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Ecole Supérieure

d'Agronomie (ESA) REPUBLIQUE TOGOLAISE


----------- Travail - Liberté – Patrie
Département de Génie Rural et ---------
Machinisme Agricole (DGRMA)

MATERIEL AGRICOLE
NOTES DE COURS
Chapitre 5 : Matériel agricole motorisé

Auteurs :
ATIGLO-GBENOU Adjiwanou
AZOUMA Yaovi Ouézou
Table des matières
V. MACHINES AGRICOLES ............................................................................................................... 3
5.1 MACHINES DE DEFRICHEMENT MOTORISE................................................................. 3
5.1.1. Machines de défrichement des savanes et steppes ........................................................... 3
5.1.2. Machines de défrichement des forets ................................................................................ 4
5.2 MACHINES DE LUTTE CONTRE L’EROSION & DE LABOUR ..................................... 6
5.2.1 MACHINES DE LUTTE CONTRE L’EROSION.......................................................... 6
5.2.2 MACHINES DE LABOUR ............................................................................................... 7
5.3 MACHINES DE PREPARATION DU LIT DE SEMENCE ............................................... 14
5.3.1 Les pulvériseurs ................................................................................................................ 14
5.3.2 Les cultivateurs ................................................................................................................. 15
5.3.3 LES HERSES A DENTS.................................................................................................. 17
5.3.4 Les rouleaux ...................................................................................................................... 18
5.4 MACHINES DE SEMIS, DE PLANTATION ET DE REPIQUAGE ................................. 21
5.4.1 Les machines de semis : les Semoirs ............................................................................... 21
5.4.2 Les Planteuses ................................................................................................................... 24

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V. MACHINES AGRICOLES

5.1 MACHINES DE DEFRICHEMENT MOTORISE

On appelle machine agricole, tout mécanisme simple ou complexe, porté ou traîné, motorisé ou
non, destiné à exécuter un travail agricole. Les travaux agricoles exécutables au cours d’une
campagne agricole sont :
- le défrichement ;
- le labour ;
- la fertilisation ;
- la préparation du lit de semence ;
- le semis, plantation ou repiquage ;
- l’entretien des cultures ;
- la protection ou défense des cultures ;
- et la récolte.
Chacun de ces travaux est exécuté par une machine bien précise. Préparer un champ avant le labour
peut se faire en une seule opération (le défrichement) ou en deux opérations (le défrichement suivi
du sous solage). Le défrichement est l’opération qui consiste à débarrasser un terrain (vierge, laissé
en jachère ou qui venait de porter une culture), de tout ce qu’il portait à l’état naturel : (herbe,
arbustes, arbres, cailloux...). Selon qu’on soit en présence de savanes boisées ou de forêts, les
machines pour se débarrasser de telle ou telle végétation diffèrent.

5.1.1. Machines de défrichement des savanes et steppes

Dans les savanes et steppes, quoiqu’on y rencontre quelques arbustes et arbres, le sol est
majoritairement couvert d’herbe et la broussaille. Le défrichement de ces végétations à des fins
agronomiques, consiste à broyer tout, on utilise pour cela des Broyeurs. Il en existe deux types :
• les Gyrobroyeurs qui sont plus recommandés dans les Savanes (Photos 20) ;

Photos 1 : Gyrobroyeur

• les Rotobroyeurs recommandés dans les Steppes (Photos 21) ;

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Photos 2 : Rotobroyeur
Chez les Gyrobroyeurs, les organes de coupe appelés Couteaux tournent autour d’un axe vertical.
Tandis que, chez les Rotobroyeurs, les organes de coupe appelés Fléaux tournent autour d’un axe
horizontal.

5.1.2. Machines de défrichement des forets

Lorsqu’on est en présence d’une savane boisée, d’une forêt clairsemée ou d’une forêt dense, le
défrichement de ces végétations à des fins agronomique, consistera à :
• arracher les arbres ;
• enlever les racines cassées ;
• remblayer les trous ;
• broyer les arbustes et l’herbe.
Pour exécuter les trois premières opérations, il faut s’adresser aux Services des Travaux Publiques
(TP) pour louer les Bulldozers et éventuellement les Broyeurs forestiers (Photos 23).

