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Contexte
La faible pouvoir d’achat est un argument qui sert souvent à justifier le manque de vente
par les entrepreneurs ou parfois le manque d’attractivité du pays pour les investisseurs
étrangers ; ainsi donc la population n’aurait pas les moyens de se payés des produits et services
« des innovations », c’est peut-être d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les gros
investissements sont concentrés sur les mines dont la production est immédiatement exportée.
1 Le mesure du pouvoir d’achat des ménages fait régulièrement l’objet de controverses. En effet, en fonction de la définition
retenue du pouvoir d’achat et de la méthode utilisée pour son calcul, les chiffres peuvent varier significativement. Le décalage
persistant entre l’indicateur de confiance des ménages et la mesure du pouvoir d’achat par nous illustre cette discordance.
2 L’IPC mesure les variations au cours du temps du coût d’un « panier » de biens et services représentatifs des dépenses de
consommation des ménages. Il est considéré comme la meilleure mesure disponible de l’inflation des prix des biens de
consommation et des services dans une économie.
2019 2020 2021 2022
Taux de croissance du PIB réel 4,39 1,75 6,20 8,92
Taux de croissance du PIB réel par habitant 1,12 -1,49 2,83 5,50
Taux d’inflation 4,71 11,36 8,99 6,44
Indice de prix à la consommation 124,74 126,98 129,16 133,09
(2010=100)
Source : Rapport de la BCC, 2022
Notions générales
La comptabilité nationale définit le revenu disponible brut des ménages (RDB) revenu
disponible d’un ménage (famille ou foyer) correspond à la somme dont il dispose pour
consommer ou investir, après opération des redistributions sortantes (impôts) ou entrantes
(prestations sociales). En d’autres termes, il s’agit de ce qui reste avant le paiement des
dépenses. Le revenu disponible brut des ménages est la part des revenus dont ils disposent pour
consommer, épargner ou investir après avoir régler les cotisations sociales et les impôts directs.
Le revenu disponible est perçu comme l’indicateur des ressources dont les ménages
disposent afin de financer, à leur discrétion, leur consommation ou leur épargne. Le concept de
revenu disponible brut fait appel à trois notions principales : la disponibilité des ressources,
l’exhaustivité et la frontière entre opérations non financières et opérations financières.
Le revenu disponible brut ajusté des ménages prend en compte les transferts en nature
des administrations publiques reçus par les ménages (santé, éducation gratuite) et les
institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM).
a) Disponibilité des ressources
Certaines ressources prises en compte, comme les loyers fictifs par exemple, sont
intégrées de façon comptable dans le revenu disponible brut alors qu’elles ne sont pas
réellement disponibles3 (Insee, 2010).
Le revenu disponible brut ne retrace pas l’ensemble des ressources des ménages : l’accès
« gratuit » aux services publics et les prestations sociales en nature ne sont pas comptés. Afin
de corriger cette lacune, un revenu disponible ajusté des ménages est calculé, mais rarement
commenté. Il comprend le revenu disponible augmenté des transferts sociaux en nature et des
services commenté. Il comprend le revenu disponible augmenté des transferts sociaux en nature
et des services collectifs individualisables.
c) Frontière
Entre les opérations non financières et opérations financières, seules les opérations non
financières sont retracées dans le revenu disponible brut, ce qui peut aboutir à des situations
contestables (Insee, 2010).
Il est utilisé pour déterminer le pouvoir d’achat des ménages sachant que ce dernier est
conditionné par deux facteurs principaux : le revenu disponible brut, d’une part et de l’évolution
des prix d’autre part. Lors d’une période inflationniste forte, le pouvoir d’achat d’un ménage
disposant du même revenu brut disponible diminuera à mesure que les prix grimpent ; le niveau
de vie est égal au revenu des ménages, divisé par le nombre d’unité des consommation (dont
les enfants) du ménage.
Le revenu disponible moyen est surtout constitué par les revenus d’activités, les pensions
et retraites, puis dans une moindre mesure, par les revenus du patrimoine et les prestations
sociales (prestations familiales, prestations logement et minima sociaux).
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Les loyers fictifs sont comptés en ressources des propriétaires-occupants comme s’ils se louaient leur logement
à eux-mêmes.
