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INSTITUT UNIVERSITAIRE DU GOLFE DE GUINEE CODE EC: TPU 115

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNOLOGIES AVANCEES TITRE DE L’EC : TECHNIQUES D’AMENAGEMENT


NIVEAU 100 ET D’EQUIPEMENT
ANNEE ACADEMIQUE 2023/2024

Leçon 4 : TERRASSEMENT
4.1. GENERALITES ET HISTORIQUE SOMMAIRE

4.1.2. Définition
Terrasser, c'est extraire, transporter et éventuellement utiliser un sol naturel en vue de construire un
ouvrage (tranchée, remblai, tunnel, etc.) ou de servir d'assiette à un ouvrage (fondation, piste
d'aérodrome, etc.).
Nous nous limiterons aux terrassements routiers, c'est-à-dire à la construction de tranchées et de
remblais.
4.1.3. Phases du terrassement
On distingue dans l'exécution des terrassements trois phases essentielles: l'extraction, le transport, la
mise en remblai ou en dépôt ou en décharge (qu'il nous arrivera de découper en plusieurs parties).
a. Extraction
L'extraction fera appel, selon les cas, à trois techniques différentes :
- en terrain meuble : les engins de terrassement,
- en terrain rocheux : le minage à l'aide des explosifs,
- en site nautique : les dragages et les déroctages.
b. Transport
Le transport sera généralement l’opération la plus facile, mais nécessitera parfois un nombre important
de véhicules : "cavalerie".
c. dépôt ou décharge
La troisième opération dépendra du but recherché. On pourra simplement mettre les terres à la décharge
pour s'en débarrasser ou, au contraire, disposer les remblais suivant une technique bien précise pour
obtenir un résultat déterminé : infra structure de chaussée, barrages en terre, remblais hydrauliques, etc...

4.1.4. Importance
Les grands travaux exécutés au cours de ces trente dernières années mettent en évidence un fait
important: en matière d'ouvrages d'art et de chaussées, la réalisation correspond en général aux
prévisions avec une très bonne approximation et les dépenses sont, à quelques pour cent près, conformes
aux prévisions. Par contre, en matière de terrassements, les aléas sont beaucoup plus importants.
Non seulement les dépenses s'écartent très souvent des prévisions mais il est rare que l'exécution elle-
même soit conforme au projet. Ce simple fait montre qu'il est nécessaire d'attacher une très grande
importance aux terrassements, et que c'est dans ce domaine que la qualité des études préalables revêt
une importance capitale.
4.1.5. La notion d'équilibre déblai-remblai
Dans toute la 1ère période, le terrassement était dominé par le nécessité de diminuer au maximum le
mouvement des terres, c'est-à-dire de transporter le moins possible de terre et le moins loin possible.
Des méthodes d'études de projets s'étaient alors instaurées qui permettaient cette minimisation (Epures
de Brückner ou de Lalanne),

Par ailleurs, comme le transport de terres du déblai à un lieu de dépôt ou d'un lieu d'emprunt vers un
remblai consommait du transport, il paraissait intéressant d'obtenir un parfait équilibre des déblais et des
remblais, c'est-à-dire le volume des déblais était égal au volume des remblais. Bien entendu, plus cet
équilibre était obtenu dans une courte section, moins les distances de transport étaient grandes.

4.2. LES MATERIEL ET ENGINS DE TERRASSEMENTS

4.2.1. Difficultés rencontrées

Dans le cas d’excavations profondes. Il se pose généralement le problème de venues d'eau


entraînant le plus souvent des éboulements de terrain.

La solution à adopter est l’exécution des fouilles avec parois en pente « talus » tel que la pente
des talus soit inférieure à l'angle de frottement interne du sol considéré encore appelé « angle
de talus naturel ››. La pente de talus varie selon qu’il s’agisse d’un déblai ou d'un remblai.

Au cas où il est difficile de donner aux talus l’inclinaison recommandée par manque d’espace,
l'on procède au blindage des fouilles par étalement.

4.2.2. Classement du matériel de terrassement

On distingue :

 Les outils manuels de terrassement qui sont utilisés dans le cas des travaux de
terrassement de moindre importance. On cite entre autres les pelles ;
 Les pics et pioches : permettent d’ameublir le sol en vue d’éventuels déblais.
 Les pelles : elles ont deux formes les pelles carrées ou pelles bèches permettent
de dresser les surfaces tandis que les pelles rondes; ou pelles terrassières servent
au transvasement des terres ou à leur transport sur les courtes distances (Jets de
pelle).
 Les brouettes doseuses : Elles comportent une cuve dont la capacité varie entre
50 et 60 litres, montée sur deux supports et deux leviers.
 Les engins mécaniques de terrassement utilisés dans le cas des travaux de grande
envergure.
En fonction de leur domaine d'intervention, les engins mécaniques de terrassement sont classes
en quatre grandes familles : Les engins de surface ; Les engins de fouilles ; Les engins de
transport ; Les engins de compactage.