Photos 3 : Matériel de défrichement motorisé des Savanes boisées


Pour broyer la broussaille et l’herbe, les broyeurs forestiers ou gyrobroyeurs sont plus
recommandés (Photos 24 et 25).

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Photos 4 : Matériel de défrichement motorisé des savanes boisées

Photos 5 : Matériel de nettoyage motorisé des champs après défrichement des savanes boisées
Lorsqu’un champ est très caillouteux, on peut l’épierrer. On utilise pour cela les machines
indiquées sur les photos ci-dessous (Photos 26).

Photos 6 : Matériel d’épierrage motorisé de champs : (a) & (b) – différentes modèles de
Décapeuses-Andaineuses de pierres. (c) - Ramasseuses-chargeuses de pierres
La Photo suivante, montre le travail de chacune de ces machines. En effet, une fois que la
Décapeuse-Andaineuse de pierres (a) ou (b) ait décapée et mise en andains les pierres, la
Ramasseuse-Chargeuse de pierres (c) les ramasse et les charge dans une Remorque (Photos 27).

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Photos 7 : Matériel d’épierrage motorisé de champs au travail

5.2 MACHINES DE LUTTE CONTRE L’EROSION & DE LABOUR

5.2.1 MACHINES DE LUTTE CONTRE L’EROSION

Lorsqu’un champ subit l’érosion, on peut lutter contre. Cette lutte consiste à empêcher l’eau de
ruisseler. Pour y parvenir, il faut ébranler ou fendiller le sol sur une profondeur de 30 à 70 cm; on
utilise pour cela les Sous-soleuses. Elles sont constituées d’une poutre sur lequel sont fixées des
dents de différente épaisseur. Elles ressemblent à celles qui sont à l’arrière des bulldozers (les
Rippers). Certaines sont droites et d’autres recourbées (Photos 28).

Photos 8 : Des sous-soleuses à dents droites et à dents recourbées


De plus, après que les bulldozers aient arraché les arbres dans les savanes boisées ou dans les
forêts, il n’est pas rare de rencontrer des racines cassées dans le sol, il faut les enlever. Les sous-
soleuses sont utilisées pour faire ce travail. L’ébranlement le sol après le passage des sous-soleuses
permet aussi :
• de briser la “semelle de labour” qui est le tassement progressif du sol au-delà de la
profondeur à laquelle on a l’habitude de labourer ;
• de mieux drainer les eaux de pluies qui vont plus s’infiltrer dans le sol au lieu de ruisseler
pour provoquer l’érosion pluviale ;
• d’aérer le sol sans faire remonter la terre stérile en surface, ni la mélanger à l’humus qui
reste sur place.

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5.2.2 MACHINES DE LABOUR

Le labour est la première opération purement agricole au cours d’une campagne agricole. En effet,
c’est la première des opérations indispensables à rendre le sol apte à recevoir une nouvelle culture.
Il consiste à découper une bande de terre et retourner d’un côté. La machine destinée à faire le
labour avec les animaux et les engins motorisés est appelée Charrue. Il y en existe deux types à
savoir : les charrues à socs et les charrues à disques (Photos 9).

Photos 10 : Charrue à socs & Charrue à disques


Une charrue, qu’elle soit à socs ou à disques, est constituée de trois parties essentielles rassemblées
en un bloc à qui on a donné le nom de “Corps de labour”. Le “corps de labour” est constitué :
d’un cadre (appelé encore bâti ou âge) sur lequel sont soudés les étançons. C’est sur ces derniers
que seront soudés ou fixés les pièces travaillantes : Soc, Versoir, Rasette et Coutre et leurs pièces
de protection : Sep et Contre Sep (sur les charrues à socs) ou, Disque, Racloir et Coutre (sur les
charrues à disques). C’est seulement sur certaines charrues à grand nombre de socs ou de disques
(variable selon les Firmes), qu’il y a un organe de stabilisation : la Roue de jauge.

a) Charrues à socs : simples et réversibles

Une charrue simple est constituée d’un train de “corps de labour” dont le nombre varie entre (1
à 12) monté sur un bâti. Une charrue réversible est composée de 2 charrues simples montées (de
façon diamétralement opposée) sur un bâti muni d’un dispositif de retournement (Photos 11,
Photos 12).

