de 0 à 25 cm maximum. Le réglage est réalisé en faisant varier
la hauteur de patins ;
b) Ameublissement : La finesse de pulvérisation de la terre dépend essentiellement :
- de la vitesse d’avancement du tracteur, l’ameublissement étant inversement
proportionnelle à la vitesse ;
- La vitesse de rotation des outils, l’ameublissement étant cette fois, proportionnelle à
cette vitesse qui peut être constante sur les appareils les plus simples ou réglable de 130
à 230 tr/min sur les appareils les plus perfectionnés.

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6) Sécurité :
Lorsque la transmission comporte un réglage de sécurité, il convient de régler très progressives
pour qu’il puisse patiner à la moindre surcharge.
7) Conduite et entretien
La conduite ne présente aucune difficulté spéciale si ce n’est la forte tendance de l’appareil à
pousser le tracteur en terrain très dur ; il faut alors embrayer l’avancement presque en même
temps que la rotation des bêches ; la puissance nécessaire variable selon les modèles, oscille
autour de 20 à 25 cv par mètre de largeur en travail courant et peut atteindre 40 à 45 cv en
travail exceptionnel avec des appareils lourds.
Outre le graissage des différentes articulations ou éventuellement des roues, l’entretien doit
porter essentiellement sur la surveillance de la qualité et du niveau de l’huile du boitier de
transmission ainsi que sur la surveillance du serrage de toutes les pièces du rotor.

Exercice :
Calculer la puissance nécessaire à un tracteur à roues pour tirer un cultivateur à dents de
1,80m de largeur travaillant à 15 cm de profondeur dans une terre demandant un effort de
40kg/dm² de section la vitesse de travail devant être de 4 km/hr.

III. Les semoirs

A. SEMOIRS A GRAINS POLYVALENTS


1) Généralités
Le semis est un des facteurs essentiels de réussite de la culture envisagée. C’est pourquoi il
importe de l’effectuer avec toute l’attention et la précision voulues contrairement à d’autres
travaux cette qualité de travail ne peut être obtenue ici que grâce à l’utilisation de la machine ;
on peut illustrer cette nécessité en rappelant que les premiers semoirs ont été utilisés il y a plus
d’un siècle et que leur emploi, jusqu’à l’apparition de la traction mécanique, demandait plus de
main d’œuvre que le travail correspondant effectué à la main d’œuvre.
Le semoir s’est donc imposé par les qualités de son travail qui sont : régularité de la profondeur
et réglage possible, régularité de répartition des semences, dispositions en ligne régulières,
économie sensible de semence (30 à 50%) et, seulement depuis l’utilisation courante de la
traction mécanique, rapidité du travail.
On doit donc rechercher sur un bon semoir, les qualités suivantes :
Possibilité d’utiliser des graines très variées allant des fines semences de prairie à celle des
céréales ou de féverole par exemple, distribution régulière en répartition et aisément réglable,
profondeur aussi constante que possible, travail possible aux vitesses élevées de la traction
mécanique etc.
D’autres part, on cherche assez souvent, à l’heure actuelle, à combiner l’opération de semis
avec un autre travail pour économiser le plus de temps possible c’est ainsi que l’on rencontre
des semoirs travaillant en même temps que la charrue, associé à un cultipacker ou quelquefois
à un système de distribution d’engrais solide ou liquide.
2) Le bâti