4.2.2.1. Terrassements en terrain meuble (Engins de terrassement pur)

Les engins de surface :

Les engins de surface sont des tracteurs montés sur pneus ou sur chenilles comportant une lame
disposée suivant l’activité à entreprendre. Leur domaine se limite à la surface des terrains ou à
une profondeur très faible. On distingue :

 Le bulldozer ou Bouteur

Il s’agit d’un engin autotracté comportant à


l’avant une large pelle en acier. Sa très
grande puissance lui permet de défoncer
les terres compact et rocheux, de défricher
et nettoyer les terrains naturels quelle que
soit la végétation d’où l’appellation de
bouteur

Les bulls sont classés selon la possibilité du


mouvement de la pelle en deux groupes :
l’angle dozer et Tilt dozer.

 Le Tilt dozer : à la possibilité


d’incliner sa lame par rapport à la
verticale. (fig. 2-1.d)
 L’angle dozer : à la possibilité d’incliner sa lame par rapport à l’axe de la marche. (fig.
2-1.e)
 La niveleuse ou Grader

Machine automotrice comportant une lame située


entre les deux essieux avant et arrière. Elle est
utilisée pour le dressage des surfaces et le réglage
des talus.

 Le scarificateur ou Ripper

Le scarificateur comporte un dispositif en forme de trident.


Ce dispositif lui permet d’ameublir les terres très compactes
avant le passage de la niveleuse. Il peut aussi être équipé
d’un godet lui permettant de charger les terres.

 La pelleteuse chargeuse

Elle est équipée d’un godet qui lui permet de charger les
terres meubles dans les camions ou de les transporter sur
de courtes distances (300 maximum) à l’intérieur d’un
chantier

 Le tractopelle

Le tractopelle a deux équipements :


un godet pour le chargement des
terres meubles et un bras comportant
une pelle qui travaille en retro
caveuse pouvant exécuter des fouilles
en tranchée
 la décapeuse ou scarper

La décapeuse comporte une lame dans sa partie


inférieure. Elle effectue en une seule opération
l’extraction, le chargement, le transport et l’épandage
des terres. Elle permet d’excaver les terres en couches
successives de 25 à 30 cm d’épaisseur, à leur
chargement, leur transport et leur épandage. Elle est
souvent poussée par le bull lors de la phase
d’excavation

Les engins de fouilles :

Les engins de fouilles sont utilisés pour l’exécution des rigoles ou tranchées, des fouilles en
puits et des fouilles en excavation en chargeant éventuellement les terres extraites dans les
camions. Ils sont essentiellement constitués de la pelle mécanique ou tractopelle.

 La pelle mécanique

Elle équipé d’un bras comportant un dispositif permettant d’excaver la terre. Le modèle
d’équipement permet de classifier le type de pelle et l’on distingue :

 La pelle mécanique en bute : Dans ce cas, le châssis motorisé de la pelle se trouve