Photos 13 : Une charrue à socs ordinaires et simples de 4 "Corps de labour"

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Photos 14 : Un "Corps de labour" d’une charrue à socs ordinaires et réversibles

Le mot “Soc” donné à cette catégorie de charrues, désigne en fait, une partie bien précise de ces
charrues. II s’agit de la partie qui découpe horizontalement la bande de terre et amorce son
soulèvement ; soulèvement qui est continué par une autre partie qu’on appelle Versoir. Les socs
des charrues simples ou réversibles, peuvent être ordinaires ou ajourés (Photos 15).

Photos 16 : Une charrue à socs ajourés et réversibles


Les charrues avec les socs ordinaires sont destinées à travailler les sols dont le degré d’humidité
est normal. Par contre, les charrues, avec les socs ajourés, sont destinées à travailler les sols dont
le degré d’humidité est très élevé. Les charrues, qu’elles soient simples ou réversibles, avec des
socs ordinaires ou ajourés, sont désignées par la largeur du Soc exprimée le plus souvent en
"pouce". Un pouce, en abrégé : (1”) = 25,4 mm. Les socs standards équipant les charrues vont de
6 à 18” soit de 15 à 45 cm de largeur de travail en un passage.

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➢ Dispositifs de Sécurité sur les charrues à socs

Certaines charrues à socs, simples ou réversibles, sont munies d’un dispositif de Sécurité permettant à
chaque "Corps de labour” de ne pas se casser lorsqu’il rencontre un obstacle (cailloux, racines, souches) dans
le sol. Le dispositif consiste à faire lever le “Corps de labour” qui a rencontré un obstacle. Si le "Corps de
labour” soulevé, ne s’abaisse pas de lui-même, le dispositif est qualifié de “SIMPLE”. Il est assuré par un
boulon qui se casse chaque fois qu’un “Corps de labour” rencontre un obstacle. Il faudra s’arrêter, soulever
la charrue, remplacer ce boulon cassé avant de reprendre le travail (Photos 17).

Photos 18 : Dispositifs de "Sécurité Simple"


Si le "Corps de labour” soulevé, s’abaisse de lui-même après avoir dépassé l’obstacle, le dispositif est
qualifié de “NON STOP”. Il peut être mécanique ou hydraulique (Photos 19). Lorsqu’il est mécanique, il est
assuré par des ressorts à lame ou des ressorts à boudin. Lorsqu’une charrue est équipée d’un tel dispositif,
quand un de ces "Corps de labour" rencontre un obstacle dans le sol, son ressort se comprime et le bout du
soc se soulève et suit le profil de l’obstacle. Une fois l’obstacle dépassé, le ressort se détend et le "Corps
de labour" redescend à la profondeur de départ, le travail ne s’arrête pas !

Photos 20 : Dispositifs de "Sécurité Non-Stop Mécanique" sur les charrues


Lorsque le dispositif de sécurité est hydraulique, il est assuré par l’huile. Lorsqu’une charrue est
équipée d’un tel dispositif, quand un de ces "Corps de labour" rencontre un obstacle dans le sol,
l’huile comprime le vérin sur lequel est fixé ce "Corps de labour". Il se soulève et le bout du soc
suit le profil de l’obstacle (Photos 21). Une fois l’obstacle dépassé, l’huile sort du vérin et le "Corps
de labour" reprend sa position normale ; le travail ne s’arrête non plus !

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Photos 22 : Dispositifs de "Sécurité Non-Stop Hydraulique" sur les charrues
b) CONSTITUTION DES CHARRUES À SOCS
Une charrue à socs comporte au minimum deux pièces travaillantes (soc et versoir), des organes
de liaison et de stabilité et des organes de réglage.