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Le bâti des semoirs est essentiellement constitué d’un essieu à deux roues supportant la trémie,
de la barre transversale de fixation des organes d’enterrage ainsi que des parties avant
permettant d’en assurer l’attelage et éventuellement la direction.
Les semoirs peuvent être :
-Traînés : solution retenue fréquemment surtout pour les appareils de grande largeur
- Portés : cette formule relativement nouvelle, tend à se généraliser pour les semoirs moyens
étant donné la grande maniabilité de l’ensemble et les facilités de déplacement, par contre, le
tracteur doit être pourvu d’un excellent relevage et ne pas se cabrer trop facilement ; en réalité
le semoir n’est réellement porté qu’en position de repos et semi-porté en travail puisqu’il repose
sur des roues porteuses et motrices.
Les roues peuvent être métalliques (déplacements plus lents mais meilleure stabilité en terrain
en pente) ou à pneumatiques ;
Les semoirs à traction mécanique peuvent être munis d’une passerelle arrière suffisamment
large et solide, munie d’un garde-fou ou d’un siège pour l’ouvrier chargé de la surveillance ;
La trémie à grains peut être en bois ou en tôle, elle est généralement de section trapézoïdale ;
elle doit contenir approximativement 100 kgs de grain par mettre de largeur, ne pas être trop
haute pour en permettre le chargement facile, comporter un système de vidange rapide, se
nettoyer facilement et être fermée par un couvercle étanche à la pluie ;
Dans le fond de la trémie un agitateur à mouvement rotatif ou alternatif empêche la formation
de « voûte » dans la masse de grain.
3) Organes de distribution
Quel que soit le système de distribution, utilisé, son entraînement est à peu près toujours réalisé
par l’intermédiaire des roues du semoir de façon à ce que son débit soit rigoureusement
proportionnel à la surface parcourue ; les roues des semoirs portés ne sont en contact avec le
sol que pendant le travail. On peut également envisager l’entraînement de la distribution par
l’intermédiaire de la prise de force du tracteur à condition qu’elle soit munie d’une vitesse de
rotation proportionnelle à l’avancement.
D’autre part, certains semoirs de grande largeur sont équipés d’un système de commande
double intéressant séparément chaque moitié de l’appareil ce qui facilite le travail des pointes
ou des fins de chantier.
Les principaux systèmes de distribution sont :
- Distribution libre : semoirs à cuillères
Le réglage du débit est réalisé par variation de la vitesse de rotation de cet arbre grâce à un jeu
de pignons interchangeables.
Avantages : Ce système présente l’intérêt de ne jamais forcer les graines, il est donc intéressant
pour le semi des graines fragiles (betterave par exemple)
Inconvénients : particulièrement bien adapté à la traction animale, ce type de distribution ne
doit pas être utilisé à une vitesse supérieure à 6km/hr. Ce Qui limite beaucoup son utilisation
en traction mécanique ; ce semoir est sensible au mauvais état du terrain susceptible
d’engendrer des secousses ou vibrations entraînant une vidange partielle des cuillères en dehors
des entonnoirs.

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Le travail dans des terrains en pente nécessite la mise à niveau de la trémie à chaque extrémité
du rayage.
Le réglage de débit est assez long et manque généralement de précision.
- Distribution forcée : semoir à cannelures
Le réglage du débit est essentiellement obtenu par coulissement longitudinale de l’ensemble
des distributeurs ce qui permet de présenter dans le boîtier une partie plus ou moins longue des
cannelures ; ce réglage de base généralement complété par l’utilisation de 2 ou 3 vitesses
d’entrainement de l’arbre de distribution.
Avantages :la distribution par cannelures est très régulière et n’est pratiquement pas influencée
par la vitesse de traction, l’état ou la pente du terrain ; pour les débits moyens ou forts, , le
réglage est facile , rapide et relativement précis. Le système est simple et le prix est abordable.
Inconvénients : il y a concassage d’une partie des graines surtout avec les espèces fragiles. Le
semoir s’adapte difficilement à de très grosses ou très petites graines.
Les très faibles débits sont difficiles à obtenir et deviennent vite irréguliers étant donnée la trop
petite longueur d’éléments cannelé utilisée, c’est pourquoi certains constructeurs ont
commercialisés un semoir à double cannelures
- Distribution mixte : semoirs à ergots
Ici les cannelures sont remplacées par les ergots disposés en quinconce sur un cylindre de
distributeur. Les grains sont entraînés par la rotation du cylindre mais ne sont pas forcés comme
dans les cannelures.
Le réglage est obtenu par variation de vitesse de l’arbre de distribution grâce à l’emploi d’une
boite de vitesse à très nombreuse combinaisons.
Avantages :
- Système utilisable quel que soit la taille des graines ;
- Régularité de distribution aussi grande aux petits qu’aux grands débits
- Aucun concassage des semences ;
- Réglage très précis rapide et facile.
Inconvénients :
- Matériel d’un prix élevé