dans la fouille en excavation et elle attaque les parois verticales dans le sens
ascendant vers l’avant.
 La pelle mécanique en retro caveuse : Le châssis motorisé de la pelle se trouve
en surface et elle attaque les parois verticales par un mouvement rétro ascendant
 La pelle mécanique en benne preneuse : Le dispositif de creusage comporte deux
bras en forme de pinces qui se renferment pour emporter les terres meubles
 La pelle mécanique en dragueline : La benne dans ce cas est actionnée à l’aide
des câbles ou chaînes en acier.
Catégories Zone désignation opération observation
d’action
Outils Surfaces Pics et pioches Ameublir le sol en vue
manuels d’éventuel déblais
Pelles carrées Dressage des surfaces
Pelle rondes Transvasement de Transport sur
terres courte distance
(jets de pelle)
Brouettes doseuses Transport des terres à
l’intérieure d’un
chantier
Engins Fouille Bulldozer (Bouteur) Défonçage des sols Lame fixe
mécaniques rocheux et très perpendiculaire
compacte, défrichage à l’axe de la
et nettoyage des marche
Tilt Dozer terrains naturels, servir Lame
de poussée à la s’inclinant par
décapeuse rapport à la
verticale
Angle Dozer Lame
s’inclinant par
rapport à l’axe
de la marche
Niveleuse (Grader) Egalisation des
surfaces et réglage des
talus
Scarificateur Ameublissement des Peut être équipé
(Ripper) terres compactes d’un godet
Pelleteuse chargeuse Manutention,
(godet) chargement des terres
sur camions et
transports sur des
distances <300m
tractopelle Chargement des terres
Décapeuse (scraper) Excavation des terres Elle effectue en
(épaisseurs 25 à 30m), une opération
chargement, transport l’extraction, le
des terres excavées, chargement, le
chargement et étalages transport et
des terres l’épandage des
terres
Fouille Pelle en bute Attaque des parois Le châssis
verticales par moteur est situé
mouvement ascendant dans la fouille
de la pelle
Pelle en retro Attaque des parois Le châssis
caveuse verticales et exécution moteur est situé
des tranchées en surface
Benne preneuse Ramassage des terres Comporte deux
meubles godets
travaillant en
pinces
Dragueline Excavation des Le godet est
terrains marécageux actionné à l’aide
des câbles
tractopelle Exécution des fouilles
en tranchée (rigoles)
transport Dumper Transport des terres Déchargement
l’intérieur d’un par basculement
chantier vers l’avant
Dump trucks Transport des terres Grande capacité
sur longues distances (20 m3)
compact Rouleau vibrant Compactage par A pieds de
age vibration mouton ou
mixte
A pneus multiples Compactage par
pression (sols argileux
sableux)
Rouleaux mixtes Compactage par
vibration et par
pression
Compacteur à pieds Compactage par
de mouton pression (sol argileux
sableux)

a- Phénomène de foisonnement et de tassement

Tout sol en place après son excavation devient ameubli et augmente de volume : c’est le
phénomène de foisonnement. De même, lorsqu’on effectue un remblai, il demande à être
compacté pour qu’il n’y pas d’excédent : c’est le phénomène de tassement. Il est nécessaire de
tenir compte de ces deux facteurs lors du calcul des volumes de terres.

Soit 𝑽𝑭 le volume de la fouille, 𝑽𝑫 le volume des déblais et 𝐟 = coefficient de foisonnement :

𝑽𝑫 = 𝑽𝑭 × 𝐟

Soit 𝑽𝑭𝑹 le volume de la fouille à remblayer, 𝑽𝑻 le volume des terres nécessaire pour effectuer
le remblai, 𝒕 est le tassement exprimé en pourcentage.

𝑽𝑭𝑹
𝑽𝑭𝑹 = 𝑽𝑻 (𝟏 − 𝒕%) ⟹ 𝑽𝑻 =
(𝟏 − 𝒕%)

N.B. le foisonnement peut aussi être exprimé en pourcentage ; le coefficient de foisonnement


sera égal à 1+ la valeur exprimant le foisonnement pour cent.

Exemple : pour un foisonnement exprimé à 25% , le volume des déblais se calcul comme suit :

𝑉𝐷 = 𝑉𝐹 + (25% × 𝑉𝐹 )

25
𝑉𝐷 = 𝑉𝐹 + × 𝑉𝐹 = 𝑉𝐹 + 0.25𝑉𝐹 = (1 + 0.25)𝑉𝐹 = 1.25𝑉𝐹
100

𝑉𝐷 = 1.25𝑉𝐹

1.25 représente le coefficient de foisonnement. Donc un foisonnement exprimé à 25% à pour


coefficient 1.25.

4.2.2.2. Les engins de transport (Les camions et tombereaux (Dumpers)


Le transport des matériaux peut se faire au moyen de camions ou de tombereaux (Dumpers), adaptés
aux déplacements sur sols variés. Ce sont les camions-bennes, pouvant déverser souvent sur chaque côté
ou par le fond ; les multi bennes, permettant de charger la benne pendant le voyage du camion ; les
dumpers, camions simplifiés.