➢ LES PIÈCES TRAVAILLANTES


Le soc
• Description
Le soc est une lame métallique trapézoïdale (Figure 1). Il présente deux bords plus ou moins
parallèles, le supérieur ou rive (ligne de jonction avec le versoir) et l'inférieur nommé tranchant ou
taillant, d'une largeur de 4 et 5 cm, qui coupe horizontalement la terre. Les deux autres bords sont
obliques : le bord avant possède un rabattement vertical (ou aile du soc) ; le bord arrière est le talon
du soc. La face travaillante est la planche du soc, plane, ou mieux, cintrée de façon à amorcer la
courbure du versoir. Un soc est caractérisé par différents angles de construction normalisés.

Figure 2 : Description du soc

• Rôle
Le soc découpe la bande de terre horizontalement et amorce son retournement en la soulevant. La
largeur de découpage est exprimée traditionnellement en pouces (l pouce = 2,54 cm) ; ainsi un soc
de 14" découpe des bandes de 35,6 cm. Une charrue bisoc a donc une largeur de travail de 71 cm,
excepté si elle possède des versoirs hélicoïdaux, auquel cas une charnière est prévue par le
constructeur qui porte sa largeur de travail à 75-76 cm.

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Comme il y a de moins en moins de charrues à corps hélicoïdaux, la notion de charnière tend à
disparaître. Le travail du soc est facilité par sa position dans l'espace, caractérisée par des angles
de montage :
Le versoir
• Description
Le versoir est une pièce de forme variable qui fait suite au soc. L'estomac est la partie qui fait
immédiatement suite au soc et l'oreille est la partie arrière.
• Rôle
Le versoir a une forme étudiée pour faire subir à la terre un mouvement décomposable en deux
temps : d'abord une fin de soulèvement, puis un retournement.

• Différents types de versoirs


Sans entrer dans les détails, il existe trois types de versoirs :

— les versoirs hélicoïdaux : constitués de deux portions hélicoïdales ; leur action est
progressive car ils accompagnent la terre jusqu'à la fin de son retournement. Ils conviennent pour
des labours légers à moyens et en terres lourdes mais non collantes ;
— les versoirs cylindriques leur action est brusque et rapide et provoque un émiettement
plus important. Ils conviennent pour des labours profonds dans toutes les terres ;
— les versoirs semi-hélicoïdaux ou universels (les plus connus sont les versoirs
américains) : leur partie antérieure est cylindrique, leur partie postérieure, hélicoïdale. Leur action
est intermédiaire de celles des précédents.
Ces types se diversifient notamment si l'on tient compte de leur longueur :
— les versoirs allongés sont préférables en terres lourdes et humides ;
— les versoirs courts sont préférables en terres légères et sèches.
• Collage de la terre sur les versoirs
Le collage de la terre sur les versoirs remplace les frottements terre sur acier par des frottements
terre sur terre qui augmentent l'effort de traction et rendent le labour irrégulier. C'est un
phénomène qui dépend de la vitesse d'avancement, de l'état de poli du versoir, de la surface et des
angles du versoir, de l'humidité du sol, etc. Les recherches actuelles portent sur des revêtements
en matières plastiques.

Pour les terres particulièrement collantes, il existe des versoirs à claire-voie qui sont courts et
généralement hélicoïdaux.

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Le coutre
• Rôle
Le coutre tranche verticalement la terre en agissant par effet de coin et amorce le mouvement
latéral de celle-ci (Figure 3). II n'est pas indispensable pour un labour superficiel, surtout en terre
légère, car le soulèvement de la bande de terre par le soc suffit alors à son cisaillement vertical.
Seulement, la partie antérieure du versoir s'use alors plus vite.

Figure 4 : Coutres droits (rectiligne ou coudé)


La rasette
• Rôle
La rasette (ou peloir) est une pièce travaillante accessoire de la charrue (Figure 5). Son rôle est de
décaper l'angle supérieur de la bande de terre côté guéret. Cette bande de terre « miniature » se
retrouve au fond du labour. Elle a donc pour but d'empêcher la repousse de mauvaises herbes dans
les sillons et d'enfouir les matières organiques.