4) Organes d’enterrage
Ce sont eux qui vont réaliser la mise en terre proprement dites des semences.
-Tubes de descentes : Leur rôle consiste à relier chacun des distributeurs à un organe
d’enterrage. Il doit être flexible et au mieux transparent pour offrir une possibilité de contrôle
et de variation de longueur. On distingue les tubes en feuillard d’acier enroulé, les tubes
télescopiques
- Fixation : la fixation des organes d’enterrage doit permettre à chacun d’eux de suivre les
inégalités du terrain, donc d’être libre verticalement, elle doit également être assez rigide
latéralement pour obtenir un parallélisme absolu des lignes ; elle est donc réalisée par deux
barres de fer plats triangulées articulées sur un coulisseau fixé sur une barre transversale placée
en avant du semoir.

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4) Organes de recouvrement
Ces accessoires ne sont pas indispensables et de nombreux semoirs sont livrés et utilisés sans
eux ; le sillon ouvert par le sabot ou le disque doit normalement se refermer de lui-même mais
les conditions de travail du sol ainsi que sa nature ne permettent pas toujours d’obtenir ce
résultat qui nécessite alors l’utilisation des systèmes suivants :
- La chaîne trainante
- Les griffes de recouvrement
- La herse légère
- Le rouleau individuel

5) Réglages
a) Le débit est décrit avec le système de distribution.
b) La profondeur
Selon l’état du sol au moment du semi, il faut solliciter plus ou moins les organes d’enterrage
à entrer pour obtenir la profondeur désirée. Il existe un réglage agissant sur l’ensemble des
lignes mais chaque organe d’enterrage doit également pouvoir être réglé individuellement
remédier aux différences de tassement du terrain, en particulier derrière les roues du tracteur le
cas échéant.
c) Ecartement des lignes
Ce réglage très simple mécaniquement s’effectue par déplacement latéral des coulisseaux sur
la barre transversale de fixation des organes d’enterrage.
7) Organes annexes
1) Le relevage des organes d’enterrage dans les semoirs portés est fait mécanique ou par le
relevage trois points. Le système de relevage peut être manuel, mécanique ou hydraulique.
2) Les traceurs
La conduite des semoirs nécessite une grande précision permettant à deux lignes de deux
passages de semoirs consécutifs d’être exactement à la même distance que n’importe quelles
ligne d’un train de semoir donné, cette précision ne peut être obtenue qu’en utilisant des traceurs
constitués de disques concaves montés sur un bras de levier relevable commandés séparément
ou conjointement aux organes d’enterrage.
Si L= nombre de lignes semé x écartement des rangs
V = voie du tracteur
T= distance du traceur à l’axe du semoir
3) Effaceur de traces
4) Augets de vidange et vérification de débit

8) Conduite et travail
La conduite des semoirs doit être telle que la vitesse ne dépasse pas 8 km/hr, les fourrières
doivent être assez larges pour permettre une très bonne remise du semoir avant son remblayage,
il est d’autre part recommandé de commencer le semis par elles alors que le sol n’y est pas
encore tassé ;