La différence essentielle entre ces deux catégories d'engins réside dans leur technologie de construction
: les camions sont à peu de choses près ceux qui roulent sur nos routes. Les tombereaux ou Dumpers
sont conçus comme de véritables engins de terrassement et en possèdent d'ailleurs les principaux organes
(moteur, transmission, essieux, etc.)

a- Les camions
De nombreux constructeurs proposent dans leur gamme de véhicules, un Ou plusieurs modèles adaptés
aux grands chantiers. Bien que la charge utile soit limitée à 25 T ces camions permettent généralement
d'effectuer le transport des matériaux de façon satisfaisante et souple, car ils peuvent utiliser le réseau
des mies publiques.
b- Les tombereaux (ou dumpers)
Ces engins peuvent atteindre des puissances et des dimensions considérables. En général, le moteur
diesel comporte de très nombreux perfectionnements et une puissance très élevée. La transmission est
le plus souvent automatique (convertisseur de couple, servotransmission). Le différentiel sur les roues
arrière comporte un système antidérapant ou de blocage. Chez certains constructeurs, toutes les roues
sont motrices mais ce n'est pas le cas général

La suspension, facteur de vitesse de déplacement, donc de productivité, est le plus souvent hydraulique
ou hydropneumatique. Le freinage est particulièrement efficace et surdimensionné. Les bennes sont à
doubles parois et réchauffées par les gaz d'échappement.

On distingue les tombereaux articulés (au gabarit routier) d'une capacité de 20T à 35T de charge utile,
des tombereaux de chantier compacts de 35T à plus de 200T dont la vitesse maximale peut atteindre
75km/h

"

c- Gestion des engins de terrassement


 La rotation de camion

Les camions utilisés pour le transport des terres ont un fonctionnement cyclique, pour une
bonne gestion de ces équipements, il est nécessaire de maitriser le cycle de chaque engin afin
de savoir le nombre d’engins à utiliser de façon rationnelle.

Pour une utilisation rationnelle, l’on est tenue de prendre en considération les facteurs
économiques et les contraintes techniques.

Les facteurs économiques englobent les gains en argent, en temps, en amortissement du


matériels etc…

Les contraintes techniques sont définies par l'ensemble des mesures à prendre pour le respect
des lois de l’Organisation Scientifique du Travail (O.S.T) et des règles de l’art.

 Le cycle d'un camion

Les éléments constituant le cycle d`un camion sont Le chargement, le voyage en charge, le
déchargement et le voyage à vide.
La durée d'un cycle est égale à la somme des temps de chargement, temps mis à l’aller, temps
de déchargement et temps mis au retour.

Soit: DC = Durée d'un cycle

TC = Temps de chargement d'un camion

TP = Temps mis par le camion chargé

TD = Temps de déchargement

TV = Temps mis par le camion vide

𝐃𝐂 = 𝐓𝐂 + 𝐓𝐏 + 𝐓𝐃 + 𝐓𝐕

 L’Utilisation rationnelle des camions

Elle consiste à gérer les camions de façon à éviter les pertes de temps inutiles cette gestion
permet d'optimiser le rendement des engins. Il est question que le camion fonctionne en continu,
pour cela le nombre de camions à utiliser sera fonction des deux paramètres que sont la durée
du cycle et le temps de chargement d'un camion.

𝐃𝐂
Soit 𝐍𝐂 le nombre de camions : 𝐍𝐂 = 𝐓𝐂

N.B. : Au cas où la valeur de NC trouvée comporte une partie décimale, il est conseillé de
l'arrondir soit à l'entier naturel directement inférieur soit à l'entier directement supérieur. Le
choix de l'arrondi sera motivé par la solution la plus raisonnable tant sur le plan économique
que technique.

Exemple: Le temps de chargement d'un camion vaut 5 mn, sa vitesse à vide est égale à 60
Km/h, sa vitesse en charge vaut 30 Km/h, le temps de déchargement est de 1 mn et le trajet
entre la décharge et le chantier vaut 20 Km.

a- La durée du cycle vaut : 𝐃𝐂 = 𝟔𝟔 𝐦𝐧


66
b- Le nombre de camion à utiliser rationnellement : 𝑵𝑪 = = 13.2
5

Si l’on retient 14 camions, chaque camion marquera un temps de pause égal à 4mn et la pelle
travaillera sans arrêt. En retenant 13 camions, les camions fonctionneront sans arrêt et la pelle
marquera un temps de pause de 1 mn.
La solution quotidienne la plus rationnelle est celle de 13 camions car elle permet au conducteur
du chargeur de respirer pendant 1mn après avoir chargé 13 camions.

Les conducteurs des camions se reposent pendant le chargement soit 5mn.

 La gestion quotidienne des camions

Elle est un élément déterminant pour le rendement journalier des engins. Les éléments
déterminants dans ce cas sont la durée journalière du travail et la durée du cycle ce qui permet
de trouver le nombre de voyage que peut effectuer un camion par jour. il est judicieux d’étudier
chaque camion à part et le et le nombre de voyage par camion sera obtenu en divisant la durée
journalière de travail par la durée du cycle d’un camion

N.B. : Dans ce cas, le problème d'arrondi se pose comme suit :

 Il l’on arrondi au supérieur, la durée journalière de travail n’est plus respecter et


l’on s'engage aux heures supplémentaires ;
 Si l'on arrondi à l'inférieur. Le camion marquera un temps en fin de journée.