Figure 6 : Différents types de rasettes


Le déflecteur

Il est destiné aux versoirs américains (Figure 7). Il favorise l'enfouissement de tiges de maïs, de
sorgho, d'engrais verts, etc... et évite- les bourrages.

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Figure 8 : Déflecteur
c) Charrues à disques simples & réversibles

Une charrue à disques, qu’elle soit simple ou réversible est comme une charrue à socs simples
mais sur laquelle, à la place du Soc, il y a un Disque (Photos 23). Tout comme les charrues à socs,
les charrues à disques, qu’elles soient simples ou réversibles, sont constituées aussi de trois parties
essentielles rassemblées en un bloc qui prend le nom de “corps de labour”. Il s’agit du cadre
(appelé encore bâti ou âge) sur lequel sont soudés les étançons. C’est sur ces derniers que seront
soudés ou fixées pièces travaillantes : Disque, Racloir et Coutre. C’est seulement sur certaines
charrues à grand nombre de disques, qu’il y a un organe de stabilisation : la Roue de jauge. Sur
les charrues à disques, le Disque joue à la fois le rôle du Soc et du Versoir qui sont sur les charrues
à socs.

En effet, il découpe la bande de terre, assure son soulèvement et retournement. Le Coutre est
destiné à découper verticalement la bande de terre. Il a la forme d’un disque dont la circonférence
est tranchante. Le Racloir est destiné à empêcher la terre de se coller à l’intérieur du disque pendant
le travail. Tout comme les charrues à socs, les charrues à disques aussi, sont réversibles. Toutefois,
ces derniers temps, si les charrues à socs ont toujours deux trains de “corps de labour”
diamétralement opposés, les charrues à disques réversibles n’ont qu’un seul train de “corps de
labour”. Du coup, à vue d’œil, un profane ne verra pas la différence entre une charrue à disques
simples et une charrue à disques réversibles. Car, toutes n’ont qu’un seul train de disques.

Photos 24 :.Charrue à disques simples et Charrues à disques réversibles

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5.3 MACHINES DE PREPARATION DU LIT DE SEMENCE

Le lit de semence est l’état du sol juste avant le semis. Les exigences agronomiques veulent que,
les mottes de terre doivent avoir sensiblement la même grosseur que la graine qu’elles vont
recevoir. La préparation du lit de semence consiste à ameublir davantage le sol avant le semis, la
plantation ou le repiquage. Car, le sol, bien qu’ameubli lors du labour, reste cahoteux. Semer,
planter ou repiquer sur un pareil sol, présente les inconvénients suivants :

✓ difficulté de passage des machines de semis, de repiquage ;


✓ levée irrégulière due à un semis irrégulier en profondeur ;
✓ forte évaporation de l’eau...
Pour éviter ces inconvénients, on émiette davantage le sol pour former une couche écran à
l’évaporation de l’eau ; on nivelle le sol tout en extirpant les débris végétaux s’il y en a. On utilise
pour cela une ou au plus deux des machines suivantes : Pulvériseurs, Cultivateurs, Herses et
Rouleaux.

5.3.1 Les pulvériseurs

Un pulvériseur, est constitué deux trains de disques de diamètre 450 à 560 mm disposés en “V”
ou en “X” de manière à ce que la concavité des disques soit inverse d’un train à l’autre. Les
pulvériseurs dont les trains de disques sont disposés en “V” sont appelés “Pulvériseurs Offset”.
Ceux dont les trains sont disposés en “X”, sont appelés “Pulvériseurs Tandem” (Figure 9).
Lorsqu’on utilise des disques de diamètre  610 mm pour former un pulvériseur, qu’il soit Tandem
ou Offset, il prend le nom de “Cover crop”.