Evolution en % du Revenu Disponible
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L’indice des prix à la consommation (IPC) permet d’estimer, entre deux périodes
données, la variation du niveau général des prix des biens et des services consommés par les
ménages sur le territoire national congolais. Il mesure l’évolution des prix d’un panier de biens
et services pondérés en fonction de leur poids respectifs dans la consommation des ménages.
L’IPC couvre la plupart des biens et services consommés.
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3) Pouvoir d’achat
- Si les prix grimpent et que les revenus restent constants, le pouvoir d’achat diminue ;
- Si les prix baissent et que le revenu augmente, le pouvoir d’achat s’améliore.
L’indice des prix ne tient pas compte de remboursement des emprunts immobiliers ou de
crédits à la consommation qui sont assimilés à des opérations financières.
Par ailleurs, après 2016 nous avons assisté à un rebond du revenu disponible brut (avec
un taux de croissance de 5% entre 2016 et 2018) et une forte augmentation du niveau général
des prix, ce qui a accélérée la diminution du pouvoir d’achat de la population congolaise.
4
INSEE est un institut chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielle en France, depuis
1946. Il utilise deux notions clés afin de calculer le pouvoir d’achat visant à apprécier la variation réelle du revenu dont ils
disposent les ménages d’une période à une autre pour consommer et épargner ; ce calcul dépend de l’évolution de deux
variables : le revenu disponible brut et le niveau général des prix (inflation)
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Une politique consistant à stabiliser le niveau général des prix, c'est-à-dire en ayant un taux d’inflation faible ou quasi-nul
mais aussi stabiliser le taux de change par là une appréciation de la monnaie nationale qui le franc congolais face à la devise
principale (le dollar américain).
Cette période est caractérisée par des contributions moins contractées de l’évolution de revenu
disponible brut et de l’indice des prix à la consommation au pouvoir d’achat.
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Par ailleurs, cette évolution croissante du pouvoir d’achat n’est pas toujours strictement
parallèle à celle de la croissance économique.
Il faudrait noter aussi que les revenus d’activité ont moins augmenté partir de 2015, en
raison à la baisse de cours des matières premières (principalement le cuivre), le projet de budget
pour l’année 2016 a été revu à la baisse malgré les fondamentaux macroéconomiques
consolidés stables, une inflation maîtrisée (près de 1,05% que la prévision estimée à 3,5%) et
un taux de change demeurant stable avec un glissement de 0,2% contre 0.1% en 2014.
Evolution du pouvoir d'achat et du taux de croissance
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-5,00
La hausse des prix des produits de base a également permis de renflouer les recettes
intérieures qui, associées à l’augmentation des dons, ont fini par assainir les finances publiques
en 2021 malgré la hausse des dépenses. Les comptes budgétaires ont été équilibrés en 2021,
contre un déficit budgétaire de 1,2 % en 2020. Sous l’effet de la hausse des dépenses sociales
et d’infrastructure, les dépenses publiques ont atteint 13,1 % du PIB en 2021, contre 10,1 % en
2020. La hausse des recettes intérieures a plus que compensé cette augmentation des dépenses,
passant de 8,7 % du PIB en 2020 à 11,2 % en 2021. L’accroissement des recettes s’explique
par les bonnes performances du recouvrement de l’impôt sur le revenu et de la taxe sur la valeur
ajoutée, ainsi que par les recettes non fiscales (dont les recettes minières représentent 30 %),
estimées à 3,2 % du PIB en 2021, contre 2,5 % en 2020.
Le pouvoir d’achat des ménages a ralenti, progressant de moins de 10% contre une
évolution de près de 15% en 2014. Pour autant, il n’a pas reculé. Or, les enquêtes de conjoncture
réalisées par Target Sarl auprès d’un échantillon des ménages en 2022 montrent que ces derniers
ont eu le sentiment que leur situation financière avait tendance à se dégrader. La situation ne
s’est cependant pas renversée depuis quelques temps déjà et le sentiment que le niveau de vie
s’améliore ne domine plus.
D’autres métriques sont présentées dans les résultats de l’enquête, comme la répartition
par genre, par tranches d’âge ou par type d’adaptation (report, diminution, renoncement etc.),
ainsi que les dépenses indiquées comme les plus susceptibles d’être revues.