Le calcul du nombre de voyage par camion devra tenir compte des camions qui ont précédé le
camion considéré au chargement, ce qui réduit considérablement le temps de travail qui leur est
alloué par jour.

Soit : NVJ = Le nombre de voyages que peut effectuer un camion par jour

TC = Temps de chargement d'un camion

DJT = Durée journalière du travail

n = Numéro d'ordre du camion par rapport au chargement

DC = Durée du cycle d'un camion

𝐷𝐽𝑇 − [𝑇𝐶 × (𝑛 − 1)]


𝑁𝑉𝐽 =
𝐷𝐶

 Etude sur exemple

En considérant le modèle de camion étudié au paragraphe précédent, la durée du cycle DC =


66mn le temps TC = 5 mn sachant que la capacité d’un camion vaut 6m3 calculer la quantité
de terre qui peut être transportée par les 13 camions par jour de 8 heures
 Camion N°1 ; NVJ = 480 / 66 = 7.27 soit 7 voyages
 Camion N°2 ; NVJ = 475 / 66 = 7.19 soit 7 voyages
 Camion N°3 : NVJ = 470 / 66 = 7.12 soit 7 voyages
 Camion N°4 : NVJ = 465 /66 = 7,04 soit 7 voyages
 Camion N°5 : NVJ = 460 / 66 = 6,96 soit 6 voyages
 Camion N°10 : NVJ = 435 / 66 = 6,59 soit 6 voyages
 Camion N°13 : NVJ = 420 / 66 = 6,36 soit 6 voyages

On obtient 7 voyages pour les 4 premiers camions et 6 voyages pour les 9 dernier soit un volume
de terre total VT= [(7  4) + (6 × 9)]5 m3 = 492 m3

4.2.3. Les engins de compactage


Extraire un sol revient à le décohésionner, à l'aérer, à le "foisonner", c'est-à-dire lui donner un volume
plus important que ce même sol en place. Le foisonnement est loin d'être négligeable et peut se traduire
par des augmentations de volume de l'ordre de 30 à 40 %.

Le compactage a pour objectif de ramener la teneur en vides du sol à un niveau voisin de la teneur en
vides qu'il avait avant extraction, sachant que cet objectif sera impossible à atteindre dans certains cas
comme les matériaux rocheux extraits à l'explosif ou à la défonceuse.

La qualité du compactage est primordiale pour éviter les tassements ultérieurs, et pour améliorer la
portance du sol (voir chapitre 8 Géotechnique routière. Essais PROCTOR et CBR).

Des expérimentations engagées il y a plus de 20 ans au Centre d'Expérimentation Routière de Rouen


ont permis de connaître l'efficacité des engins de compactage sur différents types de matériaux.

Cette efficacité est appréciée par la mesure de la masse volumique sèche moyenne 'Ydm sur l'ensemble
de la couche compactée et en fond de couche, où les valeurs sont toujours plus faibles. (Ces mesures
sont réalisées à l'aide d'une double sonde à rayonnement gamma).

Les objectifs de densification sont désignés symboliquement par :

q3 : objectif requis pour les couches de forme ('γdm ≥ 98 % de γdopm)

q4 : objectif requis pour les couches de remblais ('γdm ≥ 95 % de ' γdopm) (Les objectifs 'Il et ~
concernent les couches de base et de fondation des chaussées).

Les engins de compactage les plus couramment utilisés sur les chantiers de terrassement sont :

 les compacteurs à pneus (Pi),


 les compacteurs vibrants à cylindres lisses (Vi),
 les compacteurs vibrants à pieds dameurs (VPi),
 les compacteurs statiques à pieds dameurs (SPi),
 les plaques vibrantes (PQi),
Ils sont classés de la manière suivante dans le fascicule 1 du G.T.R. :
a) Les compacteurs à pneus (Pi)
Le classement est basé sur la charge

Par roue CR (que l'on obtient facilement en divisant la


charge totale de l'engin correctement lesté par le nombre de
roues)

Pl =CR entre 25 et 40 KN,

P2 =CR entre 40 et 60 KN,

P3 =CR supérieure à 60 KN.

La charge par roue conditionne l'efficacité en profondeur tandis que la pression de gonflage des pneus
conditionne l'efficacité superficielle.