Figure 10 : Pulvériseurs en “X” ou Tandem en “V” ou Offset”


Les pulvériseurs peuvent être utilisés :
• à la place des charrues (les Cover crop) ;
• avant le labour pour déchiqueter les résidus de la récolte précédente ;
• après le labour pour émietter les mottes de terre formées lors du labour;

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5.3.2 Les cultivateurs

Un cultivateur est constitué d’un cadre sur lequel, des dents, beaucoup plus minces et courtes que
celles des Sous-soleuses, sont fixées de façon alternée (Photos 25).

Photos 26 : Vue d’ensemble de Cultivateurs ; un Tiller, un Vibroculteur et un Canadien


Lorsqu’on utilise des dents un peu robustes pour former un Cultivateur, il prend le nom de
“Chisel” (Photos 27).

Photos 28 : Vue d’ensemble d’un Cultivateur Chisel


Les cultivateurs ont pour rôle :
❖ d’émietter les mottes de terre formées lors du labour ;
❖ d’extirper les débris végétaux et les remonter en surface ;
❖ de niveler le sol à un certain degré ;
❖ de mélanger l’engrais (répandu en surface) avec le sol.
Les dents de cultivateurs sont de forme et de section diverse. Au bout de chaque dent, on fixe
‘‘un soc réversible”, “un soc en patte d’oie”, ou “ un soc griffe” (Photos 29).

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SOCS

Photos 30 : Dents & Socs des Cultivateurs


Au début de leur invention, la sécurité sur les Cultivateurs était assurée par la forme des dents :
spirale ou recourbée. En effet, cette forme permettait à chaque dent (dont le soc rencontrait un
obstacle dans le sol), de se déformer. Le soc se soulevait et effleurait le profil de l’obstacle. Une
fois l’obstacle dépassé, la dent reprenait sa forme initiale ; ce qui l’empêche de se casser. Le soc
redescendait alors à la profondeur initiale. Toutefois, malgré cette forme de sécurité, certaines
dents se cassaient. Alors, ces dernières années, les cultivateurs sont équipés des mêmes dispositifs
de sécurité que celles des charrues (Photos 31).

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Photos 32 : Dispositif de sécurité sur un Chisel
5.3.3 LES HERSES A DENTS

Une herse, est constituée d’un cadre rigide, articulé ou souple, sur lequel des pointes, de forme
diverse, sont directement fixées. Elles jouent le même rôle que les cultivateurs, mais
superficiellement (5 cm de profondeur au plus). En même temps qu'elles émiettent, la grande
majorité des herses à dents effectuent un « classement » du sol, savoir que la terre fine est placée
à quelques centimètres de profondeur, surmontée par les petites mottes localisées en surface
(Figure 11).

Figure 12 : Différents types de dents d'une herse


a) LES HERSES À CADRE
Par cadre, il faut entendre ici un bâti qui porte directement les dents. Pour raison de commodité
d'emploi, de facilité de transport et de régularité de travail, le cadre est de dimensions limitées et
ceci oblige, pour obtenir des largeurs de travail importantes, à associer plusieurs cadres formant
une seule herse. Dans certains cas, on parle d'ailleurs de herses à compartiments (Figure 13).

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Figure 14 : Herse en Z portée
➢ LES HERSES À DENTS RIGIDES
Ces herses sont universellement utilisées et aussi vieilles que les charrues. Leurs buts principaux
sont de finir un lit de semences en ameublissant le sol et en brisant les mottes de surface (elles
peuvent d'ailleurs être traînées directement derrière charrue), d'arracher de petites herbes, de
recouvrir des graines ou de briser une croute.

b) LES HERSES SANS CADRE


➢ LES HERSES-ÉTRILLES OU HERSES-PEIGNES
Les herses-étrilles sont composées d'éléments en fil d'acier entrelacés et articulés les uns par
rapport aux autres, leurs dents pouvant être un prolongement des éléments composant le réseau ou
également fixées à celui-ci par des vis (Figure 15). Les extrémités des dents peuvent être pointues.
Elles s'adaptent très bien à la forme du sol et conviennent donc au hersage des billons. La charge
étant constante sur chaque dent, elles pénètrent le sol uniformément, d'où leur efficacité pour le
nivellement des champs, la destruction en surface des mauvaises herbes, la répartition du fumier
sur les prairies. Il en existe des portées et des traînées jusqu'à 7 m et plus.