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B. SEMOIRS DE PRECISION
1) Généralités
Un bon semoir de précision doit permettre d’obtenir une répartition sur lignes de graines isolées
et séparées les unes aux autres par une distance aussi constante que possible. Cette disposition
est particulièrement intéressante pour les semis de betteraves car elle facilite beaucoup les
travaux ultérieurs de prédémarriage ou de démariage, ainsi que pour les semis de maïs
permettant d’obtenir un placage direct des graines ne nécessitant plus aucune intervention
ultérieure.
Pour obtenir ces résultats, les distributeurs des semoirs de précision sont toujours conçus de
façon à lâcher les graines individuellement, les unes après les autres ; la hauteur de chute libre
doit être aussi réduite que possible pour éviter les regroupements , ce qui conduit à concevoir
des semoirs réalisés en éléments séparés très bas attelés à une barre d’accouplement pour éviter
que les graines rebondissent et roulent dans le sillon sous l’effet de leur inertie due à la vitesse
d’avancement du semoir on leur communique quelque fois un élan inverse obtenu par un
distributeur rotatif ou par un plan incliné dirigé vers l’arrière.
b) Organes de distribution
➢ Distributeurs mécaniques

1° Distributeur à plateau vertical


Le plateau de distribution est creusé dans son épaisseur d’une série de cavités hémisphériques
reliées entre elles par une rainure circulaire continue. Les alvéoles se remplissent par gravité au
passage dans la trémie, un petit rouleau tournant dans le même sens que le plateau élimine les
doubles puis les graines sont entraînées à la partie basse, où elles sont automatiquement libérées
à l’extrémité du carter de retenue. Pour éviter le coincement éventuel d’une graine au fond d’un
alvéole on utilise un doigt éjecteur, maintenu en place par un ressort au fond de la rainure
circulaire du plateau.
2°) Distributeur plateau oblique
Le plateau de distribution est plaqué contre une paroi oblique et séparée de la trémie à grains
par un carter parallèle. L’entrainement des semences est réalisé grâce à une série d’ergots de
forme très variable mais toujours conçus pour qu’ils ne puissent entraîner théoriquement qu’une
graine à la fois.
Il s’agit donc d’un semoir très polyvalent susceptible de travailler avec des semences de taille
et de forme très variables en utilisant le plateau adéquat ; la distribution étant libre, il n’y a
aucun risque de concassage des graines fragiles, en outre, la perfection du calibrage est ici assez
secondaire ;
Par ailleurs on peut reprocher à ce système de subir l’influence défavorable des secousses ou
vibrations du semoir, de ne pouvoir donner satisfaction aux grandes vitesses de travail et de
comporter un point de chute des semences placées trop haut.
D’autres types de distributeur existent :
➢ Les distributeurs à plateau horizontal ;
➢ Les distributeurs à courroie,
➢ Les distributeurs pneumatiques

40
MACHISNISME AGRICOLE : Machines agricoles : caractéristiques et usages ;
types d’engins et d’outils

SEANCE N° 5 : Calcul de couts : couts d’utilisation cout énergétique, cout global

Objectifs pédagogiques :
• Être capable de calculer les coûts fixes,
• Être capable de calculer les coûts variables,
• Être capable de calculer les coûts globaux

Introduction
Les machines et les équipements constituent le poste budgétaire le plus important dans
l’investissement agricole. Ce sont des coûts réels constitués en grande partie des
amortissements qui devancent les bâtiments. La mécanisation représente une part importante
dans les coûts de production et de revient de l’agriculture
Pour bien gérer la mécanisation dans une exploitation, il est nécessaire de connaître toutes les
charges liées à l’utilisation des machines. Ceci est important car les équipements vont vieillir
et leur remplacement sera nécessaire, on peut estimer le coût par hectare ou à l’heure
d’utilisation de la machine et même le matériel peut être mis en location quand on ne l’utilise
pas. En tant qu’entrepreneur, nous devons être capable de :
• Calculer les coûts d’investissement des machines ;
• Calculer les coûts de fonctionnement des machines en fonction du temps ou de la surface
cultivée ;
• Calculer la rentabilité de nos machines.