De juillet 2021 à juillet 2022, le prix du panier alimentaire en RDC a augmenté de 26%,
selon le bulletin d’information du Programme alimentaire mondial (PAM) du mois de juillet
2022. Et d’après la Banque Mondiale, d’autres produits de base ont aussi connu une hausse de
prix durant la même période, de suite de plusieurs facteurs dont les conflits géopolitiques
(guerre en Ukraine), la résurgence de la pandémie Covid-19, et autres facteurs locaux comme
les mauvaises récoltes dans les provinces du Kivu et l’augmentation du prix du carburant.
Une autre enquête mené par la même institution en 2022 ; l’enquête a organisé
l’échantillon en diverses tranches d’âge dont la tranche de 18 à 24 ans (36%), la tranche de 25
à 34 ans (25%), la tranche de 35 à 49 ans (23%) et la tranche de 50 ans et plus (16%)6.
Les résultats de cette étude montrent que 35% des personnes interrogées ont témoigné
que leur pouvoir d’achat a connu une baisse durant ces derniers mois. Et dont la majorité est
représentée par les hommes de toutes les tranches d’âge.
Notons que l’inflation diffère d’une région à une autre. Dans des régions où le pouvoir
d’achat a augmenté, les populations ont exprimé leur vœu de voir l’Etat créer plus d’emplois
afin de conserver ce rythme. Aussi, ont-ils souligné, l’intensification de la lutte contre
l’inflation, la subvention de certains produits, la réduction des trains de vie des institutions et
lutter contre la corruption.
Quant à la perception du pouvoir d’achat en 2023. Dans les régions du Kasaï, Sud-Kivu
et Province orientale, Certains congolais restent optimistes par rapport à leur pouvoir d’achat
dans les jours à venir.
Tandis que la tranche d’âge de 18 à 24 ans semble être sceptique par rapport à l’idée de
l’amélioration de leur pouvoir d’achat.
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Cette enquête a recouru à la méthode CATI (Computer Assisted Telephone Interview) pour collecter les données, dans une
période allant du 23 Novembre au 03 décembre de l’année 2022. Etendue sur 8 régions, entre autres Kinshasa, Grand Katanga,
Province Orientale, Grand Equateur, Nord Kivu, Sud Kivu, Kongo central et Grand Kasaï oriental
CONCLUSION
L’économie de la RDC continue de subir les effets négatifs de la guerre en Ukraine avec
un taux d’inflation dont le niveau devrait dépasser 12% en fin d’année contre un objectif initial
de 7%. Le coût de la vie reste élevé et alimenté par la hausse des prix des produits de première
nécessité importés mais aussi de la situation sécuritaire à l’Est du pays. A titre d’illustration,
certains produits de première nécessité et produits vivriers locaux (Ex. maïs), sont devenus de
plus en plus rares sur le marché de Goma depuis l’intensification des combats dans les territoires
de Rutshuru et de Nyiragongo entre les FARDC et les rebelles du M23.
La conséquence de cette situation est la flambée des prix sur le marché : Un sac de
semoule de maïs de 25 Kg qui coûtait 21 USD passe à maintenant à 30 USD. Un sac de braise
communément appelé « Ndobo » se vendait à 27 USD coûte aujourd’hui aux alentours de 60
USD. A cela s’ajoute le prix du transport, où le coût du billet de transport par voiture a connu
une hausse auprès des agences de transports empruntant la route Butembo-Goma et vice versa
: Il est passé de 30 à 50 dollars américains voire 60 dollars, depuis la dernière occupation de
Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru. Pour préserver le pouvoir d’achat des populations le
gouvernement a pris des mesures entre autres la suspension de la TVA à l’importation des biens
de première nécessité afin de favoriser la consommation des ménages7 (Target Sarl, 2022).
C’est dans ce contexte d’incertitude et de baisse du pouvoir d’achat que Target Sarl a
interrogé un échantillon représentatif de 1540 congolais sur la question du pouvoir d’achat :
niveau perçu du pouvoir d’achat, les actions prioritaires à prendre par les pouvoirs publics afin
d’améliorer le niveau de vie et les attentes pour l’année 2023.
7
L’étude s’est déroulée du 28 septembre au 8 octobre 2022, autour d’un échantillon de 1.540 personnes dans choisies 8
zones géographiques (Equateur, Kasaï, Katanga, Kinshasa, Kongo Central, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Province Orientale).