Figure 16 : Les herses sans cadre (souple avec éléments en fil)


5.3.4 Les rouleaux

Un Rouleau est constitué d’un cylindre, creux ou plein, qu’un tracteur, qu’un animal ou un humain
traîne. La surface de ce cylindre peut être lisse, ondulée ou couverte de pointes ou d’étoiles (Figure
17). Les rouleaux sont indispensables lorsqu’on désire avoir non seulement un sol beaucoup plus

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fin que l’état de finesse obtenu avec les herses, mais aussi un sol bien nivelé et légèrement tassé
en surface. Ils sont indispensables en cultures maraîchères à grande échelle.

Figure 18 : Rouleau à surface lisse

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La figure ci-dessous montre la structure de la Coupe longitudinale d’un champ travaillé successivement par les machines agricoles qu’on vient
d’étudier (Figure 19).

Figure 20 : Voici ce que donnerait la Coupe longitudinale d’un champ travaillé successivement par : 1 une Sous-soleuse ; 2 une Charrue ; 3 un
Pulvériseur

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5.4 MACHINES DE SEMIS, DE PLANTATION ET DE REPIQUAGE

La motorisation des travaux avant les semis (labour et de la préparation du lit de semence) permet
d’augmenter les surfaces cultivées à tel point qu’il est pratiquement impossible de semer, de
planter ou de repiquer à temps manuellement. Même si on disposait de la main d’œuvre, non
seulement ces opérations ne seraient pas rentable mais surtout, on n’arriverait jamais à avoir les
avantages que procurent les machines à traction motorisée. En effet, si le semis est réalisé
manuellement, on n’aurait jamais :

• une répartition régulière des semences à une profondeur à peu près constante et réglable ;
• un espacement régulier et réglable entre les lignes et les poquets ; (ce qui permet le passage
ultérieur des machines d’entretien des cultures) ;
• une économie des semences et la rapidité du travail. En effet, avec les engins motorisés on
peut travailler entre 6 et 10 km/h au cours du semis et, entre 3 à 8 km/h au cours de la
plantation et du repiquage.
C’est pour avoir tous ces avantages qu’on utilise les semoirs, les planteuses et les repiqueuses à
traction humaine, animale ou mécanique.

5.4.1 Les machines de semis : les Semoirs

Les Semoirs sont des machines destinées à mettre les graines en terre. Au début de leur invention,
chaque Semoir ne semait que les graines d’une seule culture. Actuellement, il existe des Semoirs
polyvalents qui permettent de semer aussi bien les graines fines des cultures fourragères que les
grosses graines des légumineuses. Puisque ces machines ne servaient qu’à semer, leur trémie
(réservoir) n’a qu’un compartiment ; on les appelle “Semoirs Simples”. Actuellement, la plus part
des Semoirs font plus d’une opération : Semer & Fertiliser. Dans ce cas-là, leur trémie a 2
compartiments ; on les appelle “Semoirs Fertiliseurs”. Certaines cultures ont besoin d’être
sarclées avant leur récolte (arachide, coton, maïs, mil, sorgho, soja...). Pour ces cultures-là, il faut
laisser de grands interlignes (40 à 80 cm de large) entre les rangées. Pour semer ces cultures-là, on
utilise les Semoirs “en Poquets" ou Semoirs “à Grands Interlignes". Ce sont Semoirs là qu’on
appelle : Semoirs “mono graines" ou Semoirs “de précision"(Photos 33).

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Photos 34 : Vue d’un Semoir- Fertiliseur "en Poquet"
D’autres cultures qui ne nécessitent pas forcément de sarclages avant leur récolte (riz, blé, fonio,
plantes fourragères...). Dans ce cas-là, on peut laisser de petits interlignes (≤ 15 cm) entre les
rangées ou ne pas laisser du tout (c’est le cas du semis à la volée). Pour semer ces cultures-là, on
utilise les Semoirs “en Lignes" ou Semoirs “à Petits Interlignes" (Photos 35).