I-LES CHARGES FIXES :


Encore appelé investissement ou coûts de propriété sont les charges financières qui ne varient
pas au cours de l’année, c’est-à-dire qu’elles ne dépendent pas de l’utilisation (temps
d’utilisation, façon d’utiliser). On doit donc les payer même si l’on ne travaille pas. Ces charges
sont :
L’amortissement du tracteur avec intérêt, l’amortissement du coût de son hangar et du garage
ou remisage, les assurances, les taxes.
a) L’amortissement
Encore appelé dépréciation est une charge liée à l’obsolescence, l’âge de la machine et à l’usure. Il se
calcule en fonction de la durée « de vie » du tracteur ou de l’outil. Ainsi on estime qu’un tracteur
moyen à l’état neuf a une durée « de vie » de 15 ans et les outils en général ont une durée
d’amortissement de 10 ans.
En comptabilité (théoriquement), l’amortissement consiste à repartir le prix d’achat d’un bien
sur sa durée « de vie ». A la fin de la durée « de vie » d’un bien, on dit qu’il est amorti et sa
valeur économique est nulle. On distingue plusieurs types d’amortissement dont les plus usuels

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sont l’amortissement dégressif (croissant ou décroissant), l’amortissement constant ou linéaire,
en unité de temps calculé en fonction du nombre de kilomètres parcourus, de pièces produites,
d’heures de travail.
1) L'amortissement dégressif :
Correspond à une répartition de la charge (de l'amortissement) "décroissante" dans le temps
(avec pondération) à la différence de l'amortissement linéaire.
C'est à dire que l'amortissement sera de plus en plus faible au fur et à mesure que l'on s'éloigne
de la date de mise en service de l'immobilisation amortie.
L’entreprise choisira l’amortissement dégressif lorsque le montant qu’elle peut déduire au
moment de l’acquisition du bien est plus important. Exemple : Une agence de voyage
Le tableau d'amortissement dégressif, tout comme le tableau d'amortissement linéaire,
regroupe les dates et les montants des amortissements d'une immobilisation donnée.
Ce tableau est construit en fonction de la date de mise en service de l'immobilisation.
Le calcul du montant du premier amortissement se fait en fonction du nombre de jour entre la
date de mise en service et la fin de la période (l'année ou le mois en fonction de la périodicité
de l'amortissement).

Les coefficients d’amortissement appliqués dans le cas d’un amortissement dégressif sont les
suivants :

Durée de vie Coefficient


3 et 4 ans 1.25 ou 1.75
5 et 6 ans 1.75 ou 2.25
7 ans et plus 2.25 ou 2.75

Exemple 1 :
Pour un outil de 10 000 € à amortir sur 5 ans acquis le 8 avril 2009 (Il reste 9 mois dans
l'année).
Années Amortissements Valeur nette
2009 10000 x (20% x 2,25) x 9/12 = 3375 6625
2010 6625 x (20% x 2,25) = 2981 3644
2011 3644 x (20% x 2,25) = 1640 2004
2012 2004 x (1/2) = 1002 1002
2013 1002 0

2) Mode linéaire comptable


L'amortissement linéaire est une méthode d'amortissement à annuités constantes.
• Début du calcul : date de la mise en service du bien
• Base amortissable : Valeur origine - Valeur résiduelle
• Valeur nette comptable (VNC) : Valeur à une date précise de la valeur de l’immobilisation
VNC = Valeur d'origine - Cumul des amortissements depuis l'origine. Si la valeur actuelle
(qui est le maximum entre la valeur vénale et la valeur d'utilité) est plus faible que la VNC,
il faudra provisionner la différence.
• Sortie de l’immobilisation : Le calcul se fait jusqu'au jour de la sortie de l'immobilisation.
• Taux en %=100 % / durée d'utilisation.