On utilise soit le rouleau à pied de mouton comportant une série de dents


en saillie sur un cylindre tiré par un tracteur, soit de préférence le rouleau
à pneus, automoteur. Cet engin est composé d'une caisse que l'on peut
lester, montée sur plusieurs essieux à plusieurs roues ; l’ensemble peut
peser 50 à 100 tonnes et repose sur de nombreuses roues à pneus (Jusqu’à 48 roues).
D'autres compacteurs font appel à la vibration pour augmenter leur efficacité. Avec ces dispositifs de
compactage, on arrive à obtenir après tassement un volume de remblais inférieur au volume des déblais
de la terre en place
b) Les compacteurs vibrants à cylindres lisses
Le phénomène de vibration de l'engin est généré par la rotation d'un balourd à l'intérieur du (ou des)
cylindre(s).En agissant sur la vitesse de rotation, on agit sur la fréquence de vibration, et en jouant sur
la masse du balourd et/ou son excentricité on peut modifier l'amplitude de la vibration.
Le classement est effectué à partir de paramètre (M1/L) et d'une valeur minimale pour Ao. M1/L
(exprimé en Kg/cm) est la masse par unité de largeur s'appliquant sur la génératrice d'un cylindre.

Ao (en mm) est l'amplitude théorique à vide fonction du rapport entre le moment des excentriques de
l'arbre à balourd et la masse de la partie vibrante sollicitée par l'arbre à balourd.

On distingue cinq classes :

De part leur polyvalence et leur efficacité, ce sont aujourd'hui les compacteurs les plus répandus sur les
chantiers.

On distingue:

 Les monocylindres On pourra parfois leur reprocher que la partie du poids de l'engin qui repose
sur les pneus n'est pas utilisée pour le compactage. Il présente toutefois une meilleure capacité
de translation qu'un tandem (pneus sculptés contre jante lisse).
 Les tandems la totalité de la masse de l'engin est utilisée pour le compactage. " On distingue les
tandems longitudinaux (possédant un cylindre avant et un cylindre arrière), et les tandems
transversaux (les 2 cylindres sont fixés sur un seul essieu).

- Les compacteurs mixtes

Il s'agit d'un compacteur hybride dont l'un des essieux est équipé comme un compacteur à pneus, l'autre
essieu entraîne un cylindre vibrant lisse.

c) Les compacteurs à pieds dameurs


Ce type d'engins a pour ancêtre le rouleau à pieds de mouton qui avait été conçu au début de la
mécanisation des terrassements et qui s'efforçait de reproduire le compactage réalisé par les troupeaux
d’ovins sur les terrains d'aviation recouverts de gazon.
Le cylindre à pieds dameurs comporte à la surface un grand nombre de segments en acier de forme
tronconique dont le profil est étudié pour cisailler le sol par pénétration et pour que ces segments puissent
se dégager en remontant sans arracher le sol, n est très important que le sol à compacter ne colmate pas
les segments, faute de quoi, le rouleau serait transformé en cylindre lisse.

Ces engins sont bien adaptés sur les sols fins plastiques (surtout pas sur les sables propres) et donnent
de bons résultats avec une vitesse de travail de l'ordre de 10 à 12 km/h. Précisons que ces engins qui
possèdent une puissance très élevée sont souvent équipés d'une lame de bouteur.

On distingue deux types de compacteurs à pieds dameurs:

-les compacteurs vibrant à pieds dameur classés selon les mêmes critères que les compacteurs vibrants
à cylindres lisses. On retrouve les 5 classes VP1, VP2, VP3, VP4 et VPs.

-les compacteurs statiques à pieds dameurs avec deux classes selon la charge statique moyenne par unité
de longueur du cylindre:

SPI: 30 < M1/ L< 60 Kg/cm

SP2: 60 < M1/L<90Kg/cm

d) Les plaques vibrantes


Elles sont classées à partir de la pression statique sous la semelle Mg/S exprimée en KPa

On distingue quatre classes ; seules nous intéressent en matière de terrassement les plus efficaces :