Photos 36 : Vue d’un Semoir- Fertiliseur "en Lignes"

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Les Semoirs, qu’ils soient “en Ligne” (Photos 37) ou "en Poquets" (Photos 38), peuvent être
mécaniques. Dans ce cas, l’acheminement des graines depuis le réservoir jusque dans le sol, est
assuré par gravité à travers les distributeurs, les tubes descente et les socs ou disques sillonneurs.
Ils peuvent aussi être pneumatiques. Dans ce cas, l’acheminement des graines depuis le
réservoir jusque dans le sol est assuré par l’air à travers, pratiquement, les mêmes organes : les
distributeurs, les tuyaux et les socs ou disques sillonneurs.

Photos 39 : Un Semoir- Fertiliseur Pneumatique "en Ligne"

Photos 40 : Semoir Pneumatique "en Poquets"


Les Semoirs, qu’ils sèment “en Ligne” ou "en Poquets", sont constitués presque des mêmes
organes de travail. En effet, ils ont :
• une trémie (réservoir) pour contenir les semences ;
• des distributeurs chargés de faire véhiculer les semences ;
• des sillonneurs (socs ou disques), chargés de creuser les sillons ;
• une transmission, chargée de faire fonctionner le semoir ;
• des organes annexes à savoir : les traceurs ou marqueurs (dont le rôle est de délimiter
la partie semée de celle qui ne l’est pas encore) et les effaceurs (dont le rôle est
d’éliminer les traces de roues et des disques plombeurs).

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Sur les Semoirs "en Poquets", les distributeurs sont des disques troués. Sur les Semoirs “en
Ligne”, les distributeurs sont des cannelures ou des ergots (Photos 41).

Photos 42 : Les disques troués des distributeurs des Semoirs "en Poquets" et les cannelures
des distributeurs des Semoirs "en Lignes"
Les socs sillonneurs ont pour rôle de creuser le sillon dans lequel doit se poser les graines et de
le refermer tout en tassant la terre au-dessus de la graine. Il a une forme telle que, la terre se
referme d’elle-même sur la graine. Ainsi il n’y a pas d’organes spéciaux pour fermer le sillon
creusé. Les marqueurs dont le rôle est de délimiter la partie semée de celle qui ne l’est pas
encore. Quant aux Effaceurs, ils ont pour rôle d’éliminer les traces de roues et des disques
plombeurs. La transmission : elle sert à faire fonctionner les différents organes du semoir. La
plus grande largeur que peut couvrir un Semoir "en Ligne" est 3,60 m.

Les Semoirs “en Poquets” sont ceux qui sèment à grands intervalles. Ils se distinguent des
Semoirs “en Ligne” par le fait que, chez eux, chaque rangée est autonome. C’est à dire qu’elle
a tout ce qu’il lui faut pour semer (Trémie, Distributeur, Disque sillonneur Marqueurs, Effaceur
& Transmission). Chaque rangée a tout ce qu’il lui faut pour semer. En effet, on voit : deux
Trémies (la grande pour les graines et la petite pour les engrais), le Disque plombeur (derrière
la petite trémie) et les Marqueurs (celui de gauche est relevé et celui de droite est déployé ; ils
reliés par une corde bleue).

5.4.2 Les Planteuses

La Planteuse est une machine destinée à placer des tubercules ou des boutures en terre. Elle est
généralement constituée : d’une trémie pour contenir les semences, de l’organe distributeur
pour véhiculer les semences depuis la trémie jusque dans le sillon, d’un soc pour creuser le
sillon, du mécanisme d’entraînement des organes distributeurs (roues motrices, chaîne et roues
dentées) (Figure 21 ; Photos 43).

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Figure 22 : Planteuses de pommes de terre à alimentation manuelle

Photos 44 : Planteuses équipées d’une billonneuse à disques et d’une billonneuse à socs

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