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• Calcul de l'amortissement = Base amortissable * Taux * nombre de jours/360 (En
comptabilité les mois durant 30 jours pour faciliter les écritures)

Exemple 2 :
Valeur d'origine : 20 000 € HT
Date de mise en service : 05/01/2008
Durée : 5 ans, taux = 20 %
Base amortissable : 20 000 (Valeur d'origine, on ne tient pas compte de la valeur résiduelle)
Calcul de l'amortissement de 2008 (année incomplète) :
(20000 * 20 %) *((360-5) /360) =3944,44
Calcul de l'amortissement de 2009 à 2012 (années complètes) :
20000 * 20 %=4000
Tableau d'amortissement
Année Amortissement Valeur nette comptable
2008 3944,44 16055,56
2009 4000 12055,56
2010 4000 8055,56
2011 4000 4055,56
2012 4000 55,56
2013 4000-3944,44 = 55,56 0

Question : quelle est la valeur résiduelle de ce bien au bout de 5 ans ?

L’amortissement dépend de la durée d’utilisation et se calcule comme suit :


𝑃𝑀 − 𝑉𝑟
𝐴𝑚𝑜𝑟𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 =
𝐷𝑆
Où PM est le prix d’achat du matériel ;
VR, la valeur de récupération généralement exprimée en pourcentage de la valeur neuve.
VR= Vr /DS= Valeur résiduelle, DS= durée du service en heure.
La valeur résiduelle d’un actif correspond à sa valeur à la fin de la durée d’utilité. Elle peut être
nulle ou positive si l’actif a été utilisé sur une courte durée à l’issue de laquelle il sera cédé.
La valeur de récupération est la différence entre la valeur d’usage et le prix de marché net. La
valeur d’usage se calcule en actualisant les flux qui seront produits par une unité génératrice de
trésorerie. Le prix de marché net se calcule après déduction des commissions et frais de cession
TABLEAU : VALEUR RESIDUELLE des gammes de tracteur comme pourcentage du prix
neuf
Gamme de tracteur 30-79 CV 80-149 CV 150+ CV
Nombre d’heure de 200 400 600 200 400 600 200 400 600
travail annuel
Age
1 65% 60% 56% 69% 68% 68% 69% 67% 66%
5 48% 43% 40% 50% 49% 49% 47% 45% 44%
10 36% 32% 30% 38% 37% 37% 33% 32% 31%
15 29% 25% 23% 30% 29% 29% 24% 23% 22%

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Exemple 3 : un tracteur de 80 CV vaut 29 % de sa valeur neuve 15 ans après avec 400 heures
d’utilisation par an.
b) L’intérêt
Si les biens sont achetés à crédit, le taux d’intérêt s’applique. Si ce sont des capitaux propres,
l’intérêt est égal au revenu si l’argent était investi autrement (ce qu’aurait produit l’argent si on
l’avait par exemple mis en banque). Le taux d’intérêt serait donc plus élevé dans le premier cas.
Exemple 4 :
Vous aviez acheté un tracteur de 75 cv à 15 millions de F CFA sur fonds propres. Si vous aviez
placé votre argent en banque dans un compte d’épargne, vous auriez gagné 2% (varie selon les
banques) par an mais vous aviez décidé d’investir.
Durée d’amortissement de votre tracteur = 10 ans
Amortissement annuel= 1,5 million
Puisse que le capital diminue chaque année avec l’amortissement, le taux d’intérêt sera appliqué
sur les 2/3 du prix d’achat. Ainsi, l’intérêt annuel sera de :
1500 000x2x2
= 20000 F CFA
3x100

c) Les frais d’assurance annuel dépendent de l’assureur et sont fonction des risques à
couvrir
d) Impôts sur la vente des marchandises (carte grise, taxes etc.) au Cameroun on parle TVA
(Taxes sur la valeur ajoutée) qui est de 19.25%

e) Salaire
Il peut être considéré comme charge fixe s’il est maintenu constant par mois. Dans le cas
contraire où le salaire est lié à l’heure de travail, il est considéré comme une charge variable.