PQ3: 10 < Mg/s< 15KPa

PQ4: Mg/s> 15 KPa

4.2.4. Terrassements en terrain rocheux


Ces terrassements font systématiquement appel à l'emploi d'explosifs. On utilise suivant le cas différents
explosifs, tels que la dynamite (nitroglycérine stabilisée au kieselguhr), le cheddite (explosif ch1oraté),
la mélinite (trinitrophénol). Ces explosifs sont généralement mis à feu à l'aide d'un détonateur (fulminate
de merc1u'e) détonant sous l'action de la chaleur. On utilise à cet effet un exploseur électrique ou un
cordon bickford, mèche remplie l'on fait brûler.
Des trous sont forés dans le rocher à l'aide de marteaux perforateurs, munis de fleurets à taillant spécial,
animés d'un mouvement de percussion et de rotation. On introduit alors des cartouches et le détonateur
au fond du trou et on bourre ensuite de sable et d'argile la partie extérieure du trou. Les trous sont percés
suivant un plan de tir préétabli : la mise à feu des différents trous constituant une volée peut être
légèrement décalée dans le temps de quelques dixièmes de secondes, pour obtenir le maximum
d'efficacité. L’évacuation des déblais fait le plus souvent appel à une chargeuse, engin à pneus
comportant une benne articulée sur deux bras.
4.2.5. Terrassement en site nautique
La drague à godets comporte une chaîne sans fin de godets montés sur une élinde, que l'on peut remonter
à volonté. Cette élinde est située dans le puits. Elle est articulée en tête du beffroi AV et relevable à
partir du beffroi AR. Il faut évidemment draguer le sol d'une manière continue, comme une raboteuse.
A cet effet, la drague se déplace en se halant sur des câbles frappés sur des points fixes.
La drague suceuse comporte une pompe puissante, aspirant le sol dans une tuyauterie de gros diamètre.
L’extrémité du tuyau peut éventuellement être munie de couteaux rotatifs ou désagrégateurs, chargés de
désorganiser le sol avant sa succion. La suceuse peut directement refouler les matériaux sur la terre
ferme pour effectuer un remblai hydraulique ou charger une péniche ou, dans certains cas se charger
elle-même : c'est la suceuse porteuse. Si le terrain est rocheux on le désorganise à coups de mine ou avec
un marteau spécial appelé dérocheur.
4.2.6. Engins divers
Cette brève description des engins de terrassement ne serait pas complète si l'on omettait d'énumérer
rapidement les engins dits "de servitude" mais dont le rôle est souvent primordial :

 L'arroseuse dont la capacité en eau doit être en rapport avec les cadences du chantier. Par
exemple 10 000 m3 par jour sur un chantier nécessitent 200 m3 d'eau (compte tenu de
l'évaporation) pour augmenter la teneur en eau de 1 %. C'est-à-dire 10 voyages pour une citerne
de 20 m3•
 Les camions tous terrains pour le ravitaillement en carburant, en huiles et pour les dépannages
: il n'est pas toujours facile ni rentable de déplacer les engins d'un bout du chantier à l'autre pour
les opérations d'entretien.
 Les pompes permettant l'épuisement des venues d'eau, le drainage, les rabattements de nappes,
etc.
 Les matériels divers tels que compresseurs, groupes électrogènes, perforatrices, etc.
Il existe encore bien d'autres engins adaptés à des besoins spéciaux :
 - rooter ou ripper, comprenant une ou plusieurs dents formant pioches, tiré par un tracteur à
chenilles ou fixé à l'arrière d'un bulldozer, destiné à désagréger les terrains durs,
 - niveleuse ou motorgrader, composée d'une lame horizontale biaise sur un châssis à 4 roues et
permettant de niveler le terrain avec précision, après l’exécution des déblais ou remblais
4.6. LE CONTROLE DES TRAVAUX DE TERRASSEMENT
Il porte principalement sur deux points :

4.7.1. Identification des sols rencontrés.

Il s'agit de s'assurer que les sols rencontrés lors de la réalisation des déblais correspondent bien aux sols
prévus. Un laboratoire de chantier réalise surplace les essais classiques d'identification tels que :
analyse granulométrique,.

 mesure de l'équivalent de sable pour les matériaux peu ou insensibles à l'eau, - détermination de
la teneur en eau naturelle et de l'argilosité avec valeur au bleu et indice de plasticité pour les
sols limoneux ou argileux,
 essais Proctor et poinçonnement immédiat.
4.7.2. Contrôles de compactage

C'est un point essentiel car tout défaut de compactage pourra occasionner des tassements ultérieurs
(notamment dans le cas de remblais importants) et se traduit par une moindre portance des sols en place.

Le contrôle de compacité consiste à mesurer la masse volumique apparente du sol en place et à la


comparer à une valeur de référence, généralement celle trouvée lors de l'essai Proctor (γdoPN)

Cette mesure est aujourd'hui réalisée avec des gammas densimètres, basés sur le principe de la diffusion
d'un rayonnement γ à travers la matière, cette diffusion étant en relation directe avec la teneur en vides
du sol.

 La méthode Q/S
Les nombreux contrôles de chantier réalisés au cours de ces trente dernières années permettent pour un
sol donné, et un engin de Compactage donné de savoir combien de passages (réalisés sous la forme
d'aller et retour) doit effectuer cet engin pour obtenir le compactage souhaité, et quelle est l'épaisseur
maximale de la couche qu'il peut compacter.

La méthode Q/S consisté à comparer:

 Q la quantité de sol en m3 à compacter pendant un temps donné.


 S la surface (exprimée en m2) "balayée" par l'engin de compactage pendant ce temps donné.
Sur chantier, le contrôle porte donc sur : Q que l'on détermine par des mètres simplifiés après
compactage, ou à partir du nombre de cycles de chaque engin de transport.
S que l'on calcule en multipliant la largeur 1 de l'engin par la distance D parcourue par le compacteur,
que l'on obtient avec Son compteur kilométrique, ou un système d'enregistrement du type "tachygraphe"
de camion qui permet de vérifier le temps et la vitesse de travail.

A titre d'exemple, on trouvera ci-dessous un extrait du GTR. (fascicule II page 89) donnant les
différentes valeurs de Q/S Pour des sols classés B3 , D2 et C1 B3
On voit sur cet exemple que :

 L'épaisseur de la couche à compacter peut varier de 0,30 m et 1,20 m suivant l'efficacité de


l'engin.
 Les engins à pieds dameurs (cf§ V.8.3) ne conviennent pas.
 la vitesse d'utilisation varie de 2 Km/h pour les engins de type vibrant à 5 Km/h pour les
compacteurs à pneus. - Q/S varie de 0,055 pour l'engin le moins efficace (avec ces types de sols)
à 0,200 pour le plus performant. D'un point de vue pratique, la valeur du paramètre Q/S
représente l'épaisseur d'un matériau donné que peut compacter un compacteur donné en une
application de charge (ou 1 passage) pour obtenir la Compacité recherchée. A ce titre Q/S
pourrait être dénommé" épaisseur unitaire de compactage",

 Les contrôles de portance:


Etant donné qu'il existe une relation directe entre le compactage et la portance d'un sol, on peut mesurer
cette dernière pour apprécier le niveau de compactage. Parmi les méthodes les plus couramment
utilisées, on citera :

 L'essai de plaque: qui consiste à charger une plaque circulaire et à mesurer son enfoncement
(ou déflexion) dans le sol. A l'aide de deux chargements successifs, on peut savoir si le
compactage est "terminé" et connaître le module élastique du sol, utilisé pour la classification
des Plates-formes PFl à PF4 (voir § VIll.4).
 La Dynaplaque : avec cet engin on mesure la hauteur de "rebond" d'une masse qui tombe sur le
sol, cette hauteur étant dépendante de la rigidité du sol.
 Le déflectographe: qui mesure en continu l'affaissement du sol (ou déflexion) sous le passage
d'une charge de 13 tonnes.
CONCLUSION

Comme nous l'avons vu tout au long de ce chapitre, le poste "Terrassement" est souvent (pour ne pas
dire toujours) la phase délicate d'un chantier routier, celle sur laquelle pèsent le plus d'incertitudes, et de
risques quant aux respects des délais et des coûts,
Le succès du chantier se joue pour l'essentiel au bureau d'étude et dans les travaux pré- liminaires de
laboratoire. Le projet de terrassement commence dès le début de l'étude préliminaire, où le laboratoire
peut, à partir d'une étude géologique et géotechnique sommaire, et de son expérience des sols de la
région, donner des indications grossières sur les différentes classes de sols susceptibles d'être
rencontrées sur les différents tracés.

Cette étude va ensuite en s'affinant avec la reconnaissance de toutes les difficultés pré- visibles au niveau
de l'Avant-Projet Sommaire (bande de 300 m) pour déboucher sur des informations précises à inclure
dans le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE).

Au cours de ces trente dernières années, on n'a pas enregistré d'évolutions spectaculaires au niveau des
matériels utilisés. En revanche, les stratégies mises en œuvre ont sérieusement évolué. C'est ainsi que la
mise en dépôt de matériaux médiocres et leur remplacement par d'autres matériaux provenant souvent
d'emprunts extérieurs au chantier est aujourd'hui une solution de moins en moins utilisée.

Pour des problèmes d'environnement, on s'efforce de réutiliser au maximum tous les matériaux
rencontrés, et pour cette raison le traitement des sols avec de la chaux et/ou du ciment s'est fortement
développé ces dernières années.

Enfin, c'est également dans le cadre du chantier de terrassement que l'on peut traiter des problèmes aussi

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