II-LES CHARGES VARIABLES :


Encore appelées frais de fonctionnement ou de roulement ou coûts d’exploitation sont les frais
qui varient en fonction de l’utilisation ou du temps. Il s’agit du carburant, des lubrifiants, de
l’usure des pneus et la main d’œuvre ou salaire.
Elles varient en fonction du type de travail et des conditions physiques de l’exploitation.
Les frais variables sont les frais qui varient avec l’utilisation du tracteur.
Ce sont :
• les réparations
• le carburant
• les huiles ou lubrifiants
• l’usure des pneus
• la main d’œuvre si l’on doit payer un chauffeur à la tâche.

a) Carburant et lubrifiants
La consommation en carburant et celle des lubrifiants sont liées par la formule :

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- Carburant et lubrifiant (F CFA/h) = Puissance à la PDF x coût de la consommation en
carburant (gallon /h) x 1,15
- 1 gallon= 3,78 litres

Type de carburant Puissance inférieure à 100 Puissance supérieure ou


CV égale à 100 CV
Gasoil (gallon/h) 0,058 0,067

b) Les réparations :
Il s’agit des dépenses liées à la main d’œuvre et en pièces détachées pour la maintenance de
routine, des accidents, de l’usure et des déchirures.
Les frais de réparation varient géographiquement pour un type de matériel particulier en fonction du sol,
du type de rocher, du climat et d’autres conditions. Sur une même région géographique, ces frais varient
en fonction des politiques de gestion et de l’opérateur. Ainsi, un bon enregistrement des données
antérieures permet de savoir si les frais de réparation sont au-dessus ou en dessous de la moyenne. Il
fournira aussi les renseignements sur le programme de maintenance et l’habilité de votre mécanicien.
Ils sont estimés par rapport à la valeur d’achat à l’aide de coefficients calculés à partir d’enquêtes
réalisées auprès des constructeurs et des réparateurs. Les frais de réparation augmentent avec le temps.
Généralement compris entre 1 et 1,5 le prix d’achat sur la durée de vie et à 0,25 du prix d’achat par an.

C) Les dépenses en personnel :

Il s’agit du salaire du conducteur, du mécanicien et du gestionnaire, ou toute autre


personne impliquée dans l’exploitation.

IV. COUTS GLOBAUX


C’est la somme de toutes les charges liées à la mécanisation des opérations agricoles.

a) Influence de l’évolution de la taille des machines sur les coûts d’utilisation

• Les coûts liés à la maîtrise du temps diminuent rapidement au point de s’annuler quand la taille de
la machine augmente, ceci parce que les travaux lourds sont effectués plus facilement au fur et à

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mesure que la taille de la machine augmente. Le temps et le calendrier cultural/ la programmation
des activités sont maîtrisés, ce n’a pas d’incidence négative sur le plan financier.
• Les coûts de la main d’œuvre diminuent moins vite mais sans s’annuler car plus le niveau de la
mécanisation est élevé, plus les employés tendent à se spécialiser dans les activités ce qui entraîne
quand même la compétition à certains postes d’où la diminution des effectifs.
• Les coûts des opérations diminuent à mesure que la taille de la machine augmente à cause du fait
qu’une grosse machine va effectuer beaucoup de travail dans un temps relativement réduit et donc
moins coûteux qu’avec une machine de petite taille.
• Le fait d’augmenter la taille de sa machine, entraîne inévitablement l’augmentation de certains
coûts, comme les taxes, les impôts, la maintenance, etc. Ces charges sont plus élevées lorsque l’on
est propriétaire d’une grande machine.
• Ainsi le coût total diminue et atteint un certain seuil auquel les coûts recommencent à augmenter
indéfiniment à mesure que la taille de la machine augmente.

b) Test des connaissances


FAITES LA DIFFERENCE ENTRE LES TYPES DE COUTS DE MECANISATION EN PLACANT « F » DEVANT LES
COUTS FIXES ET « V » DE VANT LES COUTS VARIABLES

_____a. Réparations et maintenance


_____b. Dépréciation
_____c. Main d’œuvre horaire de la machine
_____d. Taxes
_____e Assurance
_____f. Hangar pour machine
_____g. Carburant et lubrifiant
_____h. Intérêt et investissement

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